Une des fonctions essentielles de la liturgie est de transmettre (dans un cadre ecclésial, vivant, dans un cycle temporel) la Parole de Dieu, telle qu'elle est consignée dans les Saintes Ecritures.
Traditionnellement, les textes de l'Ecriture, que ce soient l'Epître, l'Evangile, les psaumes, sont chantées ou au moins psalmodiées. Au vu de ma première remarque, on peut se dire que la fonction du chant dans la liturgie ne se limite pas à de l'ornementation. Mais en ce qui concerne les lectures proprement dites (Prophéties, Epître, Evangile) dans le rite romain, aujourd'hui, on ne trouve guère que 2 façons de faire:
- la lecture sans chant (dans la plupart des cas)
- le chant en latin suivi de la relecture en vernaculaire, pour les messes solenelles, dans la FERM (pas toujours), et peut-être certaines célébrations de la FORM en latin?.
Pourtant, si le but est bien d'assimiler et de mémoriser le texte (et pas seulement de l'entendre, personnellement je constate qu'en pratique on retient mieux le texte en le lisant qu'en l'entendant simplement lu, et ce n'est sans doute pas un hasard si autant de gens vont lire de leur côté les lectures du jour, dans un missel, une revue ou sur le web), il me semblerait logique, au vu de ce qui précède, que le texte soit
- chanté (cf mémorisation, même si la mélodie est souvent monotone et proche du recto tono, l'effet est bien différent de la lecture)
- en vernaculaire (en latin, c'est joli mais à part cela je ne vois guère l'intérêt).
Le problème est évidemment de chanter en vernaculaire avec une mélodie appropriée... je reconnais que je n'y connais pas grand-chose, mais n'est-il pas possible d'adapter en partant de l'existant, surtout si on s'en tient à des formes simples, et même si ça sonne légèrement moins bien?
A cela on peut ajouter que le ministère de lecteur est traditionnellement un vrai ministère, pour lequel les clercs sont tonsurés: le ministère de lecteur devrait être revalorisé, pas simplement confié à des prêtres ou des séminaristes (version "tradi") ou à des laïcs sans formation ni engagement, ni bénédiction liée à leur tâche, ni même vêtement liturgique (version "conciliaire").
Voilà, qu'en pensez-vous? Peut-être connaissez-vous certains endroits qui ont fait cette expérience?
(Sur ce sujet et concernant le droit lié à la FERM, je trouve cette remarque qui va dans mon sens à l'adresse http://www.ceremoniaire.net/martinucci/II-4/pars2.html:
In Xto,88 Le Directoire pour la pastorale de la messe à l'usage des diocèses de France, adopté par l'Assemblée des Cardinaux et Archevêques, paru en novembre 1956, indique, au n. 172 : À la messe solennelle, c'est après le chant latin, par le même ministre et au même endroit, que la traduction française de l'Épître ou de l'Évangile sera lue s'il y a lieu. Il ne semble pas obligatoire, sous le régime de Summorum Pontificum, que la proclamation des lectures en langue vernaculaire soit faite sans chant, car il n’y a rien de traditionnel à ce que les lectures – même doublées, comme à la Messe papale, en latin puis en grec – soient lues sans chant ; toutefois, il se pose alors la question (qui dépasse les limites du présent ouvrage) du choix de la mélodie à employer pour le texte français.
archi.