Liturgie du jour avec Boisvert (2008)

« Mon âme aspire vers toi pendant la nuit, mon esprit te cherche dès le matin. » (Is 26.9)
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Liturgie du jour avec Boisvert (2008)

Message non lu par boisvert » ven. 11 avr. 2008, 18:14

Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean 6,44-51.
"Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m'a envoyé ne l'attire vers moi, et moi, je le ressusciterai au dernier jour.
'


A partir de cette seule parole, combien de pages d'interprétation, d'analyse, de commentaires pourraient être - et ont certainement été déjà écrites ?

Pour ma part, ce qui a retenu mon attention aujourd'hui, c'est le verbe "attirer". Jésus semble nous dévoiler comment Dieu œuvre envers les hommes : le Père attire chaque homme à Jésus, et celui qui se laisse attirer et croit au Christ, le Christ le ressuscite au dernier jour.

Pendant les trois années de joie intense que j'ai connue après ma conversion, j'ai cru que c'était le magasin d'occasions qui attirait chez moi tous ces jeunes en difficulté qui cherchaient à parler. Ils venaient, et pour peu qu'ils se sentaient accueillis, non jugés, ils bavardaient et puis, au détour d'une phrase, ils lâchaient des secrets de misère parfois enfouis depuis très longtemps - et qui les rongeaient. Au même instant, de l'intérieur, je découvrais des possibilités d'ouverture pour les en sortir. Petit à petit, je suis passé de la simple écoute à l'aide alimentaire, à l'écrivain public, je me suis mis en relation avec un assistant social et un service d'aide à la jeunesse. J'ai servi d'entremetteur, j'ai fait tous les travaux, y compris déménageur, jardinier et ferrailleur.

Pour rendre service à l'un, je disais à l'autre: tu tiendras la caisse du magasin, tu verras, c'est facile... ce qui en a sauvé beaucoup, mais ils ne me l'ont dit que beaucoup plus tard.

Bref. Mon propos est celui-ci: Dieu m'attirait vers Jésus, et l'Amour (l'Esprit-Saint), comme un aimant, attirait à travers moi, tous les autres que Dieu attirait aussi vers Jésus... il faut y réfléchir un petit peu, mais toute l'œuvre de la Providence est là, tissée et enfouie dans le quotidien.

A la fin de ces trois années, cette intense activité s'est arrêtée pratiquement en quelques semaines - et c'est là que j'ai réalisé que j'avais servi sans même m'en rendre compte.
Attiré par Dieu vers Jésus, j'avais trouvé sur place tout que j'étais allé chercher ailleurs...

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La chair et le sang

Message non lu par boisvert » sam. 12 avr. 2008, 16:32

Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean 6,60-69.

Jésus avait dit dans la synagogue de Capharnaüm: «Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle.»
Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, s'écrièrent : « Ce qu'il dit là est intolérable, on ne peut pas continuer à l'écouter ! »
Jésus connaissait par lui-même ces récriminations des disciples. Il leur dit : « Cela vous heurte ?
Et quand vous verrez le Fils de l'homme monter là où il était auparavant ?...
C'est l'esprit qui fait vivre, la chair n'est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie.
Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. » Jésus savait en effet depuis le commencement qui étaient ceux qui ne croyaient pas, et celui qui le livrerait.
Il ajouta : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. »
A partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s'en allèrent et cessèrent de marcher avec lui.
Alors Jésus dit aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, vers qui pourrions-nous aller ? Tu as les paroles de la vie éternelle.
Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint, le Saint de Dieu. »

L'enseignement sur la chair et le sang du Christ, vraie nourriture et vraie boisson, est véritablement une épreuve pour la foi. Il intervient avant même la dernière cène, en sorte qu'aucun des disciples ne peut s'y référer pour méditer - et puis d'ailleurs, le Seigneur ne leur en laisse pas le temps. Tout de suite, Il leur pose la question : "Voulez-vous partir, vous aussi ?" Ce n'est pas le moment de réfléchir, d'hésiter, c'est oui ou c'est non.

Cette épreuve me renvoie directement à celle que Dieu imposa à Abraham, en lui demandant de lui sacrifier son fils unique Isaac, sur lequel reposait toute la promesse d'une descendance "aussi nombreuse que les étoiles dans le ciel." Et Abraham, sans réfléchir, sans essayer de comprendre, sans même songer à une énigme, obéit à Dieu. Et les disciples vont faire de même. Le mobile premier d'Abraham, c'est qu'il a toujours aimé et suivi ce que Dieu lui disait, et pour les disciples c'est pareil: "A qui irions-nous ?"

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Le don ou le "dessaisissement" de la vie

Message non lu par boisvert » lun. 14 avr. 2008, 17:02

Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean 10,11-18.

Le Père m'aime parce que je donne ma vie pour la reprendre ensuite. Personne n'a pu me l'enlever : je la donne de moi-même. J'ai le pouvoir de la donner, et le pouvoir de la reprendre : voilà le commandement que j'ai reçu de mon Père."

L'autre traduction "se dessaisir de sa vie" est intéressante; la nuance apportée est celle d'un mouvement constant de renoncement à soi pour le bien d'autrui. La parole d'aujourd'hui me fait songer à une autre: "Celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie pour moi la sauvera."

Ce qui me pousse à penser qu'à l'imitation de Jésus-Christ, nous recevons du Fils le même commandement qu'Il a reçu du Père: de pouvoir donner sa vie - ou de "pouvoir se dessaisir" de sa vie, afin d'être sauvé et d'hériter de la vie éternelle en qualité d'enfant de Dieu.

Si vous avez comme moi eu l'exemple d'une ou de deux personnes proches qui ont suivi cette voie du don, du dessaisissement, alors leur décès, après vous avoir causé de la peine, deviendra source de forces nouvelles, car vous avez hérité d'une image d'Evangile qui est pleine de force surnaturelle.

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Liturgie du jour avec Etienne Lorant

Message non lu par etienne lorant » mer. 16 avr. 2008, 14:05

Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean (Jn 12, 44-50)
12
46 Moi qui suis la lumière, je suis venu dans le monde pour que celui qui croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres.

Ce matin encore, j'ai rencontré un homme de 36 ans, sans emploi, qui après avoir travaillé comme serveur en salle, a suivi pendant un an et demi une formation très spécialisée en soudure. Après avoir décroché des petits contrats intérimaires, s'être exposé dans des travaux d'entretien d'usines classées "Seveso", et malgré toutes les promesses faites, il se retrouve de nouveau sans emploi et se voit proposer de suivre une nouvelle formation de... serveur en salle. Déprimé, il songe à un nouveau "mai 68", à une révolte dure.

A côté de cela, il me parlait des alcooliques qu'il connaît, les plus âges et de plus en plus de jeunes, des couples qui n'arrivent pas à se stabiliser dans l'environnement économique actuel, et d'autres détresses. Ce à quoi j'ai répondu que, pour moi, le premier effort va "dans le sens" de la sauvegarde de la dignité d'homme "par chacun". J'ai parlé d'une "dimension autre" de l'être humain à prendre en considération. C'était une allusion directe à la foi, mais ill n'a pas "accroché"... Je prierai pour lui.

Au sujet de la lumière, nous qui sommes du Christ, nous devons témoigner de la lumière. J'ai lu ce matin la "Pensée du Jour" de L. Lachance, ne dit-elle pas exactement la même chose: "Mon enfant, il faut que tu deviennes éblouissant de sainteté et, lorsque des gens seront en ta présence, ils seront transformés, non par ce que tu vas dire, mais uniquement par ce que tu es." Vaste programme, dont je m'en sens si indigne ! Il faudra bien que le Seigneur vienne gouverner dans mon coeur pour que je devienne un tout petit reflet de sa lumière !

Mais depuis les funérailles de mon père, j'ai changé de couleur de vêtement, et aujourd'hui je porte un pull de laine blanc. Je m'efforce de sourire au-delà de la considération des bouleversements de ma propre existence. "Ce que je peux faire, je le ferai" avait promis mon père à l'hôpital pour qu'on ne s'acharne pas sur lui.

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"Qui reçoit celui que j'envoie..."

Message non lu par boisvert » jeu. 17 avr. 2008, 14:56

Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean (Jn 13, 16-20)
20 Amen, amen, je vous le dis : recevoir celui que j'envoie, c'est me recevoir moi-même ; et me recevoir, c'est recevoir celui qui m'envoie. »


Je me tiens prêt à recevoir quiconque le Seigneur m'enverra, et avec un peu de recul, je sais que mon prochain est bien souvent celui à qui je crois pouvoir apporter quelque chose, car le plus souvent le Christ se présente à moi sous l'habit du pauvre, du malade, du blessé, de celui qui crie famine d'être reconnu, qui demande la justice... et que je ne parviens pas à réellement aider. Cependant, je tiens pour certitude qu'à travers le regard de ces hommes et ces femmes, parfois complètement inconnus de moi, le Seigneur vient chez moi.

Lors de la veillée pascale de cette année, j'étais arrivé en retard et je me suis assis tout au fond et à droite, derrière toute l'assemblée. Et je me suis plaint: "Voilà, c'est toujours pareil: j'arrive tout seul, je suis au fond, je n'ai pas même le cierge, ni le texte de la veillée !"... Et voici que passe Freddy, Freddy le bedeau, que tout le village traite de simple d'esprit, envoyé par le prêtre pour rallumer les lumières au fond de l'église - or, en revenant vers l'autel, le voici qui m'a tendu un cierge allumé et les textes des lectures. Et à ce moment-là, sans ambiguïté aucune, j'ai ressenti dans mon cœur: "Bruno, vois: je suis toujours avec toi".

Il y a une suite. Le 15 avril, lors des funérailles de mon père, comme il n'y avait personne pour la première lecture, c'est Freddy qui a lu. Derrière moi, j'ai entendu murmurer: "Tiens, il est monté en grade ?" Mais moi, j'étais content, sa lecture était correcte - et puis surtout, je me souvenais de la veillée pascale, juste à ce moment-là, évidemment, j'ai reconnu de nouveau un signe - et la parole: "Qui s'élève sera abaisse, qui s'abaisse sera élevé". J'avais moi-même détonné sur le reste de l'assemblée en m'habillant non en costume cravate, ni en sombre, mais avec un large pull blanc. Et dès la première lecture, je fus dans la joie.

Si quelqu'un lisant mon partage veut témoigner, j'en serais très content, car le Seigneur passe souvent auprès de nous et nous manifeste son amour au travers de personnes très simples, souvent celles dénigrées par le groupe.

Béni sois-tu Seigneur, car tu nous montres comment nous tenir sous ton regard...

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18/4/2008 - Mes brebis connaissent ma voix

Message non lu par boisvert » sam. 19 avr. 2008, 13:29

Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean 14,7-14.

Puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. Dès maintenant vous le connaissez, et vous l'avez vu. » Philippe lui dit : « Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit. » Jésus lui répond : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m'a vu a vu le Père.

Ce qui m'a frappé ce matin, c'est cette curieuse formulation:
"Il y a si longtemps que je suis avec VOUS, et TU ne me connais pas, Philippe ?" Sans doute est-ce encore un signe que Jésus s'adressant à tous, s'adresse en même temps à chacun. Bon, mais un politicien peut faire cela aussi, non ?

Je crois qu'un politicien peut prétendre pouvoir s'adresser à chacun au travers des micros dans une salle comble, mais cette prétention est superficielle et fausse. Je crois que lorsqu'il s'agit du Verbe, un même mot pénètre un auditeur parmi les autres en adoptant la "formule de chair" de l'âme qu'elle touche. D'ailleurs, dans la phrase que j'ai citée, on peut sentir que le premier trait "Il y a si longtemps que je suis avec vous", les englobe tous - tandis que dans le second: "Et tu ne me connais pas, Philippe ?", il y a une nuance de peine, de désappointement, d'étonnement - c'est en tout cas ce que MOI je ressens en l'écrivant, et cela montre bien qu'en me touchant personnellement, la Parole adressée par Jésus aux disciples "historiques" à traversé l'espace et le temps jusqu'à mon coeur, 2008 ans plus tard, en ce samedi 19 avril.

Louange à Toi, Seigneur !

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L'Amour seul peut vaincre ce monde

Message non lu par boisvert » lun. 21 avr. 2008, 14:39

Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean 14,21-26.

Celui qui a reçu mes commandements et y reste fidèle, c'est celui-là qui m'aime ; et celui qui m'aime sera aimé de mon Père ; moi aussi je l'aimerai, et je me manifesterai à lui. »

Jude lui demanda : « Seigneur, pour quelle raison vas-tu te manifester à nous, et non pas au monde ? »

Jésus dit alors à ses disciples : « Si quelqu'un m'aime, il restera fidèle à ma parole ; mon Père l'aimera, nous viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui.

J'ai remarqué que la question de Jude n'obtient pas de réponse claire du moins dans ce passage (*), mais ne fait que renforcer et souligner combien le Père et le Fils se feront proches de quiconque reste fidèle à la l'enseignement du Fils. Cette proximité, cet amour du Père comme du Fils sera bien nécessaire aux disciples, et il nous est essentiel encore aujourd'hui, car il n'y a rien de bon à attendre du monde:

Jn 15 : Si vous apparteniez au monde, le monde vous aimerait, car vous seriez à lui. Mais vous n'appartenez pas au monde, puisque je vous ai choisis en vous prenant dans le monde ; voilà pourquoi le monde a de la haine contre vous.

Jn 17 : Je leur ai fait don de ta parole, et le monde les a pris en haine parce qu'ils ne sont pas du monde, de même que moi je ne suis pas du monde.

Jude devrait se souvenir de l'épisode de la multiplication des pains, lorsque le peuple a voulu s'emparer de Lui pour le faire roi. Mais le monde a déjà un roi, c'est Satan, celui qui a réclamé à Jésus de pouvoir d'exercer sur eux son pouvoir:

Luc 22 "Simon, Simon, Satan vous a réclamés pour vous passer au crible comme le froment."

Pour la philosophe chrétienne S. Weil: la construction sociale, le "collectif" est le domaine est le domaine exclusif du prince de ce monde. "Le collectif est l'objet de toute idolâtrie, c'est lui qui nous enchaîne à la terre. L'avarice: l'or est du social. L'ambition: le pouvoir est du social. La science, l'art aussi. L'Amour seul fait exception".... Ainsi, cette relation individuelle au Père et au Fils que propose Jésus à ses disciples, n'appartient qu'à l'esprit en particulier. Nulle foule ne conçoit cette relation. La relation personnelle échappe à la foule, au social, au collectif. Si le Christ a déjà vaincu le monde, c'est par sa relation au Père et à l'Esprit. De la même manière, les disciples seront envoyés dans le monde, afin de vaincre l'esprit de ce monde par l'Amour.

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La Paix qui met en mouvement

Message non lu par boisvert » mar. 22 avr. 2008, 15:01

Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean 14,27-31.

C'est la paix que je vous laisse, c'est ma paix que je vous donne ; ce n'est pas à la manière du monde que je vous la donne. Ne soyez donc pas bouleversés et effrayés.
Vous avez entendu ce que je vous ai dit : Je m'en vais, et je reviens vers vous. Si vous m'aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père, car le Père est plus grand que moi.
Je vous ai dit toutes ces choses maintenant, avant qu'elles n'arrivent ; ainsi, lorsqu'elles arriveront, vous croirez.
Désormais, je ne parlerai plus beaucoup avec vous, car le prince du monde va venir. Certes, il n'y a rien en moi qui puisse lui donner prise,
mais il faut que le monde sache que j'aime mon Père, et que je fais tout ce que mon Père m'a commandé.Levez-vous, partons d'ici.

Parce qu'ils sont obéissants, ils vont donc se lever et quitter cet endroit où ils ont été bouleversés et effrayés tout à la fois, mais où ils ont également reçu un gage de Paix.

Alors, cette façon de parler, de dire: "Levez-vous, partons d'ici", me fournit une précieuse indication au sujet des émotions et des craintes que j'éprouve parfois - du fait des événements que je vis (et ceux que nous vivons tous en 2008). C'est simple: dans la Paix reçue du Seigneur, je me lève, c'est-à-dire que je me redresse de la position de la proie apeurée... et je me mets en marche.

Je sais très bien que ce qui vaut pour le corps, le vaut aussi pour l'esprit. Tels que Jésus voit ses disciples, dans l'état émotionnel où ils sont, se lever et marcher ne peut leur faire que du bien. Au physique et au mental.

Oui, le prince du monde va venir. Certes, il n'y a rien en Jésus qui puisse lui donner prise, mais il faut que le monde sache que le Fils aime le Père, et qu'Il fait tout ce que le Père Lui a commandé.

Moi non plus, comme les disciples, je ne comprends pas tout à fait ce que dit le maître, même si je pressens les souffrances de la Croix, par lesquelles le monde saura que le prince de ce monde, ne l'emporte pas. Face à l'Amour insondable qui lie le Fils au Père, Satan ne peut rien. Le Christ va donc donner sa vie librement, puisqu'Il a reçu le pouvoir de la donner et de la reprendre - et c'est même le commandement (*)qu'Il a reçu de Lui.

Je ne sais pas ce que cela signifie pour moi, mais j'ai mes muscles tendus, et je suis prêt à avancer. Depuis le décès de mon père, j'ai bien vu la majeure partie de mes anciennes relations se détourner de moi lorsque je leur propose de renouer des liens. Tout ce dernier dimanche y a passé: ils se sont efforcés de me parler de manière raisonnable afin que je sois raisonnable. Mais ce que j'ai reçu dans la mort de mon papa Gabriel, le 9 avril, c'est une force pour changer ma vie. Et je vais la changer, et la changer dans la Paix que je reçois du Sauveur.

Mais si j'étais resté assis à contempler dans le vide tout ce que l'hôpital avait de morbide, j'aurais simplement montré à tous que ma foi était trop petite - mais Dieu soit loué, il n'en a pas été ainsi: après les funérailles, les larmes ont cessé.

(*) Jn, 10, 18 (Ma vie), personne n'a pu me l'enlever : je la donne de moi-même. J'ai le pouvoir de la donner, et le pouvoir de la reprendre : voilà le commandement que j'ai reçu de mon Père. »

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Le peu de temps de souffrance...

Message non lu par boisvert » ven. 25 avr. 2008, 16:20

Première lettre de saint Pierre Apôtre (1P 5, 5b-14)

De même, vous les jeunes gens, soyez soumis aux plus anciens. Et tous, comme on met un vêtement de travail, revêtez l'humilité dans vos rapports les uns avec les autres. En effet Dieu s'oppose aux orgueilleux, aux humbles il accorde sa grâce.
Tenez-vous donc humblement sous la main puissante de Dieu, pour qu'il vous élève quand le jugement viendra.
Déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, puisqu'il s'occupe de vous.
Soyez sobres, soyez vigilants : votre adversaire, le démon, comme un lion qui rugit, va et vient, à la recherche de sa proie.
Résistez-lui avec la force de la foi, car vous savez que tous vos frères, de par le monde, sont en butte aux mêmes souffrances.
Dieu, qui donne toute grâce, lui qui vous a appelés dans le Christ à sa gloire éternelle, vous rétablira, après que vous aurez souffert un peu de temps ; il vous affermira, vous fortifiera, vous rendra inébranlables.
A lui la puissance pour tous les siècles. Amen.


Quelle belle épître ! Dans la cohérence du langage, avec douceur et force, je trouve dans cette épître de Pierre la même "aimable puissance" d'exhortation qu'ont les écrits de Paul. "Après que vous aurez souffert un peu de temps... Dieu vous affermira, vous fortifiera, vous rendra inébranlables". Comment pourrais-je ne pas frémir à la pensée que c'est au temps que je vis que s'applique cette parole ?

Et non seulement moi, mais pour les époux et parents Sylvie et Michel, de nouveau séparés pour trois mois; pour ma voisine Laurence qui lutte pour surmonter la dislocation violente de son mariage; pour Pierre, dont l'épouse est en soins intensifs depuis trois mois; pour ma maman, qui doit passer le cap du deuil et que nous confortons comme nous le pouvons; pour José, un habitant de ma rue, veuf et isolé depuis dix ans; et puis pour tous les pauvres gens que je connais, qui ne savent plus faire face aux factures de fin de mois...

Pour tous et toutes, comme pour moi, la tentation de "baisser les bras" rôde à la frontière de la conscience. Oui, c'est bien comme un lion qui rugit, qui va qui vient, à la recherche de sa proie. Quiconque a suivi les documentaires animaliers sait que les fauves s'attaquent en priorité aux membres les plus faibles d'un troupeau. On dirait bien que Satan chasse ainsi à l'aveuglette, aux odeurs des peurs et aux remugles des désirs non purifiés.

C'est dans ce contexte qu'il faut replacer le "peu de temps" de souffrance, qui sert de mesure à la foi. Et quand je pense, oh mon Dieu, que de nos jours tant de jeunes restent complètement à l'écart de tout enseignement spirituel ! Exceptionnellement aujourd'hui, je voudrais citer le témoignage qui suit, car je viens à nouveau de voir passer un groupe de jeunes gens tout de noir vêtus, portant des croix métalliques inversées... voici le témoignage de cet ancien sataniste converti:
Je m'appelle Frédéric, je suis serviteur de Dieu depuis 10 ans. Je vais vous expliquer mon parcours : je suis né dans une famille déjà pas mal disloquée et mes parents divorcent dans les années 70.
De ce fait, je suis élevé par mes grands parents. Mon enfance est bercée par les récits de guerre que mes grands parents ont subi. Mon père, adorateur de l'ésotérisme, avait un penchant pour tout ce qui avait trait à la magie noire, et moi la dedans j'étais hors sujet, ce n'est que plus tard que je suis devenu rebelle à la société...
J'en voulais à tout le monde, personne ne pouvait me comprendre, mon père ignorait les blessures qu'il m'infligeait chaque fois que l'on se voyait, et j'ai grandi dans la haine, sans aucune pitié pour les autres.
Je désirais la mort de tous et j'ai sombré dans le satanisme, à l'âge de 17ans. J'étais devenu maître de cérémonie, satan m'avait donné des pouvoirs énormes mais cela au détriment de toute ma famille, de mes amis, de tous ceux qui m'entouraient. Je faisais des pèlerinages dans un cimetière connu de Paris ou nous allions nous prosterner devant la tombe d'un grand prêtre sataniste, habillés en noir.
J'écoutais de la new wave, black sabbat, new order, et bien d'autres... je me maquillais en noir les yeux, j'avais les cheveux teints en noir et du vernis noir aux ongles, un peu genre Robert Smith le chanteur de "Cure".

Et puis une nuit j'ai fait un rêve... Dans ce rêve, je me retrouvais dans un tribunal et je voyais face à moi des gens qui me regardaient sans rien dire et j'entendais une voix qui me disait : "je ne t'ai pas destiné a faire ça, tu dois choisir : soit tu retournes d'où tu viens ou sinon regarde"...
Et là je vois un grand escalier qui était près de moi et tout en haut il y avait comme une lumière, je commençais à monter et plus je montais plus la lumière reculait, et je me suis dit "quand vais je atteindre cette lumière ?" et là je me réveille.
Là je n'étais plus le même, mon lit était trempé comme si on avait jeté des seaux d'eau et là ma vie a basculé...

J'ai perdu tout ce que je possédais : mes amis, mon travail, mon appartement, je me suis retrouvé SDF pendant quelques mois et un jour un homme que je connaissais m'a pris chez lui et m'a redonné une dignité. Puis ce fut le grand départ pour la légion étrangère ou j'ai passé 17 ans et demi jusqu'au jour où Dieu m'a appelé dans cette chambre de légionnaire ou je dormais. C'est ainsi qu'après je suis parti en retraite, pour servir Dieu pleinement et aujourd'hui je passe du temps auprès des jeunes qui sont en recherche.
Je vais même les chercher et je leur enseigne la Parole de Dieu et vous savez quoi : ils viennent et me demandent comment faire pour s'en sortir !

Dites vous que quelle que soit votre situation, vous avez été abandonné, rejeté, dépouillé, la risée de tous? dites vous que Dieu vous aime et vous tend les mains...
qu'allez vous faire ??? car ton salut est maintenant, ne dis pas en ton cœur "je verrai demain" car de quoi est fait demain???

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26/4/2008 - La haine du monde

Message non lu par boisvert » sam. 26 avr. 2008, 11:35

Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean 15,18-21.

Si le monde a de la haine contre vous, sachez qu'il en a eu d'abord contre moi.
Si vous apparteniez au monde, le monde vous aimerait, car vous seriez à lui. Mais vous n'appartenez pas au monde, puisque je vous ai choisis en vous prenant dans le monde ; voilà pourquoi le monde a de la haine contre vous.
Rappelez-vous la parole que je vous ai dite : Le serviteur n'est pas plus grand que son maître. Si l'on m'a persécuté, on vous persécutera, vous aussi. Si l'on a observé ma parole, on observera aussi la vôtre.
Les gens vous traiteront ainsi à cause de moi, parce qu'ils ne connaissent pas celui qui m'a envoyé.

Lorsque j'étais plus jeune, j'avais interprété très radicalement et avec trop de restriction la fameuse Parole que Jésus avait lancée à propos de l'impôt. Il avait demandé de qui est l'effigie de la pièce de monnaie. "De César", lui avait-on répondu. Et Il avait rétorqué: "Alors, rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu". Dans cette tirade, il n'y avait pas seulement un appel à renoncer à l'idolâtrie de l'argent, mais aussi, à l'égard des pouvoirs de ce monde: il faut s'en démarquer.

Ce que j'ai réalisé en mûrissant, c'est d'une part que le Seigneur ne s'adresse jamais qu'aux individus en particulier, Il ne cherche jamais à obtenir l'adhésion d'une foule, mais celle du cœur de chacun. Et d'autre part, qu'il ne prend position ni en faveur des riches, ni en faveur des pauvres : mais que riche ou pauvre, il convient que chacun s'en remette à Dieu.

C'est cela qui place le chrétien en opposition constante à l'égard du monde, de l'organisation sociale, des lois édictées dans la cité, de l'économie, etc. Non pas que les chrétiens soient engagés par la foi à lutter contre le monde, mais c'est en fait le contraire: le monde se retrouve en opposition constante avec le chrétien, simplement parce que celui-ci "n'entre pas dans le jeu" du monde, il n'entre pas dans un cadre précis, il ne se comporte pas selon les mœurs du temps... mais il se réfère en priorité aux commandements reçus, qui ont toujours la primauté. C'est même la raison pour laquelle il "n'appartient pas" au monde. D'où cette haine du monde que nous supportons tous d'une façon ou d'une autre.

Simple exemple: le fait d'avoir entretenu un contact avec un SDF m'a valu quelques ennuis lorsque j'ai présenté une demande pour garder le contact avec lui durant une peine emprisonnement (qu'il subit des suite d'une bagarre entre sans abris.) Le point de vue du monde, c'est tout simplement qu'un commerçant, s'il est honnête, n'a aucun contact à entretenir avec ces "rebuts de la société". J'ai aussitôt dû soumettre un certificat de bonne vie et mœurs.
De même, lorsqu'un chrétien se propose de rendre visite à des malades isolés dans les hôpitaux, qui ne sont pas de sa famille ni de sa religion, il doit montrer "patte blanche" et justifier sa démarche - ce n'est pas si simple qu'on croit de pratiquer la charité !

Pour le reste, si, après avoir rendu de multiples services gratuits à beaucoup de personnes qui vous congratulent, vous vous mettez à dire: "Ce n'est rien, ce que j'ai fait pour vous, c'est le Seigneur qui m'a permis de le faire", alors là, vous verrez comme l'on commencera à vous tenir à l'écart ! Une personne m'a dit un jour: "Je te croyais mon meilleur ami, mais quand tu m'a parlé de Jésus, c'est comme si tu m'avais trahi, parce que tu n'as rien fait par amitié pour moi" - et que répondre ?

DavidB
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Re: 26/4/2008 - La haine du monde

Message non lu par DavidB » sam. 26 avr. 2008, 16:39

boisvert a écrit : Une personne m'a dit un jour: "Je te croyais mon meilleur ami, mais quand tu m'a parlé de Jésus, c'est comme si tu m'avais trahi, parce que tu n'as rien fait par amitié pour moi" - et que répondre ?
Bien, c'est certainement délicat, mais de dire qu'il semble que dans l'expérience, nous ayons tout reçu de Jésus suggère que nous partageons les bénédictions reçues du Seigneur... Cela dépend de comment vous lui avez parlé de Jésus... Avez-vous dit : "Je l'ai fait pour Jésus."? Alors vous auriez menti, car c'est Jésus qui fait tout pour nous et à travers nous dans l'Esprit Saint. Avez-vous dit : "Jésus m'a permis de le faire."? Alors ne vous êtes-vous pas encore un peu regardé vous-mêmes? Jésus a permis de... mais vous a permis... comme si votre volonté était première... Je suggère dans ces cas : "Jésus m'a donné tout ce dont j'avais besoin, je ne fais que partager ce qu'on m'a donné gratuitement"... Alors aucune "hypocrisie" ou "narcissisme" ne peut-être interprétée ou suggérée. Je ne dis pas que vous étiez hypocrite ou narcissique, mais certaine formulation peuvent laisser entendre cela et ce fut peut-être le cas de votre ami.

Peut-être la personne s'est senti trahie parce que pour elle, vous avez fait cela pour vos mérites personnels et vous accumuler "un trésor dans le ciel"... en ce cas sa réaction aurait été juste. Peut-être la personne l'a interprétée comme quoi Jésus vous avait permis de jouer les "sauveurs" avec elle... dans ce cas, sa réaction aurait été juste. - Mais, je parle de son interprétation et non pas de votre coeur, car lui, il n'appartient qu'au Seigneur de le juger, mais peut-être son interprétation était-elle erronée, dès lors, vous aviez le devoir de la corriger, mais peut-être avez-vous manqué d'inspiration surpris par cette réaction somme toute étonnante... Quoiqu'il en soi, cette personne ne pouvait savoir ce dont elle parlait en vérité... Dans ce cas, le pardon pour être incompris et l'offrande de l'insulte pour leur justification dans le Christ, comme Jésus face aux bourreaux ou Étienne face à ceux qui le lapidaient, me semble être ce qui est juste.

C'Est vraiment triste que vous ayez eu à subir un telle injure du point de vue du monde, mais si votre conscience était juste, il ne sert à rien de s'en laissé déranger outre mesure.


David
Dernière modification par DavidB le lun. 28 avr. 2008, 19:03, modifié 1 fois.
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Re: 26/4/2008 - La haine du monde

Message non lu par boisvert » lun. 28 avr. 2008, 18:25

Bonjour David,

Je dois dire que je ne me souviens pas vraiment des mots exacts que j'avais employés, mais par contre, de mon état d'émotion. En fait, cette personne, dont le corps a été retrouvé sans vie dans un immeuble abandonné de la capitale, avait beaucoup lutté jusque là contre sa toxicomanie. Avec l'aide d'un assistant social, et d'un groupement spécialisé dans les problèmes de délinquance des adolescents (Sabrina est décédée avant 22 ans), nous avions pu la convaincre de partir comme fille au pair chez un médecin, lui aussi spécialisé dans le même domaine. Elle avait pratiquement réussi une année de désintoxication lorsqu'elle revenue.

Bref, je l'avais perdue de vue lorsqu'un soir, comme j'attendais quelqu'un à la descente d'un train, je l'ai reconnue au milieu d'un groupe de jeunes prostituées. Elle avait rechuté, et cette fois, elle ne luttais plus. Comme ce souvenir est pénible ! Mais pour en revenir au fait, je me suis dit: "Il faut que je lui parle de Jésus. C'est maintenant ou jamais." - Et c'était bien cela, car je ne l'ai plus revue ensuite, jusqu'à ce qu'un membre de sa famille, près de trois ans plus tard, m'apprenne les circonstances de sa mort. Je me souviens que par trois fois, au cours des années précédentes, j'avais commencé à témoigner , mais Sabrina m'avait toujours interrompu dans son patois local - qui me faisait toujours rire: "Encore un de ces machins sur les états d'âme - t'es triste ou quoi ?" Et voilà...

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Re: 26/4/2008 - La haine du monde

Message non lu par DavidB » lun. 28 avr. 2008, 19:00

je voudrais bien, mais il me semble que rien ne s'ajoute. Était-ce la haine du monde? Sabrina n'a pas voulu entendre parler de Jésus. peut-être l'a-t-elle reconnu à sa mort? Je partage la peine que ça a dû vous faire. Vous accompagnez toujours des personnes en difficulté?
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29/4/2008 - La veille

Message non lu par boisvert » mar. 29 avr. 2008, 11:48

Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 25,1-13.

« Alors, le Royaume des cieux sera comparable à dix jeunes filles invitées à des noces, qui prirent leur lampe et s'en allèrent à la rencontre de l'époux.
Cinq d'entre elles étaient insensées, et cinq étaient prévoyantes :
les insensées avaient pris leur lampe sans emporter d'huile,
tandis que les prévoyantes avaient pris, avec leur lampe, de l'huile en réserve.
Comme l'époux tardait, elles s'assoupirent toutes et s'endormirent.
Au milieu de la nuit, un cri se fit entendre : 'Voici l'époux ! Sortez à sa rencontre.'
Alors toutes ces jeunes filles se réveillèrent et préparèrent leur lampe.
Les insensées demandèrent aux prévoyantes : 'Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s'éteignent.'
Les prévoyantes leur répondirent : 'Jamais cela ne suffira pour nous et pour vous ; allez plutôt vous en procurer chez les marchands.'
Pendant qu'elles allaient en acheter, l'époux arriva. Celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces et l'on ferma la porte.
Plus tard, les autres jeunes filles arrivent à leur tour et disent : 'Seigneur, Seigneur, ouvre-nous !'
Il leur répondit : 'Amen, je vous le dis : je ne vous connais pas.'
Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l'heure.

Les insensées ont pris leur lampe sans emporter d'huile; les prévoyantes ont pris une réserve d'huile. C'est un peu comme si avant de partir en voyage, je n'aurais pas vérifier l'eau de ma batterie. Ou bien en partant camper, je n'aurais pas remplacé les piles de ma lampe de poche. Ou encore, c'est l'aviateur qui décollerait sans vérifier s'il a fait le plein d'essence. Bref, dans ce passage, le caractère "insensé" d'une partie des invitées est tout à fait évident - et leur nombre est impressionnant : c'est la moitié d'entre elles !

Il me faut bien conclure que la moitié du peuple chrétien est probablement en train de dormir en attendant le retour en gloire du Christ, tandis que l'autre moitié fait ce qu'Il a demandé. C'est à dire de veiller: "Veillez, car vous ne savez ni le jour ni l'heure".

Or, le Christ appelle et continue d'appeler. Il y a de nombreuses conversions, mais je n'ai encore jamais vu, apposé, à la porte d'une église ou sur la carte de visite d'un prêtre: "ICI ON ACCUEILLE LES CONVERTIS". Comme c'est étrange: une grande partie des églises instituées a cessé de veiller et semble s'endormir, tandis que les "messagers des derniers temps" se multiplient (entraînant parfois les fidèles dans des formes "apeurées" de la foi), tandis que les églises plus petites, aux dénominations "œcuméniques" sont devenues très actives, et que, plus que jamais sans doute, on manque d'exorcistes (ce sujet est souvent tabou, alors que parmi la jeunesse, les "adeptes de Satan" s'engagent dans des sortes de confréries assez dangereuses en bout de course). Bref, pourquoi toutes ces frilosités, pourquoi des hommes de trente à cinquante ans frappent-ils à la porte des séminaires, et se retrouvent aussi vite renvoyés à leurs chères occupations ?

Il reste que chacun d'entre nous est appelé à veiller, c'est-à-dire à garder activement les commandements de Jésus - et cela n'a rien de rébarbatif : n'est-ce pas à une noce que nous avons été invités ? Si une noce n'est pas joyeuse, alors quelle tristesse !

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Foi, dispersion, solitude, détresse, confiance et victoire..

Message non lu par boisvert » lun. 05 mai 2008, 17:44

Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean (Jn 16, 29-33)

16
31 Jésus leur répondit : « C'est maintenant que vous croyez !
32 L'heure vient - et même elle est venue - où vous serez dispersés chacun de son côté, et vous me laisserez seul ; pourtant je ne suis pas seul, puisque le Père est avec moi.
33 Je vous ai dit tout cela pour que vous trouviez en moi la paix. Dans le monde, vous trouverez la détresse, mais ayez confiance : moi, je suis vainqueur du monde. »

Le moment où Jésus va être abaissé jusqu'à devenir comme le décrit Isaïe :"Et moi je suis un ver, pas un homme", c'est à ce moment que les disciples finissent par voir Dieu en lui. Et c'est au même moment, une heure qui vient mais qui est déjà venue, où pourtant ils vont le laissez seul et où ils se disperseront... Comment comprendre cela ?

Pour moi, on dirait qu'il y a et qu'il y aura toujours des rendez-vous manqués, et cela jusqu'à la rencontre finale, définitive. Sans doute, est-ce dû à notre nature changeante et à ce désir de "LA" rencontre, qui ne peut grandir que dans l'absence, dans le manque, dans la pauvreté. Oh, c'est bien à moi de le dire, puisque je suis si souvent un pécheur-par-distraction, moi qui ai prié un jour en disant: "Seigneur, un jour vient bientôt où je ne cesserai de te prier, jusqu'à ce que je Te retrouve". Et il y a eu des périodes de ma vie où des journées entières semblaient englouties dans la prière, tandis que d'autres - comme ces derniers jours, où la prière semble me fuir, et Jésus paraît plus loin que jamais.

Alors, il faut franchir un nouveau pas, s'abandonner plus encore et dans la détresse même, trouver la confiance. Oui, Tu es vainqueur du monde, et même si mon esprit vagabonde, quand bien même mon cœur me semble vide, j'ai confiance, O Jésus, que Tu nous rassemblera tous et toutes bientôt.

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