Le cri de Marie-Madeleine

[etienne lorant]

Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean 20,1.11-18.

Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin, alors qu'il fait encore sombre. Elle voit que la pierre a été enlevée du tombeau. Marie Madeleine restait là dehors, à pleurer devant le tombeau. Elle se penche vers l'intérieur, tout en larmes, et, à l'endroit où le corps de Jésus avait été déposé, elle aperçoit deux anges vêtus de blanc, assis l'un à la tête et l'autre aux pieds.
Ils lui demandent : « Femme, pourquoi pleures-tu ? » Elle leur répond : « On a enlevé le Seigneur mon Maître, et je ne sais pas où on l'a mis. » Tout en disant cela, elle se retourne et aperçoit Jésus qui était là, mais elle ne savait pas que c'était Jésus. Jésus lui demande : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » Le prenant pour le gardien, elle lui répond : « Si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis, et moi, j'irai le reprendre. »
Jésus lui dit alors : « Marie ! » Elle se tourne vers lui et lui dit : « Rabbouni ! » ce qui veut dire : « Maître » dans la langue des Juifs. Jésus reprend : « Cesse de me tenir, je ne suis pas encore monté vers le Père. Va plutôt trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. »
Marie Madeleine s'en va donc annoncer aux disciples : « J'ai vu le Seigneur, et voilà ce qu'il m'a dit. »

Dans ce passage, les deux fois où Marie-Madeleine prononce le nom de Jésus, c'est, d'abord en le désignant avec déférence comme étant "Le Seigneur mon maître". C'est le titre qu'elle Lui donne devant les deux anges et, selon toute vraisemblance, le titre qu'elle donnerait à Jésus devant n'importe quel inconnu . Ce que je veux dire, c'est qu'elle contrôle ce qu'elle dit comme le ferait n'importe qui d'entre nous.

Mais ensuite, sous le coup de l'émotion, de L'avoir reconnu, pense-t-on (comme le présuppose un certain Dan Brown dans le Da Vinci Code) qu'elle l'appellerait d'un ton plus affectueux... en lui donnant du "Mon amour !",
par exemple?... Pas du tout: le terme qui sort de sa bouche d'un seul coup, à l'improviste, toute garde et toute précaution abandonnées, c'est encore : Rabbouni, maître!

Et comme je ne peux pas suspecter l'apôtre Jean de mentir, c'est donc Dan Brown le menteur, et son bouquin a valsé aussitôt dans les oubliettes de la littérature (avec de nombreux autres avant lui).

Jésus a poussé la miséricorde jusqu'à dire que celui qui dira une parole contre le Fils de l'homme, cela lui sera pardonné - mais pas le péché contre l'Esprit. Néanmoins, la marge semble me semble très réduite dans ce cas précis. Il est bon de prier pour les auteurs de livres à caractère blasphématoire, car combien de fois n'ai-je pas entendu des personnes se justifier en disant: "C'est vrai, je l'ai lu dans un livre !" (Car beaucoup de gens simples, mais qui ont appris à lire et à écrire et accordent énormément d'importance à l'écrit, ne soupçonnent pas qu'un auteur puisse être un menteur.)

Malheureux donc celui qui par ses écrits ou ses dires entraînera ses frères dans l'erreur et dans la chute !

[Anne]

Je ne peux m'empêcher d'intervenir...

Tout simplement que la lecture du Da Vinci Code a été pour moi une révélation! Frappante!

En effet, devant toutes les affirmations "avérées" contenues dans le livre, sous le coup du choc, j'ai été forcée de "revisiter" ma foi...

En faisant des recherches pour confirmer ou infirmer (à partir d'auteurs plus crédibles, il va sans dire) les "vérités" mentionnées dans le livre de Brown, ma spiritualité a grandi et s'est affirmée! Qui l'eut cru??!!!

Ça ne devait pas être son but... Il serait sans doute déçu dans mon cas...

J'ignore si ce bon vieux Dan a eu cet effet sur d'autres catholiques à la foi un peu tiède, mais dans mon cas, ça été salutaire!

J'avoue que je me suis procuré une très belle édition du Code... Avec photos et tout le tralala: je la conserve précieusement .

Mais je ne suis pas allée voir le film, me disant que j'avais déjà assez contribué au pécule de ce triste sieur qui, malheureusement, induit bien des gens en erreur et les détourne d'un grand trésor, les laissant suffisamment désemparés pour devenir des proies faciles...

[etienne lorant]

Bonjour Anne,

Je comprends que le livre de Dan Brown ait conduit beaucoup de personnes à revisiter leur propre foi et de manière positive. Cela me rappelle le jour où je suis me brisé un orteil dans un escalier, ce qui m'a obligé de rester immobile pendant des semaines... et m'a épargné de commettre une grosse bêtise ! Ce n'est pas la même chose, mais c'est dans le même ordre d'idée: tout concourt au bien à celui qui croit.