Samedi
Lectio i 1ère leçon
Léctio sancti Evangélii secúndum Ioánnem. Lecture du Saint Évangile selon saint Jean.
Cap. 9, 1-38
In illo témpore : Locútus est Iesus turbis Iudæórum, dicens : Ego sum lux mundi : qui séquitur me, non ámbulat in ténebris, sed habébit lumen vitæ. Et réliqua.
En ce temps-là, Jésus parla à la foule des Juifs disant : Je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais Il aura la lumière de la vie. Et le reste. [55]
Homilía sancti Augustíni Epíscopi Homélie de saint Augustin, Evêque.
Tract. 34 in Ioánnem, post initium
Quod ait Dóminus : Ego sum lux mundi : clarum puto esse eis, qui habent óculos, unde huius lucis partícipes fiant : qui autem non habent óculos, nisi in sola carne, mirántur quod dictum est a Dómino Iesu Christo : Ego sum lux mundi. Et forte non desit qui dicat apud semetípsum : Numquid forte Dóminus Christus est sol iste, qui ortu et occásu péragit diem ? Non enim defuérunt hærétici, qui ista sensérunt. Manichǽi solem istum óculis cárneis visíbilem, expósitum et públicum non tantum homínibus, sed étiam pecóribus ad vidéndum, Christum Dóminum esse putavérunt.
Ces paroles du Seigneur : « Je suis la lumière du monde », me semblent claires pour ceux qui ont les yeux à l’aide desquels on devient participant de cette lumière ; mais ceux qui n’ont d’autres yeux que ceux du corps s’étonnent que notre Seigneur Jésus-Christ ait dit : « Je suis la lumière du monde. » Peut-être même en est-il qui se disent intérieurement : Le Seigneur Jésus serait-il peut-être ce soleil qui fixe la durée du jour par l’alternative de son lever et de son coucher ? Il n’a pas manqué d’hérétiques pour soulever cette opinion. Les Manichéens ont cru que ce soleil visible aux yeux corporels, exposé à nos regards, et dont la lumière non seulement brille indifféremment pour tous les hommes, mais éclaire même les animaux, était le Christ, le Seigneur.
R/. Spléndida facta est fácies Móysi, dum respíceret in eum Dóminus : * Vidéntes senióres claritátem vultus eius, admirántes timuérunt valde. R/. La face de Moïse était devenue rayonnante de lumière, depuis que le Seigneur l’avait regardé : * Les anciens d’Israël voyant la face de Moïse rayonnante, l’admirèrent et furent saisis de crainte.
V/. Cumque descendísset de monte Sínai, portábat duas tábulas testimonii, ignorans quod cornúta esset fácies eius ex consórtio sermónis Dei. V/. Et lorsque [56] Moïse descendit de la montagne de Sinaï, il tenait les deux tables du témoignage, et il ignorait que sa face était rayonnante de lumière depuis l’entretien du Seigneur avec lui.
R/. Vidéntes senióres claritátem vultus eius, admirántes timuérunt valde. R/. Les anciens d’Israël voyant la face de Moïse rayonnante, l’admirèrent et furent saisis de crainte.
Lectio ii 2e leçon
Sed cathólicæ Ecclésiæ recta fides ímprobat tale comméntum, et diabólicam doctrínam esse cognóscit : nec solum agnóscit credéndo, sed in quibus potest convíncit étiam disputándo. Improbémus ítaque huiúsmodi errórem, quem sancta ab inítio anathematizávit Ecclésia. Non arbitrémur Dóminum Iesum Christum hunc esse solem, quem vidémus oríri ab Oriénte, occídere in Occidénte : cuius cúrsui nox succédit, cuius rádii nube obumbrántur : qui certa de loco in locum motióne cómmigrat. Non est hoc Dóminus Christus. Non est Dóminus Christus sol factus, sed per quem sol factus est. Omnia enim per ipsum facta sunt, et sine ipso factum est nihil.
Mais la foi droite de l’Église catholique condamne une telle fiction, et la reconnaît pour une doctrine diabolique : non seulement elle proclame avec assurance que c’est une erreur, mais elle cherche à en convaincre ceux qu’elle peut, par ses raisonnements. Condamnons donc nous-mêmes cette erreur que la Sainte Église a frappée, dès le commencement, de ses anathèmes. Gardons-nous de penser que le Seigneur Jésus-Christ soit ce soleil que nous voyons se lever à l’orient et se couchera l’occident, à la course duquel succède la nuit, dont les rayons sont obscurcis par les nuages, et qui, par sa révolution déterminée, passe d’un lieu dans un autre. Non, ce n’est pas là le Christ, le Seigneur. Le Christ n’est point ce soleil qui a été fait, mais il est celui par qui le soleil a été fait ; car « par lui toutes choses ont été faites, et rien n’a été fait sans lui. » [57]
R/. Ecce mitto Angelum meum, qui præcédat te, et custódiat semper : * Observa et audi vocem meam, et inimícus ero inimícis tuis, et affligéntes te afflígam : et præcédet te Angelus meus. R/. Voici [58] que j’enverrai mon Ange, afin qu’il te précède et te garde toujours : * Observe et écoute ma voix, et je serai un ennemi pour ton ennemi, et j’affligerai ceux qui t’affligeront, et mon Ange te précédera.
V/. Israël, si me audíeris, non erit in te deus recens, neque adorábis deum aliénum : ego enim Dóminus. V/. Israël [59], si tu m’écoutes, il n’y aura pas au milieu de toi de dieu nouveau, et tu n’adoreras pas de dieu étranger, car c’est moi qui suis le Seigneur.
R/. Observa et audi vocem meam, et inimícus ero inimícis tuis, et affligéntes te afflígam : et præcédet te Angelus meus. R/. Observe et écoute ma voix, et je serai un ennemi pour ton ennemi, et j’affligerai ceux qui t’affligeront, et mon Ange te précédera.
Lectio iii 3e leçon
Est ergo lux, quæ fecit hanc lucem. Hanc amémus, hanc intellégere cupiámus, ipsam sitiámus, ut ad ipsam duce ipsa aliquándo veniámus : et in illa ita vivámus, ut numquam omníno moriámur. Ista enim lux est, de qua prophetía olim præmíssa ita in Psalmo cécinit : Quóniam apud te est fons vitæ, et in lúmine tuo vidébimus lumen. Advértite quid de tali luce antíquus sanctórum hóminum Dei sermo præmíserit. Hómines, inquit, et iuménta salvos fácies, Dómine : sicut multiplicáta est misericórdia tua, Deus.
Il est donc la lumière qui a fait la lumière que nous voyons. Aimons cette divine lumière, désirons-en l’intelligence, ayons soif de cette lumière, afin que nous puissions sous sa conduite arriver un jour jusqu’à elle, et que nous vivions en elle de manière à ne jamais mourir complètement. C’est en parlant de cette lumière, qu’autrefois et longtemps avant qu’elle paraisse, le Prophète a chanté dans un Psaume : « En vous est une source de vie. et dans votre lumière, nous verrons la lumière. » [60] Remarquez ce que proclame à l’avance au sujet de cette lumière l’antique parole d’un des plus saints serviteurs de Dieu : « Vous sauverez, Seigneur, les hommes et les animaux, puisque vous avez, ô Dieu, multiplié votre miséricorde [61]. » [62]
R/. Atténdite, pópule meus, legem meam : * Inclináte aurem vestram in verba oris mei. R/. Appliquez-vous [63] à la loi, ô mon peuple,. * Inclinez votre oreille aux paroles de ma bouche
V/. Apériam in parábolis os meum : loquar propositiónes ab inítio sǽculi. V/. J’ouvrirai ma bouche en paraboles, je dirai des choses cachées dès le commencement.
* Inclináte aurem vestram in verba oris mei. Glória Patri. * Inclináte aurem vestram in verba oris mei. * Inclinez votre oreille aux paroles de ma bouche Gloire au Père. * Inclinez votre oreille aux paroles de ma bouche