Scratchy a écrit :En effet, dans le Nouveau Testament (en particulier dans les Actes des Apôtres), tous les baptisés sont des adultes et il n'est fait aucune mention expresse de baptême d'enfant.
Bonjour.
La foi dans l'efficacité et la nécessité du baptême des enfants correspond à la foi
transmise de l'Eglise, à "ce qui a été cru toujours, partout et par tous" - même si à une certaine époque (IVe/Ve siècle) la pratique traditionnelle a été fortement battue en brèche. Ces exceptions qui correspondent à un oubli momentané de la pratique traditionnelle, n'empêchent pas qu'on parle de "
pratique constante" depuis les Apôtres.
Les Actes et le NT mentionnent à plusieurs reprises le baptême de toute une maisonnée ou une famille, par exemple
Actes 16:15 a écrit :Après avoir été baptisée ainsi que les siens, elle nous fit cette prière :
Actes 16:33 a écrit :Le geôlier les prit avec lui à l'heure même, en pleine nuit, lava leurs plaies et sur-le-champ reçut le baptême, lui et tous les siens.
1Co 1:16 a écrit : j'ai baptisé encore la famille de Stéphanas
Il serait franchement étonnant qu'on n'ait pas trouvé d'enfants parmi toutes ces maisonnées!
Pour le reste, la plus grande partie des Pères de l'Eglise (Origène, St Augustin, St Cyprien,...) et des références très nombreuses dans les Conciles de l'époque patristique, attestent de la Tradition de l'Eglise. Par exemple, le Concile tenu à Carthage en 253 anathémise ceux qui veulent imposer d'attendre le 8e jour après la naissance pour baptiser les enfants. Celui tenu en 418 au même endroit écrit ceci:
Concile de Carthage a écrit :110. Que les petits enfants sont baptisés pour la rémission des péchés.
De même, il fut décidé que quiconque nie qu'il faille baptiser les enfants en bas âge et les nouveaux nés à peine mis au monde, ou affirme qu'ils sont baptisés pour la rémission de leurs péchés, sans cependant avoir contracté de la faute originelle d'Adam rien qui ne doive être purifié par le bain de la renaissance, d'où il suit que pour ces enfants la formule "pour la rémission des péchés " n'est pas comprise au sens propre, mais qu'elle a un sens impropre, qu'il soit anathème. Car on ne doit entendre la parole de l'apôtre: " Par un seul homme le péché entra dans le monde, et par le péché la mort, et ainsi la mort a atteint tous les hommes, parce que tous ont péché *, que dans le sens où l'a toujours comprise l'église catholique, répandue et déployée toute part. Par suite de cette règle de foi, en effet, même les petits enfants qui ne peuvent encore commettre aucune faute, sont baptisés en toute vérité pour la rémission de leurs péchés, afin que soit purifié en eux par la renaissance ce qu'ils ont contracté par la descendance.
On peut aussi mentionner, parmi les pères apostoliques, Polycarpe de Smyrne, disciple de l'Apôtre Jean, qui dans la lettre écrite avant son martyre a indiqué avoir servi le Seigneur pendant 86 ans, ce qui indique un baptême à un âge très jeune! Les écrits des autres Pères "apostoliques" (ie des 2 premiers siècles de l'Eglise), St Irénée, Justin Martyr, St Hippolyte, contiennent aussi des références au baptême des enfants.
Ou encore l'historien païen Pline qui s'étonnait que les enfants appartiennent à la religion chrétienne au même titre que les adultes.
Le premier chrétien connu à avoir remis la pratique en question semble avoir été Tertullien (qui n'a pas toujours été théologiquement orthodoxe), au IIIe Siècle, et il est vrai que beaucoup de pères des IVe-Ve Siècles, venant de familles chrétiennes, n'ont été baptisés qu'adultes. Pourtant, parmi eux, plusieurs encourageaient eux aussi le baptême des enfants: St Jean Chrysostome, St Ambroise, St Cyrille d'Alexandrie.
Par la suite, le refus du baptême des enfants n'est réapparu qu'avec la Réforme protestante. Quant aux Eglises orientales séparées de Rome, elles pratiquent toujours le baptême des enfants.
Quand on sait que le baptême est un acte de conversion au Christ comment l'Eglise justifie théologiquement le baptême des enfants qui n'ont pas, par définition, conscience de tout cela? Un adulte baptisé continuera vraisemblablement à vivre sa foi et à suivre le Christ. Mais quid des bébés, dont un certain nombre ne poursuivront pas et ignorerons parfois tout de leur religion?
Quelqu'un a t il des précisions à ce sujet?
Au delà du principe que la foi et la pratique transmises de façon constante depuis les Apôtres sont normatives pour la théologie (qui a pour but de rendre compte de celles-ci), je dirais que:
- d'une part le baptême est un don reçu, et ce don n'étant pas d'ordre rationnel, il n'y a pas de raison que les enfants ne puissent pas le recevoir et l'accepter.
- ensuite le baptême remet le péché originel et fait rentrer le baptisé dans la famille du Christ, en fait un fils adoptif de Dieu. Là encore, c'est quelque chose que les enfants peuvent parfaitement recevoir, et les en priver sciemment est une faute.
- d'autre part les enfants reçoivent la foi des parents et y sont élevés. L'éductation chrétienne future fait partie intégrante du baptême et les parents doivent s'engager à la fournir.
Il y a certainement d'autres arguments.
In Xto,
archi.