La liturgie a connu des enrichissements et des influences extérieures dans les premiers siècles.
Et puis, tout n'est pas que biblique dans la liturgie romain non plus : les oraisons, les préfaces, le canon. Tout est une question de degré entre les diverses liturgies.
C'est tout à fait exact. Reste que la liturgie romaine se caractérise tout de même spécifiquement par un ancrage biblique, par une préférence pour le texte biblique "nu" sur les compositions humaines (contrairement à la liturgie byzantine par exemple, ou d'une manière générale aux différents rites orientaux). Cela ne veut pas dire qu'elle exclut totalement ces compositions, mais elle leur donne une place plus réduite par rapport auxdites liturgies.
C'est une bonne raison pour supprimer certaines séquences, mais pas pour invalider l'idée d'avoir une séquence dans la liturgie.
Certes. Et c'est d'ailleurs ce que fit la réforme de saint Pie V, laissant subsister quatre séquences (avant d'ajouter le
Stabat Mater au XVIIIe siècle.
En soi, je n'ai absolument rien contre les séquences, les hymnes, et autres compositions poétiques non-bibliques au sein de la liturgie. Bien au contraire. Mais si la réforme tridentine a jugé qu'il fallait donner un coup de serpe, c'est qu'il y avait une raison. Quand on pense qu'au XVIIIe siècle, il existait une hymne à la Sainte Vierge proclamant "O Felix Dea"...
Je n'aurai jamais cru faire un jour l'éloge de la réforme tridentine... décidément, tout peut arriver
C'est souvent comme ça que se sont passées les choses en liturgie. Souvent les fêtes étaient d'abord locales avant d'être adoptées par l'Eglise universelle.
Oui, mais dans le contexte actuel, où chacun en fait à sa guise, entre la résurrection des rites obsolètes de la Semaine Sainte et les danses eucharistiques, il ne semble peut-être pas opportun de réintroduire ce genre de compositions. Si tous suivent cet exemple, nous retomberons dans un état pire encore que celui d'avant saint Pie V... si nous n'y sommes pas déjà.
En d'autres termes, si je suis d'accord avec vous sur le principe d'ajouter des séquences, je pense que les circonstances ne sont pas bonnes pour cela.
Ἐν ἀρχῇ ἦν ὁ λόγος, καὶ ὁ λόγος ἦν πρὸς τὸν θεόν, καὶ θεὸς ἦν ὁ λόγος. Οὗτος ἦν ἐν ἀρχῇ πρὸς τὸν θεόν. Πάντα δι’ αὐτοῦ ἐγένετο, καὶ χωρὶς αὐτοῦ ἐγένετο οὐδὲ ἓν ὃ γέγονεν. Ἐν αὐτῷ ζωὴ ἦν, καὶ ἡ ζωὴ ἦν τὸ φῶς τῶν ἀνθρώπων, καὶ τὸ φῶς ἐν τῇ σκοτίᾳ φαίνει, καὶ ἡ σκοτία αὐτὸ οὐ κατέλαβεν.