Liturgie du jour avec Etienne Lorant (2016-2017)

« Mon âme aspire vers toi pendant la nuit, mon esprit te cherche dès le matin. » (Is 26.9)
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etienne lorant
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Re: Liturgie du jour avec Etienne Lorant (2016-2017)

Message non lu par etienne lorant » mar. 07 nov. 2017, 18:38

Le mardi de la 31e semaine du temps ordinaire

Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 12,5-16a.
De même, nous qui sommes plusieurs, nous sommes un seul corps dans le Christ, et membres les uns des autres, chacun pour sa part. Et selon la grâce que Dieu nous a accordée, nous avons reçu des dons qui sont différents. Si c’est le don de prophétie, que ce soit à proportion du message confié; si c’est le don de servir, que l’on serve; si l’on est fait pour enseigner, que l’on enseigne; pour réconforter, que l’on réconforte. Celui qui donne, qu’il soit généreux; celui qui dirige, qu’il soit empressé; celui qui pratique la miséricorde, qu’il ait le sourire. Que votre amour soit sans hypocrisie. Fuyez le mal avec horreur, attachez-vous au bien. Soyez unis les uns aux autres par l’affection fraternelle, rivalisez de respect les uns pour les autres. Ne ralentissez pas votre élan, restez dans la ferveur de l’Esprit, servez le Seigneur, ayez la joie de l’espérance, tenez bon dans l’épreuve, soyez assidus à la prière. Partagez avec les fidèles qui sont dans le besoin, pratiquez l’hospitalité avec empressement. Bénissez ceux qui vous persécutent; souhaitez-leur du bien, et non pas du mal. Soyez joyeux avec ceux qui sont dans la joie, pleurez avec ceux qui pleurent. Soyez bien d’accord les uns avec les autres; n’ayez pas le goût des grandeurs, mais laissez-vous attirer par ce qui est humble. Ne vous fiez pas à votre propre jugement.


Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 14,15-24.
En entendant parler Jésus, un des convives lui dit : « heureux celui qui participera au repas dans le royaume de Dieu ! » Jésus lui dit: « Un homme donnait un grand dîner, et il avait invité beaucoup de monde. À l’heure du dîner, il envoya son serviteur dire aux invités : “Venez, tout est prêt.” Mais ils se mirent tous, unanimement, à s’excuser. Le premier lui dit : “J’ai acheté un champ, et je suis obligé d’aller le voir; je t’en prie, excuse-moi.” Un autre dit : “J’ai acheté cinq paires de bœufs, et je pars les essayer; je t’en prie, excuse-moi.” Un troisième dit : “Je viens de me marier, et c’est pourquoi je ne peux pas venir.” De retour, le serviteur rapporta ces paroles à son maître. Alors, pris de colère, le maître de maison dit à son serviteur : “Dépêche-toi d’aller sur les places et dans les rues de la ville ; les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux, amène-les ici.” Le serviteur revint lui dire : “Maître, ce que tu as ordonné est exécuté, et il reste encore de la place.” Le maître dit alors au serviteur : “Va sur les routes et dans les sentiers, et fais entrer les gens de force, afin que ma maison soit remplie. Car, je vous le dis, aucun de ces hommes qui avaient été invités ne goûtera de mon dîner.” »



Dans son épître, saint Paul exhorte ses lecteurs d'être toujours en veille et disposé à servir autrui au moindre appel selon les talents que chacune et chacun ont reçu de Dieu. Quelles sont donc les qualités à rechercher et développer pour le service de Dieu ? Toutes reposent sur l'attention apportée au prochain et aux moyens de le servir selon les talents reçus. Saint Paul en cite plusieurs de telle sorte que nul ne puisse dire être venu au monde sans aucun talent pour servir autrui ! En effet, si l'on peut se servir soi-même, on peut tout autant servir autrui. Qui sait calculer, qu'il assiste celui qui ne sait pas; qui sait lire et écrire, qu'il soit au service de ceux qui n'ont pas eu la chance d'apprendre; qui sait jouer d'un instrument de musique, qu'il mette gratuitement son art pour égayer les veillées; qui sait cuisiner, qu'il revigore d'un bon plat les enfants comme les adultes; qui a reçu un don pour distraire, qu'il rende le sourire à ceux qui l'ont perdus...etc.. Il n'est pas de talent qui soit supérieur aux autres, puisque le talent qui est commun à tous, c'est de manifester l'amour de Dieu, lequel ne fait miséricorde à toutes et à tous sans distinction.

Cette manière d'être sème la concorde, l'estime, la compréhension mutuelle, le respect, l'espérance, la joie et, en définitive : la reconnaissance de l'amour de Dieu, toujours à l'oeuvre dans notre quotidien quel qu'il soit.

Par contraste, les hommes et les femmes qui vivent d'ambitions toutes personnelles: quête d'argent, acquisitions diverse - et même, ce qui peut surprendre - le fait d'être jeune marié: car l'on a beau célébrer un grand amour, cet amour est d'abord et avant tout une grâce reçue de Dieu. Nous sommes toutes et tous appelés à servir Dieu présent dans le prochain. Pour continuer de mériter le beau nom de "fidèles", il nous faut demeurer dans l'attention pour autrui, dans la miséricorde concrètement pratiquée...



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«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Le renoncement qui fait jaillir la Joie

Message non lu par etienne lorant » mer. 08 nov. 2017, 12:35

Le mercredi de la 31e semaine du temps ordinaire

Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 13,8-10.
Frères, n’ayez de dette envers personne, sauf celle de l’amour mutuel, car celui qui aime les autres a pleinement accompli la Loi. La Loi dit : ‘Tu ne commettras pas d’adultère, tu ne commettras pas de meurtre, tu ne commettras pas de vol, tu ne convoiteras pas.’ Ces commandements et tous les autres se résument dans cette parole : ‘Tu aimeras ton prochain comme toi-même.’ L’amour ne fait rien de mal au prochain. Donc, le plein accomplissement de la Loi, c’est l’amour.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 14,25-33.
En ce temps-là, de grandes foules faisaient route avec Jésus; il se retourna et leur dit:« Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher à ma suite ne peut pas être mon disciple. Quel est celui d’entre vous qui, voulant bâtir une tour, ne commence par s’asseoir pour calculer la dépense et voir s’il a de quoi aller jusqu’au bout? Car, si jamais il pose les fondations et n’est pas capable d’achever, tous ceux qui le verront vont se moquer de lui “Voilà un homme qui a commencé à bâtir et n’a pas été capable d’achever !”Et quel est le roi qui, partant en guerre contre un autre roi, ne commence par s’asseoir pour voir s’il peut, avec dix mille hommes, affronter l’autre qui marche contre lui avec vingt mille? S’il ne le peut pas, il envoie, pendant que l’autre est encore loin, une délégation pour demander les conditions de paix. Ainsi donc, celui d’entre vous qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon disciple.»



Un jour ou l'autre, nous avons tous éprouvé pour une personne ou l'autre d'une "antipathie naturelle" Durant l'adolescence, au collège où m'avait placé mes parents, j'ai supporté d'autant plus d'antipathie que nous étions tous entre garçons et que mon propre père y enseignait les mathématiques, la biologie, la chimie et la physique... A l'exception des deux dernières années, j'ai dû subir non seulement des notes sévères. - "Pas de favoritisme!", peut-il justifier des notes toujours en-dessous de la Distinction ? Triste adolescence dans ce collège tenu par des Jésuites ! La dernière année, c'est avec rage que j'ai étudié, mais avec si peu de goût !

Je ne suis vraiment revenu de ces années de pénible adolescence que lors de mon temps "de service militaire" dans une caserne proche du barrage de la Mohnesee, à quelques kilomètres d'Arnsberg... Nous étions tous égaux, cette fois, de par le fait que tous avaient besoin des autres pour parvenir "intacts" à la "quille" ! ... Ces événements me sont revenus à l'esprit lors de l'homélie de ce jour, car je reconnais dans ce passage de l’Évangile où Jésus déclare:
«celui d’entre vous qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon disciple

Certes, ce que j'écris aujourd'hui est très loin de l'homélie de notre prêtre si ce mon renoncement, lors de mon expérience de conversion, en août 1985, durant laquelle j'ai "vu" que Jésus répétait pour moi-même, le don de sa vie sur la croix. Il semblait m'avoir parler au cœur comme pour dire: "Aujourd'hui, c'est pour toi que je donne ma vie ! Demeure dans ma Joie !" De sorte que le renoncement à soi cesse d'être comme une peine acceptée, mais comme une fontaine de la Joie qui peut rejaillir pour tous...



«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Dédicace de la basilique du Latran, fête

Message non lu par etienne lorant » jeu. 09 nov. 2017, 23:42

Livre d'Ézéchiel 47,1-2.8-9.12.
En ces jours là, au cours d’une vision reçue du Seigneur, l’homme me fit revenir à l’entrée de la Maison, et voici : sous le seuil de la Maison, de l’eau jaillissait vers l’orient, puisque la façade de la Maison était du côté de l’orient. L’eau descendait de dessous le côté droit de la Maison, au sud de l’autel.L’homme me fit sortir par la porte du nord et me fit faire le tour par l’extérieur, jusqu’à la porte qui fait face à l’orient, et là encore l’eau coulait du côté droit.Il me dit : « Cette eau coule vers la région de l’orient, elle descend dans la vallée du Jourdain, et se déverse dans la mer Morte, dont elle assainit les eaux. En tout lieu où parviendra le torrent, tous les animaux pourront vivre et foisonner. Le poisson sera très abondant, car cette eau assainit tout ce qu’elle pénètre, et la vie apparaît en tout lieu où arrive le torrent.Au bord du torrent, sur les deux rives, toutes sortes d’arbres fruitiers pousseront ; leur feuillage ne se flétrira pas et leurs fruits ne manqueront pas. Chaque mois ils porteront des fruits nouveaux, car cette eau vient du sanctuaire. Les fruits seront une nourriture, et les feuilles un remède. »


Psaume 46(45),2-3.5-6.8-9a.10a.
Dieu est pour nous refuge et force,
secours dans la détresse, toujours offert.
Nous serons sans crainte si la terre est secouée,
si les montagnes s'effondrent au creux de la mer.

Le Fleuve, ses bras réjouissent la ville de Dieu,
la plus sainte des demeures du Très-Haut.
Dieu s'y tient : elle est inébranlable ;
quand renaît le matin, Dieu la secourt.

Il est avec nous, le Seigneur de l'univers ;
citadelle pour nous, le Dieu de Jacob !
Venez et voyez les actes du Seigneur,
il détruit la guerre jusqu'au bout du monde.



Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 2,13-22.
Comme la Pâque juive était proche, Jésus monta à Jérusalem. Dans le Temple, il trouva installés les marchands de bœufs, de brebis et de colombes, et les changeurs. Il fit un fouet avec des cordes, et les chassa tous du Temple, ainsi que les brebis et les bœufs; il jeta par terre la monnaie des changeurs, renversa leurs comptoirs,et dit aux marchands de colombes: « Enlevez cela d’ici. Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce.» Ses disciples se rappelèrent qu’il est écrit : ‘L’amour de ta maison fera mon tourment.’" Des Juifs l’interpellèrent : « Quel signe peux-tu nous donner pour agir ainsi ? » Jésus leur répondit: « Détruisez ce temple , et en trois jours je le relèverai. » Les Juifs lui répliquèrent: «Il a fallu 46 ans pour bâtir ce sanctuaire, et toi, en trois jours tu le relèverais !» Mais lui parlait du sanctuaire de son corps. Aussi, quand il se réveilla d’entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu’il dit cela ; ils crurent à l’Écriture et à la parole que Jésus avait dite.


Cette fête a parfois dérouté des fidèles qui se disent: "Pourquoi célébrer un lieu de culte,puisque le temple de Jérusalem, lieu privilégié pour la rencontre avec Dieu, a été détruit et n'a jamais été reconstruit ? Les fidèles devraient-ils considérer qu'un lieu de culte soit privilégié parmi d'autres, tandis même que Jésus, lorsqu’il annonce la destruction du temple, ne fait qu'annoncer sa mort et sa résurrection ? Certes, il y a là de quoi dérouter quelques âmes, d'autant qu'il faut bien un lieu pour se réunir ! Comment résoudre cet énigme ?

Certes, il y a là de quoi dérouter quelques âmes que novices ! Ce qui explique en partie l'austérité volontaire de nombreux lieux de cultes protestants ! Mais en réalité, ce n'est pas le Seigneur qui a besoin d'un lieu pour nouqs rencontrer - mais c'est l'inverse: c'est nous qui en avons besoin ! Notons encore le renvoi: Ite Missa Est ! Allez, ne trainez pas, la messe est dite!

L'énigme est ainsi résolue. J'en suis d'autant plus persuadé que j'ai souvent assisté à de nombreux commentaires, par lesquels des paroissiens ... commentaient la "prestation" du prêtre ...


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Simplicté contre richesse

Message non lu par etienne lorant » sam. 11 nov. 2017, 18:44

Le samedi de la 31e semaine du temps ordinaire

Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 16,3-9.16.22-27.
Saluez de ma part Prisca et Aquilas, mes compagnons de travail en Jésus Christ,
eux qui ont risqué leur tête pour me sauver la vie ; je ne suis d’ailleurs pas seul à leur être reconnaissant, toutes les Églises des nations le sont aussi. Saluez l’Église qui se rassemble dans leur maison. Saluez mon cher Épénète, qui fut le premier à croire au Christ dans la province d’Asie.
Saluez Marie, qui s’est donné beaucoup de peine pour vous.
Saluez Andronicos et Junias qui sont de ma parenté. Ils furent mes compagnons de captivité. Ce sont des apôtres bien connus ; ils ont même appartenu au Christ avant moi.
Saluez Ampliatus, qui m’est cher dans le Seigneur.
Saluez Urbain, notre compagnon de travail dans le Christ, et mon cher Stakys.
Saluez-vous les uns les autres par un baiser de paix. Toutes les Églises du Christ vous saluent. Moi aussi, Tertius, à qui cette lettre a été dictée, je vous salue dans le Seigneur. Gaïus vous salue, lui qui me donne l’hospitalité, à moi et à toute l’Église. Éraste, le trésorier de la ville, et notre frère Quartus vous saluent.
[…]
À Celui qui peut vous rendre forts selon mon Évangile qui proclame Jésus Christ : révélation d’un mystère gardé depuis toujours dans le silence, mystère maintenant manifesté au moyen des écrits prophétiques, selon l’ordre du Dieu éternel, mystère porté à la connaissance de toutes les nations pour les amener à l’obéissance de la foi, à Celui qui est le seul sage, Dieu, par Jésus Christ, à lui la gloire pour les siècles. Amen.


Évangile de Christ selon saint Luc 16,9-15.
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Moi, je vous le dis : Faites-vous des amis avec l’argent malhonnête, afin que, le jour où il ne sera plus là, ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles. Celui qui est digne de confiance dans la moindre chose est digne de confiance aussi dans une grande. Celui qui est malhonnête dans la moindre chose est malhonnête aussi dans une grande. Si donc vous n’avez pas été dignes de confiance pour l’argent malhonnête, qui vous confiera le bien véritable? Et,, pour ce qui est à autrui, vous n’avez pas été dignes de confiance, ce qui vous revient, qui vous le donnera
Aucun domestique ne peut servir deux maîtres: ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent.» Quand ils entendaient tout cela, les pharisiens, eux qui aimaient l’argent, tournaient Jésus en dérision. Il leur dit alors : « Vous, vous êtes de ceux qui se font passer pour justes aux yeux des gens, mais Dieu connaît vos cœurs ; en effet, ce qui est prestigieux pour les gens est une chose abominable aux yeux de Dieu.»


Cy Aelf, Paris

Conscient de sa fin prochaine, saint Paul s'adresse à ses frères, chacun en particulier, en citant leurs noms et en relatant les bonnes œuvres dont il a gardé le souvenir. Cela prend beaucoup de temps, au point que le texte de la liturgie passe outre
quelques lignes et détails sous le sigle ! Car Oui, ces rappels et ces souvenirs évoqués peuvent paraître une perte de temps ou bien, encore, sembler noyer le principal du message dans une multitude de petits détails de souvenirs. Cependant, ces rappels nombreux sont très importants dans la vie d'une communauté chrétienne, car ils manifestent combien l'amour de Dieu est à l’œuvre dans le cour de chacun et pour le bien de tous...

L’Évangile de ce jour entre bien dans cette considération qui égratigne la manière de vivre et d'agir dans le monde, car nul ne peut prétendre aimer Dieu tout en continuant à gérer des sommes d'argent, à rechercher de bons placements financiers et surveiller les cours de la bourse ! J'ai connu un homme qui, ayant découvert les possibilités de jouer en ligne à l'achat et la vente de valeurs boursières, avait fini par y consacrer les trois-quarts de ses journées. Il misait même sur les matches de football et s'était offert un encrage dans un port en Normandie pour canot de marque "Zodiaque" - très bien connu. Mais un jour, il a tout dû revendre, à perte, après l'annonce du premier attentat islamiste sur un train en Angleterre... En moins d'une heure passée loin des nouvelles, il avait tout perdu. !

Qu'on ne puisse aimer en même temps Dieu et l'argent, c'est une évidence. Et le jeune homme riche venu trouver Jésus en offrant de le suivre partout, s'en est retourné à son domaine, certes "tout triste", mais certainement résolu à refermer la porte de son cœur pour ne plus retomber dans des "rêveries d'adolescent" ! Après sa conversion, saint François d'Assise dût renoncer à sa renommée de fils de grande bourgeoisie et il dût même se dépouiller de ses riches et bons vêtements... et il commença par se couvrir comme les pauvres et comme les premiers disciples envoyés par Jésus.


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Se rendre dignes des Béatitudes

Message non lu par etienne lorant » mar. 14 nov. 2017, 0:12

Le lundi de la 32e semaine du temps ordinaire

Livre de la Sagesse 1,1-7.
Aimez la justice, vous qui gouvernez la terre, ayez sur le Seigneur des pensées droites, cherchez-le avec un cœur simple, car il se laisse trouver par ceux qui ne le mettent pas à l’épreuve, il se manifeste à ceux qui ne refusent pas de croire en lui. Les pensées tortueuses éloignent de Dieu, et sa puissance confond les insensés qui la provoquent. Car la Sagesse ne peut entrer dans une âme qui veut le mal, ni habiter dans un corps asservi au péché. L’Esprit saint, éducateur des hommes, fuit l’hypocrisie, il se détourne des projets sans intelligence, quand survient l’injustice, il la confond. La Sagesse est un esprit ami des hommes, mais elle ne laissera pas le blasphémateur impuni pour ses paroles ; car Dieu scrute ses reins, avec clairvoyance il observe son cœur, il écoute les propos de sa bouche. L’esprit du Seigneur remplit l’univers : lui qui tient ensemble tous les êtres, il entend toutes les voix.


Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 17,1-6.
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Il est inévitable que surviennent des scandales, des occasions de chute; mais malheureux celui par qui cela arrive! ! Il vaut mieux qu’on lui attache au cou une meule en pierre et qu’on le précipite à la mer, plutôt qu’il ne soit une occasion de chute pour un seul des petits que voilà. Prenez garde à vous-mêmes ! Si ton frère a commis un péché, fais-lui de vifs reproches, et s’il se repent, pardonne-lui. Même si sept fois par jour il commet un péché contre toi, et que sept fois de suite il revienne à toi en disant: “Je me repens”, tu lui pardonneras.» Les Apôtres dirent au Seigneur: «Augmente en nous la foi! » Le Seigneur répondit : « Si vous aviez de la foi, gros comme une graine de moutarde, vous auriez dit à l’arbre que voici: “Déracine-toi et va te planter dans la mer”, et il vous aurait obéi. »



Quiconque désire mener sa vie hors de toute obscurité de pensées et d'actes a déjà découvert comment plaire à Dieu. Heureux donc les femmes et les hommes qui n'attendent pas le jugement d'autrui pour se corriger de leurs penchants mauvais. Heureux celles et ceux qui ont découvert, à l'occasion d'une prise de sang, que leur taux de cholestérol est mauvais et, aussitôt changent leurs habitudes alimentaires. De même sont sages celles et ceux qui, souffrant de bronchites, limitent volontairement leur consommation de tabac.'i Et devient sage, de la même manière, quiconque subit une réprimande injuste, infondée, et ne proteste pas...

Une telle humilité - que l'on pourrait appeler "capacité de s'examiner soi-même" est, la plupart du temps, battue en brèche par les images et les modes de vie au sein d'une société vouée à la consommation, dans un tel conformisme que même les convertis voudraient bien, dans un même mouvement, rejoindre aussitôt le Seigneur dans son Royaume.

L'arbre dont parle Jésus, à qui l'on peut ordonner d'aller se jeter de lui-même dans la mer, c'est bien celui qui porte le fruit de la connaissance du bien et du mal. Celles et ceux qui ont obtenu la grâce extraordinaire de se renoncer eux-mêmes sont très proche du Royaume des Cieux... car ils souffrent comme leurs frères et sœurs affligés d'une disgrâce visible.

L'arbre que seule la foi peut déraciner pour le jeter dans la mer est bien celui de la connaissance du bien et du mal...
Dernière modification par etienne lorant le mar. 14 nov. 2017, 0:21, modifié 2 fois.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Eloge de l'acceptation

Message non lu par etienne lorant » mar. 14 nov. 2017, 20:09

Le mardi de la 32e semaine du temps ordinaire

Livre de la Sagesse 2,23-24.3,1-9.
Dieu a créé l’homme pour l’incorruptibilité, il a fait de lui une image de sa propre identité. C’est par la jalousie du diable que la mort est entrée dans le monde; ils en font l’expérience, ceux qui prennent parti pour lui.Les âmes des justes sont dans la main de Dieu; aucun tourment n’a de prise sur eux. Aux yeux de l’insensé, ils ont paru mourir ; leur départ est compris comme un malheur, et leur éloignement, comme une fin : mais ils sont dans la paix. Au regard des hommes, ils ont subi un châtiment, mais l’espérance de l’immortalité les comblait. Après de faibles peines, de grands bienfaits les attendent, car Dieu les a mis à l’épreuve et trouvés dignes de lui. Comme l’or au creuset, il les a éprouvés; comme une offrande parfaite, il les accueille. Au temps de sa visite, ils resplendiront : comme l’étincelle qui court sur la paille, ils avancent. Ils jugeront les nations, ils auront pouvoir sur les peuples, et le Seigneur régnera sur eux pour les siècles. Qui met en lui sa foi comprendra la vérité ; ceux qui sont fidèles resteront, dans l’amour, près de lui. Pour ses amis, grâce et miséricorde : il visitera ses élus.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 17,7-10.
En ce temps-là, Jésus disait : « Lequel d’entre vous, quand son serviteur aura labouré ou gardé les bêtes, lui dira à son retour des champs : “Viens vite prendre place à table” ? Ne lui dira-t-il pas plutôt : “Prépare-moi à dîner, mets-toi en tenue pour me servir, le temps que je mange et boive. Ensuite tu mangeras et boiras à ton tour” ? Va-t-il être reconnaissant envers ce serviteur d’avoir exécuté ses ordres ? De même vous aussi, quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné, dites : “Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir.” »



Les lectures qui nous sont proposées aujourd'hui nous invitent à l'humilité, à la reconnaissance de nos faiblesses, de nos difficultés, de nos craintes pour l'avenir et, en définitive: de notre condition mortelle. Il ne nous est pas simple d'y songer et le mieux que nous puissions faire, c'est de nous accepter tels que nous sommes, au quotidien. Mais cette humilité, lorsqu'elle est bien comprise, nous rétablit dans la paix intérieure. J'ai vécu cela lors d'une hospitalisation, au début de ma cinquantaine et j'ai réalisé qu'une acceptation simple de la faiblesse du corps joue en faveur d'un profonde acceptation qui suscite la confiance....

Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir.” , voici une parole riche, que nous faisons bien de retenir. On vante souvent les malades qui "luttent" contre la précarité de la condition humaine, un peu comme si les champions sportifs étaient plus préparés que tous à lutter contre le mal. Mais il n'en est pas ainsi: ce n'est pas une question de force morale, mais d'une attitude de confiance liée à la qualité de notre foi. Ce que j'ose dire ici, c'est simplement ce que j'ai vécu. Le jour venu, je rentrerai en clinique avec le crucifix qui a présidé à ma conversion de 1985 - croyez-moi ou non, on ne lutte pas efficacement contre le mal si l'on ne l'accepte pas...

Un tel renversement de l'attitude intérieure est d'une grande force du fait qu'elle ne met pas en conflit le corps contre l’esprit, ni l'esprit contre le corps. Aujourd'hui, notre prêtre, âgé de plus de 90 ans, ma encore confirmé dans la force de cette attitude d'abandon de confiance - pour le corps comme pour l’âme, on ne soigne bien que ceux qui se reconnaissent malades... telle est la véritable humilité - celle-la même que Jésus met en valeur dans l'évangile de ce matin...



Retrouver ici le très fort témoignage de René : dans l'attente d'une greffe :


viewtopic.php?f=120&t=18752&start=15


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Rendre grâce en tout temps

Message non lu par etienne lorant » mer. 15 nov. 2017, 20:41

Le mercredi de la 32e semaine du temps ordinaire

Livre de la Sagesse 6,2-11.
Soyez attentifs, vous qui dominez les foules, qui vous vantez de la multitude de vos peuples. Car la domination vous a été donnée par le Seigneur, et le pouvoir, par le Très-Haut, lui qui examinera votre conduite et scrutera vos intentions. En effet, vous êtes les ministres de sa royauté ; si donc vous n’avez pas rendu la justice avec droiture, ni observé la Loi, ni vécu selon les intentions de Dieu, il fondra sur vous, terrifiant et rapide, car un jugement implacable s’exerce sur les grands ; au petit, par pitié, on pardonne, mais les puissants seront jugés avec puissance. Le Maître de l’univers ne reculera devant personne, la grandeur ne lui en impose pas ; car les petits comme les grands, c’est lui qui les a faits : il prend soin de tous pareillement. Les puissants seront soumis à une enquête rigoureuse. C’est donc pour vous, souverains, que je parle, afin que vous appreniez la sagesse et que vous évitiez la chute, car ceux qui observent saintement les lois saintes seront reconnus saints, et ceux qui s’en instruisent y trouveront leur défense. Recherchez mes paroles, désirez-les ; elles feront votre éducation.


Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 17,11-19.
En ce temps-là, Jésus, marchant vers Jérusalem, traversait la région située entre la Samarie et la Galilée. Comme il entrait dans un vil, dix lépreux vinrent à sa rencontre. Ils s’arrêtèrent à distance et lui crièrent:« Jésus, maître, prends pitié de nous » À cette vu , Jésus leur dit : « Allez vous montrer aux prêtres. » En cours de route, ils furent purifiés. L’un d’eux, voyant qu’il était guéri, revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix. Il se jeta face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce. Or, c’était un Samaritain. Alors Jésus prit la parole en disant « Tous les dix n’ont-ils pas été purifiés ? Les neuf autres, où sont-ils? Il ne s’est trouvé parmi eux que cet étranger pour revenir sur ses pas et rendre gloire à Dieu ! » Jésus lui dit : « Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. »


La première lecture nous dit que les hommes qui possèdent une autorité sur autrui, seront jugés d'après le bon ou mauvais usage qu'ils auront fait de leur autorité. C'est toujours valable de notre temps: quiconque s'est soumis à une ou des lois injustes par crainte de représailles, sera jugé moins sévèrement que ceux qui leur ont auront imposé ces lois. En période d'occupation, ceux qui exercent l'autorité sont d'autant plus soumis à l'épreuve. Leurs actes seront évalués et ils seront jugés d'autant plus sévèrement. Par contre, opposée à celle d'Hérode, l'autorité exercée par le centurion romain, rend manifeste que les hommes qui font le bien, peuvent justifiés par leurs bonnes actions - mais en tout temps, les justes sont rendus justes par leurs bonnes œuvres et les méchants par leurs œuvres mauvaises.

L’Évangile de ce jour oppose de la même manière les hommes qui vivent fermés sur eux-mêmes au point de ne pas reconnaître le bien reçu  d'autrui. Tandis que tous les autres lépreux considèrent qu'ils sont été guéris pour avoir obéi à l'injonction d'un "maître", celui qui a rebroussé chemin pour rendre grâce et manifester sa joie, entré "dans la Joie de son maître...  Moi aussi, je veux manifester la Joie reçue cet après-midi:  mon PC portable avait besoin d'être reconfiguré, et c'est fait. Or, peu après, j'ai saisi l'occasion de participer avec ma mère Léa, toujours aussi  souriante en dépit de l'arthrose qui la maintient paralysée dans un volumineux fauteuil roulant. Merci, mon Dieu !




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«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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L'oeuvre de l'Esprit saint dans nos âmes

Message non lu par etienne lorant » jeu. 16 nov. 2017, 20:28

Le jeudi de la 32e semaine du temps ordinaire

Livre de la Sagesse 7,22-30.8,1.
Il y a dans la Sagesse un esprit intelligent et saint, unique et multiple, subtil et rapide; perçant, net, clair et intact; ami du bien, vif, irrésistible, bienfaisant, ami des hommes; ferme, sûr et paisible, tout-puissant et observant tout, pénétrant tous les esprits, même les plus intelligents, les plus purs, les plus subtils. La Sagesse, en effet, se meut d’un mouvement qui surpasse tous les autres; elle traverse et pénètre toute chose à cause de sa pureté. Car elle est la respiration de la puissance de Dieu, l’émanation toute pure de la gloire du Souverain de l’univers; aussi rien de souillé ne peut l’atteindre. Elle est le rayonnement de la lumière éternelle, le miroir sans tache de l’activité de Dieu, l’image de sa bonté. Unique, elle peut tout; et sans sortir d’elle-même, elle renouvelle l’univers. D’âge en âge, elle se transmet à des âmes saintes pour en faire des prophètes et des amis de Dieu. Car Dieu n’aime que celui qui vit avec la Sagesse. Elle est plus belle que le soleil et surpasse toutes les constellations ; si on la compare à la lumière du jour, on la trouve bien supérieure, car le jour s’efface devant la nuit, mais contre la Sagesse le mal ne peut rien. Elle déploie sa vigueur d’un bout du monde à l’autre, elle gouverne l’univers avec bonté.

Psaume 119(118),89.90.91.130.135.175.
Déchiffrer ta parole illumine et les simples comprennent.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 17,20-25.
En ce temps-là, comme les pharisiens demandaient  quand viendrait le règne de Dieu, il prit la parole et dit: « La venue du règne de Dieu n’est pas observable. On ne dira pas: “Voilà, il est ici!” ou : “Il est là !” En effet, voici que le règne de Dieu est au milieu de vous.» Puis il dit aux disciples: « Des jours viendront où vous désirerez voir un seul des jours du Fils de l’homme, et vous ne le verrez pas. On vous dira: “Voilà, il est là-bas !” ou bien: “Voici, il est ci !” N’y allez pas, n’y courez pas. En effet, comme l’éclair qui jaillit illumine l’horizon d’un bout à l’autre, ainsi le Fils de l’homme, quand son jour sera là. Mais, il d'abord qu’il souffre beaucoup et qu’il soit rejeté par cette génération. »


L'extrait du Livre de la Sagesse tente, pour ses lecteurs, de livrer une compréhension simple de la troisième personne de la Trinité. Le Livre de la Genèse L'avait déjà révélé par ce verset:"La terre était informe et vide: il y avait des ténèbres à la surface de l'abîme, et l'esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux.". Et d'une parole tout aussi énigmatique, Jésus prédit sa seconde venue par un autre signe céleste. En effet, le langage des hommes est très pauvre pour rendre compte de l'Esprit Saint, esprit de Dieu.

Toujours est-il que nous pouvons saisir, par l'esprit et le cœur que nous sommes, toutes et tous,incités à renoncer à nos penchants pour produire en ce monde des paroles et des actes qui sont Lumière pour les hommes qui ne croient pas - ou qui ne veulent pas croire. Lorsque quelqu’un déclare qu'il ne croit pas, c'est en fait qu'il est en recherche; mais s'il repousse indéfiniment toutes les occasions d’ouvrir son âme, alors ce n'est plus d'ignorance qu'il s'agit, mais de rébellion.

Incrédules ou croyants, nous sommes invités, en de multiples occasions, de passer au-delà de notre seule condition humaine pour reconnaître, en nous, l'oeuvre du Seigneur. Pour avoir suivi un chemin, quelque temps, un chemin qui devait, nécessairement, obligatoirement,  conduire à la réussite sociale, je ne suis finalement tombé que pour me relever dans la foi. Ce fut une "chance" (une grâce) tout à fait inespérée, mais obtenue très simplement par un appel au secours que mon baptême avait formulé dans mon âme essoufflée... il y a trente-deux ans cette année !

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Petit poème 1985 :


L'Esprit s'étend sur toutes choses également.
Par-delà la grisaille et le détour des nuits
Tel un soleil Il est, apaisant nos tourments.

S'il te semble aujourd'hui que l'espoir est trahi
Et que demain te ment,
Songe, alors, que ce pain pour l'amour te nourrit,
Car ton sort Il bénit et le veille ardemment...



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Pour quand la fin des temps ?

Message non lu par etienne lorant » ven. 17 nov. 2017, 16:13

Le vendredi de la 32e semaine du temps ordinaire

Livre de la Sagesse 13,1-9.
De nature, ils sont inconsistants, tous ces gens qui restent dans l’ignorance de Dieu: à partir de ce qu’ils voient de bon, ils n’ont pas été capables de connaître Celui qui est; en examinant ses œuvres, ils n’ont pas reconnu l’Artisan. Mais c’est le feu, le vent, la brise légère, la ronde des étoiles, la violence des flots, les luminaires du ciel gouvernant le cours du monde, qu’ils ont regardés comme des dieux. S’ils les ont pris pour des dieux, sous le charme de leur beauté, ils doivent savoir combien le Maître de ces choses leur est supérieur, car l’Auteur même de la beauté est leur créateur. Et si c’est leur puissance et leur efficacité qui les ont frappés, ils doivent comprendre combien est plus puissant Celui qui les a faites. Car à travers la grandeur et la beauté des créatures, on peut contempler, par analogie, leur Auteur. Et pourtant, ces hommes ne méritent qu’un blâme léger; car c’est peut-être en cherchant Dieu et voulant le trouver, qu’ils se sont égarés: plongés au milieu de ses œuvres, ils poursuivent leur recherche et se laissent prendre aux apparences: ce qui s’offre à leurs yeux est si beau! Encore une fois, ils n’ont pas d’excuse. S’ils ont poussé la science à un degré tel qu’ils sont capables d’avoir une idée sur le cours éternel des choses, comment n’ont-ils pas découvert plus vite Celui qui en est le Maître ?


Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 17,26-37.
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples: «Comme cela s’est passé dans les jours de Noé, ainsi en sera-t-il dans les jours du Fils de l’homme. On mangeait, on buvait, on prenait femme, on prenait mari, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche et où survint le déluge qui les fit tous périr Il en était de même dans les jours de Loth: on mangeait, on buvait, on achetait, on vendait, on plantait, on bâtissait; mais le jour où Loth sortit de Sodome, du ciel tomba une pluie de feu et de soufre qui les fit tous périr; cela se passera de la même manière le jour où le Fils de l’homme se révélera. En ce jour-là, celui qui sera sur sa terrasse, et aura ses affaires dans sa maison, qu’il ne descende pas pour les emporter; et de même celui qui sera dans son champ, qu’il ne retourne pas en arrière. Rappelez-vous la femme de Loth. Qui cherchera à conserver sa vie la perdra. Et qui la perdra la sauvera. Je vous le dis: deux personnes seront dans le même lit: l’une sera prise, l’autre laissée. Deux femmes seront ensemble en train de moudre du grain: l’une sera prise, l’autre laissée.» […]Prenant alors la parole, les disciples lui demandèrent : «Où donc, Seigneur ? » Il leur répondit : «Là où sera le corps, là aussi se rassembleront les vautours. »



Les lectures de ce jour nous sont proposées pour nous inciter, sans tarder d'une seule journée, de changer nos cœurs, de sortir de nos "valeurs acquises", de bousculer les préjugés qui ont forgé notre vie en société. Depuis ma conversion au pied d'un crucifix, j'ai tout d'abord désiré mourir de suite - afin de garder vive l'extraordinaire joie qui m'animait - quel paradoxe,  n'est ce pas ?  Durant trois mois, je n'ai pu rien faire de tout ce que l'on considère correct et convenable, juste et nécessaire. Mais ayant échangé mes chaussures contre des sandales, j'ai marché ainsi, sans chaussettes aux pieds, jusqu'à la fin octobre: j'étais pleinement persuadé que plus on est proche de la terre, plus également le cœur et l'esprit sont proches du ciel... Ensuite ont commencé les démarches, toutes vaines, pour intégrer "l'Eglise visible"... C'est beaucoup plus tard que je me suis rendu compte: je n'aurais pas dû rapporter l'expérience spirituelle, car en dépit même de sa simplicité, je sais que j'ai été considéré soit comme un doux rêveur, ou un provocateur. J'ai porté tout cela jusqu'à ne plus comprendre moi-même ce que je devais faire et qui donc j'allais devenir... Seul le Rédemptoriste Maurice Verhagege, dont j'ai écrit l'éloge funèbre, m'a été de bon conseil.

Certes, les textes de ce jour doivent nous inciter à nous convertir encore, d'autant qu'un peu partout, les "foudres de guerre"  et de morts se mettent à hurler comme les loups, avant de s’exciter et s'enhardir à s'approcher en meutes des bergeries où les brebis passent l'hiver - puissent donc les bergers demeurer vigilants !  Aujourd'hui et maintenant, démentons les rumeurs mauvaises de notre temps par de lumineux gestes de miséricorde. Le Seigneur verra et nous le revaudra... Gardons nos lampes allumées !


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Lecture de  L'Ecclésiaste


Il y a un temps fixé pour tout, un temps pour toute chose sous le ciel:
Un temps pour naître, et un temps pour mourir; un temps pour planter, et un temps pour arracher ce qui a été planté;
Un temps pour tuer, et un temps pour guérir; un temps pour abattre, et un temps pour bâtir;
Un temps pour pleurer, et un temps pour rire; un temps pour se lamenter, et un temps pour danser;
Un temps pour jeter des pierres, et un temps pour en ramasser; un temps pour embrasser, et un temps pour s'abstenir d'embrassements.
Un temps pour chercher et un temps pour perdre; un temps pour garder, et un temps pour jeter;.Un temps pour déchirer, et un temps pour coudre; un temps pour se taire, et un temps pour parler;
Un temps pour aimer, et un temps pour haïr; un temps pour la guerre, et un temps pour la paix;
Quel est l'avantage, pour celui qui travaille, de la peine qu'il se donne?
Dieu a fait toute chose belle en son temps, il a mis aussi dans leur cœur l'éternité, mais sans que l'homme puisse comprendre l'oeuvre que Dieu fait, du commencement jusqu'à la fin.
Et j'ai reconnu qu'il n'y a rien de meilleur pour eux que de se réjouir et se donner du bien-être pendant leur vie,
Et en même temps que si un homme mange et boit, et jouit du bien-être au milieu de son travail, c'est là un don de Dieu.
J'ai reconnu que tout ce que Dieu fait durera toujours, qu'il n'y a rien à y ajouter ni rien à en retrancher: Dieu agit ainsi afin qu'on le craigne.
Ce qui se fait existait déjà, et ce qui se fera a déjà été: Dieu ramène ce qui est passé.


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La prière incessante clarifie le cœur et l'âme

Message non lu par etienne lorant » sam. 18 nov. 2017, 13:51

Livre de la Sagesse 18,14-16.19,6-9.
Un silence paisible enveloppait toute chose, et la nuit de la Pâque était au milieu de son cours rapide; alors, du haut du ciel, venant de ton trône royal, Seigneur, ta Parole toute-puissante fondit en plein milieu de ce pays de détresse, comme un guerrier impitoyable, portant l’épée tranchante de ton décret inflexible. Elle s’arrêta, et sema partout la mort ; elle touchait au ciel et marchait aussi sur la terre. La création entière, dans sa propre nature, était remodelée au service de tes décrets, pour que tes enfants soient gardés sains et saufs. On vit la nuée recouvrir le camp de son ombre, on vit la terre sèche émerger là où il n’y avait eu que de l’eau ; de la mer Rouge surgit un chemin sans obstacles et, des flots impétueux, une plaine verdoyante. C’est là que le peuple entier, protégé par ta main, traversa en contemplant des prodiges merveilleux.
Ils étaient comme des chevaux dans un pré, ils bondissaient comme des agneaux et chantaient ta louange, Seigneur : tu les avais délivrés.


Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 18,1-8.
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples une parabole sur la nécessité pour eux de toujours prier sans se décourager :
« Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait pas Dieu et ne respectait pas les hommes.Dans cette même ville, il y avait une veuve qui venait lui demander : “Rends-moi justice contre mon adversaire.” Longtemps il refusa; puis il se dit : “Même si je ne crains pas Dieu et ne respecte personne, comme cette veuve commence à m’ennuyer, je vais lui rendre justice pour qu’elle ne vienne plus sans cesse m’assommer.” »Le Seigneur ajouta : « Écoutez bien ce que dit ce juge dépourvu de justice !
Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? Les fait-il attendre ? Je vous le déclare : bien vite, il leur fera justice. Cependant, le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »


Dans l'histoire sainte, la mer et toutes les larges étendues d'eau ne sont guère considérées comme un milieu fascinant, sur lequel on s'élancera pour partir à la découverte d'autres terres. Mais la mer est plutôt vue comme un danger potentiel, une puissance incontrôlable, un domaine imprévisible, allié des vents qui soufflent en sens divers, mais qui s'arrêtent aussi aussi soudainement qu'ils se sont mis à souffler... Il faut donc beaucoup de courage pour s'y aventurer -donc, comme il fut surprenant, stupéfiant, pour les Juifs qui s'enfuyaient d'Egypte, de la traverser à pieds secs !

Cependant, sur un plan spirituel, les hommes ne sont guère plus sages et plus stables que l'élément liquide !  Certes, nous prions, mais nous changeons souvent dans nos demandes et nous et nous changeons souvent. Il nous faut être clairs dans nos demandes et ne pas en varier selon nos humeurs, nos sentiments, nos raisonnements, notre éducations et nos émotions. Quiconque se met à prier régulièrement procédera, même sans bien s'en rendre compte, à un tri selon les sentiments, la raisons et les émotions. En soi, la prière régulière est chose excellente parce qu'elle nous entraîne à plus de rigueur dans  nos pensées, nos désirs, nos estimations sur autrui, nos émotions, nos frustrations...  En sorte que l'Esprit Saint intervient pour  clarifier nos demandes.

Telle est la pauvre veuve qui poursuit, sans se lasser ni se décourager, un juge qui l'avait laissée dans l'embarras. Mais fondamentetalement, la prière est bien liée à la foi. Je peux témoigner du cas de cette femme qui a prié durant près de trois années pour que son mari volage revienne à la maison - et il  est revenu. Mais il arrive également qu'en priant, l'on finit par réaliser que telle demande est vaine, ou futile, et une fois encore, on n'a pas prié en vain...

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Relation à Dieu et relation au monde

Message non lu par etienne lorant » lun. 20 nov. 2017, 15:33

Le lundi de la 33e semaine du temps ordinaire

Premier livre des Maccabées 1,10-15.41-43.54-57.62-64.
En ces jours-là,surgit un homme de péché, Antiocos Épiphane, fils du roi Antiocos le Grand. Il avait séjourné à Rome comme otage, et il devint roi en l’année 137 de l’empire grec. À cette époque, surgirent en Israël des hommes infidèles à la Loi, et ils séduisirent beaucoup de gens, car ils disaient: «Allons, faisons alliance avec les nations qui nous entourent. En effet,  depuis que nous avons rompu avec elles, il nous est arrivé beaucoup de malheurs.» Ce langage parut judicieux, et quelques-uns, dans le peuple, s’empressèrent d’aller trouver le roi. Celui-ci leur permit d’adopter les usages des nations. On fit un gymnase  un gymnase à Jérusalem, selon la coutume des nations  ils effacèrent les traces de leur circoncision, renièrent l’Alliance sainte, s’associèrent aux gens des nations, et se vendirent pour faire le mal. Cependant, beaucoup en Israël résistèrent et eurent le courage de ne manger aucun aliment impur. Ils acceptèrent de mourir pour ne pas être souillés par ce qu’ils mangeaient, et pour ne pas profaner l’Alliance sainte ; et de fait, ils moururent. C’est ainsi que s’abattit sur Israël une grande colère.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 18,35-43.
Alors que Jésus approchait de Jéricho, un aveugle mendiait, assis au bord de la route. Entendant la foule passer devant lui, il s’informa de ce qu’il y avait.On lui apprit que c’était Jésus le Nazaréen qui passait. Il s’écria : « Jésus, fils de David, prends pitié de moi» Ceux qui marchaient en tête le rabrouaient pour le faire taire. Mais lui criait de plus belle: « Fils de David, prends pitié de moi ! » Jésus s’arrêta et il ordonna qu’on le lui amène. Quand il se fut approché, Jésus lui demanda: « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » Il répondit : « Seigneur, que je retrouve la vue. » Et Jésus lui dit : « Retrouve la vue ! Ta foi t’a sauvé. » À l’instant même, il retrouva la vue, et il suivait Jésus en rendant gloire à Dieu. Et tout le peuple, voyant cela, adressa une louange à Dieu.

Cy Aelf, Paris

En de nombreuses occasions, le peuple de l'Alliance, renonçant à son  éminente dignité, voulut devenir "un peuple comme un autre". C'est ainsi qu'ils voulurent un roi, en dépit même des nombreux inconvénients que comporterait ce nouveau mode de gouvernement. Les prophètes que le Seigneur inspirait pour les guider ne lui suffirent plus. Ils voulurent faire comme les autres, eux qui avaient été élus et choisis parmi tous les peuples du monde - mais tels sont bien les êtres humains, toujours avides de nouveautés. Il faudrait tout en même temps être uniques et semblables aux autres - c'est bien ce qui fait la fortune des marchands - de notre temps aussi !

Par contraste, l’Évangile nous propose la figure de l'aveugle de Jéricho, lequel est unique comme sont uniques tous les malades - puisqu'il n'y a pas deux pathologies qui guérissent de la même façon. De telle sorte que Jésus pose  une question qui paraît superflue mais qui correspond tout à fait à la liberté de choix qui est fondamentale: "Que veux-tu que je fasse pour toi ?" Bien sûr, cela parait évident, mais cette évidence même nous rappelle qu'en toutes circonstances, le Seigneur nous laisse libres de nos choix.

Pour conclure, il ne faut pas négliger non plus la louange de "tout le peuple".  Nous prions, et certains plus que d'autres, mais il est bon également de "magnifier dans son cœur" le Seigneur qui nous guérit de nos cécités spirituelles, ainsi que dit le Psaume : "Ta Parole illumine est les simples comprennent" !

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Multiples chemins de conversion

Message non lu par etienne lorant » mar. 21 nov. 2017, 18:53

Le mardi de la 33e semaine du temps ordinaire

Deuxième livre des Maccabées 6,18-31.
En ces jours-là, Éléazar était l’un des scribes les plus éminents. C’était un homme très âgé, et de très belle allure. On voulut l’obliger à manger du porc en lui ouvrant la bouche de force. Préférant avoir une mort prestigieuse plutôt qu’une vie abjecte, il marchait de son plein gré vers l’instrument du supplice, après avoir recraché cette viande, comme on doit le faire quand on a le courage de rejeter ce qu’il n’est pas permis de manger, même par amour de la vie. Ceux qui étaient chargés de ce repas sacrilège le connaissaient de longue date. Ils le prirent à part et lui conseillèrent de faire apporter des viandes dont l’usage était permis, et qu’il aurait préparées lui-même. Il n’aurait qu’à faire semblant de manger les chairs de la victime pour obéir u roi ; en agissant ainsi, il échapperait à la mort et serait traité avec humanité grâce à la vieille amitié qu’il avait pour eux. Mais il fit un beau raisonnement, bien digne de son âge, du rang que lui donnait sa vieillesse, du respect que lui valaient ses cheveux blancs, de sa conduite irréprochable depuis l’enfance, et surtout digne de la législation sainte établie par Dieu. Il s’exprima en conséquence, demandant qu’on l’envoyât sans tarder au séjour des morts: « Une telle comédie est indigne de mon âge. Car beaucoup de jeunes gens croiraient qu’Éléazar, à quatre-vingt-dix ans, adopte la manière de vivre des étrangers. À cause de cette comédie, par ma faute, ils se laisseraient égarer eux aussi ; et moi, pour un misérable reste de vie, j’attirerais sur ma vieillesse la honte et le déshonneur. Même si j’évite, pour le moment, le châtiment qui vient des hommes, je n’échapperai pas, vivant ou mort, aux mains du Tout-Puissant. C’est pourquoi, en quittant aujourd’hui la vie avec courage, je me montrerai digne de ma vieillesse et, en choisissant de mourir avec détermination et noblesse pour nos vénérables et saintes lois, j’aurai laissé aux jeunes gens le noble exemple d’une belle mort. » Sur ces mots, il alla tout droit au supplice. Pour ceux qui le conduisaient, ces propos étaient de la folie ; c’est pourquoi ils passèrent subitement de la bienveillance à l’hostilité. Quant à lui, au moment de mourir sous les coups, il dit en gémissant : « Le Seigneur, dans sa science sainte, le voit bien : alors que je pouvais échapper à la mort, j’endure sous le fouet des douleurs qui font souffrir mon corps ; mais dans mon âme je les supporte avec joie, parce que je crains Dieu. » Telle fut la mort de cet homme. Il laissa ainsi, non seulement à la jeunesse mais à l’ensemble de son peuple, un exemple de noblesse et un mémorial de vertu.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 19,1-10.
En ce temps-là, entré dans la ville de Jéricho, Jésus la traversait. Or, il y avait un homme du nom de Zachée; il était le chef des collecteurs d’impôts, et c’était quelqu’un de riche. Il cherchait à voir qui était Jésus, mais il ne le pouvait pas à cause de la foule, car il était de petite taille. Il courut donc eet grimpa sur un sycomore pour voir Jésus qui allait passer par là. Arrivé à cet endroit, Jésus leva les yeux et lui dit :« Zachée, descends vite : aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison. » Vite, il descendit et reçut Jésus avec joie. Voyant cela, tous récriminaient : « Il est allé loger chez un homme qui est un pécheur. »Zachée, debout, s’adressa au Seigneur : « Voici, Seigneur : je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens, et si j’ai fait du tort à quelqu’un, je vais lui rendre quatre fois plus. » Alors Jésus dit à son sujet : « Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison, car lui aussi est un fils d’Abraham. En effet, le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu.


A l'évidence, les textes de ce jour nous disent que le sacrifice et le don de soi portent des fruits des fruits de conversion. Et, par conséquent, il ne convient pas de juger aux apparences des hommes et des femmes qui, eux aussi, peuvent se convertir et porter de très bon fruits par leur conversion. Le sacrifice d'Eléazar fut-il vain ? Bien au contraire, le don de soi d'un homme éminent, ne fera que susciter une grande admiration pour ces âmes fidèles de bout en bout, du début à la fin. Le texte est vraiment explicite sur ce point, puisqu'il précise : "Telle fut la mort de cet homme. Il laissa ainsi, non seulement à la jeunesse mais à l’ensemble de son peuple, un exemple de noblesse et un mémorial de vertu.

La conversion de Zachée, écrivit un jour écrit un psychologue, tient au fait qu'il souffrait de sa petite taille, que l'on ne cessait certes pas de qualifier de toutes sortes de surnoms péjoratifs, ainsi que de blagues liant sa profession à sa petite taille. Que l'on se souvienne du portrait d'Harpagon dans la comédie de Molière !  Si Zachée a grimpé sur un arbre pour voir passer Jésus, c'est qu'il savait très bien que la foule l'aurait systématiquement refoulé à l'arrière.

J'en suis d'autant plus certain que je fus un jour "fils de prof" dans un collège de Jésuites. A ce titre, je fis l'objet de quelques brimades que l'on m'infligeait en me  disant : "Sûrement tu vas te plaindre à ton papa !" Mais je n'ai jamais rien dit, rien dénoncé - tout en gouttant l'amer désir de revanche...  que j'ai obtenue en cumulant les réussites dans toutes les branches - mais en souffrant d'une amertume qui me conduisit bien loin dans une quête de puissance et de dureté ... que seul le Seigneur put renverser dans la conversion.

J'écris ces mots que notre prêtre n'a certes pas employés ce matin, mais dont la véracité ne souffre aucun doute. Le Seigneur a sauvé l'âme de ce collecteur d'impôt, ce "collabo" des romains en lui manifestant que la miséricorde divine est tout d'abord destinée à celles et ceux qui ne croient plus dans une justice qui les  l'os rendrait libres de leurs tourments intérieurs. Ces convertis ont quitté l'obscurité du monde et ses démons pour vivre en pleine lumière de l'Amour qui ne tarit jamais...

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«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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La fidélité porte des fruits de confersion

Message non lu par etienne lorant » jeu. 23 nov. 2017, 18:43

Deuxième livre des Maccabées 6,18-31.
En ces jours-là, Éléazar était l’un des scribes les plus éminents. C’était un homme très âgé, et de très belle allure. On voulut l’obliger à manger du porc en lui ouvrant la bouche de force. Préférant avoir une mort prestigieuse plutôt qu’une vie abjecte, il marchait de son plein gré vers l’instrument du supplice, après avoir recraché cette viande, comme on doit le faire quand on a le courage de rejeter ce qu’il n’est pas permis de manger, même par amour de la vie. Ceux qui étaient chargés de ce repas sacrilège le connaissaient de longue date. Ils le prirent à part et lui conseillèrent de faire apporter des viandes dont l’usage était permis, et qu’il aurait préparées lui-même. Il n’aurait qu’à faire semblant de manger les chairs de la victime pour obéir u roi ; en agissant ainsi, il échapperait à la mort et serait traité avec humanité grâce à la vieille amitié qu’il avait pour eux. Mais il fit un beau raisonnement, bien digne de son âge, du rang que lui donnait sa vieillesse, du respect que lui valaient ses cheveux blancs, de sa conduite irréprochable depuis l’enfance, et surtout digne de la législation sainte établie par Dieu. Il s’exprima en conséquence, demandant qu’on l’envoyât sans tarder au séjour des morts: « Une telle comédie est indigne de mon âge. Car beaucoup de jeunes gens croiraient qu’Éléazar, à quatre-vingt-dix ans, adopte la manière de vivre des étrangers. À cause de cette comédie, par ma faute, ils se laisseraient égarer eux aussi ; et moi, pour un misérable reste de vie, j’attirerais sur ma vieillesse la honte et le déshonneur. Même si j’évite, pour le moment, le châtiment qui vient des hommes, je n’échapperai pas, vivant ou mort, aux mains du Tout-Puissant. C’est pourquoi, en quittant aujourd’hui la vie avec courage, je me montrerai digne de ma vieillesse et, en choisissant de mourir avec détermination et noblesse pour nos vénérables et saintes lois, j’aurai laissé aux jeunes gens le noble exemple d’une belle mort. » Sur ces mots, il alla tout droit au supplice. Pour ceux qui le conduisaient, ces propos étaient de la folie ; c’est pourquoi ils passèrent subitement de la bienveillance à l’hostilité. Quant à lui, au moment de mourir sous les coups, il dit en gémissant : « Le Seigneur, dans sa science sainte, le voit bien : alors que je pouvais échapper à la mort, j’endure sous le fouet des douleurs qui font souffrir mon corps ; mais dans mon âme je les supporte avec joie, parce que je crains Dieu. » Telle fut la mort de cet homme. Il laissa ainsi, non seulement à la jeunesse mais à l’ensemble de son peuple, un exemple de noblesse et un mémorial de vertu.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 19,1-10.
En ce temps-là, entré dans la ville de Jéricho, Jésus la traversait. Or, il y avait un homme du nom de Zachée; il était le chef des collecteurs d’impôts, et c’était quelqu’un de riche. Il cherchait à voir qui était Jésus, mais il ne le pouvait pas à cause de la foule, car il était de petite taille. Il courut donc eet grimpa sur un sycomore pour voir Jésus qui allait passer par là. Arrivé à cet endroit, Jésus leva les yeux et lui dit :« Zachée, descends vite : aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison. » Vite, il descendit et reçut Jésus avec joie. Voyant cela, tous récriminaient : « Il est allé loger chez un homme qui est un pécheur. »Zachée, debout, s’adressa au Seigneur : « Voici, Seigneur : je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens, et si j’ai fait du tort à quelqu’un, je vais lui rendre quatre fois plus. » Alors Jésus dit à son sujet : « Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison, car lui aussi est un fils d’Abraham. En effet, le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu.[/i][/b]

A l'évidence, les textes de ce jour nous disent que le sacrifice et le don de soi portent des fruits des fruits de conversion. Et, par conséquent, il ne convient pas de juger aux apparences des hommes et des femmes qui, eux aussi, peuvent se convertir et porter de très bon fruits par leur conversion. Le sacrifice d'Eléazar fut-il vain ? Bien au contraire, le don de soi d'un homme éminent, ne fera que susciter une grande admiration pour ces âmes fidèles de bout en bout, du début à la fin. Le texte est vraiment explicite sur ce point, puisqu'il précise : "Telle fut la mort de cet homme. Il laissa ainsi, non seulement à la jeunesse mais à l’ensemble de son peuple, un exemple de noblesse et un mémorial de vertu.

La conversion de Zachée, écrivit un jour écrit un psychologue, tient au fait qu'il souffrait de sa petite taille, que l'on ne cessait certes pas de qualifier de toutes sortes de surnoms péjoratifs, ainsi que de blagues liant sa profession à sa petite taille. Que l'on se souvienne du portrait d'Harpagon dans la comédie de Molière !  Si Zachée a grimpé sur un arbre pour voir passer Jésus, c'est qu'il savait très bien que la foule l'aurait systématiquement refoulé à l'arrière.

J'en suis d'autant plus certain que je fus un jour "fils de prof" dans un collège de Jésuites. A ce titre, je fis l'objet de quelques brimades que l'on m'infligeait en me  disant : "Sûrement tu vas te plaindre à ton papa !" Mais je n'ai jamais rien dit, rien dénoncé - tout en gouttant l'amer désir de revanche...  que j'ai obtenue en cumulant les réussites dans toutes les branches - mais en souffrant d'une amertume qui me conduisit bien loin dans une quête de puissance et de dureté ... que seul le Seigneur put renverser dans la conversion.

J'écris ces mots que notre prêtre n'a certes pas employés ce matin, mais dont la véracité ne souffre aucun doute. Le Seigneur a sauvé l'âme de ce collecteur d'impôt, ce "collabo" des romains en lui manifestant que la miséricorde divine est tout d'abord destinée à celles et ceux qui ne croient plus dans une justice qui les  l'os rendrait libres de leurs tourments intérieurs. Ces convertis ont quitté l'obscurité du monde et ses démons pour vivre en pleine lumière de l'Amour qui ne tarit jamais...





«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Le sabbat pour l'homme, et non l'homme pour le sabbat

Message non lu par etienne lorant » ven. 24 nov. 2017, 14:41

Le vendredi de la 33e semaine du temps ordinaire

Premier livre des Maccabées 4,36-37.52-59.
En ces jours-là, Judas et ses frères déclarèrent : « Voilà nos ennemis écrasés, montons purifier le Lieu saint et en faire la dédicace. » Toute l’armée se rassembla, et ils montèrent à la montagne de Sion. Le vingt-cinquième jour du neuvième mois, de grand matin, les prêtres offrirent le sacrifice prescrit par la Loi sur le nouvel autel. On fit la dédicace de l’autel au chant des hymnes, au son des cithares, des harpes et des cymbales. C’était juste l’anniversaire du jour où les païens l’avaient profané. Le peuple entier se prosterna la face contre terre pour adorer, puis ils bénirent le Ciel qui avait fait aboutir leur effort. Pendant huit jours, ils célébrèrent la dédicace de l’autel, en offrant, dans l’allégresse, des holocaustes, des sacrifices de communion et d’action de grâce. Ils ornèrent la façade du Temple de couronnes d’or et de boucliers, ils en restaurèrent les entrées et les salles et y replacèrent des portes. Il y eut une grande allégresse dans le peuple, et l’humiliation infligée par les païens fut effacée. Judas Maccabée décida, avec ses frères et toute l’assemblée d’Israël, que l’anniversaire de la dédicace de l’autel serait célébré pendant huit jours chaque année à cette date, dans la joie et l’allégresse.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 19,45-48.
En ce temps-là, entré dans le Temple, Jésus se mit à en expulser les vendeurs. Il leur déclarait : « Il est écrit : ‘Ma maison sera une maison de prière’. Or vous, vous en avez fait une caverne de bandits. » Et il était chaque jour dans le Temple pour enseigner. Les grands prêtres et les scribes, ainsi que les notables, cherchaient à le faire mourir,mais ils ne trouvaient pas ce qu’ils pourraient faire; en effet, le peuple tout entier, suspendu à ses lèvres, l’écoutait.


Est-ce bien Dieu qui a besoin d'une demeure qui surpasse toutes les autres, ou bien: est-ce l'homme qui a besoin qui a besoin d'un lieu particulier pour prier, et se confier à Dieu, exprimer ses soucis et ses besoins ? Oui, c'est cela: c'est bien l'homme qui, pour se recueillir, mettre de l'ordre dans ses pensées, garder ses envies sous contrôle et se relever de ses deuils - de la même  façon que font les enfants qui s'en rapportent à leur mère pour comprendre ce qu'ils vivent ?

Une fois de plus, à la chapelle, en centre-ville, je me suis souvenu de la pénombre qu'offrait la chapelle du couvent des sœurs
Clarisses. Durant vingt minutes avant l'arrivée du prêtre, plongés dans un grand silence, le recueillement me permettait d'effacer l'ardoise de mes soucis, de mes craintes comme de mes désirs. Désormais, cet exercice de remise en question, je ne peux le pratiquer que lors de ma marche dans la pénombre de la ville, pas encore envahie par les sons et la fièvre de travaux en cours...  J'en suis certain: je n'aurais guère aimé "le chant des hymnes, au son des cithares, des harpes et des cymbales" comme le rapporte le livre des Macchabées dans la première lecture...

Si Jésus a chassé les marchands du temple, ce n'est pas tant pour l'injure faite à Dieu sous le couvert d'une apparence de pratique religieuse, que pour le dommage encouru par les âmes simples venues pour prier, chercher un réconfort, rendre grâce pour un bienfait obtenu et célébrer un culte qui, dès le commencement, a été établi à l'intention des fidèles pratiquants: car le Sabbat a été fait pour l'homme et non l'homme pour le Sabbat...

Ce matin, je me suis souvenu d'une veillée de Noël dans la cathédrale en ville: plus de trois heures d'orchestre et de chorales dont je suis ressorti inondé de sueur et nerfs brisés...  en chassant les marchands, Jésus confirme bien que "Ma maison est une maison de prière !" Comment bien prier dans un brouhaha de sons, de lumières, de chants et d'orchestres, avec la sueur au front ?


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«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Ouvre ton cœur, non ton intelligence !

Message non lu par etienne lorant » sam. 25 nov. 2017, 19:24

Le samedi de la 33e semaine du temps ordinaire

Premier livre des Maccabées 6,1-13.
Quand le roi apprit ces nouvelles, il fut saisi de frayeur et profondément ébranlé. Il s’écroula sur son lit et tomba malade sous le coup du chagrin, parce que les événements n’avaient pas répondu à son attente. Il resta ainsi pendant plusieurs jours, car son profond chagrin se renouvelait sans cesse. Lorsqu’il se rendit compte qu’il allait mourir, il appela tous ses amis et leur dit : « Le sommeil s’est éloigné de mes yeux ; l’inquiétude accable mon cœur, et je me dis : À quelle profonde détresse en suis-je arrivé ? Dans quel abîme suis-je plongé maintenant ? J’étais bon et aimé au temps de ma puissance. Mais maintenant je me rappelle le mal que j’ai fait à Jérusalem : tous les objets d’argent et d’or qui s’y trouvaient, je les ai pris ; j’ai fait exterminer les habitants de la Judée sans aucun motif. Je reconnais que tous mes malheurs viennent de là, et voici que je meurs dans un profond chagrin sur une terre étrangère. »

Psaume 9(9A),2-3.4.6.16.19.
De tout mon cœur, Seigneur, je rendrai grâce,
je dirai tes innombrables merveilles ;
pour toi, j'exulterai, je danserai,
je fêterai ton nom, Dieu Très-Haut.



Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 20,27-40.
En ce temps-là, quelques sadducéens – ceux qui soutiennent qu’il n’y a pas de résurrection – s’approchèrent de Jésus et l’interrogèrent : « Maître, Moïse nous a prescrit : ‘Si un homme a un frère qui meurt en laissant une épouse mais pas d’enfant, il doit épouser la veuve pour susciter une descendance à son frère.’ Or, il y avait sept frères : le premier se maria et mourut sans enfant; de même le deuxième, puis le troisième épousèrent la veuve, et ainsi tous les sept : ils moururent sans laisser d’enfants. Finalement la femme mourut aussi. Eh bien, à la résurrection, cette femme-là, duquel d’entre eux sera-t-elle l’ épouse, puisque les sept l’ont eue pour épouse ? » Jésus leur répondit : « Les enfants de ce monde prennent femme et mari. Mais ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrection d’entre les morts ne prennent ni femme ni mari, car ils ne peuvent plus mourir : ils sont semblables aux anges, ils sont enfants de Dieu et enfants de la résurrection. Que les morts ressuscitent, Moïse lui-même le fait comprendre dans le récit du buisson ardent, quand il appelle le Seigneur ‘le Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob.’ Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Tous, en effet, vivent pour lui. »Alors certains scribes prirent la parole pour dire : « Maître, tu as bien parlé. » Et ils n’osaient plus l’interroger sur quoi que ce soit.


Aujourd'hui, c'est le Psaume qui  donne la clef de compréhension des textes  de la Liturgie. En effet, la première lecture, qui rapporte la vanité et la fin misérable d'un chef de guerre, montre  combien les ambitions de conquêtes et de pouvoir politique sont "vanités et  "poursuite du vent", comme dit l'Ecclésiaste. Et tout ce que le roi Antiochus  avait ambitionné s'effondre sur lui comme un château de cartes. - il meurt en terre étrangère et qui viendra fleurir sa tombe ? L'échec est total.

C'est d'une une semblable vanité dont souffrent les Sadducéennes qui proposent à Jésus une sorte d'équation impossible, fondée sur de faux prémices. Ils sont comme ces philosophes qui ne croient pas en Dieu et qui créent de toutes pièces des raisonnements que la plupart des gens sont incapables de saisir et de supporter. La philosophie se présente comme sagesse, mais comment ce peut-il que ces raisonnements ne conduisent qu'à de nouvelles interrogations ? Mais la toute première des Béatitudes déclare : "Heureux les pauvres en esprit, car le Royaume des Cieux est à eux !" Et tous les raisonnements du monde trébucheront sur cette seule Parole ...

«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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