Liturgie du jour avec Etienne Lorant (2008-2009)

« Mon âme aspire vers toi pendant la nuit, mon esprit te cherche dès le matin. » (Is 26.9)
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etienne lorant
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Re: Omniprésence discrète de la femme

Message non lu par etienne lorant » mar. 22 sept. 2009, 10:22

Oui, Anne. Maman Léa va très bien - comment fait-elle pour accepter les inconvénients de la maison de repos avec un tel sourire, je n'en reviens pas !
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Le bon critère

Message non lu par etienne lorant » mar. 22 sept. 2009, 11:59

Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 8,19-21.
La mère et les frères de Jésus vinrent le trouver, mais ils ne pouvaient pas arriver jusqu'à lui à cause de la foule, On le fit savoir à Jésus : « Ta mère et tes frères sont là dehors, qui veulent te voir. »
Il leur répondit : « Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui entendent la parole de Dieu, et qui la mettent en pratique. »

Le critère d'appartenance à l'Eglise, à la famille du Christ, ne tient pas aux relations personnelles que nous pouvons entretenir avec tel prêtre, tel relgieux, ni même l'appartenance à une congrégation. Il n'y a pas de diplôme, de carte d'identité, de diplôme. Il y a le baptême et les sacrements, mais eux-mêmes ne constituent pas - comme le fut la circoncision par exemple, le signe de l'appartenance à une religion. Le seul critère, c'est d'entendre (c'est-à-dire aussi comprendre) la parolde de Dieu et de la mettre en pratique - ce qui signifie accomplir la volonté de Dieu.

En sorte que rien n'est jamais gagné d'avance. Même une multitude de bonnes actions ne signifie pas que l'on a accompli la volonté de Dieu... Oh, je sais bien que ce terrain peut devenir glissant, néanmoins, je crois qu'il faut le dire: les gestes vérifient qu'on a bien entendu la parole de Dieu qui nous est adressée (à chacun) et qu'on l'a mise en pratique de la façon qu'Il demandait. Il y a donc dans cette courte déclaration de Jésus toute la problématique du discernement. Vous est-il arrivé de vous demander : est-ce que je fais ce que Dieu me demande ? (Ou alors est-ce que je fais quelque chose qui me semble être ce que Dieu veut ? Ou encore: est-ce que je n'ai pas mis mes propres idées de ce que qui est bon à la place de que Dieu voulait de moi ?

Je réponds pour moi-même: pendant quinze ans, j'ai voulu entrer dans l'Eglise. J'ai frappé à toutes les portes des institutions religieuses où j'espérais - c'est le cas de le dire: trouver des frères et des soeurs pour vivre dans la maison du Seigneur. A chaque fois j'ai été repoussé. Est-ce que je cherchais à accomplir la volonté de Dieu ? Oui et non. Je cherchais surtout un abri, car le monde est mauvais. Le monde est toujours mauvais, mais mon abri, je l'ai: c'est la joie que j'éprouve chaque fois qu'ayant reçu une grâce, j'ai pu faire un geste que je me croyais incapable de faire...

"La mesure de ton effort, c'est la joie !" dit saint François.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Le bon critère

Message non lu par papillon » mar. 22 sept. 2009, 19:37

etienne lorant a écrit : Je cherchais surtout un abri, car le monde est mauvais. Le monde est toujours mauvais, mais mon abri, je l'ai: c'est la joie que j'éprouve chaque fois qu'ayant reçu une grâce, j'ai pu faire un geste que je me croyais incapable de faire...
Bonjour Etienne,
votre abri me fait penser à des petites pensées bouddhistes que j'avais notées:

"Vous êtes votre propre refuge;
Il n'y en a point d'autre.
Ce refuge est difficile à réaliser.
Le Je est notre maître;
Il n'y en a point d'autre.
Ce maître est difficile à libérer."

"Rien à l'extérieur de vous-même ne peut vous causer d'ennui."

Et pour ce qui est du monde mauvais, un extrait d'une lettre de George Fox (fondateur des Quakers):
"Ce que la lumière rend manifeste et découvre en fait de tentations, distractions, confusions, ne les regardez pas, mais regardez plutôt la Lumière qui les révèle et les éclaire, et avec cette même Lumière vous pouvez les dépasser. La même Lumière qui vous permet de voir le mal, vous fera voir votre lien avec Dieu qui efface le mal. Car en regardant le mal et la corruption, vous en êtes absorbé; mais en regardant la Lumière, qui les fait voir, vous verrez au-delà."

Au fait, à propos de bouddhisme, j'ai lu une chose intéressante écrite par William Johnston, jésuite irlandais missionnaire au Japon:
"Si nous vivions l'Evangile, en particulier le quatrième, nous nous retrouverions étonnamment unis aux bouddhistes"
(vous êtes peut-être plus près de votre soeur que vous ne le croyez...)
etienne lorant a écrit : Vous est-il arrivé de vous demander : est-ce que je fais ce que Dieu me demande ? (Ou alors est-ce que je fais quelque chose qui me semble être ce que Dieu veut ?

Oui, et d'une façon plus générale, je me suis demandé à quoi je pouvais bien servir. Et je n'en ai aucune idée. Dans ces moments j'arrête de penser et je m'en remets au principe de base de ma foi, l'amour. Essayer de vivre dans l'amour, pour l'amour, par amour. Que puis-je faire d'autre?
Et j'ai lu une pensée de Maître Eckhart qui m'a réconfortée:
"Accomplissez toutes vos actions sans une raison. La vie se vit pour elle-même et pour aucune autre raison. La voie de l'amour est sans voie, disait St-Bernard. L'amour n'a pas de pourquoi"

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L'envoi en mission

Message non lu par etienne lorant » mer. 23 sept. 2009, 11:20

Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 9,1-6.

Jésus convoqua les Douze, et il leur donna pouvoir et autorité pour dominer tous les esprits mauvais et guérir les maladies ; il les envoya proclamer le règne de Dieu et faire des guérisons.
Il leur dit : « N'emportez rien pour la route, ni bâton, ni sac, ni pain, ni argent ; n'ayez pas chacun une tunique de rechange. Si vous trouvez l'hospitalité dans une maison, restez-y ; c'est de là que vous repartirez. Et si les gens refusent de vous accueillir, sortez de la ville en secouant la poussière de vos pieds : ce sera pour eux un témoignage. » Ils partirent, et ils allaient de village en village, annonçant la Bonne Nouvelle et faisant partout des guérisons.

Jésus n'envoie pas les disciples avec tout un équipage, bien au contraire: s'ils n'ont même pas une tunique de rechange, pas d'argent, pas de nourriture, ils seront contraints de dépendre des habitants qu'ils rencontreront. Voici donc des visiteurs qui vont payer leur entretien non avec de l'argent mais en répandant des bienfaits sur ceux qui les accueilleront. On peut s'imaginer une scène semblable à celle de Jésus guérissant la belle-mère de Pierre: ils arrivent, leur hôte se plaint qu'il ne peut les recevoir car sa femme est à l'agonie, mais eux le rassurent, ils imposent les mains sur la malade, qui guérit aussitôt. En réalité, il n'y a pas échange, commerce, entre les disciples et ceux qui les reçoivent. Mais c'est toujours Dieu qui donne, aux uns comme aux autres, pour peu qu'on L'accueille.

Je ne dirais pas qu'il en va de même dans ma paroisse... Mon père a géré toute la comptabilité et le budget de la paroisse durant des années, mais ensuite au cours des années qu'a duré sa maladie, jamais le curé ne lui a rendu visite. D'ailleurs, lorsqu'on introduit une demande quelconque, on n'obtient pas le prêtre tout de suite: il faut d'abord expliquer son cas à la personne disponible au sécrétariat. Mon curé est très organisé, car il a plus de quatre paroisses à dos, et il est toujours en train de passer avec le téléphone à l'oreille. Je ne suis pas certain qu'une telle organisation, même doublée en effectifs, arriverait à rencontrer les demandes de tous. Bref, quand je relis l'Evangile d'aujourd'hui, ce qui m'apparaît, c'est que dans l'administration de l'Eglise, on oublie souvent de compter sur Celui que l'on sert...
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Re: Le bon critère

Message non lu par etienne lorant » mer. 23 sept. 2009, 13:50

papillon a écrit :
"Rien à l'extérieur de vous-même ne peut vous causer d'ennui."

Pardon, mais je préfère encore que Dieu me plonge dans les ennuis, afin de me libérer - au profit de mes frères, de l'Ego qui est une prison sans fenêtre...
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Re: L'envoi en mission

Message non lu par etienne lorant » mer. 23 sept. 2009, 17:17

Dérangé de nombreuses fois durant la matinée, j'ai repris ma copie dans l'après-midi...

Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 9,1-6.

Jésus convoqua les Douze, et il leur donna pouvoir et autorité pour dominer tous les esprits mauvais et guérir les maladies ; il les envoya proclamer le règne de Dieu et faire des guérisons.
Il leur dit : « N'emportez rien pour la route, ni bâton, ni sac, ni pain, ni argent ; n'ayez pas chacun une tunique de rechange. Si vous trouvez l'hospitalité dans une maison, restez-y ; c'est de là que vous repartirez. Et si les gens refusent de vous accueillir, sortez de la ville en secouant la poussière de vos pieds : ce sera pour eux un témoignage. » Ils partirent, et ils allaient de village en village, annonçant la Bonne Nouvelle et faisant partout des guérisons.

Jésus n'envoie pas les disciples avec tout un équipage, bien au contraire: s'ils n'ont même pas une tunique de rechange, pas d'argent, pas de nourriture, ils seront contraints de dépendre des habitants qu'ils rencontreront. Voici donc des visiteurs qui vont payer leur entretien non avec de l'argent mais en répandant des bienfaits sur ceux qui les accueilleront. On peut s'imaginer une scène semblable à celle de Jésus guérissant la belle-mère de Pierre: ils arrivent, leur hôte se plaint qu'il ne peut les recevoir car sa femme est à l'agonie, mais eux le rassurent, ils imposent les mains sur la malade, qui guérit aussitôt. En réalité, il n'y a pas échange, commerce, entre les disciples et ceux qui les reçoivent. Mais c'est toujours Dieu qui donne, aux uns comme aux autres, pour peu qu'on L'accueille.

Je crois qu'il serait bon, à la lumière de cet Evangile, qu'en tant que membres de l'Eglise, nous cherchions à devenir non pas des serviteurs comme le monde les reconnaît (efficaces, zélés, visant le "résultat") mais comme ces "serviteurs inutiles" qui, à la fin d'une longue journée, déclarent : "Nous n'avons que notre devoir". Il est un peu triste, à mon niveau, de réaliser qu'après un grand temps de dynamisme (comme j'en ai connu un moi-même) nombre de mes amis prêtres semblent avoir mis de côté l'élan de leurs débuts... pour en finir par critiquer ceux qui innovent là où ils ont échoué !

En réalité, beaucoup se sont d'abord lancés dans "le social" - alors que Dieu leur a donné le pouvoir de parler au nom même du Christ et d'agir au niveau des consciences, ce qui est extraordinaire. L'ont-ils mal compris ? Si un prêtre vit une vie de prêtre, s'il la vit selon la volonté de Dieu, il peut changer la face de la terre quoi qu'il entreprenne. En disant cela, je songe beaucoup à Jean-Paul II, comme à son compatriote Maximilien Kolbe, ou encore soeur Faustine... Dieu a seulement besoin de notre consentement et de notre obéissance.
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Re: Le bon critère

Message non lu par papillon » jeu. 24 sept. 2009, 5:12

Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 8,19-21.
La mère et les frères de Jésus vinrent le trouver, mais ils ne pouvaient pas arriver jusqu'à lui à cause de la foule, On le fit savoir à Jésus : « Ta mère et tes frères sont là dehors, qui veulent te voir. »
Il leur répondit : « Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui entendent la parole de Dieu, et qui la mettent en pratique. »
Bonjour Etienne,
je ne sais pas comment vous avez interprété cette parole. Je n'arrive pas à comprendre votre réponse. Car il s'agit bien, justement, de l'Ego et de l'importance de s'en libérer.
Dans le bouddhisme, tout est là, d'après ce que j'en ai compris. On y parle beaucoup de dualité et d'Amour, et c'est étonnant de constater qu'il y a tant de similitudes entre les différentes spiritualités, y compris le christianisme.

"Selon Gautama (le Bouddha), l'Absolu existait donc réellement, mais son existence, qui était le fondement de tout être, n'était pas connaissable comme un objet puisqu'on ne pouvait la connaître qu'en perdant l'égo, l'illusion d'en être séparé, qui était précisément responsable de toute cette souffrance terrestre.[...] L'absence d'égo signifie simplement que c'est l'Absolu qui est le seul "Je" de l'univers et que tous les petits "je" prétentieux et diviseurs doivent s'y perdre pour retrouver la liberté et la vérité.[.....]

Le nirvana, c'est l'extinction de la passion, du besoin de posséder, de consolider sa séparativité, son isolement par rapport à l'ensemble; c'est la libération vis-à-vis de ce qui passe , la liberté de l'être allégé de toute peur et de toute haine, libre désormais d'aimer. Pour parvenir au nirvana, Gautama découvre que la voie de l'ascèse et de la mortification n'est pas utile, pas plus que la voie de la richesse et de la jouissance excessive. C'est entre les deux que se trouvera selon lui la réponse. C'est ce qu'il appelle la voie moyenne, la Voie de la Justesse, c'est-à-dire la compréhension juste, l'action juste, la vie juste etc. Cette voie, pour être moyenne, n'est ni facile ni complaisante. Elle est au contraire d'une rigueur plus grande que celle de l'ascèse, puisque l'ascèse est déjà un excès et que l'homme tombe plus facilement dans l'excès qu'il ne se maintient dans l'équilibre de la justesse. Aussi, la Noble Voie ne plaît-elle pas à l'égo, qui vit d'attractions et de répulsions, alors qu'il lui est ici demandé de renoncer à ses préférences, à ses préjugés, à ses habitudes, à ses penchants enracinés

Le but est de purifier le coeur, de le libérer afin qu'il puisse aimer Ce Qui Est[...]
Le Bouddha s'appelle d'ailleurs Tathagatha: celui qui vit selon Ce Qui Est, qui vit dans Ce Qui Est, qui agit comme il le doit,non selon ce qu'il voudrait, d'après ce qu'il a vécu ou en fonction de ce qui pourrait exister à l'avenir. Le Bouddha est le réaliste suprême, car il enseigne "l'annihilation de la cupidité et de l'illusion."

Il s'agit en somme d'apprendre à aimer toute chose et d'être vis-à-vis de chacune d'un coeur ouvert et égal. Il s'agit de devenir universel. "Remplir le monde entier, dans toutes les directions, d'un coeur de compassion, de sympathie et d'égalité d'âme, au-delà de toute mesure, embrassant toute choses."Car la vérité toute embrassante, universelle, c'est l'Amour." [...]

C'est de notre coeur que surgit la mauvaise interprétation, non de ce qui entre en nous de l'extérieur "

A la lumière de tout ce qui précède, je crois que la dernière phrase donne tout son sens à celle-ci: "Rien à l'extérieur de vous-même ne peut vous causer d'ennui"

Ceci étant dit, je dois souligner (avant qu'on me le rappelle...) qu'il y a eu plus tard, paraît-il, certaines dérives, comme dans beaucoup de religions. De toute façon je suis chrétienne et mon but n'était pas de faire l'apologie du bouddhisme mais il est intéressant de voir, comme le mentionnait le jésuite William Johnston qu'en vivant intensément notre foi chrétienne, on est aussi un peu bouddhiste et vice-versa.

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Prière d'adoration

Message non lu par etienne lorant » ven. 25 sept. 2009, 18:22

Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 9,18-22.

Un jour, Jésus priait à l'écart.

J'ai retenu cette unique petite phrase, car elle m'a parlé plus que tout le reste aujourd'hui. Dans la suite du texte, Jésus demande "Pour la foule, qui suis-je ?" et ensuite: "Et vous qui dîtes-vous que je suis ?" Il m'est venu ainsi à l'esprit que la seule manière de rencontrer Jésus et de pouvoir dire Qui Il est, c'est de prier. Si je réponds à la question posée de la même façon que les disciples, je n'ai fait que les répéter, mais le mystère reste entier: le Christ, pleinement homme et pleinement Dieu, je ne sais pas m'expliquer Qui Il est. Je peux m'en faire une représentation imagée, mais cela ne restera qu'une image, et mon questionnement demeurera.

Mais la prière vient à mon aide, car elle me met en relation avec Lui. N'est-ce pas l'Esprit Saint qui me pousse à prier ? Durant des années, j'ai eu la chance de voir les soeurs Clarisses en prière. Elles ne priait pas comme nous, qui récitons le chapelet ou exposons nos demandes. Mais elles avaient le visage tourné vers la croix et l'on ne pouvait pas distinguer chez elles le moindre mouvement du corps, ni même un tressaillement nerveux. Chez soeur Agnès, c'était encore plus "palpable", si je puis dire, car elle ne clignait pas des yeux. J'en ai été fasciné et je me disais : "Son corps est bien là, mais elle, où est-elle ? Lorsque je me suis aperçu de cela, j'ai moi-même commencé à prier différemment: je me suis mis à essayer de contempler la croix comme elles le faisaient. Oh, je n'ai jamais dépassé le stade du regard "fervent" - si je puis dire, et j'ai compris plus tard (quand le monastère a fermé, hélas) que c'était leur prière qui soutenait la mienne... et inutile de dire que désormais, j'ai beaucoup plus difficile qu'autrefois de me recueillir !

Néanmoins, telle est la réponse que je donnerai à Jésus, en tout cas aujourd'hui: "Seigneur, tu es le Christ, le Dieu que j'adore !"
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Re: Prière d'adoration

Message non lu par papillon » ven. 25 sept. 2009, 21:24

Dans le même ordre d'idée...peut-être pouvons-nous demander au Seigneur de soutenir notre prière.

Adoration (auteur: E.Vilain)

Ce matin,
comme je priais tranquilement
devant le tabernacle,`
le Seigneur est venu s'asseoir près de moi.
Il ne m'a rien dit.
Il s'est assis simplement,
en silence.

Moi, je me disais,
comme Jean à Pierre:
"C'est le Seigneur!"
et je Le regardais à la dérobée,
et du coin de l'oeil!
Mais Lui ne disait rien:
Il priait.

Alors, j'ai mis ma tête dans mes mains
pour prier moi aussi;
mais je n'avais plus de mots,
ni questions, ni révolte;
là où, d'habitude,
se bousculent les pensées les plus diverses,
il n'y avait que la paix.
Décontenancée,
j'ai scruté cet océan à l'horizon:
rien, seulement la paix.

Nous sommes restés un moment
tous les deux sans parler côte à côte;
et puis je me suis levée
et je suis partie à mon travail.

Et Jésus est resté à prier.

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L'ouverture avec l'exigence

Message non lu par etienne lorant » dim. 27 sept. 2009, 17:16

Evangile de Jésus-Christ selon saint Marc 9,38-43.45.47-48.
Jean, l'un des Douze, disait à Jésus : « Maître, nous avons vu quelqu'un chasser des esprits mauvais en ton nom ; nous avons voulu l'en empêcher, car il n'est pas de ceux qui nous suivent. » Jésus répondit : « Ne l'empêchez pas, car celui qui fait un miracle en mon nom ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi ;
celui qui n'est pas contre nous est pour nous. Et celui qui vous donnera un verre d'eau au nom de votre appartenance au Christ, amen, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense.

Celui qui entraînera la chute d'un seul de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu'on lui attache au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu'on le jette à la mer. Et si ta main t'entraîne au péché, coupe-la. Il vaut mieux entrer manchot dans la vie éternelle que d'être jeté avec tes deux mains dans la géhenne, là où le feu ne s'éteint pas. Si ton pied t'entraîne au péché, coupe-le. Il vaut mieux entrer estropié dans la vie éternelle que d'être jeté avec tes deux pieds dans la géhenne. Si ton oeil t'entraîne au péché, arrache-le. Il vaut mieux entrer borgne dans le royaume de Dieu que d'être jeté avec tes deux yeux dans la géhenne, là où le ver ne meurt pas et où le feu ne s'éteint pas.

D'une part, il y a l'ouverture du Royaume au plus grand nombre, mais d'autre part chacun doit surveiller fermement sa conduite en vue d'y accéder. L'exemple de ses corps qu'il ne faut pas hésiter à mutiler (certains fous l'ont pris au sens propre), il y a le renoncement au péché qui doit être sans concession. Pourtant, nous demeurons pécheurs ? Sommes-nous donc tous perdus ? Non, car nous avons le sacrement de la réconciliation et les compteurs sont remis à zéro, mais il nous faut reprendre la lutte aussitôt. La lutte n'est pas vaine mais peut durer longtemps.

Dans ce passage, le mot qui me frappe le plus, c'est ce "ver qui ne meurt pas". Qui peut m'en dire plus à ce sujet ?
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Re: L'ouverture avec l'exigence

Message non lu par ancilla » dim. 27 sept. 2009, 18:36

voila la réponse a votre question;la gehenne a l'époque de Jésus,était un tas d'ordures,un dépotoir,un ruclon qui brulait 24heures sur 24,et les vers étaient en retrait,ils était sur les bords ou il n'y avait pas le feu,c'était cette emplacement a l'ouest de Jerusalem,une vallée ou il y avait autrefois une riviere qui c'était assechée ,et là tous les habitants mettait toutes les ordures.

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Re: L'ouverture avec l'exigence

Message non lu par Anne » dim. 27 sept. 2009, 21:35

En complément:
Le mot est la transcription de l'hébreu Ge-Hinnon (Val de Hinnon) vallée située au sud de Jérusalem, où l'on avait pratiqué des sacrifices d'enfants en l'honneur du dieu Moloch. Le feu de ces sacrifices était resté le symbole du châtiment de ceux qui refusent le salut de Dieu, et la Géhenne, dans le Nouveau Testament, est synonyme de lieu de malédiction. La symbolique de la Géhenne est souvent liée à celle de l'enfer.
Site de la Conférence des Évêques de France
Le Gué de Hinnom (littéralement du fils de Hinnom) en hébreu ancien גיא בן הנם ou גיא בן הנום était un dépotoir dans une vallée étroite et profonde de la Jérusalem antique, où des feux étaient continuellement alimentés, en y ajoutant du soufre, afin de brûler les déchets et également les cadavres d’animaux, de criminels exécutés, ou d’individus auxquels on n’accordait pas le droit d’être enterrés. La littérature rabbinique du Moyen Âge y fait état d’un culte de Moloch et de sacrifices d’enfants. La géhenne est actuellement considérée comme synonyme d’enfer, bien que les trois religions abrahamiques ne partagent pas les mêmes points de vue sur sa nature.
Wiktionnaire

Encarta ajoute que le feu y était entrenu en permanence pour prévenir la peste...

En résumé, où y a de la Géhenne, y a pas de plaisir...
Image
"À tout moment, nous subissons l’épreuve, mais nous ne sommes pas écrasés;
nous sommes désorientés, mais non pas désemparés;
nous sommes pourchassés, mais non pas abandonnés;
terrassés, mais non pas anéantis…
".
2 Co 4, 8-10

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Le Seigneur a besoin de tous

Message non lu par etienne lorant » lun. 28 sept. 2009, 10:29

Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 9,46-50.

Jean, l'un des Douze, dit à Jésus : « Maître, nous avons vu quelqu'un chasser les esprits mauvais en ton nom, et nous avons voulu l'en empêcher, car il n'est pas avec nous pour te suivre. »
Jésus lui répondit : « Ne l'empêchez pas : celui qui n'est pas contre vous est pour vous. »

Qui était cet homme ? Certainement un disciple inconnu des autres disciples, mais à qui Jésus, comme aux autres, a donné les mêmes pouvoirs. C'est l'occasion de prévenir les douze contre la tentation sectaire: "Celui qui n'est pas contre vous est pour vous."

Je me suis posé, de mon côté, la question de nos vocations particulières. Nous sommes des fidèles, qui n'avons pas reçu de mission particulière de la part de l'Eglise. Cependant, tous, Jésus nous envoie. Il nous envoie chaque jour afin que nous manifestions dans nos vie l'amour que nous avons reçu de Lui. Et en manifestant cet amour au coeur du quotidien, nous prenons part nous aussi à l'oeuvre du Salut: nous sommes même en première ligne. Plus encore, si cette attitude chrétienne n'est pas enracinée en chacun des croyants, alors le monde ne devient pas meilleur et l'Evangélisation par les disciples et les prêtre n'a pas atteint son but. Ce n'est vraiment pas par hasard que, dans le même passage, Jésus dit aussi: "Celui d'entre vous tous qui est le plus petit, c'est celui-là qui est grand. »

Aujourd'hui encore, ma dépression matinale ne m'a pas empêché de me lever et de prendre la route pour participer à l'Eucharistie. Un brouillard très épais est tombé mais une fois parti, je n'aurai reculé pour rien au monde. Même si la Joie n'est plus là, je sais où en est la source et je vais puiser de l'eau.
Je vous souhaite à tous une bonne journée !
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Fête des Archanges

Message non lu par etienne lorant » mar. 29 sept. 2009, 9:56

Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean 1,47-51.
A l'occasion de la fête des Archanges (Michel, Gabriel et Raphaël), l'Evangile était de nouveau celui de la vocation de Nathanaël, dont la finale parle des anges: « Amen, amen, je vous le dis : vous verrez les cieux ouverts, avec les anges de Dieu qui montent et descendent au-dessus du Fils de l'homme. »
Mais plutôt que de répondre à mon interrogation sur la nature et la fonction des anges, cette unique déclaration n'a fait qu'exciter mon étonnement. J'ai donc repris la première lecture (tirée de l'Apocalypse), pour en lire un peu plus:

Au chapitre 12, il est écrit:
"Alors, il y eut une bataille dans le ciel : Michel et ses Anges combattirent le Dragon. Et le Dragon riposta, avec ses Anges, mais ils eurent le dessous et furent chassés du ciel. On le jeta donc, l'énorme Dragon, l'antique Serpent, le Diable ou le Satan, comme on l'appelle, le séducteur du monde entier, on le jeta sur la terre et ses Anges furent jetés avec lui. Et j'entendis une voix clamer dans le ciel : " Désormais, la victoire, la puissance et la royauté sont acquises à notre Dieu, et la domination à son Christ, puisqu'on a jeté bas l'accusateur de nos frères, celui qui les accusait jour et nuit devant notre Dieu."

Donc il y a eu et il y a probablement toujours un combat dans le ciel, que l'on ne peut qu'imaginer, mais dont nous sommes l'enjeu !

J'ai continué mes recherches et je suis tombé sur ce commentaire de Saint Albert le Grand (vers 1200-1280), dominicain

« Gardez-vous de mépriser aucun de ces petits, car, je vous le dis, leurs anges dans les cieux voient la face de mon Père qui est dans les cieux ». Par ces mots, le Christ nous dit à peu près ceci : Soyez attentifs, veillez à ne pas mépriser les hommes simples, pauvres ou faibles. Pour moi, je les tiens en très grande estime, à tel point que, pour les garder de tout mal, j'ai mis à leur service mes anges. Et quels anges ! N'allez pas croire qu'on puisse les comparer à des marmitons qui travailleraient dans ma cuisine. Non, ils sont les égaux des officiers de mon propre palais, car « ils voient sans cesse la face de mon Père qui est dans les cieux »... Or ces anges voient la face de Dieu pour plusieurs raisons. La première, c'est que les anges doivent offrir et présenter à Dieu les bonnes oeuvres des hommes. Nous en avons un témoignage dans les paroles de Raphaël adressées à Tobie : « J'ai présenté ta prière au Seigneur » (Tb 12,12). On lit aussi dans l'Apocalypse : « Un ange vint se placer près de l'autel avec un encensoir d'or, et on lui donna beaucoup de parfums pour les offrir, avec les prières de tous les saints, sur l'autel d'or qui est devant le trône de Dieu » (8,3). Remarquons que autel est le coeur de l'homme vraiment fidèle à Dieu. Devant cet autel se tiennent les anges. Leur encensoir représente les sentiments d'allégresse avec lesquels ils recueillent les pensées, les prières, les paroles et les actions des hommes, pour les offrir, tout embrasées du feu de la charité, sur l'autel d'or qui se trouve devant le trône de Dieu. Et l'offrande monte vers le Fils, qui est dans le sein du Père. Il serait bon par conséquent que nous ayons toujours quelque bien à déposer dans l'encensoir des anges.

Mais quelqu'un pourrait-il m'expliquer cette parole de Jésus: "Vous verrez les cieux ouverts, avec les anges de Dieu qui montent et descendent au-dessus du Fils de l'homme." ?
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Fête des Archanges

Message non lu par Libremax » mar. 29 sept. 2009, 10:03

etienne lorant a écrit :Mais quelqu'un pourrait-il m'expliquer cette parole de Jésus: "Vous verrez les cieux ouverts, avec les anges de Dieu qui montent et descendent au-dessus du Fils de l'homme." ?
A mon avis, c'est une allusion au songe de Jacob (l'échelle...).
Une image très parlante, d'un lien direct avec Dieu.

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