Avec le maître du sabbat

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etienne lorant
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Les épis de blés du sabbat

Message non lu par etienne lorant » sam. 06 sept. 2008, 10:41

Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 6,1-5.

Un jour de sabbat, Jésus traversait des champs de blé ; ses disciples arrachaient et mangeaient des épis, après les avoir froissés dans leurs mains. Des pharisiens lui dirent : « Pourquoi faites-vous ce qui n'est pas permis le jour du sabbat ? » Jésus leur répondit : « N'avez-vous pas lu ce que fit David un jour qu'il eut faim, lui et ses compagnons ? Il entra dans la maison de Dieu, prit les pains de l'offrande, en mangea, et en donna à ses compagnons, alors que les prêtres seuls ont la permission d'en manger. » Jésus leur disait encore : « Le Fils de l'homme est maître du sabbat. »

La haine que vouent les pharisiens à Jésus et à ses disciples ne cessera de croître à mesure qu'ils se rendront compte que leur autorité de parole n'a aucune prise sur eux. Les disciples n'ont d'ailleurs nul besoin de répondre, le Seigneur s'en charge à leur place. Ici la réponse est remarquable : Jésus, souvent appelé "fils de David" se réfère à l'Ecriture et leur oppose les faits et gestes du roi David. C'est une réponse à ce point précise et "pointue" qu'en réalité elle m'apparaît comme un trait d'humour. Jésus semble dire aux pharisiens: "Puisque vous poussez la connaissance de la Loi jusqu'à interdire aux hommes qui ont faim la simple consommation de quelques épis de blé, alors expliquez-moi comment il se fait que vos prédécesseurs aient laissé David agir comme il l'a fait ?"

Comment ces pharisiens pourraient-ils répondre ? Il leur faudrait tenir conseil pendant des heures (ils en ont l'habitude) avant d'apporter une réponse ! Du coup, les voilà de nouveau réduits au silence - et certainement qu'ils se sentent humiliés, ce qui ne fera que décupler leur soif de revanche. Mais Jésus n'en à que faire. Tout au contraire, Il profite de leur mutisme pour leur asséner cette nouveauté :
"Le Fils de l'homme est maître du sabbat".

Mais qu'est-ce que c'est "le Fils de l'homme" ? Jésus fait-Il référence à David ? Mais alors, pourquoi ne leur a-t-il pas dit tout simplement: "Le fils de David est maître du Sabbat"? Et quant à l'accuser d'abus d'autorité, ce n'est pas possible: Il ne s'est même pas déclaré "'homme élu de Dieu", mais moins qu'un homme: seulement un "fils de l'homme !"

L'ambiance générale qui se dégage de ce passage me rappelle des moments heureux de mon enfance: moi aussi, en compagnie d'une petite bande, j'ai froissé en été, au bord des champs, des épis de blé. Et jamais un fermier ne nous a dit quoi que ce soit. Il faisait chaud et j'imagine très bien, puisque la moisson est proche, que Jésus et les disciples profitaient des rayons du soleil - quand aux Pharisiens, avec tous leurs atours, ils devaient plutôt être accablés par la chaleur et transpirer sous leurs vêtements. Comme je me les représente tous en esprit, je vois d'un côté la fougue et la liberté de la jeunesse et, de l'autre, la rigueur et la raideur des représentants de l'autorité. Cela me rappelle immédiatement: "A vin nouveau, outres neuves !"
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

DavidB
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Re: Les épis de blés du sabbat

Message non lu par DavidB » sam. 06 sept. 2008, 20:38

Bonjour Étienne, content de voir que des éléments de votre méditation rejoignent la mienne... Je suggère particulièrement les commentaires de Bon_seb qui sont d'une grande pertinence sur le texte en question.

http://www.cite-catholique.org/viewtopi ... 102&t=5071

Bonne Journée


David
Comme un petit enfant, moi aussi, je veux me laisser prendre dans les bras de Dieu, mon Père en Jésus-Christ, me laisser asseoir sur ses épaules, et voir enfin, devant moi, au loin, s'élargir mes horizons.

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Le Sabbat, jour de grâce

Message non lu par etienne lorant » ven. 31 oct. 2008, 12:27

Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 14,1-6.
Un jour de sabbat, Jésus était entré chez un chef des pharisiens pour y prendre son repas, et on l'observait.
Justement, un homme atteint d'hydropisie était là devant lui.
Jésus s'adressa aux docteurs de la Loi et aux pharisiens pour leur demander : « Est-il permis, oui ou non, de faire une guérison le jour du sabbat ? » Ils gardèrent le silence. Jésus saisit alors le malade, le guérit et le renvoya.
Puis il leur dit : « Si l'un de vous a son fils ou son boeuf qui tombe dans un puits, ne va-t-il pas l'en retirer aussitôt, le jour même du sabbat ? » Et ils furent incapables de trouver une réponse.

Pourquoi cette question du Sabbat tient-elle cette place centrale, cruciale, dans les rapports entre Jésus et les Pharisiens ? Il me semble évident que la réponse tient au fait que le sabbat est le "jour de Dieu". Les Juifs et Jésus ne considèrent pas du tout le Sabbat de la même façon, et c'est tout à fait normal, car si l'on n'est pas d'accord sur la question du Sabbat, peut-on que l'on connaît Dieu et quelle est sa volonté ?

Quand le commandement de Dieu dit: « Tu te souviendras du jour du sabbat pour le sanctifier » (Ex 20,8), la pause ordonnée pour honorer le jour qui lui est consacré n'est nullement un commandement pesant pour l'homme, mais plutôt une aide qui lui permet de reconnaître sa dépendance vitale et libératrice à l'égard du Créateur, ainsi que sa vocation à collaborer à son œuvre et à accueillir sa grâce.

Pour Jésus, il est évident que le Père étant Amour miséricordieux, le jour où l'on célèbre Dieu est celui où l'on accomplira d'autant plus des gestes de miséricorde. L'allusion au fils ou au bœuf tombé dans un puits, dont on les retire aussitôt, souligne parfaitement cette évidence: quel homme laisserait mourir son enfant parce qu'on ne peut rien faire le jour du sabbat ? Et quel homme laisserait sa maison brûler de la cave au grenier pour la même raison? Mais ces pharisiens sont extrêmement radicaux et il en est un qui, dans un précédent passage, reprochait carrément aux malades de se soigner ce jour-là ... on est donc très proche d'un fanatisme du même type que ceux que nous connaissons depuis le 11 septembre. Certes, le Seigneur ne pouvait laisser les maîtres de la Loi rendre stérile une prescription divine qui ne pouvait être que fertile en grâces multiples...

Ce qu'en dit Jean Paul II, dans la lettre apostolique « Dies Domini » me conforte dans cette pensée:

"Quand le commandement de Dieu dit: « Tu te souviendras du jour du sabbat pour le sanctifier » (Ex 20,8), la pause ordonnée pour honorer le jour qui lui est consacré n'est nullement un commandement pesant pour l'homme, mais plutôt une aide qui lui permet de reconnaître sa dépendance vitale et libératrice à l'égard du Créateur, ainsi que sa vocation à collaborer à son œuvre et à accueillir sa grâce."
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Le sabbat pour l'homme

Message non lu par etienne lorant » lun. 19 janv. 2009, 20:13

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 2,23-28.
Un jour de sabbat, Jésus marchait à travers les champs de blé ; et ses disciples, chemin faisant, se mirent à arracher des épis. Les pharisiens lui disaient : « Regarde ce qu'ils font le jour du sabbat ! Cela n'est pas permis. » Jésus leur répond : « N'avez-vous jamais lu ce que fit David, lorsqu'il fut dans le besoin et qu'il eut faim, lui et ses compagnons ? Au temps du grand prêtre Abiathar, il entra dans la maison de Dieu et mangea les pains de l'offrande que seuls les prêtres peuvent manger, et il en donna aussi à ses compagnons. »
Il leur disait encore : « Le sabbat a été fait pour l'homme, et non pas l'homme pour le sabbat.
Voilà pourquoi le Fils de l'homme est maître, même du sabbat. »


Puisque l'Époux est là, les portes jadis refermées, sont désormais ouvertes. Il ne s'agit plus de garder pour soi, mais de donner; il ne s'agit plus de fermer les mains, mais de les ouvrir. Le Sabbat était par tradition le jour où l'on se souvenait des œuvres de miséricorde accomplies par le Seigneur envers son peuple: la délivrance de l'esclavage en Égypte, le pardon qui avait surabondé et couvert toutes les fautes, l'établissement sur la terre d'Israël. Mais à présent, il y aura nouveauté dans la tradition, et l'on pratiquera des œuvres de miséricorde spécialement le jour du sabbat. Quelle meilleure louange de Dieu que de chercher à L'imiter dans sa bonté !
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Le blé du sabbat

Message non lu par etienne lorant » sam. 05 sept. 2009, 11:04

Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 6,1-5.

Un jour de sabbat, Jésus traversait des champs de blé ; ses disciples arrachaient et mangeaient des épis, après les avoir froissés dans leurs mains.
Des pharisiens lui dirent : « Pourquoi faites-vous ce qui n'est pas permis le jour du sabbat ? »
Jésus leur répondit : « N'avez-vous pas lu ce que fit David un jour qu'il eut faim, lui et ses compagnons ?
Il entra dans la maison de Dieu, prit les pains de l'offrande, en mangea, et en donna à ses compagnons, alors que les prêtres seuls ont la permission d'en manger. »
Jésus leur disait encore : « Le Fils de l'homme est maître du sabbat. »

C'est la question du sabbat qui peu à peu va focaliser le ressentiment des pharisiens contre Jésus. Car leur argumentation est faible et ils le savent, ils ont bien compris qu'avec ce "Fils de l'homme", qui connaît les Ecritures mieux qu'eux, ils risquent de perdre les privilèges qu'ils se sont octroyés par une interprétation contraignante de la Loi. Ailleurs, Jésus leur dira bien des choses encore sur le sabbat, et progressivement, il n'hésitera pas à hausser le ton:

"Le sabbat est fait pour l'homme et non l'homme pour le sabbat" : Dieu a donné la règle du jour de repos non pour que l'homme soit lié par de nouvelles obligations, mais pour qu'une fois par semaine, il soit au contraire délié des travaux et de la peine qu'il faut supporter pour vivre dans le monde.

et ensuite, ce sera, beaucoup plus clair:
" Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous fermez à clé le Royaume des cieux devant les hommes ; vous-mêmes n'y entrez pas, et ceux qui essayent d'y entrer, vous ne leur permettez pas d'entrer !" - Ce qui veut dire qu'à force d'instaurer de nouvelles règles, on finit par les rendre insupportables. Jésus leur reproche tout simplement d'éloigner l'homme de Dieu.

Que le jour de repos soit un jour de repos, un jour où l'on se souvient que nous sommes enfants de Dieu et dignes de goûter ce repos, d'en faire un jour de fête pour le coeur et pour le corps aussi.
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Le sabbat est fait pour l'homme

Message non lu par etienne lorant » lun. 26 oct. 2009, 11:29

Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 13,10-17.

Jésus était en train d'enseigner dans une synagogue, le jour du sabbat. Il y avait là une femme, possédée par un esprit mauvais qui la rendait infirme depuis dix-huit ans ; elle était toute courbée et absolument incapable de se redresser. Quand Jésus la vit, il l'interpella : « Femme, te voilà délivrée de ton infirmité. » Puis, il lui imposa les mains ; à l'instant même elle se trouva toute droite, et elle rendait gloire à Dieu.

Le chef de la synagogue fut indigné de voir Jésus faire une guérison le jour du sabbat. Il prit la parole pour dire à la foule : « Il y a six jours pour travailler ; venez donc vous faire guérir ces jours-là, et non pas le jour du sabbat. » Le Seigneur lui répliqua : « Esprits faux que vous êtes ! N'est-il pas vrai que le jour du sabbat chacun de vous détache de la mangeoire son boeuf ou son âne pour le mener boire ?
Et cette femme, une fille d'Abraham, que Satan avait liée il y a dix-huit ans, n'est-il pas vrai que le jour du sabbat il fallait la délivrer de ce lien ? » Ces paroles de Jésus couvraient de honte tous ses adversaires, et toute la foule était dans la joie à cause de toutes les actions éclatantes qu'il faisait.

La déformation du dos de cette femme attribuée à un esprit mauvais m'a fait songeait à combien d'autres déformations notre corps subirait s'il devait refléter nos difficultés morales, nos péchés ou nos penchants mauvais !... L'idée n'est pas si folle, puisque les Juifs eux-mêmes attribuaient certaines infirmité à des péchés qui pouvaient remonter jusqu'aux parents du malade. La lèpre trahirait les pensées, la paresse se traduirait en paralysie, une main raide indiquerait un voleur," et l'aveugle de Jéricho (du moins à mon sens) fut guéri en même temps de l'aveuglement spirituelle que de sa cécité? Et donc cette femme, je dirais qu'elle souffre du dos mais qu'elle est aussi accablée moralement d'un mal que les circonstances me font attribuer au "fardeau" infligé par les pharisiens et leurs centaines de préceptes impossibles à suivre. Ou bien, cette courbure du dos peut représenter un accablement moral, un désespoir profond. Toujours est-il que Jésus, que Jésus la délivre d'une parole et pose ensuite ses mains sur son front - ce qui renforce l'idée qu'à la guérison des membres s'ajoute toujours une guérison de l'esprit.

Le chef de la synagogue réagit surtout en tant que chef dont l'autortié a été remise en question !
Il s'emporte et, en disant qu'un malade ne peut pas se soigner le jour du sabbat, il s'attire une remarque pleine de bon sens: si l'on donne bien à boire à ses animaux le jour du sabbat, comment ne porterait-on pas assistance aux malade le jour du sabbat ? Et la foule est en liesse, mais l'hostilité des pharisiens ne fera que croître.
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Le sabbat

Message non lu par etienne lorant » ven. 30 oct. 2009, 12:32

Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 14,1-6.

Un jour de sabbat, Jésus était entré chez un chef des pharisiens pour y prendre son repas, et on l'observait. Justement, un homme atteint d'hydropisie était là devant lui. Jésus s'adressa aux docteurs de la Loi et aux pharisiens pour leur demander : « Est-il permis, oui ou non, de faire une guérison le jour du sabbat ? »
Ils gardèrent le silence. Jésus saisit alors le malade, le guérit et le renvoya. Puis il leur dit : « Si l'un de vous a son fils ou son boeuf qui tombe dans un puits, ne va-t-il pas l'en retirer aussitôt, le jour même du sabbat ? »
Et ils furent incapables de trouver une réponse.

Ils ne répondent pas, car ils ne pourraient pas le faire sans se diviser en eux-mêmes: si un enfant tombe malade, n'importe quel jour de l'année, les parents s'empressont aussitôt de le soigner. Et si quelqu'un tombe dans un puits, on l'en retire aussitôt. Et celui qui a un boeuf - le tracteur de l'époque, il le sauvera aussi pour préserver son gagne-pain. Tout cela est évident et Jésus guérit le malade.

Dieu s'est-Il vraiment reposé le septième jour ? Oui, mais quand il est dit que Dieu se repose, cela ne signifie pas qu'il arrête de donner la vie. La vie l'emporte absolument sur la loi du Sabbat. Les deux références données pour cette institution dans l'un des dix Commandements, c'est d'une part la "Création", c'est-à-dire le don de la vie, et d'autre part la "délivrance d'Égypte", c'est-à-dire la libération. Et le don de la vie et libération l'emportent sur le précepte.
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Les règles du Sabbat et Jésus

Message non lu par etienne lorant » ven. 29 oct. 2010, 10:55

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 14,1-6.

Un jour de sabbat, Jésus était entré chez un chef des pharisiens pour y prendre son repas, et on l'observait.
Justement, un homme atteint d'hydropisie était là devant lui. Jésus s'adressa aux docteurs de la Loi et aux pharisiens pour leur demander : « Est-il permis, oui ou non, de faire une guérison le jour du sabbat ? »Ils gardèrent le silence. Jésus saisit alors le malade, le guérit et le renvoya.
Puis il leur dit : « Si l'un de vous a son fils ou son bœuf qui tombe dans un puits, ne va-t-il pas l'en retirer aussitôt, le jour même du sabbat ? »
Et ils furent incapables de trouver une réponse.

Aujourd'hui, j'ai désiré apprendre comment il se faisait que c'était si souvent la question du 'travail' le jour du Sabbat qui envenimait tellement les relations entre les Pharisiens et les chefs de Synagogue et Jésus. Je suis donc parti à la recherche des "interdits du Sabbat" et ce que j'ai trouvé m'a paru ahurissant, bien au-delà de ce que j'avais compris par mes lectures de l'Évangile. Après avoir lu tout cela, j'ai mieux compris certaines autres paroles de Jésus, notamment lorsqu'il s'adressait au peuple en disant: "Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau et je vous donnerai du repos. Devenez mes disciples. Oui, mon joug est simple et mon fardeau léger !" (Citation de mémoire) Je me suis souvenu encore que Jésus avait éveillé l'attention d'un autre contradicteur en lui demandant quel est le cœur de la Loi. En réalité, après avoir découvert toutes ces choses, soit permises, soit interdites, mais aussi permises pour une part et interdites pour une autre, je crois que l'on comprend mieux comment le Christ, presque fatalement, était condamné au rejet par les chefs du peuple.

Voici donc une vue d'ensemble des prescriptions et interdictions du jour du Sabbat telles que je l'ai 'collectée' sur trois sites différents :

Le Sabbat avait été réglementé par les Docteurs de la Loi. Tout un traité de la Mischna est consacré à cette réglementation (le traité Schabbath). En effet, il fallait savoir exactement ce qui était permis et ce qui était défendu. Les ordonnances du Pentateuque avaient été soigneusement étudiées et commentées. La science des Docteurs de la Loi était précisément de bien connaître les défenses et les permissions. On décida que trente-neuf espèces de travaux seraient interdits. En voici la nomenclature telle que nous la trouvons dans le traité Schabbath :

1° semer; 2° labourer ; 3° moissonner ; 4° lier les gerbes ; 5° battre en grange ; 6° vanner ; 7° nettoyer le grain ; 8° moudre ; 9° tamiser ; 10° pétrir ; 11° cuire ; 12° tondre la laine ; 13° la blanchir 14° la carder ; 15" la teindre ; 16° filer 17° ourdir la toile 18°, faire deux points ; 19° tisser deux fils 20° détacher deux fils ; 21°, faire un noeud ; 22" défaire un noeud ; 23° coudre deux points ; 24° faire une déchirure qui exigerait au moins deux points de couture pour être raccommodée ; 25" s'emparer d'un gibier, d'un cerf par exemple ; 26° le tuer; 27° le dépouiller ; 28° le saler; 29° préparer la peau ; 30° racler les poils ; 31° le couper en morceaux ; 32° écrire deux lettres de l'alphabet ; 33° effacer pour écrire deux lettres de l'alphabet ; 34° bâtir ; 35° démolir, 36°, éteindre le feu ; 37° l'allumer ; 38° forger ; 39° porter un objet d'un endroit à un autre.

Ce n'était pas tout, chacune de ces défenses exigeait un certain nombre d'explications. Citons-en quelques exemples : la défense de faire et de défaire un nœud paraissait bien vague ; de quels nœuds s'agit-il ? Les Rabbins répondaient gravement : « On serait coupable de faire ou de défaire un nœud de chamelier et un nœud de batelier». Un Rabbi Meïr a dit : « Si un peut défaire le nœud d'une seule main on est innocent. Et puis on peut faire certaines espèces de nœuds; une femme peut nouer les cordons de sa robe, les rubans de son bonnet, sa ceinture ; on peut nouer ses chaussures et ses sandales ; on peut fermer des outres de vin et d'huile et un pot qui renferme de la viande. »

Il était encore défendu d'écrire deux lettres de l'alphabet, mais si on les écrit dans des langues différentes ou avec des encres de différentes couleurs, ou encore l'une de la main droite et l'autre de la main gauche, est-on coupable? A-t-on violé la Loi? Oui, répondent les Rabbins, qui ont prévu tous ces cas. « Celui qui écrit ces deux caractères sur deux pans de mur formant un angle et de manière qu'on puisse les lire ensemble est coupable ; mais si vous écrivez ces deux lettres avec la poussière dit chemin, avec du jus de fruit, avec du sable, en un mot avec une substance facile à enlever, alors vous êtes innocent. Si les deux lettres sont superposées, ou si vous écrivez sur deux feuilles d'un livre de sorte qu'on ne peut lire les deux lettres ensemble, vous êtes innocent. »

La défense d'allumer du feu était déjà dans le Pentateuque mais elle fut complétée, et on défendit aussi de l'éteindre (36e défense).
«Cependant si un païen s'offre pour éteindre un incendie le jour du Sabbat, on ne doit rien lui dire, ni : éteins-le, ni : ne l'éteins pas. On n'est pas tenu de le forcer au repos. » Cette défense d'éteindre le feu s'étendait aux lampes et aux flambeaux, mais ici encore on précisait. « Si quelqu'un éteint une lumière par crainte des païens, des voleurs, des mauvais esprits où à cause d'une maladie pour pouvoir dormir, il est innocent, mais s'il le fait pour économiser l'huile ou la mèche, ou ne pas abîmer sa lampe, il est coupable ». « On peut placer sous la lampe une assiette qui recueille les étincelles, mais il ne faut pas mettre d'eau dans cette assiette, ce serait éteindre les étincelles et violer la Loi. »

La dernière des trente-neuf défenses prêtait beaucoup aux développements : défense de transporter un objet d'un endroit à un autre. De quelle grosseur doit être l'objet? Les Rabbins répondaient que la Loi était violée « si on transportait autant de nourriture qu'il en faut pour faire la grosseur d'une figue sèche, autant de lait qu'il en faut pour faire une gorgée, autant d'huile qu'il en faut pour oindre le petit doigt, autant d'eau qu'il en faut pour humecter les yeux, autant d'encre qu'il en faut pour écrire deux lettres de l'alphabet.... etc., etc. « Il était interdit de transporter deux vêtements ne faisant pas partie du même habillement.

Dans un incendie il était permis de sauver les manuscrits de la Loi et des Prophètes, l'étui qui les renfermait, les Tefillins, et leur étui; si l'incendie survenait le vendredi soir, on pouvait sauver une quantité de nourriture suffisante pour les trois repas du lendemain ; s'il survenait le samedi avant midi, on ne pouvait plus emporter de nourriture que pour deux repas et pour un seul s'il se déclarait dans l'après-midi.

A côté de ces prescriptions formelles se trouvaient les conseils, les recommandations en prévision d'une violation possible de la Loi. Ainsi on recommandait au tailleur de ne pas sortir avec son aiguille le vendredi quand la nuit approchait il pouvait s'oublier et être surpris par le commencement du Sabbat. Il valait mieux ne pas lire à la lampe ou faire telle autre chose exigeant beaucoup de lumière, on pouvait encore s'oublier, être tenté de remettre de l'huile dans sa lampe, on aurait violé le commandement qui défend d'allumer du feu.

Outre les trente-neuf travaux interdits, il y avait un certain nombre de défenses faites à la fois pour le Sabbat et pour les jours de fête où cependant le repos était moins rigoureux.

On ne pouvait monter sur un arbre ou sur un animal, nager, danser, tenir un conseil, mettre à part la dîme, s'éloigner de plus de deux mille coudées (environ neuf cents mètres) de l'endroit où l'on se trouvait lorsque le Sabbat a commencé. Un espace de deux mille coudées s'appelait : Le chemin de sabbat ou limites du sabbat (Techoum aschabbath).

Parmi les Pharisiens, les Schammaïstes étaient d'intraitables observateurs du Sabbat. Ils ne permettaient pas la plus légère infraction aux règles établies et les exagéraient encore. Ils interdisaient formellement l'instruction des enfants, le soin des malades, la consolation des affligés et l'aumône.

La défense de porter un objet d'un local dans un autre ou d'une maison dans une autre était aussi fort habilement et fort jésuitiquement éludée par les Pharisiens. Faisant communiquer les cours des maisons entre elles, ils déclaraient qu'elles ne formaient dans leur ensemble qu'une seule et même cour et par suite il n'y avait qu'une seule maison, ou bien ils reliaient les maisons entre elles par des poutres et disaient : ce n'est qu'un seul bâtiment. Les Saducéens, toujours conservateurs, se déclaraient profondément scandalisés de cette manière de faire.

Il était du reste convenu que le danger de mort était un cas de force majeure et autorisait la violation du Sabbat. Cette décision fut prise au temps des Macchabées. Pendant l'insurrection un certain nombre de fidèles, surpris par l'ennemi le jour du Sabbat, s'étaient laissé massacrer jusqu'au dernier plutôt que de tirer l'épée pour se défendre. Ce respect du jour du repos avait paru décidément exagéré, d'autant plus qu'il s'agissait de soutenir la cause de Dieu, et il avait été décidé qu'à l'avenir on pourrait tirer l'épée pour se défendre, si on était attaqué un jour de Sabbat. Mais en temps de paix on ne pouvait porter les armes et les Romains furent obligés de dispenser les Juifs du service militaire; le repos du samedi et la discipline romaine se trouvaient être deux nécessités inconciliables.

Le soin des malades semble avoir été strictement interdit au premier siècle . On n'amène les malades à Jésus un jour de Sabbat qu'après le coucher du soleil. Cependant, il était permis d'assister une femme en couches. Si un édifice s'écroule sur quelqu'un et qu'on ne sache pas si, oui ou non, il est enseveli sous les décombres, si, oui ou non, il vit encore, si, oui ou non, il est Israélite, alors il faut lui porter secours le jour du Sabbat. Le trouvez-vous vivant encore? emportez-le et soignez-le. Est-il mort? laissez le corps jusqu'à ce que le Sabbat soit fini . Il est probable que ces questions de secours aux blessés, de guérisons des malades et en général d'actes d'humanité accomplis le jour du Sabbat étaient fort discutées ait temps de Jésus-Christ. La Mischna autorise celui qui a mal à la gorge à se gargariser le jour dut Sabbat, mais elle ne permet pas de remettre ce jour-là une jambe cassée, ni d'arroser d'eau froide un membre démis. On était plus humain pour les animaux, car il n'était pas défendu de soigner ses bestiaux et de les mener boire le jour du Sabbat. Il était permis de conduire son chameau avec une corde et son cheval avec son licou . « Et, non seulement, disent encore les Talmuds, il n'est pas interdit de mener sa bête à l'abreuvoir le jour du Sabbat, mais on peut puiser de l'eau pour elle; cependant, il faut prendre garde de ne pas porter l'eau. On doit la mettre devant l'animal, et il s'approche et boit de lui-même ». On comprend la sainte indignation de Jésus : « Vous menez votre âne à l'abreuvoir et vous ne voulez pas que je guérisse un malade." (Luc, 13)

La circoncision était autorisée parce qu'elle était, comme le Sabbat, antérieure à Moïse, et le commandement était trop important pour que rien pût empêcher de l'accomplir le huitième jour après la naissance. Cependant, si on pouvait circoncire la veille du Sabbat cela valait mieux.

En général tout ce qu'on pouvait faire la veille était défendu le jour du Sabbat.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Le maître du Sabbat

Message non lu par etienne lorant » mar. 18 janv. 2011, 10:37

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Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 12,1-8.

En ce temps-là, Jésus passait, un jour de sabbat, à travers les champs de blé, et ses disciples eurent faim ; ils se mirent à arracher des épis et à les manger.
En voyant cela, les pharisiens lui dirent : « Voilà que tes disciples font ce qu'il n'est pas permis de faire le jour du sabbat ! »
Mais il leur répondit : « N'avez-vous pas lu ce que fit David, quand il eut faim, ainsi que ses compagnons ?
Il entra dans la maison de Dieu, et ils mangèrent les pains de l'offrande ; or, cela n'était permis ni à lui, ni à ses compagnons, mais aux prêtres seulement.
Ou bien encore, n'avez-vous pas lu dans la Loi que le jour du sabbat, les prêtres, dans le Temple, manquent au repos du sabbat sans commettre aucune faute ?
Or, je vous le dis : il y a ici plus grand que le Temple.
Si vous aviez compris ce que veut dire cette parole : C'est la miséricorde que je désire, et non les sacrifices, vous n'auriez pas condamné ceux qui n'ont commis aucune faute. Car le Fils de l'homme est maître du sabbat. »


Comme je suis en train de relire saint Augustin, je ne me retiens pas de reproduire ici son commentaire:

"Lorsque la grâce a été révélée, les fidèles ont été relevés de l'observance du sabbat qui consistait dans le repos d'un jour. Maintenant, par la grâce, le chrétien observe un sabbat perpétuel, si tout ce qu'il fait de bon il le fait dans l'espoir du repos à venir et s'il ne se glorifie pas de ses bonnes œuvres (...) En agissant ainsi, il se repose de ses œuvres anciennes, marche dans les sentiers d'une vie nouvelle, et reconnaît que Dieu agit en lui, Dieu qui tout à la fois agit en lui en tant qu'il gouverne ses créatures comme il faut, et se repose, en tant qu'il a en lui la tranquillité éternelle." De la sorte, je peux m'imaginer les disciples marchant aux abord d'un champs de blé arrivé à maturité et, certainement sans penser à mal, froisser quelques épis pour en avaler la semence. J'ai fait cela l'année passée lors d'une visite à un ami qui a la chance d'habiter en pleine campagne, c'était gai sous le soleil très chaud. Nous avons croisé le paysan qui nous a lancé: "Goûtez-y ! La récolte est bonne et pas de pesticides!" Balou, le grand chien noir d'Éric, courait dans tous les sens et appréciait la ballade. Comme çà compte, un souvenir comme celui-là !... Dans la lecture précédente, nous avions vu comment Jésus avait réagi en répliquant aux Pharisiens que ses disciples ne pouvaient pas jeûner tant que l'Époux est parmi eux. Le temps que Jésus est venu apporter, et qu'Il apporte à tout homme, c'est le temps de la délivrance des entraves du mal et de l'angoisse de la mort, et son Esprit nous guide en toute occasion.

Toutes ces choses bonnes pour l'homme et résolues par Dieu pour le bonheur de l'homme, font bien de Jésus le maître du Sabbat. Et de nouveau ce matin, après avoir communié, je ressens la Joie. Je trouve formidable de la part du Christ de rappeler ici qu'aux yeux de Dieu, la miséricorde est supérieure aux sacrifices !
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Le sabbat pour l'homme et non l'homme pour le sabbat

Message non lu par etienne lorant » mar. 22 janv. 2013, 10:42

Lettre aux Hébreux 6,10-20.
Frères, Dieu ne peut pas commettre d'injustice : il n'oublie pas votre action ni l'amour que vous avez manifesté à son égard, puisque vous vous êtes mis au service des fidèles, et que vous y êtes encore. Notre désir est que chacun d'entre vous manifeste le même empressement, pour que votre espérance se réalise pleinement jusqu'au bout ; ne vous laissez pas aller, imitez ceux qui, par la foi et la persévérance, obtiennent l'héritage que Dieu nous a promis.

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 2,23-28.
Un jour de sabbat, Jésus marchait à travers les champs de blé ; et ses disciples, chemin faisant, se mirent à arracher des épis. Les pharisiens lui disaient : « Regarde ce qu'ils font le jour du sabbat ! Cela n'est pas permis. » Jésus leur répond : « N'avez-vous jamais lu ce que fit David, lorsqu'il fut dans le besoin et qu'il eut faim, lui et ses compagnons ? Au temps du grand prêtre Abiathar, il entra dans la maison de Dieu et mangea les pains de l'offrande que seuls les prêtres peuvent manger, et il en donna aussi à ses compagnons. » Il leur disait encore : « Le sabbat a été fait pour l'homme, et non pas l'homme pour le sabbat. Voilà pourquoi le Fils de l'homme est maître, même du sabbat. »


Le Sabbat, commémoration perpétuelle du septième jour, où toute la création fut accomplie - ce jour où "Dieu se reposa de toute l'oeuvre qu'Il avait faite"... il n'est pas bon qu'en ce jour de repos, l'homme soit soumis encore à plus de préceptes que tous les autres jours de la semaine. Au commencement, le sabbat est un jour de réjouissance, un jour où l'on ne travaille pas, mais durant lequel on se se souvient de tout ce que Dieu fit de bon pour l'homme.

Le mot puissant de Jésus: "Le sabbat a été fait pour l'homme, et non pas l'homme pour le sabbat", notre prêtre nous l'a traduit en disant : "La théologie a été faite pour l'homme et non pas l'homme pour la théologie". Je crois bien que tout le monde a souri - en tout cas moi, car j'ai trouvé ce mot lumineux !
En effet, la vie d'un chrétien peut reposer toute entière sur les deux premiers commandements (aimer Dieu et son prochain pour l'amour de Dieu), et pour le reste, la meilleure connaissance de Dieu viendra d'elle-même. Car c'est bien en pratiquant l'amour à la manière de Dieu (notamment dans ce "service des fidèles" que mentionne saint Paul), c'est bien par le don de nous-mêmes pour l'amour de Dieu que nous connaîtrons Dieu sans avoir plus jamais à formuler de questions. Et si Jésus, le Fils de l'homme, est bien le maître de sabbat, c'est qu'en tout ce qu'il accomplira, il manifestera comment Dieu aime les hommes.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Avec le maître du sabbat

Message non lu par etienne lorant » sam. 07 sept. 2013, 10:31

Le samedi de la 22e semaine du temps ordinaire

Lettre de saint Paul Apôtre aux Colossiens 1,21-23.

Frères, vous étiez jadis étrangers à Dieu, vous étiez même ses ennemis, avec cette mentalité qui vous poussait à faire le mal. Et voilà que, maintenant, Dieu vous a réconciliés avec lui, grâce au corps humain du Christ et par sa mort, pour vous introduire en sa présence, saints, irréprochables et inattaquables. Mais il faut que, par la foi, vous teniez, solides et fermes ; ne vous laissez pas détourner de l'espérance que vous avez reçue en écoutant l'Évangile proclamé à toute créature sous le ciel, Évangile dont moi, Paul, je suis devenu ministre.

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 6,1-5.
Un jour de sabbat, Jésus traversait des champs de blé ; ses disciples arrachaient et mangeaient des épis, après les avoir froissés dans leurs mains. Des pharisiens lui dirent : « Pourquoi faites-vous ce qui n'est pas permis le jour du sabbat ? » Jésus leur répondit : « N'avez-vous pas lu ce que fit David un jour qu'il eut faim, lui et ses compagnons ?
Il entra dans la maison de Dieu, prit les pains de l'offrande, en mangea, et en donna à ses compagnons, alors que les prêtres seuls ont la permission d'en manger. » Jésus leur disait encore : « Le Fils de l'homme est maître du sabbat. »

Cy Aelf, Paris

"Ne vous laissez pas détourner", dit saint Paul, de l’Évangile qui a été proclamé à toute créature sous le ciel." Cela vaut tout aussi bien pour nous qui devons chercher sans relâche, dans la foi, ce qu'il y a de meilleur et non nous laisser retomber dans nos anciennes mentalités. Pour nous et pour tous ceux qui croient, l'univers est déjà transformé par la présence du Christ.
Dans l’Évangile, lorsque Jésus rapporte l'histoire des pains d'offrande que David et ses compagnons avaient mangés, il n'avait pas outrepassé la règle puisque tous œuvraient pour Dieu. A plus forte raison, le Christ et les disciples peuvent d'autant mieux froisser et manger quelques épis de blé le jour du sabbat, puisqu'ils suivent le Fils de l'homme. Ce qui me frappe surtout dans cet Évangile, c'est la surveillance constante dont Jésus fait l'objet. Ses disciples et lui sont en train de traverser des champs de blé et les pharisiens sont déjà présents pour surveiller leurs faits et gestes.
Finalement, ce qui lie l’Évangile à la lettre de saint Paul, c'est la primauté à accorder à une vie complètement "immergée" dans le Christ.
***
Aujourd'hui, j'ai besoin de cette pensée de ma vie "immergée dans le Christ. Car la nuit dernière me fut très difficile.
Durant des années, je me suis inquiété de la pauvreté apparente d'une de mes tantes, célibataire, qui est à présent en observation constante dans une maison de repos et de soins. En cette occasion, du fait du coût de l'hébergement, il m'a été demandé à combien s'élève sa pension. J'ai donc contacté son banquier qui m'a répondu qu'il ne fallait pas qu'elle soit privée de rien: en plus de la maison dont elle a hérité, elle dispose de divers placements et d'une rente mensuelle de 1800 euros !   Eh quoi, comment est-ce  possible ? Toutes ces années, où tous, dans la famille, nous avons cru à la semi-précarité de sa situation !

Comme elle se gardait bien de nous rassurer, j'avais déjà eu un contact avec ce banquier, qui m'avait encouragé à surveiller l'assistance financière qu'elle a accordée à l'un de mes cousins, ruiné dans une affaire de petite restauration. Et j'au découvert d'un seul coup que c'est la mère de ce cousin qui encoure une possible saisie de sa maison - mais ma tante n'a jamais pris de risque, bien que devant moi elle l'ait beaucoup plaint, et m'ait prétendu être intervenue pour payer diverses dettes - ce qui est bien possible, bien sûr ! Cette nuit également, je me suis souvenu des soucis de mon père - son frère - lorsqu'il a dû abréger sa carrière à cause de sa santé, mais n'a jamais voulu prendre des congés durant sa retraite.
Au contraire, il a repris divers travaux afin qu'à son décès, ma mère ait un supplément de pension de survie...
Au cours de la longue nuit que je viens de passer, je me suis demandé comment tous ces événements ont pu se dérouler. Et de remonter jusqu'à un "Oncle Henri", qui fut banquier dans les années cinquante - c'est certainement de ce côté que qu'il y aura eu des "manigances". La voilà donc bien avancée, ma tante et sa fortune cachée. Enfin, ce qui m'a troublé le plus : ancienne prof de religion, puis sacristine, elle a fini par diviser sa maison afin d'héberger l'ancien curé du village jusqu'à son décès. Ils ont tout su de ma conversion, ils m'ont encouragé à entrer au Séminaire ("Mais je n'aurais plus de revenus", disais-je - "Allons, il faut avoir la foi !", me répondait-on... etc, etc.  J'ai ainsi passé la nuit dernière à "explorer" les effets de la "double vie" cachée de ma tante et je n'ai dormi que quelques heures...  A présent, je ne veux plus y penser du tout.
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Re: Avec le maître du sabbat

Message non lu par gerardh » sam. 07 sept. 2013, 12:14

______

Bonjour,

Quelques commentaires sur les versets du jour (source Bibliquest [site protestant]) :


Lettre de saint Paul Apôtre aux Colossiens 1,21-23.

Ch. 1:21
Il est parfaitement évident que la réconciliation n’a pas encore eu lieu en ce qui concerne les choses sur la terre. Pourtant les croyants sont déjà réconciliés comme l’indique le v. 21 ; et dans ce verset, nous trouvons un mot qui nous aide à comprendre ce que signifie réellement la réconciliation, un mot qui décrit l’état diamétralement opposé à la réconciliation : l’aliénation, ou le fait d’être étranger.
Des maux multiples ont enveloppé l’humanité comme résultat de l’entrée du péché. Non seulement nous sommes devenus coupables, mais nous sommes sous un terrible esclavage. Et non seulement nous sommes dans l’esclavage, mais nous sommes devenus entièrement étrangers vis-à-vis de Dieu en qui résident tous nos espoirs. Nous avions besoin de justification en rapport avec notre culpabilité. Nous avions besoin de rédemption en rapport avec notre esclavage. Et parce que nous sommes si entièrement étrangers vis-à-vis de Dieu, nous avions besoins de réconciliation. L’aliénation (ou fait d’être étranger), notons-le, est à imputer entièrement de notre côté. L’inimitié existait dans nos pensées à l’égard de Dieu, mais non pas dans les pensées de Dieu à notre égard ; or l’inimitié et l’aliénation s’expriment dans des mauvaises œuvres. C’est pourquoi nous pouvons dire qu’il y a un sens selon lequel Dieu avait besoin de réconciliation, mais nous, nous en avions besoin sur deux plans.

Ch. 1:22a
La réconciliation a été effectuée « par la mort », celle de Christ. Sa mort est la base stable sur laquelle la réconciliation repose, qu’il y en ait besoin du côté de Dieu ou du nôtre. Cependant nous avions besoin de plus que cela. Nous avions besoin de l’œuvre puissante dans nos cœurs par laquelle l’inimitié devait en être balayée pour toujours. Comme résultat de tout cela, Dieu abaisse Ses regards sur nous, comme étant en Christ, avec plaisir et délices ; tandis que nous, sensibles à Sa faveur, nous levons les yeux vers Lui en Lui répondant par les affections.

Ch. 1:22b
Dieu ne trouve tout Son délice que dans ce qui est parfait. Mais alors l’effet de la mort de Christ est que nous puissions être présentés « saints et irréprochables et irrépréhensibles devant Lui ». Nous sommes débarrassés de tout ce qui s’attachait à nous auparavant en tant qu’enfants déchus d’Adam, car le jugement de tout ce que nous étions a été exécuté « dans le corps de Sa chair, par la mort ». Cette même mort de Christ fournit la base pour la réconciliation à venir de toutes choses dans les cieux et sur la terre.
Quelle glorieuse perspective que celle-ci ! Il y a des choses dans les cieux qui ont été touchées et souillées par le péché, et il faut qu’elles soient réconciliées, bien que les anges qui ont péché ont été jetés en bas pour l’enfer, et ne relèvent donc pas de cette réconciliation. Tout sur la terre a fait naufrage. Pourtant un jour viendra où tout, dans ces deux sphères, sera amené en harmonie complète avec la volonté de Dieu, et jouira pour toujours de l’éclat du soleil de Sa faveur, répondant à Son amour à tous égards. Nous pouvons bien crier : Seigneur, hâte ce jour ! Nous pouvons bien méditer profondément sur de pareils thèmes, car plus nous le ferons, plus nous entreverrons la merveille de la mort de Christ.

Ch. 1:23
Tout ce qui vient d’être considéré suppose bien sûr que nous sommes vraiment et réellement du Seigneur ; d’où le « si » du v. 23. Il y en a beaucoup qui, à l’ouïe de l’évangile, professent croire, et pourtant, ultérieurement, abandonnent entièrement ce qu’ils ont professé. Ils ne « demeurent pas dans la foi, fondés et fermes », ils sont « détournés de l’espérance de l’évangile », montrant par là que sa racine ne se trouvait pas en eux. L’expression « Il vous a maintenant réconciliés » ne s’applique pas à eux.
L’apôtre insiste à nouveau dans ce verset sur l’immense portée de l’évangile, prêché dans « toute la création qui est sous le ciel », juste comme au v. 6 il est parvenu « dans tout le monde ». Le point mis ici en relief n’est pas, bien sûr, qu’il a été effectivement prêché à toute créature, mais que la sphère de son action n’est rien moins que toute créature. Paul avait été fait ministre de cet évangile. Un autre ministère, celui de l’assemblée, est indiqué au v. 25.


Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 6,1-5.

Le Seigneur Jésus était venu introduire un nouvel ordre de choses. Mais Israël trouvait meilleur l'ancien régime de la loi (comp. ch. 5 v. 39). L'homme est tel, qu'il préfère des ordonnances parce qu'elles lui permettent de se glorifier en les accomplissant tant soit peu; tandis que la grâce l'humilie en le considérant perdu. Pour ce motif les Juifs tenaient fortement au sabbat, et le Seigneur donne à ce sujet deux leçons aux pharisiens: l'une tirée des Écritures et de l'histoire d'Israël (v. 3, 4), l'autre de son propre exemple d'amour (v. 9, 10). Seul effet sur leurs cœurs: ils trament un complot pour se débarrasser de Lui!

Jésus continue de montrer que sa présence en grâce met de côté tout ce qui se rattachait à Israël selon la chair. Les pharisiens avaient vu les disciples arracher des épis de blé et les broyer pour les manger un jour de sabbat. « Pourquoi », leur disent-ils, « faites-vous ce qu’il n’est pas permis de faire au jour de sabbat ? » (v. 2). En réponse à cette accusation, Jésus leur rappelle que David, poursuivi par Saül, entra dans la maison de Dieu et prit des pains de proposition que les sacrificateurs seuls avaient le droit de manger ; il en mangea et en donna à ses compagnons. Jésus, le vrai roi David, rejeté comme lui (et ce rejet faisait tomber les ordonnances), était aussi le Fils de l’homme, le seigneur du sabbat. Lui, l’Éternel, l’avait institué comme signe de l’alliance entre Dieu et son peuple, montrant par là qu’il voulait le faire participer à son repos. Par son infidélité, Israël a rompu l’alliance et rendu impossible le repos. Mais l’amour de Dieu ne pouvait demeurer inactif en présence de la misère de l’homme, même un jour de sabbat. L’ordonnance n’ayant plus sa raison d’être, le Fils de l’homme avait le droit et le pouvoir de la mettre de côté. Le sabbat de l’amour de Dieu n’aura lieu que dans le ciel et pour la terre dans le millénium. Alors Dieu se reposera dans son amour (Sophonie 3:17). En attendant, Jésus dit : « Mon Père travaille jusqu’à maintenant, et moi je travaille » (Jean 5:17).


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