Liturgie du jour avec Etienne Lorant (2017-2018)

« Mon âme aspire vers toi pendant la nuit, mon esprit te cherche dès le matin. » (Is 26.9)
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etienne lorant
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Apparentons à discerner le dessein de Dieu sur nous

Message non lu par etienne lorant » mar. 30 janv. 2018, 14:30

Deuxième livre de Samuel 18,9-10.14b.24-25a.30-32.19,1-3.
Absalom se retrouva par hasard en face des serviteurs de David. Il montait un mulet, et le mulet s’engagea sous la ramure d’un grand térébinthe. La tête d’Absalom se prit dans les branches, et il resta entre ciel et terre, tandis que le mulet qui était sous lui continuait d’avancer Quelqu’un l’aperçut et avertit Joab: «Je viens de voir Absalom suspendu dans un térébinthe.» Joab lui dit: «Je ne vais pas perdre mon temps avec toi! » Et il se saisit de trois épieux qu’il planta dans le cœur d’Absalom, encore vivant au milieu du térébinthe. David était assis à l’intérieur de la double porte de la ville. Un guetteur allait et venait sur la terrasse de la porte, au-dessus du rempart; comme il regardait au loin, il aperçut un homme seul qui courait. Le guetteur cria pour avertir le roi et le roi dit: «S’il est seul, c’est qu’il a une bonne nouvelle à nous annoncer.» Tandis que l’homme continuait d’approcher, Le roi lui dit: «Écarte-toi et tiens-toi là.» Il s’écarta et attendit. Alors arriva l’Éthiopien, qui déclara: «Bonne nouvelle pour mon seigneur le roi ! Le Seigneur t’a rendu justice aujourd’hui, en t’arrachant aux mains de tous ceux qui se dressaient contre toi.» Le roi demanda: «Le jeune Absalom est-il en bonne santé?  Et l’Éthiopien répondit: «Qu’ils aient le sort de ce jeune homme, les ennemis  roi, et tous ceux qui se sont dressés contre toi pour le mal !» Alors le roi fut bouleversé, il monta dans la salle au-dessus de la porte, et il se mit à pleurer. Tout en marchant, il disait: «Mon fils Absalom ! Pourquoi ne suis-je pas mort à ta place? fils! On alla prévenir Joab: «Voici que le roi pleure: il est en deuil d’Absalom.» La victoire, ce jour-là, se changea en deuil pour toute l’armée, car elle apprit ce jour-là que le roi était dans l’affliction à cause de son fils.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 5,21-43.
En ce temps-là, Jésus regagna en barque l’autre rive, et une grande foule s’assembla autour de lui. Il était au bord de la mer. Arrive un des chefs de synagogue, nommé Jaïre. Voyant Jésus, il tombe à ses pieds et le supplie : « Ma fille, encore si jeune, est à la dernière extrémité. Viens lui imposer les mains pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive.» Jésus partit avec lui, et la foule qui le suivait était si nombreuse qu’elle l’écrasait. Or, une femme, qui avait des pertes de sang depuis douze ans…  elle avait beaucoup souffert du traitement de nombreux médecins, et elle avait dépensé tous ses biens sans avoir la moindre amélioration ;au contraire, son état avait plutôt empiré… cette femme donc, ayant appris ce qu’on disait de Jésus, vint par-derrière dans la foule et toucha son vêtement. Elle se disait en effet: « Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée.» À l’instant, l’hémorragie s’arrêta, et elle ressentit dans son corps qu’elle était guérie de son mal. Aussitôt Jésus se rendit compte qu’une force était sortie de lui. Il se retourna dans la foule, et il demandait : « Qui a touché mes vêtements ? » Ses disciples lui répondirent : « Tu vois bien la foule qui t’écrase, et tu demandes : “Qui m’a touché?”» Mais lui regardait tout autour pour voir celle qui avait fait cela. Alors la femme, saisie de crainte et toute tremblante, sachant ce qui lui était arrivé, vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité. Jésus lui dit alors: « Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal.» Comme il parlait encore, des gens arrivent de la maison de Jaïre, le chef de synagogue, pour dire à celui-ci: « Ta fille vient de mourir. À quoi bon déranger encore le Maître?» Jésus, surprenant ces mots, dit au chef de synagogue: «Ne crains pas, crois seulement.» Il ne laissa personne l’accompagner, sauf Pierre, Jacques, et Jean, le frère de Jacques. Ils arrivent à la maison du chef de synagogue. Jésus voit l’agitation, et des gens qui pleurent et poussent de grands cris. Il entre et  dit: « Pourquoi cette agitation et ces pleurs ? L’enfant n’est pas mort: elle dort.» Mais on se moquait de lui. Alors il met tout le monde dehors, prend avec lui le père et la mère de l’enfant, et ceux qui étaient avec lui; puis il pénètre là où reposait l’enfant. Il saisit la main de l’enfant, et lui dit: « Talitha koum » qui signifie: « Jeune fille, je te le dis, lève-toi » Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher – elle avait en effet douze ans. Ils furent frappés d’une grande stupeur. Et Jésus leur ordonna fermement de ne le faire savoir à personne; puis il leur dit de la faire manger.

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Ce n'est pas seulement par la généalogie (d'ailleurs improbable) que Jésus est appelé "Fils de David. Mais c'est, beaucoup plus sûrement par la compassion et la miséricorde. En outre, les épieux enfoncés dans le cœur d'Absalom nous rappellent comment les romains vérifièrent, d'un coup de lance dans le cœur, que Jésus bien mort. Le lien entre les deux lectures peut paraître faible, mais il est renforcé par le contraste de Jésus apportant la guérison et la vie partout où il passe.  

C'est ainsi que, chaque année, la relation par saint Marc de cet épisode met en scène les les multiples œuvres  qu'apporte la Miséricorde divine à tous les malheureux. Qu'ils soient hommes, femmes ou enfants, qu'ils soient malades ou qu'ils supportent de pénibles angoisses, tous font l'objet de miséricorde de la part de Dieu. Quand un malheur nous touche, il nous faut donc éviter de blasphémer comme ceux qui disent :"Mais qu'est-ce j'ai fait au bon Dieu !" Si certaines de nos entreprises échouent, il nous faudrait plutôt - surtout nous qui récitons le Credo ! - considérer qu'un projet qui échoue, est un projet qui nous aurait conduit à une catastrophe - de sorte que même les contre-temps peuvent être des signes de miséricorde...

Notre prêtre a terminé en nous encourageant à considérer quels sont les "signes" que le Seigneur nous adresse.  Et pour ma part, ayant cessé mon activité professionnelle au cours du dernier trimestre 2017 , j'ai saisi que c'était vraiment le bon moment !  En effet, ayant toujours été remboursé aux impôts,  je me suis vu remettre une note à payer de onze mille euros. Ce montant étant totalement improbable, j'en ai obtenu l'annulation - j'ai été remboursé de trois cents euros.  Ce fut un premier signe.  Et comme j'en désirais un second qui confirmerait le premier, voici que le propriétaire est venu me proposer d'acheter ma surface commerciale - il n'en était pas question, pas à d'eux ans de la pension de retraite!
.  Auparavant, j'avais prié afin de savoir quel serait le bon moment pour me retirer - et j'ai été pleinement exaucé par ces deux signes auxquels je n'aurais jamais songé...




«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Orgueil et manque de foi: péchés semblagles

Message non lu par etienne lorant » mer. 31 janv. 2018, 11:19

Deuxième livre de Samuel 24,2.9-17.
En ces jours-là, le roi dit à Joab, le chef de l’armée, qui était près de lui: «Parcourez toutes les tribus d’Israël, de Dane à Bershéba. Faites et faites le recensement du peuple, afin que je connaisse le chiffre de la population». Joab donna au roi les chiffres du recensement: Israël comptait huit cent mille hommes capables de combattre et Juda cinq cent mille hommes. Mais après cela, le cœur de David lui battit d’avoir péché, et il dit au Seigneur: «C’est un grand péché que j’ai commis ! Maintenant, Seigneur, daigne passer sur la faute de ton serviteur, car je me suis vraiment conduit comme un insensé !» Le lendemain matin, David se leva. Or la parole du Seigneur avait été adressée au prophète Gad, le voyant attaché à David: «Va dire à David: Ainsi parle le Seigneur: Je vais te présenter trois fléaux; choisis l’un d’entre eux et je te l’infligerai.» Gad se rendit alors chez David et lui transmit ce message: «Préfères-tu qu’il y ait la famine dans ton pays pendant sept ans? Ou bien fuir devant tes adversaires lancés à ta poursuite, pendant trois mois ? Ou bien la peste dans ton pays pendant trois jours? Réfléchis donc et vois ce que je dois répondre à celui qui m’a envoyé.» David répondit au prophète Gad: «Je suis dans une grande angoisse… Eh bien ! tombons plutôt entre les mains du Seigneur, car sa compassion est grande, mais que je ne tombe pas entre les mains des hommes !»  Le Seigneur envoya donc la peste en Israël dès le lendemain jusqu’à la fin des trois jours. Depuis Dane jusqu’à Bershéba, il mourut soixante-dix mille hommes. Mais lorsque l’ange du Seigneur étendit la main vers Jérusalem pour l’exterminer, le Seigneur renonça à ce mal, et il dit à l’ange exterminateur: « Assez ! Maintenant, retire ta main. » L’ange du Seigneur se trouvait alors près de l’aire à grain d’Arauna le Jébuséen. David, en voyant l’ange frapper le peuple, avait dit au Seigneur : « C’est moi qui ai péché, c’est moi qui suis coupable; mais ceux-là, le troupeau, qu’ont-ils fait ? Que ta main s’appesantisse donc sur moi et sur la maison de mon père ! »

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 6,1-6.
En ce temps-là, Jésus se rendit dans son lieu d’origine et ses disciples le suivirent. Le jour du sabbat, il se mit à enseigner dans la synagogue. De nombreux auditeurs, frappés d’étonnement, disaient: «D’où cela lui vient-il ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, et ces grands miracles qui se réalisent par ses mains ?  N’est-il pas le charpentier, le fils de Marie, et le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ? Ses sœurs ne sont-elles pas ici chez nous ? » Et ils étaient profondément choqués à son sujet. Jésus leur disait : « Un prophète n’est méprisé que dans son pays, sa parenté et sa maison.» Et là il ne pouvait accomplir aucun miracle; il guérit seulement quelques malades en leur imposant les mains.
Et il s’étonna de leur manque de foi. Jésus parcourait les villages d’alentour en enseignant.





Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris


Les lectures d'aujourd'hui nous présentent deux formes de péchés.  Le premier consiste à vouloir connaître ses propres forces et de s'appuyer sur elles, plutôt que de s'en remettre à Dieu. Et le second lui est semblable: c'est l'incrédulité. Dans les deux cas, il y a rejet de l'amour de Dieu pour nous. Dans le premier cas, nous agissons comme David, en voulant connaître nos propres forces ainsi que nos limites - plutôt que de s'en remettre au Seigneur, Lui qui veille sur nous en toute occasion et tout au long de nos vies. Et dans les deux cas, par la présomption comme par l'incrédulité, nous nous exposons au malheur.

Le roi David n'a-t-il pas été choisi parmi tous ses frères ?  N'est-il pas venu à bout de Goliath par une simple pierre projetée par sa fronde ?  N'est-il pas devenu le grand roi, celui que le Seigneur a choisi parmi tous ses frères ?  Mais il en est souvent ainsi: celui qui a beaucoup reçu cherche à posséder davantage. Mais dès qu'il se livre à ce penchant, à partir du jour où il se croit capable de mener sa vie comme il l'entend, selon ses envies et son désir, il ne fait que retomber dans ses travers ancien, il cesse d'être l'objet de la miséricorde divine - car n'a-t-il pas de lui-même cessé de s'en remettre à Dieu ?

Il en va de même des incrédules, de ceux qui croient avoir tout réussi par leurs propres forces et leur génie personnel - et qui s'enorgueillissent de leurs talents, plutôt qu'en faire usage pour le bien commun. Dans les deux cas, il y a sanction - et la sanction est juste car elle rétablit la vérité.

Avant même , que Jésus ait pénétré dans la son village d'origine, il est déjà jugé:"Pour qui se prend-il, le fils du charpentier? Il peut jouer au prophète ailleurs, mais avec nous çà ne marche pas !  Eh bien, de fait: pas de grands miracles à Bethléem, mais plutôt une occasion de meurtre...  

La question se pose à nous également: dans quelle mesure croyons-nous être aimés du Seigneur ?  Pourquoi craignons-nous l'avenir, si nous avons remis nos vies entre Ses mains ?
Aujourd'hui, il nous est demandé de manifester, d'une façon où d'une autre, notre foi, notre reconnaissance, notre confiance en l'amour de Dieu - et dans une grande humilité....


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«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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L'Esprit Saint toujours à l'oeuvre

Message non lu par etienne lorant » jeu. 01 févr. 2018, 15:13

Premier livre des Rois 2,1-4.10-12.
Comme les jours de David approchaient de leur fin, il exprima ses volontés à son fils Salomon : « Je m’en vais par le chemin de tout le monde. Sois fort, sois un homme courageux ! Tu garderas les observances du Seigneur ton Dieu, en marchant dans ses chemins. Tu observeras ses décrets, ses commandements, ses ordonnances et ses édits, selon ce qui est écrit dans la loi de Moïse. Ainsi tu réussiras dans tout ce que tu feras et entreprendras, et le Seigneur réalisera cette parole qu’il m’a dite : “Si tes fils veillent à suivre leur chemin en marchant devant moi avec loyauté, de tout leur cœur et de toute leur âme, jamais tes descendants ne seront écartés du trône d’Israël.” David mourut, il reposa avec ses pères, et il fut enseveli dans la Cité de David. Le règne de David sur Israël avait duré quarante ans : il avait régné sept ans à Hébron, et trente-trois ans à Jérusalem. Salomon prit possession du trône de David son père, et sa royauté fut solidement établie.


Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 6,7-13.
En ce temps-là, Jésus appela les Douze  commença à les envoyer en mission deux par deux. Il leur donnait autorité sur les esprits impurs, et il leur prescrivit de ne rien prendre pour la route, mais seulement un bâton ; pas de pain, pas de sac, pas de pièces de monnaie dans leur ceinture. « Mettez des sandales, ne prenez pas de tunique de rechange.» Il leur disait encore : « Quand vous avez trouvé l’hospitalité dans une maison, restez-y jusqu’à votre départ. Si, dans une localité, on refuse de vous accueillir et de vous écouter, partez et secouez la poussière de vos pieds: ce sera pour eux un témoignage. » Ils partirent, et proclamèrent qu’il fallait se convertir. Ils expulsaient beaucoup de démons, faisaient des onctions d’huile à de nombreux malades, et les guérissaient.

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

De même que le roi David donne à son fils Salomon des instructions pour la bonne gouvernasse du royaume qu'il lui lègue, de même Jésus qui envoie ses disciples pour annoncer la venue du Royaume des Cieux.  Ce qui frappe dans celles-ci, c'est bien leurs très grande simplicité. C'est que la "Royauté des Cieux" se passe bien des signes de pouvoir terrestre. Ce qui peut étonner, c'est qu'il n'y ait pas de transmission de pouvoir comme dans tous les royaumes - selon la descendance  A première vue, quel monarque pourrait-il concevoir de céder son trône à  d'autres que des membres de sa famille ?   Mais , justement,  cette transmission de pouvoir et de gouvernement, par simple héritage, ne garantit en rien une bonne succession - c'est-à-dire: une gestion de bonne gestion de gouvernement. On dira qu'un système électoral de transmission des affaires est plus convenable et peut garantir une continuité ... mais il suffit de songer aux événements du dernier de nos siècles pour constater que rien n'est moins sûr !

Mais ce que Jésus confère à ses Jésus  à ses apôtres et à ceux qui, dans les siècles les succéderont, c'est  l'annonce du royaume des cieux, qui est "tout proche" et qu'il nous faut nous convertir tout au long de notre "pèlerinage sur la terre". Telle est la royauté du Christ. Elle ne repose pas sur une dynastie, mais sur la conversion des âmes, d'année en année, de siècle en siècle, en dépit même des régimes autoritaires. On pourrait bien "décapiter" le Vatican, cela n'empêcherait en rien l'annonce de l’Évangile, la conversion des pécheurs et le salut de âmes....


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«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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La foi, le labeur et la Joie

Message non lu par etienne lorant » ven. 02 févr. 2018, 20:54

Avec un hommage à" A" et à "Z " qui se reconnaîtront !


...en  souvenir de mon père, Gabriel


Livre de Malachie 3,1-4.
Ainsi parle le Seigneur Dieu: voici que j’envoie mon messager pour qu’il prépare le chemin devant moi; et soudain viendra dans son Temple le Seigneur que vous cherchez. Le messager de l’Alliance que vous désirez, le voici qui vient, dit le Seigneur de l’univers. Qui pourra soutenir le jour de sa venue ? Qui pourra rester debout lorsqu’il se montrera ? Car il est pareil au feu du fondeur, pareil à la lessive des blanchisseurs. Il s’installera pour fondre et purifier: il purifiera les fils de Lévi, il les affinera comme l’or et l’argent ; ainsi pourront-ils, aux yeux du Seigneur, présenter l’offrande en toute justice. Alors, l’offrande de Juda et de Jérusalem sera bien accueillie du Seigneur, comme il en fut aux jours anciens, dans les années d’autrefois.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 2,22-40.
Quand fut accompli le temps prescrit par la loi de Moïse pour la purification, les parents de Jésus l’amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur, selon ce qui est écrit dans la Loi: ‘Tout premier-né de sexe masculin sera consacré au Seigneur.’ Ils venaient aussi offrir le sacrifice prescrit par la loi du Seigneur : ‘un couple de tourterelles ou deux petites colombes.’ Or, il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon. C’ét ait un homme juste et religieux, qui attendait la Consolation d’Israël, et l’Esprit Saint était sur lui. Il avait reçu de l’Esprit Saint l’annonce qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ, le Messie du Seigneur. Sous l’action de l’Esprit, Syméon vint au Temple. Au moment où les parents présentaient l’enfant Jésus pour se conformer au rite de la Loi qui le concernait,Syméon reçut l’enfant dans ses bras, et il bénit Dieu en disant: « Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu le salutque tu préparais à la face des peuples: lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël. » Le père et la mère de l’enfant s’étonnaient de ce qui était dit de lui. Syméon les bénit, puis il dit à Marie sa mère: «Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera  signe de contradiction–et toi, ton âme sera traversée d’un glaive: ainsi seront dévoilées les pensées qui viennent du cœur d’un grand nombre.» Il y avait aussi une femme prophète, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser. Elle était avancée en âge; après sept ans de mariage, demeeurée veuve, elle était arrivée à l’âge de quatre-vingt-quatre ans. Elle ne s’éloignait pas du Temple, servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière. Survenant à cette heure même, elle proclamait les louanges de Dieu et parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem. Lorsqu’ils eurent achevé tout ce que prescrivait la loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth. L’enfant, lui, grandissait et se fortifiait, rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui.

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris


Anne et Syméon. Voici un couple de vieillards qui pourraient bien nous faire remonter dans le temps jusqu'au Jardin de l'Eden, lorsque Adam et Ève voulurent goûter du fruit de la connaissance du bien et du mal. Car cette conscience, du bien et du mal, est une science qui ne devait demeurer qu'en Dieu. Ce que nos premiers parents ont perdu par le premier péché, nous ne pouvons le récupérer que dans la foi en Jésus-Christ - Lui qui n'est autre que le "nouvel Adam", Jésus-Christ, qui prendra sur Lui tous les péchés du monde afin que nous soyons délivrés des conséquence de cette usurpation.

Notre prêtre a insisté sur ce point car, dit-il: "C'est exactement cela, l'oeuvre de la Rédemption. Elle a commencé par les prophètes qui ont  servi de conscience - mais à quel prix - aux hommes de pouvoir qui, sans l'humilité de la foi en Dieu, se muent en barbares autoritaires dont les œuvres sont salies de sueurs, de larmes et de sang...

Si nous voulons bien admettre cela, nous sommes sur le bon chemin, malgré son étroitesse. Tel est notre bonheur sur la terre: il réside tout entier dans la pratique des vertus théologale: foi, espérance et amour, qui nous garderons de bout en bout de notre démarche de fidèles...

Et les grâces qui accompagneront notre conversion nous conféreront cette assurance dont les saints ont joui, en toutes les époques, quelles que soient leurs peines et leurs souffrances.  Ils sont passés comme "au travers" de leur vie - tandis que tous les autres, ne songeaient qu'à la rendre plus agréable.

Quelle drôle d'idée que de vouloir "gagner sa vie" !  En effet, en raisonnant ainsi, nous demeurons  sous le pouvoir du diable et nous gaspillons en soucis ou en plaisirs (souvent les deux ensemble) les forces intimes qui nous encourageaent à la sainteté. Puissions nous donc réveiller en nous l'esprit d'enfance qui joint confiance, espérance et amour  dans la certitude d'aborder un jour dans le Royaume !

Bien que difficile à entendre, cette belle envolée m'aura renforcé dans ma démarche de foi Une belle envolée ce matin - j'ai de nouveau ressenti l'extraordinaire joie de ma conversion, - ce troisième dimanche d’août 1985 -sous le crucifix reçu lors de de ma communion solennelle. Jésus n'était-il pas en train de Sa vie pour je guérisse de mon incrédulité ? Mais ensuite quelle extraordinaire joie m'a soulevé  - qui me soulève encore...

Cher papa Gabriel, ton souvenir ne s'effacera que lorsque je t'aurai rejoint dans la Joie !



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La Parole pénètre les reins et les coeurs

Message non lu par etienne lorant » sam. 03 févr. 2018, 15:43

Premier livre des Rois 3,4-13.
En ces jours-là, le roi Salomon se rendit à Gabaon, alors le lieu sacré le plus important, pour y offrir un sacrifice; il immola sur l’autel un millier de bêtes en holocauste. À Gabaon, pendant la nuit, le Seigneur lui apparut en songe. Dieu lui dit: «Demande ce que je dois te donner.» Salomon dit: «Tu as traité ton serviteur David, mon père, avec  grande fidélité, lui qui a marché en ta présence dans la loyauté, la justice et la droiture de cœur envers toi. Tu lui as gardé cette grande fidélité, tu lui as donné un fils qui est assis maintenant sur son trône. «Ainsi donc, Seigneur mon Dieu, c’est toi qui m’as fait roi, moi, ton serviteur, à la place de David, mon père or, je suis un tout jeune homme, ne sachant comment se comporter, et me voilà au milieu du peuple que tu as élu; c’est un peuple nombreux, si nombreux qu’on ne peut ni l’évaluer ni le compter. Donne à ton serviteur un cœur attentif pour qu’il sache gouverner ton peuple et discerner le bien et le mal; sans cela, comment gouverner ton peuple, qui est si important ». Cette demande de Salomon plut au Seigneur, qui lui dit: «Puisque c’est cela que tu as demandé, et non pas de longs jours, ni la richesse, ni la mort de tes ennemis, mais puisque tu as demandé le discernement, l’art d’être attentif et de gouverner, je fais ce que tu as demandé: je te donne un cœur intelligent et sage, tel que personne n’en a eu avant toi et que personne n’en aura après toi.» De plus, je te donne même ce que tu n’as pas demandé, la richesse et la gloire, si bien que pendant toute ta vie tu n’auras pas d’égal parmi les rois.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 6,30-34.
En ce temps-là, les Apôtres se réunirent auprès de Jésus, et lui annoncèrent tout ce qu’ils avaient fait et enseigné. Il leur dit: «Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu.» De fait, ceux qui arrivaient et ceux qui partaient étaient nombreux, et l’on n’avait même pas le temps de manger. Alors, ils partirent en barque pour un endroit désert, à l’écart. Les gens les virent s’éloigner et beaucoup comprirent leur intention. Alors, à pied, de toutes les villes, ils coururent là-bas et arrivèrent avant eux. En débarquant, Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de compassion envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. Alors, il se mit à les enseigner longuement.

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Le discernement et la sagesse dont a bénéficié Salomon afin de bien gouverner Israël, la voici qui est conférée aux apôtres lors de leur premier envoi en mission. Les voici qui reviennent. Tous auraient besoin d'un temps de repos, mais le peuple a deviné leur intention  au point d'y parvenir avant eux. Et finalement, c'est Jésus qui reprend l'enseignement dont ils sont devenus avides. Quelle est donc cette sagesse nouvelle, qui dépasse ce que les hommes peuvent imaginer d'être la sagesse?

Il existe en effet diverses formes de sagesse qui sont toujours enseignées, entendues et gardées par les hommes. Cependant, toutes les sagesses des hommes peuvent-elles rendre compte de l'amour de Dieu, de sa force et de son dynamisme ?  

Non, il n'en n'est pas ainsi, car les formes de sagesse explorées par les hommes finissent  toujours par se contredirent entre elles. Peuvent le comprendre celles et ceux qui ont eu l'occasion d'apprendre la signification et le contenu des termes employés dans les raisonnements. La philosophie - c'est-à-dire: la sagesse strictement humaine, repose entièrement sur la raison. Elle n'est accessible qu'à des disciples du raisonnement, de la logique et du contenu des concepts employés. En sorte que peu nombreux ceux qui saisissent son déroulement - et moins nombreux encore ceux qui parviendront à vivre selon ses préceptes ! En effet, son langage repose strictement sur la raison - mais l'homme est beaucoup plus sa raison.  En quoi les amoureux vivent-ils leurs relations selon la logique de la raison? Tout cela est loin d'être satisfaisant.

Par contre, l'enseignement de Jésus saisit tout ce qu'il y a dans l'homme et rend manifeste que son être est intimement lié à Dieu son créateur. Cet enseignement repose sur l'amour de Dieu pour nous - lequel nous entraîne à aimer comme Dieu aime.

Tous les disciples de Jésus sont des convertis. Et les convertis pensent et agissent selon l'amour de Dieu. Si la foule poursuit les disciples, c'est du fait qu'ils ont véritablement éprouvé en eux la splendeur infinie de l'Amour. Sinon, comment pourraient-ils négliger leur famille et leurs affaires afin de suivre et poursuivre les apôtres ?  

Comme ils sont heureux et soulagés les hommes et les femmes touchés par la grâce divine !  Ils désirent vivre et aimer tout à fait comme Dieu aime ! Notre prêtre a rapporté ce mot d'un converti : "Comme j'aurais voulu mourir de suite pour demeurer dans cette Joie !" Tous comprennent donc le sens des mots "exilés sur la terre"... mais c'est une terre qu'ils ensemenceront à leur tour avec, ici et là, des signes hors du commun.  Si la logique s'adresse à la raison, l'amour de  Dieu met en marche l'être entier vers le Royaume des Cieux.


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«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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L'oeuvre de Dieu ne se lasse jamais

Message non lu par etienne lorant » lun. 05 févr. 2018, 20:09

Premier livre des Rois 8,1-7.9-13.
En ces jours-là, Salomon rassembla auprès de lui à Jérusalem les anciens d’Israël et tous les chefs des tribus, les chefs de famille des fils d’Israël, pour aller chercher l’arche de l’Alliance du Seigneur dans la Cité de David, c’est-à-dire à Sion. Les hommes d’Israël se rassemblèrent auprès du roi Salomon au septième mois, durant la fête des Tentes. Quand tous les anciens d’Israël furent arrivés, les prêtres se chargèrent de l’Arche. Ils emportèrent l’arche du Seigneur et la tente de la Rencontre avec tous les objets sacrés qui s’y trouvaient ; ce sont les prêtres et les lévites qui les transportèrent. Le roi Salomon et, avec lui, toute la communauté d’Israël qu’il avait convoquée auprès de lui devant l’Arche offrirent en sacrifice des moutons et des bœufs : il y en avait un si grand nombre qu’on ne pouvait ni le compter ni l’évaluer. Puis les prêtres transportèrent l’Arche à sa place, dans la Chambre sainte que l’on appelle le Saint des saints, sous les ailes des kéroubim. Ceux-ci, en effet, étendaient leurs ailes au-dessus de l’emplacement de l’Arche : ils protégeaient l’Arche et ses barres. Dans l’Arche, il n’y avait rien, sinon les deux tables de pierre que Moïse y avait placées au mont Horeb, quand le Seigneur avait conclu alliance avec les fils d’Israël, à leur sortie du pays d’Égypte. Quand les prêtres sortirent du sanctuaire, la nuée remplit la maison du Seigneur, et, à cause d’elle, les prêtres durent interrompre le service divin : la gloire du Seigneur remplissait la maison du Seigneur ! Alors Salomon s’écria : « Le Seigneur déclare demeurer dans la nuée obscure. Et maintenant, je t’ai construit, Seigneur, une maison somptueuse, un lieu où tu habiteras éternellement. »

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 6,53-56.
En ce temps-là, après la traversée, abordant à Génésareth, ils accostèrent. Ils sortirent de la barque, et aussitôt les gens reconnurent Jésus: ils parcoururent toute la région, et se mirent à apporter les malades sur des brancards là où l’on apprenait que Jésus se trouvait. Et dans tous les endroits où il se rendait, dans les villages, les villes ou les campagnes, on déposait les infirmes sur les places. Ils le suppliaient de leur laisser toucher ne serait-ce que la frange de son manteau. Et tous ceux qui la touchèrent étaient sauvés.


Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

L'image que nous livrent les lectures de ce jour  est celle d'un Dieu que l'on aurait bien voulu garder chez soi, à la maison, un peu comme l'on fait d'une toile de maître que l'on contemple et dont on ne se lasse pas. Mais ce serait une piètre religion que de contempler sans vouloir entrer véritablement dans l'oeuvre exposée...

Tout au contraire, le Seigneur vient pour habiter nos cœurs pour nous entraîner à le suivre dans l'oeuvre de l'évangélisation. C'est ainsi ainsi que l’Évangile du jour nous montre Jésus s'aventurant aux frontières d'Israël, là où le culte à Dieu est également célébré, mais sous des formes différentes. Et un peu plus tard quand commencera l'évangélisation du monde, des chemins auront déjà été esquissés par le Seigneur lui même.

Cette interprétation est parfois contestée, mais il est un signe incontournable en sa faveur: celui de la fuite en Egypte, par laquelle est concrètement retracée toute l'histoire de la marche vers la terre promise. La prophétie résume, très simplement en disant: "Égypte, j'ai appelé mon Fils". Ce qui signifie également que la bonne nouvelle du Royaume ne saurait faire l'objet d'une quelconque "confiscation" par l'une ou l'autre église.

Participer à une Eucharistie, voici ce qui nous confère une "fraternité intérieure" avec toutes âmes de tous les les nations. Cette dimension universelle, nous ne la comprenons guère facilement, mais  elle se révèle dans les paroles et les actes des missionnaires de tous pays et de toutes langues qui continuent sans fin de publier la bonne nouvelle du Royaume des Cieux.  Pour conclure, notre prêtre nous a rappelé que lors de l'exploration des Amériques, la question fut posée: les hommes noirs de peau et les indiens possédaient-il une âme ? La réponse est OUI - et notre prêtre d'ajouter que si les hommes devaient un jour poser le pied sur une planète habitée, il en serait de même - du moins si nous croyons véritablement que Dieu a crée le ciel et la terre et tout ce qu'elle contient...

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«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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La grandeur dans l'humilité

Message non lu par etienne lorant » mar. 06 févr. 2018, 22:08

Premier livre des Rois 8,22-23.27-30.
Lors de la consécration du Temple, Salomon se plaça devant l’autel du Seigneur, en face de toute l’assemblée d’Israël; il étendit les mains vers le ciel et fit cette prière: «Seigneur, Dieu d’Israël, il n’y a pas de Dieu comme toi, ni là-haut dans les cieux, ni sur la terre ici-bas; car tu gardes ton Alliance et ta fidélité envers tes serviteurs, quand ils marchent devant toi de tout leur cœur. Est-ce que, vraiment, Dieu habiterait sur la terre ? Les cieux et les hauteurs des cieux ne peuvent te contenir: encore moins cette Maison que j’ai bâtie! Sois attentif à la prière et à la supplication de ton serviteur. Écoute, Seigneur mon Dieu, la prière et le cri qu’il lance aujourd’hui vers toi. Que tes yeux soient ouverts nuit et jour sur cette Maison, sur ce lieu dont tu as dit: “C’est ici que sera mon nom.” Écoute donc la prière que ton serviteur fera en ce lieu. Écoute la supplication de ton serviteur et de ton peuple Israël, lorsqu’ils prieront en ce lieu. Toi, dans les cieux où tu habites, écoute et pardonne.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 7,1-13.
En ce temps-là, les pharisiens et quelques scribes, venus de Jérusalem, se réunissent auprès de Jésus, et voient quelques-uns de ses disciples prendre leur repas avec des mains impures, c’est-à-dire non lavées.  Les pharisiens en effet, comme tous les Juifs, se lavent toujours soigneusement les mains avant de manger, par attachement à la tradition des anciens; et au retour du marché, ils ne mangent pas avant de s’être aspergés d’eau, et ils sont attachés encore par tradition à beaucoup d’autres pratiques: lavage de coupes, de carafes et de plats. Alors les pharisiens et les scribes demandèrent à Jésus: « Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas la tradition des anciens? Ils prennent leurs repas avec des mains impures.» Jésus leur répondit: «Isaïe a bien prophétisé à votre sujet, hypocrites, ainsi qu’il est écrit:‘Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi. C’est en vain qu’ils me rendent un culte, les doctrines qu’ils enseignent ne sont que des préceptes humains.’ Vous aussi, vous laissez de côté le commandement de Dieu, pour vous attacher à la tradition des hommes.» Il leur disait encore: «Vous rejetez bel et bien le commandement de Dieu pour établir votre tradition. En effet, Moïse a dit: ‘Honore ton père et ta mère.’ Et encore: ‘Celui qui maudit son père ou sa mère sera mis à mort.’ Mais vous, vous dites: Supposons qu’un homme déclare à son père ou à sa mère: “Les ressources qui m’auraient permis de t’aider sont ‘korbane’, c’est-à-dire don réservé à Dieu”, alors vous ne l’autorisez plus à faire quoi que ce soit pour son père ou sa mère; vous annulez ainsi la parole de Dieu par la tradition que vous transmettez. Et vous faites beaucoup de choses du même genre
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Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris


Les textes de ce jour mettent en balance l'humilité de Salomon d'une part, et l'hypocrisie pharisiens  d'autre part. En effet, Salomon, devant le nouveau temple qu'il a fait bâtir, se rend bien compte rend bien compte, en définitive, que le plus grand temples, le plus riche, le mieux décoré, ne saurait refléter, ne serait-ce qu'un peu, la richesse et la splendeur de la majesté divine. Mais, pour autant, Dieu ne fera raser le nouveau temple, car il perçu autant la bonne volonté que l'humilité de l'auteur du projet. D'autre part, ce monument,  il peut aviver la foi du visiteur, du pèlerin ou du fidèle qui viendra pour y prier et rechercher la volonté du Créateur.

Par contraste, l’Évangile du jour nous pointe du doigt l’hypocrisie entachée d'orgueil qui anime les pharisiens.  Ceux-ci vont jusqu'à reprocher aux disciples de s'alimenter sans avoir d'abord, purifié leurs mains selon le rituel établi. Mais, évidemment, même s'ils l'avaient voulu, les disciples n'auraient pas pu satisfaire aux rites institués dont font grand cas les pharisiens. En conclusion, notre prêtre nous a rappelé ce mot d'un converti:  "Plus l'homme se fait petit, mieux il s'élève...  Ce pénitent avait vraiment saisi  ce dont témoignent ensemble saint Luc et comme saint Matthieu : "Quiconque s'élève sera abaissé, quiconque s'abaisse sera élevé!"

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Sagesse de Salomon, richesse des commandements

Message non lu par etienne lorant » mer. 07 févr. 2018, 20:58

Premier livre des Rois 10,1-10.
La reine de Saba avait entendu parler de la renommée de Salomon, qui faisait honneur au nom du Seigneur. Elle vint donc le mettre à l’épreuve en lui proposant des énigmes. Elle arriva à Jérusalem avec une escorte imposante: des chameaux chargés d’aromates et d’une énorme quantité d’or et de pierres précieuses. Quand elle fut parvenue auprès de Salomon, elle lui exposa les questions qu’elle avait préparées, mais Salomon trouva réponse à tout et ne fut arrêté par aucune difficulté. Lorsque la reine de Saba vit toute la sagesse de Salomon, le palais qu’il avait construit, les plats servis à sa table, le logement de ses officiers, la tenue du service et l’habillement des serviteurs, ses sommeliers, les holocaustes qu’il offrait à la maison du Seigneur, elle en eut le souffle coupé, et elle dit au roi : « Ce que j’ai entendu dire dans mon pays sur toi et sur ta sagesse, c’était donc vrai ! Je ne voulais pas croire ce qu’on disait, avant de venir et de voir de mes yeux; mais voilà qu’on ne m’en avait pas appris la moitié! Tu surpasses en sagesse et en magnificence la renommée qui était venue jusqu’à moi. Heureux tes gens, heureux tes serviteurs que voici, eux qui se tiennent continuellement devant toi et qui entendent ta sagesse ! Béni soit le Seigneur ton Dieu, qui t’a montré sa bienveillance en te plaçant sur le trône d’Israël. Parce que le Seigneur aime Israël pour toujours, il t’a établi roi pour exercer le droit et la justice. »  Elle fit présent au roi de cent vingt lingots d’or, d’une grande quantité d’aromates et de pierres précieuses ; il n’est plus jamais venu une quantité d’aromates pareille à celle que la reine de Saba avait donnée au roi Salomon.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 7,14-23.
En ce temps-là, appelant de nouveau la foule, Jésus disait: « Écoutez-moi tous, comprenez bien. Rien de ce qui est extérieur à l’homme et qui entre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur.» Quand il eut quitté la foule pour rentrer à la maison, ses disciples l’interrogeaient sur cette parabole. Alors il leur dit: «Êtes-vous donc sans intelligence, vous aussi? Ne comprenez-vous pas que tout ce qui entre dans l’homme, en venant du dehors, ne peut pas le rendre impur, parce que cela n’entre pas dans son cœur, mais dans son ventre, pour être éliminé? » C’est ainsi que Jésus déclarait purs tous les aliments. Il dit encore: «Ce qui sort de l’homme, c’est cela qui le rend impur. Car c’est du dedans, du cœur de l’homme, que sortent les pensées perverses : inconduites, vols, meurtres, adultères, cupidités, méchancetés, fraude, envie, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure. Tout ce mal vient du dedans, et rend l’homme impur. »


Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris


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Déchirements et ouvertures

Message non lu par etienne lorant » ven. 09 févr. 2018, 22:41

Premier livre des Rois 11,29-32.12,19.
Un jour que Jéroboam était sorti de Jérusalem, il fut arrêté en chemin par le prophète Ahias de Silo; celui-ci portait un manteau neuf, et tous deux étaient seuls dans la campagne. Ahias prit le manteau neuf qu’il portait et le déchira en douze morceaux. Puis il dit à Jéroboam: «Prends pour toi dix morceaux, car ainsi parle le Seigneur, Dieu d’Israël: Voici que je vais déchirer le royaume en l’arrachant à Salomon, et je te donnerai dix tribus. Il lui restera une tribu, à cause de mon serviteur David, et de Jérusalem, la ville que je me suis choisie parmi toutes les tribus d’Israël. Les dix tribus d’Israël rejetèrent la  maison de David, et cette situation dure encore aujourd’hui où ceci est écrit.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 7,31-37.
En ce temps-là, Jésus quitta le territoire de Tyr; passant par Sidon, il prit la direction de la mer de Galilée et alla en plein territoire de la Décapole. Des gens lui amènent un sourd qui avait aussi de la difficulté à parler et supplient Jésus de poser la main sur lui. Jésus l’emmena à l’écart, loin de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles, et, avec sa salive, lui toucha la langue. Puis, les yeux levés au ciel, il soupira et lui dit:« Effata! » c’est-à-dire : « Ouvre-toi ! » Ses oreilles s’ouvrirent; sa langue se délia et il parlait correctement. Alors Jésus leur ordonna de n’en rien dire à personne; mais plus il leur donnait cet ordre, plus ceux-ci le proclamaient. Extrêmement frappés, ils disaient: «Il a bien fait toutes choses : il fait entendre les sourds et parler les muets».

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

En dépit de la sagesse qu'il avait reçue de Dieu, Salomon s'est perverti au point de participer à des rites païens, comme pour complaire aux visiteurs venus le rencontrer d'un peu partout car sa réputation de résoudre les énigmes les plus difficiles attirait beaucoup de visiteurs. Mais en gaspillant les talents reçus de Dieu, il s'éloigne plus encorne des volontés divines... En souriant, notre prêtre a rappelé comme sont nombreux les hommes et  les femmes se laissent tenter de la même façon: on prie pour une promotion, pour la réussite d'un projet particulier, pour gagner la sympathie d'un concurrent, pour rencontrer son futur conjoint...
Mais on prie bien peu pour discerner la volonté de Dieu. Eh bien, en cela, nous faisons  comme Salomon vieillissant ! Car nous gaspillons des grâces en leur substituant nos désirs, une vie facile, un enrichissement monétaire, un métier qui rapporte (à la place d'un métiers qui pourtant nous comblerait...)  Ce matin, je me suis souvenu de Philippe, un copain d'enfance. Nous avons vécu dans le même quartier et nos parents nous laissaient jouer ensemble, étudier, puis voyager. Nous rêvions de piloter un avion et nous ne manquions aucun "Show aérien"...

Et puis tout s'est gâché du fait des différences de "classe sociale". Incroyable mais vrai !Ma rue était celle des salariés. Mon copain était contremaître dans une proche usine proche et habitait maison qui fut autrefois un coron: une cinquantaine de maisons, toutes de même étage et toutes sur le même modèle à l'intérieur comme à l'extérieur. La troisième rue - une large avenue était tout entière réservées aux "professions libérales". Aussi longtemps qu'il ne s'agissait que d'amitiés d'enfance, tout allait bien.  Mais dès l'adolescence, gare aux mésalliances ! Chacun chez soi!  Malgré ces interdits, la mère d'une voisine est venue me trouver à la boutique afin que je plaide auprès de son époux, contremaître à l'usine Casterman, en faveur de leur fille Isabelle..  Il voulait la  prendre à l’ usine : mais elle désirait devenir institutrice. Ce fut la première fois que j'ai dû boire un alcool fort  (sans tousser, dur-dur !) et jouer mon rôle de "diplomate".  Sa réussi avec la grande distinction
mais ne m'a plus jamais salué,!

Notre prêtre nous a raconté comment lui-même fut renié par sa propre famille: on le voyait bien devenir médecin - certes pas curé ! Ces commentaires peuvent paraître s'éloigner des textes de la Liturgie... si ce n'est que pour les Juifs, aller prêcher auprès de Grecs en pays étranger. C'est que les choix de Dieu dépassent infiniment les nôtres..

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http://lectures49.over-blog.com/le-terr ... s-de-jesus


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Idolâtries et conversions subites.

Message non lu par etienne lorant » sam. 10 févr. 2018, 16:56

Premier livre des Rois 12,26-32.13,33-34.
Jéroboam se dit : « Maintenant, le royaume risque fort de se rallier de nouveau à la maison de David. Si le peuple continue de monter à Jérusalem pour offrir des sacrifices dans la maison du Seigneur, le cœur de ce peuple reviendra vers son souverain, Roboam, roi de Juda, et l’on me tuera. » Après avoir tenu conseil, Jéroboam fit fabriquer deux veaux en or, et il déclara au peuple : « Voilà trop longtemps que vous montez à Jérusalem ! Israël, voici tes dieux, qui t’ont fait monter du pays d’Égypte. » Il plaça l’un des deux veaux à Béthel, l’autre à Dane, et ce fut un grand péché. Le peuple conduisit en procession celui qui allait à Dane. Jéroboam y établit un temple à la manière des lieux sacrés. Il institua des prêtres pris n’importe où, et qui n’étaient pas des descendants de Lévi. Jéroboam célébra la fête le quinzième jour du huitième mois, fête pareille à celle que l’on célébrait en Juda, et il monta à l’autel. Il fit de même à Béthel en offrant des sacrifices aux veaux qu’il avait fabriqués ; il établit à Béthel les prêtres des lieux sacrés qu’il avait institués. Après ces événements, Jéroboam persévéra dans sa mauvaise conduite ; il continua d’instituer n’importe qui comme prêtres des lieux sacrés : il donnait l’investiture à tous ceux qui le désiraient, pour en faire des prêtres des lieux sacrés. Tout cela fit tomber dans le péché la maison de Jéroboam, entraîna sa ruine et provoqua sa disparition de la surface de la terre.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 8,1-10.
En ces jours-là, comme il y avait de nouveau une grande foule, et que les gens n’avaient rien à manger, Jésus appelle à lui ses disciples et leur dit : « J’ai de la compassion pour cette foule, car depuis trois jours déjà ils restent auprès de moi, et n’ont rien à manger. Si je les renvoie chez eux à jeun, ils vont défaillir en chemin, et certains d’entre eux sont venus de loin. » Ses disciples lui répondirent : « Où donc pourra-t-on trouver du pain pour les rassasier ici, dans le désert ? » Il leur demanda : « Combien de pains avez-vous ? » Ils lui dirent : « Sept. » Alors il ordonna à la foule de s’asseoir par terre. Puis, prenant les sept pains et rendant grâce, il les rompit, et il les donnait à ses disciples pour que ceux-ci les distribuent ; et ils les distribuèrent à la foule. Ils avaient aussi quelques petits poissons, que Jésus bénit et fit aussi distribuer. Les gens mangèrent et furent rassasiés. On ramassa les morceaux qui restaient : cela faisait sept corbeilles. Or, ils étaient environ quatre mille. Puis Jésus les renvoya. Aussitôt, montant dans la barque avec ses disciples, il alla dans la région de Dalmanoutha.


Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Les textes de ce samedi mettent en opposition fausse relation à Dieu et l'attention, l'écoute attentive de la Parole de Dieu laquelle est déjà, en elle-même, la nourriture essentielle de l'âme. Par contraste, la première lecture nous montre des hommes et des femmes qui participent à des cultes qui sont ne sont que des copies d'attitudes religieuses qui peuvent passer pour une pratique religieuse. Mais dans un tel cas, seules les apparences, dans quelques signes de reconnaissance de l'un à l'autre peuvent laisser croire à la possibilité d'une élévation de l'esprit. De telles religions appartiennent plutôt à des choix d'économie, de politique, d'une pensée de l'homme sur l'homme, toutes sortes de choses qui peuvent conduire à des bizarreries comme ces bains en eau glacées que l'on pratique dans les pays nordiques - ou plus couramment des confréries reposant surtout à l'appartenance à l'un ou l'autre système de "classes sociales"...

Notre religion, quant à elle,  nous engage à reconnaître quiconque veut participer tout à fait librement  aux sacrements qui vérifient l'authenticité de cette démarche.  Si nous sommes sincères dans cette démarche religieuse, d'autres signes apparaîtront d'eux-mêmes dans la vie courante à l'extérieur du lieu de culte. Ces signes sont nombreux et divers. Tel homme qui buvait se met à réduire sa consommation d'alcool; un autre entreprend de ne plus fumer; un homme d'affaires consacrera une partie de ses bénéfices au soutien d'associations caritatives, etc.  Comment tous ces fidèles, hommes et femmes, peuvent-il reconnaître la présence effective du Seigneur dans leur cœur ?  Tout simplement: à la joie qui les habite, cette joie qui n'est pas une joie de la terre, mais une joie qui envahit tout l'être sans aucune cause humaine, car elle est issue de Dieu seul.

Une telle Joie m'a envahi tout l'après-midi du treize mai 2004 - c'est très précis ! - soit: le troisième jour de sevrage de tabac. Ce que j'ai pu souffrir ce jour-là !, mais d'un à l'autre la Joie m'a envahi tout entier au point que je me suis exclamé: "Seigneur, garde moi dans cette joie !  Mais bien sûr, le lendemain les sensations pénibles sont revenues - mais je savais bien que je ne fumerai jamais plus.

Notre prêtre, quant à lui, a évoqué le cas de conversions soudaines qui conduisent tout droit, soudainement, au sacrement de confession. Des personnes qui n'y avaient jamais songé, songé après sans avoir éprouvé cette forme de "brûlure intérieure", laquelle les a "projetés"jeté au "tribunal de la miséricorde divine". Ils en sont ressortis avec l'esprit  renouvelé et ne sachant pas encore qui devenir ensuite...

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Les signes jaillissent des cœurs

Message non lu par etienne lorant » lun. 12 févr. 2018, 10:38

Lettre de saint Jacques 1,1-11.
Jacques, serviteur de  du Seigneur Jésus Christ, aux douze tribus de la Diaspora, salut !
Considérez comme une joie extrême, mes frères, de buter sur toute sorte d’épreuves. Vous le savez, une telle vérification de votre foi produit l’endurance, et l’endurance doit s’accompagner d’une action parfaite, pour que vous soyez parfaits et intègres, sans que rien ne vous manque. Mais si l’un de vous manque de sagesse, qu’il la demande à Dieu, lui qui donne à tous sans réserve et sans faire de reproches : elle lui sera donnée. Mais qu’il demande avec foi, sans la moindre hésitation, car celui qui hésite ressemble aux vagues de la mer que le vent agite et soulève. Qu’il ne s’imagine pas, cet homme-là, qu’il recevra du Seigneur quoi que ce soit, s’il est partagé, instable dans toute sa conduite. Que le frère d’humble condition tire sa fierté d’être élevé, et le riche, d’être humilié, car il passera comme l’herbe en fleur. En effet, le soleil s’est levé, ainsi que le vent brûlant, il a desséché l’herbe, sa fleur est tombée, la beauté de son aspect a disparu ; de même, le riche se flétrira dans toutes ses entreprises.


Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 8,11-13.
En ce temps-là, les pharisiens survinrent et se mirent à discuter avec Jésus ; pour le mettre à l’épreuve, ils cherchaient à obtenir de lui un signe venant du ciel. Jésus soupira au plus profond de lui-même et dit : « Pourquoi cette génération cherche-t-elle un signe ? Amen, je vous le déclare: aucun signe ne sera donné à cette génération. » Puis il les quitta, remonta en barque, et il partit vers l’autre rive.

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris


On est parfois tout admiratif en considérant comment les textes des lectures se répondent l'un à l'autre et enrichissent la perception de l'amour de Dieu pour nous. Ce fut encore le cas ce matin, pour raviver en nous la compréhension bienheureuse de l'amour de Dieu.

Ainsi, même les épreuves que nous supportons, que ce soit dans notre corps ou bien face aux troubles qui s'accumulent dans la vie en société, nous trouverons toujours des occasions de grandir dans la foi. Oui, nous rencontrons beaucoup d'épreuves, qu'il s'agisse de contrariétés, d'angoisses diverses, de malaises, de maladies ainsi que des reproches que nous savons n'avoir pas mérité. Il arrive assez souvent que nous accomplissions de bonnes actions et qu'elles nous soient reprochées ensuite. Telle personne que nous connaissons manque d'ordre: elle égare pratiquement chaque objet quelle touche et se lamente de ses distractions nombreuses.  Elle se lamente de cet état, elle en souffre mais, de ce fait, elle ne se vante pas des bonnes actions qu'elle accomplit. Et c'est ainsi qu'elle acquiert mérites sur mérites mais sans pouvoir jamais s'en féliciter. Cette âme ne voit que ce qu'elle doit améliorer en elle-même: elle voudrait briller mais ne se  rend pas compte qu'elle brille déjà beaucoup !

C'est tout le contraire de l'âme qui compte ses bonnes actions, qui s'en réjouit comme si toutes ses bonnes œuvres  ne procédaient que d'elle-même. Et le jour où l'épreuve la touche, elle se met aussitôt à récriminer et elle annule ainsi le bénéfice de ses bonnes œuvres. Quiconque veut bien l'entendre s'en réjouira: l'amour de Dieu - et du prochain pour l'amour de Dieu, cela ne procède pas d'un calcul, mais d'un constant recours à l'amour de Dieu. Sans la miséricorde divine, nous sommes condamnés - comme les pharisiens dans l’Évangile du jour - à réclamer des signes avant de croire.  Or, les signes sont dans nos cœurs: ouvrons nos cœurs  dans l'amour de Dieu et nous produirons des signes sans y songer un songer un seul instant !



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L'incrédulité peut devenir faute grave

Message non lu par etienne lorant » mar. 13 févr. 2018, 12:36

Lettre de saint Jacques 1,12-18.
Heureux l’homme qui supporte l’épreuve avec persévérance, car, sa valeur une fois vérifiée, il recevra la couronne de la vie promise à ceux qui aiment Dieu. Dans l’épreuve de la tentation, que personne ne dise: «Ma tentation vient de Dieu.» Dieu, en effet, ne peut être tenté de faire le mal, et lui-même ne tente personne. Chacun est tenté par sa propre convoitise qui l’entraîne et le séduit. Puis la convoitise conçoit et enfante le péché, et le péché, arrivé à son terme, engendre la mort. Ne vous y trompez pas, bien-aimés, les présents les meilleurs, les dons parfaits, proviennent tous d’en haut, ils descendent d’auprès du Père des lumières, lui qui n’est pas, comme les astres, sujet au mouvement périodique ni aux éclipses. Il a voulu nous engendrer par sa parole de vérité, pour faire de nous comme les prémices de toutes ses créatures. [/i]

Psaume 94(93),12-13a.14-15.18-19.
Quand je dis : « Mon pied trébuche ! » ton amour, Seigneur, me soutient.
Quand d'innombrables soucis m'envahissent, tu me réconfortes et me consoles
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Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 8,14-21.
En ce temps-là, les disciples avaient oublié d’emporter des pains; ils n’avaient qu’un seul pain avec eux dans la barque. Or Jésus leur recommandé: «Attention ! Prenez garde au levain des pharisiens et au levain d’Hérode» Mais ils discutaient entre eux sur ce manque de pains. Jésus s’en rend compte et dit : « Pourquoi discutez-vous sur ce manque de pains? Vous ne saisissez pas ? Vous ne comprenez pas encore ? Vous avez le cœur endurci ? Vous avez des yeux et vous ne voyez pas, vous avez des oreilles et vous n’entendez pas! Vous ne vous rappelez pas ? Quand j’ai rompu les cinq pains pour cinq mille personnes, combien avez-vous ramassé de paniers pleins? » Ils dirent :« Douze. Et quand j’en ai rompu sept pour quatre mille, combien avez-vous rempli de corbeilles en ramassant les morceaux ?» Ils lui répondirent:«Sept » Il leur disait:« vous ne comprenez pas encore? »

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris


Les propres disciples de Jésus s'égarent parfois dans des réflexions et des interrogations futiles et, pire que cela, ils se mettent à douter. Ils ont oublié d'emporter leur provision de pain pour la traversée de la mer de Galilée et, aussitôt  leur foi trébuche, ils retombent dans leurs peurs, dans la crainte de l'avenir. C'est une peur liée à leur ventre, c'est-à-dire "à leurs tripes", à leurs instincts primaires. Ils ont assisté au miracle de la multiplication des pains et des poissons, mais leurs esprit, après la stupeur du miracle, est bien vite retombé dans les soucis de l'immédiat: "Malheur à nous, nous avons oublié de prendre des  les provisions !"

Il en résulte une sorte de quiproquo quasiment burlesque, par lequel l’Évangile du jour nous pointe du doigt, d'un air de dire: "Vous aussi, les fidèles, comment doutez-vous encore!", Comment se fait-il, après tous les signes qui vous ont été donnés - à chacun et chacune selon ses besoins les plus intimes - comment est-il possible que vous retombiez aussi vite dans ces peurs enfantines, viscérales, celles qui finissent en cris tremblements !!!
" Mais qu'à cela ne tienne, avec la patience d'une maman pour ses enfants,Jésus recommence à leur apprendre la foi....

De telle sorte, a dit notre prêtre, que nombreux sont les "scribes de notre temps" cherchent une interprétation "ésotérique" des manifestations de l'amour de Dieu. Comme si l'on pouvait, hors de la foi, trouver des explications humaines à la manifestation du divine!  Dans la première lecture, l'apôtre saint Jacques met en garde ses lecteurs contre de telles analyses humaines qui aboutissent à dire - en un véritable blasphème :  «Ma tentation vient de Dieu.»  Que le Seigneur nous en préserve de tomber aussi bas et d'entrer dans le jeu du Menteur...

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«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Mercredi des Cendres

Message non lu par etienne lorant » mer. 14 févr. 2018, 19:15

Livre de Joël 2,12-18.
Maintenant, oracle du Seigneur – revenez à moi de tout votre cœur, dans le jeûne, les larmes et le deuil ! Déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements, et revenez au Seigneur votre Dieu, car il est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour, renonçant au châtiment. Qui sait ? Il pourrait revenir, il pourrait renoncer au châtiment, et laisser derrière lui sa bénédiction : alors, vous pourrez présenter offrandes et libations au Seigneur votre Dieu. Sonnez du cor,  prescrivez un jeûne sacré, annoncez une fête solennelle, réunissez le peuple, tenez une assemblée sainte, rassemblez les anciens, réunissez petits enfants et nourrissons ! Que le jeune époux sorte de sa maison, que la jeune mariée quitte sa chambre ! Entre le portail et l’autel, les prêtres, serviteurs du Seigneur, iront pleurer et diront : « Pitié, Seigneur, pour ton peuple, n’expose pas ceux qui ’appartiennent à l’insulte et aux moqueries des païens ! Faudra-t-il qu’on dise : “Où donc est leur Dieu ?” » Et le Seigneur s’est ému en faveur de son pays, il a eu pitié de son peuple.

Psaume 51(50),3-4.5-6ab.12-13.14.17.
Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour,
selon ta grande miséricorde, efface mon péché.
Lave moi tout entier de ma faute,
purifie-moi de mon offense.

Oui, je connais mon péché,
ma faute est toujours devant moi.
Contre toi, et toi seul, j'ai péché,
ce qui est mal à tes yeux, je l'ai fait.

Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu,
renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.
Ne me chasse pas loin de ta face,
ne me reprends pas ton esprit saint.

Rends-moi la joie d'être sauvé ;
que l'esprit généreux me soutienne.
Seigneur, ouvre mes lèvres,
et ma bouche annoncera ta louange.




Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 6,1-6.16-18.

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ce que vous faites pour devenir des justes, évitez de l’accomplir devant les hommes pour vous faire remarquer. Sinon, il n’y a pas de récompense pour vous auprès de votre Père qui est aux cieux. Ainsi, quand tu fais l’aumône, ne fais pas sonner la trompette devant toi, comme les hypocrites qui se donnent en spectacle dans les synagogues et dans les rues, pour obtenir la gloire qui vient des hommes. Amen, je vous le déclare: ceux-là ont reçu leur récompense. Mais toi, quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite, afin que ton aumône reste dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra. Et quand vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites : ils aiment à se tenir debout dans les synagogues et aux carrefours pour bien se montrer aux hommes quand ils prient. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. Mais toi, quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra. Et quand vous jeûnez, ne prenez pas un air abattu, comme les hypocrites : ils prennent une mine défaite pour bien montrer aux hommes qu’ils jeûnent. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. Mais toi, quand tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage; ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes, mais seulement de ton Père qui est présent au plus secret ; ton Père qui voit au plus secret te le rendra. »  

"Face à cette avalanche de textes, a dit notre prêtre ce matin, que pourrais-je ajouter encore! " Et de se plaindre que, souvent, à longueur de textes, tout est dit en ne laissant guère de place à une méditation toute personnelle....

En parlant ainsi, il n'aura fait que dire tout ce que nous avons ressenti - du moins l'un ou l'autre des fidèles présents qui, comme moi, ont soupiré comme devant la leçon d'un maître qui, sans nuance, renverrait à l'étude tous ses élèves. ..

Dès lors, l'homélie de ce jour a moins porté sur les textes que  sur l'humilité de Jésus qui a voulu assumer toutes les faiblesses des êtres humains - hormis le péché. Notre honte, si nous devions la considérer comme "absolument certaine", nous conduirait - sans aucune échappatoire - à nous maudire nous-mêmes !....  

"Nous sommes pécheresses et pécheurs, sans aucun doute, a-t-il ajouté, mais voici qui nous sauve devant Dieu: ce sont nos regrets, nos grandes amertumes, nos larmes et nos détresses, toutes choses qui ont abouti à la venue de Jésus Christ parmi nous - lequel a pris sur Lui tous les péchés du monde.

Nous portons donc ces cendres, mais ce sont les cendres de nos vies passées, nos vies renoncées, qui sont à présent nos vies refondées dans la miséricorde divine. Ce qu'il faut donc retenir, ce ne sont pas nos regrets et ce qui fit notre honte, mais bien le moment et l'instant de notre conversion, laquelle ne nous empêche pas de pleurer sur nos fautes, mais nous entraîne dans l'adoration de notre Sauveur - et dans l'amour de son nom !


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«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Tentation de Jésus au désert

Message non lu par etienne lorant » jeu. 15 févr. 2018, 17:30

Livre du Deutéronome 30,15-20.
Moïse disait au peuple : « Vois ! Je mets aujourd’hui devant toi ou bien la vie et le bonheur, ou bien la mort et le malheur. Ce que je te commande aujourd’hui, c’est d’aimer le Seigneur ton Dieu, de marcher dans ses chemins, de garder ses commandements, ses décrets et ses ordonnances. Alors, tu vivras et te multiplieras ; le Seigneur ton Dieu te bénira dans le pays dont tu vas prendre possession. Mais si tu détournes ton cœur, si tu n’obéis pas, si tu te laisses entraîner à te prosterner devant d’autres dieux et à les servir, je vous le déclare aujourd’hui : certainement vous périrez, vous ne vivrez pas de longs jours sur la terre dont vous allez prendre possession quand vous aurez passé le Jourdain. Je prends aujourd’hui à témoin contre vous le ciel et la terre : je mets devant toi la vie ou la mort, la bénédiction ou la malédiction. Choisis donc la vie, pour que vous viviez, toi et ta descendance, en aimant le Seigneur ton Dieu, en écoutant sa voix, en vous attachant à lui ; c’est là que se trouve ta vie, une longue vie sur la terre que le Seigneur a juré de donner à tes pères, Abraham, Isaac et Jacob. »

Psaume 1,1-2.3.4.6.
Heureux est l'homme
qui n'entre pas au conseil des méchants,
qui ne suit pas le chemin des pécheurs,
ne siège pas avec ceux qui ricanent,
mais se plaît dans la loi du Seigneur
et murmure sa loi jour et nuit !

Il est comme un arbre
planté près d'un ruisseau,
qui donne du fruit en son temps,
et jamais son feuillage ne meurt ;
tout ce qu'il entreprend réussira.
Tel n'est pas le sort des méchants.

Mais ils sont comme la paille
balayée par le vent :
Le Seigneur connaît le chemin des justes,
mais le chemin des méchants se perdra.


Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 9,22-25.
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples: « Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, le troisième jour, il ressuscite.» Il leur disait à tous: « Celui qui veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi la sauvera. » Quel avantage un homme aura-t-il à gagner le monde entier, s’il se perd ou se ruine lui-même ? »

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Renoncer à soi-même, prendre sa croix chaque jour et suivre Jésus, beaucoup le font sans même s'en rendre compte. Été comme hiver, ils se lèvent à la même heure, ils font leurs ablutions, se lavent les dents, s'habillent, avalent un petit déjeuner, puis ils partent travailler, quelles que soient les pensées qui leur sont venues tandis qu'ils s'éveillaient. De même, celles et ceux qui n'ont pas - ou qui n'ont plus de travail, tous se lèvent et s'activent d'une manière ou d'une autre. Il y a toujours une tâche qu'il convient d'accomplir - et le moral de ceux qui n'ont (pas) (plus) de travail se maintient par les mille et une "petites choses à faire" et c'est cette "mise en oeuvre" qui assurent une existence, sinon très heureuse, du moins traversée de petits bonheurs divers.

Et , paradoxalement, les riches, malgré tout le personnel à leur service, sont tout de même à l'ouvrage chaque jour pour maintenir le montant de leur fortune... Et donc: personne n'échappe au labeur quotidien - mais ce n'est pas une malédiction, tout du contraire. De la simple ménagère jusqu'au "chevalier d'entreprise", nul n'échappe à cette règle. Dans certains milieux, il est facile de traiter de fainéants les chômeurs de fainéants - mais ils sont certainement les plus à plaindre - car les plus tentés et moins gâtés !

"La vie et le bonheur ou bien la mort et le malheur", dit le Deutéronome. Et c'est un grand paradoxe, du fait que tous meurent un jour ou l'autre. C'est qu'il y a mort et mort. C'est par notre foi que nous vaincrons la mort.

Ce qui sort du commun, c'est bien que Jésus connaisse, avant l'heure, tout ce qu'Il devra subir de la part des hommes afin d'accomplir le dessein de Dieu. Oui, vraiment: Qui, parmi nous, supporterait sans dommage la pleine connaissance des circonstances de sa fin ?

Heureux sommes-nous, car c'est pure miséricorde que les circonstances de notre propre fin nous demeurent voilées.  Réjouissons-nous plutôt de pouvoir nous  en remettre au Seigneur: celui qui perdra sa vie à cause de sa foi dans le Christ ne fait que la sauver dans l'éternité.

Lors de mon expérience de conversion au pied d'un crucifix, le troisième dimanche d'août 1985, ma Joie fut telle que j'ai demandé : "Jésuslaisse-moi mourir de suite !  " Car ma Joie fut telle que j'aurai bien voulu mourir de suite afin la garder, telle quelle et dans  dans l'éternité !


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Un carême sans hypocrisie !

Message non lu par etienne lorant » ven. 16 févr. 2018, 19:42

Livre d'Isaïe 58,1-9a.
Ainsi parle le Seigneur Dieu : Crie à pleine gorge ! Ne te retiens pas ! Que s’élève ta voix comme le cor ! Dénonce à mon peuple sa révolte, à la maison de Jacob ses péchés. Ils viennent me consulter jour après jour, ils veulent connaître mes chemins. Comme une nation qui pratiquerait la justice et n’abandonnerait pas le droit de son Dieu, ils me demandent des ordonnances justes, ils voudraient que Dieu soit proche : « Quand nous jeûnons, pourquoi ne le vois-tu pas ? Quand nous faisons pénitence, pourquoi ne le sais-tu pas ? » Oui, mais le jour où vous jeûnez, vous savez bien faire vos affaires, et vous traitez durement ceux qui peinent pour vous. Votre jeûne se passe en disputes et querelles, en coups de poing sauvages. Ce n’est pas en jeûnant comme vous le faites aujourd’hui que vous ferez entendre là-haut votre voix. Est-ce là le jeûne qui me plaît, un jour où l’homme se rabaisse ? S’agit-il de courber la tête comme un roseau, de coucher sur le sac et la cendre ? Appelles-tu cela un jeûne, un jour agréable au Seigneur ? Le jeûne qui me plaît, n’est-ce pas ceci : faire tomber les chaînes injustes, délier les attaches du joug, rendre la liberté aux opprimés, briser tous les joug? N’est-ce pas partager ton pain avec qui a faim, accueillir chez toi les pauvres sans abri, couvrir celui que tu verras sans vêtement, ne pas te dérober à ton semblable? Alors ta lumière jaillira comme l’aurore, et tes forces reviendront vite. Devant toi marchera ta justice, et la gloire du Seigneur fermera la marche. Alors, si tu appelles, le Seigneur répondra ; si tu cries, il dira : « Me voici. »

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 9,14-15.
En ce temps-là, les disciples de Jean le Baptiste s’approchent de Jésus en disant: « Pourquoi, alors que nous et les pharisiens, nous jeûnons, tes disciples ne jeûnent-ils pas? » Jésus leur répondit : « Les invités de la noce pourraient-ils donc être en deuil pendant le temps où l’Époux est avec eux ? Mais les jours jours viendront où l’Époux leur sera enlevé; alors ils jeûneront.


Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Les textes du jours ont assez éloquents, de sorte que le commentaire est simple et n'a nécessité que peu de mots.. Lorsqu'un homme est malade, il se soigne, mais il ne va pas trouver ses voisins pour leur dire, comme si c'était un objet de contentement : "Voici, je suis atteint par telle maladie !" Bien entendu, s'il en parle toute de même, son intention sera de pouvoir, éventuellement, recevoir de l'aide durant le traitement de cette maladie.

Il en va de même au cours du carême: nul n'ira dira à son voisin : "A telle époque, je t'ai fait passer pour ce que tu n'es pas: je t'ai traité de voleur, d'ivrogne et de "petit esprit" partout où je suis passé !"  Certes, voici des aveux courageux, mais qui engendreront des conflits qui peuvent mal finir, évidemment !  Et  la première lecture nous expose une une accusation directe, sans nuance, à laquelle aucun disciples n'aurait guère pu répondre -sauf Jésus lui même.  

Cet épisode est confié à notre méditation afin que nous nous débarrassions, une fois pour toutes, des jugements approximatifs fondés uniquement sur des apparences.  Notre prêtre nous a bien fait sourire en disant : "Bien sûr, un cabaretier vous reprochera d'avoir bu plus que de raison - mais évidemment, c'est le lendemain qu'il vous le reprochera ! Car sur le moment, vous avez eu l'alcool généreux et offert à boire jusqu'à votre dernier sou! " Cette anecdote rappelle l'accusation du prophète dans la première lecture, car il y a de ces hypocrisies qu'un carême ne saurait absoudre...

Prenons donc garde à la manière dont nous estimons autrui, cela aussi fait partie d'un bon carême !


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