Liturgie du jour avec Etienne Lorant (2014-2015)

« Mon âme aspire vers toi pendant la nuit, mon esprit te cherche dès le matin. » (Is 26.9)
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etienne lorant
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Le témoignage d'Etienne

Message non lu par etienne lorant » ven. 26 déc. 2014, 16:20

Fête de Saint Étienne, premier martyr

Livre des Actes des Apôtres 6,8-10.7,54-59.

En ces jours-là, Étienne, rempli de la grâce et de la puissance de Dieu, accomplissait parmi le peuple des prodiges et des signes éclatants.
Intervinrent alors certaines gens de la synagogue dite des Affranchis, ainsi que des Cyrénéens et des Alexandrins, et aussi des gens originaires de Cilicie et de la province d’Asie. Ils se mirent à discuter avec Étienne,
mais sans pouvoir résister à la sagesse et à l’Esprit qui le faisaient parler.
Ceux qui écoutaient ce discours avaient le cœur exaspéré et grinçaient des dents contre Étienne.
Mais lui, rempli de l’Esprit Saint, fixait le ciel du regard : il vit la gloire de Dieu, et Jésus debout à la droite de Dieu.
Il déclara : « Voici que je contemple les cieux ouverts et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu. »
Alors ils poussèrent de grands cris et se bouchèrent les oreilles. Tous ensemble, ils se précipitèrent sur lui,
l’entraînèrent hors de la ville et se mirent à le lapider. Les témoins avaient déposé leurs vêtements aux pieds d’un jeune homme appelé Saul. Étienne, pendant qu’on le lapidait, priait ainsi : « Seigneur Jésus, reçois mon esprit. »



Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 10,17-22.
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Méfiez-vous des hommes : ils vous livreront aux tribunaux et vous flagelleront dans leurs synagogues.
Vous serez conduits devant des gouverneurs et des rois à cause de moi : il y aura là un témoignage pour eux et pour les païens.
Quand on vous livrera, ne vous inquiétez pas de savoir ce que vous direz ni comment vous le direz : ce que vous aurez à dire vous sera donné à cette heure-là.
Car ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous.
Le frère livrera son frère à la mort, et le père, son enfant ; les enfants se dresseront contre leurs parents et les feront mettre à mort.
Vous serez détestés de tous à cause de mon nom ; mais celui qui aura persévéré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé. »


Textes de l’Évangile au quotidien

A la joie toute tranquille qui rayonne depuis la crèche de Bethléem, succède presque brutalement, dirait-on, une autre joie, qui remplit tout entier Étienne de de la puissance du témoignage. Chaque année, j'en suis un peu étonné au début, puis je retrouve ce que j'ai éprouvé lors de ma conversion. A partir du moment où le Seigneur s'est incarné parmi les hommes, l'Esprit saint a commencé d'envahir tous les cœurs disposés à le recevoir. C'est au point que ce récit ressemble moins à celui d'une mise à mort injuste et infâme, qu'à la naissance au Ciel que le jeune diacre désirait de tout son être.

Oui, c'est certain : il désirait demeurer avec Jésus avec au moins autant de force qu'il désirait manifester l'Amour dont il a été aimé durant sa courte vie. La fougue d’Étienne lui fait donc abandonner toute prudence humaine au profit de la Vérité qui l'habite. Sur ce thème, il serait intéressant de relire les réponses données par la petite Bernadette Soubirous aux gendarmes de Lourdes. Ceux-ci ne s'étaient pas gênés pour introduire des invraisemblances dans son témoignage, pour essayer de la convaincre d'imposture, mais Bernadette rectifiait tout ligne par ligne. Quant à Jeanne d'Arc ! ...

Le témoignage d’Étienne est tout brûlant du feu de l'Esprit saint. C'est bien ce que Jésus avait annoncé : Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! et il ajoute aussitôt: "Je dois recevoir un baptême, et quelle angoisse est la mienne jusqu’à ce qu’il soit accompli !" (Luc, 12, 49,50). "Face aux objections qui naissent de tous côtés à l'encontre de nos paroles, nous devrions prier comme Étienne, et remettre notre esprit . Nous savons bien que le monde ne peut nous reconnaître sans tenter de nous faire retomber. Mais avec l'Esprit, cette contradiction devient une occasion de témoignage. Réfugions-nous donc dans l'amour du Seigneur, confions-nous tout entier à l’œuvre de sa Parole dans nos cœurs. Alors, rien ne saura plus nous résister et la mort elle-même ne pourra plus l'emporter.

.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Présentation de Jésus au temple

Message non lu par etienne lorant » lun. 29 déc. 2014, 17:27

5e jour dans l'Octave de Noël

Première lettre de saint Jean 2,3-11.

Bien-aimés, voici comment nous savons que nous le connaissons : si nous gardons ses commandements. Celui qui dit : « Je le connais », et qui ne garde pas ses commandements, est un menteur : la vérité n’est pas en lui. Mais en celui qui garde sa parole, l’amour de Dieu atteint vraiment la perfection : voilà comment nous savons que nous sommes en lui. Celui qui déclare demeurer en lui doit, lui aussi, marcher comme Jésus lui-même a marché.
Bien-aimés, ce n’est pas un commandement nouveau que je vous écris, mais un commandement ancien que vous aviez depuis le commencement. La parole que vous avez entendue, c’est le commandement ancien.
Et pourtant, c’est un commandement nouveau que je vous écris ; ce qui est vrai en cette parole l’est aussi en vous ; en effet, les ténèbres passent et déjà brille la vraie lumière.
Celui qui déclare être dans la lumière et qui a de la haine contre son frère est dans les ténèbres jusqu’à maintenant.
Celui qui aime son frère demeure dans la lumière, et il n’y a en lui aucune occasion de chute.
Mais celui qui a de la haine contre son frère est dans les ténèbres : il marche dans les ténèbres sans savoir où il va, parce que les ténèbres ont aveuglé ses yeux
.




Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 2,22-35.
Quand fut accompli le temps prescrit par la loi de Moïse pour la purification, les parents de Jésus l’amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur,
selon ce qui est écrit dans la Loi : Tout premier-né de sexe masculin sera consacré au Seigneur.
Ils venaient aussi offrir le sacrifice prescrit par la loi du Seigneur : un couple de tourterelles ou deux petites colombes.
Or, il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon. C’était un homme juste et religieux, qui attendait la Consolation d’Israël, et l’Esprit Saint était sur lui.
Il avait reçu de l’Esprit Saint l’annonce qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ, le Messie du Seigneur.
Sous l’action de l’Esprit, Syméon vint au Temple. Au moment où les parents présentaient l’enfant Jésus pour se conformer au rite de la Loi qui le concernait,
Syméon reçut l’enfant dans ses bras, et il bénit Dieu en disant :
« Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples : lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël. »
Le père et la mère de l’enfant s’étonnaient de ce qui était dit de lui.
Syméon les bénit, puis il dit à Marie sa mère : « Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction – et toi, ton âme sera traversée d’un glaive – : ainsi seront dévoilées les pensées qui viennent du cœur d’un grand nombre.
»


Textes de l’Évangile au quotidien

Jésus est bien un signe de contradiction pour les hommes, non seulement de son époque, mais de tous les temps qui suivront. A partir du moment où Jésus montrera que "toute la loi et les prophètes" sont dans ces deux commandements:
- Tu aimerais Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toutes tes forces,
- Tu aimeras ton prochain comme toi-même pour l'amour de Dieu,
alors, l'homme et la femme qui croiront, entreront en conflit permanent avec la part d'eux-mêmes qui se refuse, qui dit non, ou qui rechigne, qui se cabre et se hérisse...

Les pensées qui viennent des cœurs : cette formulation peut étonner, mais elles ne surprendra pas un psychanalyste, car derrière le langage poli des conventions et du consensus, se cachent de sombres recoins remplis de reniements, de frustrations, de colères enfouies. Comment peut-on aimer son ennemi ? Car l'ennemi est lui aussi "le prochain" ! On ne le peut que si nous aimons vraiment le Seigneur de tout notre cœur, de toute notre âme et de toutes nos forces.

Ces deux commandements, qui se reflètent l'un dans l'autre, nous obligent à nous heurter sans cesse à nos limites, afin de les repousser.

Les pensées qui viennent du cœur d'un grand nombre... cette formulation nous permet aussi de remettre en question toutes ces idéologies nouvelles sur l'homme, dont la valeur et la véracité ne font plus l'objet d'un questionnement, mais qui jaillissent des plus bas instincts, et tendent à s'imposer au plus grand nombre au nom de la liberté et de la laïcité. Et finalement: si Dieu n'existe pas, l'enfer sur terre fait partie des droits de l'homme. Le diable en rit tout haut !

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«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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La prophétesse Anne

Message non lu par etienne lorant » mar. 30 déc. 2014, 12:05

6e jour dans l'Octave de Noël

Première lettre de saint Jean 2,12-17.

Je vous l’écris, petits enfants : Vos péchés vous sont remis à cause du nom de Jésus.
Je vous l’écris, parents : Vous connaissez celui qui existe depuis le commencement.
Je vous l’écris, jeunes gens : Vous avez vaincu le Mauvais.
Je vous l’ai écrit, enfants : Vous connaissez le Père. Je vous l’ai écrit, parents : Vous connaissez celui qui existe depuis le commencement. Je vous l’ai écrit, jeunes gens : Vous êtes forts, la parole de Dieu demeure en vous, vous avez vaincu le Mauvais.
N’aimez pas le monde, ni ce qui est dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui.
Tout ce qu’il y a dans le monde – la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, l’arrogance de la richesse –, tout cela ne vient pas du Père, mais du monde.
Or, le monde passe, et sa convoitise avec lui. Mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure pour toujours.




Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 2,36-40.
En ce temps-là, quand les parents de Jésus vinrent le présenter au Temple, il y avait aussi une femme prophète, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser. Elle était très avancée en âge ; après sept ans de mariage,
demeurée veuve, elle était arrivée à l’âge de quatre-vingt-quatre ans. Elle ne s’éloignait pas du Temple, servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière.
Survenant à cette heure même, elle proclamait les louanges de Dieu et parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem. Lorsqu’ils eurent achevé tout ce que prescrivait la loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth.
L’enfant, lui, grandissait et se fortifiait, rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui.


Textes de l’Évangile au quotidien

Aux paroles d'encouragement de l’épitre de Jean, l’Évangile répond en faisant l'éloge de la prophétesse Anne, qui servait Dieu jour et nuit "dans le jeûne et la prière". Sans l'attitude de foi qui consiste à se renoncer effectivement, dans le jeûne, la prière et l'offrande de soi, nul ne peut prétendre, du moins s'en mentir, à connaître qui est Dieu. Mais Anne a bel et bien reconnu son Dieu qui a pris forme humaine sous l'apparence d'un nouveau né.

Est-ce que cette reconnaissance du divin, présent au cœur de nos vies, peut advenir pour nous aussi ? Je le crois, certes, et chacune et chacun reconnaîtront le Seigneur selon ce qu'ils sont et selon la qualité de leur désir. Évidemment, renoncer à soi-même est difficile et paraîtra impossible à beaucoup. Un grand nombre rejette "le petit livre" à cause des apparentes invraisemblances qui, çà et là, ne sont en fait des pièges pour rabaisser l'orgueilleuse intelligence humaine.

Je me souviens qu'au cours de mes premières recherche, j'ai lu Lanza del Vasto, qui parlait des Évangiles comme d'un prisme qui reçoit la lumière et la renvoie dans différentes directions. Pour l'auteur, ces quatre évangiles, différents dans leur présentation, qui proposent sur Jésus deux généalogies différentes constituent comme une "provocation" au lecteur, comme pour lui dire : qu'est-ce que tu recherches vraiment ? La vérité, ou bien une simple opinion ?

Ainsi, les Évangiles demeurent un livre incompréhensible et scellé pour celles et ceux qui n'y cherchent que des vérités humaines, tandis que pour tous les autres, la lecture de ces textes n'a jamais fini de révéler Dieu qui est tout à fois : Père, Fils et Esprit.

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«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Vagues de l'Amour sur l'histore des hommes

Message non lu par etienne lorant » mar. 30 déc. 2014, 19:34

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 1,1-18.
Au commencement était le Verbe, la Parole de Dieu, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu.
Il était au commencement auprès de Dieu.
Par lui, tout s'est fait, et rien de ce qui s'est fait ne s'est fait sans lui.
En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes ;
la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont pas arrêtée.

Il y eut un homme envoyé par Dieu. Son nom était Jean.
Il était venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui.
Cet homme n'était pas la Lumière, mais il était là pour lui rendre témoignage.
Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde.
Il était dans le monde, lui par qui le monde s'était fait, mais le monde ne l'a pas reconnu.
Il est venu chez les siens, et les siens ne l'ont pas reçu.

Mais tous ceux qui l'ont reçu, ceux qui croient en son nom, il leur a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu. Ils ne sont pas nés de la chair et du sang, ni d'une volonté charnelle, ni d'une volonté d'homme : ils sont nés de Dieu.

Et le Verbe s'est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu'il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité. Jean Baptiste lui rend témoignage en proclamant : « Voici celui dont j'ai dit : Lui qui vient derrière moi, il a pris place devant moi, car avant moi il était. »
Tous nous avons eu part à sa plénitude, nous avons reçu grâce après grâce : après la Loi communiquée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ.

Dieu, personne ne l'a jamais vu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, c'est lui qui a conduit à le connaîtr
e.

Textes de l’Évangile au Quotidien

J'ai retrouvé un commentaire ancien, que j'ai trouvé beau et que j'ai reproduit, non en le copiant, mais en me laissant inspirer comme la première fois. Que de douceur et de force dans ce prologue !

Pour mieux entrer dans ce texte j'ai procédé par paragraphes car, en le relisant et en le contemplant, j'ai ressenti que l'apôtre avait voulu, en quelque sorte, reproduire le mouvement de vagues sur une plage. Pour me faire mieux comprendre, je dirais que, selon son inspiration, Jean a voulu montrer comment le dessein de l'Amour, s'est révélé et s'est épanché, vague après vague, sur la plage de l'histoire des hommes.

A l'analyse, on y retrouve des éléments historiques, dont le témoignage de Jean Baptiste, puis le témoignage des apôtres, mêlés à l'évènement de la Lumière qui, progressivement, depuis celle émise dans le buisson ardent, est venue pour pénétrer l'histoire des hommes et lui conférer un sens, une direction et aussi un contenu de lumière et d'ombre. .

Il est difficile d'exprimer ces choses, mais l'essentiel est que ceux qui ont reconnu le Christ comme étant la Lumière venue dans le monde, sont entrés dans une autre histoire (sans pour autant changer d'époque !) Certes, ils vivent le temps que la nature leur a donné, mais le mouvement qui les anime de l'intérieur n'est plus tout à fait personnel ou individualiste; il n'est plus dépendant de la nature. Ils vivent de la contemplation de la Lumière apparue dans le monde en la personne de Jésus-Christ, en même temps homme et Dieu.

A vivre ainsi, ayant part à la plénitude de la Lumière, recevant grâce après grâce, leur présence dans le monde devient une inconnue à leurs propres yeux mais aussi au regard de ceux qui ne croient pas. C'est la dernière ligne qui le révèle: il y a eu la loi - et les hommes des ténèbres ont tiré de la loi toutes sortes de raisonnements fallacieux et des idéologies contraires au mouvement de la vie elle-même. Mais, supérieure à la loi, il y a désormais: la grâce et la vérité. Quiconque parmi nous a voulu de la grâce de la Lumière, est entré dans la Vérité, et est véritablement né de Dieu.

Tôt ou tard, je vous le dis comme le sens en moi, tout homme, toute femme qui sont nés de Dieu, apparaîtront comme tels - tandis que les autres se retireront, s''effaceront et s'enfouiront dans les ténèbres du temps. Mais qi nous suivons le Seigneur, la plus profonde nuit n'aura pas d'emprise sur nous et nous brillerons pour toujours de la Joie céleste...
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Le témoignage de la Lumière

Message non lu par etienne lorant » mer. 31 déc. 2014, 11:24

7e jour dans l'Octave de Noël

Première lettre de saint Jean 2,18-21.

Mes enfants, c’est la dernière heure et, comme vous l’avez appris, un anti-Christ, un adversaire du Christ, doit venir ; or, il y a dès maintenant beaucoup d’anti-Christs ; nous savons ainsi que c’est la dernière heure.
Ils sont sortis de chez nous mais ils n’étaient pas des nôtres ; s’ils avaient été des nôtres, ils seraient demeurés avec nous. Mais pas un d’entre eux n’est des nôtres, et cela devait être manifesté.
Quant à vous, c’est de celui qui est saint que vous tenez l’onction, et vous avez tous la connaissance.
Je ne vous ai pas écrit que vous ignorez la vérité, mais que vous la connaissez, et que de la vérité ne vient aucun mensonge
.



Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 1,1-18.
Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu.
Il était au commencement auprès de Dieu.
C’est par lui que tout est venu à l’existence, et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui.
En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes ;
la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée.
Il y eut un homme envoyé par Dieu ; son nom était Jean.
Il est venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui.
Cet homme n’était pas la Lumière, mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière.
Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde.
Il était dans le monde, et le monde était venu par lui à l’existence, mais le monde ne l’a pas reconnu.
Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu.
Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom.
Ils ne sont pas nés du sang, ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme : ils sont nés de Dieu.
Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité.
Jean le Baptiste lui rend témoignage en proclamant : « C’est de lui que j’ai dit : Celui qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était. »
Tous nous avons eu part à sa plénitude, nous avons reçu grâce après grâce ;
car la Loi fut donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ.
Dieu, personne ne l’a jamais vu ; le Fils unique, lui qui est Dieu, lui qui est dans le sein du Père, c’est lui qui l’a fait connaître.


Textes de l’Évangile au quotidien

Saint Jean poursuit sa contemplation visionnaire du Christ. Il n'emploie pas le nom de Jésus, mais il préfère le nommer Verbe, Vie et Lumière. Jean le Baptiste fut donc le témoin de la Lumière. Et Jean porta témoignage de cette Lumière qui éclaire tout homme venant dans le monde. Mais même les siens, qui sont de la descendance d'Abraham, ne l'ont pas reconnu et ne l'ont pas reçu.

Cependant, si l'apôtre peut tout de même témoigner, c'est par la grâce de Dieu. Ceux qui l'on reçu ne font pas partie de la multitude. Et à ceux qui l’ont reçu, le Seigneur a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu à leur tour, eux qui croient en son nom. Ils ne sont pas nés du sang, ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme : ils sont nés directement de Dieu.

Si je comprends bien ce que dit Jean - et je crois le comprendre, alors, moi aussi, parmi de nombreux autres, je peux dire aussi que je ne suis pas né du sang, ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme : mais je suis né de Dieu comme ils sont eux-mêmes nés de Dieu.

Ce petit peuple des enfants de Dieu poursuit sa route dans le labyrinthe du temps. La plupart ne sont pas reconnus, pas même par celles et ceux à qui ils ont pourtant ouvert la porte du salut. Ils demeurent cachés car s'ils apparaissaient, nul doute que le monde les ferait mourir. Ils servent le Seigneur en tout temps, ils ne se ménagent pas, mais souvent ils s'étonnent de ne pas mieux comprendre ce qu'ils vivent - mais cela aussi est grâce.

Et finalement, comme dans la finale du livre de Bernanos: « Il est plus facile que l’on croit de se haïr. La grâce est de s’oublier. Mais si tout orgueil était mort en nous, la grâce des grâces serait de s’aimer humblement soi-même, comme n’importe lequel des membres souffrants de Jésus-Christ. »

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Re: Le témoignage de la Lumière

Message non lu par mandonnaud » mer. 31 déc. 2014, 11:45

Voila ma foi comme Newman
Bienheureux John Henry Newman (1801-1890), théologien, fondateur de l'Oratoire en Angleterre
Sermon « The Incarnation », PPS, t. 2, n°3

« Et le Verbe s'est fait chair »

Le Verbe était dès l'origine, le Fils Unique de Dieu. Avant que les mondes soient créés, avant même que soit le temps, il était, dans le sein du Père éternel, Dieu de Dieu et Lumière de Lumière, suprêmement béni dans la connaissance qu'il avait du Père et dans la connaissance que le Père avait de lui, recevant de lui toute perfection divine mais toujours un avec celui qui l'avait engendré. Comme il est dit au début de l'Évangile : « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu »...

Il aurait pu en vérité, lorsque l'homme est tombé, demeurer dans la gloire qu'il avait avec le Père avant la création du monde. Mais cet amour insondable qui s'était montré à l'origine de notre création, insatisfait de voir son œuvre gâtée, l'a fait descendre du sein de son Père pour accomplir sa volonté et réparer le mal dont le péché était cause. Avec une indulgence admirable, il est venu, non plus revêtu de puissance, mais de faiblesse, sous la forme d'un serviteur, sous l'apparence de l'homme déchu qu'il avait dessein de relever. Ainsi il s'est humilié, souffrant toutes les infirmités de notre nature, semblable à notre chair pécheresse, pareil au pécheur à l'exception du péché, pur de toute faute mais soumis à toute tentation, et à la fin « obéissant jusqu'à la mort, à la mort sur la croix » (Ph 2,8)...

Ainsi le Fils de Dieu est devenu le Fils de l'homme — mortel, mais non pécheur ; héritier de nos infirmités, non de notre faute ; rejeton de l'ancienne race, mais « commencement de la nouvelle création de Dieu » (cf Ap 3,14). Marie, sa mère..., a été choisie pour donner une nature créée à celui qui était son Créateur. Ainsi il est venu en ce monde, non pas sur les nuées du ciel, mais né ici-bas, né d'une femme ; lui, fils de Marie, et elle, mère de Dieu... Il était vraiment Dieu et homme, mais une seule personne..., un seul Christ.http://reflexions.mandonnaud.net/liturg ... 2-2014.php
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Re: Le témoignage de la Lumière

Message non lu par Mac » mer. 31 déc. 2014, 12:45

etienne lorant a écrit :Si je comprends bien ce que dit Jean - et je crois le comprendre, alors, moi aussi, parmi de nombreux autres, je peux dire aussi que je ne suis pas né du sang, ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme : mais je suis né de Dieu comme ils sont eux-mêmes nés de Dieu.
Bonjour et bonne année 2015, :)

Oui il me semble que tu comprends bien évidemment.
On peut se référer à Jean Chapitre 3:

" En vérité, en vérité, je te le dis, nul, s'il ne renaît de l'eau et de l'Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu 6 Car ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l'Esprit est esprit. 7 Ne t'étonne pas de ce que je t'ai dit: il faut que vous naissiez de nouveau.

ou encore à marc 16-16 :

Puis il leur dit: Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création. 16Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé,

Fraternellement. :coeur:

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Re: Le témoignage de la Lumière

Message non lu par etienne lorant » mer. 31 déc. 2014, 18:40

Merci pour ces commentaires que la Joie illumine ! Mes meilleurs vœux !
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Message non lu par etienne lorant » ven. 02 janv. 2015, 17:39

Férie du temps de Noël (2 janv.)

Première lettre de saint Jean 2,22-28.

Bien-aimés, le menteur n’est-il pas celui qui refuse que Jésus soit le Christ ? Celui-là est l’anti-Christ : il refuse à la fois le Père et le Fils ; quiconque refuse le Fils n’a pas non plus le Père ; celui qui reconnaît le Fils a aussi le Père.
Quant à vous, que demeure en vous ce que vous avez entendu depuis le commencement. Si ce que vous avez entendu depuis le commencement demeure en vous, vous aussi, vous demeurerez dans le Fils et dans le Père.
Et telle est la promesse que lui-même nous a faite : la vie éternelle.
Je vous ai écrit cela à propos de ceux qui vous égarent.
Quant à vous, l’onction que vous avez reçue de lui demeure en vous, et vous n’avez pas besoin d’enseignement. Cette onction vous enseigne toutes choses, elle qui est vérité et non pas mensonge ; et, selon ce qu’elle vous a enseigné, vous demeurez en lui. Et maintenant, petits enfants, demeurez en lui ; ainsi, quand il se manifestera, nous aurons de l’assurance, et non pas la honte d’être loin de lui à son avènement
.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 1,19-28.
Voici le témoignage de Jean, quand les Juifs lui envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des lévites pour lui demander : « Qui es-tu ? »
Il ne refusa pas de répondre, il déclara ouvertement : « Je ne suis pas le Christ. »
Ils lui demandèrent : « Alors qu’en est-il ? Es-tu le prophète Élie ? » Il répondit : « Je ne le suis pas. – Es-tu le Prophète annoncé ? » Il répondit : « Non. »
Alors ils lui dirent : « Qui es-tu ? Il faut que nous donnions une réponse à ceux qui nous ont envoyés. Que dis-tu sur toi-même ? »
Il répondit : « Je suis la voix de celui qui crie dans le désert : Redressez le chemin du Seigneur, comme a dit le prophète Isaïe. »
Or, ils avaient été envoyés de la part des pharisiens.
Ils lui posèrent encore cette question : « Pourquoi donc baptises-tu, si tu n’es ni le Christ, ni Élie, ni le Prophète ? »
Jean leur répondit : « Moi, je baptise dans l’eau. Mais au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ;
c’est lui qui vient derrière moi, et je ne suis pas digne de délier la courroie de sa sandale. »
Cela s’est passé à Béthanie, de l’autre côté du Jourdain, à l’endroit où Jean baptisait.


Textes de l’Évangile au quotidien

Une bonne façon de répondre aux menteurs, à ceux qui refusent à la fois le Père et le Fils, nous est donnée dans l'Evangile, par la bouche de Jean. Celui-ci est venu pour prêcher un baptême de repentance et de conversion avant la venue de Jésus, et il n'a que faire des questionnements des pharisiens; sa verve est extraordinaire tout a fait l'image des grands prophètes qui l'ont précédé et qui, eux aussi, ont parlé avec force et témérité, tant il est vrai qu'il est impossible de faire taire un véritable prophète, car l'Esprit l'anime tout entier :

http://www.dailymotion.com/video/xqskz_ ... shortfilms

Et ceux qui agissent selon l'esprit, voici qu'en dit la première lettre de saint Jean :

Quant à vous, l’onction que vous avez reçue de lui demeure en vous, et vous n’avez pas besoin d’enseignement. Cette onction vous enseigne toutes choses, elle qui est vérité et non pas mensonge ; et, selon ce qu’elle vous a enseigné, vous demeurez en lui.

.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Chacun de nous dans la communion des esprits.

Message non lu par etienne lorant » sam. 03 janv. 2015, 11:26

Férie du temps de Noël (3 janv.)

Première lettre de saint Jean 2,29.3,1-6.

Bien-aimés, puisque vous savez que lui, Jésus, est juste, reconnaissez que celui qui pratique la justice est, lui aussi, né de Dieu.
Voyez quel grand amour nous a donné le Père pour que nous soyons appelés enfants de Dieu – et nous le sommes. Voici pourquoi le monde ne nous connaît pas : c’est qu’il n’a pas connu Dieu.
Bien-aimés, dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons n’a pas encore été manifesté. Nous le savons : quand cela sera manifesté, nous lui serons semblables car nous le verrons tel qu’il est.
Et quiconque met en lui une telle espérance se rend pur comme lui-même est pur.
Qui commet le péché transgresse la loi ; car le péché, c’est la transgression.
Or, vous savez que lui, Jésus, s’est manifesté pour enlever les péchés, et qu’il n’y a pas de péché en lui.
Quiconque demeure en lui ne pèche pas ; quiconque pèche ne l’a pas vu et ne le connaît pas.



Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 1,29-34.
Le lendemain, voyant Jésus venir vers lui, Jean déclara : « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde ;c’est de lui que j’ai dit : L’homme qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était.
Et moi, je ne le connaissais pas ; mais, si je suis venu baptiser dans l’eau, c’est pour qu’il soit manifesté à Israël. »
Alors Jean rendit ce témoignage : « J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et il demeura sur lui.
Et moi, je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit : “Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, celui-là baptise dans l’Esprit Saint.”
Moi, j’ai vu, et je rends témoignage : c’est lui le Fils de Dieu.
»



Textes de l’Évangile au Quotidien

Oui, vous et moi, nous sommes enfants de Dieu. Ce matin, je m'en réjouis, tout simplement. Car j'ai douté en me réveillant: j'ai mal à la gorge et il y avait une pluie froide, longue, perçante... Était-ce bien la peine de me mettre en route ? Mais c'est ainsi que j'ai choisi de vivre, non comme un enfant des hommes, mais en ayant Dieu pour père: je me suis levé, j'ai fait une inhalation, j'ai rangé un peu, je me suis habillé chaudement et je suis parti comme chaque jour.

Pas de messe aujourd'hui: si je peine à pieds à 58 ans, que dire pour notre prêtre, qui a dépassé 90 ans et qui est à pieds lui aussi ? Donc je me suis rendu directement à la boutique pour écrire ce partage.

Saint Paul nous dit que le monde ne nous connaît pas, puisqu'il n'a pas connu Dieu. C'est dommage, mais c'est une chance aussi. Les deux jouent en même temps. Notre œuvre, individuelle aussi bien que collective, n'est pas de celle à apparaître immédiatement, mais elle est continue et irrésistible.

En ce début d'année, je me réjouis de ce sentiment d'appartenance, non à ce qui unit les croyants de façon visible, mais également : au plus profond d'eux-mêmes, d'une façon dont le monde n'a aucune idée.

Nous sommes une communion d'esprits.

.
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SergeA
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Re: Chacun de nous dans la communion des esprits.

Message non lu par SergeA » sam. 03 janv. 2015, 13:28

En vous lisant Étienne, je ressens cette communion qui nous unit tous dans la foi en Christ. Merci.

Très bonne journée à vous et à tous.
.........................................................................................................................................................................................

"Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée."

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Fête de l'Epiphanie

Message non lu par etienne lorant » sam. 03 janv. 2015, 18:50

Épiphanie du Seigneur

Livre d'Isaïe 60,1-6.

Debout, Jérusalem, resplendis ! Elle est venue, ta lumière, et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi.
Voici que les ténèbres couvrent la terre, et la nuée obscure couvre les peuples. Mais sur toi se lève le Seigneur, sur toi sa gloire apparaît. Les nations marcheront vers ta lumière, et les rois, vers la clarté de ton aurore.
Lève les yeux alentour, et regarde : tous, ils se rassemblent, ils viennent vers toi ; tes fils reviennent de loin, et tes filles sont portées sur la hanche.
Alors tu verras, tu seras radieuse, ton cœur frémira et se dilatera. Les trésors d’au-delà des mers afflueront vers toi, vers toi viendront les richesses des nations.
En grand nombre, des chameaux t’envahiront, de jeunes chameaux de Madiane et d’Épha. Tous les gens de Saba viendront, apportant l’or et l’encens ; ils annonceront les exploits du Seigneur
.



Lettre de saint Paul Apôtre aux Éphésiens 3,2-3a.5-6.
Vous avez appris, je pense, en quoi consiste la grâce que Dieu m’a donnée pour vous :
par révélation, il m’a fait connaître le mystère. Ce mystère n’avait pas été porté à la connaissance des hommes des générations passées, comme il a été révélé maintenant à ses saints Apôtres et aux prophètes, dans l’Esprit.
Ce mystère, c’est que toutes les nations sont associées au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Évangile
.


Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 2,1-12.
Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem
et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. »
En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé, et tout Jérusalem avec lui.
Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple, pour leur demander où devait naître le Christ.
Ils lui répondirent : « À Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète :
Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef, qui sera le berger de mon peuple Israël. »
Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ;
puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant. Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. »
Après avoir entendu le roi, ils partirent. Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant.
Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie.
Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe.
Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin
.


Textes de l'Evangile au quodien

Tous les textes de cette "Épiphanie du Seigneur" parlent de l'ouverture à tous les hommes du monde, et de toutes les générations, de la reconnaissance, en Jésus-Christ, du Dieu vivant. Un Dieu d'Amour et de Miséricorde. Un Dieu qui n'a nul besoin de sang ni de feu pour se faire reconnaître, puisqu'Il est présent en tout temps, pour tout homme, pour toute femme, pour tout enfant.

Une seule disposition est nécessaire de la part de l'homme : la bonne volonté, ou une volonté fortement tournée vers le Bien. Comment pourrait-on encore, avec d'autres mots, décrire cette bonne volonté ? Elle paraît lorsque l'humain cesse de se laisser distraire par toutes sortes de désirs, de sentiments opposés, de raisonnements qui paraissent comme des tours de défense élevées contre l'ennemi - ennemi qui est très souvent : l'autre, autrui, ou la tierce personne.

Je me souviens bien que pour Simone Weil, c'est la constatation du malheur dans la condition humaine qui la conduisit à la rencontre intime avec Jésus. Pour le jeune couple de Jacques et Raïssa Maritain, un choix clair, absolu, s'imposait :
Nous décidâmes donc de faire pendant quelque temps encore confiance à l’inconnu ; nous allions faire crédit à l’existence, comme à une expérience à faire, dans l’espoir qu’à notre appel véhément le sens de la vie se dévoilerait, que de nouvelles valeurs se révéleraient si clairement qu’elles entraîneraient notre adhésion totale, et nous délivreraient du cauchemar d’un monde sinistre et inutile. Que si cette expérience n’aboutissait pas, la solution serait le suicide ; le suicide avant que les années n’aient accumulé leur poussière, avant que nos jeunes forces ne soient usées. Nous voulions mourir par un libre refus s’il était impossible de vivre selon la vérité " (*). Le Seigneur vint à eux et ils vécurent dans la foi.
Et en ce qui me concerne, mon "point de rupture" fut, tout simplement, de réaliser que toute tentative de bonheur sur un plan strictement humain était forcément voué à l'échec.

Chacune de nos vies - même si nous en avons le sentiment contraire - devient peu à peu une "réplique" de la venue du Christ dans le monde. Ainsi, si la première définition de l’Épiphanie est bien la visite des rois mages au Seigneur, il en existe une seconde - qui selon moi - exprime très bien ce qu'elle signifie :

- L'épiphanie (du grec ancien ἐπιφάνεια, epiphaneia, « manifestation, apparition soudaine ») est la compréhension soudaine de l'essence ou de la signification de quelque chose. Comme dit encore wikipedia : Le terme peut être utilisé dans un sens philosophique ou littéral pour signifier qu'une personne a « trouvé la dernière pièce du puzzle et voit maintenant la chose dans son intégralité », ou a une nouvelle information ou expérience, souvent insignifiante en elle-même, qui illumine de façon fondamentale l'ensemble. (Source wikipedia)

.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Méditation pour tenir debout

Message non lu par etienne lorant » lun. 05 janv. 2015, 18:51

Au cours cette journée extraordinairement longue du 5 janvier 2015, je décide maintenant, à 16h39, qu'elle ne peut pas être perdue à mes propres yeux. Qu'il me faut faire un effort et pour cela, tenter quelque chose d'utile, de nourrir mon esprit, de ne surtout pas demeurer dans la passivité, qui conduit à l'ennui et l'ennui à la tentation.

Je reprends donc l'Epître de saint Jean

Première lettre de saint Jean 3,22-24.4,1-6.
Bien-aimés, quoi que nous demandions à Dieu, nous le recevons de lui, parce que nous gardons ses commandements, et que nous faisons ce qui est agréable à ses yeux.
Or, voici son commandement : mettre notre foi dans le nom de son Fils Jésus Christ, et nous aimer les uns les autres comme il nous l’a commandé.
Celui qui garde ses commandements demeure en Dieu, et Dieu en lui ; et voilà comment nous reconnaissons qu’il demeure en nous, puisqu’il nous a donné part à son Esprit.
Bien-aimés, ne vous fiez pas à n’importe quelle inspiration, mais examinez les esprits pour voir s’ils sont de Dieu, car beaucoup de faux prophètes se sont répandus dans le monde.
Voici comment vous reconnaîtrez l’Esprit de Dieu : tout esprit qui proclame que Jésus Christ est venu dans la chair, celui-là est de Dieu.
Tout esprit qui refuse de proclamer Jésus, celui-là n’est pas de Dieu : c’est l’esprit de l’anti-Christ, dont on vous a annoncé la venue et qui, dès maintenant, est déjà dans le monde.
Vous, petits enfants, vous êtes de Dieu, et vous avez vaincu ces gens-là ; car Celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde.
Eux, ils sont du monde ; voilà pourquoi ils parlent le langage du monde, et le monde les écoute.
Nous, nous sommes de Dieu ; celui qui connaît Dieu nous écoute ; celui qui n’est pas de Dieu ne nous écoute pas. C’est ainsi que nous reconnaissons l’esprit de la vérité et l’esprit de l’erreur.


L'esprit de l'antichrist est bien à l’œuvre parmi nous. Il parle le langage du monde et le monde l écoute. Il me semble que l'Adversaire a toujours de bons arguments pour suggérer des solutions simples et radicales à des difficultés que nous rencontrons. Un couple que je connais rencontrais des difficultés. Ils m'ont chacun, séparément, rapporté que la solution idéale avait semblé de prendre du recul et de vivre séparés quelque temps. Je les avais mis en garde comme je pouvais, car il me paraissait plus clair d'en parler au prêtre qui les avait mariés. Mais en définitive, la première solution, la plus simple, est devenue permanente au bout de de six mois. Lui avait renoué avec son ancien club de motards, et a quitté le pays avec une Bordelaise sur sa Yamaha "Chopper", qui l'a invité à "changé d'air". Ils ont quitté le pays, laissant, de chaque côté des enfants plus ou moins perturbés (plus que moins, dirai-je)...

"La vie continue": voici bien un mot de l'Adversaire. Il faut toujours se lever le matin, se laver, gagner son pain, payer ses dettes: voici d'excellents arguments. Mais dans la vérité, la vie, dans ce qu'elle a de primordial, de fondamental, peut très bien s'arrêter. Et s'arrêter pour le temps de traverser tout un désert.

Quiconque a la foi ne s'y trompe pas. Qu'une "épreuve impossible" survienne, il ne s'y trompe pas : c'est que le Seigneur a Son propre projet. J'ai "perdu" mon gagne-pain durant un an et trois mois, à cause d'un vaste projet immobilier. Cela m'a contraint de retourner vivre avec mes parents. J'en ai détesté jusqu'à l'idée, mais petit à petit, j'ai retrouvé l'amour filial, puis l'amour de service, et ce service, après le décès de mon père, je l'accomplis encore. Et je continue d'apprendre.

Et tout cela est venu de cette unique pensée : que Dieu seul écrive ma vie.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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La sainteté dans la pratique de la miséricorde

Message non lu par etienne lorant » mar. 06 janv. 2015, 11:01

Mardi après l'Épiphanie

Première lettre de saint Jean 4,7-10.

Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, puisque l’amour vient de Dieu. Celui qui aime est né de Dieu et connaît Dieu.
Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour.
Voici comment l’amour de Dieu s’est manifesté parmi nous : Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde pour que nous vivions par lui. Voici en quoi consiste l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés, et il a envoyé son Fils en sacrifice de pardon pour nos péchés.


Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 6,34-44.
En ce temps-là, Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de compassion envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. Alors, il se mit à les enseigner longuement.
Déjà l’heure était avancée ; s’étant approchés de lui, ses disciples disaient : « L’endroit est désert et déjà l’heure est tardive.
Renvoie-les : qu’ils aillent dans les campagnes et les villages des environs s’acheter de quoi manger. »
Il leur répondit : « Donnez-leur vous-mêmes à manger. » Ils répliquent : « Irons-nous dépenser le salaire de deux cents journées pour acheter des pains et leur donner à manger ? »
Jésus leur demande : « Combien de pains avez-vous ? Allez voir. » S’étant informés, ils lui disent : « Cinq, et deux poissons. »
Il leur ordonna de les faire tous asseoir par groupes sur l’herbe verte.
Ils se disposèrent par carrés de cent et de cinquante.
Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction et rompit les pains ; il les donnait aux disciples pour qu’ils les distribuent à la foule. Il partagea aussi les deux poissons entre eux tous.
Ils mangèrent tous et ils furent rassasiés.
Et l’on ramassa les morceaux de pain qui restaient, de quoi remplir douze paniers, ainsi que les restes des poissons.
Ceux qui avaient mangé les pains étaient au nombre de cinq mille hommes
.


Textes de l’Évangile au quotidien

Ce matin, la multiplication des pains et des poissons a été une occasion, pour notre prêtre, de rencontrer, sans essayer de l'éluder, la situation de précarité qui frappe un grand nombre de jeunes depuis hier matin. En effet, tous les jeunes chômeurs qui n'ont pas effectivement recherché d'emploi au cours de l'année écoulée se retrouvent sans indemnité; leur seul recours est le centre public d'aide social de leur ville d'origine - lequel croulait déjà sous les demandes d'assistance l'an dernier.

Je lui suis reconnaissant de n'avoir pas éludé le problème par un sermon purement "théologique". Mais la solution, nous a-t-il dit, est bien dans le partage sans condition, soutenu de façon indispensable par la foi et le désir de sainteté. Il ne s'agit pas de "vœux pieux" ! L'occasion de vivre la sainteté est toute entière liée au geste de charité. Selon la qualité de l'amour qui nous lie au Père, découle directement l'amour dont le Père emplit les cœurs et les rend capables de gestes inédits.

De plus en plus, je veux, pour ma part, tendre à devenir 'spirituel' selon ce qui me sera inspiré. Il me faut donc garder l'esprit libre de la plupart, sinon de toutes, préoccupations de ce monde. Puissions-nous commencer par chasser toute inquiétude concernant la journée qui passe....

.
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Jésus quitte Nazareth

Message non lu par etienne lorant » jeu. 08 janv. 2015, 9:58

Jeudi après l'Épiphanie

Première lettre de saint Jean 4,19-21.5,1-4.

Bien-aimés, nous aimons parce que Dieu lui-même nous a aimés le premier.
Si quelqu’un dit : « J’aime Dieu », alors qu’il a de la haine contre son frère, c’est un menteur. En effet, celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, est incapable d’aimer Dieu, qu’il ne voit pas.
Et voici le commandement que nous tenons de lui : celui qui aime Dieu, qu’il aime aussi son frère.
Celui qui croit que Jésus est le Christ, celui-là est né de Dieu ; celui qui aime le Père qui a engendré aime aussi le Fils qui est né de lui. Voici comment nous reconnaissons que nous aimons les enfants de Dieu : lorsque nous aimons Dieu et que nous accomplissons ses commandements. Car tel est l’amour de Dieu : garder ses commandements ; et ses commandements ne sont pas un fardeau,
puisque tout être qui est né de Dieu est vainqueur du monde. Or la victoire remportée sur le monde, c’est notre foi.




Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 4,14-22a.
En ce temps-là, lorsque Jésus, dans la puissance de l’Esprit, revint en Galilée, sa renommée se répandit dans toute la région.
Il enseignait dans les synagogues, et tout le monde faisait son éloge.
Il vint à Nazareth, où il avait été élevé. Selon son habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture.
On lui remit le livre du prophète Isaïe. Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit :
L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés,
annoncer une année favorable accordée par le Seigneur.
Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui.
Alors il se mit à leur dire : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. »
Tous lui rendaient témoignage et s’étonnaient des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche. Ils se disaient : « N’est-ce pas là le fils de Joseph ? »[


Textes de l'Evangile au quotidien

Qu'est-ce qui peut être le plus pénible pour un homme, sinon de se retrouver parmi les siens, parmi les membres de sa famille, mais aussi au milieu de ses amis, et de ne plus être reconnu par personne ? J'ai vécu cette période d'incompréhension, en partie au sein de ma propre famille, mais surtout dans mes relations d'amitié. La plupart de mes relations avaient été fondées sur le même schéma de réussite sociale, d'une insertion réussie dans un système préétabli.

L'idéal était de passer toutes sortes d'examens afin de devenir fonctionnaire de l’État. J'ai suivi cette piste comme de nombreux autres et c'est après avoir "réussi" que je me suis rendu compte du nombre d'heures que je passerais à lire, vérifier et tamponner les mêmes documents, pour courir ensuite après la navette, revenir le lendemain, en attendant les congés.

C'était affreusement simple. Il n'y aurait plus de rêves, puisque j'aurai acquis la sécurité du revenu. Il suffirait de suivre, de faire le gros dos, d'avancer dans la ligne de ceux qui m'avaient précédé - mais ils ne riaient pas beaucoup, mes compagnons, ils avaient leurs habitudes, il ne fallait pas tomber dans un excès, il fallait rester dans la ligne. La pension était au bout. Songer à la retraite dès l'âge de vingt ans, ça me paraissait impossible, incroyable.

Finalement, j'ai tout laissé tomber, je suis parti en Amérique, sur un coup de tête. Je me demande encore si je serais devenu croyant sans cette première "rupture radicale" d'avec la vie que j'avais menée jusque-là.

Bref, d'un jour à l'autre, un homme, ou une femme, peuvent cesser d'être ce qu'ils étaient pour devenir tout autre (ou simplement eux-mêmes), et rendre vie à tout ce qu'ils avaient cru devoir enfouir sous des principes reçus d'autrui, afin de demeurer inaperçus.

Bref, lorsque Jésus revient à Nazareth, c'est pour "trancher net" avec les traditions, affirmer son identité, et repartir aussi vite.

De cet épisode de la vie de Jésus, ce qui me semble le plus important, c'est le choix de vie, en dépit de tous les raisonnements. C'est le choix d'aimer, sans même connaître ce qui sera l'objet de cet amour. Et c'est le choix de vivre, sans même savoir où cette vie centrée sur l'amour pourra nous conduire.

Aimer, somme toute, c'est choisir de vivre. Tout comme vivre est choisir d'aimer. Avant de comprendre l'Amour, il faut avoir aimé.

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