Le Semeur est sorti pour semer

« Mon âme aspire vers toi pendant la nuit, mon esprit te cherche dès le matin. » (Is 26.9)
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etienne lorant
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Continuation de la parabole du Semeur

Message non lu par etienne lorant » sam. 28 juil. 2012, 10:48

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 13,18-23.
Jésus disait à ses disciples : " Écoutez ce que veut dire la parabole du semeur. Quand l'homme entend la parole du Royaume sans la comprendre, le Mauvais survient et s'empare de ce qui est semé dans son cœur : cet homme, c'est le terrain ensemencé au bord du chemin. Celui qui a reçu la semence sur un sol pierreux, c'est l'homme qui entend la Parole et la reçoit aussitôt avec joie ;
mais il n'a pas de racines en lui, il est l'homme d'un moment : quand vient la détresse ou la persécution à cause de la Parole, il tombe aussitôt. Celui qui a reçu la semence dans les ronces, c'est l'homme qui entend la Parole ; mais les soucis du monde et les séductions de la richesse étouffent la Parole, et il ne donne pas de fruit.
Celui qui a reçu la semence dans la bonne terre, c'est l'homme qui entend la Parole et la comprend ; il porte du fruit à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un. »



Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 13,24-30.
Jésus proposa cette parabole à la foule : « Le Royaume des cieux est comparable à un homme qui a semé du bon grain dans son champ. Or, pendant que les gens dormaient, son ennemi survint ; il sema de l'ivraie au milieu du blé et s'en alla.
Quand la tige poussa et produisit l'épi, alors l'ivraie apparut aussi.
Les serviteurs du maître vinrent lui dire : 'Seigneur, n'est-ce pas du bon grain que tu as semé dans ton champ ? D'où vient donc qu'il y a de l'ivraie ? ' Il leur dit : 'C'est un ennemi qui a fait cela. ' Les serviteurs lui disent : 'Alors, veux-tu que nous allions l'enlever ? '
Il répond : 'Non, de peur qu'en enlevant l'ivraie, vous n'arrachiez le blé en même temps. Laissez-les pousser ensemble jusqu'à la moisson ; et, au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Enlevez d'abord l'ivraie, liez-la en bottes pour la brûler ; quant au blé, rentrez-le dans mon grenier. ' »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

L’Évangile de ce jour n'est pas seulement un complément de celui d'hier. Il est pour moi source de joie, car il me montre que lors de mon partage d'hier, lorsque je donnais une seconde clé de lecture pour le texte - qui tenait compte de la Miséricorde divine et de sa patience, j'étais dans le vrai !

Cette seconde parabole dit la même chose que la première : elle en est la suite explicative. Elle montre où et comment, dans le plan divin, le démon intervient, ce qu'il en adviendra, et elle dévoile même le dessein final de Dieu.

Tout l'amour de notre Seigneur Jésus-Christ, je le vois et je l'éprouve dans ces mots : "Non, de peur qu'en enlevant l'ivraie, vous n'arrachiez le blé en même temps." Cet amour de Jésus, je n'en doute pas, puisque le saint sacrifice se poursuit dans l'Eucharistie, est aujourd'hui ce qu'il fut jadis. Mais ce qui a changé, et cela est évident, c'est l'acharnement du démon à perdre les âmes et de nos jours beaucoup plus qu'autrefois... Ce que je dis ici n'engage que moi, mais dès que j'ai entendu parler de la conférence intitulée "L'existentialisme est un humanisme"... qui fut tenue précisément à la Salle des Centraux, à Paris, le 29 octobre 1945 à 20 heures 30... j'ai compris que notre temps serait marqué par la griffe de l'Adversaire.

Me suis-je trompé ?

Mais, pour nous, exultons, car nous avons la meilleure part, celle du don gratuit de l'Amour ! Ayant part à l'Eucharistie, nous sommes nous-mêmes dons de l'amour de miséricorde envers nos frères.

.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Continuation de la parabole du Semeur

Message non lu par antioche » sam. 28 juil. 2012, 14:01

Bonjour Etienne et bonjour vous tous,

Cette lecture de l'évangile de ce samedi me fait penser à ceci, que j'ai aussi médité tout à l'heure à la messe.
Le Seigneur a besoin de tout le monde pour faire son oeuvre de salut, des bons et des mauvais. Il ne sépare pas. En fait il donne sa chance à chacun, y compris aux mauvais, de revenir sur le seul et unique chemin.
Merci Etienne.

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Véronique Belen
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Le semeur

Message non lu par Véronique Belen » sam. 22 sept. 2012, 11:25

www.histoiredunefoi.fr

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La parabole du Semeur

Message non lu par etienne lorant » mer. 30 janv. 2013, 10:27

1ère lecture : L'efficacité du sacrifice du Christ (He 10, 11-18)

Par son sacrifice unique, il a mené pour toujours à leur perfection ceux qui reçoivent de lui la sainteté.
C'est bien le témoignage que rend l'Esprit Saint dans l'Écriture ; car, après avoir dit :
Voici quelle sera l'Alliance que je conclurai avec eux, quand ces jours-là seront passés, le Seigneur déclare : Je mettrai mes lois dans leur cœur, je les inscrirai dans leurs pensées, et je ne me rappellerai plus leurs péchés ni leurs fautes. Or, quand le pardon est accordé, on n'offre plus le sacrifice pour les péchés.


Evangile : Discours en paraboles : la parabole du semeur et son explication (Mc 4, 1-20)

Jésus s'est mis une fois de plus à enseigner au bord du lac, et une foule très nombreuse se rassemble auprès de lui, si bien qu'il monte dans une barque où il s'assoit. Il était sur le lac et toute la foule était au bord du lac, sur le rivage.
Il leur enseignait beaucoup de choses en paraboles, et il leur disait, dans son enseignement :
« Écoutez ! Voici que le semeur est sorti pour semer. Comme il semait, il est arrivé que du grain est tombé au bord du chemin, et les oiseaux sont venus et ils ont tout mangé.
Du grain est tombé aussi sur du sol pierreux, où il n'avait pas beaucoup de terre ; il a levé aussitôt, parce que la terre était peu profonde ; et lorsque le soleil s'est levé, ce grain a brûlé et, faute de racines, il a séché.
Du grain est tombé aussi dans les ronces, les ronces ont poussé, l'ont étouffé, et il n'a pas donné de fruit.
Mais d'autres grains sont tombés sur la bonne terre ; ils ont donné du fruit en poussant et en se développant, et ils ont produit trente, soixante, cent pour un. »
Et Jésus disait : « Celui qui a des oreilles pour entendre, qu'il entende ! »

Quand il resta seul, ses compagnons, ainsi que les Douze, l'interrogeaient sur les paraboles.
Il leur disait : « C'est à vous qu'est donné le mystère du royaume de Dieu ; mais à ceux qui sont dehors, tout se présente sous l'énigme des paraboles, afin que se réalise la prophétie : Ils pourront bien regarder de tous leurs yeux, mais ils ne verront pas ; ils pourront bien écouter de toutes leurs oreilles, mais ils ne comprendront pas ; sinon ils se convertiraient et recevraient le pardon. »
Il leur dit encore : « Vous ne saisissez pas cette parabole ? Alors, comment comprendrez-vous toutes les paraboles ? Le semeur sème la Parole. Ceux qui sont au bord du chemin où la Parole est semée, quand ils l'entendent, Satan survient aussitôt et enlève la Parole semée en eux. Et de même, ceux qui ont reçu la semence dans les endroits pierreux : ceux-là, quand ils entendent la Parole, ils la reçoivent aussitôt avec joie ; mais ils n'ont pas en eux de racine, ce sont les hommes d'un moment ; quand vient la détresse ou la persécution à cause de la Parole, ils tombent aussitôt.
Et il y en a d'autres qui ont reçu la semence dans les ronces : ceux-ci entendent la Parole, mais les soucis du monde, les séductions de la richesse et tous les autres désirs les envahissent et étouffent la Parole, qui ne donne pas de fruit. Et il y a ceux qui ont reçu la semence dans la bonne terre : ceux-là entendent la Parole, ils l'accueillent, et ils portent du fruit : trente, soixante, cent pour un. »

Cy Aelf, Paris

Le fidèle s'étonne parfois de retrouver les mêmes textes chaque année et d'en retirer quelque chose de différent. Cela m'est arrivé de nouveau ce matin, mais je me suis dit :en réalité, n'est-ce pas moi qui ai changé et qui les reçois donc de façon différente ?

Ainsi, cette parabole du Semeur.

Ne peut-elle être lue aussi bien "latéralement" que "verticalement" ? Je m'explique : en accomplissant son auguste geste, le Semeur a jeté largement la semence et il en est tombé d'abord aux limites de sa terre, et il en est même tombé au bord du chemin - où les oiseaux se sont empressés de la picorer; puis le semeur s'est avancé et des graines sont tombées sur de la pierre ou dans les ronces qui bordaient son champ. Et enfin, comme il a continué d'avancer, il a semé en pleine terre - qui était toute prête pour la recevoir.

Cependant, ces différents lieux (au bord du chemin, sur la pierre, dans les ronces, dans la terre) sont tout aussi bien les symboles de différents états de l'être - que des êtres différents qui - en admettant qu'ils existent parmi nous, ne changent jamais vraiment d'état de leur être.

Quant à moi, en tout cas, avec le sentiment terrible de dureté qui m'a tenu le coeur serré comme de la pierre, jusqu'à ma conversion, j'ai bien reçu la Parole au cours de mon catéchisme, mais j'étais parmi "ceux d'un moment". Ayant tôt quitté l'enfance, les exigences du monde (réussite, argent, pouvoir, plaisirs et bonheur - toujours les mêmes!) m'ont semblé tout dominer d'une manière inéluctable. Certes, j'avais bien entendu la parabole du Semeur, mais comme elle me semblait "irréaliste" ! Eh bien, il a fallu des années avant que cette mauvaise pierre - solide comme la raison pervertie, je la rejette - en la soulevant peu à peu pour finalement la repousser d'un seul coup. Or, juste en-dessous de la pierre qui me cachait le coeur, il y avait la bonne terre. Elle était toute fraîche, heureuse d'être enfin à l'air libre - et je l'espère : plus tendre encore en ces temps terribles que nous vivons. Que je devienne doux puisque tout devient dur - c'est ma logique d'aujourd'hui, celle qui est convertie elle aussi.

Les deux textes, de l’Épître et de l’Évangile, tiennent ensemble par le pardon et le salut offerts. Notre prêtre a fait cette judicieuse remarque qui m'a tout réjoui: "Ce ne sont pas nos idées qui nous empêchent de recevoir le pardon de Dieu - et qui nous empêchent d'en vivre, mais ce sont nos désirs". Pour moi-même, j'ai ajouté: la confusion de nos besoins, nos peurs, nos "anticipation négatives" - ainsi que nos rêves et tout autant nos cauchemars.

Pour la bonne terre, c'est le bon temps. Puisse donc le Seigneur garder nos coeurs ouverts, d'autant qu'il fait froid dehors et que la froideur semble être devenue la marque de notre temps. Mais le Seigneur est Miséricorde et Il se tient au-dessus de tous les temps - jusqu'à ce qu'Il vienne.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Le secret de la bonne terre

Message non lu par etienne lorant » mar. 23 juil. 2013, 15:17

Livre de l'Exode 16,1-5.9-15.
Toute la communauté des fils d'Israël partit d'Élim et atteignit le désert de Sine, entre Élim et le Sinaï, le quinzième jour du deuxième mois après sa sortie d'Égypte.
Dans le désert, toute la communauté des fils d'Israël récriminait contre Moïse et son frère Aaron.
Les fils d'Israël leur dirent : « Ah ! Il aurait mieux valu mourir de la main du Seigneur, au pays d'Égypte, quand nous étions assis près des marmites de viande, quand nous mangions du pain à satiété ! Vous nous avez fait sortir dans ce désert pour faire mourir de faim tout ce peuple assemblé ! » Le Seigneur dit à Moïse : « Voici que, du ciel, je vais faire pleuvoir du pain. Le peuple sortira pour recueillir chaque jour sa ration quotidienne, et ainsi je vais le mettre à l'épreuve : je verrai s'il obéit, ou non, à ma loi. Mais, le sixième jour, quand ils feront le compte de leur récolte, ils trouveront le double de la ration quotidienne. »
Moïse dit ensuite à Aaron : « Ordonne à toute la communauté des fils d'Israël : 'Présentez-vous devant le Seigneur, car il a entendu vos récriminations. ' » Aaron parla à toute la communauté des fils d'Israël ; puis ils se tournèrent du côté du désert, et voici que la Gloire du Seigneur apparut dans la nuée. Le Seigneur dit alors à Moïse : « J'ai entendu les récriminations des fils d'Israël. Tu leur diras : 'Après le coucher du soleil, vous mangerez de la viande et, le lendemain matin, vous aurez du pain à satiété. Vous reconnaîtrez alors que moi, le Seigneur, je suis votre Dieu. ' »
Le soir même, surgit un vol de cailles qui recouvrirent le camp ; et, le lendemain matin, il y avait une couche de rosée autour du camp.
Lorsque la couche de rosée s'évapora, il y avait, à la surface du désert, une fine croûte, quelque chose de fin comme du givre, sur le sol.
Quand ils virent cela, les fils d'Israël se dirent l'un à l'autre : « Mann hou ? » (ce qui veut dire : Qu'est-ce que c'est ?) car ils ne savaient pas ce que c'était. Moïse leur dit : « C'est le pain que le Seigneur vous donne à manger.
»


Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 13,1-9.
Ce jour-là, Jésus était sorti de la maison, et il était assis au bord du lac.
Une foule immense se rassembla auprès de lui, si bien qu'il monta dans une barque où il s'assit ; toute la foule se tenait sur le rivage.
Il leur dit beaucoup de choses en paraboles :
« Voici que le semeur est sorti pour semer.
Comme il semait, des grains sont tombés au bord du chemin, et les oiseaux sont venus tout manger. D'autres sont tombés sur le sol pierreux, où ils n'avaient pas beaucoup de terre ; ils ont levé aussitôt parce que la terre était peu profonde. Le soleil s'étant levé, ils ont brûlé et, faute de racines, ils ont séché. D'autres grains sont tombés dans les ronces ; les ronces ont poussé et les ont étouffés. D'autres sont tombés sur la bonne terre, et ils ont donné du fruit à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un.
Celui qui a des oreilles, qu'il entende ! »



Cy Aelf, Paris


Comment se fait-il que les Juifs sortis d'Egypte, après tous les prodiges accomplis pour que le pharaon cesse finalement de les empêcher, manifestent de nouveau pareille incrédulité en disant :
« Ah ! Il aurait mieux valu mourir de la main du Seigneur, au pays d'Égypte, quand nous étions assis près des marmites de viande, quand nous mangions du pain à satiété ! Vous nous avez fait sortir dans ce désert pour faire mourir de faim tout ce peuple assemblé ! » Quelle ingratitude, quel manque de foi ! Dire que l'on eût préféré mourir auprès de marmites de viande ... c'est vraiment le ventre qui parle !

Mais nous ne valons pas mieux qu'eux. Des grâces, nous en avons reçu beaucoup et nous continuons de les recevoir. Mais c'est seulement que nous avons l'habitude désormais d'être amplement servis ! Nous oublions notre pauvreté du début, nous oublions de quelle boue nous avons été tirés. Cependant, c'est une grâce encore de se ressouvenir et de retrouver, avec le souvenir, le temps où l'angoisse et la crainte de perdre nous tenait vraiment enchaînés à nos habitudes de l'ombre...

La bonne terre, c'est celle où plongent profondément les racines. Ce jour-là de mes vingt-huit ans, je m'en souviens comme hier. Je n'avais pas la foi, mais j'avais l'ambition de réussir. Cette ambition passait nécessairement par le mal, par l'orgueil, par l'écrasement volontaire de plus faibles que moi. Je n'avais pas le coeur à aimer, mais à dominer ! Comment aurais-je pu croire en un coeur qui m'aimerait de façon désintéressée, s'il m'était possible de le tenir dans le mensonge et sous une poigne de fer ? Car je fus dangereux à ce point-là... Mais la vision du profond abaissement du Seigneur, descendu dans la mort à cause de la férocité de mon malheur... a fait jaillir une source d'eau au milieu d'une terre complètement déssechée. Quel prodige !!!

Le temps est venu de porter du fruit. Je ne sais pas si j'en porte, mais je reconnais les dons reçus. Je ne sais pas si je suis vraiment heureux, mais je sais vraiment que je ne suis plus malheureux. Je suis demeurer acheteur et vendeur, mais en réalité mes meilleures affaires je les réalises sans avoir fait d'effort, puisque tout m'est donné en son temps. Il suffit d'avoir la foi ! Mais avoir la foi, c'est un feu qu'il faut nourrir chaque jour.

Oui, Tu dis bien, Jésus: "Celui qui a des oreilles qu'il entende !"
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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La Loi et la perfection des saints

Message non lu par etienne lorant » ven. 26 juil. 2013, 11:20

Le vendredi de la 16e semaine du temps ordinaire

Livre de l'Exode 20,1-17.
Sur le Sinaï, Dieu prononça toutes les paroles que voici :
« Je suis le Seigneur ton Dieu, qui t'ai fait sortir du pays d'Égypte, de la maison d'esclavage.
Tu n'auras pas d'autres dieux que moi.
Tu ne feras aucune idole, aucune image de ce qui est là-haut dans les cieux, ou en bas sur la terre, ou dans les eaux par-dessous la terre.
Tu ne te prosterneras pas devant ces images, pour leur rendre un culte. Car moi, le Seigneur ton Dieu, je suis un Dieu jaloux : chez ceux qui me haïssent, je punis la faute des pères sur les fils, jusqu'à la troisième et la quatrième génération ;
mais ceux qui m'aiment et observent mes commandements, je leur garde ma fidélité jusqu'à la millième génération.
Tu n'invoqueras pas le nom du Seigneur ton Dieu pour le mal, car le Seigneur ne laissera pas impuni celui qui invoque son nom pour le mal.
Tu feras du sabbat un mémorial, un jour sacré.
Pendant six jours tu travailleras et tu feras tout ton ouvrage ;
mais le septième jour est le jour du repos, sabbat en l'honneur du Seigneur ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni tes bêtes, ni l'immigré qui réside dans ta ville.
Car en six jours le Seigneur a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qu'ils contiennent, mais il s'est reposé le septième jour. C'est pourquoi le Seigneur a béni le jour du sabbat et l'a consacré.
Honore ton père et ta mère, afin d'avoir longue vie sur la terre que te donne le Seigneur ton Dieu.
Tu ne commettras pas de meurtre.
Tu ne commettras pas d'adultère.
Tu ne commettras pas de vol.
Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain.
Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain ; tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne : rien de ce qui lui appartient. »


Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 13,18-23.
Jésus disait à ses disciples : « Ecoutez ce que veut dire la parabole du semeur.
Quand l'homme entend la parole du Royaume sans la comprendre, le Mauvais survient et s'empare de ce qui est semé dans son cœur : cet homme, c'est le terrain ensemencé au bord du chemin.
Celui qui a reçu la semence sur un sol pierreux, c'est l'homme qui entend la Parole et la reçoit aussitôt avec joie ;
mais il n'a pas de racines en lui, il est l'homme d'un moment : quand vient la détresse ou la persécution à cause de la Parole, il tombe aussitôt.
Celui qui a reçu la semence dans les ronces, c'est l'homme qui entend la Parole ; mais les soucis du monde et les séductions de la richesse étouffent la Parole, et il ne donne pas de fruit.
Celui qui a reçu la semence dans la bonne terre, c'est l'homme qui entend la Parole et la comprend ; il porte du fruit à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un. »


Cy Aelf, Paris

La loi reçue de Moïse dit tout ce qu'il est interdit de faire. Cependant, en l'inscrivant dans des actions qu'il ne faut pas commettre, beaucoup de liberté est laissée à l'homme de contrefaire et de désobéir à la loi.  Par exemple, la loi ne dit pas : "Il est interdit de parier sur la fortune ou sur la ruine de ton prochain". Voler son prochain est interdit, mais parier sur son dos n'est pas interdit. D'où cette grande facilité qu'ont eu les Juifs de sembler répondre à Dieu, mais tout en continuant de faire le mal. Autre exemple: "Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain": cette loi est contournée dans le fait que l'on peut garder le silence lorsqu'il s'agit de défendre un innocent en justice. Et si cet innocent est condamné et que l'on mette en vente sa terre, il n'est pas interdit de l'acheter en réalisant un bon bénéfice...

Par contre, ce que dit Jésus -et  qui figure dans le Déutéronome, c'est qu'aimer son prochain comme soi-même est à considérer autant que le premier des commandements. Et je n'invente rien. Car Jésus a dit aussi: "Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait, lui qui fait se lever le soleil et tomber la pluie sur les juste comme sur les méchants". Et donc, pour être parfait, il faut honorer Dieu d'abord, et à cause de l'amour de Dieu, aimer son prochain comme soi-même - quel que soit le renoncement que cela suppose. Vouloir aimer Dieu comme Dieu aime, doit aller jusqu'à vouloir du bien à quiconque nous fera du mal.  C'est difficile mais c'est aussi très fort. Quiconque a tenté l'expérience a par la suite obtenu énormément de la part du Seigneur.

Bonne fête de sainte Anne à tous les Québecois !
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Le Semeur est sorti pour semer

Message non lu par etienne lorant » mer. 29 janv. 2014, 16:35

Le mercredi de la 3e semaine du temps ordinaire

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 4,1-20.

Jésus s'est mis une fois de plus à enseigner au bord du lac, et une foule très nombreuse se rassemble auprès de lui, si bien qu'il monte dans une barque où il s'assoit. Il était sur le lac et toute la foule était au bord du lac, sur le rivage.
Il leur enseignait beaucoup de choses en paraboles, et il leur disait, dans son enseignement :
« Écoutez ! Voici que le semeur est sorti pour semer.
Comme il semait, il est arrivé que du grain est tombé au bord du chemin, et les oiseaux sont venus et ils ont tout mangé.
Du grain est tombé aussi sur du sol pierreux, où il n'avait pas beaucoup de terre ; il a levé aussitôt, parce que la terre était peu profonde ;
et lorsque le soleil s'est levé, ce grain a brûlé et, faute de racines, il a séché.
Du grain est tombé aussi dans les ronces, les ronces ont poussé, l'ont étouffé, et il n'a pas donné de fruit.
Mais d'autres grains sont tombés sur la bonne terre ; ils ont donné du fruit en poussant et en se développant, et ils ont produit trente, soixante, cent pour un. »
Et Jésus disait : « Celui qui a des oreilles pour entendre, qu'il entende ! »
Quand il resta seul, ses compagnons, ainsi que les Douze, l'interrogeaient sur les paraboles.
Il leur disait : « C'est à vous qu'est donné le mystère du royaume de Dieu ; mais à ceux qui sont dehors, tout se présente sous l'énigme des paraboles,
afin que se réalise la prophétie : Ils pourront bien regarder de tous leurs yeux, mais ils ne verront pas ; ils pourront bien écouter de toutes leurs oreilles, mais ils ne comprendront pas ; sinon ils se convertiraient et recevraient le pardon. »
Il leur dit encore : « Vous ne saisissez pas cette parabole ? Alors, comment comprendrez-vous toutes les paraboles ?
Le semeur sème la Parole.
Ceux qui sont au bord du chemin où la Parole est semée, quand ils l'entendent, Satan survient aussitôt et enlève la Parole semée en eux. Et de même, ceux qui ont reçu la semence dans les endroits pierreux : ceux-là, quand ils entendent la Parole, ils la reçoivent aussitôt avec joie ; mais ils n'ont pas en eux de racine, ce sont les hommes d'un moment ; quand vient la détresse ou la persécution à cause de la Parole, ils tombent aussitôt.
Et il y en a d'autres qui ont reçu la semence dans les ronces : ceux-ci entendent la Parole,
mais les soucis du monde, les séductions de la richesse et tous les autres désirs les envahissent et étouffent la Parole, qui ne donne pas de fruit.
Et il y a ceux qui ont reçu la semence dans la bonne terre : ceux-là entendent la Parole, ils l'accueillent, et ils portent du fruit : trente, soixante, cent pour un. »



Cy Aelf, Paris

L'explication que Jésus donne aux disciples de la parabole du semeur peut être lue de deux façons, à deux niveaux. Mais la plupart des lecteurs n'en restent qu'aux types d'hommes à qui la Parole est adressée:

- il y a l'homme qui écoute sans comprendre - un homme pressé, sans doute, qui est en recherche mais qui estime que cela doit aller vite et ne pas coûté trop d'efforts;
- il y a celui qui la reçoit avec joie: c'est un amateur de belles choses mais qui ne recherche qu'une satisfaction immédiate;
- il y a l'homme bien établi dans le monde, qui a beaucoup de responsabilités et qui ressemble beaucoup au jeune homme riche;
- il y a enfin l'homme qui comprend la Parole dans ce qu'elle a d'essentiel pour sa vie et qui s'en nourrit constamment.

L'autre niveau de lecture tient compte de la Miséricorde divine sans cesse à l’œuvre parmi les hommes. Car cet homme qui comprend la Parole peut très bien avoir été le même qui était pressé mais que l'âge et les difficultés ont rendu plus calme et patient; qui était amateur de belles choses et qui en a conclu qu'il devait en exister une qui surpasse toutes les autres; qui avait de grands biens en ce monde, mais à cause même de ses responsabilités, percevait que tout passe et lui-même également.

Si je la comprends ainsi, c'est parce que je suis un converti. Avant l'expérience de la conversion, je fus l'un, puis l'autre des caractères d'hommes que Jésus décrit. Je me souviens que j'étais divisé: ma simple présence en ce monde présupposait des attitudes dont je savais qu'elles contredisaient l’Évangile que j'avais reçu.

Mais n'étais-je pas forcé d'entrer dans le jeu des chaises musicales ? (*)  Ce jeu est peut-être le plus impitoyable que l'homme ait inventé. On m'y a fait jouer dès la "petite école", mais comme j'étais de petite taille, je perdais à chaque fois - il était si facile de me bousculer !  Mais ce jeu cruel qu'on destine pourtant aux enfants se pratique constamment à l'âge adulte: le plus fort prend la place du plus faible et il se dit à lui-même: j'ai bien réussi !  (Si ce n'est que lui-même sera bousculé par un plus fort que lui et il perdra sa place. )

Eh bien, la meilleure façon de l'emporter dans ce jeu cruel et idiot, c'est d'écouter la voix de Jésus et de refuser d'y participer. Celui qui refuse, à cause de l’Évangile, d'entrer dans la logique du monde, celui-là sera sauvé et sauvera d'autres que lui-même. Et il portera du fruit en abondance.


(*)
• Disposer autant de chaises qu’il y a de joueurs, moins une.
• Choisir un meneur de jeu (qui sait se servir du lecteur de musique !).
Comment jouer ?
• Le meneur de jeu lance la musique et les joueurs tournent, courent, dansent autour des chaises.
• Le meneur de jeu stoppe soudainement la musique.
• Celui qui n’a pas réussi à s’asseoir est éliminé.
• On enlève une autre chaise et on continue ainsi jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un joueur assis : c’est le vainqueur !
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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