Le Semeur est sorti pour semer

« Mon âme aspire vers toi pendant la nuit, mon esprit te cherche dès le matin. » (Is 26.9)
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etienne lorant
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Parabole du semeur

Message non lu par etienne lorant » dim. 13 juil. 2008, 11:32

Croire et vivre

Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 13,1-23.

Le coeur de ce peuple s'est alourdi :ils sont devenus durs d'oreille,ils se sont bouché les yeux,pour que leurs yeux ne voient pas,que leurs oreilles n'entendent pas,que leur coeur ne comprenne pas,et qu'ils ne se convertissent pas.Sinon, je les aurais guéris ! Mais vous, heureux vos yeux parce qu'ils voient, et vos oreilles parce qu'elles entendent !

Comme pour répondre au partage d'hier, il est tout à fait clair qu'à un moment donné d'une vie, il est possible d'accéder à la Vérité, et ayant eu cette possibilité, le choix du Oui ou du Non est offert librement. Cependant, même ceux qui ont dit Oui à la Parole peuvent devenir durs d'oreille et carrément "se boucher les yeux" (tiens, ce terme de se boucher les yeux est encore plus fort que "se voiler les yeux" - c'est vraiment pour dire "se masquer la vérité de façon opaque" !) - et c'est ce qui arrive à ceux qui ont reçu la Parole, mais légèrement non en profondeur, dans la raison, non dans le coeur.

Je pense spécialement aux personnes qui disent: "Je suis croyant mais pas pratiquant". S'ils disent "pas pratiquant" dans le sens qu'ils ne veulent pas tenir compte des rites, ce n'est pas encore trop grave car la croyance si elle est assez forte les conduira à pratiquer leur foi. Mais s'ils disent la même chose: "Je ne suis pas pratiquant" dans le sens : j'admets l'existence de Dieu, mais cela m'indiffère, alors c'est évidemment beaucoup plus grave.

Jésus dans la parabole du Semeur cite de nombreux différents cas de fois qui commencent mais n'aboutissent pas. Encore une fois, l'un n'est pas l'autre, et pour ce qui me concerne, cet Evangile m'incite autant à "aller de l'avant" qu'à ne juger personne. Mon Dieu, assiste-moi, viens à mon secours aujourd'hui ainsi qu'à tous ceux que Tu me donnes de rencontrer. Fais de moi une bonne terre qui porte du fruit de la foi, de l'espérance et de l'amour ! Amen

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Les détachements et les grâces

Message non lu par etienne lorant » mer. 28 janv. 2009, 12:04

Evangile de Jésus-Christ selon saint Marc (Mc 4, 1-20)

4

01 Jésus s'est mis une fois de plus à enseigner au bord du lac, et une foule très nombreuse se rassemble auprès de lui, si bien qu'il monte dans une barque où il s'assoit. Il était sur le lac et toute la foule était au bord du lac, sur le rivage.
02 Il leur enseignait beaucoup de choses en paraboles, et il leur disait, dans son enseignement :
03 « Écoutez ! Voici que le semeur est sorti pour semer.
04 Comme il semait, il est arrivé que du grain est tombé au bord du chemin, et les oiseaux sont venus et ils ont tout mangé.
05 Du grain est tombé aussi sur du sol pierreux, où il n'avait pas beaucoup de terre ; il a levé aussitôt, parce que la terre était peu profonde ;
06 et lorsque le soleil s'est levé, ce grain a brûlé et, faute de racines, il a séché.
07 Du grain est tombé aussi dans les ronces, les ronces ont poussé, l'ont étouffé, et il n'a pas donné de fruit.
08 Mais d'autres grains sont tombés sur la bonne terre ; ils ont donné du fruit en poussant et en se développant, et ils ont produit trente, soixante, cent pour un. »
09 Et Jésus disait : « Celui qui a des oreilles pour entendre, qu'il entende ! »
10 Quand il resta seul, ses compagnons, ainsi que les Douze, l'interrogeaient sur les paraboles.
11 Il leur disait : « C'est à vous qu'est donné le mystère du royaume de Dieu ; mais à ceux qui sont dehors, tout se présente sous l'énigme des paraboles,
12 afin que se réalise la prophétie :
Ils pourront bien regarder de tous leurs yeux,
mais ils ne verront pas ;
ils pourront bien écouter de toutes leurs oreilles,
mais ils ne comprendront pas ;
sinon ils se convertiraient
et recevraient le pardon. »
13 Il leur dit encore : « Vous ne saisissez pas cette parabole ? Alors, comment comprendrez-vous toutes les paraboles ?
14 Le semeur sème la Parole.
15 Ceux qui sont au bord du chemin où la Parole est semée, quand ils l'entendent, Satan survient aussitôt et enlève la Parole semée en eux.
16 Et de même, ceux qui ont reçu la semence dans les endroits pierreux : ceux-là, quand ils entendent la Parole, ils la reçoivent aussitôt avec joie ;
17 mais ils n'ont pas en eux de racine, ce sont les hommes d'un moment ; quand vient la détresse ou la persécution à cause de la Parole, ils tombent aussitôt.
18 Et il y en a d'autres qui ont reçu la semence dans les ronces : ceux-ci entendent la Parole,
19 mais les soucis du monde, les séductions de la richesse et tous les autres désirs les envahissent et étouffent la Parole, qui ne donne pas de fruit.
20 Et il y a ceux qui ont reçu la semence dans la bonne terre : ceux-là entendent la Parole, ils l'accueillent, et ils portent du fruit : trente, soixante, cent pour un. »


De cette longue parabole, j'ai d'abord extrait ce passage, le plus mystérieux peut-être et donc le plus attrayant:

"C'est à vous qu'est donné le mystère du royaume de Dieu ; mais à ceux qui sont dehors, tout se présente sous l'énigme des paraboles, afin que se réalise la prophétie : Ils pourront bien regarder de tous leurs yeux, mais ils ne verront pas; ils pourront bien écouter de toutes leurs oreilles, mais ils ne comprendront pas; sinon ils se convertiraient et recevraient le pardon. »

Pourquoi le Seigneur ne parle-t-il pas ouvertement ? Peut-Il vouloir vraiment que des hommes ne se convertissent pas et ne reçoivent pas le pardon ? Je ne le pense pas : les paraboles ne sont pas des énigmes si opaques que l'intelligence ne puisse les pénétrer - mais ce dont parle la prophétie, c'est de la part de grâce qui intervient au secours de l'intelligence humaine. Cette grâce est souveraine, Dieu en dispose comme de sa Miséricorde. La Lumière vient pour chaque homme "à temps et à contre-temps" et je crois qu'il en est ainsi afin que l'homme, même s'il s'est déjà converti, soit poussé à un abandon de foi de plus en plus grand.

C'est pourquoi, dans la parabole elle-même, ceux qui sont au bord du chemin, ceux qui sont entourés d'épines, ainsi que ceux qui sont dans la bonne terre... ce sont souvent les mêmes. Car il n'y a pas de prédestination à produire de bons fruits, comme il n'y a pas de choix de Dieu que certains hommes demeurent sans fin au bord du chemin et que Satan puisse chaque fois leur ôter la bonne nouvelle du salut. Pour ma part, n'ai-je pas manqué de racines ces temps-ci, ne me suis-je pas laissé plusieurs fois subjugué par les problèmes nouveaux de la récession et de l'état de la planète en général ? (J'ai manqué plusieurs fois l'Eucharistie en me disant que par ce grand froid, je devais d'abord protéger ma santé... quel drôle de raisonnement pour le croyant que je prétendais être !) En réalité, j'étais révolté par ces grands détachements (dans mon milieu familial, mais aussi social) que j'ai vécus comme si ma dernière heure était déjà là, comme si de très grands malheurs frappaient à ma porte.

Et finalement, c'est une amie internaute qui a posé le doigt sur le problème. Si je n'accepte pas les "grands détachements", comment pourrai-je recevoir ce que Dieu cherche à me donner ? En effet, j'ai comme les bras encombrés par la crainte de perdre mes proches et j'ai les jambes paralysées par l'anticipation (fausse) que je n'aurais plus la Joie. Or, la Joie, je l'ai reçue de nouveau ce matin, un grand frisson qui m'a tout "ébouriffé" le coeur et l'esprit. A présent, je laisse faire comme bon leur semble ceux et celles qui me négligent ouvertement: qu'il en soit ainsi et que Dieu les bénisse !
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Les détachements et les grâces

Message non lu par gerardh » mer. 28 janv. 2009, 13:00

_________

Bonjour,

Jésus fermait le sens des paraboles à ceux qui déjà l'avaient rejeté.


_________

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La parabole du semeur

Message non lu par etienne lorant » ven. 24 juil. 2009, 10:08

Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 13,18-23.
Jésus disait à ses disciples: "Ecoutez ce que veut dire la parabole du semeur.
Quand l'homme entend la parole du Royaume sans la comprendre, le Mauvais survient et s'empare de ce qui est semé dans son coeur"

Et il n'en faut pas plus ? Je crois que le Semeur repassera "à temps et à contre-temps", il passera, repassera, et un jour il ne passera plus. J'aimerais bien croire que certaines personnes à qui j'ai confié l'expérience de ma conversion, il y a très longtemps, se seront souvenus de mes pauvres mots le jour où ils se seront retrouvés dans l'épreuve. Mais je ne peux pas le savoir. Ce que je sais, c'est qu'une mère de famille, Véronique, l'épouse de mon meilleur ami Eric, m'a refusé sa table à cause des "petits mots" que je laissais échapper ici et là au moment du café. Je me doute que quelques-unes de mes paroles l'ont frappée, qu'elle les a refusées, et en m'écartant de sa table, elle aura cru en être quitte. Làs ! C'est à ce moment que sa soeur cadette lui a présenté son futur mari, qui est catholique pratiquant et ne manque jamais de dire son Benedicite à table (à ce que m'a raconté Eric). Comme Véro tient beaucoup à sa petite soeur, il lui a fallu mettre de l'eau dans son vin et discuter avec son beau-frère sans monter dans les aigus !

La parabole du Semeur permet donc de nombreux commentaires qui n'en trahissent pas le sens profond. Par exemple, les ronces, qui représentent les soucis et les mondanités, qui viennent étouffer la semence, il peut arriver - il est arrivé, je connais un cas - qu'une âme, sentant se perdre quelque chose de très précieux, qu'elle devine à peine, mais qui ressemble à la première vraie joie de toute sa vie, finisse par se rebeller par éradiquer toutes les ronces et changer de vie complètement. Ne serait-ce qu'un Charles de Foucauld - et même saint François d'Assise ! Il en est de plus discrets qui cessent de chercher les mondanités, limitent leurs besoins et qu'on retrouve à l'église le dimanche sans costume cravate, mais un grand sourire aux lèvres.

Il fait beau aujourd'hui, comment ne lirai-je pas l'Evangile avec un bel optimisme !
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Re: La parabole du semeur

Message non lu par antioche » ven. 24 juil. 2009, 13:25

Quel plaisir, cher Etienne, de vous retrouver.

Soyez, à nouveau, le bienvenu chez vous !

Fraternellement.

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La parabole de la semence

Message non lu par etienne lorant » sam. 19 sept. 2009, 9:47

Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 8,4-15.

Comme une grande foule se rassemblait, et que de toutes les villes on venait vers Jésus, il dit en parabole : « Le semeur est sorti pour semer la semence. Comme il semait, du grain est tombé au bord du chemin, les passants l'ont piétiné, et les oiseaux du ciel ont tout mangé.
Du grain est tombé aussi dans les pierres, il a poussé, et il a séché parce qu'il n'avait pas d'humidité.
Du grain est tombé aussi au milieu des ronces, et, en poussant, les ronces l'ont étouffé.
Enfin, du grain est tombé dans la bonne terre, il a poussé, et il a porté du fruit au centuple. » En disant cela, il élevait la voix : « Celui qui a des oreilles pour entendre, qu'il entende ! »

Des oreilles, oui, mais quelles oreilles ? Il serait intéressant de confier le texte, en le présentant comme un conte philosophique à l'un de nos amis athées. Je serais curieux de lire ce qu'il en déduirait. Pour ce qui est de moi, aujourd'hui, j'ai relativement facile de dire que les oiseaux du ciel et les passants ont mangé ou pietinné beaucoup du grain qui m'était destiné, qu'ensuite il s'en est perdu encore dans les pierres et les ronces ! A la fin, réalisant que "la chair est triste, hélas, et j'ai lu tous les livres", je pus accepter de relire les Evangiles, non par en-haut, mais par en-bas, un peu comme une terre asséchée espère la pluie... et enfin, j'ai reçu la semence, elle est tombée dans mon coeur. J'avais prié pour une goutte d'eau et c'est une fontaine qui a jailli, et mon coeur étant incapable d'absorber toute cette eau, elle a fini par déborder. Quand Dieu fait grâce, il y a toujours du surplus !
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Re: La parabole de la semence

Message non lu par Anne » mar. 22 sept. 2009, 2:05

La poésie de cette méditation pleine d'images est très touchante, Étienne!

Merci encore pour tous ces textes qui, bien souvent, réchauffent le coeur tout en nous faisant réfléchir et découvrir de nouveaux aspects de ces bons vieux textes!

:D :coeur:
"À tout moment, nous subissons l’épreuve, mais nous ne sommes pas écrasés;
nous sommes désorientés, mais non pas désemparés;
nous sommes pourchassés, mais non pas abandonnés;
terrassés, mais non pas anéantis…
".
2 Co 4, 8-10

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le semeur

Message non lu par mandonnaud » mar. 26 janv. 2010, 18:26

MERCREDI 27 JANVIER 2010

temps ordinaire.
3ème semaine,Ste Angèle de Merici

(en année impaire Hébreux 10,11-18 Ps 109) 2 samuel 7,1-17 Ps 88 St Marc 4,1-20

1. Jésus se mit de nouveau à enseigner au bord de la mer. Une grande foule s'étant assemblée auprès de lui, il monta et s'assit dans une barque, sur la mer. Toute la foule était à terre sur le rivage.
2. Il leur enseigna beaucoup de choses en paraboles, et il leur dit dans son enseignement:
3. Écoutez. Un semeur sortit pour semer.
4. Comme il semait, une partie de la semence tomba le long du chemin: les oiseaux vinrent, et la mangèrent.
5. Une autre partie tomba dans un endroit pierreux, où elle n'avait pas beaucoup de terre; elle leva aussitôt, parce qu'elle ne trouva pas un sol profond;
6. mais, quand le soleil parut, elle fut brûlée et sécha, faute de racines.
7. Une autre partie tomba parmi les épines: les épines montèrent, et l'étouffèrent, et elle ne donna point de fruit.
8. Une autre partie tomba dans la bonne terre: elle donna du fruit qui montait et croissait, et elle rapporta trente, soixante, et cent pour un.
9. Puis il dit: Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.
10. Lorsqu'il fut en particulier, ceux qui l'entouraient avec les douze l'interrogèrent sur les paraboles.
11. Il leur dit: C'est à vous qu'a été donné le mystère du royaume de Dieu; mais pour ceux qui sont dehors tout se passe en paraboles,
12. afin qu'en voyant ils voient et n'aperçoivent point, et qu'en entendant ils entendent et ne comprennent point, de peur qu'ils ne se convertissent, et que les péchés ne leur soient pardonnés.
13. Il leur dit encore: Vous ne comprenez pas cette parabole? Comment donc comprendrez-vous toutes les paraboles?
14. Le semeur sème la parole.
15. Les uns sont le long du chemin, où la parole est semée; quand ils l'ont entendue, aussitôt Satan vient et enlève la parole qui a été semée en eux.
16. Les autres, pareillement, reçoivent la semence dans les endroits pierreux; quand ils entendent la parole, ils la reçoivent d'abord avec joie;
17. mais ils n'ont pas de racine en eux-mêmes, ils manquent de persistance, et, dès que survient une tribulation ou une persécution à cause de la parole, ils y trouvent une occasion de chute.
18. D'autres reçoivent la semence parmi les épines; ce sont ceux qui entendent la parole,
19. mais en qui les soucis du siècle, la séduction des richesses et l'invasion des autres convoitises, étouffent la parole, et la rendent infructueuse.
20. D'autres reçoivent la semence dans la bonne terre; ce sont ceux qui entendent la parole, la reçoivent, et portent du fruit, trente, soixante, et cent pour un.

Voici 40 ans que je me suis converti et mon confesseur m'a donné à méditer cet évangile. Et nos vies nous témoignent de son application, cela est sûr. Il y a des moments où le démon nous empêche de comprendre en attirant notre attention ailleurs; d'autres où, pour mettre cette parole en pratique, il y a de tels conflits qu'on y renonce par lâcheté ; d'autres encore où nous sommes pris par un travail urgent, des plaisirs immédiats, des distractions, la télévision, un livre… Mais, grâce à une prière humble, il y a des moments où nous mettons Jésus en premier, où, malgré tout, nous appliquons l'Évangile et où nous prenons le temps d'un silence et d'un retrait pour Dieu. Car notre désir de Jésus doit être plus fort pour ne pas subir le sort des foules qui l'entourent et qui l'écoutent sans comprendre. Comme les apôtres, approchons-nous de Jésus pour qu'il nous explique sa parole. paul
Jésus est infiniment misericordieux.
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Le semeur aveugle

Message non lu par etienne lorant » mer. 27 janv. 2010, 12:02

Écoutez ! Voici que le semeur est sorti pour semer.
Comme il semait, il est arrivé que du grain est tombé au bord du chemin, et les oiseaux sont venus et ils ont tout mangé.
Du grain est tombé aussi sur du sol pierreux, où il n'avait pas beaucoup de terre ; il a levé aussitôt, parce que la terre était peu profonde ;
et lorsque le soleil s'est levé, ce grain a brûlé et, faute de racines, il a séché.
Du grain est tombé aussi dans les ronces, les ronces ont poussé, l'ont étouffé, et il n'a pas donné de fruit.
Mais d'autres grains sont tombés sur la bonne terre ; ils ont donné du fruit en poussant et en se développant, et ils ont produit trente, soixante, cent pour un. »
Et Jésus disait : « Celui qui a des oreilles pour entendre, qu'il entende ! »
Quand il resta seul, ses compagnons, ainsi que les Douze, l'interrogeaient sur les paraboles.
Il leur disait : « C'est à vous qu'est donné le mystère du royaume de Dieu ; mais à ceux qui sont dehors, tout se présente sous l'énigme des paraboles,
afin que se réalise la prophétie : Ils pourront bien regarder de tous leurs yeux, mais ils ne verront pas ; ils pourront bien écouter de toutes leurs oreilles, mais ils ne comprendront pas ; sinon ils se convertiraient et recevraient le pardon. »
Il leur dit encore : « Vous ne saisissez pas cette parabole ? Alors, comment comprendrez-vous toutes les paraboles ?
Le semeur sème la Parole.
Ceux qui sont au bord du chemin où la Parole est semée, quand ils l'entendent, Satan survient aussitôt et enlève la Parole semée en eux.
Et de même, ceux qui ont reçu la semence dans les endroits pierreux : ceux-là, quand ils entendent la Parole, ils la reçoivent aussitôt avec joie ;
mais ils n'ont pas en eux de racine, ce sont les hommes d'un moment ; quand vient la détresse ou la persécution à cause de la Parole, ils tombent aussitôt.
Et il y en a d'autres qui ont reçu la semence dans les ronces : ceux-ci entendent la Parole,
mais les soucis du monde, les séductions de la richesse et tous les autres désirs les envahissent et étouffent la Parole, qui ne donne pas de fruit.
Et il y a ceux qui ont reçu la semence dans la bonne terre : ceux-là entendent la Parole, ils l'accueillent, et ils portent du fruit : trente, soixante, cent pour un. »

Je vais citer une amie. et répéter ces mots qui tombent justes exactement : "la Parole elle, ne change pas, mais ma capacité d'accueil elle, change. Seigneur, aides-moi à ménager des temps ou la Parole trouvera en moi une terre fertile, où elle pourra porter tout son fruit. Aides à ceux qui n'ont jamais découvert cette joie de s'arrêter pour entendre, d'arriver à entendre enfin, ce qui ne demande pas mieux que de grandir en eux." Je n'aurai sans doute pas employé les mêmes mots, mais la clé de la parabole est bien là.

En effet, on peut se demander pourquoi ce semeur va-t-il semé du grain à l'écart du champs, sur de sol pierreeux, ou dans des ronces, au lieu d'aller directement vers la bonne terre ? Serait-il aveugle ? Oh, oui, dans sa miséricorde, le Seigneur est aveugle: il fait se lever le soleil et tomber la pluie sur les justes comme sur les méchants, il donne aux travailleurs de la dernière heure le même salaire qu'à ceux de la première; il est comme un père qui attend son fripon de fils, qui a claqué tous son héritage en orgies, mais qu'il voudrait bien revoir tout de même; il n'a que faire des hommes justes, mais il cherche des pécheurs pour le suivre !

Et non seulement, sa miséricorde est aveugle, mais dans ce récit, les bords des champs, comme les sols pierreux et les ronces ont tous la possibilité de devenir bonne terre. Soit, il faut dépenser beaucoup de grain parfois, mais ce semeur n'est pas avare non plus, lui qui, lorsqu'Il multiplie les pains et les poissons, le fait au-delà de toute espérance.

Je fus moi aussi assoiffé de vérité et d'espérance. J'étais comme un homme dans son désert qui supplie Dieu pour un petit verre d'eau, afin de pouvoir continuer à avancer. Et puis soudain, c'est une fontaine de joie et de paix profonde qui a jailli au fond de mon coeur tout sec.. Comme il est doux de te rencontrer, Seigneur
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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le semeur (méditation d'Aristide)

Message non lu par Fée Violine » mer. 27 janv. 2010, 23:33

Loué soit Jésus Christ !!!!!!!!!A jamais !!!!!!!27/01/2010

Marc 4 ,1-20

« Jésus s’est mis une fois de plus à enseigner au bord du lac, et une foule très nombreuse se rassemble auprès de lui, si bien qu’il monte dans une barque où il s’assoit ».
Tous les jours qui passent, le Christ nous instruit pour connaître l’amour de Dieu son Père dans nos vies. Avant d’instruire une personne, il faut avoir un amour particulier pour cette personne en voulant qu'elle réussisse dans sa vie. C’est de même pour le Christ, il veut que nous soyons avec lui dans le Royaume des cieux pour participer à sa gloire. Chaque fois qu’il enseigne la foule, il parle en paraboles afin que s’accomplisse ce que les prophètes ont dit : « Ils pourront bien regarder de tous leurs yeux, mais ils ne verront pas ; ils pourront bien écouter de toutes leurs oreilles, mais ils ne comprendront pas ; sinon ils se convertiraient et recevraient le pardon ».
Toujours le Christ vient accomplir la prophétie afin que nous les hommes nous croyions en l’Amour que Dieu a pour nous ses créatures. Dans ce passage Jésus nous instruit sur le semeur et la semence. Le semeur c’est Dieu lui-même et la semence c’est nous les hommes qu’il a créés à son image. La semence pour seul but de produire les fruits afin que le maître du champ soit content de son champ.

Jésus donne quatre catégories d’hommes vis-à-vis de la Parole de Dieu. Les hommes qui écoutent la parole de Dieu et qui manquent de foi. Ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui manquent d’instruction pour mieux vivre leur vie chrétienne. Ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui manquent de l’espérance en Christ. Ceux qui écoutent la parole de Dieu et la mettent en pratique quelle que soient les difficultés qu"ils rencontrent dans la vie pour les empêcher de faire la volonté de Dieu.

Que chacun se demande :"Dans quelle catégorie suis-je vis-à-vis de la vie que je mène actuellement ?"

Dieu a envoyé son propre fils, non plus un serviteur, et il est venu lui-même à travers son fils pour annoncer la parole Sainte.

Demandons à l’Esprit Saint de nous venir en aide afin d’être des hommes qui ont foi et espérance dans le Christ pour produire les fruits qu’il attend de nous.

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stephlorant
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La Parabole du Semeur

Message non lu par stephlorant » dim. 10 juil. 2011, 11:45

"Quand Jésus fut à l'écart, ceux qui l'entouraient avec les Douze se mirent à l'interroger sur les paraboles. Et il leur disait: "A vous, le mystère du Règne de Dieu est donné, mais pour ceux du dehors tout devient énigme pour que tout en regardant, ils ne voient pas et que tout en entendant, ils ne comprennent pas de peur qu'ils ne se convertissent et qu'il leur soit pardonné".

La Parabole du Semeur a été, hélas, l'occasion pour le prêtre de dire ce qu'elle ne dit pas. En effet, il s'est risqué à condamner des attitudes (d'ailleurs parfaitement critiquables) de certains catholiques qui ne sont que 'consommateurs'... mais lorsqu'il a commencé à avancer comme arguments que l'Amour a été semé gratuitement par Jésus...et que, donc, les sacrements consistent en la démarche des fidèles d'y venir reconnaître cet Amour avec humilité, son sermon s'est engagé sur un chemin assez glissant... Et finalement, au sujet de la confession, dire que : "le Pardon a déjà été donné, et le sacrement consiste donc simplement, pour le fidèle, à en reconnaître la gratuité", eh bien, je n'ai pas pu accepter ce langage. Il existe bien des péchés pour lesquels le fidèle a vraiment besoin du sacrement ! Il a dit pratiquement la même chose du sacrement des malades... est-ce donc ainsi qu'il justifie de ne jamais se rendre aux domiciles des malades du quartier - lesquels ont sollicité sa venue ? A sa décharge, il n'est pas le seul dans le diocèse à tenir le même type de discours.

Tout était un peu bizarre, ce matin. D'abord, l'église à laquelle j'avais pensé me rendre était fermée, mais comme pour les pharmacies, une affichette était apposée pour indiquer 'l'église de garde' ce week-end. J'ai donc branché le GPS pour la trouver... et en arrivant, je l'ai reconnue: c'est bien celle de R..., dans laquelle j'étais venu un jour et où j'avais clairement ressenti le 'refus d'accueil' de 'l'étranger'. ... "Qui c'est celui-là ?", semblaient dire les regards discrètement tournés vers moi. Et j'en avais eu la confirmation au moment du 'Donnez-vous un signe de paix ..." : car je me suis retrouvé tout d'un coup parfaitement invisible ! (Il faut le faire, tout de même, ne pas voir son voisin de chaise, pour éviter de devoir lui tendre la main ?!?) Mais ça existe, et j'ai appris que je ne suis pas le seul à en avoir fait les frais.

Et finalement, ceci explique peut-être cela : le prêtre qui célébrait aujourd'hui, je le connais: il a eu beaucoup de difficultés à s'habituer aux caractères des gens de ce coin et il n'a pas voulu manquer l'occasion de leur dire leur manque de charité. Pour couronner le tout, à l'Eucharistie, comme il demandait que s'avancent 'ceux qui allaient porter la communion à la table de leurs frères', je suis sorti de ma place, j'étais le seul à venir aussi pour servir une autre personne, et donc 'l'étranger', qui s'était mis tout au fond de l'église, a communié le premier (cela me fait songer à une autre parabole, pas vous ?). A ce moment, le Seigneur a renouvelé sa Joie dans mon coeur et, vous voyez ainsi qu'un pauvre sermon sert pourtant à ceux qui l'entendent (parce que le Seigneur nettoie aussi les oreilles !)

Bon dimanche !
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Re: La Parabole du Semeur

Message non lu par stephlorant » dim. 10 juil. 2011, 18:00

Dans la logique du sermon que j'ai entendu aujourd'hui, il serait bien de noter cette journée de dimanche comme l'une des rares que j'ai traversée depuis longtemps avec la grâce. Lorsque mon ancien confesseur était encore parmi nous, je ne l'étonnais pas lorsque je lui racontais d'abord les grâces reçues et ensuite seulement les fautes commises. En tout cas, ce dimanche fut vraiment pour moi un jour de grâce. Après la messe, dans un supermarché, j'ai croisé un vieil ami et sa compagne et nous nous sommes échangés nos numéros de téléphone. Voici déjà une porte de sortie contre l'ennui qui s'impose certains dimanches. Outre ces retrouvailles, au cours de l'après-midi, je me suis retrouvé en train de marcher et de prier comme autrefois: un pas devant l'autre, ni trop vite ni trop lentement, cela me fait songer à la marche de la Légion lorsqu'ils chantent, pour garder le rythme : "Tiens, t'auras du boudin !". Or, lorsque je parviens à prier ainsi, j'ai toujours l'impression d'être en train de gravir les marches du paradis. C'est un bien-être qui s'instaure au plus profond de mon être et qui dure, dure, dure, jusqu'à ce que je rentre chez moi... et ce bienfait, cette tranquillité, cette assurance se font ressentir jusque tard dans la soirée. Que dire de plus ? Merci mon Dieu !
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Re: La Parabole du Semeur

Message non lu par stephlorant » dim. 10 juil. 2011, 19:24

Courte méditation du soir

Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean (Jn 17, 11-19)

15 Je ne demande pas que tu les retires du monde, mais que tu les gardes du Mauvais.
16 Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde.
17 Consacre-les par la vérité : ta parole est vérité.
18 De même que tu m'as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde.
19 Et pour eux je me consacre moi-même, afin qu'ils soient, eux aussi, consacrés par la vérité
.


Je retrouve un évangile que j'ai déjà lu il y a un ou deux jours, et j'en suis un peu étonné.
A la réflexion, cependant, le sujet était loin d'être épuisé (et il en sera encore ainsi quand j'aurai livré ce qu'il m'inspire !) Et voici ce qui m'apparaît tout d'un coup : le verset 17 fait le lien entre les deux précédents et les deux suivants.

Les deux premiers (15-16) parlent du risque que courent ceux qui, n'appartenant plus au monde, pourtant y résident encore, car c'est une situation de plus en plus inconfortable à mesure qu'elle dure - mais aussi à mesure que l'abandon de confiance en Dieu deviendra l'unique motif de contentement. (N'avais-je pas, lors de ma conversion demandé de mourir "tout de suite" afin de garder ma Joie ?) Et en dépit de la détresse que nous connaissons - car nous allons vers le rejet et l'abandon, l'isolement, la précarité, la maladie et la mort, Jésus nous envoie dans le monde, comme le Père l'avait Lui-même envoyé. Ce sont les deux derniers versets (18-19)

Mais comment tiendront-ils ? (Et moi, comment vais-je tenir, tenaillé que je suis entre le désir trompeur, inspirer par la déprime, d'organiser une fête de grandes retrouvailles... et puis tous ces pièges et toutes ces nécessités sociales et économique, entre lesquels je me faufile: combien de temps vais-je ruser avec le taureau et l'esquiver avant qu'il m'embroche d'un bon coup de corne ?)

La solution, c'est le verset 17 qui la fournit: Consacre-les par la vérité : ta parole est vérité. Ces mots évoquent pour moi une des sentences du psaume 118: "Ta parole est la lumière de mes pas, la lampe de ma route." Cela veut dire simplement: celui qui se laisse consacrer par la vérité, il aura de la lumière non seulement pour chacun de ses pas, mais tout du long, jusqu'au bout de la route. En fait, c'est plus encore: il ne faut pas se soucier du bout de la route, mais il suffit de s'efforcer de vivre la vérité chaque jour et c'est ainsi que tout se fera.
Evidemment, cela renvoie aussi à plusieurs autres paroles de Jésus: "Je suis le Chemin, la Vérité, la Vie", mais encore: "A chaque jour suffit sa peine" (l'anticipation du lendemain ne sert de rien, car "ce n'est pas par le souci qu'un homme prolonge sa vie d'une seule journée"), et aussi... eh bien, toutes les Béatitudes, il me semble !

Voici ce que je demande aujourd'hui, dans ma prière de ce soir, et j'irai ensuite piocher un pain biblique qui me répondra encore, j'en suis sûr : je prie le Seigneur de me donner chaque jour de petites joies qui me soutiendront, des petits gestes de miséricorde qui me correspondent et que j'accomplirai dans mon désir de fidélité, et l'oubli du lendemain dans la confiance à Son nom. Qu'il m'en soit fait ainsi.

Voici le "pain biblique" que j'ai trouvé sur http://www.adlumen.net/pains/index.html

Que le Seigneur vous fasse croître, vous et vos enfants ! (Ps 115,14) - ce qui me dit que mon naturel souvent pessimiste me masque encore des possibilités de croissance et les fruits que je peux donner...
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Parabole du Semeur (2)

Message non lu par stephlorant » mer. 20 juil. 2011, 11:21

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 13,1-9.
Ce jour-là, Jésus était sorti de la maison, et il était assis au bord du lac.
Une foule immense se rassembla auprès de lui, si bien qu'il monta dans une barque où il s'assit ; toute la foule se tenait sur le rivage.
Il leur dit beaucoup de choses en paraboles : « Voici que le semeur est sorti pour semer.
Comme il semait, des grains sont tombés au bord du chemin, et les oiseaux sont venus tout manger.
D'autres sont tombés sur le sol pierreux, où ils n'avaient pas beaucoup de terre ; ils ont levé aussitôt parce que la terre était peu profonde.
Le soleil s'étant levé, ils ont brûlé et, faute de racines, ils ont séché.
D'autres grains sont tombés dans les ronces ; les ronces ont poussé et les ont étouffés.
D'autres sont tombés sur la bonne terre, et ils ont donné du fruit à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un.
Celui qui a des oreilles, qu'il entende ! »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris


Le semeur est sorti pour semer. Le semeur, c'est Dieu, ce qu'Il sème c'est sa Parole. Mais tout dépend de notre cœur, s'il est attentif et bien disposé, ou au contraire distrait, ou confus, ou rebelle... Comme j'ai déjà lu cet Évangile, il y a peu de temps, je m'attarde sur cette terre qui est notre cœur. Heureux les cœurs purs, dit encore Jésus, car ils verront Dieu ! Comme ils sont heureux ceux qui ouvrent leurs cœurs à la Parole aussitôt qu'ils l'entendent, car ils se mettront très tôt à porter du fruit : voyez sainte Thérèse de Lisieux, comme elle se mit à prier pour un criminel dénommé Pranzini ! Elle avait prié pour cette âme et demandé un signe au Seigneur. Lorsqu'elle apprend la nouvelle, elle écrit: "J'avais obtenu «le signe demandé » ; Ah ! depuis cette grâce unique, mon désir de sauver les âmes grandit chaque jour, il me semblait entendre Jésus me dire comme à la samaritaine : « Donne-moi à boire ».

C'est que le Christ a soif des âmes et Il le dira encore du haut de sa croix. Le cœur qui est dans la bonne terre, c'est celui qui entend la Parole devenue cri et qui se met à aimer. Peu importe que cet événement se produise tôt dans la durée de l'existence humaine, ou plus tard...car je songe aux convertis: c'est l'ouverture à l'amour du Christ qui compte.

Je prie aujourd'hui afin de pouvoir espérer porter quelques fruits tout de même, moi dont le cœur fut si serré autrefois !
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Explication de la parabole du semeur

Message non lu par etienne lorant » ven. 27 juil. 2012, 9:41

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 13,18-23.
Jésus disait à ses disciples : " Écoutez ce que veut dire la parabole du semeur. Quand l'homme entend la parole du Royaume sans la comprendre, le Mauvais survient et s'empare de ce qui est semé dans son cœur : cet homme, c'est le terrain ensemencé au bord du chemin. Celui qui a reçu la semence sur un sol pierreux, c'est l'homme qui entend la Parole et la reçoit aussitôt avec joie ;
mais il n'a pas de racines en lui, il est l'homme d'un moment : quand vient la détresse ou la persécution à cause de la Parole, il tombe aussitôt. Celui qui a reçu la semence dans les ronces, c'est l'homme qui entend la Parole ; mais les soucis du monde et les séductions de la richesse étouffent la Parole, et il ne donne pas de fruit.
Celui qui a reçu la semence dans la bonne terre, c'est l'homme qui entend la Parole et la comprend ; il porte du fruit à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

L'explication que Jésus donne aux disciples de la parabole du semeur peut être lue de deux façons, à deux niveaux. Mais la plupart des lecteurs n'en restent qu'aux types d'hommes à qui la Parole est adressée:

- il y a l'homme qui écoute sans comprendre - un homme pressé, sans doute, qui est en recherche mais qui estime que cela doit aller vite et ne pas coûté trop d'efforts;
- il y a celui qui la reçoit avec joie: c'est un amateur de belles choses mais qui ne recherche qu'une satisfaction immédiate;
- il y a l'homme bien établi dans le monde, qui a beaucoup de responsabilités et qui ressemble beaucoup au jeune homme riche;
- il y a enfin l'homme qui comprend la Parole dans ce qu'elle a d'essentiel pour sa vie et qui s'en nourrit constamment.

L'autre niveau de lecture tient compte de la Miséricorde divine sans cesse à l’œuvre parmi les hommes. Car cet homme qui comprend la Parole peut très bien avoir été le même qui était pressé mais que l'âge et les difficultés ont rendu plus calme et patient; qui était amateur de belles choses et qui en a conclu qu'il devait en exister une qui surpasse toutes les autres; qui avait de grands biens en ce monde, mais à cause même de ses responsabilités, percevait que tout passe et lui-même également. C'est ainsi que je la comprends, puisque je suis un converti. Avant la conversion, j'ai été l'un quelconque des autres caractères d'hommes décrits ici; depuis ma conversion, tout est différent: la joie et la souffrance s'entremêlent, l'Esprit est devenu prompt à éviter certains pièges - mais pas tous, évidemment : le Mauvais est toujours là et il guette toujours... Quelqu'un a-t-il songé combien la bonne terre est sombre et que la graine s'y sent noyée dedans ?

Quant à donner du fruit, selon tel ou tel rapport, je crois que les autres convertis seront d'accord avec moi pour dire que ce n'est pas de cela que le cœur a besoin. La rentabilité de la bonne terre sont en même temps question d'humilité d'une part, et de grâce divine d'autre part.
Amen, Seigneur Jésus, qu'il m'en soit fait non comme je veux mais comme Tu veux !

«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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