Nicolas de Cuse

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AdoramusTe
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Nicolas de Cuse

Message non lu par AdoramusTe » mar. 18 sept. 2012, 14:08

Vu sur le blog de l'abbé de Tanouarn un texte d'un certain Nicolas de Cuse (ou de Cues), daté de 1451 :
«Vous avez tort de croire qu'il y a plus de fruit à boire le calice de la séparation qu’à n'user que du seul agneau pascal dans la paix et dans l’unité. Recevoir avec une volonté séparatrice le calice du Seigneur de l'unité et de la paix, c'est le recevoir en vain, car il ne peut conférer 1a vie à un membre séparé de cette Église qui est le corps du Christ. Ne dites pas que c'est le reste de l’Eglise qui s'est séparé de vous et que c'est vous qui constituez la véritable Église, réduite à cette petite partie de la Bohême. Assurément, dans l'unité de l’Église, la variété des rites est sans danger, personne n’en peut douter. Mais si l'on préfère présomptueusement et té­mérairement un rite particulier à l'unité et à la paix, fût-on personnellement bon, saint et digne d'éloges, on mérite pourtant condamnation. Vous dites qu'il faut obéir d’abord au précepte du Christ, ensuite seulement à l’Eglise, et que si celle-ci enseigne d'autres préceptes que le Christ, ce n'est pas à l’Église mais au, Christ qu’il faut obéir. Or c'est là précisément le commencement de toute présomption, lorsque les particuliers­ jugent leur opinion privée en ce qui concerne les commandements divins plus conforme à la Volonté divine que l'opinion de l’Eglise universelle [...]

Avec le temps les rites sacramentels et sacrificiels ont pu se modifier alors que la Vérité est restée semblable. On a pu adapter aux époques les Écritures et les inter­préter de diverses façons, mais de manière pourtant qu'en un temps donné elles soient exposées selon un rite universel. Le rite évoluant, l'interprétation doctri­nale peut évoluer. Le Christ, en effet, à qui le Père a transmis les royaumes du ciel et de la terre et qui les gouverne tous deux, dispense les mystères selon la variété des temps à travers l'admirable hiérarchie des Anges et des hommes, et il leur suggère ce qui convient à chaque temps soit par inspiration secrète soit selon une plus claire évidence [...]

Il faut donc suivre sans faute l’Église lorsqu'elle juge ce qui convient en chaque temps, car elle possède la foi et conserve 1e dépôt reçu, même s'il devait se glisser quelque erreur dans ce Jugement. Le cas est le même que celui du juge qui, circonvenu par un faux témoignage, excommunie un innocent, sans commettre en conscience un acte répréhensible. Ce juge ne transgresse pas mais il suit au contraire la règle qui lui impose de juger selon les témoignages et les preuves. Et l’innocent, en obéissant à la sentence et en se séparant ainsi du corps de l’église, ne perd pas la grâce ou la vie qui proviendrait du sacrement, mais, en obéissant à l’Eglise même si elle a tort, il obtient le salut, quoique privé de sacrement. […] Mais toute présomption contre l’Eglise est condamnable, ainsi que le refus d’obéir qui va jusqu’à la division schismatique, nonobstant tout prétexte spécieux tiré de la pratique des Écriture et allégué en faveur de la résistance ou de la rébellion. Conclusion qui ruine vos desseins avec toutes leurs raisons, car l’usage actuel de l’Eglise universelle et le précepte de l’Eglise romaine, fondé rationnellement sur cet usage, n’admettent aucune dispense.»
(Source : http://ab2t.blogspot.fr/2012/09/nicolas ... efere.html)

Que vous inspire ce texte ? Peut-on y voir un parallèle avec notre époque ?
Ignoratio enim Scripturarum ignoratio Christi est

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