Cher Heraclius,
Héraclius a écrit :Le droit canon concerne un cas de mariages en particulier, dans leur singularité (il n'use que du singulier). Une chose est de critiquer un mariage en particulier
Ce que vous dites est faux.
Lorsque le code de droit canonique, au livre IV "La fonction de sanctification de l'Eglise", 1ère oartie "Les sacrements", titre VII "Le mariage" parle du mariage au singulier, ce n'est pas du tout pour parler d'un cas particulier (lequel serait-ce donc ?) mais bien pour énoncer les vérités générales de chaque sacrement, et en particulier du mariage dans cette section (singulier, donc !). ça vaut en soi pour chaque mariage, d'où le singulier !
Exemple : canon 1056 : "Les propriétés essentielles du mariage sont l'unité et l'indissolubilité qui, dans le mariage chrétien, en raison du sacrement, acquièrent une solidité particulière." ça ne s'adresse pas à un mariage particulier bien évidemment, c'est une règle général. Le code canonique lui-même n'est qu'une succession de règles générales !
Cher Cornelius,
Cornelius a écrit :Si je reprends cette distinction, un mariage peut être strictement valide mais nul. Or le Pape n'a pas dit que la majorité étaient invalides mais nuls. Le procès en nullité reconnaît (le cas échéant) cette nullité, il ne la crée pas.
Un mariage est soit valide, soit nul.
Tout mariage est a priori valide (can. 1060). Si on démontre sa nullité, on reconnaît alors que la validité initiale était erronée et qu'il était en fait nul.
Pour démontrer sa nullité, il faut un procès en nullité qui la conclut.
En l'absence de procès, nul ne peut prétendre qu'un mariage (ou plusieurs, ou plus énorme encore, une "majorité") soit nul.
Donc probablement que des unions considérées comme des mariages actuellement
seront reconnues comme nulles par la suite, seulement aucun de nous n'ayant l'autorité pour reconnaître cette nullité, nous ne pouvons pas prétendre qu'ils le soient en dehors de tout procès !
Pour faire une analogie simpliste, ce serait comme si le Garde des Sceaux déclarait que la majorité des personnes en garde à vue étaient coupables, en l'absence de tout procès ! C'est complètement malhonnête, abusif, et infondé.
Dans le cas de l'administration des sacrements, c'est encore plus grave, car présumer que la majorité des mariages catholiques sont nuls va jeter le trouble dans les couples ! Si mon mariage est nul, je suis adultère ? Je suis en état de péché ? Si même l'Eglise ne sait pas si mon mariage est nul, qui le sait ? C'est moi qui décide (subjectivité) ? Je dois me remarier ? Je peux divorcer civilement et me remarier à l'Eglise du coup (ba je n'ai jamais été marié donc) ? Bref, c'est la grosse cata ! C'est pourquoi canoniquement, on dit que les sacrements sont EFFICACES ce qui indique qu'ils produisent ce qu'ils signifient,
en l'absence de démonstration contraire. Or, le Pape précisément met la charrue avant les bœufs en inversant le principe : d'un mariage a priori valide, on passe donc au mariage a priori invalide (puisque c'est majoritairement le cas). Je réitère donc que c'est une violation pure, simple et flagrante du canon 1060.
Le Pape
lui-même n'a pas cette autorité, si ce n'est dans les 2 exceptions des privilèges paulin et pétrinien qui eux concernent, pour le coup, des exceptions et ne peuvent absolument pas être généralisés (et encore moins
étendues jusqu'à la majorité).