Manger le corps du Christ

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Griffon
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Re: Manger le corps du Christ

Message non lu par Griffon » ven. 26 mars 2010, 21:21

DA95 a écrit :Nous ne sommes pas antrophophages.

Ahhhhhhhhhhhhh ! :clap:

Au moins sommes-nous 2 à ne pas l'être !
:oui:

Griffon
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Jésus, je m'abandonne à Toi.
Mon bonheur est de vivre,
O Jésus, pour Te suivre.

Théophile
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Re: Manger le corps du Christ

Message non lu par Théophile » ven. 26 mars 2010, 21:43

Cher Laurent,
Avez-vous cité Saint Thomas d'Aquin, plus haut, ou est-ce de votre cru ? (Tiens, ce dernier mot est pas trop mal placé)

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Laurent L.
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Re: Manger le corps du Christ

Message non lu par Laurent L. » ven. 26 mars 2010, 22:07


C'est trop évidemment faux car jamais je n'ai mangé de chair humaine.
:sonne: Moi si, la chair du Christ, vrai homme et vrai Dieu...
Nous mangeons Dieu -> nous sommes théophages
Nous mangeons un homme (certes ressuscité et glorifié, mais sa chair est de la chair humaine, car Il a pris chair de la Vierge Marie et s'est fait homme) -> nous sommes donc anthropophages.
Or, il est facile de comprendre que ces termes désignent le fait de manger des hommes qui ne sont pas encore mort et glorieusement ressuscité.
Ce sont des éléments subjectifs, la définition du dictionnaire ne comprend pas ces détails, n'admet pas ces corrections post hoc. Nier que nous sommes anthropophages, c'est nier que nous mangeons le Corps du Christ, qui est humain.

Vous dites à Seb que vous êtes théophage, mais vous refusez de vous dire anthropophage, c'est illogique.
Vous dites avoir voulu réagir à mon propos, que vous dites ambigus.
Vous m'avez mal lu.
Vous avez dit que l'Eucharistie était une réalité "toute spirituelle", qu'il s'agissait du "monde spirituel", or c'est faux (cf. canon dogmatique du concile de Trente cité précédemment). Je ne doute pas de votre foi, mais votre explication est plus qu'ambiguë.
Quant à la "réalité charnelle", elle ne s'applique pas non plus.
Si, bien sûr.
Et suite à votre genre de raisonnement, il s'est effectivement trouvé des "savants" pour chercher une modification physique.
:bomb: Relisez mon message précédent. Nous sommes anthropophages puisque nous mangeons de la chair humaine, cette réalité n'est pas que spirituelle (hérésie calviniste) mais aussi charnelle (nous mangeons le corps, le sang, l'âme et la divinité de Jésus-Christ).
Toutefois, comme l'explique l'extrait du Catéchisme du concile Trente cité précédemment, le Corps du Christ garde l'espèce du pain, c'est-à-dire son apparence : forme, goût, propriétés naturelles du pain, mais ce n'est pas du pain. Il est donc ridicule de "chercher une modification physique" puisque nous ne pouvons avoir accès qu'à l'apparence extérieure, à l'espèce et non à la substance. Si vous regardez une hostie au microscope électronique à balayage, vous ne faites que regarder plus en détail l'espèce, l'apparence extérieure. Si vous testez les propriétés de l'amidon sur l'hostie consacrée, c'est l'espèce que vous "testez". Les mots ont un sens objectif. Comme le dit Saint Thomas d'Aquin : In cruce latebat sola deitas, at hic latet simul et humanitas. Nous ne voyons pas l'humanité, la chair du Christ, mais elle est pourtant là.
La transubstantiation est une réalité qui dépasse notre monde.
Je n'aurais sans doute pas dû parler de monde spirituel puisque c'est ce mot qui vous a choqué.
Mais le Royaume de Dieu est une réalité, comme l'Homme nouveau que nous devons revêtir, ou la Jérusalem céleste,... tous des concepts qui nous parlent clairement de cet autre monde, le ciel, si vous préférez. Nous avons accès à ce monde grâce au Christ, la plupart d'entre nous, uniquement de façon spirituelle.
Dans ce monde, la transubstantiation est visible. On voit la personne du Christ dans l'hostie.
L'eucharistie nous fait participer à ce monde du "ciel".
Nous pouvons y accéder que par la foi (don de Dieu).
L'Eucharistie est une présence réelle : spirituelle et charnelle. Mais cette réalité est inaccessible aux sens, puisque Jésus est caché par "un voile", comme dit St Thomas, c'est-à-dire par l'espèce du pain et du vin. Il nous faut donc les yeux de la foi, l'Eucharistie n'en est pas moins charnelle.
Il n'est pas difficile de comprendre que le corps du Christ ressuscité n'est pas le même que le nôtre, ni même que celui de Lazare.
A la résurrection de la Chair, tous les hommes reprendront le corps qu'ils avaient lors de leur vie terrestre. Pour les rachetés, à la ressemblance de Jésus-Christ, comme c'est déjà le cas pour la Sainte Vierge, leur corps sera glorifié : s'ajouteront alors les quatre propriétés d'impassibilité, de clarté, d'agilité et de subtilité qui orneront les corps glorieux.
Griffon a écrit :Si nous mangeons bien le corps de Christ, il s'agit d'une réalité beaucoup supérieure à celle de notre corps d'homme.
Oui. Le saint Sacrement contient le Corps, le Sang, l'Âme et la Divinité de Notre Seigneur. Comme je l'ai écrit ci-dessus :
Jésus-Christ est tout entier aussi bien dans l’hostie que dans le calice parce que, dans l’Eucharistie, il est vivant et immortel comme dans le ciel. Par conséquent, là où est son Corps, il y a aussi son Sang, son Âme et sa Divinité ; et là où est son Sang, il y a aussi son Corps, son Âme et sa Divinité, car en Jésus-Christ tout cela est inséparable.
Ces 2 concepts me paraissent fondamentaux si on doit exposer notre foi à des gens qui n'ont pas eu la chance de découvrir le catéchisme.
Il faut surtout définir les termes de notre foi. "Charnel" signifie que le Christ est né de la Vierge Marie, nous mangeons la Chair humaine du Christ : quoiqu'elle ait été glorifiée, c'est toujours de la chair humaine, mais avec les propriétés du corps glorieux ; la substance n'est pas l'espèce, le terme "spirituel" reviendrait à dire que seule l'âme et la divinité du Christ seraient présents dans l'hostie.

Bien à vous,
Laurent, toujours anthropophage. ;)
Dernière modification par Laurent L. le ven. 26 mars 2010, 22:33, modifié 1 fois.

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Re: Manger le corps du Christ

Message non lu par Laurent L. » ven. 26 mars 2010, 22:31

Théophile a écrit : Avez-vous cité Saint Thomas d'Aquin, plus haut, ou est-ce de votre cru ? (Tiens, ce dernier mot est pas trop mal placé)
Où exactement ? C'est le catéchisme du Concile de Trente que je citais, et le catéchisme de saint Pie X.
Voici le paragraphe entier sur la transsubstantiation du catéchisme de Trente :
[+] Texte masqué
§ III. — DE LA TRANSSUBSTANTIATION.

Les Pasteurs enseigneront également — et c’était là notre second point, — qu’après la Consécration il ne reste absolument rien de la substance du pain et du vin dans le Sacrement. Si extraordinaire, si prodigieux que puisse nous paraître ce miracle, cependant il est une conséquence nécessaire de ce que nous venons de démontrer. En effet, si après la Consécration le Corps et le Sang de Jésus-Christ sont réellement présents sous les espèces du pain et du vin où Ils n’étaient pas auparavant, ce ne peut être que par changement de lieu, ou par création, ou par le changement d’une autre substance en la sienne. Or il est impassible que le Corps de Jésus-Christ soit présent dans l’Eucharistie, en y venant d’un autre lieu, puisque autrement Il devrait quitter le ciel, un corps ne pouvant être mis en mouvement sans s’éloigner du lieu d’où part le mouvement. Il est encore bien moins croyable que le Corps de Jésus-Christ soit dans l’Eucharistie par création, ou plutôt il n’est même pas permis de le penser. Que reste-t-il donc, sinon que le pain soit changé en son Corps, et par conséquent que la substance du pain soit totalement détruite par la Consécration ? Aussi les Pères du Concile général de Latran, et ceux du Concile de Florence ont-ils nettement enseigné cette vérité. Et après eux, le Concile de Trente l’a définie plus formellement encore en ces termes: « Si quelqu’un dit que dans le très saint sacrement de l’Eucharistie, la substance du pain et du vin demeure avec le Corps et le Sang de Notre-Seigneur Jésus-Christ, qu’il soit anathème ! » [11] Il est très facile d’ailleurs d’arriver à la même conclusion par les textes mêmes de la Sainte Ecriture. Et d’abord Notre-Seigneur, en instituant ce Sacrement, s’exprime ainsi: « ceci est mon Corps »: Or la propriété du mot: ceci, est d’exprimer toute la substance de l’objet présent. Si donc la substance du pain était demeurée, Jésus-Christ n’aurait pas pu dire avec vérité: ceci est mon Corps. D’un autre côté, le Seigneur dit, dans Saint Jean [12] « le pain que Je donnerai, c’est ma Chair pour la vie du monde » désignant ainsi sa Chair par le nom du pain ; puis un instant après, II ajoute [13] « Si vous ne mangez la Chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez son Sang, vous n’aurez point la vie en vous ; » et encore [14] « ma Chair est véritablement une nourriture, et mon Sang est vraiment un breuvage » Or appeler en termes si clairs et si formels sa Chair un vrai pain, une véritable nourriture, et son Sang un vrai breuvage, n’est-ce pas évidemment pour nous apprendre que ni la substance du pain ni celle du vin ne demeurent dans ce Sacrement ?

Ceux qui auront seulement parcouru les Saints Pères, reconnaîtront sans peine que telle a toujours été leur croyance unanime. Voici ce qu’écrit Saint Ambroise: [15] « vous direz peut-être: ce pain est tout ordinaire. Oui c’est du pain ordinaire avant la Consécration ; mais aussitôt après la Consécration, ce pain devient la Chair de Jésus-Christ ». Puis, pour rendre ses preuves plus sensibles, il apporte plusieurs exemples et plusieurs comparaisons. Dans un autre endroit, en expliquant ces paroles du Psalmiste: [16] « le Seigneur a fait dans le ciel et sur la terre tout ce qu’Il a voulu, il dit: quoique l’on voie la figure et la forme du pain et du vin, il n’y a cependant rien autre chose après la Consécration, que la Chair et le Sang de Jésus-Christ ». Saint Hilaire s’est servi presque des mêmes termes pour exprimer la même vérité, il enseigne que [17] « le Corps et le Sang du Seigneur sont réellement dans l’Eucharistie, quoique, au dehors, on n’aperçoive que du pain et du vin »

Ici les Pasteurs feront bien d’avertir les Fidèles qu’ils ne doivent pas s’étonner qu’on ait conservé le nom de pain à l’Eucharistie, même après la Consécration. La raison en est que l’Eucharistie garde les apparences du pain et même la propriété naturelle du pain, qui est de nourrir et de fortifier le corps. C’est d’ailleurs une coutume de la Sainte Ecriture de nommer les objets d’après leurs formes extérieures. C’est ce qu’on voit dans la Genèse, où il est dit que trois hommes apparurent à Abraham, et cependant c’étaient trois Anges. De même nous lisons dans les Actes que deux hommes apparurent aux Apôtres, au moment où Notre-Seigneur Jésus-Christ venait de monter au ciel, et ces hommes étaient des Anges.
Et le passage du catéchisme de Saint Pie X sur la Résurrection de la Chair :
[+] Texte masqué
.

Que nous enseigne le onzième article : La résurrection de la chair ?

Le onzième article du Credo nous enseigne que tous les hommes ressusciteront, chaque âme reprenant le corps qu’elle avait en cette vie.

Comment se fera la résurrection des morts ?

La résurrection des morts se fera par la vertu de Dieu tout-puissant à qui rien n’est impossible.

Quand arrivera la résurrection des morts ?

La résurrection de tous les morts arrivera à la fin du Inonde et ensuite aura lieu le jugement général.

Pourquoi Dieu veut-il la résurrection des corps ?

Dieu veut la résurrection des corps afin que l’âme, ayant fait le bien et le mal quand elle était unie au corps, soit encore avec lui pour la récompense ou le châtiment.

Les hommes ressusciteront-ils tous de la même manière ?

Non, il y aura une très grande différence entre les corps des élus et les corps des damnés ; car, seuls, les corps des élus auront à la ressemblance de Jésus-Christ ressuscité, les propriétés des corps glorieux.

Quelles sont ces propriétés qui orneront les corps des élus ?

Les propriétés qui orneront les corps glorieux des élus sont :

1 l’impassibilité, par laquelle ils ne pourront plus être sujets aux maux ni aux douleurs d’aucune sorte, ni au besoin de nourriture, de repos ou de quoi que ce soit ;

2 la clarté, par laquelle, ils resplendiront comme autant de soleils et d’étoiles ;

3 l’agilité, par laquelle ils pourront se transporter en un moment et sans fatigue d’un lieu à un autre et de la terre au ciel ;

4 la subtilité, par laquelle, sans obstacle, ils pourront traverser tous les corps, comme fit Jésus-Christ ressuscité.

Comment seront les corps des damnés ?

Les corps des damnés seront privés des propriétés glorieuses des corps des Bienheureux et porteront la marque horrible de leur éternelle réprobation.

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Re: Manger le corps du Christ

Message non lu par Laurent L. » ven. 26 mars 2010, 22:58

DA95 a écrit : Après l'a transubstantiation La substance est le corps du Christ mais l'accident reste le pain.
L'accident du pain subsiste en effet. Le catéchisme emploie le terme "espèce". La définition de l'accident que donne St Thomas dans la Somme Théologique est : "ce qui apparaît aux sens" :
Somme Théologique a écrit :ARTICLE 5: Les accidents du pain et du vin subsistent-ils dans ce sacrement?

Ce qui apparaît aux sens, une fois la consécration faite, c'est-à-dire tous les accidents du pain et du vin, tout cela subsiste. C'est raisonnablement que la divine providence agit ainsi.

1° Les hommes n'ont pas coutume de manger la chair et de boire le sang de l'homme, mais cela leur inspire de l'horreur; c'est pourquoi la chair et le sang du Christ nous sont offerts sous les espèces des substances dont nous usons le plus souvent, et qui sont le pain et le vin.

2° C'est pour que ce sacrement ne soit pas exposé aux moqueries des infidèles, ce qui arriverait si nous mangions notre Seigneur sous son aspect propre.

3° C'est pour que, consommant invisiblement le corps et le sang de notre Seigneur, nous augmentions le mérite de notre foi.
Saint Thomas ajoute que les espèces sacramentelles sont "des formes existant sans matière".
catéchisme de St Pie X a écrit :Après la consécration ne reste-t-il rien du pain et du vin ?

Après la consécration il reste seulement les espèces du pain et du vin.

Qu’appelle-t-on espèces du pain et du vin ?

On appelle espèces la quantité et les qualités sensibles du pain et du vin comme : la forme, la couleur, la saveur.

Comment les espèces du pain et du vin peuvent-elles rester sans leur substance ?

Les espèces du pain et du vin restent merveilleusement sans leur substance par la vertu du Dieu tout-puissant.
Dernière modification par Laurent L. le sam. 27 mars 2010, 0:19, modifié 1 fois.

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Re: Manger le corps du Christ

Message non lu par Laurent L. » ven. 26 mars 2010, 23:52

Gyrovague a écrit : - Deuxièmement, nous avons une présence réelle céleste et glorieuse dû à la résurrection qui a transformé ce corps physique en corps glorieux. Son corps physique n'est plus dans notre monde. Il n'obéit plus aux lois physiques de l'univers. Ce corps n'est plus perceptible par nos sens. Certes, c'est le même corps, mais selon une modalité tout à fait nouvelle.
Entre la résurrection et l'ascension, Jésus-Christ est présent sur Terre et son corps est déjà glorifié.
La propriété de subtilité, grâce à laquelle le corps est entièrement soumis à l'âme, permet au corps glorieux de traverser tout obstacle, d'être perceptible ou de ne pas l'être, d'être vu ou non, d'être touché ou non.
Quand Saint Thomas touche les plaies du Christ, le Corps glorieux de Jésus est accessible à la vue et au toucher.
Image.
Gyrovague a écrit :La présence réelle sacramentelle présente dans l'Hostie consacrée n'est pas la présence physique du Christ, mais elle se réfère directement à la présence glorieuse du Christ dans l'Hostie consacrée.
Je ne suis pas sûr de bien comprendre cela. Le corps du Seigneur, chair de la Sainte Vierge, a été glorifié : la chair garde donc sa substance : c'est la même chair humaine que celle du Christ avant sa mort mais sa condition est changée : le corps glorieux est devenu immortel et possède les 4 propriétés d'impassibilité, de clarté, d'agilité et de subtilité. Dès lors, grâce à l'agilité et à la subtilité, le corps glorieux n'est plus soumis aux lois de la physique, mais c'est toujours le même corps, "orné" par les propriétés du corps glorieux. C'est ce même corps glorieux qui est présent caché sous les espèces du pain et du vin. Le Christ tout entier y est présent, mais de deux façons : le Pain de Vie est le Corps glorieux indivisible (car impassible) du Christ sous l'espèce du pain en vertu du sacrement ; le sang, l'âme et la divinité du Seigneur sont aussi présentes en vertu de la concomitance réelle (dixit Saint Thomas), car le corps du Christ ne peut en être séparé. C'est grâce à l'agilité que Jésus-Christ est présent à la fois dans les tabernacles et au ciel, n'est-ce pas ?
catéchisme de Saint Pie X a écrit : Y a-t-il dans l’Eucharistie le même Jésus-Christ qui est dans le ciel et qui est né de la très Sainte Vierge sur cette terre ?
Oui, dans l’Eucharistie, il y a vraiment le même Jésus-Christ qui est dans le ciel et qui est né de la Très Sainte Vierge sur la terre.

Quand Jésus-Christ est dans l’hostie, cesse-t-il d’être au ciel ?
Quand Jésus-Christ est dans l’hostie, il ne cesse pas d’être au ciel, mais il se trouve en même temps au ciel et dans le Très Saint Sacrement.
Nous mangeons donc bien le corps glorieux du Christ ("présence glorieuse du Christ dans l'Hostie consacrée"), lequel est le même corps mort sur la croix il y a presque deux millénaires, mais ressuscité et glorifié, "orné" des propriétés du corps glorieux (il n'est donc plus soumis aux lois de la physique) et sous l'espèce (sous l'apparence, sous les quantités et qualités sensibles : forme, couleur, saveur, propriétés physico-chimiques...) du pain. Nous sommes donc bien anthropophages, non ? :tomates:
Dernière modification par Laurent L. le sam. 27 mars 2010, 1:23, modifié 1 fois.

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Re: Manger le corps du Christ

Message non lu par Griffon » sam. 27 mars 2010, 0:52

Cher Laurent,

Il n'est pas nécessaire de décrire les propriétés d'un corps glorifié. Là n'est pas la question.

Par 2 fois, j'ai parlé d'un autre monde. Non seulement vous n'avez pas répondu sur ce plan, mais, chaque fois, vous en avez détourné la signification.

Pourtant, vous le savez, il y a bien 2 "mondes".
Jésus explique à Nicodème qu'il faut naitre de la chair et de l'esprit.

Ces 2 mondes nous sont rappelés en permanence :
- l'eau et... le vin du royaume
- la chair et le sang et... l'esprit
- la vie et... la vie éternelle
- ceux qui sont du monde et... ceux qui ne sont pas du monde
- d'en bas et... d'en haut

A la fin de l'entretien, Jésus se plaint que Nicodème, maître en Israël, ne connaissent pas ces 2 réalités. Il faut espérer que 2000 ans plus tard, on puisse en parler plus naturellement.

Il est fondamental de comprendre dans quel plan on se situe, car, pour parler de la réalité d'en haut, on n'a pas d'autres mots que ceux de notre monde d'en bas (sauf quelques uns qu'on a créé exprès, comme la transsubstantiation).
Si on ne comprend pas cela, on se ménage de fameuses erreurs d'interprétation.

Des mots humains pour parler de la réalité d'en haut :
- Ainsi, les juifs attendait un messie glorieux, un roi qui rétablirait le royaume d'israël.
- Jésus a été glorifié.... sur la croix. Impossible à comprendre pour celui qui ne peut élever son esprit.

Il y a une grave source d'erreur à vouloir appliquer les mots d'en haut à des réalités matérielles.

Tous les sacrements appartiennent à cette réalité d'en haut :
- le baptème nous donne la vie éternelle
- la confirmation est une effusion de l'esprit
- l'eucharistie, c'est notre pain
- la réconciliation nous donne de pratiquer le pardon (qui est à proprement parler une réalité divine)
- ...

Comme enfant de Dieu, nous sommes déjà héritiers de royaume, c'est pourquoi, le père de l'enfant prodigue s'adresse au fils ainé en lui disant "Tout ce qui est à moi, et à toi."
Mais vous le savez, ce que nous serons n'apparaît pas encore clairement.
Cependant, sans attendre, Jésus nous donne déjà et la vie éternelle et les moyens pour l'entretenir.

Quand je communie, mon corps physique en a bien peu de profit.
C'est mon corps d'homme nouveau que je nourris, j'entretiens la vie éternelle.
J'agis alors en citoyen du Royaume, réalisant déjà ici et maintenant ce que je réaliserai pleinement quant Dieu m'aura pris avec Lui.

Vous vous accrochez à votre raisonnement car vous voulez défendre le dogme.
Mais personne ne l'attaque. Personne ne met ici en cause la réalité de la présence réelle.
Mais voilà... quand je mange la chair du Fils de l'homme, je le fais en tant que homme-dieu, citoyen du royaume. Je vis déjà dans une autre réalité.

Rien à voir avec le cannibalisme, qui est une grave déviance humaine, pratiquement bestiale !

Cordialement,

Griffon.

Jésus, j'ai confiance en Toi,
Jésus, je m'abandonne à Toi.
Mon bonheur est de vivre,
O Jésus, pour Te suivre.

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Re: Manger le corps du Christ

Message non lu par Laurent L. » sam. 27 mars 2010, 3:00

Bonjour Griffon :) ,
Il n'est pas nécessaire de décrire les propriétés d'un corps glorifié. Là n'est pas la question.
Au contraire : ce sont les propriétés du Corps glorifié qui permettent d'expliquer que le Christ soit à la foi dans le Royaume et dans tous les tabernacles du monde : la propriété d'agilité permet au Christ d'être présent dans sa chair d'homme à tous ces endroits.
Par 2 fois, j'ai parlé d'un autre monde. Non seulement vous n'avez pas répondu sur ce plan, mais, chaque fois, vous en avez détourné la signification.
Pourtant, vous le savez, il y a bien 2 "mondes".
Ne vous fâchez pas, je vais en parler :D . Nous autres chrétiens de l'Eglise militante ne sommes pas de ce monde mais sommes dans le monde. Le Christ, grâce aux propriétés d'agilité et de subtilité de son corps glorieux, est présent corps et âme à la fois aux Cieux (dans le Royaume où il siège à la droite du Père) et ici-bas, où Il se cache sous l'espèce du pain, dans tous les tabernacles du monde.
Tous les sacrements appartiennent à cette réalité d'en haut :
De même que nous ne sommes pas de ce monde mais quand même dans le monde, ces réalités d'en haut sont réellement présentes ici-bas.
C'est mon corps d'homme nouveau que je nourris, j'entretiens la vie éternelle.
C'est votre âme qui se nourrit de l'Eucharistie, votre corps n'est pas encore glorieux, je présume ;) ; le corps du Christ est toutefois en vous jusqu'à ce que vous ayez digéré l'hostie.
Mais voilà... quand je mange la chair du Fils de l'homme, je le fais en tant que homme-dieu, citoyen du royaume. Je vis déjà dans une autre réalité.
Vous mangez la Chair du Fils de l'homme, la chair HUMAINE du fils de l'homme, chair issue de la Vierge Marie et glorifiée par la puissance divine. Et incarnatus est de Spiritu Sancto ex Maria Virgine et homo factus est. Que signifie "une autre réalité" ? Jésus se rend présent sur les autels, il descend vraiment parmi nous.
Rien à voir avec le cannibalisme, qui est une grave déviance humaine, pratiquement bestiale !
Au contraire ! Voici ce que dit le Catéchisme du Concile de Trente :
Comme il répugne absolument à la nature de manger la chair et de boire le sang de l’homme, c’est une grande marque de Sagesse de la part de Notre-Seigneur de nous avoir donné sa Chair et son Sang adorables sous les apparences du pain et du vin, qui sont notre nourriture journalière, la plus ordinaire, et en même temps la plus agréable.
Nous sommes donc bien cannibales. Sous ces apparences, vraiment Il prend corps ; sur la Croix, se cachait Sa divinité, mais dans le Saint Sacrement se cache aussi Son humanité. L'Eucharistie est un cannibalisme rituel, le Corps du Christ est une vraie nourriture et Son Précieux Sang est un vrai breuvage. C'est en partie pour éviter notre répugnance que le corps du Christ ne nous est pas donné sous sa propre forme, mais sous l'apparence du pain. L'autre raison principale est d'augmenter la foi dans nos âmes :
ibid. a écrit :Nous trouvons encore en cela deux autres avantages ; le premier, c’est d’être à l’abri d’accusations calomnieuses, et qu’il nous eût été difficile d’éviter de la part des infidèles, s’ils nous avaient vus manger la Chair de Jésus-Christ dans sa propre forme. Le second, c’est qu’en prenant le Corps et le Sang de Notre-Seigneur, sans que nos sens puissent saisir la réalité de leur existence, c’est un puissant moyen d’augmenter la Foi dans nos âmes. « Car la Foi, dit Saint Grégoire [22] ne mérite plus, quand la raison démontre. »
Heureux ceux qui croient sans avoir vu ! Plagas sicut Thomas, non intueor ; Deum tamen meum,Te confiteor !
Dernière modification par Laurent L. le sam. 27 mars 2010, 3:15, modifié 1 fois.

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Re: Manger le corps du Christ

Message non lu par Griffon » sam. 27 mars 2010, 10:03

Désolé Laurent,

Je récuse le terme d'anthropophage, il vous convient. Tant mieux pour vous.
Je voulais profiter de l'occasion pour approfondir le miracle du Seigneur, et souligner combien Il nous invite dès cette terre à vivre de la vie éternelle. Et il nous en donne les moyens.
Malheureusement, toutes vos réponses, je voudrais répondre, mais "je sais tout cela, mais....".
En fait, je parle de choses que vous ne connaissez pas.
Et vous me répondez en citations du magistère que je n'ai jamais niées suivant une leçon bien apprise (et je vous en félicite).
Moi, je parle de la vie qui se trouve derrière la lettre.
Vous en restez à la lettre.



Par ailleurs,...
Laurent L. a écrit :
Griffon a écrit :C'est mon corps d'homme nouveau que je nourris, j'entretiens la vie éternelle.
C'est votre âme qui se nourrit de l'Eucharistie, votre corps n'est pas encore glorieux, je présume ;) ; le corps du Christ est toutefois en vous jusqu'à ce que vous ayez digéré l'hostie.
... vous devriez lire plus souvent la Parole de Dieu.
Ephésiens 4,23-24 a écrit :Il s’agit de vous renouveler spirituellement à partir de l’intérieur, 24 et de revêtir l’Homme Nouveau, l’homme selon Dieu, qui est créé dans la vraie droiture et sainteté.
Bonne fin de semaine,

Griffon
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Re: Manger le corps du Christ

Message non lu par Laurent L. » sam. 27 mars 2010, 18:57

Griffon a écrit : En fait, je parle de choses que vous ne connaissez pas.
Mais il fallait le dire tout de suite ! Mes plus plates excuses, Ô grand mystique et sondeur des âmes. ;)
vous devriez lire plus souvent la Parole de Dieu.
En fait, si je peux me permettre :oops:, c'est le mot "corps" que je récusais, puisque c'est notre âme qui se nourrit de l'Eucharistie, pas notre corps, bien que nous ayons revêtu la nature nouvelle en nous convertissant, en décidant de marcher selon l'Esprit et non plus selon la Chair (cf. Épître aux Romains). C'est donc notre âme d'homme nouveau qui se nourrit de l'Eucharistie. :)
Et vous me répondez en citations du magistère que je n'ai jamais niées
Vous vous méprenez sur mes intentions, je ne faisais que clarifier mon propos et vous répondre, je ne jouais pas au grand inquisiteur. :D

Bon, j'arrête de vous taquiner.

Bon dimanche des Rameaux et passez une sainte semaine sainte !

Cannibalement vôtre,
Laurent.

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Re: Manger le corps du Christ

Message non lu par Laurent L. » sam. 27 mars 2010, 21:23

Gyrovague a écrit :Mais si vous voulez continuer à vous persuader que vous êtes un anthropophage, libre à vous mon cher Laurent, mais dans ce cas je vous conjure d'avoir l'honnêteté d'informer les membres de votre entourage afin qu'ils soient sur "leurs gardes" !!!!!
Je ne préfère pas ; je risquerais de me fatiguer pour chasser mon dîner. :-D
Gyrovague a écrit : Vous reconnaissez vous-même que le corps glorieux de Jésus n'est plus soumis aux lois de la physique donc il n'y a plus de corps physique de Jésus (sinon il serait encore soumis aux lois physiques) donc il n'y a plus de chair humaine (qui est soumise aux lois physiques) de Jésus.
:non: La résurrection de la chair est un dogme. Le corps glorieux gagne en propriétés, dont celle de se soustraire aux lois de la physique et d'être sous le contrôle de l'âme. Les Corps glorieux du Christ et de la Sainte Vierge ne sont plus soumis aux lois de la physique, mais ils sont toujours constitués de chair humaine. Jésus et Marie ne sont pas de purs esprits.
Il s'agit donc bien du même corps, mais "revêtu" de l'incorruptibilité, de l'impassibilité, etc.
Jésus-Christ à été effectivement présent physiquement par son corps glorieux entre sa résurrection et son ascension et Saint Thomas a effectivement pu toucher les plaies du corps glorieux de Jésus mais cela n'est pas contradictoire avec le fait que le corps physique de Jésus n'est plus dans notre monde et qu'il n'est donc plus perceptible par nos sens car vous semblez faire abstraction du fait qu'après que Saint Thomas toucha les plaies du Christ il y eu l'ascension de Jésus au Ciel avec son apparence physique et son corps glorieux et que depuis Il n'est pas revenu, nous ne pouvons donc pas, depuis l'ascension de Jésus au Ciel, voir son corps physique glorifié avec nos yeux de chair donc Jésus n'est, bel et bien, plus perceptible par nos sens humains puisqu'Il n'est plus présent physiquement dans son corps glorieux comme il le fut entre sa résurrection et son ascension aux yeux de ses apôtres.
Oui, rassurez-vous, je ne vois pas Jésus non plus ; Il reviendra dans la Gloire toutefois. Jésus ne quitte pas son humanité entre temps, sa chair est humaine, mais imperceptible. Jésus est en même temps auprès du Père et dans les Tabernacles.
S' il n'y a plus corps physique avec chair humaine de Jésus, nous ne sommes pas des anthropophages puisque nous ne mangeons pas la chair humaine du corps de Jésus.
Si, nous mangeons la Chair humaine du Christ sous les espèces (apparences) du pain. Elle n'est pas perceptible physiquement (sous sa forme propre) mais elle est bien là.
Catéchisme du Concile de Trente - Je crois à la résurrection de la chair a écrit :
Une autre chose très importante à connaître, et que les Pasteurs devront expliquer avec tout le soin possible, c’est que chacun de nous ressuscitera avec son propre corps, c’est-à-dire avec le même corps que nous avons sur la terre, et qui aura été corrompu dans le tombeau et réduit en poussière. Ainsi l’enseigne l’Apôtre. [23] Il faut, dit-il, que ce corps corruptible revête l’incorruptibilité. Car le mot, ce corps, désigne nettement le corps que nous avons maintenant. Job a prédit aussi le même miracle, et sans la moindre obscurité. [24] Je verrai Dieu dans ma chair, dit il, je le verrai moi-même, je Le contemplerai de mes propres yeux, moi et non un autre.
CEC a écrit :990 Le terme " chair " désigne l’homme dans sa condition de faiblesse et de mortalité (cf. Gn 6, 3 ; Ps 56, 5 ; Is 40, 6). La " résurrection de la chair " signifie qu’il n’y aura pas seulement, après la mort, la vie de l’âme immortelle, mais que même nos " corps mortels " (Rm 8, 11) reprendront vie.
Conclusion : le Corps du Christ est la même chair humaine née de la Vierge Marie qui gisait sur la Croix, mais revêtue de l'incorruptibilité et glorifiée. Son corps ne cesse donc jamais d'être de la chair humaine ! Nous mangeons donc de la chair humaine :arrow: nous sommes anthropophages. :p

Bien à vous,
Laurent.

P.S. : Je me permets de citer à nouveau ce passage clair comme de l'eau de roche du catéchisme du Concile de Trente :oops: :
comme il répugne absolument à la nature de manger la chair et de boire le sang de l’homme, c’est une grande marque de Sagesse de la part de Notre-Seigneur de nous avoir donné sa Chair et son Sang adorables sous les apparences du pain et du vin, qui sont notre nourriture journalière, la plus ordinaire, et en même temps la plus agréable.

Nous trouvons encore en cela deux autres avantages ; le premier, c’est d’être à l’abri d’accusations calomnieuses, et qu’il nous eût été difficile d’éviter de la part des infidèles, s’ils nous avaient vus manger la Chair de Jésus-Christ dans sa propre forme. Le second, c’est qu’en prenant le Corps et le Sang de Notre-Seigneur, sans que nos sens puissent saisir la réalité de leur existence, c’est un puissant moyen d’augmenter la Foi dans nos âmes. « Car la Foi, dit Saint Grégoire [22] ne mérite plus, quand la raison démontre. »
:arrow: Ce qui apparaît comme une manducation de pain est en fait un acte de cannibalisme rituel. :>
Comme dit Seb :
le cannibalisme a ceci de particulier que ceux qui le pratiquent prétendent s'attribuer les qualités de la personne qu'elles mangent. Quand nous communions au corps et au sang du Christ, ne devenons-nous pas ce que nous recevons ?
:oui:
Jean - 6, 55-56 a écrit : Car ma chair est vraiment une nourriture, et mon sang est vraiment un breuvage.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang, demeure en moi, et moi en lui.

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DA95
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Re: Manger le corps du Christ

Message non lu par DA95 » lun. 29 mars 2010, 17:39

Bonjour Laurent. L

Vous citez en rouge d'Aquin tome 3 q.75 al5 c'est très bien. Mais vous vous arrêtez à la réponse sans aller à la solution que propose St Thomas d'Aquin quelques lignes plus loin.
Je complète donc la citation :
"Comme il est dit au livre Des Cause', l'effet dépend davantage de la cause première que la cause seconde. C'est pourquoi la vertu de Dieu, qui est la cause première de tout, peut faire que des êtres postérieurs subsistent après la disparition des êtres antérieurs.
Dans ce sacrement, il n'y a aucune tromperie: les accidents discernés par notre connaissance sensible existent là réellement. Et l'intellect qui a la substance pour objet propre, selon Aristote est préservé de toute tromperie par la foi. Cet argument répond aussi à la troisième objection. Car ta foi ne s'oppose pas au sens, mais elle concerne des réalités auxquelles le sens n'atteint pas.
Cette conversion n'a pas de sujet à proprement parler, nous l'avons dit. Mais les accidents qui subsistent ont une certaine apparence de sujet."

=> Nous ne sommes pas des anthropophages ni des cannibales à cause de l’accident du pain. L’église ne la jamais soutenu. Le cannibalisme et l’anthropophagie sont même considérés comme des actes relevant de la barbarie.

La loi française n’a pas de loi spécifique condamnant l’anthropophagie et le cannibalisme, mais les magistrats français peuvent néanmoins s'appuyer sur l'article 222 du Code pénal qui punit les tortures et actes de barbarie de 15 à 30 ans de réclusion criminelle.

Assimiler la Sainte eucharistie à un cannibalisme rituel est profondément choquant et malhonnête intellectuellement parlant. C’est ne pas tenir compte des accidents du pain.
Oui c’est les espèces du pain, nos sens ne nous trompent pas. Mais la substance du pain est devenue celle du Christ : c’est le corps du Christ. Il y a là une intervention Divine, notre raison à du mal à le comprendre, nos sens nous disent c’est du pain (cela est vrai dans l’accident) mais notre foi nous permet de l’affirmer (c’est le résultat de la transsubstantiation) : C’est le corps du Christ.

Bien à vous.
"Amen, viens, Seigneur Jésus !" Ap 22,20

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Griffon
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Re: Manger le corps du Christ

Message non lu par Griffon » lun. 29 mars 2010, 19:59

Cher Laurent,

Il me semble que vous "arrangez" l'écriture...
Lisez bien, et vous verrez que l'apôtre parle de tout l'homme, et pas seulement de son âme.
Ephésiens 4,23-24 a écrit :Il s’agit de vous renouveler spirituellement à partir de l’intérieur, et de revêtir l’Homme Nouveau, l’homme selon Dieu, qui est créé dans la vraie droiture et sainteté.
Laurent L. a écrit : En fait, si je peux me permettre :oops:, c'est le mot "corps" que je récusais, puisque c'est notre âme qui se nourrit de l'Eucharistie, pas notre corps, bien que nous ayons revêtu la nature nouvelle en nous convertissant, en décidant de marcher selon l'Esprit et non plus selon la Chair (cf. Épître aux Romains). C'est donc notre âme d'homme nouveau qui se nourrit de l'Eucharistie. :)
Et, comme vous le soulignez, c'est essentiellement notre âme qui est nourrie. Est-ce aussi le cas si nous nous adonnions à l'anthropophagie ?
Mais notre corps n'est pas absent ! Et lorsque nous communions, nous apprenons à notre corps aussi à faire ce que nous ferons lorsque nous serons pleinement la Lumière.
Car, c'est le même corps.
En ce qui concerne le Christ, vous défendiez qu'il s'agissait du même corps, et voici qu'en ce qui nous concerne, vous voudriez faire une différence. Incompréhensible !

Par ailleurs, cher Laurent, je vous en conjure, cessez de vous persuader que nous ne croyons pas en la présence réelle. Toutes vos citations sont très belles, mais hors de propos et, à force, vexantes. Quand on vous dit qu'on croit en la présence réelle, qu'est-ce qui vous autorise à ne pas nous croire ?

Le dogme concerne la présence réelle. Il ne dit pas que nous sommes anthropophage.
Vous faites un saut d'interprétation qui ne vous pose pas de problème.
Pour moi, il est :arrow: 1) une insulte au bon sens, :arrow: 2) ne rend pas compte de la Vérité et :arrow: 3) empêche l'évangélisation.

1)
Si nous étions anthropophage, nous ne répugnerions pas à manger de la chair humaine quelque soit l'homme qui tomberait dans nos filets.
Mais nous ne le faisons pas, parce que nous ne sommes pas anthropophages, c'est évident, car à Pâques, je me vois mal manger une cuisse d'homme.

2)
Donc, si nous ne sommes pas anthropophages, il est important de chercher en quoi l'acte de manger le corps du Christ est si spécifique qu'on ne peut plus parler d'anthropophagie.

3)
Par ailleurs, ce mot vous plait peut-être, mais en plus d'être faux, dire cela, cela consiste à donner aux ennemis de la foi le bâton pour nous battre. Ce qui est à notre époque tout à fait inutile.
De plus, cela donne également aux incroyants une raison de plus pour ne pas se convertir, car qui voudrait se joindre à des cannibales ?

Voilà Laurent.
C'est sans doute un peu long, mais la discussion est ouverte, alors j'en profite pour donner des arguments le plus clairement possible. De plus [...] je dois bien constater que je me suis mal fait comprendre jusqu'à présent.

Je ne cherche pas à vous vexer, mais je dois vous le dire...
Il ne sert à rien de marteler une vérité qu'on justifie par un extrait du magistère si cette vérité, ainsi exprimée, ne peut pas être comprise par les hommes. Jésus Lui-même nous y invite.
Mathieu 13,52 a écrit :Et Jésus leur dit : “Vous voyez, quand un maître en religion a été instruit du Royaume des Cieux, il est comme un maître de maison qui trouve toujours dans ses réserves de quoi distribuer, du neuf et du vieux.”

Cela nous demande de quitter les certitudes de textes "qui ont fait leur preuve" pour avancer en eau profonde et nous laisser instruire par Jésus du Royaume des Cieux. Il y faut de l'humilité, mais aussi, quelle joie aussi de découvrir que l'Eglise confirme ce que nous avons trouvé.
Le monde à plus évoluer depuis le concile de Trente qu'entre l'époque du Christ et le concile.
Depuis Trente, L'Eglise a été confrontée aux "philosophes du soupçon" : Marx, Kant, Hegel,...
On ne peut pas se contenter de citer ainsi des textes du magistère sans se préoccuper de leur réception.

Cordialement,

Griffon.
Dernière modification par le bon Seb le mar. 30 mars 2010, 0:03, modifié 1 fois.
Raison : la contestation de la modération se fait par message privé
Jésus, j'ai confiance en Toi,
Jésus, je m'abandonne à Toi.
Mon bonheur est de vivre,
O Jésus, pour Te suivre.

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Laurent L.
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Re: Manger le corps du Christ

Message non lu par Laurent L. » mar. 30 mars 2010, 4:00

Cher Griffon,
Par ailleurs, cher Laurent, je vous en conjure, cessez de vous persuader que nous ne croyons pas en la présence réelle. Quand on vous dit qu'on croit en la présence réelle, qu'est-ce qui vous autorise à ne pas nous croire ?
Mais je n'ai jamais dit ça ! Je n'ai fait que reprendre votre mot "spirituel", le trouvant ambigu. Et effectivement, ce n'est pas à moi de juger qui que ce soit.
Mais notre corps n'est pas absent !
Pardon ? Oui, vous avez un corps. Qui dit le contraire ?
Et lorsque nous communions, nous apprenons à notre corps aussi à faire ce que nous ferons lorsque nous serons pleinement la Lumière.
:sonne: Pardonnez-moi, mais je ne comprends pas un mot de cette phrase... Vous" apprenez" à votre Corps à briller, à se téléporter, à bouger par la seule force de votre âme ?! :wow: Vous êtes vraiment très fort, alors...
L'Eucharistie nourrit l'âme, c'est le Catéchisme. Ce sont les espèces du pain qui nourrissent le Corps, car elles gardent l'agir du pain, quoique sa substance ait disparu, puisque c'est la Chair du Christ que nous mangeons sous l'apparence du pain :) .
En ce qui concerne le Christ, vous défendiez qu'il s'agissait du même corps, et voici qu'en ce qui nous concerne, vous voudriez faire une différence. Incompréhensible !
Le corps glorieux du Christ est effectivement le même que celui qui est mort sur la Croix, avec les propriétés de la glorification en plus. Nous ne sommes pas morts et ressuscités dans la chair, notre corps n'est donc pas glorieux. En quoi n'est-ce pas compréhensible ?
Le dogme concerne la présence réelle. Il ne dit pas que nous sommes anthropophage.
Il dit que nous mangeons la chair humaine du Christ, sous l'apparence du pain (extrait du catéchisme du Concile de Trente que j'ai mis en rouge et en grand).
Que lis-je dans mon dictionnaire ?
Anthropophagie (n.f.) : acte consistant à manger de la chair humaine. Mangé-je de la chair humaine ? OUI. :arrow: Je suis anthropophage. (Je sais, je me répète...)

Je précise qu'aucun canon, aucun texte magistériel ne condamne ce que je dis. Si tel était le cas, j'abjurerais mon hérésie...
1)
Si nous étions anthropophage, nous ne répugnerions pas à manger de la chair humaine quelque soit l'homme qui tomberait dans nos filets.
Mais nous ne le faisons pas, parce que nous ne sommes pas anthropophages, c'est évident, car à Pâques, je me vois mal manger une cuisse d'homme.
Et pourtant, vous allez manger la cuisse de Jésus-Christ, ses nerfs, ses os, son cerveau et tout le reste de Son Corps, sa chair vivante. (Je peux vous citer des références, si vous voulez...)
Je me permets quand même de répondre à votre objection avec un petit extrait du catéchisme que j'avais pourtant mis en rouge et en gros, au cas où...
C'est pas grave, j'en remets une couche :-D :
comme il répugne absolument à la nature de manger la chair et de boire le sang de l’homme, c’est une grande marque de Sagesse de la part de Notre-Seigneur de nous avoir donné sa Chair et son Sang adorables sous les apparences du pain et du vin
2)
Donc, si nous ne sommes pas anthropophages, il est important de chercher en quoi l'acte de manger le corps du Christ est si spécifique qu'on ne peut plus parler d'anthropophagie.
Quel est le critère objectif du dictionnaire pour déterminer l'anthropophagie ? La manducation de chair humaine ! Or, le Corps du Christ est de la Chair humaine, sinon, pourquoi le catéchisme dirait-il que Dieu a donné son Corps sous l'apparence du pain ? C'est impressionnant, vous faite de la non-anthropophagie un axiome !
3)
Par ailleurs, ce mot vous plait peut-être, mais en plus d'être faux, dire cela, cela consiste à donner aux ennemis de la foi le bâton pour nous battre. Ce qui est à notre époque tout à fait inutile.
De plus, cela donne également aux incroyants une raison de plus pour ne pas se convertir, car qui voudrait se joindre à des cannibales ?
Primo, le magistère n'a jamais dit que c'était faux (j'attends toujours le canon magistériel m'anathématisant). Secundo, notre religion est un scandale pour les Juifs et une folie pour les païens, nous dit Saint Paul (vous voyez que je lis aussi la Bible ! ;)). Il est donc normal que les infidèles nous trouvent fous. En outre, comme le dit le Catéchisme du Concile de Trente :

Nous trouvons encore en cela deux autres avantages ; le premier, c’est d’être à l’abri d’accusations calomnieuses, et qu’il nous eût été difficile d’éviter de la part des infidèles, s’ils nous avaient vus manger la Chair de Jésus-Christ dans sa propre forme.
Voilà ! Dans son immense sagesse, Jésus-Christ ne se donne pas à nous sous sa forme propre, mais sous l'apparence du pain :arrow: nous sommes anthropophages ; :arrow: les impies ne voient qu'un vulgaire morceau de pain et nous laissent donc manger en paix la Chair du Fils de l'homme. :dance:
Je ne cherche pas à vous vexer, mais je dois vous le dire...
N'ayez crainte, je ne suis pas vexé ! :D
Cela nous demande de quitter les certitudes de textes "qui ont fait leur preuve" pour avancer en eau profonde et nous laisser instruire par Jésus du Royaume des Cieux.
C'est le Catéchisme du Concile de Trente ! Or, c'est de l'Eglise Catholique que nous devons recevoir la doctrine Chrétienne. C'est par Elle que Jésus nous instruit. :)
Compendium du Catéchisme de l'Eglise Catholique a écrit :Écriture, Tradition et Magistère sont si étroitement unis entre eux qu’aucun n’existe sans les autres.
Le monde à plus évolué depuis le concile de Trente qu'entre l'époque du Christ et le concile. On ne peut pas se contenter de citer ainsi des textes du magistère sans se préoccuper de leur réception.
:sonne: Le Magistère est la doctrine du Christ, lumière du monde. On ne met pas la lampe sous le boisseau mais sur le lampadaire.
Au fait, les Evangiles sont encore plus vieux que le Concile de Trente, on ne les cache pas toutefois.
Croyez-vous que la transsubstantiation et la Trinité étaient plus facile à croire à l'époque des apôtres, que la résurrection de la Chair et le mystère de la Croix étaient bien reçus ? Pas sûr : "Scandale pour les Juifs, folie pour les païens".
Si on me demande : "quand vous communiez, mangez-vous la chair humaine du Christ", je suis obligé de dire "oui". ("Que votre "oui" soit un oui.")
Enfin, qu'est-ce qui peut bien vous gêner dans cet extrait du catéchisme ? Qu'est ce qui, dedans, serait incompréhensible de nos jours ? Si le sel s'affadit, avec quoi le salera-t-on ?

En fait, je m'attache au sens étymologique et à la définition objective de l'anthropophagie, et vous vous attachez au ressenti subjectif de ce mot, à la vision dégoûtante d'hommes dépeçant un cadavre.
Jésus-Christ n'est pas un cadavre, il est vivant. Nous ne mangeons pas un morceau de chair morte, mais tout Son Corps incorruptible sous l'apparence du pain, et avec lui son sang, son âme, sa divinité.
Comme dit Saint Augustin dans le commentaire de l'Evangile selon Saint Jean :
5. Mais pourquoi ajoutait-il : « C’est l’esprit qui vivifie : la chair ne sert de rien ? » Disons-lui donc {car il nous permet de lui parler, non dans l’intention de le contredire, mais dans le désir de nous instruire) : O Seigneur, ô bon maître ! Comment se fait-il que « la chair ne serve de rien », quand vous avez dit vous-même : « Quiconque ne mangera pas ma chair et ne boira pas mon sang, n’aura pas la vie en lui? » La vie ne servirait-elle non plus de rien ? Pourquoi sommes-nous ce que nous sommes, sinon pour avoir la vie éternelle, que vous promettez comme fruit de la manducation de votre chair ? Qu’est-ce donc à dire : « La chair ne sert de rien ? » Elle ne sert de rien, mais dans le sens que les Juifs y attachaient; car, dans leur idée, il s’agissait, non d’une chair animée, vivante, mais d’une chair morte, comme celle d’un cadavre, que l’on partage par morceaux, ou que l’on vend sur le marché.
[...]
Nous vous l’avons dit, mes frères, le Sauveur nous a appris que manger sa chair et nous abreuver de son sang, c’est demeurer en lui et lui servant de demeure. Nous demeurons en lui, lorsque nous sommes ses membres; il demeure en nous, lorsque nous sommes son temple. Pour que nous soyons ses membres, nous nous unissons intimement à lui, et ne faire plus qu’un avec lui, c’est l’effet de la charité seule. Et l’amour de Dieu, d’où nous vient-il ? Interroge l’Apôtre, il te l’apprendra: « L’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné (1)». « C’est » donc « l’esprit qui « vivifie », car c’est l’esprit qui donne la vie aux membres; mais il ne peut les rendre vivants qu’à la condition de les trouver unis au corps dont il est la vie.
C'est peut-être plus clair, dit comme ça. :)

Pour en revenir au cannibalisme rituel comme le pratiquait les Kanaks, la fin n'était pas de se nourrir du corps comme d'un steak mais de s'approprier l'âme de l'ennemi abattu, leurs actes étaient toutefois vains, bien sûr.
Nous, nous mangeons la chair humaine et vivante du Christ, notre ami, l'Agneau de Dieu qui s'est offert en Sacrifice, lequel est rendu présent de manière non sanglante au Saint-Sacrifice de la Messe, non pas afin de faire fonctionner notre corps, notre métabolisme corporel, mais pour nourrir notre âme. Cela reste du cannibalisme.
Dernière modification par Laurent L. le mar. 30 mars 2010, 8:29, modifié 1 fois.

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Re: Manger le corps du Christ

Message non lu par Laurent L. » mar. 30 mars 2010, 8:21

Cher DA95 :), j'ai décidément de plus en plus l'impression de m'exprimer en Chinois. :-@
Je complète donc la citation :
"Comme il est dit au livre Des Cause', l'effet dépend davantage de la cause première que la cause seconde. C'est pourquoi la vertu de Dieu, qui est la cause première de tout, peut faire que des êtres postérieurs subsistent après la disparition des êtres antérieurs.
Dans ce sacrement, il n'y a aucune tromperie: les accidents discernés par notre connaissance sensible existent là réellement. Et l'intellect qui a la substance pour objet propre, selon Aristote est préservé de toute tromperie par la foi. Cet argument répond aussi à la troisième objection. Car ta foi ne s'oppose pas au sens, mais elle concerne des réalités auxquelles le sens n'atteint pas.
Cette conversion n'a pas de sujet à proprement parler, nous l'avons dit. Mais les accidents qui subsistent ont une certaine apparence de sujet."
Évidemment que les accidents, ou espèces, ou apparences du pain subsistent. :D Je n'ai pas dit le contraire. :sonne: Je n'avais pas cité la Somme, mais le catéchisme du Concile de Trente, qui ne reprend pas cette solution, je n'ai pas coupé de citation :).
Toutefois, vous ne pouvez pas citer de solution comme ça sans y mettre l'objection qui va avec :
OBJECTION 2. Dans le sacrement de vérité il ne peut y avoir de tromperie. Or c'est par les accidents que nous jugeons de la substance. Il semble que le jugement humain serait trompé si, tandis que les accidents subsisteraient, la substance du pain ne subsistait pas. Cela est donc incompatible avec ce sacrement.
SOLUTION 2. Dans ce sacrement, il n'y a aucune tromperie: les accidents discernés par notre connaissance sensible existent là réellement. Et l'intellect qui a la substance pour objet propre, selon Aristote, est préservé de toute tromperie par la foi.

OBJECTION 3. Bien que notre foi ne soit pas soumise à la raison, elle n'est cependant pas contre elle, mais au-dessus d'elle, comme on l'a dit au début de cet ouvrage. Or notre raison tire son origine de la connaissance sensible. Notre foi ne doit donc pas être contre les sens. C'est pourtant ce qui arrive lorsque nos sens jugent qu'il y a là du pain tandis que notre foi croit qu'il y a là la substance du corps du Christ. Il ne convient donc pas à ce sacrement que les accidents du pain, objets des sens, subsistent, et que la substance du pain ne subsiste pas.
SOLUTION 3. Cet argument répond aussi à la troisième objection. Car la foi ne s'oppose pas au sens, mais elle concerne des réalités auxquelles le sens n'atteint pas.

OBJECTION 4. Ce qui subsiste, une fois la conversion accomplie, semble être le sujet de ce changement. Donc, si les accidents du pain subsistent une fois la conversion accomplie, il semble que ces accidents mêmes soient le sujet de la conversion. Ce qui est impossible car " il n'y a pas d'accident de l'accident". Donc, dans ce sacrement, les accidents du pain et du vin ne doivent pas subsister.
SOLUTION 4. Cette conversion n'a pas de sujet à proprement parler, nous l'avons dit. Mais les accidents qui subsistent ont une certaine apparence de sujet.
Nous voyons tous une apparence de pain, nous sentons comme un goût de pain, les propriétés physico-chimiques subsistent (les vertus de la substance demeurent). Néanmoins, par la vertu divine, l'accident (c'est à dire ce que les sens perçoivent) existe sans sujet. C'est ce que je me tue à dire depuis des pages :cry: : les apparences demeurent malgré la transformation du pain et du vin en Corps et Sang du Christ. Ces apparences ne cessent donc pas d'être singulières et sensibles, malgré la disparition du sujet ; c'est tout le mystère de la transsubstantiation. Mais personne ne conteste l'existence de ces apparences, DA95. :D
=> Nous ne sommes pas des anthropophages ni des cannibales à cause de l’accident du pain.
Pardonnez-moi, mais je trouve votre argument plutôt léger : si nous mangeons de la chair humaine, mais que celle-ci à une apparence de pain, nous ne mangeons pas de chair humaine ?! :s (Car c'est cela, la définition de l'anthropophagie.)
L’église ne la jamais soutenu.
Ah ?
comme il répugne absolument à la nature de manger la chair et de boire le sang de l’homme, c’est une grande marque de Sagesse de la part de Notre-Seigneur de nous avoir donné sa Chair et son Sang adorables sous les apparences du pain et du vin
:oops:
Le cannibalisme et l’anthropophagie sont même considérés comme des actes relevant de la barbarie.
Si la chair humaine est morte et si on tue quelqu'un pour le manger, oui ; si on fait souffrir quelqu'un aussi. Or, le Christ ne souffre pas : son corps glorieux est impassible, Il est VIVANT, il est l'Agneau de Dieu sacrifié pour être notre Pâque. (Qu'allons nous chanter dimanche ? "L'Agneau Pascal est immolé, All...")
Les juifs sacrifiaient des agneaux sur l'autel et les mangeaient, le prêtre actualise le Sacrifice du Christ sur l'autel et nous mangeons Jésus, l'Agneau de Dieu, qui a pris chair ... humaine ! :>
La loi française n’a pas de loi spécifique condamnant l’anthropophagie et le cannibalisme, mais les magistrats français peuvent néanmoins s'appuyer sur l'article 222 du Code pénal qui punit les tortures et actes de barbarie de 15 à 30 ans de réclusion criminelle.
Heureusement, Dieu a tout prévu :> :
Nous trouvons encore en cela deux autres avantages ; le premier, c’est d’être à l’abri d’accusations calomnieuses, et qu’il nous eût été difficile d’éviter de la part des infidèles, s’ils nous avaient vus manger la Chair de Jésus-Christ dans sa propre forme.
En outre, nous ne torturons pas Jésus, puisque son corps est impassible. (Propriété du corps glorieux)
Assimiler la Sainte eucharistie à un cannibalisme rituel est profondément choquant et malhonnête intellectuellement parlant. C’est ne pas tenir compte des accidents du pain.
:| Mais je tiens compte des accidents du pain : ils existent bien ; oui, par la transsubstantiation, l'apparence du pain demeure. En attendant, c'est bien la chair et même les os, les nerfs, le cerveau du Christ que je mange... :>
Oui c’est les espèces du pain, nos sens ne nous trompent pas.
Effectivement, l'apparence du pain subsiste, mais sans sujet.
nos sens nous disent c’est du pain (cela est vrai dans l’accident)
L'accident, c'est "ce qui apparaît aux sens" ! C'est du pain en apparence, mais en apparence seulement. Je ne dis pas le contraire, rassurez-vous ! Aucun sens corporel ne peut percevoir le Christ tel qu'Il est dans le Sacrement.
Mais la substance du pain est devenue celle du Christ : c’est le corps du Christ. Il y a là une intervention Divine, notre raison à du mal à le comprendre, nos sens nous disent c’est du pain (cela est vrai dans l’accident) mais notre foi nous permet de l’affirmer (c’est le résultat de la transsubstantiation) : C’est le corps du Christ.
Mais je dis exactement la même chose ! :sonne: Effectivement, c'est le Corps du Christ sous l'apparence du pain : c'est le corps humain glorifié du Christ que nous mangeons :arrow: nous mangeons de la chair humaine, c'est de l'anthropophagie. :)

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