Liturgie du jour avec Etienne Lorant (2008-2009)

« Mon âme aspire vers toi pendant la nuit, mon esprit te cherche dès le matin. » (Is 26.9)
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etienne lorant
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Une dans la foule

Message non lu par etienne lorant » dim. 28 juin 2009, 21:05

Evangile de Jésus-Christ selon saint Marc 5,21-43.

Aussitôt Jésus se rendit compte qu'une force était sortie de lui. Il se retourna dans la foule, et il demandait : « Qui a touché mes vêtements ? » Ses disciples lui répondaient : « Tu vois bien la foule qui t'écrase, et tu demandes : 'Qui m'a touché ? ' » Mais lui regardait tout autour pour voir celle qui avait fait ce geste. Alors la femme, craintive et tremblante, sachant ce qui lui était arrivé, vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité.
Mais Jésus reprit : « Ma fille, ta foi t'a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal. »

Si quelqu'un m'a lu depuis le commencement que j'écris, il sait que durant les derniers jours qui ont précédé ma conversion, je me disais: "Je crois en Dieu, mais je ne peux croire que Dieu m'aime individuellement, car c'est impossible, car il y a près de dix milliards d'êtres humains comme moi, il est impossible que Dieu s'intéresse à un cas sur dix milliards. Je croyais ce que je pensais là, j'en étais affreusement terrorisé. Mais cela n'a pas duré. "Ne crains pas, crois seulement"... Parce que je ne parvenais pas à y croire, Jésus s'est manifesté à moi (à moi !?!?) dans toute la magnificence de son insondable humilité.

Seigneur, tu m'as renversé, comme on renverse une crèpe, mais quelle douceur !
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Que l'amour soutienne notre foi !

Message non lu par etienne lorant » lun. 29 juin 2009, 14:15

Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (Mt 16, 13-19)

Jésus était venu dans la région de Césarée-de-Philippe, et il demandait à ses disciples : « Le Fils de l'homme, qui est-il, d'après ce que disent les hommes ? »
Ils répondirent : « Pour les uns, il est Jean Baptiste ; pour d'autres, Élie ; pour d'autres encore, Jérémie ou l'un des prophètes. »
Jésus leur dit : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? »
Prenant la parole, Simon-Pierre déclara : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant ! »
Prenant la parole à son tour, Jésus lui déclara : « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n'est pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux.
Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l'emportera pas sur elle.
Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. »

Deuxième lettre de saint Paul Apôtre à Timothée (2Tm 4, 6-8.16-18)
06i Me voici déjà offert en sacrifice, le moment de mon départ est venu.
07 Je me suis bien battu, j'ai tenu jusqu'au bout de la course, je suis resté fidèle.
08 Je n'ai plus qu'à recevoir la récompense du vainqueur : dans sa justice, le Seigneur, le juge impartial, me la remettra en ce jour-là, comme à tous ceux qui auront désiré avec amour sa manifestation dans la gloire.
16 La première fois que j'ai présenté ma défense, personne ne m'a soutenu : tous m'ont abandonné. Que Dieu ne leur en tienne pas rigueur.
17 Le Seigneur, lui, m'a assisté. Il m'a rempli de force pour que je puisse annoncer jusqu'au bout l'Évangile et le faire entendre à toutes les nations païennes. J'ai échappé à la gueule du lion ;
18 le Seigneur me fera encore échapper à tout ce qu'on fait pour me nuire. Il me sauvera et me fera entrer au ciel, dans son Royaume. A lui la gloire pour les siècles des siècles. Amen.

Il me semble que le coeur de ce passage est la question de Jésus: « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Tous se taisent, aucun d'entre eux n'ose répondre... peut-être craignent-ils de se voir encore reprocher leur manque de foi ? Mais Pierre se lance, les mots lui sortent de la bouche : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant ! ». Cette affirmation ne vient pas de la chair et du sang, mais elle est tout à fait inspirée. Or, Pierre n'a pas plus de foi que Jésus et dès la première épreuve, ils reniera Jésus, vivement, par trois fois. Mais contrairement à Judas, sa trahison ne le poussera pas au désespoir, à cause de l'amour qu'il porte à son maître - en dépit de tout.

C'est donc pour une double raison que Jésus choisit Pierre: la première, c'est que Pierre, par cette déclaration,
a clairement manifesté la volonté du Père; et la seconde, c'est qu'il aime Jésus plus que les autres. Je me souviens de Jésus s'adressant à sainte Faustine et disant: "Ce ne sont pas les plus zélés qui me plaisent le mieux, mais ceux qui m'aiment le plus". Cela m'incite à penser qu'au-delà de la foi, qui semble toujours remise en question dans chacune de nos journées, il y a l'amour de Jésus. C'est bon à retenir ! Lorsque je serai de nouveau confronté à la faiblesse de ma foi, je songerai à prier avec mon coeur, et de me remémorer tous les moments où je me suis senti envahi d'amour pour le Seigneur.

Cette foi dépassée, devenue foi et amour, amour et absolue confiance, je la devine bien dans l'Epitre de ce jour par laquelle saint Paul annonce son martyre. Dirait-on là quelqu'un qui craint encore ? Et puis, c'est lui-même qui parle de cet amour pour Jésus: il sera vainqueur... "comme tous ceux qui auront désiré avec amour sa manifestation dans la gloire."

Je n'en suis pas là, mais j'en suis souvent à dire: "Seigneur, qu'il m'en soit fait, non comme je veux, mais comme Tu veux !" - Il y a néanmoins eu un grand progrès, car tout au début, je ne pouvais pas m'empêcher d'employer une phrase rallongée: "Mon Dieu qu'il m'en soit fait comme tu veux... quand bien je ne le voudrais pas, mon Dieu, tout de même, que Ta volonté soit faite !". C'est qu'il m'a fallu longtemps avant de réaliser que demander sur soi la volonté de Dieu, ce n'est pas se lancer dans quelque chose de difficile ou de douloureux, mais c'est tout smplement ce qu'il y a de mieux.

(Même dans les âmes évangélisées, il reste ce quelque chose qui nous pousse à nous cacher de Dieu quand nous avons péché... exactement comme le firent Adam et Eve. Il nous réellement à revenir vers Dieu pour implorer sa miséricorte aussitôt qu'une faute nous à éloigné de Lui.) Agir ainsi, c'est déjà un retour de fils prodigue, avant même le sacrement.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Ne jouez pas au spiritisme, danger immédiat !

Message non lu par etienne lorant » mer. 01 juil. 2009, 13:58

Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (Mt 8, 28-34)

28 Comme Jésus arrivait sur l'autre rive du lac, dans le pays des Gadaréniens, deux possédés sortirent du cimetière à sa rencontre ; ils étaient si méchants que personne ne pouvait passer par ce chemin.
29 Et voilà qu'ils se mirent à crier : « Que nous veux-tu, Fils de Dieu ? Es-tu venu pour nous faire souffrir avant le moment fixé ? »
30 Or, il y avait au loin un grand troupeau de porcs qui cherchait sa nourriture.
31 Les démons suppliaient Jésus : « Si tu nous expulses, envoie-nous dans le troupeau de porcs. »
32 Il leur répondit : « Allez-y. » Ils sortirent et ils s'en allèrent dans les porcs ; et voilà que, du haut de la falaise, tout le troupeau se précipita dans la mer, et les porcs moururent dans les flots.
33 Les gardiens prirent la fuite et s'en allèrent en ville annoncer tout cela, avec l'affaire des possédés.
34 Et voilà que toute la ville sortit à la rencontre de Jésus ; et lorsqu'ils le virent, les gens le supplièrent de partir de leur région.

Jésus franchit les limites d'Israël, et d'emblée, il tombe sur deux hommes possédés par des démons, lesquels les ont à ce point sous leur contrôle que personne n'ose s'approcher du cimetière où ils résident, en y rôdant déjà comme s'ils étaient devenus de vivants fantômes. "Ce n'est pas le temps fixé !", se plaignent les démons - parce qu'ils savent que le salut est d'abord apporté aux Juifs. Jésus ne répond pas, il n'entre pas en dialogue avec eux, voilà qui doit retenir notre attention. A la fin du récit, même les porcs ne supportent pas les démons et préfèrent d'eux mêmes se précipiter dans la mer.

En lisant cet Evangile, j'ai songé à mon ami Pascal, à qui j'avais présenté sa future femme, dans les années 80. De tous ceux que j'avais croisés, Pascal était semble-t-il le seul à avoir surmonté son origine incertaine: né de père inconnu et issu d'un milieu difficile, il avait été placé très tôt dans une institution de protection de la jeunesse.
Au début des années 90, il avait réussi, il était devenu contremaître d'une usine d'extrusion de PVC, il était spécialisé dans les réglages des machines, ce qui faisait de lui un homme "incontournable". Marié, trois beaux enfants, dont deux grands sportifs. Chaque année, j'étais invité par le couple à leur table.

Et puis, en l'espace de deux ans, Pascal a dégringolé. Je n'en ai rien su jusqu'au moment où j'ai appris qu'il s'était pendu. Ensuite, j'ai mené ma propre enquête... Pascal doutait de lui-même: il était, à l'intérieur, tout ce qu'il ne montrait pas à l'extérieur. Miné par la question de savoir qui était son père, il avait fini par consulter des médiums et des voyants. (S'il n'était pas venu me voir, m'a dit sa veuve, c'est justement parce qu'il me savait catholique !) Nous avons sauté un repas annuel, ce qui ne m'a pas inquiété outre mesure. C'est après sa mort que j'ai appris: son comportement avait totalement changé : il ne buvait pas, il était devenu ivrogne; il ne fumait pas, il s'y était mis; il était fidèle avant, il courrait les jupons ensuite; il s'était également procuré un livre de magie blanche.

Véronique, son épouse, s'est lassée, d'autant que quelques gestes violents avait remplacé le dialogue dans le couple. Elle partie, avec les enfants, il était rapidement tombé en dépression, et avait suivi plusieurs cures de sommeil (j'ai su que bien souvent ces cures servent à tester de nouveaux médicaments...) C'est pour ne pas retomber en milieu hospitalier, d'après un mot trouvé près de son corps, que Pascal s'est pendu. Cependant, ne pouvant m'imaginer son au-delà sans la miséricorde, je m'étais rendu au funérarium et j'avais communié devant lui. Dans les derniers mois de sa dérive, toujours d'après Véronique, Pascal avait beaucoup parlé de Jésus et d'une meilleure vie possible... cela m'a suffi pour croire qu'au moment de mourir, il s'était repenti.

Ce long témoignage pour dire: quel que soit votre problème dans l'existence, n'allez pas consulter les mages, les voyants, les montreurs de cartes, ne vous mettez pas à essayer de parler avec les défunts ! Si vous avez une connaissance issue d'un milieu chrétien, allez lui parler, ne vous enfermez pas dans les idées du monde qui font des chrétiens des crétins. Il y a danger à faire tourner les tables !!!

Du reste, si les démons sont agressifs et dangereux, ce n'est plus moi qui le dis, mais saint Ignace de Loyola, dont j'ai découvert ce commentaire (l'Evangile au Quotidien) de ce jour - considérez combien une oeuvre peut paraître bonne au commencement et se dévoile mauvaise à la fin !!!

Le propre de Dieu et de ses anges est de donner, dans leurs incitations, une véritable allégresse et joie spirituelle, en écartant toute tristesse et trouble que suscite l'ennemi. Au contraire, le propre de ce dernier est de lutter contre cette joie et cette consolation spirituelle, en proposant des raisons apparentes, des subtilités et de continuels sophismes. Seul Dieu notre Seigneur donne à l'âme la consolation sans cause précédente. C'est en effet le propre du Créateur d'entrer, de sortir, de produire des motions dans l'âme, l'attirant tout entière à l'amour de sa divine Majesté. Je dis : sans cause, c'est-à-dire, sans aucun sentiment préalable ni de connaissance d'un objet grâce auquel viendrait cette consolation...

C'est le propre de l'ange mauvais, qui se transforme en « ange de lumière » (2Co 11,14), d'aller d'abord dans le sens de l'âme fidèle et de l'amener ensuite dans le sien. C'est à dire qu'il propose des pensées bonnes et saintes, en accord avec l'âme juste, et ensuite, peu à peu, il tâche de l'amener à ses fins en entraînant l'âme dans ses tromperies secrètes et ses intentions perverses.

Nous devons être très attentifs au déroulement de nos pensées. Si le début, le milieu et la fin sont entièrement bons, orientés entièrement vers le bien, c'est le signe du bon ange. Mais si le déroulement de nos pensées nous amène finalement à quelque chose de mauvais ou de distrayant ou de moins bon que ce que l'âme projetait d'abord, ou qui affaiblit, qui inquiète ou qui trouble l'âme en lui enlevant la paix, la tranquillité et le repos qu'elle avait auparavant, c'est un signe clair que cela vient du mauvais esprit, ennemi de notre progrès et de notre salut éternel... Chez ceux qui avancent de bien en mieux, le bon ange touche l'âme de façon douce, légère et suave, comme une goutte d'eau qui entre dans une éponge. Le mauvais la touche de façon aigüe, avec bruit et agitation.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Les péchés et la maladie

Message non lu par etienne lorant » jeu. 02 juil. 2009, 11:53

Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 9,1-8.
Jésus monta en barque, traversa le lac et alla dans sa ville de Capharnaüm.
Et voilà qu'on lui apportait un paralysé, couché sur une civière. Voyant leur foi, Jésus dit au paralysé : « Confiance, mon fils, tes péchés sont pardonnés. »
Or, quelques scribes se disaient : « Cet homme blasphème. »
Mais Jésus, connaissant leurs pensées, leur dit : « Pourquoi avez-vous en vous-mêmes des pensées mauvaises ?
Qu'est-ce qui est le plus facile ? de dire : 'Tes péchés sont pardonnés', ou bien de dire : 'Lève-toi et marche' ?
Eh bien ! pour que vous sachiez que le Fils de l'homme a le pouvoir, sur la terre, de pardonner les péchés. . . » alors, il dit au paralysé : « Lève-toi, prends ta civière, et rentre chez toi. »
L'homme se leva et rentra chez lui.
En voyant cela, la foule fut saisie de crainte, et elle rendit gloire à Dieu qui a donné un tel pouvoir aux hommes.

Jésus remet les péchés avant de guérir l'homme. Il déclare ensuite que guérir et remettre les péchés sont deux choses d'égale facilité - d'égale facilité pour Lui. Mais ne s'agit-il pas, pour le Seigneur, de la même chose: de la délivrance du mal dont les hommes sont accablés ? Une image vient à l'esprit: et si, tout d'un coup, les fautes que nous gardons cachées apparaissaient bien visibles, soit sur notre corps, soit sur nos vêtements; ou bien si nos péchés se mettaient à dégager une odeur ? Nul doute que le spectacle serait affligeant - affligeant aussi bien pour ceux qui ont peu péché, que pour ceux dont l'apparence changerait du tout au tout - et c'est sans parler de la pestilence ! Non, ce n'est pas un spectacle à désirer, même si dans la foule, ici et là, quelques hommes et quelques femmes, et des petits enfants, apparaîtraient heureux et tout habillés de blanc... La foule, qui a assisté au miracle rend gloire à Dieu, et moi aussi je rends gloire car au moment d'écrire ce partage, je viens de saisir une occasion de Réconciliation, la première qui s'est présentée depuis la "mise à distance" d'avec ma soeur cadette.

Une question qui me préoccupe cependant: Jésus a bien transmis ses pouvoirs aux apôtre, avant de les envoyer proclamer l'Evangile dans le monde entier et de faire "des nations des disciples"... Dès lors, pourquoi les prêtres, qui ont ce pouvoir de remettre les péchés, ne proposent-ils pas plus souvent d'imposer les mains aux malades ? C'est un peu curieux à mes yeux. Je connais Sister Bridge Mc Kenna, à qui Dieu a conféré le pouvoir de guérire à distance par la prière; et il y a le père Emilien Tardiff, que tout le monde connaît... Il est possilbe que la plupart des prêtres ne se rendent pas vraiment compte de tous les pouvoirs qui leur ont été conférés lors de leur ordination. Qui leur en voudrait ? Pas moi, mais si je tombe assez malade un jour et que j'en ai l'occasion je demanderai qu'un prêtre m'impose les mains, dans le but tout simple de me guérir. Il ne faudrait pas tant douter !!!

Petit mot de sr Bridge : "Si l'esprit n'est pas guéri, si la personne ne se rapproche pas de Jésus, à quoi bon guérir physique-ment ? C'est la guérison intérieure qui est la plus importante. On n'a pas besoin de ses yeux ou de ses jambes pour aller au Ciel, mais d'une âme en bonne santé (…). J'ai compris que ma mission était d'aider les gens à dire oui à Dieu : c'est cela la guérison". (J'aurais dû lui laisser commenter l'Evangile dès le début !)
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Chercher à voir, ou bien manifester le Christ ?

Message non lu par etienne lorant » ven. 03 juil. 2009, 11:09

Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean 20,24-29.
L'un des Douze, Thomas (dont le nom signifie: Jumeau), n'était pas avec eux quand Jésus était venu.
Les autres disciples lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur déclara : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l'endroit des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! »
Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d'eux. Il dit : « La paix soit avec vous ! »
Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d'être incrédule, sois croyant. »
Thomas lui dit alors : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »
Jésus lui dit : « Parce que tu m'as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »

Heureux sommes-nous, qui avons cru sans avoir vu... et sans avoir touché, car la réponse de Jésus à Thomas indique assez clairement qu'ayant vu Jésus, il n'eut plus aucun besoin de toucher du doigts ses mains, ni d'étendre la main dans le côté transpercé du Seigneur. S'agit-il pour autant d'une vision mystique, comme certains commentateurs modernes voudraient le faire croire ? Je réponds non: Thomas a vu Jésus ressuscité, bel et bien présent, mais dans son corps glorieux. Lors de ma conversion, je n'ai pas vu le Christ, du moins pas comme Thomas. J'ai vu un Christ de plâtre sur le crucifix de ma chambre, qui me regardait; un regard qui pouvait tout dire de moi, mieux que m'a propre mère - et tout s'est joué dans cet échange de regards.

Heureux ceux qui croient sans avoir vu. Je me dis qu'ils sont vraiment nécessaires, ceux qui par leurs gestes, leurs paroles et leurs prières manifestent le Christ, le Christ vivant, aujourd'hui. S'il n'y avait pas cette multitude de témoins que l'on reconnaît à leur façon de vivre... je crois que nous en resterions à un balbutiement de foi, ou bien à cette foi de nourrisson - que sont pour moi ceux et celles qui se gavent littéralement des "derniers messages" des voyant(e)s de ce temps. Ce matin encore, j'ai entendu murmurer, dans la chapelle avant la messe: "Il faut lire çà, c'est pour bientôt: plus personne ne pourra plus nier l'existence de Dieu, chut !" Et cela m'a empêché de bien me recueillir pour vivre ma messe.

Heureux donc, ceux qui vivent sans avoir vu, qui ont cru à cause des paroles que Jésus a confiées à ses disciples. C'est ce que le Seigneur a voulu et c'est d'ailleurs pour cela qu'Il a prié: "Je ne prie pas pour eux seulement, mais aussi pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi " (Jn 17:20) Puisque je suis témoin, moi aussi, je prie dans le même sens : afin que, dans tout ce que ferai, dirai ou écrirai, je rende manifeste que le Royaume est vraiment tout proche. Il est inutile de rester là à regarder le ciel en y cherchant des signes, comme tous le firent au moment de l'ascension, mais cette fois en guettant le retour du Maître. Tout se passe sur la terre des hommes, c'est ici et maintenant, très concrètement, et très spirituellement aussi, qu'il nous faut manifester le Christ. Seigneur Jésus, pour cela, je te prie aujourd'hui: qu'un homme aussi craintif que moi et souvent stupéfait de sa propre solitude, tout de même manifeste Ta présence ! Ainsi soit-il.

PS. Je suis véritablement ébloui de constater qu'à nouveau le petit pain biblique pioché après ce partage correspond tout à fait à ce que je viens d'écrire:

"Le Royaume de Dieu est au milieu de vous" (Luc 17:21)
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Re: Chercher à voir, ou bien manifester le Christ ?

Message non lu par Zvjezdana62 » ven. 03 juil. 2009, 12:54

Ils ont vu eux aussi, ils ont vu avec leur cœur et pas avec leurs yeux.
"Invoque-moi, je te répondrai, je te révélerai de grandes choses, des choses inaccessibles que tu ne connais pas."

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Re: Chercher à voir, ou bien manifester le Christ ?

Message non lu par Pneumatis » ven. 03 juil. 2009, 13:28

Bonjour Etienne,

J'attendais avec impatience votre chronique d'évangile quotidienne, quoique je manque de temps aujourd'hui... Cet évangile est vraiment une parole qui fait résonner ma foi comme si elle était une cloche et que cette parole en soit le maillet tintant avec la plus grande force, à l'intérieur.

Je n'arrête pas de m'imaginer la scène, Thomas, d'autres disciples et Jésus. Thomas a perdu son maitre, son ami, son prophète depuis déjà 10 jours. Cet homme saint qu'il a connu est mort, et bien entendu il voudrait croire qu'il se soit relevé de la mort. Mais de quelle façon ? Est-il sorti d'un coma ? A-t-il guéri de ses blessures ? Comment va-t-il ? Si il est vivant, j'espère qu'il va bien, doit-il se dire, impatient.

Puis il le voit apparaitre, dans la maison. Il voit et il touche, et ce n'est pas tant le fait que Jésus soit revenu de la mort qui bouleverse alors l'apôtre. Un instant il a du exulter que son maitre, son ami, le saint qu'il aime tant soit revenu. Mais il voit et il touche et il comprend alors brutalement... Il comprend que son ami n'est pas qu'un homme ! Mon Seigneur et mon Dieu !

A ce moment, Thomas a probablement déjà dit les prières du jour, probablement déjà du dire le Shema au moins une fois. Sh'ma Israel Adonaï Elo-henou Adonaï ehad ... Ecoute Israël, le Seigneur est Dieu, le Seigneur est Un ... A-t-il vraiment jamais "écouté" comme le commande le Seigneur ? Comme chaque jour il a donc prié Adonaï-Elohim, le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob. Et là, il réalise, devant lui, ce saint homme qu'il aime tant n'est pas qu'un homme : c'est Lui ! Thomas ne peut retenir son exclamation. Ce sont les mots du Shema, mais probablement libéré de tout interdit, de toute convention, de toute habitude, en ne disant plus seulement Adonaï, mais appelant Jésus par son Saint Nom, YHVH, sans hésiter une seconde. Mon Seigneur et mon Dieu !!! YHVH Elohim !!! Il peut dire le Nom, il peut enfin obéir au commandement de Moïse "C'est par ce nom qu'on m'invoquera" car il est là, dans cette maison devenue pour l'occasion le coeur du temple, le Saint des Saints, en présence du Dieu vivant lui-même.

Comme ses prières doivent soudain lui sembler lointaines, en la présence de Dieu !

Heureux ceux qui croient sans avoir vu ! Thomas pourra témoigner pour nous, c'est bien Dieu qu'il a vu. Le Seigneur Dieu s'est fait homme, il a connu la mort et a vaincu la mort. Et il est là. Rien dans la vie d'un homme ne doit pouvoir ressembler à ce moment, pas même si il devait se retrouver instantanément sur une autre planète, que de se retrouver en face de Dieu lui-même et de réaliser que tout ce chemin parcouru, au long de ces trois années d'enseignements, fut parcouru en présence de Dieu lui-même. Non pas cette représentation de Dieu dans les cieux lointains qu'on a trop souvent dans des prières un peu distraites, mais Dieu avec nous, Emmanuel, Dieu présent, là.

Thomas stupéfait doit se dire, au milieu de ses pensées qui se bousculent : comment n'ai-je pas vu que tout ce temps c'était avec Dieu lui-même que je parlais, que je mangeais, que je marchais, ... Que reste-t-il maintenant pour moi Seigneur ? "Parce que tu as vu, tu crois, mais heureux ceux qui croient sans avoir vu". Oui il reste tous ceux qui ne sont pas là. Seigneur Dieu, il faut faire connaitre cela au monde, il faut clamer au monde entier la bonne nouvelle et que tous viennent célébrer le nouveau règne, celui du Dieu vivant. Il faut sa hâter et faire que tout homme devienne un disciple.

Je frissonne, en lisant cet évangile, de recevoir ces témoignages d'apôtres si longtemps après. Ils ont témoigné et m'ont apporté la bonne nouvelle. Merci Saint Thomas, et à tous les apôtres, grâce à vous je peux me dire vraiment heureux car j'ai reçu votre témoignage et aujourd'hui je crois !
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Auteur : Notre Père, cet inconnu, éd. Grégoriennes, 2013

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Re: Chercher à voir, ou bien manifester le Christ ?

Message non lu par etienne lorant » ven. 03 juil. 2009, 14:37

Eh bien, Pneumatis, je dois dire que je vous ai lu avec un vrai bonheur et j'ai appris beaucoup, notamment sur cette prière juive dont j'avais déjà perçu quelques échos (sans rien comprendre) dans le film "Jésus de Nazareth" de Zeffirelli. Tout ce que vous dites, en vous mettant dans la peau de saint Thomas, je n'ai pas fait que le comprendre (intellectuellement) mais je l'ai également senti, ce qui a multiplié ma joie.

Merci !
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Re: Chercher à voir, ou bien manifester le Christ ?

Message non lu par Pneumatis » ven. 03 juil. 2009, 18:34

Merci à vous Etienne.

Je voulais juste ajouter une petite chose, au risque de me répéter... dans cette profession de foi, ce n'est pas tant la résurrection qui est en cause. La résurrection n'est que la clef d'interprétation du coeur de la foi : Jésus est le Seigneur, c'est-à-dire le Dieu qui a parlé à Moïse dans le buisson, le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob. Les apôtres disent bien : "Nous avons vu le Seigneur". En disant cela ils ne désignent pas tant Jésus en tant qu'homme que Dieu lui-même, le terme Seigneur (Adonaï) étant l'appellation du Saint, béni soit-il (comme ils disaient alors). Eux aussi ils ont vu, alors ils ont cru.

Il faut rappeler que Thomas, en parfait disciple de Jésus, n'a aucun problème pour croire que quelqu'un puisse ressusciter : il a vu ressusciter Lazare, il a vu les guérisons et les miracles opérés par le Maitre. L'incrédulité de Thomas ne porte donc pas tant sur le fait que Jésus soit ressuscité, que sur le fait qu'il soit le vrai Dieu vivant. Et pour y croire, il FAUT qu'il ait vaincu la mort.

La clef pour le disciple qui prouve sans conteste que Jésus est Dieu, c'est donc ce qu'attend Thomas : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l'endroit des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! ». Car comment croire à un tel paradoxe : Dieu fait homme, c'est impossible ! Nul ne peut croire une pareille chose ! Ce que nous appelons aujourd'hui pompeusement la kénose est en réalité un vrai défi pour l'intelligence. Ce mystère ne peut être possible à croire que si Jésus est vraiment ressuscité, si vraiment il s'est relevé dans son corps glorieux, ayant vaincu la mort : alors vraiment les écritures sont accomplies, alors vraiment ce qu'a enseigné le Maitre prend tout son sens : le Verbe c'est lui, car sa vie, son corps, tout donne sens à ses paroles et tout en lui accompli les écritures. Alors on ne peut plus refuser l'évidence : il est vraiment Dieu, il est le Seigneur. C'est pourquoi les évangiles insistent tant sur les détails véritablement historiques de la résurrection : elle est la clef de toute la foi.

Alors le Verbe peut dire à Thomas, comme une effusion de la grâce : ne soit plus incrédule, soit croyant.

La réalité, c'est que Thomas n'a jamais vraiment eu de problème de foi. Il n'a pas plus péché par incrédulité qu'un autre, mais il témoigne ici pour les autres que la résurrection est la clef de la foi, la clef pour croire que Jésus est le Seigneur. Après la profession de foi de Pierre reconnaissant dans le fils de l'homme (vrai Homme) le sauveur attendu par le peuple d'Israel, "Tu es le messie, le fils du Dieu vivant", la foi des apôtres est complétée totalement ici avec celle de Thomas "Mon Seigneur et mon Dieu".

Ainsi grâce à la foi qu'ils ont reçu et nous ont transmis, nous pouvons professer que Jésus, fils du Dieu vivant, vrai homme et vrai Dieu, est Seigneur et Sauveur. Puissions-nous seulement recevoir la grâce de cette foi totale en nos cœurs.
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Re: Chercher à voir, ou bien manifester le Christ ?

Message non lu par Anne » ven. 03 juil. 2009, 22:17

SUPERBE!!!
:clap: :clap: :clap:
"À tout moment, nous subissons l’épreuve, mais nous ne sommes pas écrasés;
nous sommes désorientés, mais non pas désemparés;
nous sommes pourchassés, mais non pas abandonnés;
terrassés, mais non pas anéantis…
".
2 Co 4, 8-10

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La question du jeûne ...

Message non lu par etienne lorant » sam. 04 juil. 2009, 11:27

Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 9,14-17.
Les disciples de Jean Baptiste s'approchent de Jésus en disant : « Pourquoi tes disciples ne jeûnent-ils pas, alors que nous et les pharisiens nous jeûnons ? » Jésus leur répondit : « Les invités de la noce pourraient-ils donc faire pénitence pendant le temps où l'Époux est avec eux ? Mais un temps viendra où l'Époux leur sera enlevé, et alors ils jeûneront. Et personne ne coud une pièce d'étoffe neuve sur un vieux vêtement ; car le morceau ajouté tire sur le vêtement et le déchire davantage. Et on ne met pas du vin nouveau dans de vieilles outres ; autrement les outres éclatent, le vin se répand, et les outres sont perdues. Mais on met le vin nouveau dans des outres neuves, et le tout se conserve. »

Je suis laissé fasciner ce matin par les surprenantes associations d'idées que Jésus propose et qui mettent en rapport des pratiques religieuses et des tâches domestiques ! Cependant, si l'on relit le texte, on trouve la continuité entre les invités de la noce, le vêtement qui convient pour l'occasion, et le vin qui y est servi...
Les disciples de Jean sont semblables aux pharisiens s'ils se limitent à des rituels de purification et de conversion. Les disciples de Jésus découvrent la religion de l'Amour - il faut bien l'appeler ainsi puisqu'il s'agit de noces et que l'Epoux est avec eux. Or, quand l'Epoux leur sera enlevé, ils jeûneront eux aussi - mais de quel jeûne s'agirat-t-il ? Pour le savoir, prenez un moteur de recherche biblique et cherchez "Le jeûne qui plait à Dieu". Moi j'ai trouvé trouvé ce mot de Saint Aphraate (vers 345), moine et évêque près de Mossoul :

« Quel est le jeûne qui me plaît ? N'est-ce pas faire tomber les chaînes injustes ? » (Is 58,6)
Les Ninivites ont jeûné d'un jeûne pur lorsque Jonas leur a prêché la conversion… Voici ce qui est écrit : « Dieu vit qu'ils se détournaient de leurs mauvais chemins ; alors il détourna d'eux l'ardeur de sa colère » (Jon 3,10). On ne dit pas : « Il vit une abstinence de pain et d'eau, avec sac et cendre », mais : « Qu'ils revenaient de leurs mauvais chemins et de la méchanceté de leurs oeuvres ». Car le roi de Ninive avait parlé et dit : « Que chacun se détourne de sa mauvaise conduite et de la rapacité de ses mains » (v.8). Ce fut un jeûne pur, et il fut accepté… (...) Car, quand on jeûne, c'est toujours l'abstinence de méchanceté qui est la meilleure.

Et donc, la nouveauté de l'Evangile - nouveauté qui n'annule rien mais s'attache au coeur de la Loi, cette nouveauté demeurera visible, même après le "retranchement" de l'Epoux. J'ai vu (mais au début sans rien leur trouver de particulier) des moniales dont le parfait sourire et la douceur de regard n'ont jamais été pris en défaut. Sans jamais avoir ouvert la bouche, elles ont réussi à me persuader que cette fraîcheur évangélique est tout autre chose qu’un masque de bienséance !
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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"Abandonné de tous excepté de sa mère" (Victor Hugo)

Message non lu par etienne lorant » dim. 05 juil. 2009, 18:16

Evangile de Jésus-Christ selon saint Marc (Mc 6, 1-6)

01 Jésus est parti pour son pays, et ses disciples le suivent.
02 Le jour du sabbat, il se mit à enseigner dans la synagogue. Les nombreux auditeurs, frappés d'étonnement, disaient : « D'où cela lui vient-il ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, et ces grands miracles qui se réalisent par ses mains ?
03 N'est-il pas le charpentier, le fils de Marie, et le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ? Ses soeurs ne sont-elles pas ici chez nous ? » Et ils étaient profondément choqués à cause de lui.
04 Jésus leur disait : « Un prophète n'est méprisé que dans son pays, sa famille et sa propre maison. »
05 Et là il ne pouvait accomplir aucun miracle ; il guérit seulement quelques malades en leur imposant les mains.
06 Il s'étonna de leur manque de foi. Alors il parcourait les villages d'alentour en enseignant.

Merci, Jésus. Après le week-end que je viens de passer, durant lequel ma soeur aînée est revenue en disant "je reste une semaine avec toi", mais est déjà repartie sans m'avoir laissé un mot... et durant lequel, encore, ma cadette a conclu qu'aucune réconciliation n'est possible entre nous (mais ce n'est que la seconde fois) je me suis retrouvé exactement dans la situation décrite par Jésus dans cet Evangile:

"Un prophète n'est méprisé que dans son pays, sa famille et sa propre maison"

Bien évidemment je ne suis pas prophète, mais j'éprouve tout de même la peine de ne pas être compris par les miens. A une exception près: ma mère. Et Marie était aussi l'exception de Nazareth.

Je suis tout ébahi, de nouveau, que l'Evangile rencontre exactement ce que je vis, de telle sorte que j'entends presque le Maître me dire: "N''essaie plus, cesse de te défendre, mais sors de chez toi et fais ce que je t'ai donné de faire". Me voici donc.

Avec la Joie qui remonte peu à peu dans mon coeur.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Liturgie du jour avec Etienne Lorant

Message non lu par etienne lorant » mar. 07 juil. 2009, 11:16

Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 9,32-38.
Jésus parcourait toutes les villes et tous les villages, enseignant dans leurs synagogues, proclamant la Bonne Nouvelle du Royaume et guérissant toute maladie et toute infirmité.
Voyant les foules, il eut pitié d'elles parce qu'elles étaient fatiguées et abattues comme des brebis sans berger.
Il dit alors à ses disciples : « La moisson est abondante, et les ouvriers sont peu nombreux.
Priez donc le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers pour sa moisson. »

C'est l'Evangile que je viens d'entendre à l'occasion du jour de ma 53ème année. Ce fut comme si Jésus me le disait à moi, me prenait à témoin: "Vois comme ce temps regorge d'hommes et de femmes fatigués et abattus par ce fardeau de l'existence qu'ils vivent hors de Dieu... Et regarde comme sont peu nombreux les disciples de ma miséricorde !" J'ai songé au célibat des prêtres, qui est un faux problème, car pour devenir témoin de Jésus-Christ, il faut d'abord désirer Lui appartenir, et à Lui seul. Il faut être totalement disponible et pas seulement pour célébrer l'Eucharistie et les autres sacrements, mais se soumettre aux moindres incitations de l'Esprit-Saint, jour et nuit, sans trève, la vie est si courte !

C'est donner sa vie qu'il faut, et rares, si rares ceux qui ressentent combien c'est bon de donner sa vie, que c'est le moyen d'être pleinement heureux sur la terre, qu'il n'y a pas plus grande joie de comprendre - parfois longtemps plus tard, que le Seigneur nous a fait la faveur de servir de nous ! Pour peu que nous ayons essayé d'aimer comme Dieu aime, le Seigneur s'est servi de nous, Il a multiplié en nous ses dons, en plusieurs occasions Il s'est manifesté à travers nous sans que nous le sachions. Même nos souffrances ont été bénies par les prières et les supplications qu'elles nous ont insufflées.

J'ai prié ce matin pour que mon coeur ne se referme pas, car même après avoir tant obtenu, ce danger existe. Car le monde pèse plus lourd sur l'homme qui prend de l'âge et il ne faudrait pas tomber dans l'inquiétude du fait de l'isolement qui s'accroît. Plus que jamais, j'aspire à être dégagé de toutes ces influences mondaines, ces contraintes dans lesquelles mon milieu social m'a souvent réduit: soucis de conformités, fausses nécessités de paraître, craintes irraisonnées du jugement d'autrui et j'ai demandé aussi de pouvoir faire des contre-temps autant d'occasions de mieux aimer.

Du reste, j'ai reçu joie et force à la communion, comme chaque jour.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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La paix de Jésus

Message non lu par etienne lorant » jeu. 09 juil. 2009, 8:55

Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 10,7-15.
En entrant dans la maison, saluez ceux qui l'habitent. Si cette maison en est digne, que votre paix vienne sur elle.

La paix qui vient sur la maison dans laquelle les disciples sont invités à entrer, c'est déjà la paix du Royaume qui fait son entrée, et le Royaume tout entier aussi. Joie de se savoir guéri, sauvé, relevé. C'est comme la lumière qui éclaire le front de l'homme qui a saisi un mystère et s'en réjouit profondément, ou bien comme c'est éclat de joie sur le visage d'un malade qui reçoit une visite inattendue. Il était dans les ténèbres extérieures du chagrin et de la solitude, il se retrouve dans la tente de la rencontre.

J'admire profondement que le Seigneur n'ait pas dit: "Rassemblez les hommes autour de la place de la ville ou du village pour annonce la bonne Nouvelle." Jésus n'entre pas dans un souci d'efficacité à la manière humaine, et je crois que l'on s'égare beaucoup de nos jours en organisant des réunions comme j'en ai vues, avec des malades qu'il a fallu transporter parfois de loin, avec de grandes difficultés. Mais à côté de ceux qui ont pu venir, combien sont demeurés cloués au lit ?

Je ressens aussi que la paix qui entre dans la maison, ce n'est pas seulement dans le bâtiment qu'elle entre, mais d'abord dans le coeur de ceux qui y résident - et dans tous les coeurs auxquels elle est destinée. Pas de messe pour moi aujourd'hui: tous sont en vacances, semble-t-il, et je ne sais me rendre à la cathédrale à 11h30. Il y avait une messe à 17h30 dans un village que je connais, mais elle a été annulée également. Néanmoins, la paix, je l'ai reçue dès mon réveil, et précieusement, pour mieux la garder, je la partage avec tous ceux qui me liront. La paix soit avec vous !
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Nos paroles portent témoignage

Message non lu par etienne lorant » ven. 10 juil. 2009, 10:16

Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 10,16-23.
Jésus disait aux douze Apôtres: "Voici que je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Soyez donc adroits comme les serpents, et candides comme les colombes. Méfiez-vous des hommes : ils vous livreront aux tribunaux et vous flagelleront dans leurs synagogues.
Vous serez traînés devant des gouverneurs et des rois à cause de moi : il y aura là un témoignage pour eux et pour les païens. Quand on vous livrera, ne vous tourmentez pas pour savoir ce que vous direz ni comment vous le direz : ce que vous aurez à dire vous sera donné à cette heure-là.
Car ce n'est pas vous qui parlerez, c'est l'Esprit de votre Père qui parlera en vous.
Le frère livrera son frère à la mort, et le père, son enfant ; les enfants se dresseront contre leurs parents et les feront mettre à mort. Vous serez détestés de tous à cause de mon nom ; mais celui qui aura persévéré jusqu'à la fin, celui-là sera sauvé. Quand on vous persécutera dans une ville, fuyez dans une autre. Amen, je vous le dis : vous n'aurez pas encore passé dans toutes les villes d'Israël quand le Fils de l'homme viendra.

Je me suis demandé en quelles occasions j'avais souffert pour ma foi et répondu sous l'inpiration de l'Esprit-Saint. Il y a eu cet interrogatoire serré, lors de cet épisode où j'avais été accusé faussement d'avoir recélé des marchandises volées. N'arrivant pas à prouver leurs accusations, les policiers cherchaient un aveu. L'un a joué au méchant, le plus âgé au gentil, mais moi j'avais compris que je pouvais rester tranquille. Ils avaient besoin de noms que je n'aurais pas pu leur donner, quand bien même ils m'auraient torturé façon Gestapo. Je priais tout en répondant toujours négativement... A un moment, mon principal tourmenteur me lance: "Vous êtes catholique, nous le savons par vos papiers militaires". Je ne vois pas le rapport... "Ne dit-on pas dans votre Bible: faute avouée à moitié pardonnée ? Lâchez-nous quelque chose et on vous laissera tranquille". Et là, ça m'est venu tout seul. "Oui, oui, vous avez raison, je suis catholique. Mais dans la Bible, vous ne trouverez jamais cette faute avouée à moitié pardonnée. Par contre, vous trouverez: "La vérité vous rendra libre". Or, je n'ai pas cessé de vous dire la vérité, et si vous ne savez pas me retenir, je m'en vais car je suis vraiment libre !"

Qu'on me croie ou pas, ce jour-là, j'ai ressenti une bouffée de joie intérieure comme je n'en avais plus ressenti depuis longtemps. Ce fut une des premières fois qu'une inspiration m'est littéralement "tombée dans la bouche" sans avoir rien cherché. C'était bien longtemps avant ces phénomènes d'écriture "spontanée" qui me prennent au dépourvu parfois, lorsque j'ai difficile de commenter un texte sur la seule base du raisonnement. Mais je me pose aujourd'hui cette question: combien de fois, en combien de situations, le Seigneur ne m'a-t-il pas mis des mots sur la bouche, quand c'était nécessaire ? Car je ne me souviens que de détails, mais je me suis si souvent trouvé dans des situations un peu "limite", sans qu'il m'arrive rien... pour cela, je rends grâce à Dieu ! Ce qui compte, c'est de persévérer dans sa foi, et laisser agir le Père.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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