Liturgie du jour avec Etienne Lorant (2016-2017)

« Mon âme aspire vers toi pendant la nuit, mon esprit te cherche dès le matin. » (Is 26.9)
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etienne lorant
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Servons Dieu dans la joie

Message non lu par etienne lorant » sam. 19 août 2017, 10:46

Le samedi de la 19e semaine du temps ordinaire

Livre de Josué 24,14-29.

Le peuple répondit : « Plutôt mourir que d’abandonner le Seigneur pour servir d’autres dieux ! C’est le Seigneur notre Dieu qui nous a fait monter, nous et nos pères, du pays d’Égypte, cette maison d’esclavage ; c’est lui qui, sous nos yeux, a accompli tous ces signes et nous a protégés tout le long du chemin que nous avons parcouru, chez tous les peuples au milieu desquels nous sommes passés.
Et même le Seigneur a chassé devant nous tous ces peuples, ainsi que les Amorites qui habitaient le pays. Nous aussi, nous voulons servir le Seigneur, car c’est lui notre Dieu.» Alors Josué dit au peuple  «Vous ne pouvez pas servir le Seigneur, car il est un Dieu saint, il est un Dieu jaloux, qui ne pardon- nera ni vos révoltes ni vos péchés. Si vous abandonnez le Seigneur pour servir les dieux étrangers, il se retournera contre vous, il vous fera du mal, il vous anéantira, lui qui vous a fait tant de bien.»
Le peuple répondit à Josué: « Mais si! Nous voulons servir le Seigneur.» Alors Josué dit au peuple : « Vous en êtes les témoins contre vous-mêmes: c’est vous qui avez choisi de servir le Seigneur. » Ils répondirent : « Nous en sommes témoins.»  Josué prit une grande pierre et la dressa sous le chêne qui était dans le sanctuaire du Seigneur. Il dit à tout le peuple : « Voici une pierre qui servira de témoin contre nous, car elle a entendu toutes les paroles que le Seigneur nous a dites; elle servira de témoin contre vous, pour vous empêcher de renier votre Dieu.»



Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 19,13-15.
Ensuite, on présenta des enfants à Jésus pour qu’il leur impose les mains en priant. Mais les disciples les écartèrent vivement. Jésus leur dit : « Laissez les enfants, ne les empêchez pas de venir à moi, car le royaume des Cieux est à ceux qui leur ressemblent. » Il leur imposa les mains, puis il partit de là.


© AELF, Paris


Les juifs ont bien entendu Josué les haranguer avec force afin qu'ils se souviennent en tout temps que l'Alliance est aussi solide que la pierre qui lui servira de témoin devant tout le peuple. Après avoir lu ce passage, on ne s'étonne pas que le Seigneur Jésus ait choisi Pierre parmi tous les apôtres pour être cette pierre sur laquelle il bâtira l'Eglise.

Or, Pierre au moment d'être choisi comme l'élu parmi tous les disciples, n'est pour le monde qu'un simple pécheur sur le lac de Galilée. Il reniera son maître par trois fois par crainte pour sa propre vie.
Quelle valeur a donc ce chef qui préfère sa vie à "la cause" ?  Mais il se repentit vivement...Si  si la pierre sur laquelle est fondée l'Eglise demeure toujours, ce n'est pas du fait d'un fanatisme... comme ces hommes qui se maudissent eux-mêmes en précipitant des véhicules lourds sur de simples piétons. Car la foi n'est pas fondée sur la violence et le meurtre gratuit, et moins encore sur un "suicide altruiste"...   Tout cela n'est que jeu du diable, qui a jeté les chrétiens dans les arènes de Rome et incité les génocides, que ce soit dans les camps d’extermination, ou de manière aveugle -comme ce fut le cas au Cambodge à l'époque des Khmers rouges. Avant même la seconde guerre mondiale, Staline avait fait périr près de vingt millions de citoyens russes (dont une grande partie en Ukraine).

Si Rome demeure et si le Pape demeure, c'est du fait de l'Amour dont sont investis les croyants. Bienheureux sommes-nous si nous demeurons dans la foi, l'espérance et la charité. Heureux plus encore celles et ceux qui se sont laissés envahir par la Joie de pouvoir s'adresser au Seigneur dans l'intimité du cœur et dans le service d'autrui. "L'Eucharistie nous emporte dans la Joie du don de nous-mêmes" a conclu notre prêtre - très ému ce matin !

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«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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L'exigence de la pure conversion

Message non lu par etienne lorant » lun. 21 août 2017, 10:20

Le lundi de la 20e semaine du temps ordinaire

Livre des Juges 2,11-19.
En ces jours-là, les fils d’Israël firent ce qui est mal aux yeux du Seigneur, et ils servirent les Baals. Ils abandonnèrent le Seigneur, le Dieu de leurs pères, qui les avait fait sortir du pays d’Égypte et ils suivirent d’autres dieux parmi ceux des peuples d’alentour. Ils se prosternèrent devant eux, et ils irritèrent le Seigneur. Ils abandonnèrent le Seigneur pour servir Baal et Astarté. Alors la colère du Seigneur s’enflamma contre Israël. Il les livra aux pillards, aux ennemis qui les entouraient Dans toutes leurs expéditions, la main du Seigneur était contre eux, pour leur malheur, comme il le leur avait dit, comme il en avait fait serment. Ils furent dans une très grande détresse. Alors le Seigneur suscita des juges pour les sauver de la main des pillards. Mais ils n’obéissaient pas non plus à leurs juges. Ils se prostituèrent en suivant d’autres dieux, ils se prosternèrent devant eux. Ils ne tardèrent pas à se détourner du chemin où leurs pères avaient marché en obéissant aux commandements du Seigneur; ils n’agirent pas comme eux. Lorsque le Seigneur suscitait pour eux un juge, le Seigneur était avec le juge, et il les sauvait de la main de leurs ennemis aussi longtemps que le juge était en vie.
Mais quand le juge était mort, ils recommençaient et poussaient la corruption plus loin que leurs pères : ils suivaient d’autres dieux, les servaient et se prosternaient devant eux ; ils ne renonçaient en rien à leurs pratiques ni à leur conduite obstinée.


Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 19,16-22.
En ce temps-là, voici que quelqu’un s’approcha de Jésus et lui dit : « Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle ? » Jésus lui dit : « Pourquoi m’interroges-tu sur ce qui est bon ? Celui qui est bon, c’est Dieu, et lui seul ! Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements. » Il lui dit : « Lesquels ? » Jésus reprit : « ‘Tu ne commettras pas de meurtre. Tu ne commettras pas d’adultère. Tu ne commettras pas de vol. Tu ne porteras pas de faux témoignage. Honore ton père et ta mère. Et aussi : ‘Tu aimeras ton prochain comme toi-même.» Le jeune homme lui dit:« Tout cela, je l’ai observé : que me manque-t-il encore ?
Jésus lui répondit : « Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux. Puis viens, suis-moi.» À ces mots, le jeune homme s’en alla tout triste, car il avait de grands biens.


© AELF, Paris

C'est de la qualité de notre relation à Dieu dont il est question aujourd'hui. Lorsqu'ils parvinrent en terre promise, ce n'est évidemment pas une terre inhabitée qu'ils trouvèrent. Ils durent combattre pour s'y installer. Ensuite, la paix retrouvée, ayant trouvé leurs places, ils se laissèrent facilement entraîner à suivre les coutumes des peuplades rencontrées. C'est une manière de faire bien connue dans le monde antique. Les Romains eux-mêmes trouvaient de bonne politique de ne jamais intervenir' dans les questions liées aux religions des pays qu'ils avaient conquis. Mais Dieu, Lui, n'entre pas dans de telles considérations: Il a tout créé par amour et il entend perpétuer une relation d'amour.

Mais l'infidélité envers Dieu n'est pas forcément liée à des pratiques religieuses. Dieu entend -être aimé pour ce qu'Il est. Ce n'est pas difficile à comprendre, pourtant ! Qui d'entre nous ne désire pas être aimé pour ce qu'il est ? Qui ne désire pas être fêté à son anniversaire ? Et à l'inverse : qui ne souffre pas d'être délaissé un tel jour ? Chacune et chacun d'entre nous aiment ou souffrent selon l'attention que nous leur portons ou bien dont nous les privons...

Voici ce qui empêche le jeune homme riche de suivre Jésus. Ce n'est pas qu'ils soit idolâtre, ce n'est pas qu'il soit engagé dans de nombreuses entreprises, ni même lié par des obligations familiales. Non, il est jeune, il est riche, il est beau, il a tous les atouts en mains, mais le désir d'un absolu l'a conduit tout droit à la rencontre de Jésus. Et ce que Jésus lui révèle, ce n'est pas tant qu'il doive se défaire de tous ses biens, mais il doit se renoncer lui-même. Toutes les conversions tiennent à cela : à la primauté radicale accordée à l'amour de Dieu. Le moment d'une conversion, comme en témoigneront tous les convertis, est celui où l'on désirerait "mourir toute de suite" afin de vivre infiniment ce moment de la rencontre avec l'Amour parfait... Prenez n'importe quel récit de saintes et de saints et vous y trouverez un déracinement culturel radical, lequel nous paraît impossible à la plupart. Bien évidemment, cela ne tient ni de la logique, ni de la sagesse, mais il s'agit dans la Joie d'un plongeon dans l'absolu - et personne se jette à l'eau sans s'être dévêtu d'abord....

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«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Le meilleur investissement

Message non lu par etienne lorant » mar. 22 août 2017, 10:56

Le mardi de la 20e semaine du temps ordinaire

Livre des Juges 6,11-24a.
En ces jours-là, l’ange du Seigneur vint s’asseoir sous le térébinthe d’Ofra, qui appartenait à Joas, de la famille d’Abiézer. Gédéon, son fils, battait le blé dans le pressoir, pour le soustraire au pillage des Madianites. L’ange du Seigneur lui apparut et lui dit : « Le Seigneur est avec toi, vaillant guerrier ! »  Gédéon lui répondit : « Pardon, mon Seigneur ! Si le Seigneur est avec nous, pourquoi tout ceci nous est-il arrivé ? Que sont devenus tous ces prodiges que nous ont racontés nos pères ? Ils nous disaient : “Est-ce que le Seigneur ne nous a pas fait monter d’Égypte ?” Mais aujourd’hui le Seigneur nous a abandonnés, en nous livrant au pouvoir de Madiane… » Alors le Seigneur regarda Gédéon et lui dit : « Avec la force qui est en toi, va sauver Israël du pouvoir de Madiane. N’est-ce pas moi qui t’envoie ? » Gédéon reprit : « Pardon, mon Seigneur ! Comment sauverais-je Israël ? Mon clan est le plus faible dans la tribu de Manassé, et moi je suis le plus petit dans la maison de mon père ! » Le Seigneur lui répondit : « Je serai avec toi, et tu battras les Madianites comme s’ils n’étaient qu’un seul homme. » Gédéon lui dit : « Si j’ai trouvé grâce à tes yeux, donne-moi un signe que c’est bien toi qui me parles. Ne t’éloigne pas d’ici avant que je revienne vers toi. Je vais chercher mon offrande et je la placerai devant toi. » Le Seigneur répondit : « Je resterai jusqu’à ton retour. » Gédéon s’en alla, il prépara un chevreau, et avec une mesure de farine il fit des pains sans levain. Il mit la viande dans une corbeille, et le jus dans un pot, puis il apporta tout cela sous le térébinthe et le lui présenta. L’ange de Dieu lui dit : « Prends la viande et les pains sans levain, pose-les sur ce rocher et répands le jus. » Gédéon obéit. Alors l’ange du Seigneur étendit le bâton qu’il tenait à la main, et il toucha la viande et les pains sans levain. Le feu jaillit de la roche, consuma la viande et les pains sans levain, et l’ange du Seigneur disparut. Alors Gédéon comprit que c’était l’ange du Seigneur, et il dit : « Malheur à moi, Seigneur mon Dieu ! Pourquoi donc ai-je vu l’ange du Seigneur face à face ? » Le Seigneur lui répondit : « Que la paix soit avec toi ! Sois sans crainte ; tu ne mourras pas. » À cet endroit, Gédéon bâtit un autel au Seigneur sous le vocable de Seigneur-de-la-paix.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 19,23-30.
En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples: «Amen, je vous le dis : un riche entrera difficilement dans le royaume des Cieux. Je le répète: il est plus facile à un chameau de passer par un trou d’aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume des Cieux.» Entendant ces paroles, les disciples furent profondément déconcertés, et ils disaient: «Qui donc peut être sauvé ? »  Jésus posa sur eux son regard et dit: « Pour les hommes, c’est impossible, mais pour Dieu tout est possible.» Alors Pierre prit la parole et dit à Jésus : « Voici que nous avons tout quitté pour te suivre: quelle sera donc notre part ? » Jésus leur déclara : « Amen, je vous le dis : lors du renouvellement du monde, lorsque le Fils de l’homme siégera sur son trône de gloire, vous qui m’avez suivi, vous siégerez vous aussi sur douze trônes pour juger les douze tribus d’Israël. Et celui qui aura quitté, à cause de mon nom, des maisons, des frères, des sœurs, un père, une mère, des enfants, ou une terre, recevra le centuple, et il aura en héritage la vie éternelle. Beaucoup de premiers seront derniers, beaucoup de derniers seront premiers. »



Les textes d'aujourd'hui se rejoignent sur le verbe "déconcerter". Tant Gédéon que les apôtres sont déconcertés par le langage adopté par le Seigneur, aussi bien Gédéon devant l'ange du Seigneur que saint Pierre et les autres disciples devant les difficultés que rencontreront les riches pour entrer dans le Royaume. Gédéon ne doute pas de la parole de l'ange, mais ils se demande comment ils ses frères et lui pourront vaincre l'ennemi. Et de son côté, Pierre, qui est pécheur, c'est-à-dire une aussi un chef d'entreprise, comment comprendre que la réussite, résultat de très nombreux efforts, puisse être à ce point "dévalorisée" aux yeux de Dieu ?

Or, ce n'est pas la réussite d'une entreprise qui est remise en question, mais l'amour de l'argent pour l'argent:  car ceci, oui, est une offense très grave. L'homme qui calcule chaque mois ce qu'il a gagné et qui cherche à gagner plus encore, en recherchant toujours le rendement maximal, quitte à augmenter les cadences - en augmentant les risques d'accident, ne peut plus dire que c'est en Dieu qu'il croit - son dieu est devenu "le taux de croissance" !

En ce sens, il n'y a pas que les entrepreneurs qui risquent de perdre leur âme: car l'avarice est une autre forme d'amour de la richesse. Notre prêtre nous a conseillés d'entrer, tant que faire se peut, dans la façon dont Jésus à "magnifié" le don de la pauvre veuve qui avait déposé une piécette dans le tronc du temple:  "Elle a mis plus que tous les autres", car c'était tout ce qu'elle possédait.

Investissons donc dans le don gratuit.  Le don gratuit, a conclu notre prêtre en souriant, c'est un investissement qui offre le plus grand "rapport" !

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La souveraineté dans l'humilité

Message non lu par etienne lorant » mer. 23 août 2017, 11:13

Le mercredi de la 20e semaine du temps ordinaire

Livre des Juges 9,6-15.
En ces jours-là, tous les notables de Sichem et ceux de la maison du Terre-Plein se réunirent et vinrent proclamer roi Abimélek, près du chêne de la Pierre-Dressée qui est à Sichem.
On l’annonça à Yotam. Celui-ci vint se poster sur le sommet du mont Garizim et il cria de toutes ses forces : « Écoutez-moi, notables de Sichem, et Dieu vous écoutera ! Un jour, les arbres se mirent en campagne pour se donner un roi et le consacrer par l’onction. Ils dirent à l’olivier : “Sois notre roi !” L’olivier leur répondit : “Faudra-t-il que je renonce à mon huile, qui sert à honorer Dieu et les hommes, pour aller me balancer au-dessus des autres arbres ?”
Alors les arbres dirent au figuier : “Viens, toi, sois notre roi !” Le figuier leur répondit : “Faudra-t-il que je renonce à la douceur et à la saveur de mes fruits, pour aller me balancer au-dessus des autres arbres ?” Les arbres dirent alors à la vigne : “Viens, toi, sois notre roi !”
La vigne leur répondit : “Faudra-t-il que je renonce à mon vin, qui réjouit Dieu et les hommes, pour aller me balancer au-dessus des autres arbres ?” Alors tous les arbres dirent au buisson d’épines: toi, sois notre roi !” Et le buisson d’épines répondit aux arbres :“Si c’est de bonne foi que vous me consacrez par l’onction pour être votre roi, venez vous abriter sous mon ombre; sinon, qu’un feu sorte du buisson d’épines et dévore jusqu’aux cèdres du Liban !” »


Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 20,1-16.
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples cette parabole : « En effet, le royaume des Cieux est comparable au maître d’un domaine qui sortit dès le matin afin d’embaucher des ouvriers pour sa vigne. Il se mit d’accord avec eux sur le salaire de la journée : un denier, c’est-à-dire une pièce d’argent, et il les envoya à sa vigne. Sorti vers neuf heures, il en vit d’autres qui étaient là, sur la place, sans rien faire. Et à ceux-là, il dit : “Allez à ma vigne, vous aussi, et je vous donnerai ce qui est juste.” Ils y allèrent. Il sortit de nouveau vers midi, puis vers trois heures, et fit de même. Vers cinq heures, il sortit encore, en trouva d’autres qui étaient là et leur dit : “Pourquoi êtes-vous restés là, toute la journée, sans rien faire ?”  Ils lui répondirent “Parce que personne ne nous a embauchés.” Il leur dit : “Allez à ma vigne, vous aussi.” Le soir venu, le maître de la vigne dit à son intendant : “Appelle les ouvriers et distribue le salaire, en commençant par les derniers pour finir par les premiers.” Ceux qui avaient commencé à cinq heures s’avancèrent et reçurent chacun une pièce d’un denier. Quand vint le tour des premiers, ils pensaient recevoir davantage, mais ils reçurent, eux aussi, chacun une pièce d’un denier. En la recevant, ils récriminaient contre le maître du domaine : “Ceux-là, les derniers venus, n’ont fait qu’une heure, et tu les traites à l’égal de nous, qui avons enduré le poids du jour et la chaleur !” Mais le maître répondit à l’un d’entre eux : “Mon ami, je ne suis pas injuste envers toi. N’as-tu pas été d’accord avec moi pour un denier ? Prends ce qui te revient, et va-t’en. Je veux donner au dernier venu autant qu’à toi : n’ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mes biens ? Ou alors ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ?” C’est ainsi que les derniers seront premiers, et les premiers seront derniers. »


© AELF, Paris

Après avoir reçu de Dieu des Juges, les juifs  - toujours en se comparant aux autres peules - voudront un roi. Ainsi, le Peuple élu parmi tous les peuples - veulent devenir un peuple comme les autres. Cette contradiction dans l'esprit est assez commune chez les hommes: c'est un  phénomène de mode:  "le dernier Smartphone est sorti, je serai le meilleur en l'acquérant" ...Même si des millions feront de même !)...  

Cependant, ce regard d'envie dans les yeux du peuple élu de Dieu, pourrait bien susciter la colère du Très-Haut !  Mais Dieu est "lent à la colère et plein d'amour", toujours patient. Il envoie le prophète Yotam afin de leur faire entendre raison: une royauté leur coûterait plus que tout ce qu'ils imaginent. Mais la fable que le prophète leur sert afin qu'ils renoncent à cette envie, ne réussira pas à les arrêter.  Par la suite, Dieu enverra encore d'autres hommes inspirés afin de les convaincre de renoncer à cette demande, mais ils ne voudront rien entendre.

L’Évangile du jour répond de manière extraordinaire à ce mauvais travers qu'on les humains, et nous y compris ! - de s'imaginer que "l'herbe est plus verte ailleurs". D'où cette  parabole des ouvriers de la dernière heure.  Il y a tant de façons de l'aborder que l'on finit toujours par en déceler un nouvel aspect intéressant.   En effet, la miséricorde divine est telle que "le maître de la vigne", au moment de la rétribution finale, prend pleinement en compte les heures d'attente et d'anxiété de ces "ouvriers-de-la-dernière-heure"
qui, de nos jours, paraîtraient sous les traits émaciés, à peine rasés, puant de sueurs et de vêtements malpropres - que tous "classent" parmi les fainéants, alors qu'ils ont vécu leur bon temps tout comme chacun d'entre nous - tôt le malheur frappe et n'épargne personne !
Notre prêtre a conclu en disant : "Souvenons-nous que notre Roi n'eût "pas même une pierre où reposer la tête !"


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Fête de saint Barthélemy, apôtre

Message non lu par etienne lorant » jeu. 24 août 2017, 10:21

Livre de l'Apocalypse 21,9b-14.
Moi, Jean, j'ai vu un ange qui me disait : « Viens, je te montrerai la Fiancée, l'épouse de l'Agneau.» En esprit, il m’emporta sur une grande et haute montagne ; il me montra la Ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu: elle avait en elle la gloire de Dieu ; son éclat était celui d’une pierre très précieuse, comme le jaspe cristallin. Elle avait une grande et haute muraille, avec douze portes et, sur ces portes, douze anges ; des noms y étaient inscrits : ceux des douze tribus des fils d’Israël. Il y avait trois portes à l’orient, trois au nord, trois au midi, et trois à l’occident. La muraille de la ville reposait sur douze fondations portant les douze noms des douze Apôtres de l’Agneau.


Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 1,45-51.
En ce temps-là, Philippe trouve Nathanaël et lui dit : « Celui dont il est écrit dans la loi de Moïse et chez les Prophètes, nous l’avons trouvé : c’est Jésus fils de Joseph, de Nazareth. »
Nathanaël répliqua:« De Nazareth peut-il sortir quelque chose de bon? » Philippe dit d:Viens, et vois.» Lorsque Jésus voit Nathanaël venir à lui, il déclare à son sujet : « Voici vraiment un Israélite: il n’y a pas de ruse en lui.» Nathanaël lui demande : « D’où me connais-tu ? » Jésus lui répond: « Avant que Philippe t’appelle, quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu.» Nathanaël lui dit: Rabbi, c’est toi le Fils de Dieu! C’est toi le roi d’Israël " Jésus reprend: « Je te dis que je t’ai vu sous le figuier, et c’est pour cela que tu crois ! Tu verras des choses plus grandes encore.» Et il ajoute : « Amen, amen, je vous le dis : vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme. »


© AELF, Paris

Pour cette fois, les choix de la Liturgie sont d'une grande simplicité, en sorte que le commentaire est bref et n'offre guère de prises pour la méditation. Si ce n'est - et c'est un signe éclatant : parmi tous les apôtres, il fut le tout premier des apôtres à reconnaître Jésus comme étant "le fils de Dieu" et "le roi d'Israël" Son scepticisme, quand il apprend l’origine de Jésus, s’explique. Le Messie ne pouvait sortir d’une ville aussi insignifiante que l'était Nazareth. Le contraste entre Messie glorieux attendu et l’origine obscure de Jésus souligne le scandale de l’incarnation. Seule la foi pourra surmonter cet obstacle, et voir en Jésus l’Envoyé de Dieu. Beaucoup ne pourront franchir le pas.

Jésus dit à Nathanaël qu’il l’avait vu sous le figuier. Cet arbre était le lieu favori des apprentis rabbins figuier peut être interprétée de différentes manières : arbre favori des rabbins pour étudier la loi sous son ombre, le figuier étant comparé dans la littérature rabbinique à l'arbre de la connaissance du bien et du mal. Frappé par la personne de Jésus, Nathanaël lui attribue deux titres, « fils de Dieu, et «roi d’Israël», titres . Mais Jésus ajoute que Nathanaël verra « des choses encore plus grandes » : Jésus, qui se révèle ici par sa parole, annonce les signes à venir, et tout particulièrement le signe de Cana où « il manifestera sa gloire ».
 
Pour ce qui nous concerne personnellement, nous les fidèles, ce qui importe en ce jour de la fête de l'apôtre, c'est de nous souvenir en quelles occasions particulières, nous avons progressé dans la foi - et n'est-ce pas dans des circonstances où nous recherchions un sens profond à donner à ce que nous vivons en ce monde ? Mon figuier personnel, si je puis dire, fut ma chambre tel quelle fut dans mon enfance et dans laquelle j'ai prié afin de connaître comment mieux me comporter dans l'existence - et j'ai été exaucé outre mesure !

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Le verbe premier

Message non lu par etienne lorant » ven. 25 août 2017, 9:57

Le vendredi de la 20e semaine du temps ordinaire

Livre de Ruth 1,1.3-6.14b-16.22.
À l’époque où gouvernaient les Juges, il y eut une famine dans le pays. Un homme de Bethléem de Juda émigra avec sa femme et ses deux fils pour s’établir dans la région appelée Champs-de-Moab. Élimélek, le mari de Noémi, mourut, et Noémi resta seule avec ses deux fils. Ceux-ci épousèrent deux Moabites; l’une s’appelait Orpa (c’est-à-dire : Volte-face) et l’autre, Ruth (c’est-à-dire : Compagne). Noémi resta privée de ses deux fils et de son mari. Alors, avec ses belles-filles, elle se prépara à à retourner chez elle, car elle avait appris que le Seigneur avait visité son peuple et lui donnait du pain. En cours de route, Orpa embrassa sa belle-mère et la quitta, mais Ruth restait attachée à ses pas. Noémi lui dit: «Tu vois, ta belle-sœur est retournée vers son peuple et vers ses dieux. Retourne, toi aussi, comme ta belle-sœur. » Ruth lui répondit: «Ne me force pas à t’abandonner et à m’éloigner de toi, car où tu iras, j’irai; où tu t’arrêteras, je m’arrêterai; ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu. Noémi revint donc des Champs-de-Moab avec sa belle-fille, Ruth la Moabite. Elles arrivèrent à Bethléem au début de la moisson de l’orge.


Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 22,34-40.
En ce temps-là, les pharisiens, apprenant qu’il avait fermé la bouche aux sadducéens, se réunirent, et l’un d’entre eux, un docteur de la Loi, posa une question à Jésus pour le mettre à l’épreuve: «Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ?» Jésus lui répondit : « ‘Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit.’
Voilà le grand, le premier commandement. Et le second lui est semblable : ‘Tu aimeras ton prochain comme toi-même.’ De ces deux commandements dépend toute la Loi, ainsi que les Prophètes. »

© AELF, Paris


"Il n'y pas d'amour sans liberté", a dit notre prêtre. Et c'est bien d'amour dont il est question dans les lectures d'aujourd'hui. Un lien simple, mais aussi un lien fort, comme un trait d'union entre amour et liberté, et réciproquement: de liberté pour aimer. C'est par amour que pour sa maîtresse que Ruth s'engage librement à vivre selon les lois et les coutumes du peuple juif.

C'est également en toute liberté que l'homme adhère au dessein de Dieu. Pourquoi donc les pharisiens pensent-ils mettre Jésus à l'épreuve par une telle question ? Jésus y répond sans s'offusquer, mais il va plus loin encore en leur rappelant que l'amour de Dieu est vérifié par l'amour du prochain. Voici qui les embarrasse car "le prochain" est partout, aussi bien chez les les Juifs que les Sadducéens !

Et Jésus, qui a "fermé la bouche aux Sadducéens, la ferme également aux Parisiens. Et c'est encore aujourd'hui une leçon pour chacune et chacun d'entre nous : le verbe Aimer dervrait présider à tout dans la vie d'un chrétien...

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«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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De la grande valeur de l'humilité

Message non lu par etienne lorant » sam. 26 août 2017, 10:51

Le samedi de la 20e semaine du temps ordinaire

Livre de Ruth 2,1-3.8-11.4,13-17.
Booz dit à Ruth: «Tu m’entends bien, n’est-ce pas, ma fille? Ne va pas glaner dans un autre champ. Ne t’éloigne pas de celui-ci, mais attache-toi aux pas de mes servantes. Vois dans quel champ on moissonne, et suis-les. N’ai-je pas interdit aux serviteurs de te molester? Si tu as soif, va boire aux cruches ce que les serviteurs auront puisé. » Alors Ruth se prosterna face contre terre et lui dit: «Pourquoi ai-je trouvé grâce à tes yeux, pourquoi t’intéresser à moi qui suis une étrangère? » Booz lui répondit: «On m’a dit et répété tout ce que tu as fait pour ta belle-mère après la mort de ton mari, comment tu as quitté ton père, ta mère et le pays de ta parenté, pour te rendre chez un peuple que tu n’avais jamais connu de ta vie. Booz prit donc Ruth comme épouse, elle devint sa femme et il s’unit à elle. Le Seigneur lui accorda de concevoir et elle enfanta un fils. Les femmes de Bethléem dirent à Noémi: «Béni soit le Seigneur qui aujourd’hui ne t’a pas laissée sans quelqu’un pour te racheter! Que son nom soit célébré en Israël! Cet enfant te fera revivre, il sera l’appui de ta vieillesse: il est né de ta belle-fille qui t’aime, et qui vaut mieux pour toi que sept fils.» Noémi prit l’enfant, le mit sur son sein, et se chargea de l’élever. Les voisines lui donnèrent son nom. Elles disaient : « Il est né un fils à Noémi. » Et elles le nommèrent Obed. Ce fut le père de Jessé, qui fut le père de David.



Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 23,1-12.
En ce temps-là, Jésus s’adressa aux foules et à ses disciples, et il déclara: «Les scribes et les pharisiens enseignent dans la chaire de Moïse. Donc, tout ce qu’ils peuvent vous dire, faites-le et observez-le. Mais n’agissez pas d’après leurs actes, car ils disent et ne font pas. Ils lient de pesants fardeaux, difficiles à porter, et ils en chargent les épaules des gens; mais eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt. Toutes leurs actions, ils les font pour être remarqués des gens: ils élargissent leurs phylactères et rallongent leurs franges; ils aiment les places d’honneur dans les dîners, les sièges d’honneur dans les synagogues et les salutations sur les places publiques; ils aiment recevoir des gens le titre de Rabbi. Pour vous, ne vous faites pas donner le titre de Rabbi, car vous n’avez qu’un seul maître pour vous enseigner, et vous êtes tous frères. Ne donnez à personne sur terre le nom de père, car vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est aux cieux. Ne vous faites pas non plus donner le titre de maîtres, car vous n’avez qu’un seul maître, le Christ. Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Qui s’élèvera sera abaissé, qui s’abaissera sera élevé. »


© AELF, Paris

Grande simplicité ce matin pour "marier" les textes de la Liturgie du jour. En effet, lorsque Booz choisit son épouse, il ne commence pas par un jeu de compliments, de flatteries,de promesses, d'arguments de conventions... mais il met en exergue la conduite charitable qu'elle a manifestée, alors qu'il ne lui restait que sa belle-mère. Aujourd'hui encore est-il habituel pour une veuve consoler sa belle-mère et de prendre soin d'elle ? Même à cette époque lointaine de la nôtre, un tel sens de la famille ne peut tenir que d'une grande, belle et belle et noble conscience qui s'est manifestée, tandis même que le chagrin et le deuil auraient pu l'entraîner à retourner dans sa famille d’origine. C'est bien d'une noble conscience qu'est issue la consolation de la belle-mère. La miséricorde divine n'agit pas autrement dans le cours de notre existence.

Cette lecture correspond tout à fait à l’Évangile du jour lorsque Jésus conseille à ses disciples d'agir certes selon les préceptes que les Pharisiens enseignent, mais d'éviter d'agir selon leurs propres manières. Faire du bien à un pauvre en criant partout l'aumône le service qu'on lui a rendu, non seulement c'est l’humilier, mais c'est aussi se placer d'emblée hors de la miséricorde divine. C'est la leçon de l’Évangile du jour qui nous livre en plus une recette infaillible afin de gagner pour soi-même la bienveillance divine. En effet : « Qui s’élèvera sera abaissé, qui s’abaissera sera élevé. »

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La Loi habite nos coeurs

Message non lu par etienne lorant » lun. 28 août 2017, 10:20

Le lundi de la 21e semaine du temps ordinaire

Première lettre de saint Paul Apôtre aux Thessaloniciens 1,1-5.8b-10.
Paul, Silvain et Timohée, à l’Église de Thessalonique qui est en Dieu le Père et dans le Seigneur Jésus Christ. À vous, la grâce et la paix. À tout moment, nous rendons grâce à Dieu au sujet de vous tous, en faisant mémoire de vous dans nos prières. Sans cesse, nous nous souvenons que votre foi est active, que votre charité se donne de la peine, que votre espérance tient bon en notre Seigneur Jésus Christ, en présence de Dieu notre Père.
Nous le savons, frères bien-aimés de Dieu, vous avez été choisis par lui. En effet, notre annonce de l’Évangile n’a pas été, chez vous, simple parole, mais puissance, action de l’Esprit Saint, pleine certitude : vous savez comment nous nous sommes comportés chez vous pour votre bien. La nouvelle de votre foi en Dieu s’est si bien répandue partout que nous n’avons pas besoin d’en parler. En effet, les gens racontent, à notre sujet, l’accueil que nous avons reçu chez vous; ils disent comment vous vous êtes convertis à Dieu en vous détournant des idoles, afin de servir le Dieu vivant et véritable, et afin d’attendre des cieux son Fils qu’il a ressuscité d’entre les morts, Jésus, qui nous délivre de la colère qui vient.



Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 23,13.15-22.
En ce temps-là, Jésus disait: « Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous fermez à clé le royaume des Cieux devant les hommes ; vous-mêmes, en effet, n’y entrez pas, et vous ne laissez pas entrer ceux qui veulent entrer! Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous parcourez la mer et la terre pour faire un seul converti, et quand c’est arrivé, vous faites de lui un homme voué à la géhenne, deux fois pire que vous! Malheureux êtes-vous, guides aveugles, vous qui dites : “Si l’on fait un serment par le Sanctuaire, il est nul ; mais si l’on fait un serment par l’or du Sanctuaire, on doit s’en acquitter.” Insensés et aveugles ! Qu’est-ce qui est le plus important : l’or ? ou bien le Sanctuaire qui consacre cet or ? Vous dites encore : “Si l’on fait un serment par l’autel, il est nul ; mais si l’on fait un serment par l’offrande posée sur l’autel, on doit s’en acquitter.” Aveugles ! Qu’est-ce qui est le plus important : l’offrande ? ou bien l’autel qui consacre cette offrande ? Celui donc qui fait un serment par l’autel fait un serment par l’autel et par tout ce qui est posé dessus; celui qui fait un serment par le Sanctuaire fait un serment par le Sanctuaire et par Celui qui l’habite; et celui qui fait un serment par le ciel fait un serment par le trône de Dieu et par Celui qui siège sur ce trône.»

© AELF, Paris

Le peuple des Thessaloniciens fut le premiers à se convertir à l'écoute de la prédication de saint Paul. En l'entendant parler, leurs cœurs se sont ouverts à la grâce divine, comme étant la réponse certaine et sûre à toutes les interrogations humaines, quant à la vie, la juste façon de bien la réussir réussir sa vie et de comprendre les événements de l'existence. Ils ont adhéré pleinement à l'Évangile, ils se sont mis à pratiquer concrètement la religion, non pas seulement dans un temple, mais en toute occasion de l'existence. Cette révélation, que le Seigneur est présent et qu'il a vaincu la mort, a bel et bien envahi leurs cœurs , comme c'est le cas de tous les convertis - et les convertis de tous les temps.

La seconde lecture fait contraste à la première.  Jésus y dénonce sévèrement toutes les dérives et les contradictions dans la manière qu'ils ont adoptée de pratiquer la religion. En effet, ils ont multiplié les préceptes de la religion, les obligations et les interdictions, en sorte qu'il a fallu des spécialistes de la Loi pour dire ce qui ce qui est licite ou illicite, en sorte que les dix commandements, de simples qu'ils étaient, ont nécessité des "spécialistes", des experts, seuls capables d'organiser la vie du peuple des croyants.

Les manipulations des lois ont toujours existé et de nos jours encore, quiconque veut prouver son bon droit, se retrouve à subir toute une procédure, souvent très onéreuse, et  qui traîne durant des années, avant qu'une affaire soit finalement jugée... Il n'est guère étonnant que Jésus s'emporte contre ces institutions religieuses qui ne permettent pas aux simples juifs de pratiquer leur foi selon le ce que leurs cœurs leur pour le salut de leurs âmes... Écoutons notre cœur et le Seigneur nous instruira...

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Notre conscience toujours en veile

Message non lu par etienne lorant » jeu. 31 août 2017, 10:15

Le jeudi de la 21e semaine du temps ordinaire
Première lettre de saint Paul Apôtre aux Thessaloniciens 3,7-13.
Frères, nous sommes réconfortés grâce à vous au milieu de toutes nos difficultés et de notre détresse, à cause de votre foi. Et maintenant nous revivons, puisque vous autres, vous tenez bon dans le Seigneur. Comment pourrions-nous assez rendre grâce à Dieu à votre sujet, pour toute la joie que nous avons à cause de vous devant notre Dieu ? Nous le prions avec ardeur, jour et nuit, pour que nous puissions revoir votre visage et compléter ce qui manque à votre foi. Que Dieu lui-même, notre Père, et que notre Seigneur Jésus nous tracent le chemin jusqu’à vous. Que le Seigneur vous donne, entre vous et à l’égard de tous les hommes, un amour de plus en plus intense et débordant, comme celui que nous avons pour vous. Et qu’ainsi il affermisse vos cœurs, les rendant irréprochables en sainteté devant Dieu notre Père, lors de la venue de notre Seigneur Jésus avec tous les saints. Amen.



Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 24,42-51.
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples: « Veillez, car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur vient. Comprenez-le bien : si le maître de maison avait su à quelle heure de la nuit le voleur viendrait, il aurait veillé et n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison. Tenez-vous donc prêts, vous aussi : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra.Que dire du serviteur fidèle et sensé à qui le maître a confié la charge des gens de sa maison, pour leur donner la nourriture en temps voulu ? Heureux ce serviteur que son maître, en arrivant, trouvera en train d’agir ainsi ! Amen, je vous le déclare : il l’établira sur tous ses biens. Mais si ce mauvais serviteur se dit en lui-même: “Mon maître tarde”, et s’il se met à frapper ses compagnons, s’il mange et boit avec les ivrognes, alors quand le maître viendra, le jour où son serviteur ne s’y attend pas et à l’heure qu’il ne connaît pas, il l’écartera et lui fera partager le sort des hypocrites ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. »

Cy Aelf, Paris

Il existe des modes de relations que entre les hommes auxquels nous ne sommes guère accoutumés. Il en est ainsi pour saint Paul dans la première lecture où l'apôtre reconnait être véritablement réconforté de connaître la sainteté des disciples en Thessalonique. Est-ce bien
possible,  alors qu'ils sont fort éloignés les uns des autres, et que le courrier et l'information sont très loin de circuler aussi vite que de nos jours ? Ou bien c'est que nous négligeons le pouvoir de la prière...  Et c'est bien le cas. Lorsque nous prions, nous disons parfois de la
prière que "çà ne peut pas faire de tort" car bien souvent nous sommes des incrédules qui prient !

Mais en réalité, cette réalité que la science néglige le plus souvent, est bel et bien une forme de communication par l'esprit. N'en doutons jamais : toutes nos prières sont entendues et toutes obtiennent ce qui nous est le plus nécessaire  et le réconfort qu’éprouve saint Paul à cause des Thessaloniciens est tout à fait réelle.

Il en est de même des serviteurs fidèles dont parle Jésus dans l’Évangile: ils n'ont guère besoin qu'on leur rappelle la nécessité de la veille, car ils veillent, même lorsqu'ils dorment - car il se passe bien des choses lorsque nous dormons. Il y a les rêves, bien sûr, mais souvent encore, nous trouvons au réveil la solution de tel ou tel problème. Un jour que je marchais en rentrant chez moi à pieds, je me suis mis à récriminer en me disant que tout était vraiment plus facile avec la voiture. Mais tout un coup, une très puissante pensée s'est imprimée dans mon cerveau. Elle était si forte et si claire que je me suis arrêté de marcher. Et cette pensée me répondait : "Quand tu avais encore ta voiture, moi je ne voyais plus les pauvres"
Qui donc m'avait répondu, selon vous ?

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La parabole de la panne sèche !

Message non lu par etienne lorant » ven. 01 sept. 2017, 10:36

Première lettre de saint Paul Apôtre aux Thessaloniciens 4,1-8.
Frères, vous avez appris de nous comment il faut vous conduire pour plaire à Dieu; et c’est ainsi que vous vous conduisez déjà. Faites donc de nouveaux progrès, nous vous le demandons, oui, nous vous en prions dans le Seigneur Jésus. Vous savez bien quelles instructions nous vous avons données de la part du Seigneur Jésus. La volonté de Dieu, c’est que vous viviez dans la sainteté, en vous abstenant de la débauche, et en veillant chacun à rester maître de son corps dans un esprit de sainteté et de respect, sans vous laisser entraîner par la convoitise comme font les païens qui ne connaissent pas Dieu. Dans ce domaine, il ne faut pas agir au détriment de son frère ni lui causer du tort, car de tout cela le Seigneur fait justice, comme nous vous l’avons déjà dit et attesté. En effet, Dieu nous a appelés, non pas pour que nous restions dans l’impureté, mais pour que nous vivions dans la sainteté. Ainsi donc celui qui rejette mes instructions, ce n’est pas un homme qu’il rejette, c’est Dieu lui-même, lui qui vous donne son Esprit Saint.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 25,1-13.
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples cette parabole: «Le royaume des Cieux sera comparable à dix jeunes filles invitées à des noces, qui prirent leur lampe pour sortir à la rencontre de l’époux. Cinq d’entre elles étaient insouciantes et cinq étaient prévoyantes :
les insouciantes avaient pris leur lampe sans emporter d’huile, tandis que les prévoyantes avaient pris, avec leurs lampes, des flacons d’huile. Comme l’époux tardait, elles s’assoupirent toutes et s’endormirent. Au milieu de la nuit, il y eut un cri: “Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre.” Alors toutes ces jeunes filles se réveillèrent et se mirent à préparer leur lampe.
Les insouciantes demandèrent aux prévoyantes: “Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent.” Les prévoyantes leur répondirent : “Jamais cela ne suffira pour nous et pour vous, allez plutôt chez les marchands vous en acheter.” Pendant qu’elles allaient en acheter, l’époux arriva. Celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée. Plus tard, les autres jeunes filles arrivèrent à leur tour et dirent : “Seigneur, Seigneur, ouvre-nous !” Il leur répondit : “Amen, je vous le dis : je ne vous connais pas.”
Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure. »


- © AELF, Paris


Après s'être réjoui des Thessaloniciens pour leur assiduité, saint Paul insiste pour qu'ils fassent de nouveaux progrès dans la pratique de la vertu. Car l'élan de la vie spirituelle ne cesse que lorsque l'on est parvenu au bout, lorsque l'on se retrouve dans le Royaume. La vie spirituelle doit être une avancée continuelle, elle est bien comme cette course dans le stade que saint Paul prendra comme image à la fin de sa vie. Il aura couru de bout en bout pour franchir en vainqueur la ligne d’arrivée.

Et l’Évangile du jour dit la même chose; lorsque l'on est invité à une noce, on se prépare jusqu'à la dernière minute - exactement comme on fait, encore, lorsque l'on prépare un long voyage. Notre prêtre a choisi cette autre image, car tous ceux qui sont partis au moins une fois pour de "grandes vacances" se souviendront d'avoir "une dernière fois" vérifié d'avoir bien coupé le robinet du gaz avant le départ, mais aussi d'avoir fait le plein d'essence ! Telles sont les vierges sages; elles se sont dit :"Pas question de tomber en panne sur le bord de la route au milieu de nulle part !"

Ainsi transposée en notre temps, la parabole est tout à fait "lumineuse" ! Comment ces vierges folles ont-elle pu omettre de "faire le plein" ? C'est une omission impardonnable.
Nous devons donc cultiver - sans cesse ce désir de réussir notre vie spirituelle en nous efforçant jusqu'au moment où nous nous retrouverons dans le Royaume - pour la noce.

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Ces talents que nous avons à faire fructifier

Message non lu par etienne lorant » sam. 02 sept. 2017, 11:17

Le samedi de la 21e semaine du temps ordinaire

Première lettre de saint Paul Apôtre aux Thessaloniciens 4,9-11.
Frères, pour ce qui est de l’amour fraternel, vous n’avez pas besoin que je vous en parle dans ma lettre, car vous avez appris vous-mêmes de Dieu à vous aimer les uns les autres, et c’est ce que vous faites envers tous les frères de la province de Macédoine. Frères, nous vous encourageons à progresser encore: ayez à cœur de vivre calmement, de vous occuper chacun de vos propres affaires et de travailler de vos mains comme nous vous l’avons ordonné.


Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 25,14-30.
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples cette parabole: «Un homme qui partait en voyage appela ses serviteurs et leur confia ses biens. À l’un il remit une somme de cinq talents, à un autre deux talents, au troisième un seul talent, à chacun selon ses capacités. Puis il partit. Aussitôt, celui qui avait reçu les cinq talents s’en alla pour les faire valoir et en gagna cinq autres. De même, celui qui avait reçu deux talents en gagna deux autres. Mais celui qui n’en avait reçu qu’un alla creuser la terre et cacha l’argent de son maître. Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint et il leur demanda des comptes. Celui qui avait reçu cinq talents s’approcha, présenta cinq autres talents et dit: Seigneur, tu m’as confié cinq talents; voilà, j’en ai gagné cinq autres.” Son maître lui déclara : “Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur.” Celui qui avait reçu deux talents s’approcha aussi et dit: “Seigneur, tu m’as confié deux talents ; voilà, j’en ai gagné deux autres.” Son maître lui déclara: “Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur.” Celui qui avait reçu un seul talent s’approcha aussi et dit : “Seigneur, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes là où tu n’as pas semé, tu ramasses là où tu n’as pas répandu le grain. J’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t’appartient.” Son maître lui répliqua:“Serviteur mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne là où je n’ai pas semé, que je ramasse le grain là où je ne l’ai pas répandu. Alors, il fallait placer mon argent à la banque; et, à mon retour, je l’aurais retrouvé avec les intérêts. Enlevez-lui donc son talent et donnez-le à celui qui en a dix. À celui qui a, on donnera encore, et il sera dans l’abondance; mais celui qui n’a rien se verra enlever même ce qu’il a. Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dans les ténèbres extérieures; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents !” »



Cy Aelf, Par!s


Les talents ont dans l’Évangile une valeur monétaire, mais il est très cohérent, ici, de mettre en rapport la monnaie et le labeur, le travail qui a permis de gagner cet argent. Cependant, pourquoi l'apôtre incite-t-il sur le travail manuel plutôt qu'intellectuel ? Certainement du fait qu'un travail simple, mais qui peut qui entraîne une saine fatigue est plus favorable à l'humilité que le travail intellectuel. Saint Paul, qui commença par être un pharisien zélé, dût renoncer à tout pouvoir afin de devenir, après une longue retraite au désert, prédicateur zélé, mais qui parlait de Dieu tout en travaillant à la fabrication de tentes et à leur entretien. Cette activité manuelle n'empêchait aucunement d'enseigner tout en gagnant de de quoi manger et de naître à charge d'aucune des communautés qu'il évangélisait. De sorte qu'on ne travaillait plus pour s'enrichir mais pour n'être à charge de quiconque ... ce que ne font certes plus nos hommes politiques !

Et Jésus, dans l’Évangile de ce jour, manipule allègrement les concepts de valeurs monétaires et les valeurs spirituelles. Un talent est tout autant une pièce de monnaie qu'une capacité humaine particulière à chaque homme et chaque femme qu'il faut développer concrètement
pour parvenir à pleine capacité - ce qui, humainement est bel et bien valorisant.

Jésus joue sur les mots de manière à nous prévenir, quelle que soient nos conditions de vie, non seulement que nous avons, en tant que disciples, à travailler et faire fructifier nos talents au service du prochain - et pour notre propre bonheur. Dans la parabole, le serviteur qui n'avait reçu qu'un seul talent avait, plus que tous les autres, la capacité de le développer. et pour ma part, je me suis souvenu de Glenn Gould, pianiste de génie, qui n'a jamais cessé de travailler sur son clavier et nous réjouir en l'entendant jouer :

http://www.dailymotion.com/video/xdu424[/dailymotion]
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Nul n'est prophète en son pays

Message non lu par etienne lorant » lun. 04 sept. 2017, 10:41

Le lundi de la 22e semaine du temps ordinaire

Première lettre de saint Paul Apôtre aux Thessaloniciens 4,13-18.
Frères, nous ne voulons pas vous laisser dans l’ignorance au sujet de ceux qui se sont endormis dans la mort; il ne faut pas que vous soyez abattus comme les autres, qui n’ont pas d’espérance. Jésus, nous le croyons, est mort et ressuscité; de même, nous le croyons aussi, ceux qui se sont endormis, Dieu, par Jésus, les emmènera avec lui. Car, sur la parole du Seigneur, nous vous déclarons ceci : nous les vivants, nous qui sommes encore là pour la venue du Seigneur, nous ne devancerons pas ceux qui se sont endormis. Au signal donné par la voix de l’archange, et par la trompette divine, le Seigneur lui-même descendra du ciel, et ceux qui sont morts dans le Christ ressusciteront d’abord. Ensuite, nous les vivants, nous qui sommes encore là, nous serons emportés sur les nuées du ciel, en même temps qu’eux, à la rencontre du Seigneur. Ainsi, nous serons pour toujours avec le Seigneur.
Réconfortez-vous donc les uns les autres avec ce que je viens de dire.



Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 4,16-30.
En ce temps-là, Jésus vint à Nazareth, où il avait été élevé. Selon son habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture. On lui remit le livre du prophète Isaïe. Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit:‘L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, annoncer une année favorable accordée par le Seigneur.’ Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui. Alors il se mit à leur dire :«Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre.» Tous lui rendaient témoignage et s’étonnaient des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche. Ils se disaient:  N’est-ce pas là le fils de Joseph ? Mais il leur dit : « Sûrement vous allez me citer le dicton : “Médecin, guéris-toi toi-même”, et me dire : “Nous avons appris tout ce qui s’est passé à Capharnaüm ; fais donc de même ici dans ton lieu d’origine!” » Puis il ajouta : « Amen, je vous le dis : aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays. En vérité, je vous le dis : Au temps du prophète Élie, lorsque pendant trois ans et demi le ciel retint la pluie, et qu’une grande famine se produisit sur toute la terre, il y avait beaucoup de veuves en Israël;pourtant Élie ne fut envoyé vers aucune d’entre elles, mais bien dans la ville de Sarepta, au pays de Sidon, chez une veuve étrangère.Au temps du prophète Élisée, il y avait beaucoup de lépreux en Israël ; et aucun d’eux n’a été purifié, mais bien Naaman le Syrien.» À ces mots, dans la synagogue, tous devinrent furieux. Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville, et le menèrent jusqu’à un escarpement de la colline où leur ville est construite, pour le précipiter en bas.
Mais lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin.


Cy Aelf, Paris


S'ils ont la foi, les hommes n'ont à craindre de la mort : tel est le réconfort que saint Paul apporte aux Thessaloniciens, car leur foi est grande au point de triompher de cette crainte, que tous les hommes rencontrent, inévitablement. D'après certaines études, le moment de ce passage est comparable à ce que vivent les enfants qui naissent: comme la mort, la naissance est un moment unique dans l'existence. Cependant, tout ce que l'on vit, entre naissance et mort, est marqué par un besoin d'aimer et d'être aimé qui traverse toute existence.

Cette supériorité de l'amour, Jésus n'a cessé de la manifester, bien sûr par la résurrection de Lazare - puis par la sienne propre. Il est une parole toujours énigmatique dans ce passage de l’Évangile où Jésus aurait bien dû mourir en étant projeté du haut d'un escarpement sur lequel cette ville est construite.

Pour répondre à cette interrogation, notre prêtre nous a cité en exemple le cas du brancardier Pierre Teilhard de Chardin durant la guerre 14-18. Pour ne pas avoir à l'exposer inutilement, ses chefs lui proposèrent le poste d’aumônier, mais lui n'en voulut pas ais : il choisit d'être brancardier - ce qu'il y avait de plus dangereux. Eh bien, de tels choix manifestent que l'amour est vainqueur de la mort, non pas seulement aux funérailles, mais en toutes occasions de l'existence.

Comment donc Jésus a-t-il échappé à la mort cette fois-là ? Tout simplement, comme le dit
le texte:  parce que son heure n'était pas venue.

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La Lumière brille dans les ténèbres

Message non lu par etienne lorant » mar. 05 sept. 2017, 16:59

Première lettre de saint Paul Apôtre aux Thessaloniciens 5,1-6.9-11.
Pour ce qui est des temps et des moments de la venue du Seigneur, vous n’avez pas besoin, frères, que je vous en parle dans ma lettre. Vous savez très bien que le jour du Seigneur vient comme un voleur dans la nuit. Quand les gens diront : « Quelle paix ! Quelle tranquillité ! », c’est alors que, tout à coup, la catastrophe s’abattra sur eux, comme les douleurs sur la femme enceinte : ils ne pourront pas y échapper. Mais vous, frères, comme vous n’êtes pas dans les ténèbres, ce jour ne vous surprendra pas comme un voleur. En effet, vous êtes tous des fils de la lumière, des fils du jour ; nous n’appartenons pas à la nuit et aux ténèbres. Alors, ne restons pas endormis comme les autres, mais soyons vigilants et restons sobres. Car Dieu ne nous a pas destinés à subir la colère, mais à entrer en possession du salut par notre Seigneur Jésus Christ, mort pour nous afin de nous faire vivre avec lui, que nous soyons en train de veiller ou de dormir. Ainsi, réconfortez-vous mutuellement et édifiez-vous l’un l’autre, comme vous le faites déjà.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 4,31-37.
En ce temps-là, Jésus descendit à Capharnaüm, ville de Galilée, et il y enseignait, le jour du sabbat. On était frappé par son enseignement car sa parole était pleine d’autorité. Or, il y avait dans la synagogue un homme possédé par l’esprit d’un démon impur, qui se mit à crier d’une voix forte:
«Ah  que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais qui tu es : tu es le Saint de Dieu.» Jésus le menaça : «Silence ! Sors de cet homme.» Alors le démon projeta l’homme en plein milieu et sortit de lui sans lui faire aucun mal. Tous furent saisis d’effroi et ils se disaient entre eux: «Quelle est cette parole ? Il commande avec autorité et puissance aux esprits impurs, et ils sortent ! » Et la réputation de Jésus se propageait dans toute la région.

© AELF, Paris

La seconde venue du Seigneur a toujours été annoncée, d'une façon où d'une autre, dans des publications diverses qui ont en commun d'annoncer des faits terrifiants, des jours de ténèbres durant lesquels ils faudra rester enfermés chez soi. J'ai eu dans les mains et j'ai lu ce que rapportaient ces textes, certains reprenant des prodiges qui fourmillent dans l'Ancienne Alliance. Faut-il leur accorder notre attention ?  Oui, dans la mesure où des hommes furieux comme Néron et Attila, puis des guerriers conquérants comme Napoléon,  suivis  plus tard par des génocidaires tels Staline et Hitler ont secoué l'humanité - oui, il faut bien tenir compte qu'à périodes fixes les nations sont en proie aux explosions de violences et d'horreurs - mais encore : au reniement complet des valeurs chrétiennes.  Qu'ils aient pris chair humaine, ou non, les démons "rodent sur la terre, cherchant qui dévorer", comme le prévient saint Pierre.

D'une manière ou d'une autre, nous demeurons presque constamment exposés au mal.  Un mal qui prend diverses formes dont certaines ont même été érigées en "droits de l'homme"... lesquels, après l'avortement, ont permis les manipulations génétiques, les changements de sexe, et autres "fantaisies" sordides. Il faut citer aussi  l'euthanasie et le suicide assisté.  Dans la violence comme dans le mensonge sur la nature de l'homme, les démons sont d'autant plus nombreux que l'on rejette les recommandations de l'Eglise ou qu'elles demeurent ignorées...

Ce qu'il faut retenir des textes d'aujourd'hui, c'est qu'il nous faut demeurer dans l'Amour, quoi qu'il advienne. Le signe le plus sûr que nous demeurons sur la voie droite, c'est de manifester la miséricorde envers tous ceux qui peinent autour de nous en ignorant complètement l'enjeu de notre temps de vie sur la terre.

(Le nombre d'hommes et de femmes qui ne se sont jamais la posé la question de savoir s'il existe un Dieu... me touche énormément, moi qui suis de ceux qui peuvent dire : "Dieu existe, je L'ai rencontré"....

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«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Manifester l'amour du Christ)

Message non lu par etienne lorant » mer. 06 sept. 2017, 11:14

Le mercredi de la 22e semaine du temps ordinaire

Lettre de saint Paul Apôtre aux Colossiens 1,1-8.
Paul, Apôtre du Christ Jésus par la volonté de Dieu. Nous rendons grâce à Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ, en priant pour vous à tout moment. Nous avons entendu parler de votre foi dans le Christ Jésus et de l’amour que vous avez pour tous les fidèles dans l’espérance de ce qui vous est réservé au ciel; vous en avez déjà reçu l’annonce par la parole de vérité, l’Évangile qui est parvenu jusqu’à vous. Lui qui porte du fruit et progresse dans le monde entier, il fait de même chez vous, depuis le jour où vous avez reçu l’annonce et la pleine connaissance de la grâce de Dieu dans la vérité. Cet enseignement vous a été donné par Épaphras, notre cher compagnon de service, qui est pour vous un ministre du Christ digne de foi; il nous a fait savoir de quel amour l’Esprit vous anime.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 4,38-44.
En ce temps-là, Jésus quitta la synagogue et entra dans la maison de Simon. Or, la belle-mère de Simon était oppressée par une forte fièvre, et on demanda à Jésus de faire quelque chose pour elle.  Il se pencha sur elle, menaça la fièvre, et la fièvre la quitta. À l’instant même, la femme se leva et elle les servait. Au coucher du soleil, tous ceux qui avaient des malades atteints de diverses infirmités les lui amenèrent. Et Jésus, imposant les mains à chacun d’eux, les guérissait. Et même des démons sortaient de beaucoup d’entre eux en criant : « C’est toi le Fils de Dieu !» Mais Jésus les menaçait et leur interdisait de parler, parce qu’ils savaient, eux, que le Christ, c’était lui. Quand il fit jour, Jésus sortit et s’en alla dans un endroit désert. Les foules le cherchaient; elles arrivèrent jusqu’à lui, et elles le retenaient pour l’empêcher de les quitter. Mais il leur dit : « Aux autres villes aussi, il faut que j’annonce la Bonne Nouvelle du règne de Dieu, car c’est pour cela que j’ai été envoyé.» Et il proclamait l’Évangile dans les synagogues du pays des Juifs.


© AELF, Paris

De nouveau, un très bon choix de textes afin de montrer comment les fidèles doivent se comporter les uns avec les autres, chacun dans la mesure des talents reçus de Dieu. Chacune et chacun des Colossiens qui ont accueilli l'annonce de la Bonne Nouvelle, vivent en paix en ayant abandonné tout ce qui tenait de "'homme ancien".   Notre prêtre a évoqué quels changement survient pour les hommes et les femmes qui ont accueilli, avec cœur, l'annonce de la bonne nouvelle.  Cette bonne nouvelle qui permet à toutes et tous de manifester l'amour de Dieu par des gestes de miséricorde, par la réconciliation entre ceux qui s'opposaient, en puisant dans l'humilité aussi bien que dans la joie. Cette joie est liée, non pas seulement à la pratique des sacrements, mais un nouvellement constant de grâce de la conversion reçue de Dieu. Croire sans aimer par des gestes concrets, c'est se mettre en danger de perdre sa foi, car celle-ci ne peut subsister et grandir que par des manifestations concrètes de l'amour de Dieu qui nous anime. Il s'agit de choses toutes simples en apparence - car il n'est guère difficile de saluer chacun par son prénom, de demander des nouvelles de la famille, de partager un repas, de donner un coup de main lors d'un déménagement, de veiller un malade  et lui demander ce dont il peut avoir besoin, etc. Toutes ces bonnes actions sont simples mais exigent que l'on apprenne à se détourner de son "ego" pour recevoir autrui comme nous désirons être nous-même reçus...

A Capharnaüm, Jésus est comme "en famille" dans la maison de Simon-Pierre. Il prend soin de la belle-mère de son hôte, il impose les mains, il chasse les démons qui tentent de jeter le trouble. Il n'enseigne pas du haut d'une chaire, mais en employant un langage bien compréhensible par toutes et tous.  Et lorsqu’il repart, ce n'est pas qu'Il ait  tâches plus importantes encore à accomplir, mais qu'il doit aussi manifester à d'autres comment vivre en vue du Royaume. Les les lectures de ce jour nous invitent non pas à nous dépasser pour devenir un "chrétien d'élite", mais d'évoluer librement en laissant l'Esprit inspirer les tâches de chaque jour.

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«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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De la soumission à la pleine particitpation

Message non lu par etienne lorant » jeu. 07 sept. 2017, 10:21

Le jeudi de la 22e semaine du temps ordinaire

Lettre de saint Paul Apôtre aux Colossiens 1,9-14.
Frères, depuis le jour où nous en avons entendu parler, nous ne cessons pas de prier pour vous. Nous demandons à Dieu de vous combler de la pleine connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle. Ainsi votre conduite sera digne du Seigneur, et capable de lui plaire en toutes choses.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 5,1-11.
En ce temps-là, la foule se pressait autour de Jésus pour écouter la parole de Dieu, tandis qu’il se tenait au bord du lac de Génésareth. Il vit deux barques qui se trouvaient au bord du lac; les pêcheurs en étaient descendus et lavaient leurs filets. Jésus monta dans une des barques qui appartenait à Simon, et lui demanda de s’écarter un peu du rivage. Puis il s’assit et, de la barque, il enseignait les foules.Quand il eut fini de parler, il dit à Simon : « Avance au large, et jetez vos filets pour la pêche.»Simon lui répondit: «Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre; mais, sur ta parole, je vais jeter les filets.» L'’ayant fait, ils prirent une telle quantité de poissons que leurs filets allaient se déchirer. Ils firent signe à leurs compagnons de l’autre barque de venir les aider. Ceux-ci vinrent, et ils remplirent les deux barques, à tel point qu’elles enfonçaient. À cette vue, Simon-Pierre tomba aux genoux de Jésus, en disant: «Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur.» En effet, un grand effroi l’avait saisi, lui et tous ceux qui étaient avec lui, devant la quantité de poissons qu’ils avaient pêchés; et de même Jacques et Jean, fils de Zébédée, les associés de Simon. Jésus dit à Simon: «Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu rendras.» Alors ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent.

© AELF, Paris


La première réaction de Pierre lors de sa rencontre avec le Christ, c'est évidemment la peur. Pierre, en bon juif, ne peut connaître Dieu que dans la crainte. Et de cette frayeur sacrée, il ne peut guère résulter de bonnes choses. Toute l'ancienne Alliance est présente dans cette parole: "«Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur !». Par ces mots, Pierre résume en lui toute l'histoire des relations du peuple juif avec Dieu:  craintes et tremblements , mais également une servilité qui est  tout autant contraire à la volonté de Dieu.

Tous les convertis témoignent d'une même voix pour dire que les larmes du repentir sincère se transforment en larmes de joie.  En quelque sorte, c'est ainsi que nous passons tous de l'ancienne à la nouvelle alliance. Les actes de repentances sont bienvenus, mais ils doivent contribuer à servir Dieu en adoptant sa patience et sa miséricorde, ainsi qu'en laissant librement l'Esprit saint agir en nous. A chaque Eucharistie, nous sommes renouvelés afin d'aimer de l'amour même de Dieu.

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«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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