Le prêtre et le lévite
D'après le récit évangélique, l'homme agressé par les brigands est grièvement blessé, « à demi mort ». Dans ce cas, les deux Juifs qui l'aperçoivent au bord de la route ne peuvent pas, en principe, le toucher.
Selon les règles de la Torah, l'interdit sur le fait de toucher les morts concerne l'ensemble de la communauté, tout en admettant quelques exceptions dues à des liens de proche parenté. Le Livre des Nombres définit la période des sept jours d'impureté qui suivent tout contact avec un mort. Le grand prêtre, quant à lui, ne peut en aucune circonstance transgresser cet interdit. D'une façon générale, la règle s'applique de façon plus rigoureuse aux serviteurs du Temple, prêtres et lévites. Ces derniers, servants des prêtres, obéissent à des lois de pureté comparables.
Or les deux voyageurs mentionnés dans la parabole sont un prêtre (un cohen) et un lévite. Ce prêtre et ce lévite se rendent peut-être à Jérusalem, pour officier au Temple. Dans ces conditions, le simple fait de toucher du sang, et à plus forte raison un cadavre, les "disqualifierait"dans l'exercice de leur service. (Trouvé sur wikipedia)
Dans cet exemple, tiré de la parabole du bon Samaritain, l'application stricte de la règle est préférable aux soins à porter à l'homme laissé pour mort. Le Samaritain, aux yeux des juifs, c'est un mécréant et pourtant Jésus le cite en exemple:
"Toi, fais de même". Eh bien, dans l'église catholique aussi, le fait d'accorder plus d'importance aux règles liturgiques qu'à la mise en oeuvre de la charité... c'est une manière "d'instrumentaliser" Dieu, ou si vous préférez: d'enfermer Dieu dans des règles. Encore une fois, je dis un mot du saint curé d'Ars: le latin, il avait un mal fou à l'apprendre.
Je cite un extrait trouvé sur ce lien :
http://croireaujourdhui.voila.net/saint ... s.html#I-8
Une nouvelle et rude épreuve attendait notre futur Saint: il manifesta d'emblée une grande difficulté pour apprendre, surtout le latin qui sera sa croix pendant toute la durée de ses longues études. Il n'était dépourvu ni d'intelligence, ni de finesse, bien au contraire, mais son esprit manquait de vivacité, et sa mémoire était fort ingrate, ce qui était assez normal compte tenu de son passé scolaire, si on peut aventurer ce mot. Providentiellement, le bon Abbé Balley sut se montrer patient, ne se fâchant jamais quand il fallait tout recommencer; au contraire, il encourageait le plus possible son nouvel élève. Sans perdre espoir, Jean-Marie priait le Seigneur de l'aider à vaincre ces obstacles. Un jour, il se promenait, l'esprit assez abattu, lorsque, passant près d'une maison, il entendit comme une voix qui lui disait: "Aie confiance, tu seras prêtre un jour". Pour réaliser ce but suprême, il fit même, dès 1806, avec l'accord de son maître, un pèlerinage auprès d'un Saint qu'il vénérait particulièrement, Saint François-Régis, dit l'Apôtre du Velay et du Vivarais. Il voulait obtenir par ce moyen "la grâce de retenir assez de latin pour faire sa théologie". Le Sanctuaire se trouvait à La Louvesc, à cent kilomètres d'Ecully, à onze cents mètres d'altitude. Il avait fait voeu d'y aller à pied en s'obligeant à mendier son pain. Mais partout il était mal reçu, et son estomac criait douloureusement famine. Son pèlerinage ne lui procura pas soudainement la mémoire ni la vivacité qui lui faisaient défaut, mais le courage de continuer, le gain de petits progrès, et la certitude qu'au bout du compte, il y arriverait.
Et en effet, dira plus tard un de ses confidents, le Frère Athanase, "à partir de cette époque, le jeune homme fit assez de progrès pour ne plus se décourager". En avril 1807, il se sentit en outre fortifié par la Confirmation qu'il reçut, publiquement cette fois, des mains du Cardinal Fesch, Archevêque de Lyon et oncle de Napoléon qui n'avait pas encore provoqué le conflit avec l'Eglise de Rome. Il devenait Jean-Marie-Baptiste, et il tenait fortement à ce dernier prénom, celui du Précurseur du Christ. Ne pouvant précéder Jésus, il tenait à marcher aussi fidèlement dans ses traces que Jean-Baptiste avait su "aplanir les chemins du Seigneur".
Nul en latin mais combien d'âmes sauvées ? Nul dans "l'essentiel et indispendable" Latin, mais saint patron de tous les curés du monde.
Je vois que vous connaissez bien toutes ces règles - moi je ne suis qu'un converti. Un converti qui a voulu s'engager dans les ordres, qu'on a constamment repoussé, qui s'est présenté deux fois au Séminaire et qu'on a reconduit rapidement à la porte car j'étais trop âgé. Trop âgé à 29 ans, trop âgé à 40 - et maintenant, je ne m'y risque plus. Car maintenant, je reconnais facilement que malgré des dispenses en philosophie et autres (du fait des grades obtenus à l'université), je n'aurais plus la capacités de reprendre des études. Bienheureusement, le Seigneur est intervenu, et m'a donné de devenir membre de la Congrégation des Apôtre de la Miséricorde divine après une formation théologique étalée sur plusieurs années...