Jésus et ses brebis

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etienne lorant
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La brebis perdue

Message non lu par etienne lorant » jeu. 05 nov. 2009, 18:32

Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 15,1-10.

Les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l'écouter.
Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! »
Alors Jésus leur dit cette parabole :
« Si l'un de vous a cent brebis et en perd une, ne laisse-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour aller chercher celle qui est perdue, jusqu'à ce qu'il la retrouve ?
Quand il l'a retrouvée, tout joyeux, il la prend sur ses épaules,
et, de retour chez lui, il réunit ses amis et ses voisins ; il leur dit : 'Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue ! '
Je vous le dis : C'est ainsi qu'il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de conversion.
Ou encore, si une femme a dix pièces d'argent et en perd une, ne va-t-elle pas allumer une lampe, balayer la maison, et chercher avec soin jusqu'à ce qu'elle la retrouve ?
Quand elle l'a retrouvée, elle réunit ses amies et ses voisines et leur dit : 'Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé la pièce d'argent que j'avais perdue ! '
De même, je vous le dis : Il y a de la joie chez les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit. »

Dieu est à la recherche de ses enfants. Au point de leur envoyé son Fils unique. Et que de risques est prêt à prendre "le Fils de l'homme" pour retrouver les enfants perdus du Père ! Quatre-vingt-dix-neuf brebis sont laissées sans protection dans le désert, pendant que le bon Pasteur cherche celle qui était perdue. A-t-elle donc plus de valeur que toutes les autres ? Oui, en ce sens, que c'est celle qui est perdue, elle est toute pareille au fils prodigue à propos duquel le père s'exclamera : "Il était mort et il est revenu à la vie !" (C'est dire un peu l'angoisse "maternelle" de cet homme qui allait jusqu'au bout de sa propriété chaque jour en espérant revoir son cadet...)

Je songe aussi au "bon" larron - et là cela pose question tout de même, car cet homme a certainement été un assassin, un voleur, un homme qui a certainement commis des crimes. Mais c'est lui qui, à peine s'être repenti reçoit la promesse : "Aujourd'hui même, tu seras avec moi dans le Paradis"... Ainsi, cet homme sur sa croix a reconnu le Juste en Jésus, il s'est repenti. La Joie, au milieu de ses terribles souffrances, l'a inondé. Voici donc un homme qui s'est converti, mais aussi qui a fait son purgatoire durant son agonie. Dommage que les textes n'en disent pas plus sur son histoire !

Du reste, on voit bien ici combien Dieu est toujours prêt à pardonner. Aucun homme, aucune femme, même si aux yeux des hommes ils sont de grands pécheurs... ne devraient douter de l'Amour. C'est une bonne occasion ce soir de prier pour ceux qui désespèrent !
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: La brebis perdue

Message non lu par gerardh » jeu. 05 nov. 2009, 18:49

________

Etienne, vous avez écrit au sujet du bon larron :
Voici donc un homme qui s'est converti, mais aussi qui a fait son purgatoire durant son agonie
Donc pour vous la période du purgatoire peut être effectuée sur terre ?


___________

etienne lorant
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Re: La brebis perdue

Message non lu par etienne lorant » jeu. 05 nov. 2009, 19:10

Je l'ai dit seulement pour cet homme, mais je crois que oui, certaines âmes arrivent très vite au ciel, en tout cas...
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: La brebis perdue

Message non lu par pajaro » ven. 06 nov. 2009, 22:16

C'est un magnifique passage de la Sainte Bible, et me fait fortement penser à mon époque athéiste, qui n'est d'ailleurs vraiment pas loin. Et je peux moi-même en témoigner, quelle joie d'avoir découvert lAmour du Christ, même si je l'ai découvert à travers les yeux d'une femme, je peux affirmer, que avant, ma vie n'était que ténèbre, déprime, je n'arrivai pas trouver le sens de la vie, jusqu'à ce qu'une certaine sud-américaine m'ouvre les pages de sa Bible qu'un missionaire jésuite avait offert à son père en 1987. En touchant les pages de cette Bible, j'avais l'impression de toucher un véritable bijoux de famille, dont chaque page témoignait de la foi à toute épreuve de cette famille. C'est impréssionant de voir que la foi, fortifie les gens, les rend plus fort.

Comme le dit si bien Etienne, Dieu est toujours prêt à pardonner et à donner son amour à qui en a besoin. Celui qui se repenti, qui trouve les voies du Seigneur, sera le plus heureux, bien plus que ceux qui vivient dans l'opulence, et admirent le contenu de leurs comptes en banque qui ne méneront pas avec eux, tout cela n'est qu'éphemère, alors que l'Amour du Christ ainsi que la divine Providence, elle, est éternelle. Bon je vais arrêter là mes phrases trop philosphiques :-D
A quien Dios quiere hacer muy santo, lo hace muy devoto de la Virgen María.
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La brebis égarée

Message non lu par etienne lorant » mar. 07 déc. 2010, 11:39

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 18,12-14.
Jésus disait à ses disciples : " Que pensez-vous de ceci? Si un homme possède cent brebis et que l'une d'entre elles s'égare, ne laissera-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres dans la montagne pour partir à la recherche de la brebis égarée?
Et, s'il parvient à la retrouver, amen, je vous le dis : il se réjouit pour elle plus que pour les quatre-vingt-dix-neuf qui ne se sont pas égarées.
Ainsi, votre Père qui est aux cieux ne veut pas qu'un seul de ces petits soit perdu.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

A la place des disciples, qu'auriez-vous répondu ? Qu'est-ce que l'homme d'aujourd'hui pensera et répondra ? Il sourira et se dira: "Ce Jésus, que de naïveté. C'est un bon cœur mais il n'ira pas bien loin ! Allons donc, abandonner quatre-vingt-dix-neuf brebis sans surveillance dans la montagne pour rechercher celle qui s'est égarée ? Ce n'est pas logique. Une assurance peut rembourser pour la brebis qui est perdue, et c'est bon ainsi. Mieux vaut tenir que courir !"

Mais en réalité, Jésus sait tout cela et l'Évangile de ce jour est un rien provocateur. Il interroge moins les disciples que le cœur qu'ils ont - c'est comme une flèche qui leur tire: hommes durs, savez-vous ce que c'est que d'aimer !?

Le bon Pasteur, Lui, se lance sans hésiter dans l'aventure. Il a perdu une brebis, et cette brebis-là, du seul fait qu'elle s'est égarée, Lui est devenue plus chère que toutes les autres ! Sans attendre, Il se met en route et lorsqu'Il l'a retrouvée, sa joie ne retombe pas, Il se réjouit encore, comme si celle-là valait plus que toutes les autres.

Or, chacun d'entre nous est une brebis égarée.

Je voudrais bien que la leçon du berger qui aime plus la brebis désobéissante plus que celles qui suivent sans hésitation... encourage ceux et celles qui se croient de trop grands pécheurs et qui s'imaginent que la grâce divine ne concerne pas leur cas. Je me souviens que le mot miséricorde a une origine hébraïque qui signifie les "entrailles maternelles" de Dieu. Si l'on posait les choses autrement et que l'on dise, une mère a trois enfants, deux sont rentrés de l'école, mais le plus jeune n'est pas là et le dernier bus est passé : comment réagira cette maman ?
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: La brebis égarée

Message non lu par Griffon » mar. 07 déc. 2010, 12:04

etienne lorant a écrit :Si l'on posait les choses autrement et que l'on dise, une mère a trois enfants, deux sont rentrés de l'école, mais le plus jeune n'est pas là et le dernier bus est passé : comment réagira cette maman ?

Très juste, Etienne,
Et on peut ajouter que, connaissant bien le cœur égaré de certaines mères, l'écriture insiste : " quand bien même une mère ne se préoccuperait pas de ce dernier qui ne rentre pas, et bien, le Seigneur, lui, ne restera pas les bras croises, mais il partira à la recherche de l'égaré. "

Cordialement,

Griffon.
Jésus, j'ai confiance en Toi,
Jésus, je m'abandonne à Toi.
Mon bonheur est de vivre,
O Jésus, pour Te suivre.

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Parabole de la brebis perdue

Message non lu par etienne lorant » jeu. 03 nov. 2011, 10:48

Evangile : Jésus et les pécheurs : paraboles de la brebis perdue et de la drachme perdue (Lc 15, 1-10)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
Les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l'écouter.
Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! »
Alors Jésus leur dit cette parabole :
« Si l'un de vous a cent brebis et en perd une, ne laisse-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour aller chercher celle qui est perdue, jusqu'à ce qu'il la retrouve ?
Quand il l'a retrouvée, tout joyeux, il la prend sur ses épaules, et, de retour chez lui, il réunit ses amis et ses voisins ; il leur dit : 'Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue !'
Je vous le dis : C'est ainsi qu'il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de conversion.

Ou encore, si une femme a dix pièces d'argent et en perd une, ne va-t-elle pas allumer une lampe, balayer la maison, et chercher avec soin jusqu'à ce qu'elle la retrouve ?
Quand elle l'a retrouvée, elle réunit ses amies et ses voisines et leur dit : 'Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé la pièce d'argent que j'avais perdue !'
De même, je vous le dis : Il y a de la joie chez les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit. » Cy Aelf, Paris


En écoutant l'homélie d'aujourd'hui, je me suis souvenu, bien sûr, de cette Joie extraordinaire (que j'habille toujours d'une majuscule) qui m'a envahi, le jour de ma conversion en août 1985. J'ai vraiment entendu (mais pas avec mes oreilles) un chœur d'anges proclamer :
"Il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de conversion" ... et c'est vrai aussi que j'ai demandé à Jésus de mourir sur le champ.

Cette demande, de quitter définitivement le monde à l'instant, j'ai compris plus tard pourquoi je l'avais formulée: c'est parce que j'avais saisi aussi également qu'elle ne durerait pas toujours, du moins pas à ce niveau d'intensité. Et sauver la Joie reçue du Seigneur était devenu en un instant le but unique de ma vie. Et les dates me disent que la Joie est demeurée, mais s'est atténuée au fil des ans.

Tout s'explique lorsque l'on redécouvre ces deux paraboles, l'une avec l'image du bon berger - essentiellement destinée aux juifs, l'autre avec cette pièce d'argent, symbole d'un sens des valeurs plus proche de celui des païens. Au fond, que se passe-t-il: pourquoi le Berger semble-t-il abandonner les brebis les plus dociles dans le désert, pour se précipiter à la recherche de la seule qui s'est fourvoyée ?

Parce que pour le bon Dieu, c'est ainsi. Jésus nous décrit comment, pour Dieu, ce sont les pécheurs à sauver qui semblent compter le plus. Et si nous voulons vraiment aimer Dieu, nous devons accepter cette attitude fondamentale, ce "mouvement premier" dirigé vers ceux qui sont perdus...

Bref, durant trois années, de 1985 à 1988, ma Joie fut extraordinaire, rien ne l'épuisait, et je pouvais demander, j'obtenais tout ! Mais après cela, malgré mon engagement au service de jeunes qui cherchaient leur propre chemin... tout de même, je me suis retrouvé dans ce que j'ai moi-même nommé un "désert". Bien sûr, il m'est resté mon travail, le service des proches, les sacrements de l’Église, la prière, la lecture de livres spirituels... mais c'est tout de même un désert, un lieu d'attente.

Comme les autres fidèles, en continuant de servir comme je peux, je me sens tout de même dans un 'espace-temps' où j'attends le retour du Seigneur et le rejaillissement de la Joie. Ce n'est pas ma fidélité à l’Église ni aux sacrements qui me garantit la beauté du "monde à venir", c'est le fait que j'attends le retour de Celui qui m'a sauvé, qui me connaît, qui m'a donné sa Joie et que j'ai hâte de retrouver.

Encore une homélie fine, bien "pointue", qui m'a apporté beaucoup, car elle m'a rappelé où j'en suis aujourd'hui... et pourquoi j'ai souvent tendance à me plaindre, hélas !
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Joie pour la brebis retrouvée

Message non lu par etienne lorant » mar. 06 déc. 2011, 10:53

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 18, 12-14)
Jésus disait à ses disciples : « Que pensez-vous de ceci ? Si un homme possède cent brebis et que l'une d'entre elles s'égare, ne laissera-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres dans la montagne pour partir à la recherche de la brebis égarée ? Et, s'il parvient à la retrouver, amen, je vous le dis : il se réjouit pour elle plus que pour les quatre-vingt-dix-neuf qui ne se sont pas égarées. Ainsi, votre Père qui est aux cieux ne veut pas qu'un seul de ces petits soit perdu. » Cy Aelf, Paris


Qu'en penser en effet ? Un berger raisonnable, même s'il a le soin de compter chaque soir si son troupeau est au complet, que fera-t-il après avoir compté en une occasion et remarqué qu'il en manque une. Il va d'abord les recompter, car cent brebis, même avec un œil exercé, c'est beaucoup ! Mais après comptage et recomptage, il en manque une.
Que faire ? Même si ce berger a du soin de ses brebis, ce soin ira-t-il jusqu'à laisser les quatre-vingt-dix-neuf autres dans la montagne (mais il n'y a-t-il pas des loups qui rôdent ?). Les aura-t-il reconduites du pâturage à leur enclos, avant de partir à la recherche de la brebis manquante ? Quel embarras ! Bref, je songe souvent qu'un capital de cent brebis peut s'assurer, et au lieu de dire: 'Quel embarras', un berger de notre temps dira plus facilement: 'Bon débarras !" qu'il mettra d'empressement à partir à la recherche de la seule égarée.

Mais le Père est Amour. Ce n'est pas la quantité ni la qualité qui compte, c'est l'Amour. Comme dans la première lecture, la puissance de Dieu, c'est encore de son Amour qu'il s'agit. Le berger de la parabole va donc se mettre en route en laissant les brebis 'sages' (les fidèles que nous sommes) afin d'aller rechercher et sauver le misérable qui selon le jugement des hommes - y compris, bien souvent, celui des fidèles, n'a que ce qu'il mérite.

C'est à ceci que je songe lorsque je me sens abandonné du Seigneur. Je voudrais bien que Dieu soit à ma disposition à tout instant de ma vie, et très souvent, peu m'importe mon voisin de trottoir que je vois faire la manche avec des boîtes de bière dans la poche. Or, c'est justement pour ce raté et taré que le Seigneur me délaisse !

Heureusement, que j'ai le souvenir exact d'où j'ai moi-même été repêché. Car les quatre-vingt-dix-neuf brebis ont toutes été un jour la brebis égarée... évidemment.
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Jésus et ses brebis

Message non lu par etienne lorant » mar. 10 déc. 2013, 10:57

Le mardi de la 2e semaine de l'Avent

Livre d'Isaïe 40,1-11.

Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu.
Parlez au cœur de Jérusalem et proclamez que son service est accompli, que son crime est pardonné, et qu'elle a reçu de la main du Seigneur double punition pour toutes ses fautes.
Une voix proclame : « Préparez à travers le désert le chemin du Seigneur. Tracez dans les terres arides une route aplanie pour notre Dieu.
Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées, les passages tortueux deviendront droits, et les escarpements seront changés en plaine.
Alors la gloire du Seigneur se révélera et tous en même temps verront que la bouche du Seigneur a parlé. »
Une voix dit : « Proclame ! » et je dis : « Que dois-je proclamer ? - Toute créature est comme l'herbe, toute sa grâce est comme la fleur des champs : l'herbe se dessèche et la fleur se fane quand passe le souffle du Seigneur. En effet, le peuple est comme l'herbe.
L'herbe se dessèche et la fleur se fane, mais la parole de notre Dieu demeure pour toujours. »
Monte sur une haute montagne, toi qui portes la bonne nouvelle à Sion. Elève la voix avec force, toi qui portes la bonne nouvelle à Jérusalem. Elève la voix, ne crains pas. Dis aux villes de Juda : « Voici votre Dieu. »
Voici le Seigneur Dieu : il vient avec puissance et son bras est victorieux. Le fruit de sa victoire l'accompagne et ses trophées le précèdent.
Comme un berger, il conduit son troupeau : son bras rassemble les agneaux, il les porte sur son cœur, et il prend soin des brebis qui allaitent leurs petits.



Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 18,12-14.
Jésus disait à ses disciples : " Que pensez-vous de ceci ? Si un homme possède cent brebis et que l'une d'entre elles s'égare, ne laissera-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres dans la montagne pour partir à la recherche de la brebis égarée?
Et, s'il parvient à la retrouver, amen, je vous le dis : il se réjouit pour elle plus que pour les quatre-vingt-dix-neuf qui ne se sont pas égarées.
Ainsi, votre Père qui est aux cieux ne veut pas qu'un seul de ces petits soit perdu.



Cy Aelf, Paris

C'est pour le pardon des péchés que vient le Seigneur. Pour le pardon, la conversion, le relèvement de l'homme de sa boue. Isaïe est très proche ici de Jésus (dans le dernier verset de la première lecture) lorsqu'il parle du berger et de ses brebis. Jésus est le bon berger, parce que ce berger connait vraiment chacune de ses brebis. Il les aime, il les appelle par leur nom, et ce nom, c'est le mien et le vôtre.
Et chacun d'entre nous est vraiment aimé comme il est. Ainsi que le dit encore le prophète Ezéchiel : "La bête perdue, je la chercherai; celle qui se sera écartée, je la ferai revenir; celle qui aura une patte cassée, je lui ferai un bandage; la malade, je la fortifierai." (Ez. 34, 11-16)
Or, pour pour bénéficier d'un telle attention de la part de Jésus, que faut-il ?  Tout simplement: nous reconnaître tels que nous sommes, avec nos infirmités morales, nos incrédulités, notre impatience, nos incompréhensions et toutes nos faiblesses.
Cela, les pharisiens - et les pharisiens, dans l'Eglise, aujourd'hui, demeurent nombreux, nous a dit le prêtre dans son homélie. Vont-ils aux sacrements pour rencontrer vraiment le Seigneur, pour reprendre des forces, pour recevoir du Seigneur le soulagement de leurs peines, l'inquiétude de leur conscience, du courage et de la force pour avancer ?  
Non, certes pas tous. Il y a aussi des fidèles qui viennent à l'église par sens de l'ordre et de la discipline; ils viennent en se disant : c'est bon, je suis en ordre, et donc le Seigneur doit me justice, tous mes biens sont à l'abri, je peux me lancer dans les investissements que j'ai prévu
Et il y a, encore, ceux qui viennent pour estimer la qualité de l'office: le prêtre a-t-il bien célébré ?  Non, pas celui-ci, car il permet de communier debout, dans la main et non à genoux et sur la langue !
Mais les brebis, celles qui ont besoin de pardon, qui ont besoin du "pain des forts", non dans un but précis, mais pour continuer à cheminer vers le Royaume.

Au sujet des lectures de ce jour, je joins un lien qui renvoie à une méditation approfondie de Jésus, et de ses "brebis chéries":


http://ephata.actifforum.com/t5014-les-brebis-aimees
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Jésus et ses brebis

Message non lu par Fée Violine » mar. 10 déc. 2013, 11:11

J'ai appris récemment une belle interprétation de cette parabole, selon les Pères de l'Église paraît-il (je n'ai pas la référence) : les 99 brebis représentent les anges, et la 100ème, c'est l'homme. C'est ce qu'on peut répondre à ceux qui se considèrent comme faisant partie des 99 brebis sages, et qui trouvent injuste que le berger les abandonne pour aller chercher celle qui a fait la folle. En fait, nous sommes tous pécheurs !

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Re: Jésus et ses brebis

Message non lu par etienne lorant » mar. 10 déc. 2013, 17:08

Fée Violine a écrit : C'est ce qu'on peut répondre à ceux qui se considèrent comme faisant partie des 99 brebis sages, et qui trouvent injuste que le berger les abandonne pour aller chercher celle qui a fait la folle. En fait, nous sommes tous pécheurs !
Ô je n'oublierai pas ça ! :siffle:

Voici l'homélie du Pape François:

Quand un chrétien oublie l’espérance ou perd l’espérance, sa vie n’a pas de sens, elle est devant un mur », mais Dieu « ouvre toujours une porte », affirme le pape François durant la messe de ce 10 décembre 2013 à Sainte-Marthe.

La vie au pied du mur

Le pape a commenté les paroles de la Première lecture « Consolez, consolez mon peuple » (Is 40,1-11) : « la consolation du Seigneur est si forte qu’elle refait toutes choses », et « cette re-création est plus merveilleuse que la création », a-t-il expliqué.

Le Seigneur « recrée avec l’espérance » : « Quand le Seigneur s’approche, il donne l’espérance, une force dans la vie chrétienne ».

« Quand un chrétien oublie l’espérance, ou pire perd l’espérance, sa vie n’a pas de sens. C’est comme si sa vie était devant un mur : rien. Mais le Seigneur console et refait, avec l’espérance, pour aller de l’avant ».

En d'autres termes, Il « ouvre toujours une porte. Il ne ferme pas les portes, Il les ouvre ».

« Il le fait aussi avec une proximité spéciale envers chacun, car le Seigneur console son peuple et console chacun, avec tendresse : ’Comme un berger, il conduit son troupeau : son bras rassemble les agneaux, il les porte sur son cœur, et il prend soin des brebis qui allaitent leurs petits’. »

Dieu « n’a pas peur de la tendresse » : « Il se fait tendresse, Il se fait enfant, Il se fait petit ». Dans l’Evangile, Jésus le dit : « C’est la volonté du Père, qu’aucun de ces petits ne se perde. Chacun est très, très important », a insisté le pape.

La prière, déranger Dieu

« Prier c’est un peu déranger Dieu, pour qu’Il écoute. C’est attirer les yeux, attirer le cœur de Dieu vers soi », a expliqué le pape lors de la messe qu’il a célébrée vendredi dernier, 6 décembre.

Souvent le croyant « se contente de dire au Seigneur ses besoins, une, deux, trois fois, mais avec peu de force. Puis [il] se lasse et oublie de demander’ ». Or la prière c’est « frapper à la porte », donc « faire du bruit, déranger ».

La prière doit exprimer les besoins, « dire la chose en vérité, toujours la vérité, se dire la vérité à soi-même ».

Mais la prière doit aussi être « certaine » du Seigneur : « Il peut le faire. Quand Il le fera, comment Il le fera, nous ne le savons pas...

http://www.zenit.org/fr/articles/au-pie ... -une-porte
Dernière modification par Fée Violine le jeu. 12 déc. 2013, 21:02, modifié 1 fois.
Raison : "ça", sans accent, merci !
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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