Liturgie du jour avec Etienne Lorant (2015-2016)

« Mon âme aspire vers toi pendant la nuit, mon esprit te cherche dès le matin. » (Is 26.9)
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etienne lorant
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Ces paroles ne passeront pas

Message non lu par etienne lorant » ven. 25 nov. 2016, 11:57

Le vendredi de la 34e semaine du temps ordinaire

Livre de l'Apocalypse 20,1-4.11-15.21,1-2.
Moi, Jean, j’ai vu un ange qui descendait du ciel; il tenait à la main la clé de l’abîme et une énorme chaîne. Il s’empara du Dragon, le serpent des origines, qui est le Diable, le Satan, et il l’enchaîna pour une durée de mille ans. Il le précipita dans l’abîme, qu’il referma sur lui; puis il mit les scellés pour que le Dragon n’égare plus les nations, jusqu’à ce que les mille ans arrivent à leur terme. Après cela, il faut qu’il soit relâché pour un peu de temps. Puis j’ai vu des trônes : à ceux qui vinrent y siéger fut donné le pouvoir de juger. Et j’ai vu les âmes de ceux qui ont été décapités à cause du témoignage pour Jésus, et à cause de la parole de Dieu, eux qui ne se sont prosternés devant la Bête et son image, et qui n’ont pas reçu sa marque sur le front ou sur la main. Ils revinrent à la vie, et ils régnèrent avec le Christ pendant mille ans. Puis j’ai vu un grand trône blanc et celui qui siégeait sur ce trône. Devant sa face, le ciel et la terre s’enfuirent : nulle place pour eux ! J’ai vu aussi les morts, les grands et les petits, debout devant le Trône. On ouvrit des livres, puis un autre encore : le livre de la vie. D’après ce qui était écrit dans les livres, les morts furent jugés selon leurs actes. La mer rendit les morts qu’elle retenait ; la Mort et le séjour des morts rendirent aussi ceux qu’ils retenaient, et ils furent jugés, chacun selon ses actes. iPuis la Mort et le séjour des morts furent précipités dans l’étang de feu – l’étang de feu, c’est la seconde mort. Et si quelqu’un ne se trouvait pas inscrit dans le livre de la vie, il était précipité dans l’étang de feu. Alors j’ai vu un ciel nouveau et une terre nouvelle, car le premier ciel et la première terre s’en étaient allés et, de mer, il n’y en a plus. Et la Ville sainte, la Jérusalem nouvelle, je l’ai vue qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu, prête pour les noces, comme une épouse parée pour son mari.

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 21,29-33.
En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples cette parabole:« Voyez le figuier et tous les autres arbres. Regardez-les : dès qu’ils bourgeonnent, vous savez que l’été est tout proche. De même, vous aussi, lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le royaume de Dieu est proche. Amen, je vous le dis : cette génération ne passera pas sans que tout cela n’arrive. Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas.



© AELF, Paris

La génération qui ne passera pas sans que tout arrive, c'est bien sûr celle du christianisme. Notre prêtre nous a fait remarquer que l'image choisie pour désigner l'enfer, c'est encore un élément liquide - ici : l'étang de feu. Depuis le commencement, en remontant jusqu'à Moïse et la traversée de la mer à pieds secs, il y a dans l'histoire sainte une opposition fondamentale entre la terre et l'eau.

La terre représente l'enseignement solide sur lequel les fidèles doivent s'appuyer : c'est la foi, mûrie par les épreuves. Lorsque Jésus, après avoir prêché dans la montagne, rejoint ses disciples sur la mer de Galilée, il le fait en marchant sur l'élément liquide qu'il surpasse entièrement; mais Pierre lui-même ne peut s'y aventurer sans risquer d'être englouti par elle. De sorte que l'on peut dire: ce que l'on a retenu de l'enseignement donné en plein jour et sur la hauteur, est vérifié par les moments de "nuits de l'âme" que tous les saints ont dû traverser tôt ou tard. Tout à la fin, "de mer, il n'y en a plus".

De sorte que tous ces textes, qui semblent écrits pour semer la crainte, ne l'ont été finalement que pour engager tous les fidèles à mener le grand combat dans le domaine de la foi. "Soyons donc courageux, ne reculons pas des œuvres qui semblent dépasser nos forces - car ce ne sont pas nos capacités qui seront évaluées, mais notre foi. Celles et ceux qui atteignent la foi de "confiance absolue" ne redoutent plus rien: par leur invincible espérance, ils habitent déjà dans le "monde-à-venir".

Belle, forte et rassurante homélie entendue ce matin.

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«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Message non lu par etienne lorant » sam. 26 nov. 2016, 11:34

Le samedi de la 34e semaine du temps ordinaire

Livre de l'Apocalypse 22,1-7.
Moi, Jean, l’ange me montra l’eau de la vie: un fleuve resplendissant comme du cristal, qui jaillit du trône de Dieu et de l’Agneau. Au milieu de la place de la ville, entre les deux bras du fleuve, il y a un arbre de vie qui donne des fruits douze fois : chaque mois il produit son fruit ; et les feuilles de cet arbre sont un remède pour les nations. Toute malédiction aura disparu. Le trône de Dieu et de l’Agneau sera dans la ville, et les serviteurs de Dieu lui rendront un culte; ils verront sa face, et son nom sera sur leur front. La nuit aura disparu, ils n’auront plus besoin de la lumière d’une lampe ni de la lumière du soleil, parce que le Seigneur Dieu les illuminera ; ils régneront pour les siècles des siècles. Puis l’ange me dit : « Ces paroles sont dignes de foi et vraies : le Seigneur, le Dieu qui inspire les prophètes, a envoyé son ange pour montrer à ses serviteurs ce qui doit bientôt advenir. Voici que je viens sans tarder. Heureux celui qui garde les paroles de ce livre de prophétie. »




Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 21,34-36.
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples :
« Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste comme un filet ; il s’abattra, en effet, sur tous les habitants de la terre entière. Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. »


© AELF, Paris

Les beuveries, l'ivresse et les soucis de la vie sont mis sur le même pied par Jésus. On pourrait croire que les hommes soucieux sont plus proches du Seigneur que ceux qui cultivent les plaisirs, mais il n'en est rien: si les soucis sont devant Dieu comme l'ivresse, c'est du fait qu'ils éloignent l'homme de la vraie foi.

L'attitude qui convient le mieux, c'est la prière en tout temps. Le travail peut devenir prière et offrande, tout autant que le repos qui renouvelle les forces. C'est un équilibre à rechercher dans toutes les circonstances de la vie. Il faut pouvoir, en prière, tournés vers le Seigneur, pouvoir présenter au Seigneur nos joies comme nos chagrins.

Cette attitude d'équilibre de la prière est un chemin sûr : nos joies doivent être offertes et présentées au Seigneur de la même façon dans la prière: avec confiance.

Il s'agit bel et bien d'un exercice de détachement continuel du matériel vers le spirituel. Avec l'âge, quelques-uns atteignent ainsi un détachement certain à l'égard de tous les évènements qui surviennent; ils ne sont jamais pris à l'improviste, car ils ne sont plus sujets de la terre, car leurs sont tournés vers le Seigneur en tout temps.

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Fête de saint André, Apôtre

Message non lu par etienne lorant » mer. 30 nov. 2016, 17:03

Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 10,9-18.
Frère, si de ta bouche, tu affirmes que Jésus est Seigneur, si, dans ton cœur, tu crois que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, alors tu seras sauvé. Car c’est avec le cœur que l’on croit pour devenir juste, c’est avec la bouche que l’on affirme sa foi pour parvenir au salut.
En effet, l’Écriture dit : ‘Quiconque met en lui sa foi ne connaîtra pas la honte’. Ainsi, entre les Juifs et les païens, il n’y a pas de différence: tous ont le même Seigneur, généreux envers tous ceux qui ’invoquent.
En effet, ‘quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé’. Or, comment l’invoquer, si on n’a pas mis sa foi en lui ? Comment mettre sa foi en lui, si on ne l’a pas entendu ? Comment entendre si personne ne proclame ? Comment proclamer sans être envoyé ? Il est écrit : ‘Comme ils sont beaux, les pas des messagers qui annoncent les bonnes nouvelles!’ Et pourtant, tous n’ont pas obéi à la Bonne Nouvelle. Isaïe demande en effet: ‘Qui a cru, Seigneur, en nous entendant parler ?’ Or la foi naît de ce que l’on entend; et ce que l’on entend, c’est la parole du Christ. Alors, je pose la question: n’aurait-on pas entendu ? Mais si, bien sûr ! Un psaume le dit : ‘Sur toute la terre se répand leur message, et leurs paroles, jusqu’aux limites du monde’.



Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 4,18-22.
En ce temps-là, comme Jésus marchait le long de la mer de Galilée, il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et son frère André, qui jetaient leurs filets dans la mer; car c’étaient des pêcheurs. Jésus leur dit : « Venez à ma suite, et je vous ferai pêcheurs d’hommes. » Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent. De là, il avança et il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient dans la barque avec leur père, en train de réparer leurs filets. Il les appela. Aussitôt, laissant la barque et leur père, ils le suivirent.

Cy Aelf, Paris

Le lien a établir entre ces deux textes de la liturgie du jour, c'est bien que la Parole annoncée est plus efficace dans le cœur de l'homme que toutes les autres paroles. La parole de Jésus est plus forte pour les âmes que tout autre discours, car elle touche, directement, en profondeur le cœur de l'homme.

Ainsi, lorsque Jésus appelle un homme à le suivre, il ne s'adresse pas seulement à sa compréhension, à sa raison et son à intelligence - ce que font les hommes politiques - mais Il le révèle à lui-même et lui manifeste sa miséricorde. "La Parole est bien comme la plus infime semence jetée en terre, mais dont elle tirera toutes sortes de fruits dans la grâce".

André, le frère de Pierre, a donc été appelé de la même manière que tous les autres - et comme nous le sommes nous nous même. L'appel par Jésus constitue en outre une délivrance des questions existentielles.

Puissions-nous dire aussi :
"Qui suis-je ?" Je suis celui que le Seigneur a choisi et mis à part afin que je Le suive."

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Primauté de la miséricorde sur la justice

Message non lu par etienne lorant » jeu. 13 juil. 2017, 10:29

Livre de la Genèse 44,18-21.23b-29.45,1-5.
“Vous savez bien que ma femme Rachel ne m’a donné que deux fils. Le premier a disparu. Sûrement, une bête féroce l’aura mis en pièces, et je ne l’ai jamais revu. Si vous emmenez encore celui-ci loin de moi et qu’il lui arrive malheur, vous ferez descendre misérablement mes cheveux blancs au séjour des morts.”
Joseph ne put se contenir devant tous les gens de sa suite, et il s’écria : « Faites sortir tout le monde. » Quand il n’y eut plus personne auprès de lui, il se fit reconnaître de ses frères. Il pleura si fort que les Égyptiens l’entendirent, et même la maison de Pharaon. Il dit à ses frères : « Je suis Joseph ! Est-ce que mon père vit encore ? » Mais ses frères étaient incapables de lui répondre, tant ils étaient bouleversés de se trouver en face de lui. Alors Joseph dit à ses frères : « Approchez-vous de moi ». Ils s’approchèrent, et il leur dit : « Je suis Joseph, votre frère, que vous avez vendu pour qu’il soit emmené en Égypte. Mais maintenant ne vous affligez pas, et ne soyez pas tourmentés de m’avoir vendu, car c’est pour vous conserver la vie que Dieu m’a envoyé ici avant vous. »



Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 10,7-15.
En ce temps-là, Jésus disait à ses Apôtres : « Sur votre route, proclamez que le royaume des Cieux est tout proche. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, expulsez les démons. Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement. » Ne vous procurez ni or ni argent, ni monnaie de cuivre à mettre dans vos ceintures, ni sac pour la route, ni tunique de rechange, ni sandales, ni bâton. L’ouvrier, en effet, mérite sa nourriture. Dans chaque ville ou village où vous entrerez, informez-vous pour savoir qui est digne de vous accueillir, et restez là jusqu’à votre départ. En entrant dans la maison, saluez ceux qui l’habitent.
Si cette maison en est digne, que votre paix vienne sur elle. Si elle n’en est pas digne, que votre paix retourne vers vous. » Si l’on ne vous accueille pas et si l’on n’écoute pas vos paroles, sortez de cette maison ou de cette ville, et secouez la poussière de vos pieds. Amen, je vous le dis : au jour du Jugement, le pays de Sodome et de Gomorrhe sera traité moins sévèrement que cette ville. »



Cy Aelf, Paris
Le récit des retrouvailles de Joseph et de ses frères, au chevet de leur père qui achèvera sa vie dans le très grand bonheur d'avoir retrouvé tous ses fils, voici de qui nous indique clairement de quelle nature est la mission des premiers apôtres : faire connaître que la justice de Dieu, c'est, d'abord:  la miséricorde.

Ce concept est difficilement reconnu par la multitude des hommes, qui conçoivent que chacun doit répondre de ses actes et subir un juste châtiment pour ses fautes. Il en est toujours ainsi. Cependant, cette justice se révèle incapable de changer le cœur des hommes. La sanction, quelle qu'elle soit, rendra-t-elle plus doux le cœur d'un condamné ?  Et les victimes ?  Quiconque a perdu un être cher - par exemple dans un accident de roulage - est-il pleinement consolé par le retrait  de permis définitif assorti d'une forte amande ?  Certes non.

Mais il ne s'agit pas non plus, à l'inverse, d'enseigner aux hommes que c'est la fatalité qui domine en toutes circonstances ?  Les Grecs en avaient tiré une fatalité incontournable :  les dieux de l'Olympe se jouaient des hommes et leur infligeant des malheurs ... comme pour voir comment  ils se comporteraient...

La seule résolution possible des conflits et des dilemmes  apparemment apparemment insoluble réside dans les vertus théologale de foi, d'espérance et de charité.  C'est bien à cause de sa foi que Joseph, devenu conseiller à la cour de Pharaon, n'a pas usé de son pourvoir pour se venger de ses frères - qui l'avaient vendu en esclave; c'est par miséricorde également , dans le passage d'aujourd'hui, que Joseph peut se réjouir véritablement de la mésaventure qui l'a conduit à rétablir la pleine entente dans sa famille.

Tel fut Joseph, tel doit être le disciple et l'apôtre du Seigneur:  la justice ne lui appartient pas - c'est la miséricorde qu'il doit manifester et pratiquer.


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Quel est le dessein de Dieu pour nous ?

Message non lu par etienne lorant » ven. 04 août 2017, 10:43

Livre du Lévitique 23,1.4-11.15-16.27.34b-37.
Le Seigneur parla à Moïse et dit : Voici les solennités du Seigneur, les assemblées saintes auxquelles vous convoquerez, aux dates fixées, les fils d’Israël. Le premier mois, le quatorze du mois, au coucher du soleil, ce sera la Pâque en l’honneur du Seigneur. Le quinzième jour de ce même mois, ce sera la fête des Pains sans levain en l’honneur du Seigneur: pendant sept jours, vous mangerez des pains sans levain. Le premier jour, vous tiendrez une assemblée sainte et vous ne ferez aucun travail, aucun ouvrage. Pendant sept jours, vous présenterez de la nourriture offerte pour le Seigneur. Le septième jour, vous aurez une assemblée sainte et vous ne ferez aucun travail, aucun ouvrage.» Le Seigneur parla à Moïse et dit: «Parle aux fils d’Israël. Tu leur diras : Quand vous serez entrés dans le pays que je vous donne, et que vous y ferez la moisson, vous apporterez au prêtre la première gerbe de votre moisson. Il la présentera au Seigneur en faisant le geste d’élévation pour que vous soyez agréés. C’est le lendemain du sabbat que le prêtre fera cette présentation. À partir du lendemain du sabbat, jour où vous aurez apporté votre gerbe avec le geste d’élévation, vous compterez sept semaines entières. Le lendemain du septième sabbat, ce qui fera cinquante jours, vous présenterez au Seigneur une nouvelle offrande. C’est le dixième jour du septième mois qui sera le jour du Grand Pardon. Vous tiendrez une assemblée sainte, vous ferez pénitence, et vous présenterez de la nourriture offerte pour le Seigneur. À partir du quinzième jour de ce septième mois, ce sera pendant sept jours la fête des Tentes en l’honneur du Seigneur. Le premier jour, celui de l’assemblée sainte, vous ne ferez aucun travail, aucun ouvrage. Pendant sept jours, vous présenterez de la nourriture offerte pour le Seigneur. Le huitième jour, vous tiendrez une assemblée sainte, vous présenterez de la nourriture offerte pour le Seigneur : ce sera la clôture de la fête. Vous ne ferez aucun travail, aucun ouvrage. Telles sont les solennités du Seigneur, les assemblées saintes auxquelles vous convoquerez les fils d’Israël, afin de présenter de la nourriture offerte pour le Seigneur, un holocauste et une offrande, un sacrifice et des libations, selon le rite propre à chaque jour. »

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 13,54-58.
En ce temps-là, Jésus se rendit dans son lieu d’origine, et il enseignait les gens dans leur synagogue, de telle manière qu’ils étaient frappés d’étonnement et disaient : « D’où lui viennent cette sagesse et ces miracles? N’est-il pas le fils du charpentier ? Sa mère ne s’appelle-t-elle pas Marie, et ses frères : Jacques, Joseph, Simon et Jude ? Et ses sœurs ne sont-elles pas toutes chez nous ? Alors, d’où lui vient tout cela » Et ils étaient profondément choqués à son sujet. Jésus leur dit : « Un prophète n’est méprisé que dans son pays et dans sa propre maison.» Et il ne fit pas beaucoup de miracles à cet endroit-là, à cause de leur manque de foi.

Cy Aelf, Paris

La citation extraite du Livre du Lévitique nous montre comment l'homme peut passer d'une extraordinaire révélation, d'une découverte soudaine, intime et bienheureuse  ...  à une stricte observance des rites, du cérémonial, des règles nombreuses et diverses, en sorte que la spontanéité du cœur s'y essouffle.  Il est certain qu'en multipliant les préceptes et les ordonnances, les autorités du temple ont réussi à étouffer presque toute spontanéité dans des fidèles dans leur rapport à Dieu.

Cette rigidité dans la croyance, qui n'est ni plus ni moins qu'un manque de foi, Jésus va la rencontrer lorsqu'il revient à Nazareth. Pour qui se prend il, le fils de Joseph ?  Qu'est-ce que ce charpentier qui s'attribue des prophéties ?

Cette forme d'incrédulité - qui peut conduire rapidement à la perte de la foi - est malheureusement assez courante.  Notre prêtre nous a rapporté le cas d'un homme qui avait prié plus de trois années afin revoir telle femme qu'il avait aimée, mais qu'il avait perdu de vue.  Durant trois ans, il pria beaucoup afin d'obtenir qu'elle revienne. Et certes, elle lui revint - signe que le Seigneur entend bien nos prières !  

Cependant, lorsque nous prions, c'est d'abord afin que le dessein de l'amour de Dieu s'accomplisse en nous. L'homme qui avait obtenu le retour de sa "dulcinée" épuisa rapidement une partie de son avoir avant de comprendre à quel point il s'était fourvoyé dans ses demandes...

L'histoire finit pourtant bien - l'amoureux éconduit est devenu organiste et sacristain. qui se déclare lui-même heureux !
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Pratiquer la circoncision du coeur

Message non lu par etienne lorant » lun. 14 août 2017, 10:51

Le lundi de la 19e semaine du temps ordinaire
Livre du Deutéronome 10,12-22.
Pratiquez la circoncision du cœur, n’ayez plus la nuque raide, car le Seigneur votre Dieu est le Dieu des dieux et le Seigneur des seigneurs, le Dieu grand, vaillant et redoutable, qui est impartial et ne se laisse pas acheter. C’est lui qui rend justice à l’orphelin et à la veuve, qui aime l’immigré, et qui lui donne nourriture et vêtement. Aimez donc l’immigré, car au pays d’Égypte vous étiez des immigrés. Tu craindras le Seigneur ton Dieu, tu le serviras, c’est à lui que tu resteras attaché, c’est par son nom que tu prêteras serment. Il est ton Dieu, c’est lui que tu dois louer : il a fait pour toi ces choses grandes et redoutables que tu as vues de tes yeux. Quand tes pères sont arrivés en Égypte, ils n’étaient que soixante-dix ; mais à présent le Seigneur votre Dieu vous a rendus aussi nombreux que les étoiles du ciel. »


Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 17,22-27.
En ce temps-là, comme Jésus et les disciples étaient réunis en Galilée, il leur dit: « Le Fils de l’homme va être livré aux mains des hommes; ils le tueront et, le troisième jour, il dessus- citera.» Et ils furent profondément attristés. Comme ils arrivaient à Capharnaüm, ceux qui perçoivent la redevance des deux drachmes pour le Temple vinrent trouver Pierre et lui dirent "Votre maître paye bien les deux drachmes, n’est-ce pas?» Il répondit Oui." Quand Pierre entra dans la maison, Jésus prit la parole le premier : « Simon, quel est ton avis ? Les rois de la terre, de qui perçoivent-ils les taxes ou l’impôt ? De leurs fils, ou des autres personnes ? » Pierre lui répondit : «Des autres. » Et Jésus reprit: « Donc, les fils sont libres. Mais, pour ne pas scandaliser les gens, va donc jusqu’à la mer, jette l’hameçon, et saisis le premier poisson qui mordra; ouvre-lui la bouche, et tu y trouveras une pièce de quatre drachmes. Prends-la, tu la donneras pour moi et pour toi. »


Jésus se montre docile à payer l'impôt bien qu'Il en soit exempt puisque, en toute vérité, c'est à Dieu que l'homme doit rendre compte de tout. Lui-même en est totalement exempt étant donné que lui-même serait en droit de réclamer l'impôt du temple - n'est-Il pas lui-même beaucoup plus encore que le temple, la demeure du divin ? Mais pour ne pas occasionner des troubles, c'est Pierre qui "travaillera" pour payer l'impôt.

Ce discours pourrait encore être tenu aujourd'hui. Les chrétiens ne sont-ils pas devenus, par leur baptême, des enfants du Très-Haut ? Ils le sont, en effet. Mais ils ne sont pas meilleurs que leur maître et pour ne pas choquer, ils se soumettent aux lois civiles, du moins celles qui ne sont pas directement contraires aux commandements.

L'Eglise ne reconnaît ni l'avortement, ni la peine de mort, ni la violence dans dans les débats, ni le divorce, ni l'infidélité dans les couples, ni suicide, ni euthanasie, ni relations contre nature, et autres comportements dont l'Amour de Dieu serait exempt.

Notre prêtre nous a engagés à considérer ces restrictions de la liberté non pas comme des freins à la liberté, non comme des sacrifices ou des renoncements pénibles, mais tout au contraire comme autant de signes de la faveur divine. Jésus s'est exclamé comme d'une merveille du commandement divin : "Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait" Irons-nous jusqu'à tendre la joue gauche ? Quelle démonstration de foi quel signe prodigieux de force inébranlable dans la foi!

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Le recours à la miséricorde divine

Message non lu par etienne lorant » mer. 30 août 2017, 10:47

Le mercredi de la 21e semaine du temps ordinaire

Première lettre de saint Paul Apôtre aux Thessaloniciens 2,9-13.
Vous vous rappelez, frères, nos peines et nos fatigues: c’est en travaillant nuit et jour, pour n’être à la charge d’aucun d’entre vous, que nous vous avons annoncé l’Évangile de Dieu.
Vous êtes témoins, et Dieu aussi, de notre attitude si sainte, si juste et irréprochable envers vous, les croyants. Et vous savez bien que nous avons été pour chacun de vous comme un père avec ses enfants: nous vous avons exhortés et encouragés, nous vous avons suppliés d’avoir une conduite digne de Dieu, lui qui vous appelle à son Royaume et à sa gloire. Et voici pourquoi nous ne cessons de rendre grâce à Dieu: quand vous avez reçu la parole de Dieu que nous vous faisions entendre, vous l’avez accueillie pour ce qu’elle est réellement, non pas une parole d’hommes, mais la parole de Dieu qui est à l’œuvre en vous, les croyants.




Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 23,27-32.
En ce temps-là, Jésus disait: « Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous ressemblez à des sépulcres blanchis à la chaux : à l’extérieur ils ont une belle apparence, mais l’intérieur est rempli d’ossements et de toutes sortes de choses impures. C’est ainsi que vous, à l’extérieur, pour les gens, vous avez l’apparence d’hommes justes, mais à l’intérieur vous êtes pleins d’hypocrisie et de mal. Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous bâtissez les sépulcres des prophètes, vous décorez les tombeaux des justes, et vous dites: “Si nous avions vécu à l’époque de nos pères, nous n’aurions pas été leurs complices pour verser le sang des prophètes.” Ainsi, vous témoignez contre vous-mêmes: vous êtes bien les fils de ceux qui ont assassiné les prophètes. Vous donc, mettez le comble à la mesure de vos pères ! »


Cy Aelf, Paris

Les textes de ce matin nous offrent un contraste parfait entre une véritable conversion et une religion instituée sur préceptes strictement humains.  Le malheur des scribes et des pharisiens, c'est qu'ils n'entrent pas dans la Joie de leur maître. Mais les Thessaloniciens ont reconnu, directement, dans l'enseignement de saint Paul, tout ce que la connaissance de l'amour de Dieu leur apportera pour peu d'y adhérer avec le cœur. Prenons n'importe quel saint et l'on découvrira, en tout premier lieu, un profond bouleversement qui ne laisse rien du passé, afin d'entrer dans l'amour de Dieu et y demeurer pour toujours.  Dans cet élan suprême, ils commettent parfois des erreurs - par excès de joie et d'amour... Souvenons-nous de saint François retirant tous ses habits devant une assemblée, afin de de ne devoir plus rien à ses riche parents. C'est ainsi qu'il devint comme un nouveau né dans l'Amour... 

Dans certains couvents, les religieux cloîtrés tiennent chaque jour un petit carnet dans lequel il note, jour après jour, leurs "victoires" contre les mauvais penchants, ainsi que leurs "chutes ou rechutes" dans les habitudes de "l'homme ancien".  Ayant suivi cet apprentissage, je peux témoigner de la rupture complète d'avec le tabac, le 13 mai 2004. Jusque-là,  j'avais épuisé en vain, l'une après l'autre, les méthodes proposées - que tous connaissent.  Mais cette fois-là, j'ai abandonné tout exercice de la volonté mais j'ai accepté de me sentir malade - et je me suis senti très mal durant trois jours - trois jours, à peine trois jours  !  Et cette victoire  - unique mais qui dure encore - peut illustrer quelque peu ce qu'on vécu les Thessaloniciens en découvrant par la bouche de saint Paul la profusion de la miséricorde divine envers celles et ceux qui l'accueillent dans le cœur.

Les scribes et et pharisiens, quant à eux, ont commencé par se boucher les oreilles à l'annonce de l’Évangile. Ils n'ont rien voulu voir ni entendre.  Pire encore, ils accuseront Jésus de chasser les démons en invoquant "le chef des démons" - n'importe quel argument leur a suffi pour ne pas devoir reconnaître l’évidence : l'oeuvre de Dieu s'accomplissant pleinement en Jésus-Christ.  A cet égard, l’Évangile de n'a guère besoin d'un commentaire:  on y sent bien que Jésus se lasse d'essayer de les convaincre... mais il dit : "vous êtes bien les fils de ceux qui ont assassiné les prophètes. Vous donc, mettez le comble à la mesure de vos pères !. Puisque c'est la justice qu'ils veulent plus que la miséricorde, c'est la justice dont ils hériteront...


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«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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