La Visitation

« Mon âme aspire vers toi pendant la nuit, mon esprit te cherche dès le matin. » (Is 26.9)
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etienne lorant
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Message non lu par etienne lorant » mar. 31 mai 2011, 19:12

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ces jours-là, Marie se mit en route rapidement vers une ville de la montagne de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie de l’Esprit Saint, et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? Car, lorsque j’ai entendu tes paroles de salutation, l’enfant a tressailli d’allégresse au-dedans de moi. Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. » Marie dit alors : « Mon âme exalte le Seigneur, mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur. Il s’est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse. Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom ! Son amour s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour, de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et de sa race à jamais. » Marie demeura avec Élisabeth environ trois mois, puis elle s’en retourna chez elle.



"L'enfant a tressailli d'allégresse au-dedans de moi"... A la messe, ce matin, en entendant ces mots, j'ai tressailli, moi aussi, car j'ai eu l'impression qu'ils sont issus d'un autre monde et d'un autre temps. Élisabeth a non seulement ressenti le tressaillement de Jean, mais elle a pu l'interpréter comme tel. C'est dire la qualité du lien qui existait entre ces deux êtres !

Allons, pas de pessimisme en ce jour: j'ai souvent tressailli par l'oreille en écoutant un prélude de Bach. Ou un poème bien récité. Et encore quelques versets du Livre de l'Ecclésiastique, car je le redécouvre chaque année avec plus d'intérêt. Quelque chose apparaît, surgit dans l'esprit, et provoque un frémissement de l'âme, souvent suivi d'une parole aux mots inattendus...

Marie participe elle aussi à l'allégresse de cet instant; le Magnificat en est une preuve évidente, car rien dans cette déclaration n'a été préparé, mais tout a jailli de son âme comme autant d'évidences. Je ne vais pas tenter de commenter le Magnificat - car je n'en ai pas le talent; par contre, je sais que Marie y a, pour ainsi dire, condensé toute la prière et l'espérance d'Israël.

Par exemple: "Mon âme exulte" est cité dans trois Psaumes : (Ps 34,9; Ps 30,8; 110,9) tandis que la promesse à Abraham apparaît, notamment dans Michée (7, 20).

Au moment où Marie a prononcé le Magnificat, je suis certain que Marie a littéralement brillé d'une lumière surnaturelle devant toutes les personnes présentes - c'est un de ces moments d'Évangile où les trois personnes de la Trinité se sont rassemblées, ce qui, pour un fidèle catholique est tout simplement sublime.

Le Pape lui-même semble se tenir à distance de ce "merveilleux divin", lorsqu'il en parle:


[Le Magnificat de Marie est] la grande louange qu'elle avait entonnée, quand Élisabeth l'appela bienheureuse en raison de sa foi. C'est une prière d'action de grâce, de joie en Dieu, de bénédiction pour ses grandes œuvres.
La teneur de ce chant apparaît immédiatement dans la première parole: "Mon âme magnifie - c'est-à-dire exalte - le Seigneur". Exalter Dieu signifie lui donner une place dans le monde, dans notre propre vie, le laisser entrer dans notre temps et dans notre action: telle est l'essence la plus profonde de la prière véritable.
Là où Dieu devient grand, l'homme ne devient pas petit: là, l'homme aussi devient grand et le monde lumineux.

Homélie de Benoît XVI , Lundi 11 septembre 2006, place du Sanctuaire d'Altötting
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Message non lu par etienne lorant » mer. 21 déc. 2011, 10:46

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 1, 39-45)
En ces jours-là, Marie se mit en route rapidement vers une ville de la montagne de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l'enfant tressaillit en elle.
Alors, Élisabeth fut remplie de l'Esprit Saint, et s'écria d'une voix forte :
« Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu'à moi ? Car, lorsque j'ai entendu tes paroles de salutation, l'enfant a tressailli d'allégresse au-dedans de moi. Heureuse celle qui a cru à l'accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »
Cy Aelf, Paris



"C'est aujourd'hui le jour le plus court de l'année, il fait sombre, il fait froid - et comme il est bon que l’Évangile de ce jour nous invite à la joie qui vient de Dieu !" C'est ce qu'a dit le prêtre ce matin et il a vraiment été bien inspiré !

Cela m'a touché spécialement car, couché dès 21h hier soir, je me suis réveillé vers 4 h et je n'ai cessé d'être assailli par la pensée de toutes ces personnes de Montréal que j'ai rencontrées en 2003. Durant la première année de formation à la théologie de la miséricorde, les douze conférences (comprenant chacune trois liasses) me sont venues de Montréal - plutôt que de Pologne.

J'attendais ces textes avec impatience, comme si j'en avais faim, et je correspondais régulièrement via internet avec quatre membres d'un groupe d'une dizaine de candidats. Il y avait le père Alain Major, Marie-Diane C., Renée B. et Johanne R., celle-là même qui m'avait introduit tout au début et qui fut, pour moi, en quelque sorte, la "messagère du bon Dieu". (Ce qui me relie à l’Évangile du jour) Je lui ai promis une amitié éternelle et elle m'avait répondu que nous serions "frère et sœur pour toujours dans le Christ".
Mais les promesses humaines sont ce qu'elles sont: j'ai bien résisté aux silences, mais depuis Noël 2006, je n'ai plus eu de nouvelles de quiconque. Et mes amitiés demeurent mais sous forme de chagrin.

Donc, Marie, toute remplie de l'Esprit Saint, se mit en route rapidement pour aller partager sa joie avec Élisabeth sa cousine - dont elle n'ignore pas l'état. Et Elisabeth la reçoit par cette salutation unique dans l'histoire de toute l'humanité: "Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu'à moi ?" C'est en effet un bonheur inédit qu'a connu Élisabeth - et le "tressaillement d'allégresse" qu'a manifesté Jean est tout aussi unique.

En ce jour, je prierai le Seigneur de chasser de mon cœur et de mon esprit les pensées sombres qui se sont insinuées en moi du fait des guerres dans le monde, des révoltes et des catastrophes, des peurs que suscite la crise financière et de la désunion générale des familles. En une seule année, çà fait beaucoup. Le monde n'est-il pas en train de se défaire ? Cependant, je vis ! Je suis même plus organisé, plus sobre, plus mince, plus souple et plus confiant, plus déterminé, que je l'ai été. Chaque jour est devenu un seul mouvement d'abandon de confiance en la miséricorde de Dieu. Avec celle-ci, tout est simple.

Ce commentaire d’Évangile est le plus nul que j'aurai laissé cette année, mais sans doute le plus honnête ...
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Message non lu par etienne lorant » jeu. 31 mai 2012, 15:31

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 1,39-56.
En ces jours-là, Marie se mit en route rapidement vers une ville de la montagne de Judée.
Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth.
Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l'enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie de l'Esprit Saint,
et s'écria d'une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni.
Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu'à moi ?
Car, lorsque j'ai entendu tes paroles de salutation, l'enfant a tressailli d'allégresse au-dedans de moi.
Heureuse celle qui a cru à l'accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »
Marie rendit grâce au Seigneur en disant : « Mon âme exalte le Seigneur,
mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur.
Il s'est penché sur son humble servante ;
désormais tous les âges me diront bienheureuse.
Le Puissant fit pour moi des merveilles ;
Saint est son nom !
Son amour s'étend d'âge en âge
sur ceux qui le craignent.
Déployant la force de son bras, il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles.
Il comble de biens les affamés,
renvoie les riches les mains vides.
Il relève Israël son serviteur,
il se souvient de son amour,
de la promesse faite à nos pères,
en faveur d'Abraham et de sa race à jamais. »
Marie demeura avec Élisabeth environ trois mois, puis elle s'en retourna chez elle.

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Marie se mit en route rapidement... c'est que la nouvelle qu'elle emporte avec elle (au sens propre comme au sens figuré, d'ailleurs) mérite bien une exceptionnelle hâte ! Cependant, Marie demeure Marie, elle est plongée dans sa contemplation, puisque son âme ne cesse d'exalter le Seigneur et son esprit d'exulter en Dieu. Durant tout son voyage, elle aura remué en elle-même les passages des prophètes qui parlaient d'elle et de la venue du Messie.

Il est clair pour moi que le Magnificat est l'aboutissement de cette profonde 'rumination' intérieure à laquelle l'Esprit Saint a participé.
Le Fiat de Marie: "Qu'il m'en soit fait selon ta parole", vient de faire entrer l'histoire de l'humanité dans une autre dimension. C'est une merveille absolue, mais qui peut s'en rendre compte, mais encore qui peut l'estimer à sa juste valeur ? Je me dis à moi-même, en outre: si Marie n'avait pas été, devant Dieu, aussi humble qu'elle est, une telle nouvelle l'eût entraînée dans la folie !

Mais non, rien de tout cela. Marie est stable - et stable à cause de sa foi. Ce que je lis dans ce texte, que j'ai déjà commenté au moins huit fois de façon différente au cours des huit dernières années, c'est que l'inattendu de Dieu, l'inattendu sublime du Tout-Puissant... vient occuper la plus petite place que nos cœurs veulent bien lui offrir.
En lisant ce passage une nouvelle fois, je songe à la vision de Moïse : "Nul ne peut me voir sans mourir", le prévient Dieu depuis le buisson ardent. Cela veut donc dire aussi que la grâce que nous avons accueillie en nous - et quelles que soient les circonstances que nous vivons - ne cesse pas de nous refonder, de nous reformer, de nous recréer de l'intérieur.

Puissions-nous avoir la foi. Et n'ayons pas trop de crainte, devant les événements du monde, de 'perdre' la foi, car c'est la foi qui nous gardera toujours.

Aujourd'hui, je souris des circonstances particulières que je suis en train de vivre, car elles font craindre certains de mes proches d'avoir à me rendre service un jour. Mais quand leurs yeux s'ouvriront, ils verront combien chaque jour je me tenais entièrement à leur disposition - avec des trésors ... dont il n'a pas compris l'utilité. Ce sera une grande tristesse, mais non pour moi.

.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: La visitation

Message non lu par jean_droit » ven. 31 mai 2013, 7:59

Fête de la Visitation 2013

Aujoud'hui ZENIT nous propose une belle méditation de monseigneur Perrier pour la fête de la Visitation.

Elle est tournée vers LA MISSION.

J'espère que dans vos paroisses cette fête sera fêtée dignement.

Alors, bonne fête de la Visitation !

http://www.zenit.org/fr/articles/la-vis ... e=dispatch
La Visitation, fête de la mission

Comme le Baptiste, l'humanité attend de connaître Jésus


Rome, 30 mai 2013 (Zenit.org) Mgr Jacques Perrier | 302 clics

« Dans le cycle liturgique, après l’Épiphanie et la Pentecôte, la Visitation pourrait être la troisième fête de la Mission », souligne Mgr Perrier : en effet, comme la rencontre intra-utérine de Jésus et Jean-Baptiste l’illustre, « l’homme, créé à l’image et ressemblance de Dieu, est en attente de le connaître ». Et « l’activité missionnaire de l’Église repose sur cette conviction ».

Mgr Jacques Perrier, ancien évêque de Tarbes-Lourdes, offre aux lecteurs de Zenit une méditation sur le mystère de la Visitation de la Vierge Marie à Elisabeth, célébrée le 31 mai.

« L’enfant tressaillit de joie »

Dans les livres liturgiques, l’Annonciation est rangée dans les « fêtes du Seigneur » et la Visitation dans les « fêtes de la Vierge Marie ». L’inverse serait tout aussi logique. Car l’Annonce est faite à Marie et son « oui » n’est pas pour rien dans l’Histoire du Salut. La Visitation, elle, pourrait être considérée comme une fête du Seigneur puisque c’est sa présence dans le sein de Marie qui déclenche le tressaillement de Jean, la bénédiction prononcée par Élisabeth et la réponse de la Vierge, sous forme de « Magnificat ».

Dans sa Lettre encyclique sur l’Eucharistie (2003), le pape Jean Paul II osait appeler Marie le « premier tabernacle de l’Histoire ». Ce qui importe dans le tabernacle, c’est le Saint-Sacrement.

Quelques mois après la Visitation, l’Enfant naîtra dans la nuit de Bethléem. Mais, dès sa conception dans le sein de la Vierge Marie, il entre dans le monde.

Quand sa mère part visiter Élisabeth, lui-même vient à la rencontre de celui qui « préparera ses voies » (cantique de Zacharie).

Le récit de la Visitation pourrait être lu en parallèle avec le Prologue de l’Évangile selon saint Jean : à deux reprises, le Prologue mentionne la mission préparatoire de Jean, le Précurseur.

L’enfant de Zacharie et d’Élisabeth tressaille de joie : il salue l’accomplissement des promesses. Comme le dira le vieillard Syméon, Jésus est « la gloire d’Israël » et tous ceux qui attendaient « la consolation d’Israël » se réjouirent de sa venue.

« Après avoir, à maintes reprises et sous maintes formes, parlé jadis aux Pères par les prophètes, Dieu, en ces jours qui sont les derniers, nous a parlé par le Fils, resplendissement de sa gloire, effigie de sa substance » (Hébreux 1, 1-3).

Pour l’instant, le Fils de Dieu est caché dans le sein de sa mère mais le futur prophète a perçu sa présence. Il est l’ami de l’époux (Jean 3, 29) qui se réjouit parce que le jour des noces est arrivé.

La scène de la Visitation préfigure ce que dira Jésus : « Je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. » Jésus vient inaugurer une « création nouvelle », mais l’Histoire du Salut ne commence pas avec lui. Un sillon particulier a été creusé en Israël depuis l’appel d’Abraham : Jésus est l’aboutissement de cette préparation.

Mais, comme le dit Paul aux habitants d’Iconium (Actes 14, 17), « Dieu n’a pas manqué de se rendre témoignage » en dehors d’Israël. Dans la Prière eucharistique IV, le prêtre dit : « … Tu es venu en aide à tous les hommes pour qu’ils te cherchent et puissent te trouver. » Le même saint Paul parle de la création tout entière, « en attente ».

L’activité missionnaire de l’Église repose sur cette conviction : l’homme, créé à l’image et ressemblance de Dieu, est en attente de le connaître. Certes, le péché a tout brouillé et l’accueil de la Révélation demande toujours une conversion. Des ruptures sont nécessaires.

Mais les catéchumènes en témoignent : la rencontre du Christ exauce en eux une attente parfois très ancienne. Le Christ n’est pas seulement la gloire d’Israël ; il est aussi « la Lumière qui éclaire les nations », autrement dit les païens.

Le récit de la Visitation est riche de bien d’autres sens. Mais cette lecture a été proposée dans l’esprit de l’Année de la Foi et de la Nouvelle Évangélisation. Dans le cycle liturgique, après l’Épiphanie et la Pentecôte, la Visitation pourrait être la troisième fête de la Mission

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Fête de la visitation de la Vierge Marie

Message non lu par etienne lorant » ven. 31 mai 2013, 9:22

Livre de Sophonie 3,14-18a.
Pousse des cris de joie, fille de Sion ! éclate en ovations, Israël ! Réjouis-toi, tressaille d'allégresse, fille de Jérusalem !
Le Seigneur a écarté tes accusateurs, il a fait rebrousser chemin à ton ennemi. Le roi d'Israël, le Seigneur, est en toi. Tu n'as plus à craindre le malheur.
Ce jour-là, on dira à Jérusalem : « Ne crains pas, Sion ! Ne laisse pas tes mains défaillir !
Le Seigneur ton Dieu est en toi, c'est lui, le héros qui apporte le salut. Il aura en toi sa joie et son allégresse, il te renouvellera par son amour ; il dansera pour toi avec des cris de joie,
comme aux jours de fête. »


Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 1,39-56.
En ces jours-là, Marie se mit en route rapidement vers une ville de la montagne de Judée.
Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth.
Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l'enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie de l'Esprit Saint,
et s'écria d'une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni.
Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu'à moi ?
Car, lorsque j'ai entendu tes paroles de salutation, l'enfant a tressailli d'allégresse au-dedans de moi.
Heureuse celle qui a cru à l'accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »
Marie rendit grâce au Seigneur en disant : « Mon âme exalte le Seigneur,
mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur.
Il s'est penché sur son humble servante ;
désormais tous les âges me diront bienheureuse.
Le Puissant fit pour moi des merveilles ;
Saint est son nom !
Son amour s'étend d'âge en âge
sur ceux qui le craignent.
Déployant la force de son bras, il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles.
Il comble de biens les affamés,
renvoie les riches les mains vides.
Il relève Israël son serviteur,
il se souvient de son amour,
de la promesse faite à nos pères,
en faveur d'Abraham et de sa race à jamais. »
Marie demeura avec Élisabeth environ trois mois, puis elle s'en retourna chez elle.


Après avoir communié en compagnie des propriétaires de la boutique, j'ai retrouvé mon passage de galerie, occupé dès 8h00 par ces jeunes adolescents qui ont déjà renoncé à poursuivre leurs études - du moins cette année. Ils sont tous équipés de matériel dernier cri - celui qui ne prend pas beaucoup de place et produit un son d'une grande puissance. J'ai branché ma propre musique (Schubert), ce qui les a poussés à se regrouper ailleurs, non sans m'avoir copieusement provoqué et insulté.

Quel rapport avec la fête de ce jour ? La prière, bien sûr. Il y a près de trente ans que le chapelet dans ma poche m'a permis de traverser toutes sortes de moments difficiles sans que je devienne le célibataire rempli de révolte et de ressentiment contre mes congénères. C'est encore le chapelet que je saisi la nuit lorsque je me réveille dans la maison vide et que l'angoisse menace de nouveau de me submerger. L'Ave Maria me fait lever chaque matin avant même qu'une pensée dépressive puisse me décourager de le faire.

Marie se rend donc en toute hâte, le coeur battant, l'esprit inondé d'une immense lumière qui rejaillissent comme en éclats dans le Magnificat. Dans cette montagne de Judée, écartée du temple, une première fois - et jusqu'à la Pentecôte, l'Esprit Saint a fait chanter les âmes; celle de Marie, bien sûr, mais aussi celle d'Elisabeth et aussi de l'enfant qu'elle porte, Jean, dont le nom signifie "Dieu fait grâce".

Et cette réjouissance n'a aucun rapport avec les grossières satisfactions humaines, car elle est toute spirituelle. Marie exalte le Seigneur, elle exulte, et tous se réjouissent car cette joie est due tout simplement à la présence de Dieu.
C'est bien la présence de Dieu, tout au fond de mon pauvre coeur, qui me permet, de nouveau, de faire face à ce vendredi - ce jour de fin de semaine où s'annoncent, dès le matin, les très grossières et funestes réjouissances - mais aussi les violences au cours des nuits, jusqu'à lundi prochain.

Quoi que nous ayons à vivre, ayons toujours un petit chapelet dans une poche: c'est la plus puissante des armes !
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Message non lu par etienne lorant » sam. 21 déc. 2013, 11:10

Férie de l'Avent : semaine avant Noël (21 déc.)

Cantique des cantiques 2,8-14.

Voici mon bien-aimé qui vient ! il escalade les montagnes, il franchit les collines,
il accourt comme la gazelle, comme le petit d'une biche. Le voici qui se tient derrière notre mur ; il regarde par la fenêtre, il guette à travers le treillage.
Mon bien-aimé a parlé ; il m'a dit : " Lève-toi, mon amie, viens, ma toute belle.
Car voici que l'hiver est passé, la saison des pluies est finie, elle s'en est allée.
Dans la campagne, les fleurs apparaissent. Le temps des chansons arrive. Le roucoulement de la tourterelle se fait entendre dans nos campagnes.
Le figuier forme ses premiers fruits, la vigne en fleur exhale son parfum. Lève-toi, mon amie, viens, ma toute belle !
Ma colombe, blottie dans le rocher, cachée dans la falaise, montre-moi ton visage, fais-moi entendre ta voix ; car ta voix est douce, et ton visage est beau. "


Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 1,39-45.
En ces jours-là, Marie se mit en route rapidement vers une ville de la montagne de Judée.
Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth.
Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l'enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie de l'Esprit Saint,
et s'écria d'une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni.
Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu'à moi ?
Car, lorsque j'ai entendu tes paroles de salutation, l'enfant a tressailli d'allégresse au-dedans de moi.
Heureuse celle qui a cru à l'accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »


Cy Aelf, Paris

Dans cet extrait du Cantique des cantiques, c'est bien la joyeuse attente de la nouvelle vie qui vient. La nuit et le froid de l'hiver vont être chassés, pas seulement par l'Amour qui s'annoncé et qui vient, mais aussi par le renouvellement de toutes choses qui est son cadeau pour les noces.

J'ai trouvé ce passage vraiment très bien choisi. Car lorsque je considère la salutation de Marie à Elisabeth et l'étonnement qui suit, avec ce tressaillement d'allégresse de Jean, depuis le ventre de sa mère, oui, j'éprouve et je vis moi aussi une forme d'adoration. Je peux tressaillir d'allégresse, moi aussi. Le salut que le Seigneur apporte avec lui, le commencement nouveau de mon être profond, redevient tout proche.

Mais on me dira : c'est si facile de répéter les mêmes choses chaque année ! Et quand bien même cela serait, qu'est-ce que çà peut faire ? Qui me connaît ? Sur cette plage toute humaine et charnelle - mais aussi spirituelle, sur ce sable étalé, les vagues de l'amour de Dieu roulent, s'abattent et s'avancent chaque fois un peu plus loin. . Chaque épisode m'atteint plus profondément et me remue un peu plus. Pour un homme qui vieillit, c'est tout de même étonnant de ressentir qu'une forme de jeunesse en moi commence à l'emporter sur les ruines de l'homme ancien !

En disant cela, je ne crois pas être très loin de l'émotion qu'a suscité la salutation de Marie. Emotion aussi bien physique que spirituelle.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Visitation : tant de saints et saintes à naître !

Message non lu par etienne lorant » sam. 31 mai 2014, 10:33

Fête de la Visitation de la Vierge Marie

Livre de Sophonie 3,14-18a.

Pousse des cris de joie, fille de Sion ! éclate en ovations, Israël ! Réjouis-toi, tressaille d'allégresse, fille de Jérusalem !
Le Seigneur a écarté tes accusateurs, il a fait rebrousser chemin à ton ennemi. Le roi d'Israël, le Seigneur, est en toi. Tu n'as plus à craindre le malheur.
Ce jour-là, on dira à Jérusalem : « Ne crains pas, Sion ! Ne laisse pas tes mains défaillir !
Le Seigneur ton Dieu est en toi, c'est lui, le héros qui apporte le salut. Il aura en toi sa joie et son allégresse, il te renouvellera par son amour ; il dansera pour toi avec des cris de joie,
comme aux jours de fête.
»

Livre d'Isaïe 12,2.4bcd.5a.5bc-6.
Voici le Dieu qui me sauve :
j'ai confiance ; je n'ai plus de crainte,
ma force et mon chant, c'est le Seigneur ;
il est pour moi le salut.

Rendez grâce au Seigneur,
proclamez son nom,
Annoncez parmi les peuples ses hauts faits !
Jouez pour le Seigneur !

Car il a fait des prodiges
que toute la terre connaît.
Jubilez, criez de joie, habitants de Sion,
car il est grand au milieu de toi, le Saint d'Israël !



Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 1,39-56.
En ces jours-là, Marie se mit en route rapidement vers une ville de la montagne de Judée.
Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth.
Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l'enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie de l'Esprit Saint,
et s'écria d'une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni.
Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu'à moi ?
Car, lorsque j'ai entendu tes paroles de salutation, l'enfant a tressailli d'allégresse au-dedans de moi.
Heureuse celle qui a cru à l'accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »
Marie rendit grâce au Seigneur en disant : « Mon âme exalte le Seigneur,
mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur.
Il s'est penché sur son humble servante ;
désormais tous les âges me diront bienheureuse.
Le Puissant fit pour moi des merveilles ;
Saint est son nom !
Son amour s'étend d'âge en âge
sur ceux qui le craignent.
Déployant la force de son bras, il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles.
Il comble de biens les affamés,
renvoie les riches les mains vides.
Il relève Israël son serviteur,
il se souvient de son amour,
de la promesse faite à nos pères,
en faveur d'Abraham et de sa race à jamais. »
Marie demeura avec Élisabeth environ trois mois, puis elle s'en retourna chez elle
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Cy Aelf, Paris

Pour que saint Luc rapporte en détail le Magnificat de la Vierge Marie, il a bien fallu que celle-ci lui rapporte les mots qui lui sont montés aux lèvres après avoir entendu la salutation de ce sa cousine Elisabeth.  Beaucoup de commentateurs se sont attachés à rechercher dans quels textes de l'Ancien Testament, Marie avait puisé son inspiration soudaine.  Mais en ce qui me concerne, d'autant plus en notre époque qui ne veut pas considérer l'enfant à naître comme une personne à part entière, je suis toujours fasciné par cette réunion de personnages visibles et invisibles, mais qui participent à la même joie.

Zacharie est probablement absent mais Jésus est bien là et sa présence fait tressaillir d'allégresse le futur Jean le Baptiste. Mais comment Elisabeth a-telle pu ressentir l'allégresse de Jean ?  C'est un mystère pour moi. Mais elle-même se sent comblée et comprend tout avant même que Marie le lui ait expliqué. En effet, qui pourrait m'expliquer comment Elisabeth a pu  d'elle-même donner une identité à l'enfant dont Marie est enceinte ?  C'est bien Elisabeth qui identifie le aussitôt le Seigneur dans le sein de Marie:

- Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu'à moi ?

Eh bien, c'est Jean qui le lui a révélé : " l'enfant a tressailli d'allégresse au-dedans de moi". Et ce tressaillement devait être tout particulier car elle peut ajouter qu'elle sait tout ce qui est arrivé à Marie puisque,  d'emblée,  elle dévoile le secret gardé jusque-là par Marie : "Heureuse celle qui a cru à l'accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur.

Lorsqu'on y songe un peu, combien d'enfants victimes de l'avortement étaient destinés à une grande sainteté au cours de notre époque ? Combien de prophètes, d'hommes d'Eglise, combien de génies, combien de futurs saints n'ont-il pas été martyrisés des avant leur naissance ?

A cette pensée, une forte angoisse me saisit, mais je me sens également incité à m'impliquer plus encore dans ma démarche de foi.

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«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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