Liturgie du jour avec Etienne Lorant (2017-2018)

« Mon âme aspire vers toi pendant la nuit, mon esprit te cherche dès le matin. » (Is 26.9)
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etienne lorant
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Bienheureux les miséricordieux

Message non lu par etienne lorant » jeu. 14 juin 2018, 16:15

Premier livre des Rois 18,41-46.
En ces jours-là, le prophète Élie dit au roi Acab : « Monte, tu peux maintenant manger et boire, car j’entends le grondement de la pluie. » Acab monta pour aller manger et boire. Élie, de son côté, monta sur le sommet du Carmel, il se courba vers la terre et mit son visage entre ses genoux. Il dit à son serviteur: « Monte, et regarde du côté de la mer.» Le serviteur monta, regarda et dit: «Il n’y a rien.» Sept fois de suite, Élie lui dit : «Retourne. »  La septième fois, le serviteur annonça: « Voilà un nuage qui monte de la mer, gros comme le poing.» Alors Élie dit au serviteur: « Va dire au roi Acab: “Attelle ton char et descends de la montagne, avant d’être arrêté par la pluie.” » Peu à peu, le ciel s’obscurcit de nuages, poussés par le vent, et il tomba une grosse pluie. Acab monta sur son char et partit pour la ville de Yizréel. La main du Seigneur s’empara du prophète; Élie retroussa son vêtement et courut en avant d’Acab jusqu’à l’entrée de la ville de Yizréel.

Psaume 65(64),10abcd.10e-11.12-13.
Tu visites la terre et tu l'abreuves,
tu la combles de richesses ;
les ruisseaux de Dieu regorgent d'eau :
tu prépares les moissons.

Ainsi, tu prépares la terre,
tu arroses les sillons ;
tu aplanis le sol, tu le détrempes sous les pluies,
tu bénis les semailles.

Tu couronnes une année de bienfaits ;
sur ton passage, ruisselle l'abondance.
Au désert, les pâturages ruissellent,
les collines débordent d'allégresse.


Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 5,20-26.
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples: « Je vous le dis: Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux. Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens  ‘Tu ne commettras pas de meurtre’, et si quelqu'un commet un meurtre, il devra passer en jugement. Moi je je dis: Tout homme qui se met en colère contre son frère devra passer en jugement. Si quelqu’un insulte son frère, il devra passer devant le tribunal. Si quelqu’un le traite de fou, il sera passible de la géhenne de feu. Donc, lorsque tu vas présenter ton offrande à l’autel, si, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande, là, devant l’autel, va d’abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande. Mets-toi vite d’accord avec ton adversaire pendant que tu es en chemin avec lui, pour éviter que ton adversaire ne te livre au juge, le juge au garde, et qu’on ne te jette en prison. Amen, je te le dis : tu n’en sortiras pas avant d’avoir payé jusqu’au dernier sou. »


Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

C'est de la miséricorde dont il est question aujourd'hui. Le choix de la liturgie, dans la première lecture, manifeste la miséricorde divine par le don de l'eau, sans laquelle le monde serait totalement desséché et désertique. Sans eau, il n'est pas de vie possible. C'est par le signe d'un petit nuage apparaissant à l'horizon que le prophète reconnait que le Seigneur a pris en pitié le roi Acab. Cette image est importante pour nous tous, car c'est d'abord au travers un tout petit nuage à l'horizon, un point blanc dans l'espace, que le Seigneur vient au secours des hommes aux cœurs serrés et aux âmes assoiffées de vérité et d'un amour qui ne passe pas.

Et de la même façon qu'un minuscule nuage peut annoncer une pluie d'eau douce, claire et rafraîchissante, de même la miséricorde divine dans chacune de nos vies.   Comme cette image est belle, toute remplie de la pitié qui fait fléchir la justice divine en miséricorde divine !

Il y a, aujourd'hui, pour moi-même, un signe de la bienveillance divine sur ma petite vie si souvent soumise à l'angoisse !  Je reconnais reconnais cela pleinement au travers d'une tempête de contrariétés diverses liées à l’obtention d'une pension de retraite.  Sans le secours d'une de mes deux sœurs, j'aurais certainement commis des erreurs dans la démarche de constitution de mon dossier de  pension de retraite -, étant donné une carrière mixte: une partie comme salarié, une seconde comme travailleur indépendant. Sans l’assistance bienveillante et active de mes proches, il est certain que je me serais laisser "broyer" par la toute puissante Administration... Mais voici :mon dossier est pratiquement complet !



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«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Foi d'abandon dans l'amour de Dieu

Message non lu par etienne lorant » ven. 15 juin 2018, 9:16

Premier livre des Rois 19,9a.11-16.
En ces jours-là, lorsque le prophète Élie fut arrivé à l’Horeb, la montagne de Dieu, il entra dans une caverne et Il y passa ,y passa la nuit. Le Seigneur dit: «Sors et tiens-toi sur la montagne devant le Seigneur, car il va passer.» À l’approche du Seigneur, il y eut un ouragan, si fort et si violent qu’il fendait les montagnes et brisait les rochers, mais le Seigneur n’était pas dans l’ouragan; et après l’ouragan, il y eut un tremblement de terre, mais le Seigneur n’était pas dans le tremblement de terre; et après ce tremblement de terre, un feu, mais le Seigneur n’était pas dans ce feu; et après ce feu, le murmure d’une brise légère. Aussitôt qu’il l’entendit, Élie se couvrit le visage avec son manteau, il sortit et se tint à l’entrée de la caverne. Alors il entendit une voix qui disait: « Que fais-tu là, Élie ? » Il répondit : « J’éprouve une ardeur jalouse pour toi, Seigneur, Dieu de l’univers. Les fils d’Israël ont abandonné ton Alliance, renversé tes autels, tué tes prophètes par l’épée ; moi, je suis le seul à être resté et ils cherchent à prendre ma vie. » Le Seigneur lui dit: « Repars vers Damas, par le chemin du désert. Arrivé là, tu consacreras par l’onction Hazaël comme roi de Syrie; puis tu consacreras Jéhu, fils de Namsi, comme roi d’Israël ; et tu consacreras Élisée, fils de Shafath, d’Abel-Mehola, comme prophète pour te succéder.


Psaume 27(26),7-8ab.8c-9abc.13-14.
Écoute, Seigneur, je t'appelle !
Pitié ! Réponds-moi !
Mon cœur m'a redit ta parole :
« Cherchez ma face. »

C'est ta face, Seigneur, que je cherche :
ne me cache pas ta face.
N'écarte pas ton serviteur avec colère :
tu restes mon secours.

Mais, j'en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur
sur la terre des vivants.
« Espère le Seigneur, sois fort et prends courage ;
espère le Seigneur. »

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 5,27-32.
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Vous avez appris qu’il a été dit : ‘Tu ne commettras pas d’adultère’. Eh bien ! moi, je vous dis : Tout homme qui regarde une femme avec convoitise a déjà commis l’adultère avec elle dans son cœur. Si ton œil droit entraîne ta chute, arrache-le et jette-le loin de toi, car mieux vaut pour toi perdre un de tes membres que d’avoir ton corps tout entier jeté dans la géhenne.
Et si ta main droite entraîne ta chute, coupe-la et jette-la loin de toi, car mieux vaut pour toi perdre un de tes membres que d’avoir ton corps tout entier qui s’en aille dans la géhenne. Il a été dit également : ‘Si quelqu’un renvoie sa femme, qu’il lui donne un acte de répudiation’. Eh bien ! moi, je vous dis : Tout homme qui renvoie sa femme, sauf en cas d’union illégitime, la pousse à l’adultère ; et si quelqu’un épouse une femme renvoyée, il est adultère.
»

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

La docilité du prophète nous est donnée en exemple.  Entre Dieu et lui, le lien de la docilité en tout temps est celui qui prévaut quelles que soient les circonstance en tout temps. Quelles que soient les circonstances , la mission qui lui est conférée, l'homme de Dieu n'hésite pas, il ne pose pas de question et il n'est pas inquiet de l'avenir, pour ce qui l'attend là où il est envoyé. Du fait de cette douceur intérieure et de l'abandon continuel de la volonté, des désirs, mais aussi des frayeur, quiconque a rencontré un jour  l'amour dont il est aimé, n'aura de cesse de craindre de le perdre. Or, c'est par le péché que l'on s'éloigne de Dieu, mais c'est encore en aimant qu'on le retrouve...

Ce lien à Dieu, que le péché dégrade, mais que l'aveu restaure, c'est le chemin qu'a pris le prophète et c'est notre chemin de grâce et de la miséricorde.  Nous craignons la maladie, la vieillesse  et la fin de nos vies sur la terre, mais la seule victoire en ce domaine est celui de l'abandon total de soi dans l'amour de Dieu.  En  écoutant cette homélie, je n'ai pu m'empêcher de me souvenir du jour où je me suis retrouvé à l’hôpital après une collision frontale sur la chaussée.  Lorsque l'on se retrouve dans une telle situation, ni la réflexion, ni le souci que l'on se donne, ni la crainte des conséquences ne jouent plus. Mais voici que par un malheur, nous nous retrouvons détachés de notre volonté propre, de nos pensées, de nos jugements - l'avenir ne nous préoccupe plus - on ne peut qu'accepter et s'accepter tel qu'on est. Et c'est ainsi que nous progressons dans la grâce : par l'abandon de nos pensées et une confiance d'abandon que les petits enfants puisent dans le sourire de leur mère.

Tout cela est paradoxal: peut-on souffrir et en retirer quelque chose ?  Oui, bien sûr ! Cela ne se saisit pas dans les premiers moments, mais très vite, si l'on fait abandon de soi aux soins qui nous sont prodigués, on entre dans la vie de la grâce, on ne craint plus rien car on s'abandonne à la sainte espérance - laquelle est un état de grâce.

J'écris cela et c'est ce que les écritures me disent; elles disent que c'est l'abandon de soi qui conduit à la béatitude de l'amour de Dieu, intégral et que l'on ne cesse jamais de redécouvrir avec un grand bonheur.

Bien évidemment, la vie de la grâce n'est plus possible lorsqu'on se vautre dans l'adultère:  si l'on trompe quelqu'un qu'on voit, comment être fidèle à Dieu qu'on ne voit pas ?  !


«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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La foi mûrit dans l'épreuve

Message non lu par etienne lorant » lun. 18 juin 2018, 10:29

Premier livre des Rois 21,1-16.
En ce temps-là, Naboth, de la ville de Yizréel, possédait une vigne à côté du palais d’Acab, roi de Samarie. Acab dit un jour à Naboth: «Cède-moi ta vigne; elle me servira de jardin potager, car elle est juste à côté de ma maison; je te donnerai en échange une vigne meilleure, ou, si tu préfères, je te donnerai l’argent qu’elle vaut.» Naboth répondit à Acab : « Que le Seigneur me préserve de te céder l’héritage de mes pères!» Acab retourna chez lui sombre et irrité, car que Naboth lui avait dit: « Je ne te céderai pas l’héritage de mes pères » Il se coucha sur son lit, tourna son visage vers le mur, et refusa de manger. Sa femme Jézabel vint lui dire: «Pourquoi es-tu !rr!té ? Pourquoi ne veux-tu pas manger ? » Il répondit : « J’ai parlé à Naboth de Yizréel. Je lui ai dit : “Cède-moi ta vigne pour de l’argent, ou si tu préfères, pour une autre vigne en échange.” Mais il a répondu : “Je ne te céderai pas ma vigne !” » Alors sa femme Jézabel lui dit : « Est-ce que tu es le roi d’Israël, oui ou non ? Lève-toi, mange, et retrouve ta bonne humeur : moi, je vais te donner la vigne de Naboth.» Elle écrivit des lettres au nom d’Acab, les scella du sceau royal, et elle les adressa aux anciens et aux notables de la ville où habitait Naboth. Elle avait écrit : « Proclamez un jeûne, et faites comparaître Naboth devant le peuple. Placez en face de lui deux vauriens qui témoigneront contre lui : “Tu as maudit Dieu et le roi !” Ensuite, faites-le sortir de la ville, lapidez-le, et qu’il meure! » Les anciens et les notables qui habitaient la ville de Naboth firent ce que Jézabel avait ordonné dans ses lettres. Ils proclamèrent un jeûne et firent comparaître Naboth devant le peuple. Alors arrivèrent les deux individus qui se placèrent en face de lui et portèrent contre lui ce témoignage: « Naboth a maudit Dieu et le roi. » On fit sortir Naboth de la ville, on le lapida, et il mourut. Puis on envoya dire à Jézabel : « Naboth a été lapidé et il est mort. » Lorsque Jézabel en fut informée, elle dit à Acab : « Va, prends possession de la vigne de ce Naboth qui a refusé de la céder pour de l’argent, car il n’y a plus de Naboth : il est mort. » Quand Acab apprit que Naboth était mort, il se rendit à la vigne de Naboth et en prit possession.

Psaume 5,2-3.5-6ab.6c-7.
Écoute mes paroles, Seigneur,
comprends ma plainte ;
entends ma voix qui t'appelle,
ô mon Roi et mon Dieu !

Tu n'es pas un Dieu ami du mal,
chez toi, le méchant n'est pas reçu.
Non, l'insensé ne tient pas
devant ton regard.

Tu détestes tous les malfaisants,
tu extermines les menteurs ;
l'homme de ruse et de sang,
le Seigneur le hait.


Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 5,38-42.
En ce temps- là, Jésus disait à ses disciples : « Vous avez appris qu’il a été dit : ‘Œil pour œil, et dent pour dent’. Eh bien ! moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre. Et si quelqu’un veut te poursuivre en justice et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau. Et si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui. À qui te demande, donne; à qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos ! »

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris


Aujourd'hui, les textes nous donnent une leçon de prudence. Il est certes possible de résister aux méchants, mais il faut bien examiner dans quelle mesure le fait de résister peut nous causer un dommage encore plus important. Ce n'est pas une question de morale, mais tout simplement: une leçon de sagesse. Cela m'a fait souvenir du temps où l'un de mes concurrents en brocante a cherché à me faire "couler". Lui vendait toutes sortes d'articles que l'on peut trouver dans une maison: depuis les meubles jusqu'aux tapis, depuis la cave jusqu'au grenier.  J'étais spécialisé en articles culturels : livres, bandes dessinées, films, disques, jeux électroniques, documents anciens et autres... Dans mon domaine, je réussissais bien, car je connaissais bien mes articles et je pouvais conseiller ma clientèle sur tel ou tel articles : en matière de lectures, j'étais capables d'orienter les choix de , mes clients.  Je leur demandais quels romans ils avaient appréciés et je parvenais souvent à conseiller tel ou tel auteurs, de telle sorte que l'on vint aussi me demander d'assister des étudiants dans l'analyse littéraire en vue de leurs examens de "fin de cycle".


Était-ce par jalousie ?  En tout cas, il fit en sorte que des policiers vinrent me demander de pouvoir consulter mes bordereaux d'achats. Evidemment, il n'y avait rien à me reprocher: toute ma comptabilité et mes documents administratifs était en ordre.  Mais de ma part, ce fut une grossière erreur de  payer un avocat en vue d'une parution en audience du tribunal. Après trois années d'angoisse, je me suis effectivement retrouvé à l'audience d'un magistrat qui m'a simplement déclaré : "Monsieur, avez-vous reçu reçu un document, une inculpation,  un document, de mise en examen ?" -  Non, bien sûr, mais il est divertissant pour ce tribunal de demander à votre votre avocat comment juger quelqu'un sur lequel ne repose aucune charge, pas la moindre soupçon ?  C'est donc votre avocat que je vais interroger maintenant, au plus grand plaisir de cette Cour ! "


Cependant, c'est au cours de cette épreuve, étalée sur trois années, que je m'étais remis à prier couramment, sans me lasser, en recherchant quelle est la volonté de Dieu sur moi. Pour quiconque lira ceci, je peux désormais conseiller de toujours garder en esprit que les événements pénibles de l'existence, les accidents comme les maladies, les méchancetés subies et jusqu'aux injustes humiliations peuvent nous grandir plutôt que de nous détruire ...


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Niel
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Re: La foi mûrit dans l'épreuve

Message non lu par Niel » mar. 19 juin 2018, 9:26

Cependant, c'est au cours de cette épreuve, étalée sur trois années, que je m'étais remis à prier couramment, sans me lasser, en recherchant quelle est la volonté de Dieu sur moi. Pour quiconque lira ceci, je peux désormais conseiller de toujours garder en esprit que les événements pénibles de l'existence, les accidents comme les maladies, les méchancetés subies et jusqu'aux injustes humiliations peuvent nous grandir plutôt que de nous détruire ...
Je n'ai appris ça que récemment, suite à une épreuve ou je me trouve toujours maintenant. Ça fait exactement 7mois aujourd'hui que j'ai trouvé ce site et me suis tout de suite inscrit pour demander de l'aide.
Mon épreuve m'a emmené à grandir dans ma foi et en ma confiance en Dieu, à prier couramment et constamment. Au début, ça était très dur de ne rien comprendre, mais au fil du temps, et avec la grâce de Dieu, je commence à y voir plus claire; on m'a dit que l'épreuve consiste justement à continuer à croire quand toute notre possibilité est dépassé. C'est là qu'on doit grandir notre foi en Dieu, car rien n'est impossible à Lui. Si nous savons nous tourner totalement vers Lui, Il saura toujours nous faire sortir plus fort et vainqueur de l'épreuve.
Maintenant, j’apprends à vivre au jour le jour, tout en espérant que l'un de ces prochains jours, Dieu me fera moissonner ce que j'ai semé avec larmes, comme Il a promis.
"Alors tous ceux qui se confieront en Toi se rejouiront, ils auront de l'allégresse à toujours, et Tu les protègeras; Tu seras un sujet de joie pour ceux qui aiment Ton Nom."
Psaumes 5,11

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De la Loi du Talion à la misércorde

Message non lu par etienne lorant » mar. 19 juin 2018, 13:16

Premier livre des Rois 21,17-29.
Après la mort de Naboth, la parole du Seigneur fut adressée au prophète Élie de Tishbé : « Lève-toi, va trouver Acab, qui règne sur Israël à Samarie. Il est en ce moment dans la vigne de Naboth, où il s’est rendu pour en prendre possession. Tu lui diras : “Ainsi parle le Seigneur : Tu as commis un meurtre, et maintenant tu prends possession. C’est pourquoi, ainsi parle le Seigneur : À l’endroit même où les chiens ont lapé le sang de Naboth, les chiens laperont ton sang à toi aussi.» Acab dit à Élie: « Tu m’as donc retrouvé, toi, mon ennemi ! » Élie répondit: « Oui, je t’ai retrouvé. Puisque tu t’es déshonoré en faisant ce qui est mal aux yeux du Seigneur, je vais faire venir sur toi le malheur : je supprimerai ta descendance, j’exterminerai tous les mâles de ta maison, esclaves ou hommes libres en Israël. Je ferai à ta maison ce que j’ai fait à celle de Jéroboam, fils de Nebath, et à celle de Baasa, fils d’Ahias, tes prédécesseurs, car tu as provoqué ma colère et fait pécher Israël. Et le Seigneur a encore cette parole contre Jézabel : “Les chiens dévoreront Jézabel sous les murs de la ville de Yizréel !” Celui de la maison d’Acab qui mourra dans la ville sera dévoré par les chiens ; celui qui mourra dans la campagne sera dévoré par les oiseaux du ciel. »  On n’a jamais vu personne se déshonorer comme Acab en faisant comme lui ce qui est mal aux yeux du Seigneur, sous l’influence de Jesabel. Il s’est conduit d’une manière abominable en s’attachant aux idoles, comme faisaient les Amorites que le Seigneur avait chassés devant les Israélites. Quand Acab entendit les paroles prononcées par Élie, il déchira ses habits, se couvrit le corps d’une toile à sac – un vêtement de pénitence  et il jeûnait, il gardait la toile à sac pour dormir, et il marchait lentement. Alors la parole du Seigneur fut adressée à Élie: « Tu vois comment Acab s’est humilié devant moi ! Puisqu’il s’est humilié devant moi, je ne ferai pas venir le malheur de son vivant ; c’est sous le règne de son fils que je ferai venir le malheur sur sa maison. »

Psaume 51(50),3-4.5-6ab.11.16.
Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour,
selon ta grande miséricorde, efface mon péché.
Lave moi tout entier de ma faute,
purifie-moi de mon offense.

Oui, je connais mon péché,
ma faute est toujours devant moi.
Contre toi, et toi seul, j'ai péché,
ce qui est mal à tes yeux, je l'ai fait.

Détourne ta face de mes fautes,
enlève tous mes péchés.
Libère-moi du sang versé, Dieu, mon Dieu sauveur,
et ma langue acclamera ta justice.


Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 5,43-48.
«Vous avez appris qu’il a été dit : ‘Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi’. Eh bien ! moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait. »


Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

L'homme est toujours prompt à estimer, juger, condamner et exécuter. Ayant mis de coté le commandement de l'amour, déclaré utopique, il n'est resté qu'une justice qui ne parvient jamais à réconcilier le criminel et sa victime.  Lorsque des tueurs sadiques ont fini de purger des dizaines d'années d’emprisonnement, vont-ils de nouveau retrouver une place dans la société sans rencontrer de problèmes ?  Bien sûr que non : la tache de l'infamie est à jamais gravée sur leur visage...

Afin d'enrayer un tel processus, il faut que les hommes se convertissent en se rendant compte qu'ils peuvent très bien devenir comme ceux à qui ils ne pardonnent pas.  Ce n'est vraiment pas pour rien que l'on pratique l'humilité ! Et ce n'est pas pour rien que l'Eglise nous engage, en temps et en heure, à procéder à un examen de conscience suivi d'un aveu qui coûte d'autant plus lorsqu’il est parfaitement sincère: ce sacrement, quand bien même il aboutit à une entière absolution, n'a jamais été vécu sans peine. Eh quoi: se "déballonner" devant un inconnu est toujours d'autant plus pénible que l'on cherche à être parfaitement sincère et vrai dans l'aveu...

Cependant, la pratique de de la miséricorde envers autrui, voici qui peut permettre, tout autant, de libérer l'âme en pardonnant à ceux qui à ceux qui nous ont blessés. Car ce pardon présuppose également un grand effort de la conscience sur elle-même. Et le prêtre de conclure: si vous éprouvez n'avoir rien que votre conscience que vous reprocher, c'est que vous n'avez pas non plus besoin de venir à une Eucharistie -ni même de religion...


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L'enlèvement des justes au dernier jour

Message non lu par etienne lorant » mer. 20 juin 2018, 10:58

Deuxième livre des Rois 2,1.6-14.
Voici comment le Seigneur enleva Élie au ciel dans un ouragan. Ce jour-là, Élie et Élisée étaient partis de Guilgal. Arrivés à Jéricho, Élie dit à Élisée : « Arrête-toi ici ; et moi, le Seigneur m’envoie au Jourdain. » Mais Élisée répliqua :  Par le Seigneur qui est vivant, et par ta vie, je ne te quitterai pas. » Ils continuèrent donc tous les deux. Cinquante frères-prophètes, qui les avaient suivis, s’arrêtèrent à distance, pendant que tous deux se tenaient au bord du Jourdain. Élie prit son manteau, le roula et en frappa les eaux, qui s’écartèrent de part et d’autre. Ils traversèrent tous deux à pied sec. Pendant qu’ils passaient, Élie dit à Élisée : « Dis-moi ce que tu veux que je fasse pour toi avant d’être enlevé loin de toi. » Élisée répondit : « Que je reçoive une double part de l’esprit que tu as reçu ! » Élie reprit : « Tu demandes quelque chose de difficile : tu l’obtiendras si tu me vois lorsque je serai enlevé loin de toi. Sinon, tu ne l’obtiendras pas. » Ils étaient en train de marcher tout en parlant lorsqu’un char de feu, avec des chevaux de feu, les sépara. Alors, Élie monta au ciel dans un ouragan. Élisée le vit et se mit à crier : « Mon père !... Mon père !... Char d’Israël et ses cavaliers ! » Puis il cessa de le voir. Il saisit ses vêtements et les déchira en deux. Il ramassa le manteau qu’Élie avait laissé tomber, il revint et s’arrêta sur la rive du Jourdain. Avec le manteau d’Élie, il frappa les eaux, mais elles ne s’écartèrent pas. Élisée dit alors : « Où est donc le Seigneur, le Dieu d’Élie ? » Il frappa encore une fois, les eaux s’écartèrent, et il traversa.

Psaume 31(30),20.21.24.
Qu'ils sont grands, tes bienfaits !
Tu les réserves à ceux qui te craignent.
Tu combles, à la face du monde,
ceux qui ont en toi leur refuge.

Tu les caches au plus secret de ta face,
loin des intrigues des hommes.
Tu leur réserves un lieu sûr,
loin des langues méchantes.

Aimez le Seigneur, vous, ses fidèles :
le Seigneur veille sur les siens ;
mais il rétribue avec rigueur
qui se montre arrogant
.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 6,1-6.16-18.
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ce que vous faites pour devenir des justes, évitez de l’accomplir devant les hommes pour vous faire remarquer. Sinon, il n’y a pas de récompense pour vous auprès de votre Père qui est aux cieux. Ainsi, quand tu fais l’aumône, ne fais pas sonner la trompette devant toi, comme les hypocrites qui se donnent en spectacle dans les synagogues et dans les rues, pour obtenir la gloire qui vient des hommes. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. Mais toi, quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite, afin que ton aumône reste dans le secret; ton Père qui voit dans le secret te le rendra. Et quand vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites : ils aiment à se tenir debout dans les synagogues et aux carrefours pour bien se montrer aux hommes quand ils prient. Amen, je vous le déclare: ceux-là ont reçu leur récompense. Mais toi, quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra. Et quand vous jeûnez, ne prenez pas un air abattu, comme les hypocrites : ils prennent une mine défaite pour bien montrer aux hommes qu’ils jeûnent. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. Mais toi, quand tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage ; ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes, mais seulement de ton Père qui est présent au plus secret ; ton Père qui voit au plus secret te le rendra. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris


Un homme a beau être l'un des plus grands prophètes dans l'histoire universelle, il n'échappera pas à la mort, chariot de feu ou pas... Pour tous les hommes, masculins ou féminin, visionnaires ou pas, le seul fait de songer à ce passage inévitable pousse à baisser la tête comme à l'annonce d'une incontournable calamité. La qualité de notre n'empêche pas la douleur et comme un sentiment d'impossible ... Mais pour ce qui me concerne, je me souviendrai jusqu'à mon dernier jour, du visage paisible, aux formes pleines de son visage : tout comme si, d'un instant à l'autre, il allait ouvrir les yeux et se remettre à parler. Le contraste était vraiment saisissant: nous étions quatre et nous nous sommes étonnés tous en même temps: "C'est incroyable, on dirait vraiment qu'il va se relever et nous parler! Même son médecin nous en fit la remarque.

Avant lui, j'avais bien sûr déjà vu d'autres "masques funéraires", beaucoup d'entre eux étaient très p très paisibles, mais aucun ne m'avait donné cette impression - telle qu'il me fit m'exclamer comme le firent ma mère et mes sœurs : "On dirait vraiment qu'il va se relever d'un instant à l'autre et nous parer !"
Or, trois jours jours auparavant, j'avais usé d'autorité -en plein accord avec les membres de ma famille, j'avais menacé ce médecin pour qu'il mette fin à un acharnement thérapeutique insensé: sondes de gavages dans la bouche descendant jusqu'à l'estomac, les bras grossièrement retenus entravés par des linges des deux côté du lit... ce qui faisait immanquablement songer à une sorte de "crucifixion thérapeutique"!

Deux jours avant son décès, il se pris ses repas assis à une table. Il nous avait parlé en nous disant de ne pas venir trop souvent, car il désirait se "recueillir"...

Je conclus ce souvenir toujours très vifs en moi en citant l’Évangile : "Toi, quand tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage ; ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes, mais seulement de ton Père qui est présent au plus secret ; ton Père qui voit au plus secret te le rendra."


«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Profonde humilité

Message non lu par etienne lorant » jeu. 21 juin 2018, 9:25

Livre de l'Ecclésiastique 48,1-14.
Le prophète Élie surgit comme un feu, sa parole brûlait comme une torche. Il fit venir la famine sur Israël, et, dans son ardeur, les réduisit à un petit nombre. Par la parole du Seigneur, il retint les eaux du ciel, et à trois reprises il en fit descendre le feu. Comme tu étais redoutable, Élie, dans tes prodiges ! Qui pourrait se glorifier d’être ton égal? Toi qui as réveillé un mort et, par la parole du Très-Haut, l’as fait revenir du séjour des morts; toi qui as précipité des rois vers leur perte et jeté à bas de leur lit de glorieux personnages; toi qui as entendu au Sinaï des reproches, au mont Horeb des décrets de châtiment; toi qui as donné l’onction à des rois pour exercer la vengeance et à des prophètes pour prendre ta succession; Toi qui fus enlevé dans un tourbillon de feu par un char aux coursiers de feu; toi qui fus préparé pour la fin des temps, ainsi qu’il est écrit, afin d’apaiser la colère avant qu’elle n’éclate, afin de ramener le cœur des pères vers les fils et de rétablir les tribus de Jacob… heureux ceux qui te verront, heureux ceux qui, dans l’amour, se seront endormis; nous aussi, nous posséderons la vraie vie. Quand Élie fut enveloppé dans le tourbillon, Élisée fut rempli de son esprit, et pendant toute sa vie aucun prince ne l’a intimidé, personne n’a pu le faire fléchir. Rien ne lui résista, et, jusque dans la tombe, son corps manifesta son pouvoir de prophète. Pendant sa vie, il a fait des prodiges; après sa mort, des œuvres merveilleuses.

Psaume 97(96),1-2.3-4.5-6.7.10ab.
Le Seigneur est roi ! Exulte la terre !
Joie pour les îles sans nombre !
Ténèbre et nuée l'entourent,
justice et droit sont l'appui de son trône.

Devant lui s'avance un feu
qui consume alentour ses ennemis.
Quand ses éclairs illuminèrent le monde,
la terre le vit et s'affola.

Les montagnes fondaient comme cire devant le Seigneur,
devant le Maître de toute la terre.
Les cieux ont proclamé sa justice,
et tous les peuples ont vu sa gloire.

Honte aux serviteurs d'idoles qui se vantent de vanités !
À genoux devant lui, tous les dieux !
Haïssez le mal, vous qui aimez le Seigneur,
car il garde la vie de ses fidèles.


Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 6,7-15.
En ce temps-là,  Jésus disait à ses disciples : « Lorsque vous priez, ne rabâchez pas comme les païens : ils s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés. Ne les imitez donc pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant même que vous l’ayez demandé. Vous donc, priez ainsi : Notre Père, qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour. Remets-nous nos dettes, comme nous-mêmes nous remettons leurs dettes à nos débiteurs. Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du Mal. Car, si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi. Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père non plus ne pardonnera pas vos fautes. »

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris


La première lecture fait l'éloge du prophète Elie, de son caractère indomptable et des œuvres accomplies, mais au-delà des prodiges, il faut contempler d'abord la soumission complète du prophète. Il n'est donc guère étonnant de trouver dans l’Évangile le don de la prière du Notre Père. La qualité première du prophète,
c'est son abandon total dans la foi.  Lorsque Jésus accomplit un miracle, c'est en adhésion complète avec le Père et l'Esprit Saint.  Et dans la suite de l'histoire sainte -  c'est-à-dire encore: jusqu'à ce jour, tout e bien qui peut être accompli, n'existerait pas hors de l'amour de Dieu.  Ainsi, nombreux sont les hommes et les femmes qui auront atteint la sainteté sans avoir connu autre chose que ce que leur cœur leur inspirait de faire. Ce n'est pas pour rien que nous fêtons la Toussaint !  N'en doutons pas, il y a parmi nous des saintes et des saints que nous croisons pratiquement sans les voir !  

Et comme le prêtre parlait ainsi, j'ai songé - une fois encore, à cette sacristine, toujours à l'oeuvre par le nettoyage - à l'eau et au savon des lieux de prières en ville. L'Eglise locale ne lui a pas donné un véhicule de fonction, quand bien même elle exerce dans son modeste travail dans le plus vaste diocèse de ce pays...  Nombreux les fidèles qui lui ont souri en lui lançant: "Toujours en mini-vélo, achetez-vous donc un vélo-moteur !" Mais elle ne s'est jamais attardée à la sortie de la messe et rares ceux qui l'auront vu déposer en hiver des victuailles dans une petite chapelle dédiée à la Vierge Marie.  Je l'ai vu faire, mais je ne l'ai pas abordée: ce que cette femme sans âge accomplit aura bien plus grande récompense auprès de Dieu !

Bien sûr, la prière du Notre Père - du moins si elle est dite sans "réserve et nous et  couramment, dans ce qui nous conduit parfois à l'accomplissement de bonnes œuvres.  Les saints et les saintes, nous a encore dit notre prêtre, sont aujourd'hui à l'oeuvre dans nos vies, mais on ne les voit pas du fait de nos cécités spirituelle et du très grand soin que nous portons pour cette personne dans le miroir !!!....



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Puissance dans l'humilité

Message non lu par etienne lorant » ven. 22 juin 2018, 10:20

Deuxième livre des Rois 11,1-4.9-18.20.
En ces jours-là, lorsque Athalie, mère d’Ocozias, apprit que son fils était mort, elle entreprit de faire périr toute la descendance royale. Mais Josabeth, fille du roi Joram et sœur d’Ocozias, prit Joas, un des fils du roi Ocozias, pour le soustraire au massacre. Elle le cacha, lui et sa nourrice, dans une chambre de la maison du Seigneur, pour le dissimuler aux regards d’Athalie; c’est ainsi qu’il évita la mort. Il demeura avec Josabeth pendant six ans, caché dans la maison du Seigneur, tandis qu’Athalie régnait sur le pays. Au bout de sept ans, le prêtre Joad envoya chercher les officiers des mercenaires et des gardes, et les fit venir près de lui dans la maison du Seigneur. Il conclut une alliance avec eux, leur fit prêter serment dans la maison du Seigneur, et leur montra le fils du roi. Les officiers exécutèrent tous les ordres du prêtre Joad. Chacun prit ses hommes, ceux qui entraient en service le jour du sabbat, et ceux qui en sortaient ce jour-là, et tous rejoignirent le prêtre Joad. Celui-ci leur remit les lances et les carquois du roi David, qui étaient conservés dans la maison du Seigneur. Les gardes se postèrent, les armes à la main, devant l’autel, du côté sud et du côté nord de la Maison, afin d’entourer le futur roi. Alors Joad fit avancer le fils du roi, lui remit le diadème et la charte de l’Alliance, et on le fit roi. On lui donna l’onction, on l’acclama en battant des mains et en criant: «Vive le roi ! »
Athalie entendit cette clameur des gardes et du peuple, et elle accourut vers le peuple à la maison du Seigneur. Et voilà ce qu’elle vit : le roi debout sur l’estrade, selon le rituel ; auprès de lui les officiers et les trompettes, et tout le peuple du pays criant sa joie tandis que les trompettes sonnaient. Alors, elle déchira ses vêtements et s’écria : « Trahison ! Trahison ! » Le prêtre Joad donna cet ordre aux officiers : « Faites-la sortir de la Maison, à travers vos rangs. Si quelqu’un veut la suivre, frappez-le par l’épée. » En effet, le prêtre Joad avait interdit de la mettre à mort dans la maison du Seigneur. On mit la main sur elle, et elle arriva au palais par la porte des Chevaux. C’est là qu’elle fut mise à mort. Joad conclut une alliance entre le Seigneur, le roi et le peuple, pour que le peuple soit le peuple du Seigneur ; il conclut l’alliance entre le roi et le peuple. Alors, tous les gens du pays entrèrent dans le temple de Baal et le démolirent. Ils mirent en pièces ses autels et ses statues et, devant les autels, ils tuèrent Matane, prêtre de Baal. Le prêtre Joad posta ensuite des gardes devant la maison du Seigneur. Tous les gens du pays étaient dans la joie, et la ville retrouva le calme. Quant à Athalie, on l’avait mise à mort par l’épée dans la maison du roi
.

Psaume 132(131),11.12.13-14.17-18.
Le Seigneur l'a juré à David,
et jamais il ne reprendra sa parole :
« C'est un homme issu de toi
que je placerai sur ton trône.

« Si tes fils gardent mon alliance,
les volontés que je leur fais connaître,
leurs fils, eux aussi, à tout jamais,
siégeront sur le trône dressé pour toi. »

Car le Seigneur a fait choix de Sion ;
elle est le séjour qu'il désire :
« Voilà mon repos à tout jamais,
c'est le séjour que j'avais désiré. »

« Là, je ferai germer la force de David ;
pour mon messie, j'ai allumé une lampe.
Je vêtirai ses ennemis de honte,
mais, sur lui, la couronne fleurira.
»

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 6,19-23.
Jésus disait à ses disciples: «Ne vous faites pas de trésors sur la terre, là où les mites et les vers les dévorent, où les voleurs percent les murs pour voler. Mais faites-vous des trésors dans le ciel, là où il n’y a pas de mites ni de vers qui dévorent, pas de voleurs qui percent les murs pour voler. Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur. La lampe du corps, c’est l’œil. Donc, si ton œil est limpide, ton corps tout entier sera dans la lumière; mais si ton œil est mauvais, ton corps tout entier sera dans les ténèbres. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, comme elles seront grandes, les ténèbres ! »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Le pouvoir, la quête d'autorités et de richesses, voici ce qui corrompt les âmes comme l'acide ronge les estomacs des gloutons... Lorsque l'on avale son plat sans bien le mâcher, on se remplit l'estomac mais sans rassasier la faim. Tels sont aussi les gloutons de ce monde. Lorsque l'on a déjà beaucoup, que faire d'autre que de vouloir encore ?  Ainsi, de notre temps comme dans l'antiquité, l'homme livré à son seul instinct ne se voit jamais vieillir, il multiplie ses réserves sans même savoir à quoi elles pourraient servir.  

Dans l'ancienne Alliance, les complots de pouvoir étaient tout autant monnaie courante que de nos jours. Et  ne nous imaginons pas que celles et ceux possèdent peu de biens soient se contenteront du peu qu'ils ont - l'avidité habite la pensées des  uns comme des autres. Tout du contraire !  L'homme qui sort du ruisseau n'a de cesse que de qu'il devienne riche au-delà du bon sens.  Il n'en a jamais assez car il lui brûle dans le corps un désir qui ne satisfait jamais... lors la dernièors ère crise financière, les propriétaires de ma petite surface commerciale, on : commenté de retirer leur argent d'une des banques qui semblait les la plus exposée... Et où mettre en sûreté les plus fores coupures ?  Certes pas dans un coffre puisque : "C'est là ou vont les voleurs vont regarder en premier lieu !  Et, de ce fait, où ont-il caché leurs fortes coupures ? Sous leur matelas, bien sûr!" Et n'est-il pas plus étrange qu'ils m'en aient parlé ?!?

Mais bien plus forte et plus durable est la jubilation intérieure dans l'âme des convertis !  En effet, nombre d'entre eux - dont je suis - sur le moment  où les écailles sont tombés de leurs yeux en contemplant  le crucifix offert lors de ma "Confirmation": je suis tombé à genoux et j'ai prié le Seigneur de bien vouloir me laisser "mourir tout de suite" !, afin de garder cette bouleversante allégresse, cette joie "impossible".Quiconque possède cette Joie ne redoute plus la mort... il en a peur, mais il sait où ira son âme. C'est d'elles-mêmes que ces âmes vont jusqu'à désirer le purgatoire -car tout tient dans ce paradoxe !



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Vanité des vanités !

Message non lu par etienne lorant » sam. 23 juin 2018, 10:34

Deuxième livre des Chroniques 24,17-25.
Après la mort de Joad, les princes de Juda vinrent se prosterner devant le roi, et alors le roi les écouta. Les gens abandonnèrent la Maison du Seigneur, Dieu de leurs pères, pour servir les poteaux sacrés et les idoles. À cause de cette infidélité, la colère de Dieu s’abattit sur Juda et sur Jérusalem. Pour les ramener à lui, Dieu envoya chez eux des prophètes. Ceux-ci transmirent le message, mais personne ne les écouta. Dieu revêtit de son esprit Zacharie, le fils du prêtre Joad. Zacharie se présenta devant le peuple et lui dit:  Ainsi parle Dieu : Pourquoi transgressez-vous les commandements du Seigneur ? Cela fera votre malheur : puisque vous avez abandonné le Seigneur, le Seigneur vous abandonne. »  Ils s’ameutèrent alors contre lui et, par commandement du roi, le lapidèrent sur le parvis de la Maison du Seigneur. Le roi Joas, en faisant mourir Zacharie, fils de Joad, oubliait la fidélité que Joad lui avait témoignée. Zacharie s’était écrié en mourant : « Que le Seigneur le voie, et qu’il fasse justice ! » Or, à la fin de l’année, l’armée d’Aram monta contre le roi Joas et arriva en Juda et à Jérusalem. Ses hommes massacrèrent tous les princes du peuple et envoyèrent tout le butin au roi de Damas. L’armée d’Aram ne comptait qu’un petit nombre d’hommes, et pourtant le Seigneur leur livra une armée très importante, parce que les gens de Juda avaient abandonné le Seigneur, Dieu de leurs pères ; et Joas reçut le châtiment qu’il méritait. Lorsque les Araméens partirent, le laissant dans de grandes souffrances, ses serviteurs complotèrent contre lui parce qu’il avait répandu le sang du fils du prêtre Joad, et ils le tuèrent sur son lit. Il mourut, et on l’ensevelit dans la Cité de David, mais non pas dans les tombeaux des rois.

Psaume 89(88),4-5.29-30.31-32.33-34.
« Avec mon élu, j'ai fait une alliance,
j'ai juré à David, mon serviteur :
J'établirai ta dynastie pour toujours,
je te bâtis un trône pour la suite des âges.

Sans fin je lui garderai mon amour,
mon alliance avec lui sera fidèle. »
je fonderai sa dynastie pour toujours,
son trône aussi durable que les cieux. »

« Si ses fils abandonnent ma loi
et ne suivent pas mes volontés,
s'ils osent violer mes préceptes
et ne gardent pas mes commandements,

« je punirai leur faute en les frappant,
et je châtierai leur révolte,
mais sans lui retirer mon amour,
ni démentir ma fidélité. »


Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 6,24-34.
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Nul ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’Argent. C’est pourquoi je vous dis : Ne vous souciez pas, pour votre vie, de ce que vous mangerez, ni, pour votre corps, de quoi vous le vêtirez. La vie ne vaut-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que les vêtements ? Regardez les oiseaux du ciel : ils ne font ni semailles ni moisson, ils n’amassent pas dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Vous-mêmes, ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ?  Qui d’entre vous, en se faisant du souci, peut ajouter une coudée à la longueur de sa vie ? Et au sujet des vêtements, pourquoi se faire tant de souci ? Observez comment poussent les lis des champs : ils ne travaillent pas, ils ne filent pas. Or je vous dis que Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n’était pas habillé comme l’un d’entre eux. Si Dieu donne un tel vêtement à l’herbe des champs, qui est là aujourd’hui, et qui demain sera jetée au feu, ne fera-t-il pas bien davantage pour vous, hommes de peu de foi ?  Ne vous faites donc pas tant de souci ; ne dites pas : “Qu’allons-nous manger ?” ou bien : “Qu’allons-nous boire ?” ou encore : “Avec quoi nous habiller ?” Tout cela, les païens le recherchent. Mais votre Père céleste sait que vous en avez besoin. Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît. Ne vous faites pas de souci pour demain : demain aura souci de lui-même ; à chaque jour suffit sa peine. »

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Les  querelles de pouvoir, telles que les textes de la première lectures, font verser beaucoup de sang, mais laissent finalement très peu de place dans la mémoire des peuples. C'est à ce point vrai que la première guerre mondiale ne fut qu'une sorte de "prélude" à la seconde.  Et l'on notera que l'adage : "Avec de telles armes, la guerre ne sera plus possible" était faux! Et si les armes chimiques ou bactériologiques ne sont que très peu employée, c'est qu'il suffit d'un coup de vent contraire pour qu'une attaque victorieuse se transforme en suicide collectif ! Et cependant, les hommes continuent de chercher un pouvoir qui finit toujours par passer en d'autres mains ...

Les textes de la Liturgie de ce jour illustre parfaitement combien n nos soucis humains et terrestres sont "vanité et poursuite du vent", comme dit l’Ecclésiaste.  Et ce matin, la leçon des lectures de ce jour m'aura fait prendre conscience de la vanité de mes angoisses concernant le montant de ma future pension de retraite.  Je suis tombé en dépression - mais j'aurais dû prévoir que les bouleversements de fin de carrière sont propices à de telles crises de personnalité - n'est-ce pas que, moi aussi, j'ai trop cherché à "anticiper" l'avenir.  Qu'est-ce que l'avenir pour que l'on s'en préoccupe ?  dans

Ce n'est que vanité et poursuite du vent !  Mais à chaque jour suffit sa peine dit le Seigneur dans l’Évangile.  Ne cherchons  pas être heureux demain, soyons heureux aujourd'hui même !  Merci, Seigneur, pour le bon temps qui revient !


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Le salaire des vanités

Message non lu par etienne lorant » jeu. 28 juin 2018, 9:19

Deuxième livre des Rois 24,8-17.

Jékonias avait dix-huit ans lorsqu’il devint roi, et il régna trois mois à Jérusalem. Sa mère s’appelait Nehoushta, fille d’Elnatane ; elle était de Jérusalem. Il fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur, tout comme avait fait son père. En ce temps-là, les troupes de Nabucodonosor, roi de Babylone, montèrent contre Jérusalem, et la ville fut assiégée. Le roi de Babylone vint en personne attaquer la ville que son armée assiégeait. Alors, Jékonias, roi de Juda, avec sa mère, ses serviteurs, ses officiers et ses dignitaires, se rendit au roi de Babylone, qui les fit prisonniers. C’était en la huitième année du règne de Nabucodonosor.

Celui-ci emporta tous les trésors de la maison du Seigneur avec ceux de la maison du roi. Il brisa tous les objets en or que Salomon avait fait faire pour le Temple. Tout cela, le Seigneur l’avait annoncé. Nabucodonosor déporta tout Jérusalem, tous les officiers et tous les vaillants guerriers, soit dix mille hommes, sans compter tous les artisans et forgerons: on ne laissa sur place que la population la plus pauvre. Le roi Jékonias fut déporté à Babylone avec la reine mère, les épouses royales, les dignitaires, l’élite du pays : tous partirent en exil de Jérusalem à Babylone. Tous les soldats, au nombre de sept mille, les artisans et les forgerons au nombre de mille, tous ceux qui pouvaient combattre, furent déportés à Babylone par le roi Nabucodonosor. Celui-ci fit roi, à la place de Jékonias, son oncle Mattanya, dont il changea le nom en celui de Sédécias.


Psaume 79(78),1.2.3.4-5.8.9.
Dieu, les païens ont envahi ton domaine ;
ils ont souillé ton temple sacré
et mis Jérusalem en ruines.

Ils ont livré les cadavres de tes serviteurs
en pâture aux rapaces du ciel
et la chair de tes fidèles, aux bêtes de la terre.

Ils ont versé le sang comme l'eau
aux alentours de Jérusalem :
les morts restaient sans sépulture.

Nous sommes la risée des voisins,
la fable et le jouet de l'entourage.
Combien de temps, Seigneur, durera ta colère
et brûlera le feu de ta jalousie ?

Ne retiens pas contre nous les péchés de nos ancêtres :
que nous vienne bientôt ta tendresse,
car nous sommes à bout de force !

Aide-nous, Dieu notre Sauveur,
pour la gloire de ton nom !
Délivre-nous, efface nos fautes,
pour la cause de ton nom !


Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 7,21-29.
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples :
« Ce n’est pas en me disant : “Seigneur, Seigneur !” qu’on entrera dans le royaume des Cieux, mais c’est en faisant la volonté de mon Père qui est aux cieux. Ce jour-là, beaucoup me diront : “Seigneur, Seigneur, n’est-ce pas en ton nom que nous avons prophétisé, en ton nom que nous avons expulsé les démons, en ton nom que nous avons fait beaucoup de miracles ?” Alors je leur déclarerai : “Je ne vous ai jamais connus. Écartez-vous de moi, vous qui commettez le mal !” Ainsi, celui qui entend les paroles que je dis là et les met en pratique est comparable à un homme prévoyant qui a construit sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, les vents ont soufflé et se sont abattus sur cette maison ; la maison ne s’est pas écroulée, car elle était fondée sur le roc. Et celui qui entend de moi ces paroles sans les mettre en pratique est comparable à un homme insensé qui a construit sa maison sur le sable. La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, les vents ont soufflé, ils sont venus battre cette maison ; la maison s’est écroulée, et son écroulement a été complet. » Lorsque Jésus eut terminé ce discours, les foules restèrent frappées de son enseignement,
car il les enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme leurs scribes.




Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Une fois encore, les juifs vont se retrouvés en exil - et cette fois, ils sont déportés jusqu'à la lointaine Babylone. Peut-on s'imaginer ce que fut cette longue marche ?   Les vieillards et les malades qui tombent et que l'on abandonne sous quelques épaisseurs de terre et de sable et que les vautours et les charognards vont

certainement dépecer ?  Peut-on se représenter les enfants malades que l'on ne peut soigner et eux aussi, devront être abandonnés ?  Et que dire des malheureuses femmes enceintes qui durent accoucher "à la sauvette" entre deux étape ?  Et les vieillards retardataires que'on abandonne en cours de marche car ils ralentissent tout le monde ?  Cet exode n'a d'équivalant dans l'Histoire que la déportation des Juifs au cours de la seconde guerre mondiale.  Certes, il nous est difficile de bien saisir cette destinée du peuple juif au cours des siècles....



Cependant, les malheurs qui ont frappé le peuple élu attendent également les hommes et les femmes qui refuseront de croire, qui rejetteront le Salut proposé à toutes et tous. Il est juste et nécessaire que nous devions supporter des temps de "sécheresse de l'âme" tout en continuant à pratiquer ce que nous avions commencé de pratiquer pratiquer dans la joie.  Il arrive souvent que les humains s'exclament : "Mais qu'est-ce que j'ai pu faire au bon Dieu pour en arriver là ?" Mais la vérité est bien souvent nous avons bâtis sur le sable.  Mais qu'est-ce que cela veut dire ?  En vérité, cela signifie que bien souvent nous avons cru possible  de faire comme ces juifs coupables : nous avons bâti sur le sable de nos vanités, et non dans sur le roc de la fidélité au Seigneur.  Puissions-nous donc demeurer humbles de cœur et recommencer chaque jour à nous convertir par une grande humilité...


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Saints Pierre et saint Paul, Solannité

Message non lu par etienne lorant » ven. 29 juin 2018, 9:07

Livre des Actes des Apôtres 12,1-11.
À cette époque, le roi Hérode Agrippa se saisit de certains membres de l’Église pour les mettre à mal. Il supprima Jacques, frère de Jean, en le faisant décapiter. Voyant que cette mesure plaisait aux Juifs, il décida aussi d’arrêter Pierre. C’était les jours des Pains sans levain. Il le fit appréhender, emprisonner, et placer sous la garde de quatre escouades de quatre soldats; il voulait le faire comparaître devant le peuple après la Pâque. Tandis que Pierre était ainsi détenu dans la prison, l’Église priait Dieu pour lui avec insistance. Hérode allait le faire comparaître. Or, Pierre dormait, cette nuit-là, entre deux soldats; il était attaché avec deux chaînes et des gardes étaient en faction devant la porte de la prison. Et voici que survint l’ange du Seigneur, et une lumière brilla dans la cellule. Il réveilla Pierre en le frappant au côté et dit: «Lève-toi vite.» Les chaînes lui tombèrent des mains. Alors l’ange lui dit : « Mets ta ceinture et chausse tes sandales. » Ce que fit Pierre. L’ange ajouta : « Enveloppe-toi de ton manteau et suis-moi. » Pierre sortit derrière lui, mais il ne savait pas que tout ce qui arrivait grâce à l’ange était bien réel ; il pensait qu’il avait une vision. Passant devant un premier poste de garde, puis devant un second, ils arrivèrent au portail de fer donnant sur la ville. Celui-ci s’ouvrit tout seul devant eux. Une fois dehors, ils s’engagèrent dans une rue, et aussitôt l’ange le quitta. Alors, se reprenant, Pierre dit : « Vraiment, je me rends compte maintenant que le Seigneur a envoyé son ange, et qu’il m’a arraché aux mains d’Hérode et à tout ce qu’attendait le peuple juif. »

Psaume 34(33),2-3.4-5.6-7.8-9.
Je bénirai le Seigneur en tout temps,
sa louange sans cesse à mes lèvres.
Je me glorifierai dans le Seigneur :
que les pauvres m'entendent et soient en fête !

Magnifiez avec moi le Seigneur,
exaltons tous ensemble son nom.
Je cherche le Seigneur, il me répond :
de toutes mes frayeurs, il me délivre.

Qui regarde vers lui resplendira,
sans ombre ni trouble au visage.
Un pauvre crie ; le Seigneur entend :
il le sauve de toutes ses angoisses.

L'ange du Seigneur campe à l'entour
pour libérer ceux qui le craignent.
Goûtez et voyez : le Seigneur est bon !
Heureux qui trouve en lui son refuge !


Deuxième lettre de saint Paul Apôtre à Timothée 4,6-8.16b.17-18.
Bien-aimé, je suis déjà offert en sacrifice, le moment de mon départ est venu.
J’ai mené le bon combat, j’ai achevé ma course, j’ai gardé la foi. Je n’ai plus qu’à recevoir la couronne de la justice : le Seigneur, le juste juge, me la remettra en ce jour-là, et non seulement à moi, mais aussi à tous ceux qui auront désiré avec amour sa Manifestation glorieuse. Τous m’ont abandonné. Le Seigneur, lui, m’a assisté. Il m’a rempli de force pour que, par moi, la proclamation de l’Évangile s’accomplisse jusqu’au bout et que toutes les nations l’entendent. J’ai été arraché à la gueule du lion; le Seigneur m’arrachera encore à tout ce qu’on fait pour me nuire. Il me sauvera et me fera entrer dans son Royaume céleste. À lui la gloire pour les siècles des siècles. Amen.


Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 16,13-19.
En ce temps-là, Jésus, arrivé dans la région de Césarée-de-Philippe, demandait à ses disciples: « Au dire des gens, qui est le Fils de l’homme ? » Ils répondirent : « Pour les uns, Jean le Baptiste ; pour d’autres, Élie ; pour d’autres encore, Jérémie ou l’un des prophètes. » Jésus leur demanda : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Alors Simon-Pierre prit la parole et dit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » Prenant la parole à son tour, Jésus lui dit : « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux. Et moi, je te le déclare: Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. Je te donnerai les clés du royaume des Cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. »


Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Cette question : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? », ce n'est pas seulement  aux premiers disciples, mais c'est aussi à chacun d'entre nous dans sa conscience et dans son cœur.  Si nous  ne savons pas répondre pleinement à la question, c'est que la révélation de Jésus-Christ, fils de Dieu, n'est encore, en nous,  comme en gestation. Mais en vérité, comme dit Jésus, la réponse la plus adéquate à ne nous appartient pas en propre: elle est de l'ordre de la révélation, c'est-à-dire qu'elle continue sans fin de se manifester en chacune et chacun d'entre nous.

Ainsi sont déclarés bienheureux celles et ceux qui gardent leurs cœurs ouverts à cette méditation, car elle nous suscite en profondeur et ne nous garde tout attentifs aux mouvements de notre cœur et de notre esprit. C'est bien en notre faveur que le mystère demeure  - mystère même après la révélation qu'il nous en est donné. En effet, la Révélation ne cesse de se reproduire dans les âmes en chaque génération d'hommes et de femmes. Croyons-nous bien comprendre quelle est la volonté de Dieu ?  En réalité, si nous n'en percevons qu'une minime partie, car nous sommes trop faibles pour la connaître tout entière.

Et comme il est heureux que nous ayons toujours matière à méditer et à comprendre !  Car ce désir est saint, il nous pousse vers l'avant et ne cessera pas même dans l'éternité !  Ces mystères sont nourriture pour l'âme, ainsi que sources d'allégresse en tout temps. Certes, nous devons en supporter une forme de frustration, mais cette frustration elle-même est grâce car elle nous garde en éveil et en écoute de la volonté du Père.

Cette homélie, une fois de plus, aura réveillé en nous l'attitude de l'enfance spirituelle: aujourd'hui, comme saint Pierre comme pour saint Paul, nous avons été appelés par le Seigneur dès notre baptême. Réjouissons- nous et soyons dans l'allégresse car nous sommes déjà, en espérance, entrés dans le Royaume  avec le Christ...



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«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Gare aux blasphèmes !

Message non lu par etienne lorant » sam. 30 juin 2018, 13:40

Livre des Lamentations 2,2.10-14.18-19. sa colère,
Le Seigneur a englouti sans pitié tous les pâturages de Jacob dans son emportement, il a détruit les forteresses de la fille de Juda; il a jeté à terre et profané le royaume et ses princes. Les anciens de la fille de Sion, assis par terre, se taisent, ils ont couvert leur tête de poussière et revêtu des toiles à sac; elles inclinent la tête vers la terre, les vierges de Jérusalem. Mes yeux sont usés par les larmes, mes entrailles frémissent; je vomis par terre ma bile face au malheur de la fille de mon peuple, alors que défaillent petits enfants et nourrissons sur les places de la cité. À leur mère ils demandent:« Où sont le froment et le vin » alors qu’ils défaillent comme des blessés sur les places de la ville et qu’ils rendent l’âme sur le sein de leur mère. Que dire de toi ? À quoi te comparer, fille de Jérusalem ? À quoi te rendre égale pour te consoler, vierge, fille de Sion ? Car ton malheur est grand comme la mer ! Qui donc te guérira ? Tes prophètes ont de toi des visions vides et sans valeur ; ils n’ont pas dévoilé ta faute, ce qui aurait ramené tes captifs ; ils ont de toi des visions, proclamations vides et illusoires. Le cœur du peuple crie vers le Seigneur. Laisse couler le torrent de tes larmes, de jour comme de nuit, muraille de la fille de Sion ; ne t’accorde aucun répit, que tes pleurs ne tarissent pas ! Lève-toi ! Pousse un cri dans la nuit au début de chaque veille ; déverse ton cœur comme l’eau devant la face du Seigneur ; élève les mains vers lui pour la vie de tes petits enfants qui défaillent de faim à tous les coins de rue.

Psaume 74(73),1-2abd.3-4.5-7.20-21.
Pourquoi, Dieu, nous rejeter sans fin ?
Pourquoi cette colère sur les brebis de ton troupeau ?
Rappelle-toi la communauté
que tu acquis dès l'origine,
la montagne de Sion où tu fis ta demeure.

Dirige tes pas vers ces ruines sans fin,
l'ennemi dans le sanctuaire a tout saccagé ;
dans le lieu de tes assemblées, l'adversaire a rugi
et là, il a planté ses insignes.

On les a vus brandir la cognée, comme en pleine forêt,
quand ils brisaient les portails à coups de masse et de hache.
Ils ont livré au feu ton sanctuaire,
profané et rasé la demeure de ton nom.

Regarde vers l'Alliance : la guerre est partout ;
on se cache dans les cavernes du pays.
Que l'opprimé échappe à la honte,
que le pauvre et le malheureux chantent ton nom !


Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 8,5-17.
En ce temps-là, comme Jésus était entré à Capharnaüm, un centurion s’approcha de lui et le supplia: «Seigneur, mon serviteur est couché, à la maison, paralysé, et il souffre terriblement.» Jésus lui dit : « Je vais aller moi-même le guérir. » Le centurion reprit : « Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit, mais dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri. Moi-même qui suis soumis à une autorité, j’ai des soldats sous mes ordres ; à l’un, je dis : “Va”, et il va ; à un autre : “Viens”, et il vient, et à mon esclave : “Fais ceci”, et il le fait » À ces mots, Jésus fut dans l’admiration et dit à ceux qui le suivaient : « Amen, je vous le déclare, chez personne en Israël, je n’ai trouvé une telle foi. Aussi je vous le dis : Beaucoup viendront de l’orient et de l’occident et prendront place avec Abraham, Isaac et Jacob au festin du royaume des Cieux. » mais les fils du Royaume seront jetés dans les ténèbres du dehors ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. » Et Jésus dit au centurion : « Rentre chez toi, que tout se passe pour toi selon ta foi. » Et, à l’heure même, le serviteur fut guéri. Comme Jésus entrait chez Pierre, dans sa maison, il vit sa belle-mère couchée avec de la fièvre. Il lui toucha la main, et la fièvre la quitta. Elle se leva, et elle le servait. Le soir venu, on présenta à Jésus beaucoup de possédés. D’une parole, il expulsa les esprits et, tous ceux qui étaient atteints d’un mal, il les guérit, pour que soit accomplie la parole prononcée par le prophète Isaïe : ‘Il a pris nos souffrances, il a porté nos maladies.’


Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

C'est seulement lorsque le Seigneur exerce la justice que le peuple admet et reconnaît qu'il est pécheur. Cette piètre façon de croire, nous la connaissons nous aussi. Elle sort bien de nos bouches cette lamentation
qui fait blasphémer en lançant: "Mais qu'est-ce que j'ai pu faire au bon Dieu!"  Pourquoi ne pas prier en disant: "Qu'il m'en soit fait comme Toi Tu veux ?"?  Et nous sommes tous prompts à ces lamentations lorsqu'un contre-temps survient ?  Notre prêtre a'  dénoncé cette attitude négative, car très souvent, quand contre-temps nous en épargne un autre plus grand encore !  Telle est la maison construite sur le sable, sans fondation profonde: que surviennent une tempête, elle s'effondre sur ceux qui l'habitent.

A l'opposé sont les hommes et les femmes qui, chaque jour, en toutes circonstances, s'en remettent au Seigneur en disant: "Qu'il m'en soit fait non comme je veux, mais comme Toi, Tu veux !. Pourquoi,nous raidir devant un contre-temps qui nous épargne un malheur !  Ne blasphémons pas en disant "Qu'est-ce que j'ai pu faire au bon Dieu !"- ce mot tient du blasphème. N'est-ce pas le démon qui s'exclame "A Dieu ne plaise !"  !

L'exemple de foi donné par le centurion romain demeure bien vif jusque dans la liturgie: "Je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai guéri"
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Jugement et miséricorde

Message non lu par etienne lorant » lun. 02 juil. 2018, 10:42

Livre d'Amos 2,6-10.13-16.
Ainsi parle le Seigneur : À cause de trois crimes d’Israël, et même de quatre, je l’ai décidé sans retour ! Ils vendent le juste pour de l’argent, le malheureux pour une paire de sandales. Ils écrasent la tête des faibles dans la poussière, aux humbles ils ferment la route. Le fils et le père vont vers la même fille et profanent ainsi mon saint nom. Auprès des autels, ils se couchent sur les vêtements qu’ils ont pris en gage. Dans la maison de leur Dieu, ils boivent le vin de ceux qu’ils ont frappés d’amende. Moi, pourtant, j’avais détruit devant eux l’Amorite, dont la stature égalait celle des cèdres et la vigueur, celle des chênes ! Je l’avais anéanti de haut en bas, depuis les fruits jusqu’aux racines. Moi, je vous avais fait monter du pays d’Égypte et je vous avais, pendant quarante ans, conduits à travers le désert, pour vous donner en héritage le pays de l’Amorite. Eh bien, moi, maintenant, je vous écraserai sur place, comme un char plein de gerbes écrase tout sur son passage. L’homme le plus rapide ne pourra pas fuir, le plus fort ne pourra pas montrer sa vigueur, même le héros ne sauvera pas sa vie. L’archer ne tiendra pas, le coureur n’échappera pas, le cavalier ne sauvera pas sa vie. Le plus brave s’enfuira tout nu, ce jour-là, – oracle du Seigneur.

Psaume 50(49),16bc-17.18-19.20-21ab.21cd-22.23.
« Qu'as-tu à réciter mes lois,
à garder mon alliance à la bouche,
toi qui n'aimes pas les reproches
et rejettes loin de toi mes paroles ?

« Si tu vois un voleur, tu fraternises,
tu es chez toi parmi les adultères ;
tu livres ta bouche au mal,
ta langue trame des mensonges.

« Tu t'assieds, tu diffames ton frère,
tu flétris le fils de ta mère.
« Voilà ce que tu fais ;
garderai-je le silence ?

Penses-tu que je suis comme toi ?
Je mets cela sous tes yeux, et je t'accuse.
Comprenez donc, vous qui oubliez Dieu :
sinon je frappe, et pas de recours !

« Qui offre le sacrifice d'action de grâce,
celui-là me rend gloire :
sur le chemin qu'il aura pris,
je lui ferai voir le salut de Dieu.
»

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 8,18-22.
En ce temps-là, Jésus, voyant une foule autour de lui, donna l’ordre de partir vers l’autre rive. Un scribe s’approcha et lui dit: « Maître, je te suivrai partout où tu iras. » Mais Jésus lui déclara : « Les renards ont des terriers, les oiseaux du ciel ont des nids ; mais le Fils de l’homme n’a pas où reposer la tête. » Un autre de ses disciples lui dit : « Seigneur, permets-moi d’aller d’abord enterrer mon père. » Jésus lui dit : « Suis-moi, et laisse les morts enterrer leurs morts. »


Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Une fois encore, la première lecture dénonce une religion du "donnant-donnant" - et non pas celle de l'obéissance et de la confiance. Le fond du problème vient d'une "surestimation" du rapport à Dieu: si les Juifs sont bien le peuple élu parmi tous les peuples du monde, alors ils sont destinés à  dominer le monde.  Mais est-ce bien la volonté de Dieu de dominer le monde tout en soumettant le reste du monde aux exigences de l'Alliance ?  Certes non.  Si Dieu est Amour, il est clair que rien au monde n'échappe à son amour. Et les pages de l'Histoire sainte sont entièrement dominées par un amour de miséricorde qui prévaut à l'égard de toutes les nations du monde.

Et si l'on a véritablement la foi, alors la première préoccupation des hommes doit être de faire miséricorde envers toutes âmes qui sont autour de nous, sans la moindre  exception : même envers les criminels les plus endurcis doivent être objets de cet amour, car jusqu'au bout, jusqu'à la dernière pulsation du cœur, il est encore temps de se sauver. Vous en doutez ?  Considérez donc le bandit crucifié avec Jésus : c'est lui qui entrera le premier dans le Royaume pour avoir témoigné "pour nous c'est juste".  Et dès cet aveu, la Justice a été satisfaite...

Ce qui sauve, aux yeux du Seigneur, ce n'est certes pas une pratique parfaite en Eglise, mais c'est le renoncement à soi-même pour connaître la joie vivifiante qui rend toute simple l'aumône, l’attention aux plus faibles, la prière envers celles et ceux qui nous ont blessés par leurs paroles ou leurs actes. En vérité, que vaudrait notre foi si la foi ne nous incite pas à prendre patience et à pardonner. !nous croyons pas "experts" en la matière: qui sait ce qui se passe dans l' !esprit d'un malheureux qui s'exclame : " Mais Qu'est-ce que j'ai pu faire au bon Dieu pour en arriver là !) " Cette exclamation sera jugée par les uns comme un blasphème, alors qu'elle peut être, tout aussi bien: un examen de conscience tout à fait salutaire...

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La Vérité reconnue par la joie d'aimer

Message non lu par etienne lorant » mar. 03 juil. 2018, 11:34

Lettre de saint Paul Apôtre aux Éphésiens 2,19-22.
Frères, vous n'êtes plus des étrangers ni des gens de passage, vous êtes concitoyens des saints, vous êtes membres de la famille de Dieu,car vous avez été intégrés dans la construction qui a pour fondations les Apôtres et les prophètes; et la pierre angulaire, c’est le Christ Jésus lui-même. En lui, toute la construction s’élève harmonieusement pour devenir un temple saint dans le Seigneur. En lui, vous êtes, vous aussi, les éléments d’une même construction pour devenir une demeure de Dieu par l’Esprit Saint.

Psaume 117(116),1.2.
Louez le Seigneur, tous les peuples ;
fêtez-le, tous les pays !

Son amour envers nous s'est montré le plus fort ;
éternelle est la fidélité d
u Seigneur !

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 20,24-29.
L'un des Douze, Thomas, appelé Didyme (c'est-à-dire Jumeau), n'était pas avec eux quand Jésus était venu. Les autres disciples lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur déclara : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! » Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d’eux. Il dit : « La paix soit avec vous ! » Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. » Alors Thomas lui dit: « Mon Seigneur et mon Dieu !» Jésus lui ditI: « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »


Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris


Selon la disposition intérieure, une expérience de conversion sera douce et sereine, selon le besoin de l'âme qui en fait la recherche.  Pour la plupart des fidèles, on vient à l'Eglise dès le baptême, à peine nés de quelques jours. C'est un don gratuit auquel les parents ont voulu nous associer. C'est aussi une forme d'exorcisme, mais rares celles et deux qui le considèrent comme tel. C'est en grandissant que la question de savoir si l'on a la foi.  L'adolescence est propice au rejet d'une pratique régulière, sauf en certaines circonstances où se présente un doute concernant le bien-fondé du baptême du sacrement reçu.Personne n'y échappe et ce trouble est tout à fait naturel. Mais quel que soit l'âge, nous avons tous été saisis de doutes et beaucoup de jeunes, baptisés, catéchisés, ayant accès à tous les sacrements, ont fini par renoncer à une pratique régulière.  Ils sont nombreux les hommes et les femmes, a dit notre prêtre, qui se souviennent des sacrements reçus ... lorsqu'ils tombent amoureux. Voici une expérience complètement inattendue et bouleversante du fait que, pour aimer, et pour être aimé tout autant, il faut franchir un nouveau cap dans la considération de la liberté - celle d'autrui comme celle de soi-même. N'est-ce pas une des ces plus grandes épreuves pour notre conscience ?

Une fois posée la question de l'amour, celle-ci se reproduira continuellement, de bout en bout de l'existence. Mais bienheureux celles et ceux qui franchissent le pas et passent de l'interrogation à l'affirmation ! Une âme n'est pas l'autre, bien sûr, mais toutes les âmes sont appelées à aimer et approfondir ce que veut dire:  aimer.

En la fête de saint Thomas, nous nous souvenons des temps obscurs où nous avons été rebelles - moins contre Dieu, mais contre l'amour. Ah, aimer, que d'embarras pour la conscience des hommes, se disent parfois les plus grands savants ! Mais pour celles et ceux qui ont d'emblée accepter d'aimer , la vie est d'autant plus précieuse et la quête de l'Idéal se poursuit tout au long de l'existence et franchit de très nombreuses épreuves. Notre prêtre a conclu avec cette parole: "La Vérité est vérifiée par la Joie !


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Ne nous soumets pas à la tentation

Message non lu par etienne lorant » mer. 04 juil. 2018, 10:29

Livre d'Amos 5,14-15.21-24.
Cherchez le bien et non le mal afin de vivre. Ainsi le Seigneur, Dieu de l’univers, sera avec vous, comme vous le déclarez. Détestez le mal, aimez le bien, faites régner le droit au tribunal; peut-être alors le Seigneur, Dieu de l’univers, fera-t-il grâce à ce qui reste d’Israël. Je déteste, je méprise vos fêtes, je n’ai aucun goût pour vos assemblées. Quand vous me présentez des holocaustes et des offrandes, je ne les accueille pas; vos sacrifices de bêtes grasses, je ne les regarde même pas. Éloignez de moi le tapage de vos cantiques; que je n’entende pas la musique de vos harpes. Mais que le droit jaillisse comme une source; la justice, comme un torrent qui ne tarit jamais !

Psaume 50(49),7ac-8.9-10.12-13.16bc-17.
« Écoute, mon peuple, je parle ;
Moi, Dieu, je suis ton Dieu !
Je ne t'accuse pas pour tes sacrifices ;
tes holocaustes sont toujours devant moi.

Je ne prendrai pas un seul taureau de ton domaine,
pas un bélier de tes enclos.
« Tout le gibier des forêts m'appartient et le bétail des hauts pâturages.
« Si j'ai faim, irai-je te le dire ? Le monde et sa richesse m'appartiennent.

« Vais-je manger la chair des taureaux
et boire le sang des béliers ?
« Qu'as-tu à réciter mes lois,
à garder mon alliance à la bouche,

toi qui n'aimes pas les reproches
et rejettes loin de toi mes paroles ?


Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 8,28-34.
En ce temps-là, comme Jésus arrivait sur l’autre rive, dans le pays des Gadaréniens, deux possédés sortirent d’entre les tombes à sa rencontre; ils étaient si agressifs que personne ne pouvait passer par ce chemin.
Et voilà qu’ils se mirent à crier: «Que nous veux-tu, Fils de Dieu? Es-tu venu pour nous tourmenter avant le moment fixé ?» Or, il y avait au loin un grand troupeau de porcs qui cherchait sa nourriture. Les démons suppliaient Jésus : «Si tu nous expulses, envoie-nous dans le troupeau de porcs. » Il leur répondit: « Allez. » Ils sortirent et ils s’en allèrent dans les porcs; et voilà que, du haut de la falaise, tout le troupeau se précipita dans la mer, et les porcs moururent dans les flots. Les gardiens prirent la fuite et s’en allèrent dans la ville annoncer tout cela, et en particulier ce qui était arrivé aux possédés. Et voilà que toute la ville sortit à la rencontre de Jésus ; et lorsqu’ils le virent, les gens le supplièrent de partir de leur territoire.


Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Les hommes partagés, qui ne sont ni pour ni contre, qui se nourrissent de tout et de rien, qui apprécient les discussions qui tournent toujours sur les mêmes thèmes, qui notent la forme plutôt que le fond, voici autant de prédisposition à la possession diabolique. Dans un de ses romans, l'écrivain catholique Bernanos décrit un personnage qui n'est autre que le diable.  Il le nomme "Monsieur Ouine", c'est-à-dire "Monsieur-ni-Oui-ni-Non" - et qui vous démontrera avec élégance que tout se vaut et donc que le bien et le mal peuvent très bien vivre dans le cœur des hommes.  Un jour blanc et un jour noir. Le matin, il prône la révolte et l'après-midi la soumission. On s'habille de blanc le matin et l'après-midi, on change pour le noir. Et de vanter que c'est un exercice très favorable et savoureux - et qui promet d'enrichissants débats -mais aussi une perte totale des valeurs.  

Et voici un étudiant qui a obtenu la Grande Distinction en philosophie en répondant à la question qui suit  :

-QUESTION : " De quelle forme est cette table ?"
- RÉPONSE "Elle est rectangulaire:"
- QUESTION : "Et moi je vous dis qu'elle est ronde, et j'ai tout autant raison que vous, pourquoi ?  Si  vous répondez correctement vous avez la Grande Distinction et une exemption d'autres cours dans cette branche .
- RÉPONSE :  "Vous nous avez dit que le langage est un consensus, c'est-à-dire, par exemple, que cette forme a été qualifiée "Rectangulaire"pour la distinguer des autres formes existantes. Dès lors, si je suis issu d'une autre culture, dans laquelle cette forme a été désignée non pas comme comme étant rectangulaire mais ronde, alors, dans ce cas, nous avons tous eux raison...

Evidemment, cet exercice peut paraître amusant, voire réjouissant, mais gare !, car c'est le langage même du diable qui vous persuadera qu'un mal peut être "pour un bien". Et à partir du moment ou la conscience se retourne contre elle-même, c'est ici l'oeuvre du diable, de Satan l'Adversaire !

Voilà pourquoi Jésus ne répond rien aux paroles des deux possédés, mais avec pleine autorité, il les chasse et renvoie à Satan, sans entrer en débat avec lui.  

Méfions-nous donc des entreprises faciles, de celles qui promettent un gain prompt et facile: car la plupart du temps, ce qui séduit laisse ensuite une grande amertume - comme fut l'alcool - "L'eau-de-feu" -dont les premiers colons de l'Amérique se sont servis pour se rendre sympathiques à leurs yeux !   Prenons garde, nous aussi !


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«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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