La perle et le trésor

« Mon âme aspire vers toi pendant la nuit, mon esprit te cherche dès le matin. » (Is 26.9)
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stephlorant
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Les perles...

Message non lu par stephlorant » mer. 27 juil. 2011, 17:14

Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 13,44-46.

Jésus disait à la foule ces paraboles : « Le Royaume des cieux est comparable à un trésor caché dans un champ ; l'homme qui l'a découvert le cache de nouveau. Dans sa joie, il va vendre tout ce qu'il possède, et il achète ce champ.

Ou encore : Le Royaume des cieux est comparable à un négociant qui recherche des perles fines.
Ayant trouvé une perle de grande valeur, il va vendre tout ce qu'il possède, et il achète la perle.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris


L'image de l'homme qui trouve un trésor caché dans un champ m'a renvoyé directement à cette autre Parole qui dit:"Là où est ton coeur, la aussi ton trésor. Si l'on veut accueillir dans coeur l'amour de Dieu, sa présence continuelle et son Esprit Saint, il faut vider d'abord vider et nettoyer ce coeur, enlever toutes les choses inutiles, car le trésor de l'amour de Dieu prend toute la place.

La seconde sentence de Jésus m'a réjoui le coeur dès la première lecture et, comme à chaque fois, je m'étonne et je suis tout émerveillé de lui trouver une nouvelle signification. Bref, il m'a vraiment "sauté à l'esprit" que le collectionneur de perles fines, c'est l'homme en recherche de vérité, que je fus moi-même avant ma conversion, a d'abord commencé à rechercher des mots d'auteurs qui lui "disaient quelque chose". Quelque part dans cette grande maison doit traîner un vieux carnet où j'avais noté des poèmes comme l'Albatross, car la finale du texte disait quelque chose qui me ressemblait :

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.


Non pas que je me prenais pour ce Poète, mais je sentais bien cet exil sur le sol, et j'entendais les huées des méchants, et j'aurais voulu m'envoler.

Je cherchais ce qui était vrai pour moi. Il y avait également la finale du poème "La Mort du loup", dont j'admirais la figure. Si j'ai baptisé mon magasin 'Fort Alamo', c'est dans cet esprit-là (car à Fort Alamo, vous le savez, personne ne s'est rendu) :

-Ah! je t'ai bien compris, sauvage voyageur,
Et ton dernier regard m'est allé jusqu'au coeur.
Il disait: " Si tu peux, fais que ton âme arrive,
A force de rester studieuse et pensive,
Jusqu'à ce haut degré de stoïque fierté
Où, naissant dans les bois, j'ai tout d'abord monté.
Gémir, pleurer prier est également lâche.
Fais énergiquement ta longue et lourde tâche
Dans la voie où le sort a voulu t'appeler,
Puis, après, comme moi, souffre et meurs sans parler."


La poésie était intéressante de ce point de vue de mon coeur tout désolé d'homme voué à consommer et produire. Puis, un jour j'ai entendu le cri d'Antigone:
"Ce n'est pas pour haïr que je suis née, c'est pour aimer !"
et je fus de nouveau très près de l'Evangile.

Mais toutes ces belles paroles sont restées des mots notés quelque part dans un carnet dont je me suis débarrassé, lorsque le Seigneur m'a ouvert l'esprit à sa Parole. Tous les mots de ces auteurs que j'admirais, sont restés des mots, tandis que la Parole s'est inscrite dans ma vie, elle l'a transformée et je ne serai même plus capable de me reconnaître dans l'homme que j'étais, si mon miroir pouvait me le montrer.

Seigneur, mon âme exalte ton nom, car en dépit de mon péché, Tu m'ouvres la bouche pour proclamer Ta louange ! Quelle mystérieuse splendeur dans cette simple constatation: c'est la Lumière au milieu des Ténèbres.


In manus tuas, Domine, commendo spiritum meum
http://www.youtube.com/watch?v=WDV94Iti5ic&feature=related (Philippe Herreweghe)

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stephlorant
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Re: Les perles...

Message non lu par stephlorant » mer. 27 juil. 2011, 17:54

A propos de perles, quel est le mot (au pluriel) qui rend compte autant du malheur et de la souffrance, que du bonheur et de la joie ?
N'ouvrez pas trop vite le spoiler, laissez parler votre intuition:

In manus tuas, Domine, commendo spiritum meum
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gerardh
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Re: Les perles...

Message non lu par gerardh » mer. 27 juil. 2011, 18:07

_______

Bonjour,

Cet homme c'est Jésus. Ce trésor caché dans un champ et cette très belle perle, ce sont les chrétiens et l'Eglise.



_________

etienne lorant
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Le trésor caché, la perle rare

Message non lu par etienne lorant » mer. 01 août 2012, 9:56

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 13,44-46.
Jésus disait à la foule ces paraboles : « Le Royaume des cieux est comparable à un trésor caché dans un champ ; l'homme qui l'a découvert le cache de nouveau. Dans sa joie, il va vendre tout ce qu'il possède, et il achète ce champ.
Ou encore : Le Royaume des cieux est comparable à un négociant qui recherche des perles fines. Ayant trouvé une perle de grande valeur, il va vendre tout ce qu'il possède, et il achète la perle.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Comme Jésus est fin connaisseur des hommes ! Comme il pénètre les replis du cœur des hommes dans leur moindre recoin !

Moi qui suis bouquiniste, j'ai eu entre les mains, il y a trois ans, un trésor qui aurait dû me faire trembler les mains rien qu'à l'inventorier. C'était une collection complète en éditions originales, à l'état impeccable des albums Tintin. Pour donner une idée de valeur, il y a vingt-trois albums dans la collection, et le premier vaut trente-cinq mille euros - mais à l'état impeccable, il est surcoté à 300 % !
La dame venue me les montrer, je la connais de longue date et elle me fait confiance. Ah, c'eût été la plus grosse affaire de toute ma carrière, l'affaire après laquelle j'aurais pu remettre mes affaires et me la couler douce...

Tout au long de l'expertise (page après page, cela a pris toute la matinée), j'ai balancé en moi-même entre la fortune à portée de la main, le prix à payer, comment débloquer la mise de fond, qui contacter ensuite... et puis... ma conscience de chrétien. Mais à la fin de l'évaluation, tous ces calculs me sont tombés de la tête du fait que je me sentais mal. Je me sentais mal comme un homme peut se sentir en désaccord avec sa conscience. Et que personne ne prétende qu'il n'a jamais éprouvé cela !

Et finalement, la femme est repartie avec des recommandations: ne pas laisser traîner ce lot, le mettre à l'abri des voleurs et de l'humidité; aller trouver son notaire pour confirmer mon expertise; contacter par téléphone les adresses que je lui avais notées à Bruxelles, à Paris et à Londres et donner mon téléphone au besoin; ne pas être pressée de vendre (je savais qu'elle pouvait attendre), etc. C'est seulement le soir que je me suis rendu compte qu'avec ce choix final, j'étais seul et qu'il ne faudrait pas, dans mon propre intérêt, en parler autour de moi: je serais passé pour un fou, et pire encore, un homme voué à la déroute.

Je n'ai pas non plus éprouvé d'allégresse spirituelle, car j'en ai déjà parlé, je vis dans la nuit, dans l'ennui, je ne ressens plus le Christ en moi, proche comme j'ai pu le sentir durant des années... mais durant les jours creux au magasin, j'ai le sentiment que je serai préservé contre la pauvreté.

Le commentaire que je viens d'écrire est bien celui de l'Evangile du jour, même s'il vous semble que c'est l'inverse !


(Pour conclure, la dame en question n'a suivi aucun de mes conseils et a bradé le lot pour une somme dérisoire chez un aigrefin du quartier, ex-pâtissier, mais qui avait le logo officiel 'Moulinsart' sur sa boutique. Il a fermé dans l'année où il a acquis ce lot et j'ai su que l'un des albums à dépassé deux cent mille euros lors d'une vente chez Sotheby's...)
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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La perle et le trésor

Message non lu par etienne lorant » mer. 31 juil. 2013, 10:20

Le mercredi de la 17e semaine du temps ordinaire

Livre de l'Exode 34,29-35.

Lorsque Moïse descendit de la montagne du Sinaï, ayant en mains les deux tables de la charte de l'Alliance, il ne savait pas que son visage rayonnait de lumière depuis son entretien avec le Seigneur.
Aaron et tous les fils d'Israël virent arriver Moïse : son visage rayonnait.
Comme ils n'osaient pas s'approcher, Moïse les appela. Aaron et tous les chefs de la communauté vinrent alors vers lui, et il leur adressa la parole.
Ensuite, tous les fils d'Israël s'approchèrent, et il leur transmit les ordres que le Seigneur lui avait donnés sur la montagne du Sinaï.
Quand il eut fini de leur parler, il mit un voile sur son visage.
Et, lorsqu'il se présentait devant le Seigneur pour s'entretenir avec lui, il ôtait son voile jusqu'à ce qu'il fût sorti. Alors, il transmettait aux fils d'Israël les ordres qu'il avait reçus,
et les fils d'Israël voyaient rayonner son visage. Puis il remettait le voile sur son visage jusqu'à ce qu'il rentrât pour s'entretenir avec le Seigneur.


Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 13,44-46.
Jésus disait à la foule ces paraboles : « Le Royaume des cieux est comparable à un trésor caché dans un champ ; l'homme qui l'a découvert le cache de nouveau. Dans sa joie, il va vendre tout ce qu'il possède, et il achète ce champ.
Ou encore : Le Royaume des cieux est comparable à un négociant qui recherche des perles fines.
Ayant trouvé une perle de grande valeur, il va vendre tout ce qu'il possède, et il achète la perle
.


Cy Aelf, Paris

Un visage qui rayonne, nous en avons tous vu un - et notre visage a rayonné aussi à l'annonce d'une bonne nouvelle. Quelle est la jeune maman qui ne rayonne pas après l'accouchement de son premier bébé ? Mais je ne dis pas qu'il s'agit du même rayonnement dont il est question dans la première lecture. Celui ou celle qui ont eu la grâce, un jour, de pénétrer profondément l'un des mystères de Dieu en ressortent avec une ferveur d'esprit qui dure et ne cesse pas. Je le dis en converti: la simple et toute petite perception de l'Amour et de la Veille dont j'avais fait l'objet depuis ma naissance -  et qui m'a été révélée, a duré jusqu'à ce jour et se perpétuera jusqu'à mon dernier jour.

J'ai bien connu l'angoisse de la maladie grave, la souffrance occasionnée par un membre brisé, j'ai  traversé plusieurs périodes de dépression, mais j'avais continuellement cette douce brûlure, quelque part au fond de mon coeur et de mon esprit, qui me faisait tout de même tenir debout. Quiconque a "vu" mourir le Christ à cause de son amour devient un autre.

De la même manière, lorsque Jésus parle de la joie du marchand de perles, au moment même qu'il vend tout ce qu'il possède pour acquérir la perle rare, il a en lui non le désir de possession de la perle, mais - tout simplement : le fait de savoir qu'une telle perle existe !

Est-ce bien utile de dire que la perle fine, comme le trésor enfoui dans le champs, sont Jésus-Christ lui-même - dont le "profit" durera jusqu'à la venue du Royaume et à jamais ?
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: La perle et le trésor

Message non lu par etienne lorant » mer. 31 juil. 2013, 17:57

Ez.39 : 29 : "Et je ne leur cacherai plus ma face, Car je répandrai mon esprit sur la maison d'Israël, Dit le Seigneur, l'Éternel."

Sur la montagne, Dieu avait déclaré : "Nul ne peut me voir sans mourir". Mais n'est-ce pas à une "mort" de l'image que procède l'Esprit Saint dans nos cœurs ? Est-ce parce que le Christ nous a appris à appeler Dieu 'Notre Père' que nous ne le représentons comme une sorte de vieillard céleste qui plane au-dessus de nos têtes ? Le terme d'Abba ('papa') employé par Jésus est beaucoup plus évocateur de cet élan que j'ai connu... sans doute jusqu'à ma douzième année: il désignait pour moi... quelqu'un qui avait le pouvoir d'apporter une solution, quelle que soit la difficulté d'enfant que je traversais. Qu'il s'agisse d'une fièvre, d'un mal de dents, d'un désarroi inconnu jusqu'alors, même d'une désobéissance reconnue, peu importe car de toute manière, lui, papa, connaissait toutes les solutions: il était là pour cela, je n'en doutais pas. Ma mère n'était pas moins présente, mais elle avait le visage de la consolation absolue plutôt que celui dela solution absolue : je me souviens bien de cette distinction très nette.

De toute manière, ce que dit Dieu par la bouche d'Ezéchiel, c'est que Dieu se laisse connaître par son Esprit. C'est une rencontre hors de tout raisonnement, de toute pensée, de tout langage. L'Esprit-Saint n'est-Il pas comme le feu, et Jésus n'a-t-il pas désigné l'Esprit comme le feu qu'il est venu jeter sur la terre ? Jésus est venu jeter le feu de l’amour sur la terre. Et cet amour est une force qui pousse en avant, mais aussi un combat, une résistance jusqu’au sang, un courage pour affronter, s’il le faut, les adversaires de la justice et de la liberté. C'est un feu qui est mouvement comme une vague qui soulève et emporte vers l'avant. C'est bien ainsi, en tout cas à ma toute petite échelle, que l'Esprit-Saint me pousse à la connaissance de Dieu. Mais le mot de connaissance est encore trop riche et trop humain. Il faut dire: l'Esprit-Saint m'incite à sonder le mystère de Dieu. Oui, c'est mieux.

Or, ce mystère est insondable. Peu importe: les mystères de Dieu ne nous sont pas donnés pour que nous en trouvions la solution - certes non, l'Eternité n'y suffira pas !, mais pour que nous y plongions avec toutes nos capacités. Ce que je crois, c'est donc que, lorsque Dieu a répandu son Esprit sur le monde, l'Esprit n'a eu de cesse, et cela se poursuit toujours, de nous les révéler à tous, chacun tel que nous sommes, pour que nous puissions participer, dès ce monde, à la contemplation continue des secrets de Dieu. Seigneur, comme je me réjouis de ce don ! Comme j'en étais indigne et comme j'en avais besoin ! Désormais, si je suis fort, c'est parce que je sais que ma force est hors de moi-même: si ma force est hors de moi-même, qui pourra me la prendre ? Et il en ainsi de ma Joie, ma vraie joie, et il en est de mon cœur, car mon cœur n'a de regard que pour la miséricorde divine.

(6/11/2010)
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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