vive jesus ! a écrit :Merci pour toutes ces considérations que vous apportez sur les différentes façons de remercier Dieu, selon les différentes confessions ici évoquées par vous. Et merci pour Brahms, il y a de très beaux moments.
Je reviens tout de même et ce faisant je fais une pierre deux coups, à l'affirmation du père Brune qui consiste à dire : "au fond, on peut très bien vivre son chemin spirituel en dehors de l’Église" et j'y apporte les quelques éclairages chrétiens de saint Jean de Cronstadt en m'appuyant sur la documentation du livret concernant le disque de Divna Ljubojevic intitulé : La Divine Liturgie de saint Jean Chrysostome. Ce même CD que vous semblez apprécier.
Bonne lecture et belle écoute....
Le Requiem allemand de Brahms est certainement le plus spirituel de ceux que je connaisse: il n'est constitué que d'une sélection des plus beaux textes de la Bible. Brahms l'a écrit à 35 ans au moment où il venait de perdre sa mère. Sa composition conduit, en sept étapes, l'éprouvé jusqu'à la félicité. Elle commence et finit par le même mot "Selig !" "Bienheureux !".
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Pour le P. Brune, il manque le contexte de l'affirmation. Je voudrais bien croire qu'il rejoint ce que proclame Lumen gentium. En bref : Si le Christ (dont le corps est l'Eglise au sens théologique du terme et non pas institutionnel) est l'unique porte, ceux qui l'ignorent en toute bonne foi, sont aussi promis au Salut. Les voies sont différenciées, mais l'achèvement est le même. Paradoxe apparent difficile à comprendre pour certains. Mais en pénétrant dans ce mystère on s'aperçoit qu'il n'y a pas de paradoxe en Dieu et que ce n'est pas pareil, pas le même chemin, d'être baptisé ou non.
Ce qui n'exclut pas que Jésus est mort pour toute l'humanité et que Pierre proclame :
"En vérité, je le comprends,
Dieu est impartial : Il accueille, quelle que soit la nation, celui qui le craint et dont les œuvres sont justes". (Actes 10, 34-35).
Pour bien souligner l'universalité du Salut, Jésus a pris soin de justifier, comme premier racheté, une racaille ni baptisée, ni honorable : Dismas, le bon larron.
Je reste persuadé (peut-être à tort) que le P. Brune nie l'Eglise fondée par le Christ et qu'il s'y substitue, commettant le péché initial d'orgueil. Seul Dieu trinitaire peut réformer l'Eglise, mais aucun homme ne peut l'équivaloir dans ce rôle.
C'est donc une chose de croire que le Salut s'ouvre au-delà de l'Eglise catholique institutionnelle, c'en est une autre de croire qu'on peut la négliger et s'y substituer.
Mon intuition est très forte le concernant, elle est constante, mais ce n'est qu'une intuition.
Ainsi, dans
le texte de Maria Valtorta que vous aviez mis en exergue, j'ai pointé une phrase, en mettant à jour et en indexant le chapitre :
"
Je n'étais plus que l'Homme. Et je n'étais plus qu'un homme qui n'est plus aidé par Dieu." Cela pourrait légitimer l'affirmation du P. Brune sur "Dieu qui se retire", mais le contexte qu'il laisse apparaître ne colle pas avec la Rédemption.
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Sur les textes et la vidéo :
Vous avez eu raison de me cultiver sur la liturgie de saint Jean Chrysostome, sans quoi on perd le sens de ce que l'on entend et donc une partie de la beauté. Je poursuivrai ma recherche.
Les monastères sont des lieux privilégiés où éclosent la liturgie. L'extrait que vous m'avez mis de Divna est celui que j'ai écouté principalement aujourd'hui, mais je l'écoutais en une seule vidéo et non divisée en dix.
Cela contribue à mon monastère, à mon Ora et Labora (prie et travaille) cher à saint Benoît.
Si j'assistais à une liturgie dans le monastère de Vavedenje, ou un autre, je prierais certainement avec profondeur, mais je ferais de même dans la communauté de Taizé ou dans celle des fraternités de Jérusalem.
Mais, vous le disiez fort bien par vos textes : la liturgie, et la liturgie de qualité, sont fondamentales, à commencer par le signe de croix et l'oraison préparatoire.
Dans beaucoup d'endroits, même dans ceux où j'ai agi, il y a loin de la coupe au lèvres. Je me remémore (et cela me fait sourire) la grève de prière que j'ai entreprise dans une messe qui dérivait en anarchie. J'ai pensé : "Dieu, si tu n'arrêtes pas ce foutoir, j'arrête de te prier" !
Mon indignation a dû le faire sourire; en tous cas les choses se sont arrangées : pas tout de suite, mais peu après.