Chemin de Croix

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Le Chemin de Croix n'a rien de triste

Message non lu par Théophane » lun. 27 févr. 2006, 21:39

Le Chemin de Croix n’a rien de triste


« Le chemin de Croix n’est pas un acte de piété triste. Mgr Escriva a montré à maintes reprises que la joie chrétienne a des racines en forme de croix. Si la Passion du Christ est un chemin de douleur, elle est aussi la voie de l’espérance, celle de la victoire assurée. (Mgr Alvaro del Portillo, Prologue au Chemin de Croix de saint Josémaria) »

Dans ce Chemin de Croix, il s’agit de penser aux 14 étapes du chemin de Jésus vers le Calvaire le premier Vendredi Saint, afin de méditer les souffrances du Christ et s’unir intérieurement à Lui. Saint Josémaria avait une grande dévotion envers cette pieuse pratique, comme nous le rappelle mgr Xavier Echevarria dans le passage ci-après :

***
Il était dévot du Chemin de Croix. De ce fait, nous avons trouvé logique qu’à l’occasion de l’Épiphanie, en cadeau de Noël, il nous en ait demandé un, à portée de main, pour pouvoir contempler les scènes de la Passion auxquelles il était si profondément attaché.

J’ai très souvent suivi ce Chemin près de lui et avec mgr Alvaro del Portillo, et j’ai pu constater la piété avec laquelle il s’agenouillait à l’énoncé de chaque étape. Il avait l’habitude de considérer les scènes de ce chemin de Jésus vers le Calvaire tous les vendredis et tout spécialement les vendredis de Carême.

Il nous encourageait à avoir en tête, comme dans un film, les moments où s’accomplit le salut de l’humanité : de sorte qu’en toute circonstance nous puissions nous y plonger comme un personnage de plus, pour nous repentir de nos fautes, pour accompagner Jésus, pour sentir l’obligation d’être des corédempteurs.

Le 14 septembre 1969, alors qu’avec un immense respect, il nous montrait un reliquaire de la Sainte Croix, il nous parla longuement de la Passion et de la Mort de Notre Seigneur. Voici quelques paragraphes de cette conversation :

«Nous aimons, nous devons aimer, sincèrement la Croix puisque le Christ est là où est la Croix, avec son Amour, avec sa présence qui remplit tout… De ce fait, mes enfants, avec l’esprit de l’Œuvre, nous ne pourrons jamais fuir la Croix, cette Sainte Croix où nous trouvons la paix, la joie, la sérénité, la force… Voici un reliquaire où nous avons un petit éclat du bois du Lignum Crucis conservé à Saint Toribe de Liébana. C’est l’évêque de Léon qui me l’offrit il y a très longtemps. Je n’aime pas qu’on parle de la Croix comme d’un symbole de contradiction ou de mortification. La Croix est quelque chose de positif à partir du moment où Dieu voulut nous livrer la Vraie Vie en se servant de la Croix… Tout à l’heure, après le Salut au Saint Sacrement, nous allons baiser la Croix en disant sincèrement que nous l’aimons parce que nous n’y voyons plus ce qui nous coûte ou ce qui pourrait nous coûter, mais la joie de pouvoir nous livrer, en nous dépouillant de tout pour ne trouver en tout que l’amour de Dieu…

Sous ce reliquaire, j’ai fait graver iudæis quidem scandalum, gentibus autem stultitiam ! [« scandale pour les Juifs, folie pour les Gentils » 1 Corinthiens l, 23]. En effet, pour les incapables, la Croix est scandaleuse et incompréhensible.
En 1970, il nous encourageait : ce n’est qu’en étant continuellement unis à la Passion de Jésus-Christ, que nous saurons être des instruments utiles sur terre, tout en étant pleins de misères». On ne saurait épuiser les considérations très nombreuses qu’il fit à ce sujet, mais je pense que ce que j’ai entendu lors de cette Semaine Sainte-là exprime bien son union au Sacrifice de la Croix : «La Passion du Seigneur, c’est de là que nous vient toute notre force. Lorsque je pense à la Passion de Jésus-Christ, j’ai tout de suite en tête ce que j’ai fait pendant mes quarante-deux ans de vie dans l’Opus Dei, et pendant le temps où Il me préparait avant de commencer. Et je vois que je ne suis rien et moins que rien : je n’ai jamais été rien d’autre qu’un obstacle. Aussi, ai-je tous les jours le besoin de devenir tout petit, très petit dans les mains de Dieu. C’est ainsi que ce que j’ai tant de fois écrit me console : que fait un tout petit ? Il offre à son père un soldat décapité, une vieille bobine de fil, une petite bille en verre. Moi, de même : le peu que j’ai, je veux l’offrir totalement et pour de vrai. Aussi, ma petitesse, fondue dans la Passion du Christ, aura-t-elle toute son efficacité rédemptrice et salvatrice : rien ne se perd ! »

Du livre : Memoria del Beato Josemaria Escriva, Xavier Echevarria Rodriguez et Salvador Bernal Fernández, Madrid 2000
« Être contemplatifs au milieu du monde, en quoi cela consiste-t-il, pour nous ? La réponse tient en quelques mots : c’est voir Dieu en toute chose, avec la lumière de la foi, sous l’élan de l’amour, et avec la ferme espérance de le contempler face à face au Ciel. »
Bienheureux Álvaro del Portillo (1914-1994)

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Chemin de Croix

Message non lu par Théophane » dim. 12 mars 2006, 0:23

Voici un Chemin de Croix que j'ai composé l'an dernier à l'occasion du Carême.



[align=center]

Chemin de Croix


[+] Texte masqué
Première Station
Jésus-Christ est condamné à mort

Ô grand amour, ô amour démesuré que celui qui Te conduit sur la voie du martyre ! Quelle sentence affreuse, quelle condamnation injuste ! Voila l’Agneau sans tâche dans les griffes du tigre ! Le Fils de Dieu est devant un tribunal d’impies, Lui qui jugera le monde. Une foule enragée réclame Sa mort à grands cris, et même Son supplice ne pourra satisfaire leur haine. « Qu’a-t-il donc fait ? » demande alors le gouverneur. Qu’a-t-Il fait ? Il a guéri les malades, Il a rendu la vue aux aveugles, Il a fait marcher les paralysés, Il a chassé les démons, consolé les affligés, transmis la Parole du Père. Il n’a rien fait d’autre que cela, et la récompense de tous ces bienfaits est la flagellation et la Croix. Par amour pour moi, mon Sauveur veut mourir, Il Se tait devant les accusations pour me montrer que Sa justice miséricordieuse ne désire que souffrir et nous sauver. Aussi, quand je serai victime du mensonge, je garderai le silence comme mon divin Maître. Ô Jésus, c’est moi qui devrais expier pieds et poings liés en enfer ; les chaînes, les fouets, les fers, les épines, tout ce que Tu as souffert, c’est moi qui l’avais mérité. Par Ta captivité, Fils de Dieu, Tu nous décharges de nos chaînes, et si Tu refusais Ton esclavage, le nôtre serait éternel.


Deuxième Station
Jésus est chargé de Sa Croix

Seigneur, voici le poids de nos péchés, voici le pesant fardeau de la Croix dont nous T’accablons, Toi qui nous charges d’un fardeau léger. Viens, douce Croix, viens réjouir mon cœur, toi seule peux me combler de joie, car tu es l’unique objet de mes désirs, la seule chose à laquelle j’aspire, ô Croix tant désirée ! Seigneur, donne-la-moi toujours, et si ma douleur est un jour trop lourde, aide-moi à la porter. Comme l’or est éprouvé dans la fournaise, c’est par la Croix que le chrétien doit être confirmé. Ô Croix glorieuse, tu es devenue l’étendard de la victoire, tu illumines le monde, et c’est par toi que l’Eglise triomphe toujours et sans cesse. Pour guérir les plaies purulentes de mes vices, mon Sauveur accepte d’être meurtri, Il ne connaît rien du péché, mais Il paie pour moi et pour mes fautes, aussi nombreuses que les grains de sable au bord de la mer. Venez, âmes chrétiennes, chargez-vous de la Croix, et suivez jusqu’au Calvaire les pas ensanglantés du divin Maître. Oui, moi aussi je Te suivrai, ma Lumière, ma Vie, je Te suivrai d’un pas joyeux et empressé. Accélère ma démarche, ne cesse pas de me tirer, de me pousser, de me presser !


Troisième Station
Jésus tombe sous le poids de Sa Croix

Hélas Seigneur, Tes forces Te trahissent ! Comment est-ce possible ? Toi qui soutiens l’univers, Tu ploies sous le poids d’une Croix ? Quelle misère ! Le Dieu Tout-Puissant tombe à terre, mais Sa chute nous relève et renouvelle toute chose. Personne ne T’aide, que puis-je donc faire ? Je ne peux Te secourir, je ne sais vers qui me tourner ; une angoisse surhumaine s’empare de mon cœur, mon cœur serré dans un étau saigne dans les larmes… Ce cœur n’est qu’à Toi, ce cœur se brise en voyant Ta souffrance et ne fait que languir devant Tes tortures… Ah, comme Tes Plaies saignent tendrement ! Seigneur, quand je serai dans la détresse, rappelle-Toi de l’extrémité à laquelle Tu fus réduit.


Quatrième Station
Jésus-Christ rencontre Sa très Sainte Mère

Ô Mère de Douleurs, vois Ton divin Fils accablé d’un lourd fardeau, entouré de tous Ses ennemis, délaissé par Ses amis, maltraité par Ses ennemis, livré à la rage du démon ! Viens Mère, viens nourrir Ton amour et Ta douleur du spectacle cruel du martyre de Ton enfant chéri ! Qu’Elle est douce et forte cette tendre Mère qui voudrait soustraire cet enfant adoré aux griffes de Ses perfides assassins, et qui en même temps souhaite de tout Son Cœur que le Salut des enfants d’Ève s’opère, fut-ce au prix de la mort de Son Fils, de Son Dieu !… Y a-t-il une Mère qui aime plus tendrement Son enfant ? Hélas, qu’Elle est désolée, qu’Elle est consternée, Elle qui a erré toute une nuit dans cette ville en délire, toute dolente et contristée… Ô divine Corédemptrice, laisse-moi plonger toutes les âmes dans cette mer de douleur !


Cinquième Station
Simon de Cyrène aide Jésus à porter Sa Croix

Ô Jésus, voilà enfin un faible secours pour Te décharger pour un court instant de cette pesante Croix ! À présent c’est moi, Seigneur, qui T’aide à la porter. Si seulement ma douleur et mon amour égalaient un tant soit peu mon désir de T’aimer et de souffrir avec Toi ! Jésus, Dieu d’Amour, ce n’est qu’à Tes côtés que mon âme goûte la paix et le soulagement. Je T’aime et je T’adore, rien sans Toi ne peut me charmer, et mon désir est de demeurer à jamais auprès de Toi, que ce soit dans les joies de la Crèche ou dans les douleurs du Calvaire. Crois-Tu que je T’aime pour Ta gloire et Ta grandeur suprême ? Non, je T’aime pour Ton martyre, et c’est Ta peine et Ta douleur qui m’attirent vers Toi… Tes Anges, Seigneur, Te glorifient dans le Ciel, mais moi seul, pauvre pécheur, je peux partager l’angoisse de Ton Cœur. Laisse-moi Te suivre et mourir avec Toi afin de ressusciter au jour de la gloire ! Seigneur, laisse-moi partager Ta peine. Mon amour pour Toi me crucifie déjà, et ma chair, mon cœur, mon âme, mes sens sont crucifiés ; par Tes épines et par Tes clous je suis meurtri !


Sixième Station
Sainte Véronique essuie la Face de Jésus

Que vois-je ? Une femme fend la foule et s’avance vers le condamné. Elle se penche vers Lui et essuie Son visage avec un linge immaculé. Ô miracle, la Face du Sauveur y reste imprimée ! La voilà donc cette Face qui ravit tous les Saints, cette Face que les Prophètes ont brûlé du désir de contempler, cette Face adorable devant laquelle les Anges se couvrent de leurs ailes tant ils ne peuvent en soutenir l’éclat ! Ce visage humain du Dieu caché est à présent couvert de crachats, de poussière, de sueur, de sang. Ô tête pleine de Sang et de blessures, pleine de douleurs et encore plus de dérision, ô tête jadis ornée de la plus belle des gloires et maintenant portée aux cimes de l’insulte, je Te salue ! Face noble devant qui tremble tout l’univers, qui a donc mis pareille détresse en Tes yeux que n’égale aucune lumière ? Hélas, voilà mon bel astre pâle comme la mort ! Seigneur, je veux rester auprès de Toi, et quand Ton Cœur cessera de battre, je veux mourir avec Toi. Ô chère et sanglante image de douleur, toute pâle et blessée, Tu es ma Vie, Tu es mon Amour ! Ô Face meurtrie et exsangue de mon Jésus, seule Toi brille à chaque instant au fond de mon cœur, et je m’en réjouis.


Septième Station
Jésus tombe pour la deuxième fois

Ô Seigneur, Tu tombes sous le poids de mes fautes ! Hélas, je ne puis même pas Te relever ! Viens vil pécheur, vois ton Sauveur ployant sous l’instrument du supplice, vois Jésus qui pour Toi souffre mille martyres ! Mon Dieu, contre Toi j’ai péché, mes faits et gestes Te déplaisent, Tu dois haïr ma conduite, car le péché m’a affaibli, mais je sais que Ta miséricorde est plus grande que mes iniquités. Que ma faute, Seigneur, ne me sépare pas de Toi ! Je me réjouis, Seigneur, car Tes chutes me relèvent, et quand je tomberai sous le poids du péché, Tu me relèveras encore par la pénitence et par la Croix, car Ton Amour miséricordieux ne se lasse pas de pardonner et Ta bonté ne demande qu’à me sauver.


Huitième Station
Jésus console les filles d’Israël

Que Ton amour est grand, aimable Sauveur ! Tu oublies Tes souffrances pour T’occuper de faibles et pauvres femmes. Tu nous dis : « Ne vous lamentez pas sur Moi ». Hélas Seigneur, comment le pourrais-je ? Je Te vois sous les coups, je Te vois languir dans les supplices et pâtir dans les affres de Ta Passion, et mon cœur devrait ne pas vouloir éclater de douleur à la vue d’un tel spectacle ? Ah, cruels souvenirs, tourmentez-moi nuit et jour, venez me torturer, douloureuses images, continuez à augmenter ma douleur, afin que dans la peine et dans la cruauté de l’angoisse je puisse encore connaître la joie et goûter au soulagement, car je serai parfaitement heureux si je peux ressentir en mon cœur quelque chose du martyre de mon Jésus transpercé. Ô saintes femmes d’Israël, bienheureuses êtes-vous, car vous devenez filles de l’Eglise ! Mon Dieu, mon Rédempteur, laisse-moi, laissez-moi toujours pleurer sur Tes souffrances. Donne toujours à mes yeux une source de larmes, et fais-moi la grâce de ne jamais cesser de regretter mes péchés. Ô Jésus, je vivais dans le monde de la joie et des plaisirs, tandis que Toi, Tu dois souffrir !


Neuvième Station
Jésus tombe pour la troisième fois

Ô âme chrétienne, vois Son dos que les meurtriers ont labouré ! Quand le déluge de nos péchés aura passé, le plus bel arc-en-ciel éclairera Son Corps meurtri qui ressemble déjà au Ciel. Ah mon cœur, vois les stries multicolores qui Le rendre semblable à la mer agitée et qui pourtant me font tant penser au ciel ! Viens âme fidèle, contemple avec un plaisir tourmenté les souffrances de ton Jésus, ne quitte pas des yeux une seconde ce cruel spectacle… Vois dans Ses peines ton plus grand bien, ne te lasse pas de Le voir souffrir car Sa mort te donne la vie. Ô Jésus, en Te contemplant couvert de Sang je me lamente et me réjouis car je sais que je suis sauvé. Je T’aime comme je n’ai jamais aimé personne, Ta souffrance me comble de joie, ne cesse donc pas de souffrir ! Exulte, mon âme, Jésus demeure Ta joie ! Mon cœur se réjouit, et transporté dans une douce joie, il respire enfin. Je désirerais la mort, si Toi, mon Jésus, Tu ne m’aimais pas ; si Tu me repoussais, mes souffrances seraient pires que celles des damnés en enfer.


Dixième Station
Jésus est dépouillé de Ses vêtements

Hélas, divin Sauveur, Te voilà réduit à néant, accablé par le dernier degré de l’humiliation et de la cruauté ! Le voilà mis à nu, ce Corps sacré, Le voilà exposé aux regards de Ses ennemis qui voient avec une joie perfide les lambeaux de chair tombant à terre et le Sang ruisselant des pieds à la tête de ce Corps divin ! Il porte l’empreinte profonde de toutes les cruautés, de tous les outrages, de tous les martyres… Le voilà Se traînant Lui-même vers la Croix… Ses forces L’abandonnent, Il craint de ne pouvoir S’y coucher, aidez-Le ! Hélas, est-ce encore un homme ? Ce n’est plus qu’un morceau de chair, ce n’est plus qu’un Dieu ! Les bourreaux prennent les clous, ces clous aigus qui avant de Le transpercer entrent lentement dans le Cœur de Sa Mère… Ô mon Dieu, laissez-moi détourner mes regards de cet affreux spectacle, tout y est horrible ! Bourreaux, avez-vous un cœur ? Oh oui, mais il est dur comme le poteau de torture, et plus encore ! Laissez-Le, Il n’a rien fait qui mérite la mort ! Hélas, peut-être que mes larmes pourront encore toucher les bourreaux, mais si mes pleurs ne peuvent rien obtenir, qu’on m’arrache alors le cœur ! Oui, viens m’arracher le cœur et qu’il soit un doux calice pour recueillir le Sang qui coulent abondamment de Tes Plaies ! Hélas Seigneur, que va-t-il se passer ?


Onzième Station
Jésus-Christ est crucifié pour le Salut du monde

Venez, âmes blessées, hâtez-vous, prenez les ailes de la Foi et volez vers la Golgotha, là où se trouve votre Salut ! Venez au Golgotha, c’est là le lieu de toute joie et de toute consolation ! Le marteau s’élève, le coup s’abat, le clou s’enfonce, le Sang jaillit ! Hélas, quel tourment inexprimable ne dut-Il pas ressentir pendant que les clous percèrent Ses pieds et Ses mains adorables ? Sa chair se déchire, Ses os se froissent, Ses nerfs se rompent, Ses veines se brisent, le Sang coule à grands flots, sous le regard indiscret d’une vile multitude. La Croix s’élève, se plante violement dans le sol, Sa tête couronnée d’épines heurte durement le bois… Qui saura dire la douleur de mon Jésus ? Tout en Lui est crucifié, la souffrance pénètre jusqu’au plus intime de Son être, Il ne fait plus qu’Un avec la Croix. À présent Il ne peut plus bénir personne car Il est cloué sur une Croix. Mais des râles entrecoupés montent de Sa gorge, et Sa voix s’élève de là comme d’une chaire : « Père pardonne-leur ! ». Âme chrétienne, quand on t’outragera, le pardon sera ta vengeance, et tu ressembleras un peu plus à Ton Sauveur transpercé. Ô Jésus, mon Dieu, mon Rédempteur, fais que je souffre avec Toi, car ne pas souffrir et Te voir sur la Croix est pour moi le plus dur des calvaires ! Doux clous, épines aimées, transpercez-moi, entrez dans mon cœur ! Ô Jésus, mon âme est embrasée dans un saint transport, mon cœur voudrait Te dire combien il T’adore, et pourtant, en se taisant, il pourra Te l’expliquer pleinement !


Douzième Station
Jésus meurt sur la Croix

Ses veines qui se vidaient réclamaient d’un peu d’eau un instant de réconfort, mais nos péchés ne L’abreuvèrent que de fiel… Inclinant la tête, Il rendit l’âme… Ô Jésus, laisse-Toi questionner ! Maintenant que « Tout est consommé », dis-moi, suis-je enfin sauvé ? Suis-je libéré de la mort ? Suis-je affranchi de l’esclavage du démon ? Voici les questions de l’âme croyante à son Sauveur, mais comme Jésus, de douleur, ne peut rien dire, Il incline la tête et silencieusement répond : « Oui ! ». Jésus ne respire plus, Le voilà gisant dans les liens de la mort ; Son Cœur vidé de Sang et de vie ne bat plus… Hélas où irai-je ? Ô mon cœur que vas-tu faire ? Fonds en larmes, anéantis-toi, abîme-toi dans la douleur, et raconte au Ciel et à la Terre ta peine : ton Jésus est mort ! Afflige-toi, afflige-toi davantage, car Il pardonne à ta douleur. Le Christ est vainqueur de la mort et du péché. Une seule mort supprima la mort. Aussi ne reste t-il plus rien de la mort, elle a perdu son dard. Ô mort où est ta victoire ? Ô sépulcre où est ton aiguillon ? Maintenant Jésus ne souffre plus… Ses yeux fermés et Ses mains ouvertes nous ferment l’enfer et nous ouvrent le Ciel. Ses pieds sont joints pour m’attendre, Ses bras ouverts pour m’accueillir, Sa tête inclinée pour me donner le baiser de paix. Viens âme pieuse, cours dans les bras de ton Sauveur, reçois de Lui un baiser sanglant, penche-Toi sur Son Cœur où s’épuise toute la joie du Ciel ! À présent, la paix est faite avec Dieu, et un Cœur percé rendit à l’homme la vie qu’une pomme croquée Lui ôta. Réjouis-toi mon âme, car tu as reçu le plus beau des présents : Jésus mort.


Treizième Station
Jésus est descendu de la Croix et remis à Sa Mère

Approche, âme croyante, vois cette Mère pleine de bonté, Elle qui dans la peine la plus amère, considère pieusement Son enfant assassiné. Dans Son âme défaillante et inconsolable, un glaive aigu s’enfonce, et Son Cœur saigne à flots. Elle reçoit entre Ses bras ce Corps qu’Elle a porté avec tant d’amour quand Elle était autrefois la plus comblée des Mères… Elle regarde Son visage défiguré par la souffrance, Ses Plaies profondes, Ses pieds et Ses mains percés, Son front meurtri par les épines. Cet enfant qui Lui souriait autrefois sourit à présent à la mort… Une telle vue est pour Elle un martyre indescriptible dont Dieu seul connaît tout le prix. Mère crucifiée, plante profondément dans mon cœur les doux clous du Calvaire ! Chaque larme de cette Mère aurait pu attendrir le cœur le plus barbare, mais pour Ses ennemis, la douleur de Marie n’est qu’une occasion de plus de verser dans la cruauté. Ô Mère, fais que Ses blessures me blessent, que je goûte à l’ivresse de la Croix, que mon âme s’enivre du Sang de Ton enfant ! Mère de Douleur, source d’amour, blesse-moi de cette blessure d’amour divin, et imprime si profondément en mon cœur les souffrances de Ton Fils que je n’en perde jamais le souvenir. Mère, laisse-moi pleurer avec Toi. Quelle joie de rester ici !


Quatorzième Station
Jésus est enseveli dans le Sépulcre

C’est au soir quand venait la fraîcheur que se révéla la faute d’Adam. C’est au soir que revint la colombe portant le rameau d’olivier. C’est au soir que le Corps du Sauveur est rendu au repos. Purifie-toi mon âme, donne à Jésus Sa sépulture, et que ton cœur soit pour Lui un Tabernacle. Monde profane et sournois, va t-en, tu ne m’atteins plus, quitte mon cœur et laisses-y entrer Jésus. Seigneur, près de cette tombe chérie je désire rester, je veux y mourir d’amour et de douleur. Ta pierre tombale sera pour ma tête épuisée un doux oreiller et Ton Suaire rafraîchira mon âme en essuyant les larmes qui coulent de mes yeux, gouttes de pur amour plutôt que pleurs. Hélas, replie tes ailes, insensible sommeil, ne viens point me distraire de ma douleur ! Ô sommeil tyrannique, avant de faire mourir ma prière, laisse-moi verser autant de larmes que répandit de torrents de Sang mon Dieu saigné à blanc pour moi, car si ma douleur pour un Dieu mort est sainte, il ne convient pas de l’écourter. Repose en paix, Corps sacré, que je ne pleurerai que trois jours. À présent le Sauveur ne souffre plus. Son Sépulcre n’enserre plus aucune douleur. Ses membres épuisés reposent en paix. Ô âme fidèle, essuie le dur lessivage de tes larmes et que tes joues rougies par les pleurs soient un reflet de ton cœur repentant et blessé par la contrition.
Mon Dieu, quand je ne serai plus là, tire-moi du sommeil de la mort, et fais que mes yeux Te voient. Je quitte ce monde avec joie car c’est vers Toi que je me hâte, Toi ma Lumière, Toi ma Vie. Seigneur, je m’assoie près de Ta tombe et je t’attends. Là, dans la joie suprême se ferment mes yeux, car je sais que si c’est Dieu qui gît au fond d’un tombeau, ni la mort ni le sépulcre ne sauraient Le retenir.
Seigneur Jésus-Christ, écoute-moi, exauce-moi, je Te louerai éternellement ![/align]
« Être contemplatifs au milieu du monde, en quoi cela consiste-t-il, pour nous ? La réponse tient en quelques mots : c’est voir Dieu en toute chose, avec la lumière de la foi, sous l’élan de l’amour, et avec la ferme espérance de le contempler face à face au Ciel. »
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Chemin de croix 2006 à Rome

Message non lu par VexillumRegis » ven. 14 avr. 2006, 14:58

Le texte intégral est en ligne ici. Les méditations et les prières (particulièrement belles) contiennent des jugements très vigoureux envers l'état de la société, comme par exemple :

Seigneur,
nous avons perdu le sens du péché!
Aujourd'hui est en train de se répandre, par une propagande sournoise,
une folle apologie du mal,
un absurde culte de Satan, une folle volonté de transgression,
une fausse et inconsistante liberté
qui exaltent le caprice, le vice et l'égoïsme,
les présentant comme des conquêtes de la civilisation
.
(Prière de la troisième station)

Seigneur Jésus,
l'amour est en train de s'éteindre
et le monde devient froid,
inhospitalier, invivable.
Brise les chaînes qui nous empêchent
d'aller à la rencontre des autres
Aide-nous à nous retrouver nous-mêmes dans l'amour.

Seigneur Jésus,
le bien-être est en train de nous déshumaniser,
les loisirs sont devenus une aliénation, une drogue:
et le lancinant message publicitaire de cette société,
c'est une invitation à mourir dans l'égoïsme.

Seigneur Jésus,
rallume en nous l'étincelle de l'humanité
que Dieu a mis dans notre cœur au début de la création.
Libère-nous de la décadence de l'égoïsme
et nous retrouverons aussitôt la joie de vivre
et l'envie de chanter
.
(Prière de la cinquième station)

Assurément, elle fait partie de la douloureuse passion de Dieu
l'agression contre la famille.
Il semble qu'aujourd'hui se manifeste
une sorte d'anti-Genèse,
un anti-projet, un orgueil diabolique
qui pense éliminer la famille.

L'homme voudrait réinventer l'humanité
en bouleversant même la grammaire de la vie
telle que Dieu l'a pensée et voulue.

Se substituer à Dieu sans être Dieu
est la plus folle arrogance,
c'est la plus dangereuse aventure
.
(Méditation de la septième station)

Toutefois, aujourd'hui, le corps est souvent vendu et acheté
sur les trottoirs des villes,
sur les trottoirs de la télévision,
dans les maisons devenues trottoirs.

Quand comprendrons-nous que nous tuons l'amour?
Quand comprendrons-nous que, sans pureté,
le corps ne vit pas et qu'il ne peut engendrer la vie?

(Méditation de la dixième station)

En Christ,

- VR -
Dernière modification par VexillumRegis le ven. 14 avr. 2006, 15:31, modifié 1 fois.

jean_droit
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Message non lu par jean_droit » ven. 14 avr. 2006, 15:16

Ces prières tranchent avec le "politiquement correct" que l'on entend partout et qui m'énerve souverainement.
Le "politiquement correct" qui fait que quand on ne le suit pas on est déclaré "out".
De telles prières sont libératrices.

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Message non lu par Exupère » ven. 14 avr. 2006, 15:27

Salut,

Je les trouve également magnifiques, libres et tellement vraies. L'Eglise en ce moment est le tout dernier phare allumé de notre civilisation lasse et décadente, mais c'est un phare qui brille de mille feux et qui annonce, un jour, une fantastique renaissance.

Une pensée particulière à tous les catéchumènes qui recevront en ce dimanche pascal le double Sacrement du Baptême et de la Confirmation.

Lourde est l'athmopshère en ce Vendredi Saint. Nous pourrons chanter notre joie dimanche.

Gloire à Dieu, mes soeurs, mes frères,
Exupère
- Quiconque donc écoute les paroles que je viens de prononcer et les met en pratique ressemblera à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc -
Mt 7, 24

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Message non lu par VexillumRegis » jeu. 05 avr. 2007, 14:08

Au Colisée, comme chaque année.

Les médiations, écrites par Mgr Gianfranco Ravasi, sont en ligne sur le site du Vatican, ICI.

In Christo,

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Message non lu par Théophane » jeu. 05 avr. 2007, 14:54

Merci beaucoup pour ce lien. Je l'ai parcouru, et ces méditations me paraissent très profondément enracinées dans la contemplation de la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

Cela tombe bien : demain soir je serai au Colisée pour cette Via Crucis :)
« Être contemplatifs au milieu du monde, en quoi cela consiste-t-il, pour nous ? La réponse tient en quelques mots : c’est voir Dieu en toute chose, avec la lumière de la foi, sous l’élan de l’amour, et avec la ferme espérance de le contempler face à face au Ciel. »
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Chemin de croix du vendredi

Message non lu par etienne lorant » ven. 09 oct. 2009, 16:32

Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean (Jn 3, 7-15)

De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l'homme soit élevé, afin que tout homme qui croit obtienne par lui la vie éternelle.

Le Christ devait être élevé de terre afin que tout homme qui croit obtienne par lui la vie éternelle. Elevé ? Rien qu'au mot, on croirait déjà une forme d'ascension, mais en réalité quelle pénible et cruelle élévation que celle de la Croix ! Nous sommes vendredi et aujourd'hui, je ferai mon chemin de croix ainsi que Jésus l'a demandé à sainte Faustine. Ce devrait être chaque vendredi, mais je n'arrive pas souvent à aller au bout, car cet exercice a quelque chose de pénible - il n'y est pas question de la Résurrection: la dernière station conduit simplement à la tombe. C'est une forme de prière qui me semble conçue de telle façon que le priant, s'il est sincère, est conduit pas à pas face à considérer sa propre fin. Mais l'Amour est néanmoins présent et cette élévation est celle de l'humilité, et l'inscription qu'a fait fixer Pilate dit la vérité: "Jésus de Nazareth, Roi des Juifs" !

Je prie spécialement pour les malades et les agonisants qui sont sans famille aucune ou rejetés par tous.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Chemin de croix du vendredi

Message non lu par etienne lorant » ven. 09 oct. 2009, 17:10

Quelques pistes de méditations du chemin de croix sur le site du Vatican:

http://www.vatican.va/news_services/lit ... is_fr.html
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Chemin de croix du vendredi

Message non lu par papillon » ven. 09 oct. 2009, 20:27

etienne lorant a écrit : je n'arrive pas souvent à aller au bout, car cet exercice a quelque chose de pénible - il n'y est pas question de la Résurrection: la dernière station conduit simplement à la tombe. C'est une forme de prière qui me semble conçue de telle façon que le priant, s'il est sincère, est conduit pas à pas face à considérer sa propre fin.
Je trouve déjà bien courageux et méritoire de faire cet exercice en période de dépression...

Je suis sûre que le Seigneur appréciera à sa juste valeur.

mandonnaud
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Re: Chemin de croix du vendredi

Message non lu par mandonnaud » ven. 09 oct. 2009, 22:18

http://www.mission.catholique.fr/enfant ... naire.html
a cette adresse un chemin de croix qui fini par la résurection et s'appuie sur les enfants et Jésus sur son chemin de croix qui les comrend et suie a commender
paul de limoges
Jésus est infiniment misericordieux.
http://www.mandonnaud.net/

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Chemin de croix du vendredi

Message non lu par etienne lorant » ven. 20 nov. 2009, 15:24

La règle que je suis supposé suivre me fait le devoir de méditer un chemin de croix le vendredi. Mais manquant terriblement d'inspiration sur chaque station, je m'en remets chaque fois à un autre. Le cardinal J.-H. Newman (1801-1890) est l'auteur de deux méditations du Chemin de Croix. C'est la plus courte que j'ai choisie. C'est la méditation le pape Jean-Paul II avait choisie pour la méditation du chemin de Croix traditionnel du Vendredi Saint, célébrée au Colisée le 13 avril 2001.
[+] Texte masqué
1° Station Jésus condamné à mort.
Le Saint, le Juste et le Véritable fut jugé par les pécheurs et mis à mort. Et pourtant, tandis qu'ils Le jugeaient, ils étaient forcés de L'acquitter. Judas, après L'avoir trahi, alla dire aux prêtres : " J'ai péché, car j'ai livré le sang innocent. " Pilate, qui rendit la sentence, dit à son tour : " Je suis innocent du sang de ce juste ", et rejeta le crime sur les Juifs. Le Centurion qui L'avait vu crucifier dit aussi : " En vérité, celui-ci était un juste. "
Ainsi toujours, ô Seigneur, Vous êtes justifié dans vos paroles et Vous êtes vainqueur quand Vous êtes jugé. Ce sera beaucoup plus rigoureusement évident encore au dernier jour : " Ils verront Celui qu'ils ont percé ", et Celui qui était condamné dans la faiblesse jugera le monde dans la puissance ; ceux mêmes qui seront alors condamnés reconnaîtront la justice de leur sentence.

2° Station Jésus reçoit sa Croix.
Jésus soutient l'univers par sa puissance divine, car Il est Dieu ; mais ce poids est moins lourd que ne l'était celui de la Croix que nos péchés taillèrent pour Lui. Nos péchés Lui coûtèrent cette humiliation. Il dut prendre notre nature, paraître parmi nous comme homme et offrir pour nous un grand sacrifice. Il dut passer sa vie dans la pénitence, et, à la fin de cette vie, endurer sa Passion et sa mort.
O Seigneur, Dieu Tout-Puissant, qui portez sans lassitude le poids du monde entier, qui avez porté avec une fatigue accablante le fardeau de tous nos péchés, Vous qui conservez nos corps par votre Providence, soyez aussi le Sauveur de nos âmes par votre précieux sang !

3° Station Jésus tombe pour la première fois sous le poids de sa Croix.
Satan tomba du ciel au commencement, par la juste sentence de son Créateur, contre lequel il s'était révolté. Et lorsqu'il eut réussi à associer l'homme à sa rébellion et que le Créateur fut venu pour sauver la créature, l'heure brève de son triomphe vint aussi et il en profita. Quand le Saint des saints, revêtu de chair, fut en son pouvoir, frappé lui-même jadis par le bras du Tout-Puissant, il résolut de frapper à son tour Celui qui l'avait rejeté. Ce coup fut la cause de la chute de Jésus.
O cher Seigneur, par cette première chute, relevez-nous du péché, nous qui sommes si misérablement tombés sous son empire !

4° Station Jésus rencontre sa Mère.
Il n'est aucune partie de l'histoire de Jésus où Marie n'ait sa place. Parmi ceux qui font profession d'être du nombre des serviteurs de Jésus, il en est qui pensent que l'œuvre de Marie a été finie lorsqu'Elle l'eut mis au monde, et qu'après cela, Elle n'avait plus qu'à disparaître dans l'oubli. Mais pour nous, Seigneur, nous, vos enfants de l'Eglise catholique, tel n'est pas notre sentiment au sujet de votre Mère. Nous nous souvenons qu'Elle présenta le tendre Enfant dans le Temple, qu'Elle Le tint dans ses bras quand les Mages vinrent L'adorer ; qu'Elle s'enfuit avec Lui en Egypte, qu'Elle l'emmena à Jérusalem quand Il eût douze ans ; qu'Il vécut avec Elle à Nazareth pendant trente années, qu'Elle était avec Lui aux noces de Cana ; que, même lorsqu'Il l'eût quittée pour commencer sa prédication, Elle le suivait autant qu'il était possible. Et maintenant Elle s'approche de Lui quand Il monte le chemin sacré avec sa Croix sur les épaules.
Douce Mère, faites que nous pensions toujours à vous quand nous penserons à Jésus, et quand nous Le prierons, aidez-nous toujours par votre puissante intercession.

5° Station Simon de Cyrène aide Jésus à porter sa Croix.
Jésus pouvait porter sa Croix à Lui seul, s'il l'eût voulu ; mais Il permet à Simon de l'aider, afin de nous rappeler que nous devons nous associer à son œuvre et prendre part à ses souffrances. Ses mérites sont infinis ; pourtant Il condescend à laisser les siens y ajouter leurs propres mérites. La sainteté de la Bienheureuse Vierge Marie, le sang des Martyrs, les pénitences et les prières des Saints, les bonnes actions de tous les fidèles, prennent part à cette œuvre qui est néanmoins parfaite sans leur concours. Jésus nous sauve par son Sang, mais c'est avec nous-mêmes et par nous-mêmes qu'Il nous sauve.
Cher Seigneur, apprenez-nous à souffrir avec Vous, rendez-nous agréable de souffrir pour l'amour de Vous, et sanctifiez toutes nos souffrances par le mérite des vôtres !

6° Station La Face de Jésus est essuyée par Véronique.
Jésus accorda à cette pieuse femme de garder de son Visage Sacré une empreinte qui devait demeurer pour les âges futurs. Il le fit pour nous rappeler à tous que son image doit toujours être gravée dans nos cœurs. Qui que nous soyons, en quelque lieu de la terre, en quelque âge du monde où nous vivions, Jésus doit vivre dans nos cœurs. Nous pouvons différer les uns des autres en bien des choses, mais en ceci, nous devons tous concorder, si nous sommes ses véritables enfants. Il faut que nous portions avec nous le voile de sainte Véronique, que nous méditions toujours sur la Mort et la Résurrection de notre Sauveur, que tous, selon nos forces, nous imitions sa perfection divine.
Seigneur, que notre visage Vous soit agréable, qu'il ne soit pas souillé par le péché, mais lavé et purifié par votre précieux Sang.

7° Station - Jésus tombe une seconde fois.
Satan subit une seconde chute quand Notre-Seigneur vint sur la terre. Il avait depuis longtemps usurpé l'empire du monde entier, et s'en nommait roi. Et il osa enlever dans ses bras le Sauveur très-saint, lui montrer tous les royaumes de la terre et lui faire la promesse blasphématoire de les lui donner, à Lui, son Créateur, s'il voulait l'adorer. Jésus lui répondit : " Retire-toi, Satan ! " - et Satan tomba du haut de la montagne. Et Jésus rendait témoignage de cette chute, lorsqu'Il disait : " Je vis Satan tomber du ciel comme l'éclair. " Le Mauvais se souvenait de cette seconde défaite, et, sur le chemin du Clavaire, il frappa pour la seconde fois le Seigneur innocent, tandis qu'il L'avait en sa puissance.
O cher Seigneur, apprenez-nous à souffrir avec Vous, et à ne pas craindre les soufflets que Satan pourrait donner à ceux qui lui résistent.

8° station Les femmes de Jérusalem pleurent sur Notre-Seigneur
Depuis la prophétie antique annonçant que le sauveur devait naître d'une femme de la race d'Abraham, les femmes juives avait désiré l'honneur de cette maternité. Mais le Messie étant venu, combien l'événement était différent de ce qu'elles avaient attendu ! Jésus dit à celles qui pleuraient sur Lui que "les jours viendraient où elles diraient : heureuses les stériles, et les entrailles qui n'ont pas enfanté, et les mamelles qui n'ont pas allaité !"
Ah ! Seigneur, nous ignorons ce qui est bon ou mauvais pour nous. Nous ne pouvons prédire l'avenir, et lorsque Vous nous venez visiter, nous ne savons d'avance sous quelle forme Vous viendrez. C'est pourquoi nous Vous remettons tout ce qui nous concerne. Faites en nous et sur nous votre bon plaisir. Dirigez toujours vers Vous nos regards ; regardez-nous Vous-même, donnez-nous la grâce de votre Croix amère et de votre Passion, et consolez-nous à la manière et au temps que Vous avez choisis.

9° Station Jésus tombe pour la troisième fois.
Satan fera une troisième et dernière chute à la fin du monde, alors qu'il sera enfermé pour toujours dans la prison du feu éternel. Il sait dès le commencement que telle sera sa fin, il n'a nulle espérance ; il est plongé dans le désespoir. Il savait donc bien qu'aucune souffrance qu'il pût à ce moment infliger au Sauveur des hommes ne servirait le moins du monde à le faire échapper à ce sort inévitable. Mais il avait résolu, dans sa haine et son horrible rage, d'insulter et de torturer, pendant que cela était en son pouvoir, le grand Roi dont le trône est éternel. C'est pourquoi il Le renversa contre terre une troisième fois par un coup terrible.
O Jésus, Fils unique de Dieu, Verbe Incarné, nous Vous adorons avec crainte, avec tremblement et avec une profonde reconnaissance en cette incompréhensible humiliation, que Vous, qui êtes le Très-Haut, Vous ayez consenti, même pour une heure, à être la proie et le jouet du Mauvais pour nous retirer de sa tyrannie.

10° Station Jésus est dépouillé de ses vêtements.
Jésus a voulu renoncer à tout en ce monde, avant de le quitter. Il exerça la plus parfaite pauvreté. Quand Il partit de la sainte maison de Nazareth pour commencer sa mission, Il n'eut pas où reposer sa tête. Il vécut des plus pauvres aliments et de ce qui lui était donné par ceux qui L'aimaient et Le servaient. Et suivant cet esprit de pauvreté, Il choisit un genre de mort pour lequel ses vêtements mêmes ne devaient pas Lui être laissés. Il se sépara de ce qui semblait le plus nécessaire, et presque une partie de Lui-même, selon la loi de l'humaine nature depuis la chute.
Accordez-nous donc, ô cher Seigneur, de ne tenir à rien sur la terre, et de supporter la perte de toutes choses, d'endurer même la honte, le blâme, le mépris et la moquerie, plutôt que de Vous donner lieu de rougir de nous Vous-même au dernier jour.

11° Station Jésus est cloué à la Croix.

Les pieds et les mains de Jésus sont transpercés de clous acérés. Ses yeux sont obscurcis par le sang et fermés par l'enflure des paupières et les contusions livides que les coups de ses bourreaux ont causées. Sa bouche est remplie de vinaigre et de fiel. Sa tête est ceinte des épines aiguës. Son Cœur est percé par la lance. C'est ainsi que tous ses sens sont mortifiés et crucifiés, afin de faire réparation, pour toute espèce de péchés humains.
O Jésus, mortifiez-nous et crucifiez-nous avec Vous ! Ne nous laissez plus jamais pécher par aucun de nos sens ni aucun de nos membres. Faites que tous nos sens Vous soient un sacrifice, que tous nos membres chantent vos louanges ! Que le sang sacré qui a coulé à flots de vos cinq blessures puisse nous oindre d'une grâce tellement sanctifiante que nous mourrions au monde et que nous ne vivions que pour Vous !

12° station Jésus meurt sur la Croix.
" Consummatum est. " Tout est complété, la fin est pleinement venue. Le mystère de l'amour de Dieu envers nous est accompli. La rançon est payée et nous sommes rachetés. Le Père éternel avait résolu de ne point nous pardonner gratuitement afin de nous montrer une faveur spéciale. Il avait condescendu à nous traiter comme ayant valeur à ses yeux. Ce que l'on achète a de la valeur. Il aurait pu nous sauver sans achat - par un simple fiat de sa volonté. Mais, pour montrer son amour pour nous, Il fixa un prix : et ce prix, si une rançon quelconque devait être fixée et livrée en échange de l'offense de nos péchés, ne pouvait être rien autre que la mort de son propre Fils, revêtu de notre nature humaine.
O mon Dieu et mon Père, Vous avez évalué si haut la valeur de nos âmes coupables, que Vous avez fixé le prix le plus élevé qui soit possible pour les racheter ! Ne Vous aimerons-nous pas et ne Vous choisirons-nous pas au-dessus de toutes choses comme le seul bien unique et nécessaire ?

13° Station Jésus est déposé dans les bras de sa sainte Mère.
Jésus est maintenant redevenu votre propriété, ô Vierge-Mère, car le monde et Lui se sont séparés pour toujours. Il vous avait quittée pour faire l'œuvre de son Père, Il l'a terminée et l'a soufferte. Satan et les hommes mauvais n'ont plus maintenant aucun droit sur Lui, trop longtemps Il a été dans leurs mains. Satan L'avait emporté sur une haute montagne, les hommes mauvais L'ont élevé sur la Croix ; Il était depuis longtemps sorti de vos bras, ô Mère de Dieu, mais voici que vous avez droit à Le reprendre, maintenant que le monde a fini de Lui nuire. Car Vous êtes la Mère toute favorisée, toute bénie, toute pleine de grâce, du Très-Haut. Nous nous réjouissons dans ce grand mystère. Notre Dieu a vécu dans votre sein, Il a reposé sur votre poitrine, Il a été nourri à vos saintes mamelles, et porté dans vos bras, et maintenant qu'Il est mort, on le dépose sur vos genoux. Vierge Mère de Dieu, priez pour nous.

14° Station Jésus est déposé dans le sépulcre.
Lorsqu'Il était le plus près de son éternel triomphe, Jésus semblait en être le plus éloigné. Lorsqu'Il était le plus près d'entrer dans son royaume et d'exercer toute puissance au ciel et sur la terre, il gisait mort dans une caverne du rocher. Il était enveloppé de linceuls et renfermé dans un sépulcre de pierre quand Il était sur le point d'en sortir avec un corps spirituel et glorifié, un corps pouvant pénétrer toutes substances, aller d'un endroit à un autre plus rapidement que la pensée, et monter bientôt aux cieux.
O jésus, donnez-nous la confiance d'attendre de Vous une providence semblable ! Assurez-nous bien, Seigneur, que plus grande est notre détresse, plus nous sommes rapprochés de Vous. Plus les hommes nous méprisent, plus vous nous honorez. Plus les hommes triomphent de nous, plus haut Vous nous exaltez. Plus ils nous oublient, plus Vous pensez à nous. Plus ils nous abandonnent, plus Vous nous attirez intimement à Vous !
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Méditations du chemin de croix

Message non lu par etienne lorant » ven. 04 déc. 2009, 18:13

4 décembre 2009


Jésus est condamné à mort
« Es-tu roi ? » lui a demandé Pilate. Jésus répond seulement : « C’est toi qui le dis ». S’il avait répondu « Je le suis », Pilate avait une raison valable de le condamner à mort, puisque le seul roi des Juifs que reconnaissait l’Empereur, c’était Hérode. Il y aurait eu matière à trahison. Or, Jésus ne sera pas condamné pour un quelconque mal, mais parce qu’il dit : « Quiconque cherche la Vérité entend ma voix.

Jésus est chargé de sa croix
Dans une vision mystique, j’ai lu que le Christ avait embrassé trois fois sa croix afin qu’elle devienne pour toutes les générations l’autel digne du seul sacrifice agrée par Dieu. J’ai vu que même en Belgique, on procède à des sacrifices d’animaux. Dans le monde, combien d’animaux sont toujours sacrifiés pour plaire à Dieu – alors que le Seigneur dit : « Qu'ai-je affaire de la multitude de vos sacrifices? dit l'Eternel. Je suis rassasié des holocaustes de béliers et de la graisse des veaux; Je ne prends point plaisir au sang des taureaux, des brebis et des boucs. » (Esaïe 1 :11) Et Samuel dit: L'Eternel trouve-t-il du plaisir dans les holocaustes et les sacrifices, comme dans l'obéissance à la voix de l'Eternel? Voici, l'obéissance vaut mieux que les sacrifices, et l'observation de sa parole vaut mieux que la graisse des béliers. (1 Samüel 15 :22)

Jésus tombe pour la première fois.
Dans les conditions où se déroule cette scène, comme il est amusant de voir tomber l’homme qui va au supplice ! Jésus supporte cela, car il a tout accepté, et il va tout supporter. Non pas dans le souci de s’attirer la pitié, mais j’en suis convaincu : afin que désormais, tous les suppliciés – et parmi eux les martyrs, puissent se reconnaître en Lui.

Jésus rencontre sa mère.
Je me souviens ici d’un commentaire très intéressant qu’un membre du forum avait laissé pour ce passage où le Christ s’était exclamé : « Qui est ma mère, qui sont mes frères : ceux qui accomplissent la volonté de mon Père » - c’était bien également que Marie, déjà à ce moment-là, n’était pas seulement la mère de Jésus, mais aussi la disciple du Christ. Et là voici : tous les autres ont fui, et elle est là. Peut-on imaginer cette scène ?

Jésus est assisté de Simon de Cyrène.
Il est assisté par un homme qui ne désirait guère ce labeur, en plus de sa journée de travail. Mais chacun de nous peut dire : «Cet homme, c’est moi ! » Or je remarque que l’homme de Cyrène n’a pas choisi d’assister le Christ à porter sa croix. Mais elle lui a été remise par les bourreaux. Et sur un plan symbolique, je dis que, lorsque je souffre (et ce n’est pas symbolique) c’est parce que le Seigneur m’a choisi pour ami et laisse un peu reporter son fardeau sur mon épaule….

Véronique essuie le visage de Jésus.
Geste de compassion que j’ai vu accomplir sur de grands souffrants, parce qu’ils transpiraient à grosses gouttes, leurs visages inondés de sueur et de larmes. Ils n’avaient plus figure humaine, et la figure dit aussi ce qu’il y a dans l’homme. Véronique va donc essuyer la face de Jésus. Il n’y a pas en cela que de la compassion, car il fallait aussi beaucoup d’audace, c’est-à-dire un très grand amour pour se précipiter sur les pas du condamné et lui accorder, en ces moments inhumains, ce geste de pure affection.

Jésus tombe pour la deuxième fois.
Je me souviens ici du psaume. « Et moi je suis un ver, pas un homme ! », mais aussi : « Tu m’envoies à la poussière de la mort ». Va-t-il seulement pouvoir se relever ? L’Eglise étant le corps mystique du Christ, quelle est cette seconde chute ? Correspond-elle aux premiers schismes ? Ou bien à la foi reniée pour la lumière de la raison ? Mais Jésus se relève, car ce n’est pas là qu’il dit achever son chemin. Que de peines, que d’horreur pour ceux et celle qui suivent ce sinistre convoi !!!

Jésus s’adresse aux femmes de Jérusalem.
Jésus Parole, Jésus Verbe, comment l’arrêter ? Plus on l’opprime, plus on le presse, plus sa Parole est limpide : « Si c’est cela que l’on fait au bois vert, qu’est-ce donc que l’on fera au bois sec ! » Oh, mais c’est simple, Jésus met en garde tout le monde. car ceci, cette mise à mort honteuse, brutale, sanguinaire, n’est rien à côté du traitement que l’on portera sur le bois sec, le bois qui n’a pas porté de fruit, le figuier qui épuise la terre, et qui a séché sur pied. Jésus a sué tout le sang de son Amour pour nous, et nous ?

Jésus tombe pour la troisième fois.
Voici une méditation que je n’ai pas écrit moi-même : elle plaira peut-être à ceux qui m’ont lu jusqu’ici : « Souvent, Seigneur, ton Église nous semble une barque prête à couler, une barque qui prend l’eau de toute part. Et dans ton champ, nous voyons plus d’ivraie que de bon grain. Les vêtements et le visage si sales de ton Église nous effraient. Mais c’est nous-mêmes qui les salissons ! C’est nous-mêmes qui te trahissons chaque fois, après toutes nos belles paroles et nos beaux gestes. Prends pitié de ton Église : en elle aussi, Adam chute toujours de nouveau. Par notre chute, nous te traînons à terre, et Satan s’en réjouit, parce qu’il espère que tu ne pourras plus te relever de cette chute ; il espère que toi, ayant été entraîné dans la chute de ton Église, tu resteras à terre, vaincu. Mais toi, tu te relèveras. ! » Parce que tu te relèveras, moi, je reste dans la barque !

Jésus est dépouillé de ses vêtements.
Jésus rejoint tous les hommes dans leur humiliation et leur peine. Je peux me souvenir comme le corps de mon vieux père était amaigri, on lui voyait toutes les côtes, et tous ses eaux souffraient. Mais il souffrait plus encore lorsque l’infirmière venait le laver. Cela, il avait énormément de mal à le supporter et, la dernière fois que l’infirmière est venue à la maison, il a voulu fuir… il faut imaginer ce vieillard aux os devenus squelette, quitter son lit pour entreprendre de se réfugier dans les étages ! Il a voulu s’échapper, mais s’échappe-t-on de son propre corps ? Nous avons appelé une ambulance et nous avons tous compris qu’il partait pour la dernière fois à l’hôpital.

Jésus est cloué sur la croix.
Supplice le plus employé chez les Romains. Un, deux, trois, dix, cent… et puis sur tous les murs de la ville si l’on a plus assez de bois. Or, la mort sur la croix n’était pas seulement un supplice répandu, mais il était aussi simple que raffiné. L’homme en train d’étouffer ne peut se soulager qu’en tirant sur ses bras pour appuyer sur ses pieds… la mort ne venait pas tout de suite, surtout pour les personnes robustes, il fallait que le cœur flanche. Cependant, Jésus pardonne à tous, Jésus accepte tout, Jésus dit à l’un, qui l’a reconnu : « Je te le dis : aujourd’hui, tu seras avec moi dans le Paradis ! » Jésus cite aussi le psaume : « Mon Père, pourquoi as-tu abandonné » - et lorsque tout fut accompli, Jésus me dit en me regardant : « Père entre tes mains je remets mon esprit ! », ce qui signifiait : « Voici ce que tu dois faire »…


Le corps de Jésus est rendu à sa mère.
Douleur de Marie, qui répond en quelque sorte à toutes les femmes qui ont injustement perdu un enfant. La vie s’est échappée du corps, mais l’amour demeure. En réalité, si j’en crois certaines lectures, c’est Marie elle-même qui est à l’origine de la pratique du chemin de croix.


Jésus est mis au tombeau
Comme il avait tout partagé avec les hommes, il a partagé aussi le tombeau, afin que soyons de sa résurrection.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Le chemin de croix à Rome cette année

Message non lu par stephlorant » ven. 22 avr. 2011, 11:00

Benoît XVI confie les méditations du Chemin de Croix à une religieuse italienne
Benoît XVI confie les méditations du Chemin de Croix à une religieuse italienne

Le 25 mars 2011, une femme a été chargée cette année de rédiger les méditations du Chemin de Croix présidé par le Pape, le Vendredi Saint au Colisée de Rome. Benoît XVI a choisi Mère Maria Rita Piccione, Présidente de la Fédération des Moniales Augustiniennes, qui réside au monastère des Quatre Saints Couronnés à Rome, tout proche du Colisée.

Il ne s’agit pas d’une première : en 93, les textes avaient été écrits par la supérieure d’une abbaye bénédictine italienne, Mère Anna Maria Canopi de l’abbaye Mater Ecclesiae de Novare ; en 95 par une religieuse protestante suisse, Sœur Minke de Vries, de la communauté de Grandchamp, tandis qu’en 2002, cinq femmes, dont une française, figuraient parmi les quatorze journalistes accrédités auprès de la salle de presse du Saint-Siège chargés de rédiger les méditations.

Le schéma du Chemin de Croix suivra les 14 stations traditionnelles. Une autre moniale augustinienne italienne a été chargée des illustrations du livret.
In manus tuas, Domine, commendo spiritum meum
http://www.youtube.com/watch?v=WDV94Iti5ic&feature=related (Philippe Herreweghe)

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Méditation du Chemin de Croix

Message non lu par etienne lorant » ven. 29 mars 2013, 17:15

Première station : Jésus condamné à mort
[+] Texte masqué
De l’Évangile selon saint Marc 15, 12-13.15
Et comme Pilate reprenait: ‘Que ferai-je donc de celui que vous appelez le roi des Juifs ? ’, ils crièrent de nouveau : ‘Crucifie-le !’. Pilate, voulant contenter la foule, relâcha Barrabas, et après avoir fait flageller Jésus, il le livra pour qu’il soit crucifié.

Pilate avait reconnu l'innocence de Jésus et cherché à le libérer. Mais sa part de pouvoir était elle-même dans une autre balance de justice. Et devant la foule qui crie : "Nous n'avons d'autre roi que César !", il renonce car il a peur. Il a donc fait passer son propre intérêt au-dessus de la justice. C'est un innocent qu'il livre aux bourreaux. Dans notre monde, aujourd'hui, nombreux sont les “Pilate” qui tiennent les leviers du pouvoir: ils sont forts en apparence, mais lâches dans l'exercice de ce pouvoir. Que le Seigneur nous assiste afin que nous ne pratiquions que la justice qui demeure enserrée dans la Miséricorde divine.


Deuxième station : Jésus est chargé de la croix

De l’Évangile selon saint Marc 15, 20
Quand ils se furent bien moqués de lui, ils lui ôtèrent le manteau rouge, et ils lui remirent ses vêtements. Puis ils l’emmenèrent pour le crucifier.


En tout temps, depuis la tentation au jardin d'Eden, l’homme a cru pouvoir se substituer à Dieu et déterminer de lui-même le bien et le mal. Il s’est cru et croit capable d’exclure Dieu de sa propre vie et de celle de ses semblables, au nom de la raison, du pouvoir ou de l’argent. La raison, parce qu'il a effacé de sa mémoire tout l'Amour dont il est objet; du pouvoir, puisqu'il s'est lui-même, tour à tour, bourreau et victime; de l'argent, car l'argent est devenu sa divinité.
Que le Seigneur nous pardonne nos jugements iniques, qu'il nous donneune claire vision de notre état de pécheur et nous entraîne derrière Lui au service de son Royaume.


Troisième station: Jésus tombe pour la première fois.

Du livre du prophète Isaïe 53, 5
Mais lui, il a été transpercé à cause de nos crimes, écrasé à cause de nos fautes. Le châtiment qui nous rend la paix est sur lui, et dans ses blessures nous trouvons la guérison.


Celui devant qui tremblent les puissances des cieux, le voici qui tombe à terre, sans se protéger, sous le joug pesant de la croix et c'est encore sous le fardeau de nos fautes qu'Il tombe.

Seigneur, Toi qui as dit: "Tout ce qui s'élève sera abaissé et tout ce qui s'abaisse sera élevé", accorde-nous de Te servir dans une très grande humilité.


Quatrième station: Jésus rencontre sa mère.

De l’Évangile selon saint Luc 2, 34-35.51b
Siméon les bénit, puis il dit à Marie sa mère : ‘Vois, ton fils qui est là provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de division. – Et toi-même, ton cœur sera transpercé par une épée. – Ainsi seront dévoilées les pensées secrètes d’un grand nombre’.[/b]


Jésus souffre de voir sa mère souffrir, et Marie de voir souffrir son Fils. Mais de cette souffrance commune naît une humanité nouvelle.
Seigneur, fais qu’en ces temps difficiles nos familles soient des lieux de ta présence, afin que nos souffrances se changent en joie. Sois toi-même le soutien de nos familles et fais d’elles des oasis d’amour, de paix et de sérénité, à l’image de la sainte Famille.



Cinquième station: Simon de Cyrène aide Jésus à porter sa croix

De l’Évangile selon saint Luc 23, 26
Pendant qu’ils emmenaient Jésus, ils prirent un certain Simon de Cyrène, qui revenait des champs, et le chargèrent de la croix pour qu’il la porte derrière Jésus.


Seigneur Jésus, tu nous as associé à ton portement de croix. Simon de Cyrène nous ressemble, nous les fidèles : qu'accomplir notre journée de travail ne nous suffise pas, puissions accepter d'offrir, en profonde union avec Toi, nos peines de coeur, d'esprit, ainsi que nos maladies et nos souffrances.



Sixième station: Véronique essuie le visage de Jésus

Du livre des Psaumes 27, 8-9
Mon cœur m’a redit ta parole: ‘Cherchez ma face!’. C’est ta face Seigneur que je cherche : ne me cache pas ta face. N’écarte pas ton serviteur avec colère : tu restes mon secours. Ne me laisse pas, ne m’abandonne pas, Dieu mon salut.


Véronique t’a cherché au milieu de la foule. Elle t’a cherché et enfin elle t’a trouvé. Seigneur, dans ce monde qui est plein de bruits et de fureur, c'est très souvent au sur le chemin de croix que nous découvrons ton visage. Ton visage qui nous regarde et qui nous révèle en même temps notre indignité et cet Amour 'impossible' dont Tu nous as aimé ! Seigneur, puisse cet Amour demeurer tout brûlant en nous, de bout en bout !



Septième station : Jésus tombe pour la seconde fois.

Du Livre des Psaumes 22, 8.12
Tous ceux qui me voient me bafouent, ils ricanent et hochent la tête. Ne sois pas loin : l’angoisse est proche, je n’ai personne pour m’aider.


N'y a-t-il pas aussi un poids intérieur à cette croix, un poids indéfinissable, qui n'est pas comparable au poids qui peut se mesurer ? Seigneur Jésus, dans ta deuxième chute, nous reconnaissons tant de nos situations qui semblent sans issue - hélas, combien d'hommes et de femmes demeurent complètement isolés et n'en finissent jamais de repousser les heures de chaque jour ! Mais dans cette solitude intérieure, nous pouvons encore Te rejoindre et donner un sens nouveau à ce qui n'en avait plus - car "Il n'est de Paix que Jésus-Christ".



Huitième sation : Huitième station: Jésus rencontre les femmes de Jérusalem qui pleurent sur lui

De l’Évangile selon saint Luc 23, 27-28
Le peuple, en grande foule, le suivait, ainsi que des femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur Jésus. Il se retourna et leur dit : « Femmes de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi ! Pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants !"


Car si l'on traite ainsi le bois vert, qu'adviendra-t-il du sec ? "(Lc 23:27-31) Seigneur, puissions-nous donc venir toujours puiser dans ton coeur miséricordieux la sève qui nous nourrisse et nous anime en vue de la vie éternelle ! Seigneur, accorde-nous un coeur dont la dureté se laisse vaincre par la pitié...



Neuvième station : Jésus tombe pour la troisième fois.

De la deuxième lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 5, 14-15
L’amour du Christ nous saisit quand nous pensons qu’un seul est mort pour tous, et qu’ainsi tous ont passé par la mort. Car le Christ est mort pour tous, afin que les vivants n’aient plus leur vie centrée sur eux-mêmes, mais sur lui, qui est mort et ressuscité pour eux.


Pour la troisième fois Jésus tombe sous la croix, chargé de nos péchés, et pour la troisième fois il se relève, rassemblant les forces qui lui restent, pour poursuivre son chemin vers le Golgotha.

Seigneur, combien de fois dans nos vies, le sentiment d'un malheur ne nous a-t-il pas entraîné au péché, comme si le péché avait le pouvoir de nous distraire du sentiment de notre finitude ? Mais Tu es là: est-ce nous qui T'avons suivi ? N'est-ce pas plutôt Toi qui nous as précédé ? Et ton souffle haletant nous soutient.



Dixième station: Jésus est dépouillé de ses vêtements

Du livre des Psaumes 22, 19
Ils partagèrent entre eux mes habits et tirèrent au sort mon vêtement
.

À la plénitude des temps, Tu as revêtu, Seigneur Jésus, notre humanité. Mais même de ce vêtement, Tu t'es laissé dépouiller. Lorsque nous pensons pouvoir nous réaliser nous-mêmes, indépendamment de Toi, nous nous retrouvons nus, mais dans Ton amour infini tu nous as revêtus de la dignité de fils et de filles de Dieu. Béni sois-Tu !



Onzième station: Jésus est cloué sur la croix

De l’Évangile selon saint Jean 19, 16a.19
Alors, il leur livra Jésus pour qu’il soit crucifié. Pilate avait rédigé un écriteau qu’il fit placer sur la croix, avec cette inscription : ‘Jésus le Nazaréen, roi des Juifs
’.

Les deux pieds qui ont foulé notre terre pour annoncer la Bonne Nouvelle sont suspendus entre ciel et terre. Les yeux pleins d’amour qui, par un regard, ont guéri les malades et pardonné nos péchés ne fixent plus que le ciel. Tes bras sont désormais ouvert jusque dans l'Eternité. Seigneur, afin que nous puissions mieux T'adorer, délivre-nous de tous nos esclavages dans le péché !



Douzième station: Jésus meurt sur la croix

De l’Évangile selon saint Luc 23, 46
Jésus poussa un grand cri : ‘Père, entre tes mains je remets mon esprit’ . Et après avoir dit cela, il expir
a.'

C'est cette Parole que Tu m'as donné de garder, Seigneur, le jour où Tu t'es dévoilé devant mon malheur. C'est cette même Parole qu'en chaque occasion de peine ou de souffrance, je veux donner au monde. Car j'ai reconnu que mon seul pouvoir en ce monde consiste à Te remettre mon esprit. N'est-ce pas de Ton amour, Ô Jésus, que je reçois ma vie à chaque instant ? Béni sois-tu, Seigneur, en Ton insondable miséricorde !

Treizième station: Jésus est descendu de la croix et confié à sa mère
De l’Évangile selon saint Jean 19,26-27a
« Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère: ‘Femme, voici ton fils !’. Puis il dit au disciple : ‘Voici ta mère !’
»

Et Marie devint la mère du disciple, puis celle de tous les disciples, puis de tous les pécheurs, de tous les temps. Heureuse protection que celle de Marie, car c'est elle la nouvelle Eve qui écrase la tête du serpent menteur. Marie, refuge des pécheurs, consolatrice des affligés, tu es présente chaque jour dans nos vies, tu nous fais lever le matin afin que nous n'entrions pas en tentation à la pensée des difficultés de ce jour. Marie, qui dès la mise au tombeau, va soutenir la foi des disciples jusqu'au jour de la Pentecôte. Marie, dont la prière est invincible, je me confie à toi, mes proches, mes amis et aussi mes ennemis !



Quatorzième station: Jésus est mis au tombeau

De l’Évangile selon saint Jean 19, 39-40
Nicodème – celui qui la première fois était venu trouver Jésus pendant la nuit – vint lui aussi; il apportait un mélange de myrrhe et d’aloès pesant environ cent livres. Ils prirent le corps de Jésus, et ils l’enveloppèrent d’un linceul, en employant les aromates selon la manière juive d’ensevelir les mort
s.

Nicodème était venu de nuit puiser auprès de Jésus de la lumière de la divine Parole. Seigneur Jésus, fais de nous des enfants de la lumière qui ne craignent pas les ténèbres. Nous te prions aujourd’hui pour tous ceux qui cherchent le sens de la vie et pour ceux qui ont perdu l’espérance, afin qu’ils croient en ta victoire sur le péché et sur la mort. Amen.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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