Les ouvriers à la vigne

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etienne lorant
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Les ouvriers de la dernière heure

Message non lu par etienne lorant » mer. 19 août 2009, 10:46

Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 20,1-16.
Jésus disait cette parabole : « Le Royaume des cieux est comparable au maître d'un domaine qui sortit au petit jour afin d'embaucher des ouvriers pour sa vigne.
Il se mit d'accord avec eux sur un salaire d'une pièce d'argent pour la journée, et il les envoya à sa vigne.
Sorti vers neuf heures, il en vit d'autres qui étaient là, sur la place, sans travail.
Il leur dit : 'Allez, vous aussi, à ma vigne, et je vous donnerai ce qui est juste. '
Ils y allèrent. Il sortit de nouveau vers midi, puis vers trois heures, et fit de même.
Vers cinq heures, il sortit encore, en trouva d'autres qui étaient là et leur dit : 'Pourquoi êtes-vous restés là, toute la journée, sans rien faire ? '
Ils lui répondirent : 'Parce que personne ne nous a embauchés. ' Il leur dit : 'Allez, vous aussi, à ma vigne. '
Le soir venu, le maître de la vigne dit à son intendant : 'Appelle les ouvriers et distribue le salaire, en commençant par les derniers pour finir par les premiers. '
Ceux qui n'avaient commencé qu'à cinq heures s'avancèrent et reçurent chacun une pièce d'argent.
Quand vint le tour des premiers, ils pensaient recevoir davantage, mais ils reçurent, eux aussi, chacun une pièce d'argent.
En la recevant, ils récriminaient contre le maître du domaine :
'Ces derniers venus n'ont fait qu'une heure, et tu les traites comme nous, qui avons enduré le poids du jour et de la chaleur ! '
Mais le maître répondit à l'un d'entre eux : 'Mon ami, je ne te fais aucun tort. N'as-tu pas été d'accord avec moi pour une pièce d'argent ?
Prends ce qui te revient, et va-t'en. Je veux donner à ce dernier autant qu'à toi :
n'ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mon bien ? Vas-tu regarder avec un oeil mauvais parce que moi, je suis bon ? '
Ainsi les derniers seront premiers, et les premiers seront derniers. »

Il y a dans cette très belle parabole la même récrimination que l'on trouve dans la bouche du fils aîné dans l'histoire du fils prodigue. Les travailleurs de la première heure sont restés dignes et ils ont beaucoup travaillé, alors comment se fait-il qu'ils n'obtiennent pas plus que les autres: c'est pas juste ! La réponse que leur donne le maître du domaine est très intéressante car elle nous indique bien que la justice de Dieu n'est pas calquée sur celle des hommes. C'est Jean-Paul II qui confiait à André Frossard que les larmes versées par Jésus sur Jérusalem suffisaient largement à satisfaire la "justice" de Dieu; dès lors, il ne fallait pas voir dans le sacrifice de Jésus sur la Croix une sorte de "vengeance cruelle" du Père sur le Fils. L'explication la plus correcte étant "le don intégral entre elles" des membres de la Trinité -face à la cruauté des hommes. Jésus crucifié par les Romains vient mettre un terme à la violence aveugle de l'empire.

Pour revenir à la parabole, la justice du maître de la vigne est fondée sur la parole donnée, qui ne change pas entre la première et la dernière heure. C'est déjà très généreux ainsi. Mais ce qui étonne, tout de même, c'est que les premiers travailleurs soient les derniers à toucher leur paie. De la façon dont les choses se passent, ils voient donc passer devant eux les "vauriens" de la dernière heure et ils sont confrontés à leur propre sens de la justice. Or, lorsqu'il est contraint de se justifier, le propriétaire de la vigne fait cette réponse qui contient un léger reproche: "Vas-tu regarder avec un oeil mauvais parce que moi, je suis bon ?" Non seulement, il a voulu compenser pour la souffrance intérieure du chômeur (sa dépression, sa dévalorisation, son dénigrement, voire son désespoir) mais il manifeste que ce qui fait sa valeur, sa réputation (sa gloire), c’est son amour miséricordieux. C'est ici que transparaît ce qui constitue le premier des attributs de Dieu: de la sainteté, de la justice et de l'amour miséricordieux, c'est toujours l’amour qui vient en premier.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Les ouvriers de la dernière heure

Message non lu par gerardh » mer. 19 août 2009, 11:03

_________
les larmes versées par Jésus sur Jérusalem suffisaient largement à satisfaire la "justice" de Dieu
Je ne suis pas d'accord : il fallait la croix.


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etienne lorant
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Re: Les ouvriers de la dernière heure

Message non lu par etienne lorant » mer. 19 août 2009, 11:38

Il fallait en effet la Croix, d'une part, parce que c'était l'instrument de torture le plus répandu sur toute la terre à cette époque, mais aussi lorsqu'on songe au sang de l'agneau lors de la première Pâques, dans le récit de l'Exode, car il fallait l'accomplissement des Ecritures:

05 Ce sera un agneau sans défaut, un mâle, âgé d'un an. Vous prendrez un agneau ou un chevreau.
06 Vous le garderez jusqu'au quatorzième jour du mois. Dans toute l'assemblée de la communauté d'Israël, on l'immolera au coucher du soleil.
07 On prendra du sang, que l'on mettra sur les deux montants et sur le linteau des maisons où on le mangera.

Ces tâches de sang sur le linteau et sur les deux montants, quand on les appose représentent déjà un signe de croix. L'ange de la mort va passer, il va voir le signe et il passera outre...

Il n'en reste pas moins que ce n'est pas Dieu le Père qui a écrasé le Fils comme avec des punaises sur le bois...comme pour satisfaire une sorte de "revanche" pour les péchés des hommes trop longtemps contenue... Si je voyais Dieu ainsi, je ne saurais croire en Lui.
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Re: Les ouvriers de la dernière heure

Message non lu par Raistlin » mer. 19 août 2009, 12:11

etienne lorant a écrit :Il n'en reste pas moins que ce n'est pas Dieu le Père qui a écrasé le Fils comme avec des punaises sur le bois...comme pour satisfaire une sorte de "revanche" pour les péchés des hommes trop longtemps contenue... Si je voyais Dieu ainsi, je ne saurais croire en Lui.
En fait, je pense qu'il faut tenir deux choses en même temps :
- Dieu ne s'est pas réjoui de la croix de Son Fils.
- La croix était le moyen voulu et préparé par Dieu pour nous sauver.

Je ne sais pas s'il y avait un autre moyen que la croix. C'est en tout cas celui que Dieu a choisi.
« Dieu fournit le vent. A l'homme de hisser la voile. » (Saint Augustin)

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Re: Les ouvriers de la dernière heure

Message non lu par gerardh » mer. 19 août 2009, 12:32

__________

Bonjour Raistlin, vous écrivez :
Je ne sais pas s'il y avait un autre moyen que la croix.
Non, il n'y avait pas d'autres moyens. "Il fallait que le Christ souffrît ces choses" (Luc 24, 26-27).


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Les ouvriers à la vigne

Message non lu par Anne » mer. 18 août 2010, 20:48

Loué soit Jésus Christ !!!!!!!!! À jamais !!!! 18/08/2010

Matthieu 20, 1-16

Jésus disait cette parabole : « Le Royaume des cieux est comparable au maître d’un domaine qui sortit au petit jour afin d’embaucher des ouvriers pour sa vigne. »

Notre Seigneur et Sauveur continue toujours de nous parler de son Père, Dieu, qui est aussi notre Père, et des actes qu’Il pose avec amour envers nous, ses créatures.

Cette histoire dont nous parle Jésus, porte sur la manière de mériter le Royaume des cieux. Le maître du domaine, c’est Dieu lui-même; les ouvriers, c’est nous, les hommes. Chacun a reçu une mission particulière de la part de Dieu pour semer le bonheur et la joie dans le monde. Alors posons-nous la question : comment est-ce que j’utilise mon don pour avoir part aux Royaume des cieux ?

Le Christ nous apprend aussi que le Royaume des cieux est comparable à un père de famille qui embauche des ouvriers pour cultiver sa vigne. Tout homme qui, sous une forme quelconque, et dans une mesure quelconque, a bien œuvré, avec une foi droite, a été un ouvrier de cette vigne. Et n’envions pas les dons offerts par Dieu à nos prochains qui débutent dans la vie chrétienne! Soyons plutôt pour eux un réconfort dans la mission que Dieu leur a confiée! Ainsi dans cette parabole nous pouvons, dans les différences d’heures auxquelles le maître sort pour embaucher les ouvriers, distinguer les âges successifs d’une vie humaine ou le fait qu’on puisse être appelé à n’importe quel moment d’une vie.

Demandons donc au Christ, dans l’action de l’Esprit Saint, d’observer notre façon de vivre et de nous inspirer au bon moment pour que nous soyons des ouvriers véritablement engagés dans la mission de Dieu!
"À tout moment, nous subissons l’épreuve, mais nous ne sommes pas écrasés;
nous sommes désorientés, mais non pas désemparés;
nous sommes pourchassés, mais non pas abandonnés;
terrassés, mais non pas anéantis…
".
2 Co 4, 8-10

etienne lorant
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A vin nouveau...

Message non lu par etienne lorant » ven. 03 sept. 2010, 11:27

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 5,33-39.

Et il dit pour eux une parabole : « Personne ne déchire un morceau à un vêtement neuf pour le coudre sur un vieux vêtement. Autrement, on aura déchiré le neuf, et le morceau ajouté, qui vient du neuf, ne s'accordera pas avec le vieux. Et personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres ; autrement, le vin nouveau fera éclater les outres, il se répandra et les outres seront perdues. Mais il faut mettre le vin nouveau dans des outres neuves.

"Jamais celui qui a bu du vieux ne désire du nouveau. Car il dit : 'C'est le vieux qui est bon. ' »

"Ah oui, çà je le savais, M'sieur Jésus, le vieux vin est bien meilleur que le vin nouveau !" C'est bien pourquoi, lorsqu'un père organise les noces de son fils, il dit au maître de cérémonie: "Sers leur d'abord le vieux vin, celui que tu me fais payer si cher, et quand les invités seront un peu ivres, tu pourras leur servir le vin nouveau, car ils ne feront même plus la différence !"

Si j'ai choisi dans l'Evangile du jour la petite phrase de Jésus qui termine le texte, c'est que j'y décèle une forme d'humour. En rappelant cette vérité de gastronome, Jésus déclare d'emblée: "Je sais bien que ma Parole ne gagnera que peu d'entre vous, car vous préférez de loin vos coutumes au bouleversement que je suis venu annoncer. C'est pour cela que je vous ai donné cet exemple. Et c'est la même chose pour le vêtement nouveau dont vous devez être revêtus: n'allez pas croire qu'il est possible d'en découper la pièce la plus belle pour la recoudre sur l'ancienne étoffe, car tout se perdra. Jésus, plein de verve, déjoue à l'avance les récriminations.

Les outres neuves pour le vin nouveau font bien partie d'autres éléments du discours de Jésus, par exemple lorsqu'Il dit: "Beaucoup des derniers seront les premiers et des derniers les premiers". Les disciples sont issus des derniers de l'Ancienne Alliance, qui deviendront les premiers dans la nouvelle.

J'y reconnais aussi les ouvriers de la dernière heure, qui ne sont pas forcément les plus habiles, tandis que ceux de la première ont du "métier" dans les mains. Mais ce sont les ouvriers de la dernière heure qui recevront leur salaire en premier. car ils y auront mis toute l'ardeur de cette chance d'avoir pu être embauché alors qu'ils croyaient déjà que c'était fini pour eux. Par une curieuse association d'idées, ces ouvriers sans travail me rappelle le jeune homme riche qui, lui n'avait besoin d'aucun travail, et qui s'en retouran chez lui tout penaud: l'outre neuve n'est pas forcément le modèle de luxe !

Et puis, évidemment: "Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l'as révélé aux tout-petits." Aux tout-petits, les grandes démonstrations théologiques ne sont guère nécessaires : ils comprennent très vite qu'il faut aimer, que l'Amour est la clé de tous les raisonnements.

Le vin dont il est question, le vin jeune, c'est aussi, dans l'Eucharistie, le sang du Christ qui réjouit nos âmes.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Message non lu par mandonnaud » mar. 16 août 2011, 19:56

MERCREDI 17 AOÛT 2011
temps ordinaire
(Juges 9,6-15 Ps 20 en année impaire)(paire Ez 34,1-11 Ps 22) Matthieu 20,1-16
« En effet, le Royaume des cieux est comparable au maître d'un domaine qui sortit au petit jour afin d'embaucher des ouvriers pour sa vigne. 2 Il se mit d'accord avec eux sur un salaire d'une pièce d'argent pour la journée, et il les envoya à sa vigne. 3 Sorti vers neuf heures, il en vit d'autres qui étaient là, sur la place, sans travail. 4 Il leur dit : 'Allez, vous aussi, à ma vigne, et je vous donnerai ce qui est juste.' 5 Ils y allèrent. Il sortit de nouveau vers midi, puis vers trois heures, et fit de même. 6 Vers cinq heures, il sortit encore, en trouva d'autres qui étaient là et leur dit : 'Pourquoi êtes-vous restés là, toute la journée, sans rien faire ?' 7 Ils lui répondirent : 'Parce que personne ne nous a embauchés.' Il leur dit : 'Allez, vous aussi, à ma vigne.'8 Le soir venu, le maître de la vigne dit à son intendant : 'Appelle les ouvriers et distribue le salaire, en commençant par les derniers pour finir par les premiers.' 9 Ceux qui n'avaient commencé qu'à cinq heures s'avancèrent et reçurent chacun une pièce d'argent. 10 Quand vint le tour des premiers, ils pensaient recevoir davantage, mais ils reçurent, eux aussi, chacun une pièce d'argent. 11 En la recevant, ils récriminaient contre le maître du domaine : 12 'Ces derniers venus n'ont fait qu'une heure, et tu les traites comme nous, qui avons enduré le poids du jour et de la chaleur !' 13 Mais le maître répondit à l'un d'entre eux : 'Mon ami, je ne te fais aucun tort. N'as-tu pas été d'accord avec moi pour une pièce d'argent ? 14 Prends ce qui te revient, et va-t'en. Je veux donner à ce dernier autant qu'à toi : 15 n'ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mon bien ? Vas-tu regarder avec un oeil mauvais parce que moi, je suis bon ?' 16 Ainsi les derniers seront premiers, et les premiers seront derniers. »

Pour Jésus une pièce d'argent, c'est le salaire d'un jours de travail pour vivre, il le donne a tout les travailleurs même ce qui ont travaillé 1 heure, il était déjà pour un revenu minimum d'insertion, et le droit au travail avec 2000 ans d'avance.Mais a vraie dire il veut nous faire comprendre qu'il veut donner la vie éternel quelque soit le temps travailler sur terre a son royaume.Cela n'empéchera pas des états de gloire different selon notre réponse et sa qualité.Paul
Jésus est infiniment misericordieux.
http://www.mandonnaud.net/

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Message non lu par mandonnaud » sam. 17 sept. 2011, 20:39

DIMANCHE 18 SEPTEMBRE 2011
25eme dimanche du temps ordinaire St Mathieu.
Isaïe 55,6-9 Ps 144 Philippiens 1,20...27a St Matthieu 20,1-16
Car le royaume des cieux est semblable à un maître de maison qui sortit dès le matin, afin de louer des ouvriers pour sa vigne. Il convint avec eux d'un denier par jour, et il les envoya à sa vigne. Il sortit vers la troisième heure, et il en vit d'autres qui étaient sur la place sans rien faire. Il leur dit: Allez aussi à ma vigne, et je vous donnerai ce qui sera raisonnable. Et ils y allèrent. Il sortit de nouveau vers la sixième heure et vers la neuvième, et il fit de même. Étant sorti vers la onzième heure, il en trouva d'autres qui étaient sur la place, et il leur dit: Pourquoi vous tenez-vous ici toute la journée sans rien faire? Ils lui répondirent: C'est que personne ne nous a loués. Allez aussi à ma vigne, leur dit-il. Quand le soir fut venu, le maître de la vigne dit à son intendant: Appelle les ouvriers, et paie-leur le salaire, en allant des derniers aux premiers. Ceux de la onzième heure vinrent, et reçurent chacun un denier. Les premiers vinrent ensuite, croyant recevoir davantage; mais ils reçurent aussi chacun un denier. En le recevant, ils murmurèrent contre le maître de la maison, et dirent: Ces derniers n'ont travaillé qu'une heure, et tu les traites à l'égal de nous, qui avons supporté la fatigue du jour et la chaleur. Il répondit à l'un d'eux: Mon ami, je ne te fais pas tort; n'es-tu pas convenu avec moi d'un denier? Prends ce qui te revient, et va-t'en. Je veux donner à ce dernier autant qu'à toi. Ne m'est-il pas permis de faire de mon bien ce que je veux? Ou vois-tu de mauvais oeil que je sois bon? - Ainsi les derniers seront les premiers, et les premiers seront les derniers.

PAR JEAN
« Le Royaume des cieux est comparable au maître d’un domaine qui sortit au petit jour afin d’embaucher des ouvriers pour sa vigne »
Depuis le temps que cette histoire des ouvriers de la dernière heure scandalise le monde, à quoi bon la raconter ? Le salaire est le même pour ceux qui s'épuisent depuis l'aube que pour ceux qu'il a racolés au milieu et à la fin du jour.
Principes de la miséricorde de Dieu qui, à l'encontre de toute justice civile, donne à chacun en abondance, qu'il ait travaillé peu ou beaucoup : elle donne au-delà de tout mérite.
Et précisément cet Evangile souligne volontairement l'apparente injustice. Et ce maître de maison nous apparaît comme une personne qui n’a aucun sens des affaires; on pourrait même le qualifier d’excentrique. Il embauche les hommes peu avant le coucher du soleil et leur paie une journée complète de travail. De plus, il semble plus préoccupé au sujet de leur situation et de leurs besoins qu’au sujet du travail accompli.
Au vrai si Jésus glisse dans sa parabole une pointe d'exagération, c'est vraisemblablement parce qu'il veut ébranler nos habitudes de tout peser, de tout compter, de tout ramener à une question de quantité. C'est comme si Jésus, une fois de plus, venait nous dire :"Dieu n'est pas comme cela ! Dieu ne réagit pas comme vous l'imaginez !" Dieu est celui qui donne sans calcul, simplement parce qu'il est Amour.
Et la vraie récompense est d’avoir tout simplement été appelé à travailler dans le vignoble du Maître.
On pourrait d’ailleurs rapprocher cette histoire de la parabole du fils prodigue où le père, Dieu, reçoit le fils perdu et retrouvé dans ses bras, alors que le fils aîné se met en colère et refuse d’entrer pour participer à la fête des retrouvailles.
Ainsi les premiers seront les derniers et les derniers seront les premiers. Et les gens au cœur fier qui ont été au premier plan dans leur propre estimation peuvent être les derniers à la vue de Dieu car Dieu juge et récompense les hommes selon l’esprit dans lequel ils ont agi et selon les occasions qui se seront présentées à eux......
Et nous-mêmes, sommes-nous des ouvriers de l'aube ou de ces ouvriers « ultimes » ? Qui peut se vanter d'avoir toujours été fidèle ?
Aujourd’hui le Seigneur me demande de travailler à sa vigne, en répondant aux meilleures exigences. C’est cela servir Dieu. Car si je le fais et dès que je le fais, je suis déjà dans le Royaume…….Jean

DE PAUL
Tout homme qui s'engage pour Dieu, même peu à la fin, aura droit au salaire d'une vie éternelle pleine selon ses capacités d'être aimer. Ou comment Dieu invente le RMI ou salaire d'existence. Toute vie humaine a droit de vivre en plénitude (un denier était un bon salaire pour une journée) quel que soit son travail réel trouvé.
Jésus est infiniment misericordieux.
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Reproche par Jalousie ! Et Jugement comportemental !

Message non lu par PriereUniverselle » dim. 18 sept. 2011, 20:22

25ème dimanche ordinaire A : Isaïe 55, 6-9 ; Philippiens 1, 20-27 ; Mt 20, 1-16

Le maître de la vigne a-t-il été injuste en donnant le même salaire à tout le monde ? Les ouvriers de la première heure ne sont pas loin de le penser si l’on en juge par leurs récriminations : « Ces derniers venus n’ont fait qu’une heure et tu les traites comme nous qui avons enduré le poids du jour et de la chaleur.»

Réponse du maître à l’un d’entre eux : "Mon ami, je ne te fais aucun tort. N’as-tu pas été d’accord avec moi pour une pièce d’argent ? Je veux donner à ce dernier autant qu’à toi. Vas-tu regarder avec un œil mauvais parce que moi je suis bon ?". Les mots les plus importants ici sont : "je suis bon", d'une part et "regarder avec un œil mauvais", d’autre part. La parabole des ouvriers de la onzième heure évoque avant tout la bonté de Dieu.

Dieu est bon parce qu’il embauche à toute heure, procure du travail à des gens que personne n’a voulu embaucher, rétribue chacun de la même manière. Pour lui, la logique de la gratuité et de la surabondance prime sur le principe "à chacun selon ses mérites". En ce sens, ses pensées ne sont pas nos pensées et ses chemins ne sont pas nos chemins, ainsi qu’il est mentionné dans le livre d’Isaïe. Bref, le Seigneur est dans la joie parce que tous les ouvriers ont été embauchés.

Cette joie, les ouvriers de la première heure refusent de la partager. Ils regardent avec un œil mauvais, ils sont jaloux, parce que le maître de la vigne a donné aux ouvriers de la dernière heure autant qu’à eux. La même jalousie existe et fait des ravages dans nos familles, communautés, églises, lieux de travail, etc.

Partout, en effet, on constate le besoin de briller ou de réussir tout seul, la peur de voir les autres atteindre le niveau où nous sommes parvenus, le désir d’être tout seul dans les bonnes grâces du chef, l’envie de supplanter les autres. Qui d’entre nous ne s’est jamais posé cette question : pourquoi X ou Y devrait-il (elle) avoir les mêmes avantages, le même pouvoir ou la même célébrité que moi ? Être partisan du "tout pour moi et rien pour les autres", chercher le bonheur uniquement pour soi, ce n’est pas "mener une vie digne de l’Évangile du Christ" (Phil. 1, 27). La réussite, la santé, l’épanouissement de nos frères ne doivent pas nous rendre malheureux, tristes ou amers. Nous devons plutôt être heureux avec ceux qui sont heureux, nous réjouir quand Dieu manifeste sa bonté à nos frères, le bénir quand il fait grâce, même à ceux que nous n’aimons pas assez. Nous sommes invités à réagir comme Pierre lorsque le centurion païen Corneille reçut la grâce de Dieu : " Si donc Dieu leur a donné le même don qu’à nous, pour avoir cru au Seigneur Jésus-Christ, qui étais-je, moi, pour faire obstacle à Dieu ? " (Ac 11, 27).

Lorsque viendra l’heure de la rencontre avec le Créateur, le fait que nous ayons reçu le baptême depuis cinquante ans, trente ans, dix ans ou depuis un an ne fera aucune différence. Tout ce qui comptera, la seule question sera de savoir si nous avons été bons comme Dieu qui fait lever son soleil sur les bons et sur les méchants, qui embauche inlassablement, qui ne nous juge pas sur nos mérites mais donne et se donne gratuitement et sans limites, un Dieu toujours étonnant, toujours déroutant.

Loin de faire l’apologie de l’injustice, la parabole des ouvriers de la onzième heure nous appelle donc à entrer dans la joie de Dieu, la joie de ne voir aucun de ses enfants au bord de la route.

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Re: Reproche par Jalousie ! Et Jugement comportemental !

Message non lu par ptitfee » lun. 19 sept. 2011, 22:34

Oui je crois que nous devons essayer, avec nos moyens aussi petits soit-ils, de faire partager à tous la joie d'être avec le Seigneur, pour que tous aient droit au Royaume.

Lors de son sermon notre prêtre a Dit, l'amour de Dieu ne se divise pas, tel l'amour d'une mère pour ses enfants, elle les aime de tous son coeur mais ne partage pas son amour entre ses enfants, elle les aime de tout son coeur chaqu'un, pas l'un moins que l'autre.
Dieu nous aime avec la bonté d'un père
mais aussi la tendresse d'une mère.

- Soeur Thérèsa -

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Le Royaume des Cieux est comparable à un maître...

Message non lu par Antoine Marie » mar. 27 sept. 2011, 22:26

Matthieu a écrit :20 1 Car le royaume des cieux est semblable à un maître de maison qui sortit de grand matin afin d'embaucher des ouvriers pour sa vigne. 2 Etant convenu avec les ouvriers d'un denier par jour, il les envoya à sa vigne. 3 Il sortit vers la troisième heure, en vit d'autres qui se tenaient sur la place sans rien faire, 4 et leur dit: " Allez, vous aussi, à ma vigne, et je vous donnerai ce qui sera juste. " 5 Et ils y allèrent. Il sortit encore vers la sixième et la neuvième heure, et fit la même chose. 6 Etant sorti vers la onzième (heure), il en trouva d'autres qui stationnaient, et il leur dit: " Pourquoi stationnez-vous ici toute la journée sans rien faire? " 7 Ils lui disent: " C'est que personne ne nous a embauchés. " Il leur dit: " Allez, vous aussi, à la vigne. " 8 Le soir venu, le maître de la vigne dit à son intendant: " Appelle les ouvriers et paie-leur le salaire, en commençant par les derniers jusqu'aux premiers. " 9 Ceux de la onzième heure vinrent et reçurent chacun un denier. 10 Quand vinrent les premiers, ils pensèrent qu'ils recevraient davantage; mais ils reçurent, eux aussi, chacun un denier. 11 En le recevant, ils murmuraient contre le maître de maison, disant: 12 " Ces derniers n'ont travaillé qu'une heure, et tu les as traités comme nous, qui avons porté le poids du jour et la chaleur. " 13 Mais lui, s'adressant à l'un d'eux, répondit: " Ami, je ne te fais point d'injustice: n'es-tu pas convenu avec moi d'un denier? 14 Prends ce qui te revient, et va-t'en. Je veux donner à ce dernier autant qu'à toi. 15 Ne m'est-il pas permis de faire en mes affaires ce que je veux? Ou ton œil sera-t-il mauvais parce que, moi, je suis bon? 16 Ainsi les derniers seront premiers, et les premiers derniers. "
Heureux les pauvres de coeur, le Royaume des Cieux est à eux...
Mais qu'est-ce que le Royaume ?
Le Royaume est "comparable à un maître de domaine"...
Le Royaume n'est pas un type de gouvernement politique ; c'est une personne. Mieux c'est comme un maître !

La principale caractéristique de ce maître est d'être bon au-delà de toute norme.
Car ce Royaume, c'est le Seigneur Trinité lui-même.

Oui, heureux les pauvres de coeur, le Seigneur tout-aimant est à eux. Heureux les coeurs purs, ils verront Dieu.

La béatitude est dans l'union à Dieu par la grâce du Seigneur lui-même.

Heureux sommes-nous !
En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes. Jn 1, 4

etienne lorant
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La juste rétribution approche

Message non lu par etienne lorant » mer. 22 août 2012, 10:39

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 20,1-16a.
Jésus disait cette parabole : « Le Royaume des cieux est comparable au maître d'un domaine qui sortit au petit jour afin d'embaucher des ouvriers pour sa vigne.
Il se mit d'accord avec eux sur un salaire d'une pièce d'argent pour la journée, et il les envoya à sa vigne.
Sorti vers neuf heures, il en vit d'autres qui étaient là, sur la place, sans travail.
Il leur dit : 'Allez, vous aussi, à ma vigne, et je vous donnerai ce qui est juste. '
Ils y allèrent. Il sortit de nouveau vers midi, puis vers trois heures, et fit de même.
Vers cinq heures, il sortit encore, en trouva d'autres qui étaient là et leur dit : 'Pourquoi êtes-vous restés là, toute la journée, sans rien faire ? '
Ils lui répondirent : 'Parce que personne ne nous a embauchés. ' Il leur dit : 'Allez, vous aussi, à ma vigne. '
Le soir venu, le maître de la vigne dit à son intendant : 'Appelle les ouvriers et distribue le salaire, en commençant par les derniers pour finir par les premiers. '
Ceux qui n'avaient commencé qu'à cinq heures s'avancèrent et reçurent chacun une pièce d'argent.
Quand vint le tour des premiers, ils pensaient recevoir davantage, mais ils reçurent, eux aussi, chacun une pièce d'argent.
En la recevant, ils récriminaient contre le maître du domaine :
'Ces derniers venus n'ont fait qu'une heure, et tu les traites comme nous, qui avons enduré le poids du jour et de la chaleur ! '
Mais le maître répondit à l'un d'entre eux : 'Mon ami, je ne te fais aucun tort. N'as-tu pas été d'accord avec moi pour une pièce d'argent ?
Prends ce qui te revient, et va-t'en. Je veux donner à ce dernier autant qu'à toi :
n'ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mon bien ? Vas-tu regarder avec un œil mauvais parce que moi, je suis bon ? '
Ainsi les derniers seront premiers, et les premiers seront derniers. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

En écoutant cet Évangile (non commenté par le prêtre ce jour), je me suis demandé à quelle heure j'en suis, moi, de ce jour de travail dans la vigne du Seigneur. Pour le savoir, il ne sert de rien de revenir à la date de ma conversion, ni à mon âge actuel. Je sais bien que la réponse à ma question ne se situe pas dans la considération du temps écoulé, mais dans la progression, la stagnation ou même la régression de ma foi. En toute humilité, il me semble que j'en suis à l'heure où l'on sent que la fin de la journée approche. L'ouvrier de la vigne, dès lors, rassemble ses forces pour le coup de collier final, pour la dernière ligne droite avant l'arrivée. Saint Paul, on s'en souvient ,parle de la fin de sa course, de son espoir de la gagner et de recevoir la couronne de laurier impérissable.

Je ne sais pas pour vous, mais pour moi, plus je vis, plus cela semble difficile - mais en réalité, ce n'est pas une question de force mais de regard, de concentration intérieure. On y voit beaucoup plus clair pour remettre à leur juste place toutes les valeurs temporelles auxquelles on avait accordé du crédit. Heureux à l'Eucharistie, je le suis presque plus encore à me dévouer ici et là. N'est-ce pas tout à fait cohérent ? La sainte hostie donne les forces et éveille l'esprit, et l'on constate qu'il y en a pour toute la journée qui suit. Une chose, hier, que je n'avais pas faite depuis longtemps, fut d'arrêter ma voiture et faire demi-tour pour déposer une personne que je connais et qui peinait à pieds le long de la chaussée.
Par contre, j'ai renoncé à répondre aux messages 'sms' que m'envoyait chaque jour la fille de mes propriétaires; j'avais de plus en plus l'impression d'être obligé, engagé, contraint de l'assurer qu'elle est sur le droit chemin. Elle n'a pas voulu comprendre que ce n'est pas mon rôle. Elle me fait songer de plus en plus à ces riches "bien-pensants" qui ont besoin de s'appuyer sur plus petits qu'eux dont le rôle est de rassurer leur conscience... Un ami ne tient pas ce rôle-là. En effet, c'est aussi le moment de se soulager du petit viatique qu'on avait emporté en début de journée: il ne servira bientôt plus.

Puisse donc le Seigneur le Seigneur nous conférer l'ardeur du coureur qui voit, devant lui, après un long virage s'ouvrir la dernière ligne droite et tout au bout, il devine comme, dans un brouillard, la ligne d'arrivée. Il ne faut certes pas se relâcher mais concentrer ses forces. Je me réjouis dans le Seigneur qui donne à tous sa chance, au premier comme au dernier de ses ouvriers, car ce n'est pas l'heure de départ dont on se souvient mais de l'heure d'arrivée !
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

etienne lorant
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Justice et miséricorde

Message non lu par etienne lorant » mer. 21 août 2013, 9:48

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 20,1-16.
Jésus disait cette parabole : « Le Royaume des cieux est comparable au maître d'un domaine qui sortit au petit jour afin d'embaucher des ouvriers pour sa vigne.
Il se mit d'accord avec eux sur un salaire d'une pièce d'argent pour la journée, et il les envoya à sa vigne.
Sorti vers neuf heures, il en vit d'autres qui étaient là, sur la place, sans travail.
Il leur dit : 'Allez, vous aussi, à ma vigne, et je vous donnerai ce qui est juste. '
Ils y allèrent. Il sortit de nouveau vers midi, puis vers trois heures, et fit de même.
Vers cinq heures, il sortit encore, en trouva d'autres qui étaient là et leur dit : 'Pourquoi êtes-vous restés là, toute la journée, sans rien faire ? '
Ils lui répondirent : 'Parce que personne ne nous a embauchés. ' Il leur dit : 'Allez, vous aussi, à ma vigne. '
Le soir venu, le maître de la vigne dit à son intendant : 'Appelle les ouvriers et distribue le salaire, en commençant par les derniers pour finir par les premiers. '
Ceux qui n'avaient commencé qu'à cinq heures s'avancèrent et reçurent chacun une pièce d'argent.
Quand vint le tour des premiers, ils pensaient recevoir davantage, mais ils reçurent, eux aussi, chacun une pièce d'argent.
En la recevant, ils récriminaient contre le maître du domaine :
'Ces derniers venus n'ont fait qu'une heure, et tu les traites comme nous, qui avons enduré le poids du jour et de la chaleur ! '
Mais le maître répondit à l'un d'entre eux : 'Mon ami, je ne te fais aucun tort. N'as-tu pas été d'accord avec moi pour une pièce d'argent ?
Prends ce qui te revient, et va-t'en. Je veux donner à ce dernier autant qu'à toi :
n'ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mon bien ? Vas-tu regarder avec un œil mauvais parce que moi, je suis bon ? '
Ainsi les derniers seront premiers, et les premiers seront derniers. »


Cy Aelf, Paris

L'auteur du livre des Juges dénonce avec humour les vues des hommes quant à la gouvernance qu'ils veulent et qu'ils appellent de tous leurs voeux. Ainsi, les notables de Sichem, qu'il compare à des arbres qui rechercheraient l'ombre - la protection - d'un arbre qui serait leur roi. Ils recherchent d'abord ce qui leur semble le meilleur puis ils réduisent progressivement leurs exigences jusqu'à demander de bénéficier de l'ombre d'un épineux  !  Or un épineux n'a pas de bonne ombre - ni de bons bons fruits comme l'olivier, le figuier ou la vigne . Car, en fait, un épineux, c'est cela:
Image
Et à cette fable amusante, la liturgie d'aujourd'hui fait correspondre le désir de la justice qu'ont les  hommes à celle que Jésus enseigne. Car la parabole des ouvriers de la dernière heure est vraiment comparable à celle des arbres qui veulent un roi. Les hommes veulent la justice de Dieu ? Mais essentiellement, la justice de Dieu, c'est sa miséricorde - en sorte que les derniers ouvriers appelés à travailler à la vigne reçoivent - en premiers et avant tous les autres ! - la même pièce d'argent promises aux premiers arrivés.  Ceux-ci protestent : ce n'est pas juste !  Mais comment cela : "Ce n'est pas juste" ?  Le maître de la vigne avait offert une pièce d'argent et c'est une pièce d'argent que tous reçoivent. Mais quiconque n'a vu en Dieu qu'une belle pièce d'argent à recevoir en échange d'une vie d'obscur labeur obscur sur eux-mêmes, risque d'être déçu.
La réponse finale du maître de la vigne est extraordinaire. Elle  révèle la grandeur de sa miséricorde:
"Vas-tu regarder mauvais parce que moi je suis bon ?"
.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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