Liturgie du jour avec Etienne Lorant (2015-2016)

« Mon âme aspire vers toi pendant la nuit, mon esprit te cherche dès le matin. » (Is 26.9)
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etienne lorant
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La vraie grandeur est celle de serviteur

Message non lu par etienne lorant » jeu. 04 août 2016, 10:47

Le jeudi de la 18e semaine du temps ordinaire

Livre de Jérémie 31,31-34.
Voici venir des jours – oracle du Seigneur –, où je conclurai avec la maison d’Israël et avec la maison de Juda une alliance nouvelle. Ce ne sera pas comme l’Alliance que j’ai conclue avec leurs pères, le jour où je les ai pris par la main pour les faire sortir du pays d’Égypte : mon alliance, c’est eux qui l’ont rompue, alors que moi, j’étais leur maître – oracle du Seigneur. Mais voici quelle sera l’Alliance que je conclurai avec la maison d’Israël quand ces jours-là seront passés – oracle du Seigneur. Je mettrai ma Loi au plus profond d’eux-mêmes ; je l’inscrirai sur leur cœur. Je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. Ils n’auront plus à instruire chacun son compagnon, ni chacun son frère en disant : « Apprends à connaître le Seigneur !» Car tous me connaîtront, des plus petits jusqu’aux plus grands – oracle du Seigneur. Je pardonnerai leurs fautes, je ne me rappellerai plus leurs péchés.

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 16,13-23.
En ce temps-là, Jésus, arrivé dans la région de Césarée-de-Philippe, demandait à ses disciples : « Au dire des gens, qui est le Fils de l’homme ? » Ils répondirent : « Pour les uns, Jean le Baptiste; pour d’autres, Élie ; pour d’autres encore, Jérémie ou l’un des prophètes.» Jésus leur demanda : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? »
Alors Simon-Pierre prit la parole et dit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant !» Prenant la parole à son tour, Jésus lui dit : « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux.Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. Je te donnerai les clés du royaume des Cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. » Alors, il ordonna aux disciples de ne dire à personne que c’était lui le Christ. À partir de ce moment, Jésus commença à montrer à ses disciples qu’il lui fallait partir pour Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes, être tué, et le troisième jour ressusciter.
Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches : « Dieu t’en garde, Seigneur ! cela ne t’arrivera pas. » Mais lui, se retournant, dit à Pierre : « Passe derrière moi, Satan ! Tu es pour moi une occasion de chute : tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes.
»

Cy Aelf, Paris

Il est tout à fait remarquable, comme l'Alliance est sur le point d'être renouvelée par Jésus-Christ, que Satan s'en prenne directement à Pierre, son élu ! En effet, Le diable a déjà été vaincu par Jésus; dans le désert il lui a offert, sans condition, son pouvoir sur tous les royaumes de la terre - mais en pure perte. Par contre, Pierre sera une cible beaucoup plus simple ! Et sans tarder, il suggère à Pierre de faire preuve de sa belle et toute neuve autorité pour détourner le Seigneur du chemin qu'Il a choisi !

Ah, les pensées des hommes, comme elles se voudraient grandes, à larges vues, remplies de sagesse - mais de sagesse seulement pour leur temps ! Les "grands hommes" sont le plus souvent reconnus par celles et ceux qu'ils ont influencés, à tort ou à raison...

Ce n'est pas cette autorité-là que Jésus peut nous donner. Mais c'est une grâce : celle de grandir par le service, c'est de manifester quelque lumière lorsque tout est ténèbres autour de nous. C'est de ne pas garder rancune à ceux qui nous ont trahis, de manifester de la gratuité dans un temps où se vend et s'achète. C'est avoir ressenti la faveur de Dieu envers les opprimés et c'est d'aimer sans chercher à être reconnu...

En terminant son homélie, notre prêtre a rappelé cette Parole que l'on trouve en saint Marc: "Je suis parmi vous comme celui qui sert"

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«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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La vie éternelle, c'est aujourd'hui

Message non lu par etienne lorant » ven. 05 août 2016, 15:24

Le vendredi de la 18e semaine du temps ordinaire

Livre de Nahoum 2,1.3.3,1-3.6-7.
Voici sur les montagnes les pas du messager qui annonce la paix. Célèbre tes fêtes, ô Juda, accomplis tes vœux, car le Mauvais ne recommencera plus à passer sur toi : il a été entièrement anéanti.

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 16,24-28.
En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la gardera. Quel avantage, en effet, un homme aura-t-il à gagner le monde entier, si c’est au prix de sa vie ? Et que pourra-t-il donner en échange de sa vie ? Car le Fils de l’homme va venir avec ses anges dans la gloire de son Père ; alors il rendra à chacun selon sa conduite. Amen, je vous le dis : parmi ceux qui sont ici, certains ne connaîtront pas la mort avant d’avoir vu le Fils de l’homme venir dans son Règne. »



Le Seigneur revient, le Seigneur est présent, Il est présent ici et maintenant. Pour beaucoup d'entre nous, comme pour moi-même, la crainte est cependant présente, aussi bien du fait des événements contraires de ce temps, du danger de mort qui plane ici et là et qui frappe apparemment sans distinction de personne, ni d'âge, ni de revenu.

Face à cette précarité de la vie humaine, l’Évangile parle sans équivoque possible : mettons-nous en marche tels que nous sommes à la suite de Jésus.

Car il existe bel et bien, ce remède, parfaitement efficace, qui consiste dans le fait de prendre sa croix et de suivre Jésus. Cessons donc de nous projeter dans un imaginaire heureux et illusoire, mais acceptons -nous tels que nous sommes avec simplicité et vérité..

En effet, quiconque accepte et reconnaît avec humilité cette grande précarité de l'humain, il est sur le chemin qui conduit à la vérité, laquelle débouche en vie éternelle.

Parmi celles et ceux qui peuvent témoigner d'avoir vu le fils de l'homme venir dans son règne, je déclare que je suis bien l'un d'entre eux. Serais-je toujours occupé d'en témoigner, s'il en était autrement ? La vie éternelle est déjà commencée...

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«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Payer l'impôt et tout donner par amour de la charité parfaite

Message non lu par etienne lorant » lun. 08 août 2016, 10:24

Le lundi de la 19e semaine du temps ordinaire

Livre d'Ézéchiel 1,2-5.24-28c.
Au-dessus de ce firmament, il y avait une forme de trône, qui ressemblait à du saphir ; et, sur ce trône, quelqu’un qui avait l’aspect d’un être humain, au-dessus, tout en haut. Puis j’ai vu comme un scintillement de vermeil, comme l’aspect d’un feu qui l’enveloppait tout autour, à partir de ce qui semblait être ses reins et au-dessus. À partir de ce qui semblait être ses reins et au-
dessous, j’ai vu comme l’aspect d’un feu et, autour, une clarté.
Comme l’arc apparaît dans la nuée un jour de pluie, ainsi cette clarté à l’entour : c’était l’aspect, la forme de la gloire du Seigneur. À cette vue, je tombai face contre terre, et j’entendis une voix qui me parlait.


Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 17,22-27.
Comme ils étaient réunis en Galilée, Jésus leur dit : « Le Fils de l’homme va être livré aux mains des hommes; ils le tueront et, le troisième jour, il ressuscitera. » Et ils furent profondément attristés.
Comme ils arrivaient à Capharnaüm, ceux qui perçoivent la redevance des deux drachmes pour le Temple vinrent trouver Pierre et lui dirent : « Votre maître paye bien les deux drachmes, n’est-ce pas ? » Il répondit : « Oui. » Quand Pierre entra dans la maison, Jésus prit la parole le premier : « Simon, quel est ton avis ? Les rois de la terre, de qui perçoivent-ils les taxes ou l’impôt ? De leurs fils, ou des autres personnes ? ». Pierre lui répondit : « Des autres. » Et Jésus reprit : « Donc, les fils sont libres. Mais, pour ne pas scandaliser les gens, va donc jusqu’à la mer, jette l’hameçon, et saisis le premier poisson qui mordra ; ouvre-lui la bouche, et tu y trouveras une pièce de quatre drachmes. Prends-la, tu la donneras pour moi et pour toi.
»


De quoi est-il question dans ces deux lectures ? La première est tout entière consacrée à la gloire divine qui n'a pas hésité à se manifester sous la forme d'un être humain siégeant sur un trône.
Et parmi tous les dieux que se sont donné eux-mêmes les humains, cette manifestation dépasse tout ce que le paganisme avait pu imaginer.

On se souvient du veau d'or que les juifs eux-mêmes, avaient formé en faisant fondre leur or... pour adorer un dieu selon leur propre conception : une image de fortune, de force et de gloire. Les autres peuples faisaient de même partout sur la terre, sans jamais imaginer que la divinité puisse prendre forme humaine et se comporter en toute chose comme un être humain. Les Grecs eux-mêmes ne sont parvenus qu'à s'inventer des dieux qui se jouaient des hommes selon leurs caprices. Mais un dieu unique susceptible de rendre compte de tous les événements du monde ? Non, il en fallait plusieurs et qui soient comme en compétition les uns avec les autres !

Mais le prophète Ézéchiel a bien vu "quelqu'un qui avait l'aspect d'un être humain: si cette vision ne lui avait pas été donnée, il eut certainement pris tout cela pour une forme de rêverie malsaine - et malsaine car Dieu ne pourrait d'aucune façon être aussi "faillible", faible comme tout autre humain...

Mais Dieu s'est fait homme en Jésus-Christ. Et dans ce passage, Jésus instaure le devoir, pour tous les fidèles, le devoir de se soumettre à l'impôt - celui du temple d'abord, mais aussi aux autres types de cotisations individuelles nécessaires à la vie commune - il faut donc payer l'impôt.

Sur ce point, notre prêtre a conclu que les chrétiens ont en outre le pouvoir de se libérer de toutes leurs richesses légitimes afin de mieux appartenir à Dieu et devenir à l'image du "fils de l'homme" qui n'a pas même "une pierre où reposer la tête... (Evangile selon saint Matthieu 8, 19).

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«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Fête de saint Laurent, martyr

Message non lu par etienne lorant » mer. 10 août 2016, 10:11

Deuxième lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 9,6-10.
Frères, rappelez-vous le proverbe : “À semer trop peu, on récolte trop peu ; à semer largement, on récolte largement”. Que chacun donne comme il a décidé dans son cœur, sans regret et sans contrainte, car Dieu aime celui qui donne joyeusement. Et Dieu est assez puissant pour vous donner toute grâce en abondance, afin que vous ayez, en toute chose et toujours, tout ce qu’il vous faut, et même que vous ayez en abondance de quoi faire toute sorte de bien. L’Écriture dit en effet de l’homme juste : Il distribue, il donne aux pauvres ; sa justice demeure à jamais. Dieu, qui fournit la semence au semeur et le pain pour la nourriture, vous fournira la graine ; il la multipliera, il donnera la croissance à ce que vous accomplirez dans la justice.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 12,24-26.
Quelques jours avant la Pâque, Jésus disait à ses disciples : Amen, amen, je vous le dis : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. Qui aime sa vie la perd ; qui s’en détache en ce monde la gardera pour la vie éternelle. Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive ; et là où moi je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera.


Cy Aelf, Paris

En l'occasion de la fête de saint Laurent, diacre, qui fut comme saint Étienne, chargé par l’Église naissante de s'occuper des services de tables, notre prêtre a souligné le problème que posent, encore de nos jours, la collecte de biens pour les pauvres, qu'il s'agisse de nourriture, de vêtement, voire de logement. Là où des besoins apparaissent, des gains sont possibles autant en biens qu'en pouvoirs.

Et de nos jours encore, même s'il existe toujours un Diaconat, les pouvoirs publics se sont emparés de la problématique de la pauvreté à des fins diverses et notamment de contrôle social et de propagande politique. Le souci chrétien des plus faibles a donc été "récupéré" en partie pour la propagande de partis politique, mais aussi d'assurer une forme de contrôle social. Qui dit pauvreté dit également, dans bien des cas : renforcement du pouvoir afin de prévenir des révoltes.

Ce qui est advenu de saint Laurent est donc très compréhensible et s'est d'ailleurs reproduit en de nombreuses occasions. L'Egise n'y a pourtant jamais renoncé. Les diacres sont nommés par l’Évêque du lieu, il est à l'écoute des besoins qu'il découvre en étant "dans le monde", car il n'est pas contraint de renoncer à son activité professionnelle.


Pour en savoir plus :
http://diaconat.catholique.fr/questions ... te-diacre/
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Splendeur de la miséricorde divine

Message non lu par etienne lorant » jeu. 11 août 2016, 10:03

Le jeudi de la 19e semaine du temps ordinaire

Livre d'Ézéchiel 12,1-12.
Au matin, la parole du Seigneur me fut adressée : « Fils d’homme, la maison d’Israël, cette engeance de rebelles, t’a bien demandé : “Qu’est-ce que tu fais là ?” Réponds : Ainsi parle le Seigneur Dieu : Cet oracle concerne le prince qui est à Jérusalem et toute la maison d’Israël qui s’y trouve. Tu diras : Je suis pour vous un signe. Ce que j’ai fait, c’est cela même qui leur sera fait : ils partiront en exil, en captivité ; le prince qui est au milieu d’eux chargera son sac sur son épaule, il sortira dans l’obscurité ; on percera le mur pour le faire sortir ; il voilera son visage, si bien qu’il ne verra plus de ses yeux le pays.

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 18,21-35.19,1.
En ce temps-là, Pierre s’approcha de Jésus pour lui demander : « Seigneur, lorsque mon frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner ? Jusqu’à sept fois ? » Jésus lui répondit : « Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois. Ainsi, le royaume des Cieux est comparable à un roi qui voulut régler ses comptes avec ses serviteurs.
Il commençait, quand on lui amena quelqu’un qui lui devait dix mille talents (c’est-à-dire soixante millions de pièces d’argent). Comme cet homme n’avait pas de quoi rembourser, le maître ordonna de le vendre, avec sa femme, ses enfants et tous ses biens, en remboursement de sa dette. Alors, tombant à ses pieds, le serviteur demeurait prosterné et disait : “Prends patience envers moi, et je te rembourserai tout.” Saisi de compassion, le maître de ce serviteur le laissa partir et lui remit sa dette. Mais, en sortant, ce serviteur trouva un de ses compagnons qui lui devait cent pièces d’argent. Il se jeta sur lui pour l’étrangler, en disant : “Rembourse ta dette !” Alors, tombant à ses pieds, son compagnon le suppliait : “Prends patience envers moi, et je te rembourserai.” Mais l’autre refusa et le fit jeter en prison jusqu’à ce qu’il ait remboursé ce qu’il devait. Ses compagnons, voyant cela, furent profondément attristés et allèrent raconter à leur maître tout ce qui s’était passé. Alors celui-ci le fit appeler et lui dit : “Serviteur mauvais ! je t’avais remis toute cette dette parce que tu m’avais supplié. Ne devais-tu pas, à ton tour, avoir pitié de ton compagnon, comme moi-même j’avais eu pitié de toi ?” Dans sa colère, son maître le livra aux bourreaux jusqu’à ce qu’il eût remboursé tout ce qu’il devait. C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur. » Lorsque Jésus eut terminé ce discours, il s’éloigna de la Galilée et se rendit dans le territoire de la Judée, au-delà du Jourdain.


Cy Aelf, Paris

Dans la première lecture, Dieu fait mimer par son prophète une "tentative de sortie" de la ville, lorsque les armées venant probablement de Babylone, viendront cerner Jérusalem pour s'en emparer avant de détruire le temple et d'emmener en esclavage tous ceux qui seront sur leur chemin. L'image d'une honteuse évasion est certainement plus évocatrice de la terreur qui s'emparera des habitants lorsque les armées ennemies commenceront d'assiéger la ville : elle sera cernée de toute part et rares sont ceux qui échapperont à la déportation!

Au mime d'une fuite honteuse où ce sera "chacun pour soi !" correspond parfaitement la parabole des des deux débiteurs. Le premier, qui doit une somme considérable, car pour mettre à l'abri soixante millions de pièces d'argent, ce n'est pas un coffre qu'il faut, ce serait plutôt une tour de larges dimensions, protégée par des gardes armés ! Cette énorme dette est pourtant celle des péchés commis par Israël envers Dieu ! Mais Dieu étant Dieu, la simple prière du débiteur suffit pour que cette fantastique "ardoise" soit purement et simplement effacée.

C'est dire combien grande est la miséricorde divine envers celles et ceux qui désirent "revenir" à la foi de leur enfance. Cependant, gare à celles et ceux qui sont comme ces tueurs à gages qui, après chaque assassinat, vont à l'église le confesser à un prêtre et lui arracher une absolution sous la menace !

J'ai trouvé cette image exemplaire, puisque dans le texte de l’Évangile, l'homme à qui l'on avait remis son énorme dette, plutôt que de se réjouir, il retourne d'office à son "business", à ses "basses et mauvaises" œuvres. Il se jette à la gorge d'un tout petit qui ne lui devait que cent pièces d'argent.

Du reste, nos sociétés agissent de la même façon : de nos jours, on effacera de grosses "ardoises" à des dignitaires beaucoup plus facilement qu'au petit voleur pris sur le fait ... Cependant : "Mes voies ne sont pas vos voies", dit le Seigneur. Glorifions donc pour nous-mêmes la splendeur inconcevable de la miséricorde divine !

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«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Le mariage manifeste la fidélité divine

Message non lu par etienne lorant » ven. 12 août 2016, 10:20

Livre d'Ézéchiel 16,1-15.60.63.
La parole du Seigneur me fut adressée : « Fils d’homme, fais connaître à Jérusalem ses abominations. Tu diras : Ainsi parle le Seigneur Dieu à Jérusalem : Par tes origines et ta naissance, tu es du pays de Canaan. Ton père était un Amorite, et ta mère, une Hittite. À ta naissance, le jour où tu es née, on ne t’a pas coupé le cordon, on ne t’a pas plongée dans l’eau pour te nettoyer, on ne t’a pas frottée de sel, ni enveloppée de langes. Aucun regard de pitié pour toi, personne pour te donner le moindre de ces soins, par compassion. On t’a jetée en plein champ, avec dégoût, le jour de ta naissance.Je suis passé près de toi, et je t’ai vue te débattre dans ton sang. Quand tu étais dans ton sang, je t’ai dit : “Je veux que tu vives !” Je t’ai fait croître comme l’herbe des champs. Tu as poussé, tu as grandi, tu es devenue femme, ta poitrine s’est formée, ta chevelure s’est développée. Mais tu étais complètement nue.
Je suis passé près de toi, et je t’ai vue : tu avais atteint l’âge des amours. J’étendis sur toi le pan de mon manteau et je couvris ta nudité. Je me suis engagé envers toi par serment, je suis entré en alliance avec toi – oracle du Seigneur Dieu – et tu as été à moi.
Je t’ai plongée dans l’eau, je t’ai nettoyée de ton sang, je t’ai parfumée avec de l’huile.Je t’ai revêtue d’habits chamarrés, je t’ai chaussée de souliers en cuir fin, je t’ai donné une ceinture de lin précieux, je t’ai couverte de soie. Je t’ai parée de joyaux : des bracelets à tes poignets, un collier à ton cou, un anneau à ton nez, des boucles à tes oreilles, et sur ta tête un diadème magnifique. Tu étais parée d’or et d’argent, vêtue de lin précieux, de soie et d’étoffes chamarrées. La fleur de farine, le miel et l’huile étaient ta nourriture. Tu devins de plus en plus belle et digne de la royauté. Ta renommée se répandit parmi les nations, à cause de ta beauté, car elle était parfaite, grâce à ma splendeur dont je t’avais revêtue – oracle du Seigneur Dieu. Mais tu t’es fiée à ta beauté, tu t’es prostituée en usant de ta renommée, tu as prodigué tes faveurs à tout passant : tu as été à n’importe qui. Cependant, moi, je me ressouviendrai de mon alliance, celle que j’ai conclue avec toi au temps de ta jeunesse, et j’établirai pour toi une alliance éternelle. Ainsi tu te souviendras, tu seras couverte de honte. Dans ton déshonneur, tu n’oseras pas ouvrir la bouche quand je te pardonnerai tout ce que tu as fait – oracle du Seigneur Dieu. »



Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 19,3-12.
En ce temps-là, des pharisiens s’approchèrent de lui pour le mettre à l’épreuve ; ils lui demandèrent : « Est-il permis à un homme de renvoyer sa femme pour n’importe quel motif ? » Il répondit : « N’avez-vous pas lu ceci ? Dès le commencement, le Créateur les fit homme et femme, et dit : À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux deviendront une seule chair. Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! » Les pharisiens lui répliquent : « Pourquoi donc Moïse a-t-il prescrit la remise d’un acte de divorce avant la répudiation ? » Jésus leur répond : « C’est en raison de la dureté de votre cœur que Moïse vous a permis de renvoyer vos femmes. Mais au commencement, il n’en était pas ainsi. Or je vous le dis : si quelqu’un renvoie sa femme – sauf en cas d’union illégitime – et qu’il en épouse une autre, il est adultère. » Ses disciples lui disent : « Si telle est la situation de l’homme par rapport à sa femme, mieux vaut ne pas se marier. »Il leur répondit : « Tous ne comprennent pas cette parole, mais seulement ceux à qui cela est donné.Il y a des gens qui ne se marient pas car, de naissance, ils en sont incapables ; il y en a qui ne peuvent pas se marier car ils ont été mutilés par les hommes ; il y en a qui ont choisi de ne pas se marier à cause du royaume des Cieux. Celui qui peut comprendre, qu’il comprenne ! »


Cy Aelf, Paris
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Oui : celui qui peut comprendre, qu'il comprenne ! Car, pour Dieu, la fidélité à l'Alliance est placée sur le même pied que celle du mariage - indissoluble au regard du Seigneur.

Ainsi se retrouvent exprimés, d'une part, la grandeur de l'Alliance avec le peuple et d'autre, que le mariage religieux est l'objet de la même bienveillance - mais également à la même rigueur. Le temps des fiançailles doit d'autant plus être pris au sérieux.

Sur ces mots, notre prêtre nous a dit : "Bien sur, de nos jours, viennent au mariage chrétien des couples qui ont pris tout le temps qu'ils estimaient utile, en vivant en concubinage, avant de s'engager par le mariage chrétien ! MAIS, puisqu'il y a eu fraude devant Dieu, celle-ci est sanctionnée - et la sanction est simple : il faut patienter, il faut recommencer et reconsidérer toute la démarche.

En écoutant parler le prêtre, je me suis souvenu des propos que m'avaient tenu un employé d'état civil. Il se plaignait de sa lassitude et de son désenchantement. Son rôle était d'acter des listes de mariage par lesquelles les fiancés déclaraient chacun des biens (financiers, mobiliers et immobiliers, qu'ils apportaient à la communauté.)
Et toutes ses journées passaient entre celles et ceux qui apportaient leur liste - mais également ("les mêmes mais plus tard"), qui se séparaient et voulaient "récupérer leurs billes"...Cet employé, un ami de longue rencontré au collège, m'a un jour exprimé sa lassitude et son désir de changer de changer de travail... mais il n'a jamais voulu du mariage !

Un autre regard peut être porter sur ces textes et c'est celui d'un acte de fidélité à Dieu, à Son amour, chaque jour de notre vie.

Quant à l'adultère, il est bien sûr recommandé de s'efforcer au pardon, c'est d'une très grande exigence, mais que dire alors de l'inimaginable patience du Seigneur envers son peuple infidèle. En définitive, tous les couples unis devant Dieu sont sur un chemin de sainteté, au même titre que tous les religieux célibataires.

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«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Faire rejaillir en nous l'esprit d'enfance

Message non lu par etienne lorant » sam. 13 août 2016, 10:35

Le samedi de la 19e semaine du temps ordinaire

Livre d'Ézéchiel 18,1-10.13b.30-32.
Retournez-vous ! Détournez-vous de vos crimes, et vous ne trébucherez plus dans la faute. Rejetez tous les crimes que vous avez commis, faites-vous un cœur nouveau et un esprit nouveau. Pourquoi vouloir mourir, maison d’Israël ? Je ne prends plaisir à la mort de personne, – oracle du Seigneur Dieu – : convertissez-vous, et vous vivrez. »

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 19,13-15.
Ensuite, on présenta des enfants à Jésus pour qu’il leur impose les mains en priant. Mais les disciples les écartèrent vivement. Jésus leur dit : « Laissez les enfants, ne les empêchez pas de venir à moi, car le royaume des Cieux est à ceux qui leur ressemblent. »
Il leur imposa les mains, puis il partit de là

Cy Aelf, Paris

Sur ordre de Dieu, le prophète harangue longuement le peuple, ce peuple élu parmi tous, et lui place devant les yeux toutes ses trahisons, ses fautes petites et grandes, ses méfaits travestis en sanctions raisonnables, en invoquant une justice selon leurs vues limitées et intéressées, en propageant des proverbes indignes de l'élection divine, etc. Il se fatigue à énumérer les trahisons et les fautes - afin d'obtenir d'eux un sursaut de conscience qui les sauverait.


Ce sursaut de conscience, Jésus nous montre comment le concrétiser très simplement. Il bénit des enfants et fait remarquer à ses disciples que leur élection parmi les hommes ne sera jamais complète s'ils ne fasse remonter en eux l'esprit d'enfance. Car les enfants ne calculent pas, ils ont des peines et des joies comme tout le monde, mais ils s'en remettent à leur parent.

Notre prêtre nous a fait remarquer combien facilement, en devenant adultes, nous avons mis de côté cet esprit d'enfance qui, face à un problème - un genou qui saigne, une parole injuste et blessante, une piécette égarée, un jouet cassé, etc., nous faisait courir vers nos parents, certains comme nous l'étions qu'ils étaient tout à fait en mesure de consoler, de réparer, de donner la juste réponse, de rétablir pleinement notre joie de vivre et toute l'insouciance de la liberté.

A nous désormais, de recouvrer cet esprit d'enfance, esprit de confiance mais aussi de sûreté mais également conscience de nos faiblesses.

Belle homélie !
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

etienne lorant
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Toujours l'urgence de la conversion

Message non lu par etienne lorant » jeu. 18 août 2016, 16:54

Le jeudi de la 20e semaine du temps ordinaire

Livre d'Ézéchiel 36,23-28.
Je sanctifierai mon grand nom, profané parmi les nations, mon nom que vous avez profané au milieu d’elles. Alors les nations sauront que Je suis le Seigneur – oracle du Seigneur Dieu – quand par vous je manifesterai ma sainteté à leurs yeux. Je vous prendrai du milieu des nations, je vous rassemblerai de tous les pays, je vous conduirai dans votre terre. Je répandrai sur vous une eau pure, et vous serez purifiés ; de toutes vos souillures, de toutes vos idoles, je vous purifierai.
Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. J’ôterai de votre chair le cœur de pierre, je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai en vous mon esprit, je ferai que vous marchiez selon mes lois, que vous gardiez mes préceptes et leur soyez fidèles. Vous habiterez le pays que j’ai donné à vos pères : vous, vous serez mon peuple, et moi, je serai votre Dieu.



Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 22,1-14.
En ce temps-là, Jésus se mit de nouveau à parler aux grands prêtres et aux anciens du peuple, et il leur dit en paraboles : « Le royaume des Cieux est comparable à un roi qui célébra les noces de son fils. Il envoya ses serviteurs appeler à la noce les invités, mais ceux-ci ne voulaient pas venir. Il envoya encore d’autres serviteurs dire aux invités : “Voilà : j’ai préparé mon banquet, mes bœufs et mes bêtes grasses sont égorgés ; tout est prêt : venez à la noce.” Mais ils n’en tinrent aucun compte et s’en allèrent, l’un à son champ, l’autre à son commerce; les autres empoignèrent les serviteurs, les maltraitèrent et les tuèrent. Le roi se mit en colère, il envoya ses troupes, fit périr les meurtriers et incendia leur ville. Alors il dit à ses serviteurs : “Le repas de noce est prêt, mais les invités n’en étaient pas dignes. Allez donc aux croisées des chemins : tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce.” Les serviteurs allèrent sur les chemins, rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, les mauvais comme les bons, et la salle de noce fut remplie de convives. Le roi entra pour examiner les convives, et là il vit un homme qui ne portait pas le vêtement de noce. Il lui dit : “Mon ami, comment es-tu entré ici, sans avoir le vêtement de noce ?” L’autre garda le silence. Alors le roi dit aux serviteurs : “Jetez-le, pieds et poings liés, dans les ténèbres du dehors ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents.” Car beaucoup sont appelés, mais peu sont élus. »

Cy Aelf, Paris

Les Juifs ont résisté à Dieu de multiples façons. Tout en se proclamant le peuple élu parmi tous les autres, l'unique peuple qui puisse en tout temps se référer à l'Alliance, ils se sont mis très tôt à vouloir imiter les autres peuples. Par exemple, ce fut le cas lorsqu'ils ont exigé d'avoir un roi, alors qu'ils avaient des prophètes pour les guider gratuitement. D'où l'indignation du prophète Samuel qui émit de longues réserves et déclara au peuple :

Peuple d'Israël, Dieu ne vous a-t-il pas sorti d’Égypte et libéré vos pères de l'esclavage ? Vous voulez un roi mais sachez que les rois prendront vos fils les uns pour la guerre, les autres pour travailler la terre pour payer vos impôts, ils prendront vos héritages, vos filles pour le travail et vos troupeaux pour les donner à leurs eunuques ou à leurs domestiques !

Mais dans cette affaire comme en d'autres, Dieu fit preuve de patience.

Cette attitude des juifs se prolongea donc indéfiniment jusqu'à la venue de Jésus. Cette parabole des noces dénonce une fois pour toutes les cœurs partagés, l'égoïsme, les préjugés et les jugements, mais encore : la fausse piété, la prière de convenance, l'attachement aux rites mais sans réel engagement à la sainteté, ainsi que l'amour des richesses, l'attachement aux traditions, les préjugés, et jusqu'à la curiosité importune.

Dans l’Évangile, c'est particulièrement le cas de l'homme invité à un banquet, mais qui ne prendrait même pas la peine de se changer pour l'occasion. On peut imaginer ainsi un sportif en training se présentant en short et en basket dans un hôtel quatre étoiles où l'on marie un prince... Évidemment, il se retrouve à la rue en compagnie de tous ceux qui s'imaginent pouvoir rencontrer Dieu comme on rencontre son semblable.

Convertis, convertissons-nous encore !

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«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Loi de vie contre loi de mort

Message non lu par etienne lorant » ven. 19 août 2016, 10:00

Le vendredi de la 20e semaine du temps ordinaire

Livre d'Ézéchiel 37,1-14.
Car ils disent : “Nos ossements sont desséchés, notre espérance est détruite, nous sommes perdus !” C’est pourquoi, prophétise. Tu leur diras : Ainsi parle le Seigneur Dieu : Je vais ouvrir vos tombeaux et je vous en ferai remonter, ô mon peuple, et je vous ramènerai sur la terre d’Israël. Vous saurez que Je suis le Seigneur, quand j’ouvrirai vos tombeaux et vous en ferai remonter, ô mon peuple ! Je mettrai en vous mon esprit, et vous vivrez ; je vous donnerai le repos sur votre terre. Alors vous saurez que Je suis le Seigneur : j’ai parlé et je le ferai – oracle du Seigneur. »

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 22,34-40.
En ce temps-là, les pharisiens, apprenant qu’il avait fermé la bouche aux sadducéens, se réunirent, et l’un d’entre eux, un docteur de la Loi, posa une question à Jésus pour le mettre à l’épreuve : « Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ? » Jésus lui répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement.
Et le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépend toute la Loi, ainsi que les Prophètes. »



Cy Aelf, Paris


Jusqu'à la venue du Christ, les Juifs se sont considérés eux-mêmes comme étant le peuple élu parmi tous les autres, et ils en ont déduit très rapidement que, quoi qu'il advienne, Dieu ne se détournera jamais de son peuple. Ils se sont donc représenté qu'ils pouvaient agir selon leurs pensées, leurs idées, leurs désirs et pratiquer une religion selon leurs convenances.

La prophétie d’Ézéchiel ne doit pas être considérée hors de son contexte : il ne s'agit pas ici de ce qu'il adviendra à la résurrection des morts, à la fin des temps - mais de comparer le "peuple de l'Alliance" comme étant réduit à un monceau d'ossements sans vie. Cependant, une fois encore, une fois de plus, le Seigneur va relever son peuple, Il mettra fin à l'exil à Babylone, Il les fera revenir en Israël et le temple sera relevé de ses cendres.

Toutefois, il ne s'agit que d'une péripétie de plus dans les rapports entre Dieu et son peuple. Le temple sera détruit de nouveau après la crucifixion de Jésus et n'a pas été reconstruit.

La raison profonde, le motif ultime de toutes ces chutes et ces relèvements se trouve déjà dans cette forme d'interrogatoire auquel les pharisiens soumettent Jésus après qu'Il ait parlé aux Sadducéens, ces mauvais juifs qui ne croient pas à la résurrection des morts. Il ne s'agit pas tant de poser à Jésus une question de théologie, mais de trouver un motif suffisamment grave pour le faire passer devant un tribunal.

La réponse que donne Jésus montre bien que l'Esprit repose sur Lui et de fait, sa réponse, non seulement est cohérente à la Loi, mais elle est plus complète encore. C'est bien lui, Jésus, qui va conclure en citant l'article du Lévitique que les pharisiens préfèrent négliger : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même pour l'amour de Dieu". Et Jésus de conclure avec force : "De ces deux commandements dépend toute la Loi, ainsi que les Prophètes".

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La seule vraie gloire, c'est de servir

Message non lu par etienne lorant » sam. 20 août 2016, 10:24

Le samedi de la 20e semaine du temps ordinaire

Livre d'Ézéchiel 43,1-7a.
L’homme me conduisit vers la porte, celle qui fait face à l’orient ;
et voici que la gloire du Dieu d’Israël arrivait de l’orient. Le bruit qu’elle faisait ressemblait au bruit des grandes eaux, et la terre resplendissait de cette gloire. Cette vision ressemblait à celle que j’avais eue lorsque le Seigneur était venu détruire la ville ; elle ressemblait aussi à la vision que j’avais eue quand j’étais au bord du fleuve Kebar. Alors je tombai face contre terre. La gloire du Seigneur entra dans la Maison par la porte qui fait face à l’orient. L’esprit m’enleva et me transporta dans la cour intérieure : voici que la gloire du Seigneur remplissait la Maison. Et j’entendis une voix qui venait de la Maison, tandis que l’homme se tenait près de moi. Cette voix me disait : « Fils d’homme, c’est ici le lieu de mon trône, le lieu sur lequel je pose les pieds, et là je demeurerai au milieu des fils d’Israël, pour toujours. La maison d’Israël ne rendra plus impur mon saint nom ; ni elle, ni ses rois avec leurs débauches, ni les cadavres de ses rois avec leurs tombes.


Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 23,1-12.
En ce temps-là, Jésus s’adressa aux foules et à ses disciples, et il déclara : « Les scribes et les pharisiens enseignent dans la chaire de Moïse. Donc, tout ce qu’ils peuvent vous dire, faites-le et observez-le. Mais n’agissez pas d’après leurs actes, car ils disent et ne font pas. Ils attachent de pesants fardeaux, difficiles à porter, et ils en chargent les épaules des gens ; mais eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt. Toutes leurs actions, ils les font pour être remarqués des gens : ils élargissent leurs phylactères et rallongent leurs franges;ils aiment les places d’honneur dans les dîners, les sièges d’honneur dans les synagogues et les salutations sur les places publiques; ils aiment recevoir des gens le titre de Rabbi. Pour vous, ne vous faites pas donner le titre de Rabbi, car vous n’avez qu’un seul maître pour vous enseigner, et vous êtes tous frères. Ne donnez à personne sur terre le nom de père, car vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est aux cieux. , Ne vous faites pas non plus donner le titre de maîtres, car vous n’avez qu’un seul maître, le Christ. Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Qui s’élèvera sera abaissé, qui s’abaissera sera élevé. »



La vision d’Ézéchiel, dans la première lecture, est prononcée à l'époque de l'exil des Juifs à Babylone. Elle est donnée au peuple afin qu'il ne défaille pas, mais qu'il prenne patience et qu'il garde l'espérance de son retour en Israël. Il est intéressant de noter que le châtiment pour les manques de foi est toujours accompagné d'un réconfort afin que le peuple ne tombe pas tout entier dans le désespoir ou l'apostasie.

Mais il s'agit, toujours, d'un apprentissage comparable à celui que les parents donnent à leurs enfants lorsqu'ils leur disent - par exemple - qu'il ne faut pas jouer avec des allumettes. Certes, les enfants écoutent, mais tôt ou tard, pour mesurer leur maitrise, mais aussi afin d'évaluer la valeur de l'interdiction donnée, ils jouent avec le feu; ils se brûlent, leurs parents les soignent et ils retiendront la leçon: ils seront d'autant plus prudents à l'avenir.

C'est un enseignement semblable - et cependant supérieur, que Jésus apporte à ses disciples afin qu'ils ne tombent pas dans les mêmes erreurs : de s'attribuer une éloquence et des pouvoirs gloire qui ne vient pas d'eux-mêmes. Car, hors l'humilité profonde, les signes qui accompagneront leurs paroles - tout comme leurs paroles elles-mêmes, ne procèdent pas de leur propre intelligence, ni d'un "pouvoir magique" quelconque. En tant que fidèles, nous sommes soumis à la même règle. Bernanos, dans "Le Journal d'un curé de campagne" fait dire à son héro : "Je prétends simplement que lorsque le Seigneur tire de moi, par hasard, une parole utile aux âmes, je la sens au mal qu'elle me fait".

Il n'est guère étonnant que Jésus achève son enseignement aux apôtres (comme à nous-mêmes) par ces mots : "Qui s’élèvera sera abaissé, qui s’abaissera sera élevé."
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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La foi au quotidien

Message non lu par etienne lorant » lun. 22 août 2016, 11:00

Le lundi de la 21e semaine du temps ordinaire

Deuxième lettre de saint Paul Apôtre aux Thessaloniciens 1,1-5.11b-12.
Paul, Silvain et Timothée, à l’Église de Thessalonique qui est en Dieu notre Père et dans le Seigneur Jésus Christ. À vous, la grâce et la paix de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ. Frères, à tout moment nous devons rendre grâce à Dieu à votre sujet, et c’est bien de le faire, étant donné les grands progrès de votre foi, et l’amour croissant que tous et chacun, vous avez les uns pour les autres. C’est pourquoi nous-mêmes sommes fiers de vous au milieu des Églises de Dieu, à cause de votre endurance et de votre foi dans toutes les persécutions et les détresses que vous supportez. Il y a là un signe du juste jugement de Dieu ; ainsi vous deviendrez dignes de son Royaume pour lequel vous souffrez. C’est pourquoi nous prions pour vous à tout moment afin que notre Dieu vous trouve dignes de l’appel qu’il vous a adressé ; par sa puissance, qu’il vous donne d’accomplir tout le bien que vous désirez, et qu’il rende active votre foi. Ainsi, le nom de notre Seigneur Jésus sera glorifié en vous, et vous en lui, selon la grâce de notre Dieu et du Seigneur Jésus Christ.

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 23,13-22.
Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous fermez à clé le royaume des Cieux devant les hommes ; vous-mêmes, en effet, n’y entrez pas, et vous ne laissez pas entrer ceux qui veulent entrer ! […] Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous parcourez la mer et la terre pour faire un seul converti, et quand c’est arrivé, vous faites de lui un homme voué à la géhenne, deux fois pire que vous ! Malheureux êtes-vous, guides aveugles, vous qui dites : “Si l’on fait un serment par le Sanctuaire, il est nul ; mais si l’on fait un serment par l’or du Sanctuaire, on doit s’en acquitter.”
Insensés et aveugles ! Qu’est-ce qui est le plus important : l’or ? ou bien le Sanctuaire qui consacre cet or ? Vous dites encore : “Si l’on fait un serment par l’autel, il est nul ; mais si l’on fait un serment par l’offrande posée sur l’autel, on doit s’en acquitter.” Aveugles ! Qu’est-ce qui est le plus important : l’offrande ? ou bien l’autel qui consacre cette offrande ? Celui donc qui fait un serment par l’autel fait un serment par l’autel et par tout ce qui est posé dessus; celui qui fait un serment par le Sanctuaire fait un serment par le Sanctuaire et par Celui qui l’habite; et celui qui fait un serment par le ciel fait un serment par le trône de Dieu et par Celui qui siège sur ce trône.



La liturgie de ce jour place en opposition la fausse religion et la vraie démarche de foi. Et la meilleure façon de vivre sa foi consiste d'une part dans le renoncement à soi-même et à tout ce que le monde propose, afin d'accéder à la joie perpétuelle des saints, lesquels ne portent aucun signe visible de la grâce dont ils vivent.

Certes, la pleine participation aux rites et aux sacrements est requise, mais elle ne doit être que la toute petite partie de la vie visible de l'exercice de la foi - et que tous peuvent constater. Tandis que les les efforts de renoncement à soi-même, par les gestes de charité, les jeûnes, les tentatives de réconciliation avec autrui, la lutte contre l'esprit du monde, et tout autant grâces de joie et de paix... ne doivent pas être exposées comme des trophées.

Qu'il n'y ait aucune hypocrisie en nous, ce sera déjà un grand pas.
Des quelques personnes que j'ai pu reconnaître comme étant proches de la sainteté, je pourrais citer deux personnes décédées d'un cancer. Au cours de leur maladie, elles sont venues s'asseoir régulièrement, comme pour reprendre des forces, dans le fauteuil profond et relaxant que l'on m'avait offert (et dont je ne me suis jamais servi: pour garder un bon dos, mieux vaut un siège rigide !)

Paradoxalement, peut-être, leur simple présence silencieuse, aimable, a fait partie, comme il m'a semblé, d'un partage plus profond que l'on aurait difficile de décrire avec des mots. Mais il ne s'agit pas de pitié (plutôt de compassion -) mais dans le sens de "supporter-avec". je ressentais qu'elles n'étaient pas venues pour être plaintes, mais plutôt pour être reconnues comme pleinement vivantes, et vivantes de bout en bout.

Il me semble que je dois signaler un seul et merveilleux "incident" : agressé la veille de Pâques par des dealeurs de canabis, je ne désirais pas communier avec les cinq points de suture que je portais au front. Pourtant, je n'ai jamais compris comment, je me suis mis en route vers l'église. Mais avant même d'y parvenir, j'ai croisé Jean-Paul, l'homme assis chez moi en semaine, qui m'explique : "Je suis ennuyé, j'ai reçu deux hosties dans ma pyxide, c'est une de trop !" Je lui ai répondu : "Mais non, c'est que le Seigneur a répondu à ma prière !" J'ai partagé une fois nouvelle l'hostie en deux, nous avons communié entre frères chrétiens et catholiques convertis.

Il est décédé quelques jours plus tard. Je vous rapporte les choses comme elles se dont déroulées.

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Re: Liturgie du jour avec Etienne Lorant (2015-2016)

Message non lu par Zen » lun. 22 août 2016, 19:40

Merci pour vos textes dans cette section.

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Avec un clin d'oeil à Zen !

Message non lu par etienne lorant » mar. 23 août 2016, 17:00

Le mardi de la 21e semaine du temps ordinaire

Deuxième lettre de saint Paul Apôtre aux Thessaloniciens 2,1-3a.14-17.
Frères, nous avons une demande à vous faire à propos de la venue de notre Seigneur Jésus Christ et de notre rassemblement auprès de lui : si l'on nous attribue une inspiration, une parole ou une lettre prétendant que le jour du Seigneur est arrivé, n'allez pas aussitôt perdre la tête, ne vous laissez pas effrayer. Ne laissez personne vous égarer d’aucune manière. Car il faut que vienne d’abord l’apostasie, et que se révèle l’Homme de l’impiété, le fils de perdition (...)
C’est à cela que Dieu vous a appelés par notre proclamation de l’Évangile, pour que vous entriez en possession de la gloire de notre Seigneur Jésus Christ. Ainsi donc, frères, tenez bon, et gardez ferme les traditions que nous vous avons enseignées, soit de vive voix, soit par lettre. Que notre Seigneur Jésus Christ lui-même, et Dieu notre Père qui nous a aimés et nous a pour toujours donné réconfort et bonne espérance par sa grâce, réconfortent vos cœurs et les affermissent en tout ce que vous pouvez faire et dire de bien.


Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 23,23-26.
En ce temps-là, Jésus disait : Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous payez la dîme sur la menthe, le fenouil et le cumin, mais vous avez négligé ce qui est le plus important dans la Loi : la justice, la miséricorde et la fidélité. Voilà ce qu’il fallait pratiquer sans négliger le reste. Guides aveugles! Vous filtrez le moucheron, et vous avalez le chameau ! Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous purifiez l’extérieur de la coupe et de l’assiette, mais l’intérieur est rempli de cupidité et d’intempérance ! Pharisien aveugle, purifie d’abord l’intérieur de la coupe, afin que l’extérieur aussi devienne pur.


Cy Aelf, Paris

L'intérieur de la coupe, qu'il faut purifier en tout premier lieu, ce sont nos sentiments, nos raisonnements, nos jugements et bien sûr notre intelligence. Mais avons-nous seulement conscience que le bien que nous pensons accomplir par nos propres forces peut, en réalité, au regard de Dieu, n'être qu'une désobéissance ? Mais, dira-t-on, comment savoir, comment être certain d'être sur le droit chemin ? Certes, notre conscience est toujours au travail pour distinguer ce qui relève du bien, mais dans quelle mesure sommes-nous disposés à l'accomplir ?

A cet obstacle qui se dresse contre la charité, il n'y a, en fait, qu'une prière constante, le regard de l'âme tournée vers Dieu, et la recherche du bien quelles que soient les circonstances. De nombreux religieux tiennent un carnet - tout à fait privé - sur lequel ils notent, jour après jour leurs "victoires" ou leurs "défaites"... J'ai essayé : c'est très efficace - comme pour ce fumeur invétéré qui avait "tout essayé" - sauf ce retour sur soi en fin de journée !!!


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Fête de saint Barthélemi, apôtre

Message non lu par etienne lorant » mer. 24 août 2016, 11:00

Livre de l'Apocalypse 21,9b-14.
La muraille de la ville reposait sur douze fondations portant les douze noms des douze Apôtres de l’Agneau.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 1,45-51.
Philippe trouve Nathanaël et lui dit: « Celui dont il est écrit dans la loi de Moïse et chez les Prophètes, nous l’avons trouvé : c’est Jésus fils de Joseph, de Nazareth. » Nathanaël répliqua : « De Nazareth peut-il sortir quelque chose de bon ? » Philippe répond : « Viens, et vois. » Lorsque Jésus voit Nathanaël venir à lui, il déclare à son sujet : « Voici vraiment un Israélite : il n’y a pas de ruse en lui. » Nathanaël lui demande : « D’où me connais-tu ? » Jésus lui répond : « Avant que Philippe t’appelle, quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu. » Nathanaël lui dit : « Rabbi, c’est toi le Fils de Dieu ! C’est toi le roi d’Israël ! » Jésus reprend : « Je te dis que je t’ai vu sous le figuier, et c’est pour cela que tu crois ! Tu verras des choses plus grandes encore. »Et il ajoute : « Amen, amen, je vous le dis : vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme. »



Cy Aelf, Paris

Le figuier est un arbre qui porte un très large feuillage, qui s'élève non seulement en hauteur, mais aussi en largeur. En sorte que la personne qui se retire pour s'adosser au tronc de l'arbre se retrouve complètement isolé du reste du monde. Pour s'en convaincre il suffit de rechercher des photos de figuier: c'est très simple d'en découvrir une.
C'est donc à l'abri d'un figuier que le futur apôtre s'était retiré pour réfléchir à l'idée de suivre ou non Jésus, ce nouveau prédicateur dont on lui avait parlé. Il avait des doutes, non pas comme le jeune homme riche, qui ne s'imaginait pas lui-même à quel point la richesse pesait sur sa vie, mais comme un homme qui cherche à donner un sens et une direction à sa vie.

Cette question, chacune et chacun d'entre nous, se l'est posée à un moment donné ou un autre - tout simplement parce qu'il est impossible d'y échapper ! Un homme qui ne ferait aucun choix, serait-il un véritable humain ? Dans le cas précis, le futur apôtre s'était sûrement posé la question de savoir si Jésus de Nazareth était bien l'homme qu'il lui fallait suivre. Nazareth étant une obscure bourgade en Israël, un doute demeurait.

Il est intéressant de noter, pour nous-mêmes aussi, que Jésus connaissait par avance tout le débat intérieur auquel s'était livré Nathanaël. S'il connaissait les pensées secrètes de son futur disciple, c'est aussi que le Seigneur connaît chacune de nos pensées, de la plus simple à la plus difficile - et la plus subtile aussi. Mais le Seigneur sait tout de nous et il le prouve lorsqu'il déclare au sujet de Nathanaël : "Il n’y a pas de ruse en lui !"

A ce sujet, je pourrais témoigner de tous les débats intérieurs, contradictoires, pénibles souvent, plus joyeux lorsque je croyais tenir une vérité essentielle, auxquels je m'étais livré avant ma conversion.
Le Seigneur a tranché en tout cela. Il n'est pas seulement : "le chemin, la vérité, vie", mais il m'a montré que le chemin qui conduit à la vérité, laquelle aboutit à la vie éternelle. Qu'il en soit ainsi !

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Re: Liturgie du jour avec Etienne Lorant (2015-2016)

Message non lu par Kerniou » mer. 24 août 2016, 11:28

La Saint- Barthélémy, un triste anniversaire dans notre histoire
" Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu , car Dieu est Amour " I Jean 4,7.

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