Fête de l'Ascension

« Mon âme aspire vers toi pendant la nuit, mon esprit te cherche dès le matin. » (Is 26.9)
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etienne lorant
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Ascension de Jésus

Message non lu par etienne lorant » jeu. 21 mai 2009, 18:22

Evangile de Jésus-Christ selon saint Marc 16,15-20.
Le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et s'assit à la droite de Dieu.
Quant à eux, ils s'en allèrent proclamer partout la Bonne Nouvelle. Le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la Parole par les signes qui l'accompagnaient.

Comment le Seigneur peut-Il se trouver à la droite de Dieu et en même temps travailler avec les disciples ? C'est pourtant ce qui s'accomplit d'une façon très ordinaire, chaque jour depuis la Résurrection. Ce matin, je me suis souvenu du dernier ouvrage publié par le père Jean Lafrance, intitulé "Jour et Nuit", dans lequel il disait qu'une fois monté aux Cieux, le Christ ne cesse d'intercéder pour nous. Du reste, il fallait bien qu'Il se tienne dans cette position, afin que vienne le Défenseur et que les disciples partent proclamer partout la Bonne Nouvelle et "jusqu'aux extrémités de la terre".

Je trouve merveilleux que le Dieu, qui eût pu tout accomplir d'un seul mouvement, ait voulu, et veut toujours la collaboration de l'homme dans l'œuvre de la création - qui devient ici une œuvre de "nouvelle création". Je suis dans la joie, moi qui suis né au cours de ce terrible vingtième siècle, durant lequel la machine a été mise au service du mal, d'avoir pourtant connu, autant que les disciples, l'Amour dont j'ai été aimé. Et dès lors, c'est dans la Paix reçue de Dieu que je poursuis ma route, en m'efforçant, un peu à l'imitation des premiers apôtres, de témoigner en tout temps et partout de la grâce reçue... C'est une occasion merveilleuse d'être né, d'avoir grandi, d'avoir lutté et d'avoir cru, afin de participer à ce grand mystère de la rédemption du monde. J'ai bien ressenti en ce jour que le Christ est vraiment mon Roi, mon Tout, mon souverain Bien. Alleluia !
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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L'Ascension, la fin de la mort

Message non lu par etienne lorant » mer. 12 mai 2010, 17:04

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 24,46-53.
Jésus ressuscité, apparaissant à ses disciples, leur disait : « Il fallait que s'accomplisse ce qui était annoncé par l'Écriture ; les souffrances du Messie, sa résurrection d'entre les morts le troisième jour,
et la conversion proclamée en son nom pour le pardon des péchés à toutes les nations, en commençant par Jérusalem.
C'est vous qui en êtes les témoins.
Et moi, je vais envoyer sur vous ce que mon Père a promis. Quant à vous, demeurez dans la ville jusqu'à ce que vous soyez revêtus d'une force venue d'en haut. »
Puis il les emmena jusque vers Béthanie et, levant les mains, il les bénit.
Tandis qu'il les bénissait, il se sépara d'eux et fut emporté au ciel.
Ils se prosternèrent devant lui, puis ils retournèrent à Jérusalem, remplis de joie.
Et ils étaient sans cesse dans le Temple à bénir Dieu.

Les disciples avaient cru que c'était la fin lorsque Jésus crucifié et rendit son esprit au père sur la croix. Mais la mort n'ayant pu Le retenir, ils sont désormais témoins que dans le Christ tout homme échappe à la mort. Personne n'échappe au jugement, mais tous désormais échappent au séjour des morts. En Lui, pour toujours, se sont réconciliés le Ciel et la Terre. L'histoire de l'humanité a donc changé dès la résurrection du Christ, mais comment tant d'hommes continuent-ils de prétendre que c'est toujours la mort qui domine ? Or, tous les événements - mais de n'importe quel siècle, pas seulement le leur, semblent leur donner raison.

En cet année 2010, je trouve le monde encore plus laid qu'il y a dix ans, je l'avoue. Mais j'ai déjà commencé de quitter le monde - et beaucoup d'entre nous font de même... Je peux le lire dans leurs témoignages. En vérité, quitter le monde, cela ne signifie pas: finir, échouer, mourir, mais être détaché. L'Evangile de l'Ascension n'est-il pas lumineux à ce sujet ? Il est écrit: "Levant les mains, il les bénit. Tandis qu'il les bénissait, il se sépara d'eux et fut emporté au ciel." Trois choses se sont donc produites au même moment : Jésus a levé les mains pour les bénir, mais tandis qu'Il les bénit, Il est emporté au ciel". Autrement dit, même sans avoir une imagination débordante, sans forcer le texte, Jésus est toujours présent en train de les bénir. Il est séparé d'eux, mais il demeure. C'est tellement vrai que dans l'évangile de Luc qui rapporte aussi l'Ascension, un ange leur apparaît afin de leur dire de quitter ce lieu: "Après avoir dit cela, il fut élevé pendant qu'ils le regardaient, et une nuée le déroba à leurs yeux. Et comme ils avaient les regards fixés vers le ciel pendant qu'il s'en allait, voici, deux hommes vêtus de blanc leur apparurent, et dirent: Hommes Galiléens, pourquoi vous arrêtez-vous à regarder au ciel? Ce Jésus, qui a été enlevé au ciel du milieu de vous, viendra de la même manière que vous l'avez vu allant au ciel."

Oui, c'est ceci que je crois: l'homme n'est pas plus appelé à se dépasser - comme le dit Nieztsche, négateur de Dieu, mais simplement à se détacher. Rejoindre Jésus "au ciel" ne me semble plus aussi difficile qu'autrefois. Il faut dire qu'il y a six ans aujourd'hui, je m'apprêtais (sans le savoir) à être complètement délivré de ma tabagie. Ce qui se fit dans l'après-midi du 13 mai: j'avais cessé de vouloir "à tout prix" cesser de fumer, et c'est cette attitude, non volontaire, mais d'abandon, qui produisit ma délivrance. Et aujourd'hui, bien que ma chair reste fortement soumise à l'attraction du centre de la terre, néanmoins la délivrance de ma plus forte "addiction" ne fut que le commencement. Comment expliquer cela encore ? Mourir à soi-même est impossible SAUF si c'est naître à autre chose : cela se passe dans le même mouvement, non pas en deux temps ! A peine suis-je sorti du tabac, que j'ai commencé de sortir du monde pour aller vers la Vie. Ce qui devait être horrible et affreux fut d'une immense joie - aussi puissante que celle de ma conversion, vingt ans plus tôt. En effet, j'en suis sûr, c'est le même fil de l'amour de Dieu qui est passé par ces deux "perles" dans mon existence.

Et vous, quelles sont vos perles, à vous ?

Bénissons-nous les uns les autres en appelant à notre secours l'Esprit du Seigneur. Il nous emportera dans la Paix de Dieu !
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L'Ascension, Jésus élevé dans la Gloire de Dieu !

Message non lu par PriereUniverselle » lun. 06 juin 2011, 19:06

Ascension 2011 : Matthieu 28, 16-20

Après sa passion et sa résurrection, après ses nombreuses apparitions, Jésus est élevé dans la gloire de Dieu. La gloire, c’est le gouvernement du monde confié par le Père au Christ, le pouvoir qu’il est appelé à exercer au ciel et sur la terre, sur toutes les nations. Saint Paul le décrit bien dans sa
lettre aux Ephésiens : « Dieu l’a établi au-dessus de toutes les puissances et de tous les êtres qui nous dominent, quel que soit leur nom, aussi bien dans le monde présent que dans le monde à venir. Il lui a tout soumis ».

Le Christ entré dans la gloire devient ainsi ce que les Grecs appellent le Pantocrator, le chef de tout, y compris de l’Eglise (soit dit en passant, le chef de l’Eglise, ce n’est pas le pape mais le Christ). « Ils le virent s’élever et disparaître à leurs yeux dans une nuée », écrit saint Luc. Pourquoi le Christ disparaît-il ? Pourquoi part-il ? La réponse à ces questions se trouve dans les dernières paroles qu’il adressa aux disciples : « Je pars vous préparer une place. Quand je serai allé vous la préparer, je reviendrai vous prendre avec moi et là où je suis, vous y serez aussi » (Jn 14, 3). C’est dire que l’entrée
du Christ au ciel prépare la nôtre. Sa gloire, nous espérons la partager un jour.

C’est d’abord cette espérance que nous célébrons aujourd’hui. Le second point que je voudrais mettre en évidence est celui-ci : si le Christ passe de ce monde à son Père, il ne nous abandonne pas pour autant. « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde », dit-il aux onze disciples convoqués à la montagne de Galilée. Il est donc là, il est avec nous en toutes circonstances, même dans les situations qui nous paraissent sans issue mais il est là autrement.

Par son Esprit, il est présent dans l’Église qui nous donne ses sacrements. Il est présent quand nous sommes réunis en son nom pour la prière. Quand nous lisons l'Évangile, c'est lui qui nous parle. Quand nous allons communier, c'est lui que nous recevons. Quand nous partageons avec le démuni, quand nous aidons un frère à se relever, quand nous tendons la main à une sœur qui n’en peut plus, quand nous rendons service à quelqu’un, c’est à lui que nous l’avons rendu.

Le départ visible du Christ est pour les disciples un appel à continuer son œuvre. Ils sont appelés à prendre le relais. L’ascension du Christ les renvoie au cœur des luttes humaines. À leur suite, nous sommes appelés à porter le message d’amour du Christ. C'est lui-même qui nous le dit : « Vous serez mes témoins jusqu'aux extrémités de la terre. Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la Création. De toutes les nations faites des disciples ».

Il ne s’agit donc pas de rester là à regarder en l’air, de refuser l’engagement, de s’asseoir et de discuter interminablement sur la fin du monde, sur où et comment nous serons après la mort. Ces débats creux et inutiles sont fuite dans l’inaction, refus de se mouiller. Ce n'est pas vers le ciel qu'il faut regarder mais vers le monde. Le Christ nous pousse à sortir de notre passivité et nous donne la force du Saint Esprit pour rendre ce monde plus humain et plus juste, pour y agir comme lui a agi car il n’existe pas d’autre chemin pour le disciple que celui des béatitudes : le pardon au lieu de la vengeance, le partage au lieu de l’accumulation, l’effacement plutôt que la course aux honneurs. Il veut que la Bonne Nouvelle soit
annoncée et entendue jusqu'aux extrémités du monde.

Cette mission n’est pas confiée uniquement aux prêtres et évêques mais à toute l’Église. Il compte sur nous, sur notre exemple et notre témoignage pour que tous ceux qui nous entourent puissent entendre et accueillir cette bonne nouvelle. Pas d’évasion ! Soyons ses témoins ici et maintenant !
Témoins de sa tendresse, de sa miséricorde, de sa compassion. Pour ne pas nous engager, nous nous jugeons parfois indignes de la mission du Christ.

Les apôtres n’étaient pas plus dignes. Quand ils virent Jésus, raconte l’évangéliste Matthieu, ils se prosternèrent mais certains eurent des doutes. Cette
précision nous fait voir que la foi n’est jamais évidente, qu’elle est plutôt ardue, lente. Nous aussi, nous sommes des hommes et des femmes à qui il peut arriver de douter et de s’interroger. C’est pourquoi nous ne devons pas nous étonner si notre entourage demeure fermé à la foi et se gausse de notre propre foi.

L’évangile de ce jour nous enseigne que l’Eglise n’est pas une assemblée de gens parfaits et que, malgré nos fragilités, le Seigneur compte sur nous pour faire advenir son Royaume. Il nous fait confiance et il espère que nous nous acquitterons de sa mission. C'est donc un message d'espérance que le Seigneur nous adresse en ce jour. Cette espérance, nous avons à la communiquer à tous ceux qui nous entourent, en particulier tous ceux qui sont marqués par la souffrance, la maladie et le découragement.

Le Christ n'est plus visible mais le monde doit pouvoir contempler son visage à travers nous, entendre son message à travers nos vies. Au cours de cette
célébration eucharistique, prions le Seigneur afin que nous puissions agir de manière à obtenir ce que notre cœur et notre âme désirent : entendre un jour cette parole de la bouche du Seigneur : « Viens, bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de ton Maître. »

Amen !

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Fête de l'Ascension

Message non lu par etienne lorant » jeu. 17 mai 2012, 18:07

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 16,15-20.
Jésus ressuscité dit aux onze Apôtres : « Allez dans le monde entier. Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création.
Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ; celui qui refusera de croire sera condamné.
Voici les signes qui accompagneront ceux qui deviendront croyants : en mon nom, ils chasseront les esprits mauvais ; ils parleront un langage nouveau ;
ils prendront des serpents dans leurs mains, et, s'ils boivent un poison mortel, il ne leur fera pas de mal ; ils imposeront les mains aux malades, et les malades s'en trouveront bien. »
Le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et s'assit à la droite de Dieu.
Quant à eux, ils s'en allèrent proclamer partout la Bonne Nouvelle. Le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la Parole par les signes qui l'accompagnaient.


Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Dans un autre récit, Jésus est également enlevé vers le ciel, mais des anges interviennent pour les renvoyer immédiatement à leur tâche sur la terre. Il me semble que j'avais déjà argumenté sur la nécessité que Jésus soit enlevé à nos regards de chair, afin que s'ouvre notre regard spirituel. (Mais j'avais écrit cela d'une autre façon).

Il y avait foule ce matin, dans la seule église ouverte pour cette messe: tous les fidèles des autres paroisses étaient 'invités' à se rendre en centre-ville à la cathédrale pour dix heures, ce qui pour beaucoup de fidèles, est devenu très difficile: on manque de places de parking et les personnes âgées ont plus de chemin à parcourir à pieds - sans compter qu'il faut parfois s'organiser pour venir de loin.

De ce fait, cette réflexion m'est venue: Jésus monté au ciel reste plus facile à rencontrer qu'au bord du lac de Galilée où lors d'une grande assemblée de fidèles ! Néanmoins, il est juste de répondre aux appels de l’Église et plus encore de la soutenir en un temps où elle est attaquée de toutes part.

Ce ciel où demeure Jésus, je l'avais présenté un jour là quelqu'un qui me l'avait demandé comme étant la 'dimension parallèle' évoquée dans certains films de science-fiction ... Mais mon but n'était pas de convaincre, seulement de donner un argument à la personne qui m'avait dit: "Ne me dis pas que tu crois en ces choses-là !"

Oui, j'y crois: le Seigneur est à tout instant proche de quiconque le cherche, l'invoque et l'appelle !

Et une fois que l'on est bien convaincu de cela, il est clair que l'on s'efforce vraiment d'aimer et de ne plus pécher. Le texte précise que les apôtres s'en allèrent partout proclamer la Bonne Nouvelle... eh bien, c'est ce que nous faisons nous aussi en suivant Jésus à chaque étape de notre vie, et même en chaque journée. C'est vraiment clair que quiconque inscrit sa foi dans des gestes précis, et des prières, et diverses activités, en chaque jour de sa vie, il est déjà en train de traverser cette dimension terrestre et charnelle (celle "où ne s'ouvre aucune aile", comme écrivait Victor Hugo). Nos yeux de chair sont couverts de sombres voiles, mais notre âme contemple Dieu et s'expose à son Soleil !

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Re: Fête de l'Ascension

Message non lu par Petit Matthieu » jeu. 17 mai 2012, 22:42

Bonsoir et merci Etienne, (j'espère que vous allez bien, au passage)

Comme l'a dit le prêtre que j'écoutais ce soir, l'Ascension, c'est le grand début de la veille. Jésus quitte nos yeux, mais reste bien présent, et ce à tout moment. La grande veille qui commence, la grande épreuve de fond où l'église devra ne compter que sur sa foi pour se sauver de l'angoisse, de la violence, de la mort tout simplement.

Et nous succédons à des générations de veilleurs, des générations d'hommes et de femmes qui ont prié, ont pleuré sur leurs vies, se sont tournées vers le Christ, ont chuté, sont revenus à Lui.
Je suis saisi d'une vive émotion quand je pense à cette chaîne sans interruption qu'est l'Eglise. 2000 ans de fidélité à un message, 2000 ans de foi en ce Galiléen, pauvre, sorti de Bethléem et qui du fond de la Palestine a enfin annoncé l'accomplissement de la promesse que seuls les Juifs connaissaient alors. Enfin l'humanité pouvait fixer sa nécessité d'espérance dans une nouvelle à la hauteur. Une nouvelle trop belle pour être vraie, penseront même certains.

Nous sommes donc des sentinelles, nous prenons notre tour de garde, à la suite de générations de sentinelles qui ont fait leur devoir, dans le silence de la nuit, dans tous les pays, à toutes les époques. Malgré l'horreur du mal, si profond en l'homme, malgré les douleurs aiguës qui déchirent l'homme ponctuellement dans sa vie, et malgré les humiliations et les désespoirs, nous sommes appelés à veiller, sagement, avec confiance quand bien même nous serions à quelques centimètres d'un précipice.

Parfois, quand le mal environnant m'a abattu toutes mes forces, que je me retrouve comme à terre, sans la force de réfléchir ou de me redresser la prière du Christ "Que ton règne vienne" résonne comme un cri dans une caverne. La lassitude de voir le mal et son empire en moi et sur tous les visages de mes prochains que je croise dans la rue me fait souvent défaillir. Et je constate, que finalement, la seule chose qui me reste, dans ces instants précis d'épuisement, estl'espérance du retour du Christ, la délivrance que sera sa justice, le soulagement que sera son retour et la fin de l'abomination qu'est l'empire du prince de ce monde.

Cette espérance battu et secouée comme une lampe tempête, c'est une grâce que de sentir qu'elle nous tient debout quand nous sommes jetés au bord du précipice. Notre seul bien, notre seul remède : le présent si discret d'un Dieu caché à sa créature chérie.
"Ce n’est que pour ton amour, pour ton amour seul, que les pauvres te pardonneront le pain que tu leur donnes."
Phrase finale de saint Vincent de Paul dans le film "Monsieur Vincent".

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Fête de l'Ascension

Message non lu par etienne lorant » ven. 10 mai 2013, 10:04

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 24,46-53.

Jésus ressuscité, apparaissant à ses disciples, leur disait : « Il fallait que s'accomplisse ce qui était annoncé par l'Écriture ; les souffrances du Messie, sa résurrection d'entre les morts le troisième jour, et la conversion proclamée en son nom pour le pardon des péchés à toutes les nations, en commençant par Jérusalem.
C'est vous qui en êtes les témoins. Et moi, je vais envoyer sur vous ce que mon Père a promis. Quant à vous, demeurez dans la ville jusqu'à ce que vous soyez revêtus d'une force venue d'en haut. »
Puis il les emmena jusque vers Béthanie et, levant les mains, il les bénit.
Tandis qu'il les bénissait, il se sépara d'eux et fut emporté au ciel. Ils se prosternèrent devant lui, puis ils retournèrent à Jérusalem, remplis de joie.
Et ils étaient sans cesse dans le Temple à bénir Dieu
.

Cy Aelf, Paris

Le Seigneur connaît bien notre nature, notre fragilité, nos limites. Aussi s'insinue-t-il doucement en respectant notre liberté.
En de multiples circonstances, parfois contraires, il demande, il sollicite, il invite… Il est important de le savoir, car son oeuvre en nous prendra des jours, des mois, des années, et en réalité, elle ne s'achèvera qu'à notre mort.

Si je témoigne qu'il en est ainsi, c'est que je suis passé par autant de chutes que de relèvements. Il m'a même semblé, durant quelques années que Dieu s'était absenté pour toujours et et je me suis retrouvé livré à mes propres forces, mais c'est - là aussi - une sorte d'exercice par lequel, justement, Jésus invite à ne pas se fier à nos forces à la manière humaine. Le sentiment de son absence, n'est vraiment qu'un sentiment : il nous faut passer par au-dessus du sentiment.

Une émotion religieuse est quelque chose de bon, mais il faut l'apprécier sur le moment sans rechercher qu'elle se reproduise. Il arrive même qu'ayant été très affaibli par une maladie, par des évènement contraires, par de graves oppositions, c'est cette faiblesse même qui nous rend vainqueur.

L'indice que nous sommes sur le bon chemin, c'est bien la joie. La force qui vient d'en haut nous met en oeuvre et l'oeuvre accomplie brille par la joie. C'est ainsi que nous progressons - et nous progressons !
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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