Liturgie du jour avec Etienne Lorant (2011-2012)

« Mon âme aspire vers toi pendant la nuit, mon esprit te cherche dès le matin. » (Is 26.9)
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Liturgie du jour avec Etienne Lorant (2011-2012)

Message non lu par etienne lorant » mar. 29 nov. 2011, 12:11

1er dimanche de l'Avent
La Bonne nouvelle aux tout-petits

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc ( (Lc 10, 21-24)
Jésus, exultant de joie sous l'action de l'Esprit Saint, dit :
« Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l'as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l'as voulu ainsi dans ta bonté. Tout m'a été confié par mon Père ; personne ne connaît qui est le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît qui est le Père, sinon le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler. »
Puis il se tourna vers ses disciples et leur dit en particulier :
« Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez ! Car, je vous le déclare : beaucoup de prophètes et de rois ont voulu voir ce que vous voyez, et ne l'ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l'ont pas entendu. »
Cy Aelf Paris


Depuis toujours, ce sont les sages et les savants qui se retrouvent à la tête des nations. Politiques, scientifiques, économistes, princes, hommes de pouvoir et de raison... mais ce n'est pas à ceux-là que s'adresse d'abord la Parole, celle qui est issue de Dieu et s'est incarnée dans le Christ.

Dans le même ordre d'idée, la Parole ne s'adresse pas non plus - du moins pas en premier lieu aux prévoyants, aux hommes de calcul, aux intelligents, à ceux dont tous sont d'accord pour dire qu'ils savent "bien vivre". Mais la Parole a ses préférences, elle s'adresse d'abord à la base: aux tout-petits et aux simples, ceux et celles qui souffrent et qui peinent, qui ont difficile de trouver leur place, qui ne savent pas comment joindre les deux bouts et vivent un jour à la fois.

Les paraboles le confirment. Je songe à celle de l'homme riche qui ne sait plus où engranger récolte, tellement elle est importante. Il décide donc d'abattre ses greniers, d'en construire d'autres dans le but de pouvoir ensuite jouir de la vie tranquillement. Mais le Seigneur le traite d'insensé car il lui dit: "Cette nuit-même ta vie te sera redemandée".

A partir de là, lorsque le Seigneur veut toucher le cœur d'un homme bien établi en ce monde, il fera en sorte de le faire descendre de son piédestal. C'est une conséquence tout à fait normale et dans la logique de l’Évangile qui dit aussi: "Tout ce qui s'élève sera abaissé, tout ce qui s'abaisse sera élevé".

Si j'en parle, c'est parce que c'est ce qui m'est arrivé aussi - dans le fil des événements qui m'ont conduit à la conversion. A vingt-deux ans, je m'étais dressé un plan de vie très cohérent, mais qui a été complètement bouleversé dès jour où j'ai commencé de dire: "Je veux connaître la vraie raison de l'existence malheureuse de l'homme".

A cette époque, je croyais que la raison et l'intelligence suffiraient à résoudre ce mystère - mais mes lectures et mes réflexions n'aboutissaient à rien de précis. Cela m'a rendu plus malheureux encore et c'est ainsi qu'en "rétrogradant" de plus en plus dans mes anciennes ambitions que je me suis retrouvé un matin, à genoux, au pied de la croix. A genoux mes des étoiles dans les yeux.

Désormais, et c'est encore le cas aujourd'hui, celui qui contemple mieux le ciel et les étoiles, c'est celui qui se tient les pieds nus dans l'herbe fraîche. Celui qui parvient à cesser de fumer, c'est celui qui ne force pas sa volonté, mais qui demande humblement d'être libéré de son addiction. Quiconque veut apprendre beaucoup, doit d'abord faire table rase de tout ce qu'il croyait connaître. Mais encore: c'est dans les les embarras les plus communs de la vie que la Joie vient tout illuminer.

Puisse donc le jeûne de cet Avent m'ouvrir de nouveau les yeux sur l'abondance du bonheur qui descend des Cieux.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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En laissant la barque et les filets

Message non lu par etienne lorant » mer. 30 nov. 2011, 10:37

Lecture de la lettre de saint Paul aux Romains
Si tu affirmes de ta bouche que Jésus est Seigneur, si tu crois dans ton cœur que Dieu l'a ressuscité d'entre les morts, alors tu seras sauvé.
Celui qui croit du fond de son cœur devient juste ; celui qui, de sa bouche, affirme sa foi parvient au salut.
En effet, l'Écriture dit : Lors du jugement, aucun de ceux qui croient en lui n'aura à le regretter.
Ainsi, entre les Juifs et les païens, il n'y a pas de différence : tous ont le même Seigneur, généreux envers tous ceux qui l'invoquent.
En effet, tous ceux qui invoqueront le nom du Seigneur seront sauvés.
Or, comment invoquer le Seigneur sans avoir d'abord cru en lui ? Comment croire en lui sans avoir entendu sa parole ? Comment entendre sa parole si personne ne l'a proclamée ?
Comment proclamer sans être envoyé ? C'est ce que dit l'Écriture :Comme il est beau de voir courir les messagers de la Bonne Nouvelle !

Et pourtant tous n'ont pas obéi à la Bonne Nouvelle ; le prophète Isaïe demandait : Seigneur, qui a cru en nous entendant parler ?
C'est donc que la foi naît de ce qu'on entend ; et ce qu'on entend, c'est l'annonce de la parole du Christ.
Alors, je pose la question : n'aurait-on pas entendu ? Mais si, bien sûr ! Un psaume le dit : Leur cri a retenti par toute la terre, et leur parole, jusqu'au bout du monde.


Ainsi, tous ceux qui ont ouvert leurs oreilles et leur cœur à l'enseignement de ceux que le Seigneur a choisis et tirés du monde, à tous ceux-là qui invoqueront son nom seront sauvés. Il y a dans ce texte de saint Paul de quoi répondre à tous ceux qui prétendraient que les juifs n'auront pas accès au Royaume dans la Jérusalem céleste. Mais les païens que nous étions furent greffés sur l'arbre principal. Il me semble inutile que de citer de nouveau les 36 versets de l'Epître aux Romains au chapître 11.

Ce matin, c'était la fête d'André, appelé en même temps que Pierre. C'est aussi la fête de notre prêtre, qui avant de commencer la célébration nous a révélé que sa vocation fut 'crucifiante', car il avait commencé des études de médecine, mais le choix d'y renoncer, n'a duré qu'un moment tandis que le rôle qui est le sien aujourd'hui l'enthousiasme chaque jour. Il s'est servi de l'exemple des filets pour indiquer combien le choix peut sembler lourd et pénible: car des filets déjà plongés dans l'eau, même vides, sont pesants à remonter et il est plus simple de les abandonner.

Et nous à quels filets sommes-nous encore attachés ? Et quelle barque croyons-nous trop hasardeux de quitter pour le Seigneur ?

Belle oraison en début de l'Avent !
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Guérison de deux aveugles

Message non lu par etienne lorant » ven. 02 déc. 2011, 12:05

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu ((Mt 9, 27-31)
Jésus était en route ; deux aveugles le suivirent, en criant : « Aie pitié de nous, fils de David ! » Quand il fut dans la maison, les aveugles l'abordèrent, et Jésus leur dit : « Croyez-vous que je peux faire cela ? » Ils répondirent : « Oui, Seigneur. » Alors il leur toucha les yeux, en disant : « Que tout se fasse pour vous selon votre foi ! » Leurs yeux s'ouvrirent, et Jésus leur dit sévèrement : « Attention ! que personne ne le sache ! » Mais, à peine sortis, ils parlèrent de lui dans toute la région. Cy Aelf, Paris


Le prêtre nous a fait remarquer que Jésus ne guérit pas sur le champ les deux aveugles, mais il les oblige à le suivre. Ce délai leur donne un temps de réflexion. Pour eux, qui est Jésus ? Est-il seulement le "fils de David", c'est-à-dire le descendant et l'héritier de la royauté de David ? Ou bien est-il plus ? Serait-il également le fils de Dieu, le Messie promis à Israël ?

Cette question se pose à nous aussi. En qui croyons-nous lorsque nous prions ? Croyons-nous en une sorte de surhomme qui serait à notre disposition par la prière pour résoudre nos difficultés du moment ? Ou bien est-ce à Dieu, créateur de tout ce qui est, et qui sait mieux que nous-mêmes ce dont nous avons besoin, que nous nous adressons ?
D'où la question: "Croyez-vous que je peux faire cela ?" (Et nous, que croyons-nous que le Seigneur peut faire pour nous ?)

C'est ensuite seulement qu'il leur touche les yeux, tout en leur déclarant: "Que tout se fasse pour vous selon votre foi !". Les voici donc guéris et ils s'en trouvent bien contents... dans la mesure où, selon leur foi, ils croyaient que le Seigneur capable de leur rendre la vue. Il faut noter ici qu'en vérité, ils auraient pu obtenir beaucoup plus encore.

Ils auraient pu guéri comme fut guéri Bartimée, l'aveugle sur le chemin de Jéricho: ce dernier, non seulement a guéri de ses yeux de chair, mais aussi de son aveuglement spirituel. A son sujet, l'Evangile déclare "I'homme se mit à voir et il le suivait", ce qui rend bien l'idée d'une compréhension en deux étapes: il se mit à voir et voyant Jésus, il se mit à croire, et non seulement à croire mais à suivre Jésus et glorifier Dieu. Ce qui est tout à fait logique, puisque: "Nul ne connaît le Père, si ce n'est le Fils et celui à qui le Fils veut bien Le révéler".

Notre prêtre a conclu son homélie en déclarant que Dieu a besoin, pour venir à notre secours, de notre désir de Le connaître. Je prierai donc aujourd'hui afin de demander de guérir de ma foi maladroite, car j'ai bien confiance que le Seigneur m'a toujours protégé, mais est-ce seulement de la protection que je cherche ? Mon âme n'en est donc restée qu'à ce sentiment de vulnérabilité devant le monde ? Que me manque-t-il vraiment ?
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La moisson a besoin d'ouvriers

Message non lu par etienne lorant » sam. 03 déc. 2011, 11:22

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 9, 35-38; 10, 1.6-8)

Il dit alors à ses disciples : « La moisson est abondante, et les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers pour sa moisson. »


Dans une église de ma ville, souvent cette parole de Jésus est transcrite dans cette formule : "Seigneur, donnez-nous des prêtres, donnez-nous de bons prêtres, donnez-nous de saints prêtres !". Je l'ai l'ai souvent récitée après la messe à la suite de la bénédiction finale. Eh bien, je trouve cette oraison en partie réductrice de la demande de Jésus. Je voudrais une interprétation mieux fondée de l'expression "ouvrier de la moisson".

A l'âge de quarante ans, comme j'avais pris conscience de la diminution continue du nombre de prêtres en ville, je me suis présenté de moi-même (après une longue préparation auprès des prêtres que je connaissais) au directeur du Séminaire de ma ville - qui n'a donné aucune suite, pas même proposé le Diaconat, ni une simple retraite de discernement.

J'ai réalisé assez vite qu'il était possible de devenir un ouvrier de la moisson et j'ai 'mené campagne' auprès des prêtres de ma région pour leur dire : "De grâce, posez une simple affichette sur votre porte disant "Ici, l'on accueille les convertis", et je vous garantis un grand succès. Mais on ne m'a pas écouté non plus.

Qu'importe, ouvrier de la moisson, je le suis devenu par la grâce de Dieu en découvrant (par des détours inimaginables) la formation d'apôtre de la miséricorde divine. Si beaucoup de laïcs se convertissent et vivent leur foi en Église, il est sûr et certain que tôt ou tard, les séminaires accueilleront de nouveaux candidats. J'ose ajouter que la crise actuelle - qui est morale et spirituelle avant que d'être matérielle, joue en ce sens. Mais en attendant, cherchons tout simplement à devenir des saints.
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Le pardon au paralytique

Message non lu par etienne lorant » lun. 05 déc. 2011, 12:23

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 5, 17-26)

Un jour que Jésus enseignait, il y avait dans l'assistance des pharisiens et des docteurs de la Loi, venus de tous les villages de Galilée et de Judée, ainsi que de Jérusalem ; et la puissance du Seigneur était à l'œuvre pour lui faire opérer des guérisons.
Arrivent des gens, portant sur une civière un homme qui était paralysé ; ils cherchaient à le faire entrer pour le placer devant Jésus. Mais, ne voyant pas comment faire à cause de la foule, ils montèrent sur le toit et, en écartant les tuiles, ils le firent descendre avec sa civière en plein milieu devant Jésus.
Voyant leur foi, il dit : « Tes péchés te sont pardonnés. »
Les scribes et les pharisiens se mirent à penser : « Quel est cet homme qui dit des blasphèmes ? Qui donc peut pardonner les péchés, sinon Dieu seul ? »
Mais Jésus, saisissant leurs raisonnements, leur répondit : « Pourquoi tenir ces raisonnements ? Qu'est-ce qui est le plus facile ? de dire : 'Tes péchés te sont pardonnés', ou bien de dire : 'Lève-toi et marche' ?Eh bien ! pour que vous sachiez que le Fils de l'homme a sur terre le pouvoir de pardonner les péchés, je te l'ordonne, dit-il au paralysé : lève-toi, prends ta civière et retourne chez toi. »
À l'instant même, celui-ci se leva devant eux, il prit ce qui lui servait de lit et s'en alla chez lui en rendant gloire à Dieu.
Tous furent saisis de stupeur et ils rendaient gloire à Dieu. Remplis de crainte, ils disaient : « Aujourd'hui nous avons vu des choses extraordinaires ! » Cy Aelf, Paris


De nouveau une brève homélie ce matin, mais cependant remarquable, étonnante et enrichissante. Le prêtre a commencé par nous dire que les temps liturgiques ne sont pas les temps des hommes et, comme premier exemple: le dimanche n'est pas pour le chrétien le dernier jour de la semaine, mais le premier ! Mais quel rapport avec l’Évangile d'aujourd'hui ?

Simplement le fait que ce qui compte pour Dieu, ce n'est pas d'abord de guérir les malades, mais de sauver les âmes de leurs péchés. Or, ce paralytique, tout coincé qu'il était dans son corps, quels si graves péchés avait-il pu commettre pour que le premier mouvement de Jésus fut de lui dire: "Tes péchés sont pardonnés" ? (Je songe au péché contre l'espérance car cela paraît évident dans son état). Jésus lui pardonne donc ses péchés avant de le faire se lever.

"C'est tout aussi facile", dit-il aux scribes et aux pharisiens. Mais en parlant ainsi, en disant ce qui est le plus facile, il s'en prend à leur logique, qui est d'enfermer Dieu dans leurs rites et leurs pratiques - et ici le prêtre a fait une nouvelle allusion à la façon dont l'homme considère sa vie sur la terre.

Bref, avec Jésus, ce qui change, c'est que le temps de Dieu prévaut toujours sur le temps des hommes. Oui, les hommes qui l'auront désiré connaîtront un semblable relèvement. Mais c'est d'abord Dieu qui doit être servi, et l'homme ensuite peut accéder au vrai bonheur.

Cette homélie a eu un profond impact sur mon âme, d'une part car j'ai obtenu le sacrement de réconciliation ce dimanche et je vois dans cet Évangile le germe de ce sacrement; et, d'autre part, du fait qu'une grande force m'est donnée devant les événements qui viennent devant moi... Ah, la société humaine ! Elle me prescrit que je dois encore travailler dix ans pour bénéficier d'une pension minimale. Quelle prétention, n'est-ce pas ? Car en réalité, si Dieu décide de me rappeler à lui, ce peut-être n'importe quand, dans six mois comme dans trente ans ! Mais je ne dois rien craindre, et de cela, j'ai eu l'expérience plusieurs fois.

Je ne crains rien... cela s'est vu encore dans la manière dont j'ai pu recevoir la confession. Ce dimanche, j'ai tout simplement vu de la lumière dans la chapelle où j'allais communier il y a deux mois à peine. J'y étais venu pour une toute autre raison, mais cette lampe m'intriguait: avait-on oublié d'éteindre ? Mais non: j'ai été tout surpris d'y retrouver l'Abbé L. en train de dire sa messe, tout seul... Comme j'avais participé à la messe anticipée du samedi soir, je suis d'abord ressorti, mais pour revenir un instant plus tard je suis revenu: j'ai communié de nouveau (communion du dimanche). Et puis, cela m'est venu à l'esprit d'un seul coup: "C'est l'occasion à saisir !". Et je l'ai saisie, certes, mais si vivement que j'ai eu un "trou" dans les formules d'usage... Mais voyez comme notre Seigneur pense à tout, et comme il est à notre écoute ... Il n'y a donc vraiment rien à redouter de l'avenir si l'on place sa confiance en Dieu - en Dieu d'abord !
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L'homme si facilement meurtrier...

Message non lu par etienne lorant » lun. 05 déc. 2011, 19:43

J'ai trouvé :
1 Jean 3 15 : Tout homme qui a de la haine contre son frère est un meurtrier, et vous savez qu'un meurtrier n’a jamais la vie éternelle demeurant en lui.


Il suffit d'avoir de la haine pour quelqu'un et l'on est un meurtrier. Cela, c'est l'éclairage nouveau de l’Évangile, un éclairage cru, sans concession, de cette lampe forte que l'on utilise dans les salles d’opération, afin que tout soit exposé au travail du chirurgien.

Jean reprend ici les mots que Jésus n’a pas hésité à employer envers les pharisiens lors de son dernier séjour dans le temple : (Jn 8 44) Vous venez du démon, qui est votre père, et vous cherchez à réaliser les désirs de votre père. Celui-ci, dès le commencement, a voulu la mort de l'homme. Il n'a jamais été dans la vérité, parce qu'il n'y a pas en lui de vérité. Quand il dit le mensonge, il parle selon sa nature propre, parce qu'il est menteur et père du mensonge. » J’en déduis donc que le meurtre est le résultat final d’une transgression de la vérité. J’en suis un peu étonné, mais je trouve encore dans l’Apocalypse (Ap 22 15) « Dehors chiens, les sorciers, les débauchés, les meurtriers, les idolâtres, et tous ceux qui aiment et pratiquent le mensonge !

Fameuse découverte dont la justice humaine ne sait ni ne peut tenir compte : on juge un homme, mais on ne parvient pas à remonter très loin en arrière de son geste. Un mensonge, pour la justice, c’est un moindre mal, mais devant le tribunal de Dieu, les menteurs sont les fils du diable autant que les sorciers, les débauchés et les idolâtres. Ne dirait-on pas, en réalité, que certaines formes de langage ou de discours, à propos de l’homme, sont déjà homicides ? N’est-elle pas extraordinaire la phrase de Caïn qui répond effrontément à Dieu : « Suis-je le gardien de la vie de mon frère ? »
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: L'homme si facilement meurtrier...

Message non lu par mike.adoo » mar. 06 déc. 2011, 11:45

Bonjour Etienne Lorant

Votre message a forcé ma réflexion .
Je me disais : Quel est le sens exact que l'on doit donner à " meurtrier " ; La traduction est-elle fidèle ?
Voici une précision utile que j'ai trouvée dans le " Journal du Barreau "

Crime, meurtre, assassinat ou homicide?
Isabelle Huard

Voici une chronique pour nos confrères et consœurs criminaliste. Les trois termes « crime », « meurtre » ou « assassinat » ont sensiblement le même sens, ainsi d'ailleurs qu'un quatrième, « homicide ». Voyons donc leurs utilisations respecti-ves.
Homicide

Ce terme est moins approprié que les trois autres au style du fait divers, ayant une allure plus administrative. Du latin homicida et homicidium, ce mot provient de homo signifiant « homme » et de caedere, signifiant « tuer ». Il est d'ailleurs assez imprécis: on parle aussi bien d'homicide volontaire que d'homicide involontaire. Il y a mort d'homme, occasionnée par quelqu'un d'autre, avec ou sans intention de la donner. Chose certaine, l'homicide commis volontairement est qualifié de meurtre.

Mais en ce qui concerne nos trois autres mots: « crime », « meurtre » et « assassinat », il n'y a pas vraiment de secret pour bien les employer. Même s'il y a des différences, parfois techniques et juridiques, ces nuances de sens coexistent avec des sens plus vagues, mais tout aussi corrects. Par exemple, si quelqu'un a été tué intentionnellement, on peut dire: « c'est un crime », « c'est un meurtre », « c'est un assassinat ». Or, au cours des siècles, ces vieux mots ont eu plusieurs emplois différents.
Crime


Le mot « crime » est celui des trois qui a le sens le plus large. L'histoire étymologique en est étonnante: le premier sens du mot latin crimen est « décision ». Il a donc signifié tour à tour: « la décision judiciaire », « la condamnation », « l'acte condamné » et « l'homicide volontaire ». Aujourd'hui, il est souvent compris dans le sens d'acte inexcusable, qu'il y ait eu sang ou non.

Juridiquement, le mot « crime » désigne un acte gravement condamnable, plus gravement qu'un délit par exemple. Mais la mort d'homme n'est nullement nécessaire pour qu'il y ait crime. Plusieurs œuvres littéraires s'inspirent de ce mot, notamment Crime et Châtiment (1866), l'une des œuvres les plus admirables de l'auteur russe F. M. Dostoïevsky, Histoire d'un crime de Victor Hugo (roman réaliste écrit en 1851 mais publié en 1877) et Le crime de Sylvestre Bonnard (1881) qui révéla Anatole France au grand public.
Assassinat et meurtre

Entre « assassinat » et « meurtre », un emploi rigoureux voudrait qu'on ne parle du premier que s'il y a préméditation (ex. l'assassin a prémédité son forfait) et de meurtre que lorsqu'il n'y a pas de préméditation.

Souvenons-nous d'abord que ce sont de très vieux mots, qui ont eu plusieurs emplois et dont les sens techniques coexistent avec des sens plus courants.

Le terme « meurtre » provient du latin du moyen âge murtrum et du germanique gothique maurthr. Le droit encyclopédique nous dicte que le meurtre est « l'homicide commis volontairement ». Pourtant, « meurtre » ne dérive pas du mot « mort » ­ même si les lointaines racines indo-européennes des deux mots renvoient aux mêmes racines. Érasme disait à propos de ce dernier qu' « Un seul meurtre fait un scélérat; des milliers de meurtres font un héros »...

Un emploi très pointu voudrait qu'on n'utilise « assassinat » que lorsqu'il y a homicide volontaire, avec préméditation; alors que pour « meurtre », la préméditation ne serait pas nécessaire. On pourrait même parfois parler de « meurtre » lorsqu'il n'y a pas d'intention délibérée. Mais pour l'un comme pour l'autre mot, il s'agit bien de la mort de quelqu'un.

Fait intéressant, le mot assassin provient de l'italien assassino qui est lui-même dérivé de l'arabe hachischin signifiant « mangeur de hachisch », en référence au chanvre indien.


Cela me rappelle ce passage du livre de Samuel :

Les femmes qui dansaient chantaient ceci : " Saül a tué ses milliers, et David ses myriades. "
Saül fut très irrité et cette affaire lui déplut. Il dit : " On a donné les myriades à David et à moi les milliers, il ne lui manque plus que la royauté! "
( 1Sam 18,7...)

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La promesse donnée à Ezéchiel

Message non lu par etienne lorant » mar. 06 déc. 2011, 20:25

Ez.39 : 29 : "Et je ne leur cacherai plus ma face, Car je répandrai mon esprit sur la maison d'Israël, Dit le Seigneur, l'Éternel."


Sur la montagne, Dieu avait déclaré : "Nul ne peut me voir sans mourir". Mais n'est-ce pas à une "mort" de l'image que procède l'Esprit Saint dans nos cœurs ? Est-ce parce que le Christ nous a appris à appeler Dieu 'Notre Père' que nous ne le représentons comme une sorte de vieillard céleste qui plane au-dessus de nos têtes ? Le terme d'Abba ('papa') employé par Jésus est beaucoup plus évocateur de cet élan que j'ai connu... sans doute jusqu'à ma douzième année: il désignait pour moi... quelqu'un qui avait le pouvoir d'apporter une solution, quelle que soit la difficulté d'enfant que je traversais. Qu'il s'agisse d'une fièvre, d'un mal de dents, d'un désarroi inconnu jusqu'alors, même d'une désobéissance reconnue, peu importe car de toute manière, lui, papa, connaissait toutes les solutions: il était là pour cela, je n'en doutais pas. Ma mère n'était pas moins présente, mais elle avait le visage de la consolation absolue plutôt que celui dela solution absolue : je me souviens bien de cette distinction très nette.

De toute manière, ce que dit Dieu par la bouche d'Ezéchiel, c'est que Dieu se laisse connaître par son Esprit. C'est une rencontre hors de tout raisonnement, de toute pensée, de tout langage. L'Esprit-Saint n'est-Il pas comme le feu, et Jésus n'a-t-il pas désigné l'Esprit comme le feu qu'il est venu jeter sur la terre ? Jésus est venu jeter le feu de l’amour sur la terre. Et cet amour est une force qui pousse en avant, mais aussi un combat, une résistance jusqu’au sang, un courage pour affronter, s’il le faut, les adversaires de la justice et de la liberté. C'est un feu qui est mouvement comme une vague qui soulève et emporte vers l'avant. C'est bien ainsi, en tout cas à ma toute petite échelle, que l'Esprit-Saint me pousse à la connaissance de Dieu. Mais le mot de connaissance est encore trop riche et trop humain. Il faut dire: l'Esprit-Saint m'incite à sonder le mystère de Dieu. Oui, c'est mieux.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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« Venez à moi, vous tous qui peinez »

Message non lu par etienne lorant » mer. 07 déc. 2011, 11:12

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 11, 28-30)
En ce temps-là, Jésus prit la parole : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. »
Cy Aelf, Paris



On interprète souvent cette phrase comme un appel à une forme de soumission, alors que, du temps de Jésus, dans une société agricole, tout le monde comprenait que c'était une proposition de partage de nos taches et de nos fardeaux. C'est ainsi qu'on peut donc entendre le mot "conjugal", dérivé de joug : un appel à partager, en couple, les joies et les peines. (*) Mais, en ce qui me concerne - c'est tout à fait personnel, le joug posé sur les cornes de l'animal est moins destiné à le soumettre qu'à le guider, vers la droite ou vers la gauche, et donc, je l'interprète comme "guidance". Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si la suite de la phrase ne parle pas de poids, mais de repos - et le mot repos revient deux fois. Et plus encore: "mon joug est facile et mon fardeau léger" !

Ce qui attire le plus mon attention, c'est ce que le Seigneur dit de lui-même: "Je suis doux et humble de cœur". Adolphe Tanquerey, dans ‘La Vie Spirituelle’ définit la douceur comme "une vertu surnaturelle et morale, par laquelle nous empêchons et retenons la colère, nous supportons notre prochain malgré ses défauts, et le traitons avec gentillesse."

Quant à l'humilité du cœur de Jésus, nous la voyons à l’œuvre, par exemple devant la femme adultère que les juifs se proposent de lapider. Il n'est pas question pour Jésus de faire exception à la Loi - dont il affirme que "pas un seul petit trait ne passera", mais de l'humilité de son cœur sort la simplicité de sa réponse : "Que celui qui, d'entre vous, n'a jamais péché, qu'il lui jette la première pierre."

De même, lorsqu'on lui présente la pièce de monnaie qui porte l'effigie de César, je trouve merveilleuse cette réponse: "Ah, cette monnaie est à César et porte son effigie ? Alors il faut lui rendre, bien sûr ! ... Mais vous tous, n'avez-vous pas été créés à l'image et à la ressemblance de Dieu ? Donc, rendez aussi à Dieu ce qui lui appartient !

Dans ces deux exemples, avez-vous entendu Jésus s'exprimer comme un maître qui donne des ordres et entend bien se faire obéir, sur le champ et sans discussion ?

Je reviens aux premiers mots par lesquels Jésus nous interpelle, nous tous qui peinons sous le fardeau. Ce fardeau est social, culturel, politique, financier - mais aussi physique, charnel, rempli de distractions et de tentations, c'est un aussi un fardeau de dispersion de soi. Mais de tout cela, le joug du Seigneur nous délivre.

(*) Post-Scriptum

Aujourd'hui, Wikipedia a participé au commentaire de l'Evangile. Cliquez sur : http://fr.wikipedia.org/wiki/Joug et vous verrez que je n'ai fait vraiment que recopier le texte du dernier paragraphe !!!
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Marie comblée par Dieu

Message non lu par etienne lorant » jeu. 08 déc. 2011, 19:48

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 1, 26-38)
« Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole. »

Cy Aelf, Paris


Je retiens seulement ce verset, car il replace, au centre de toutes les inquiétudes que je peux entendre - et lire, la seule attitude qui prévaut, qui a prévalu et qui prévaudra: celle de la confiance en la volonté divine, puisque la volonté de Dieu est que nous bénéficions tous de la largesse de sa miséricorde.

Qu'un événement contraire se produise, que je me brise de nouveau un petit os (comme ce fut le cas le 1er janvier 2004), je dirai encore: béni soit le Seigneur à cause de la richesse de sa miséricorde. En effet, si cet orteil brisé ne m'avait pas bloqué dix jours sur mon lit, jamais je n'aurais pris le temps de réfléchir sur mon engagement dans la congrégation "Faustinum". Et je rends grâce également pour l'accident de voiture qui s'est produit lors de mon premier mois au centre d’instruction de l'armée, en 1978, dont la conséquence finale fut la bienveillance d'un Lieutenant-Colonel, qui me prit sous son aile.

Tout homme et toute femme, sous le regard de Dieu, sont en tous temps l'objet de la bienheureuse miséricorde de Dieu. Accomplir la volonté de Dieu, ce n'est pas entreprendre quelque chose de pénible et de difficile, c'est tout simplement savoir reconnaître qu'il n'y a rien de meilleur qui puisse survenir dans sa vie.

Beaucoup l'ont compris et sont passés comme fous aux yeux de leurs proches. Et moi aussi, disons-le, je passe pour un insensé. A la mort de mon père et lorsque ma mère s'est retrouvée dans une maison de repos et de soins, j'ai de nouveau entendu autour la sagesse des hommes: "A présent, profite donc ! Vis ta vie !" Tous s'imaginaient que je reprendrais une vie aventureuse, car j'ai beaucoup voyagé.

Je me souviendrai toujours de cette réunion de famille, durant laquelle en me voyant arriver, une de mes cousines, Brigitte, s'est exclamée : "Ah voici l'homme qui n'a pas voulu faire sa vie !"... A son grand étonnement, j'avais ri et répondu aussitôt : "Comment as-tu su que c'est exactement ce que je pense ? Car en songeant à réussir leurs vies, les gens laissent derrière eux et gaspille tant de bonnes choses, qu'à moi il me suffit de me baisser pour les ramasser !..." Évidemment, je faisais allusion à ma boutique de livres de seconde main - mais pas seulement. La foi en Dieu fait également partie des bonnes choses que la plupart des hommes délaissent dans le but affiché de réussir dans la vie - or entreprendre de réussir sans Dieu, pratiquement, comme en sport, c'est effectuer un magistral faux départ ...

Et donc je peux reprendre les mots de Marie et dire dans l'allégresse (mais avec moins de force, car je suis pécheur - elle pas) : "Voici le serviteur du Seigneur, qu'il m'en soit fait, Ô Jésus, selon ta parole !"
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Les gamins sur les places

Message non lu par etienne lorant » ven. 09 déc. 2011, 10:59

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 11, 16-19)
Jésus déclarait aux foules : « À qui vais-je comparer cette génération ? Elle ressemble à des gamins assis sur les places, qui en interpellent d'autres : 'Nous vous avons joué de la flûte, et vous n'avez pas dansé. Nous avons entonné des chants de deuil, et vous ne vous êtes pas frappé la poitrine.' Jean Baptiste est venu, en effet ; il ne mange pas, il ne boit pas, et l'on dit : 'C'est un possédé' ! Le Fils de l'homme est venu : il mange et il boit, et l'on dit : 'C'est un glouton et un ivrogne, un ami des publicains et des pécheurs.' Mais la sagesse de Dieu se révèle juste à travers ce qu'elle fait. »


En Palestine, du temps de Jésus - et encore aujourd'hui, dans certaines régions du monde, il est de coutume que les hommes dansent aux mariages et les femmes pleurent aux funérailles (c'est même une sorte d'institution: on dit que l'on "convoque les pleureuses)... Eh bien, dans ce passage, Jésus traite de gamins ses interlocuteurs, parce qu'ils ne reconnaissent ni le temps de la noce ni celui du deuil.

En effet, Jean le Baptiste a prêché parmi eux un baptême de repentir et de conversion, et pour ne pas l'écouter, ils l'ont déclaré possédé du démon !... Ce qui est bien un indice d'inintelligence et de mauvaise foi, car, enfin, Jean le Baptiste, avant de parler, a vécu dans le désert, légèrement vêtu, se nourrissant de sauterelles et de miel sauvage - et il a donc pratiqué de manière visible, en témoignage, une grande pénitence ! Ensuite, Jésus apparaît, il guérit les malades, change de l'eau en vin, transforme les sorties en mer en pêche miraculeuse, mais parce qu'il se rend chez tous et ne privilégie pas l'élite des juifs, ceux-ci le traitent de glouton et d'ivrogne. Mais dans l'un et l'autre cas, ils se sont inventés de fausses raisons pour ne pas reconnaître qu'il se passait quelque chose - et surtout: pour ne pas reconnaître Jésus.

Dans son homélie, le prêtre a d'abord rappelé combien nous sommes prompts à jauger nos proches à partir de leurs défauts et non de leurs qualités. "Nous classifions beaucoup !", a-t-il dit en souriant. Mais ce peut être très grave de classer les personnes qui nous entourent dans des catégories qui nous conviennent : car le Seigneur vient aussi nous déranger dans nos habitudes faciles ! Saurons-nous le reconnaître dans notre prochain ?

Ensuite, en évoquant de nouveau la Palestine du temps du Messie, il a reconnu dans les danses de fête les "Noces de l'Agneau" et dans les chants de deuil, l'évocation par Jésus de son rejet et de sa mort sur la Croix. Dans mon coin, au fond de la chapelle, je me suis fait cette réflexion que, hélas, dans combien de cas, si j'avais été plus attentif, j'aurais pu anticiper tel ou tel événement et que certains incidents, en apparence d'importance mineure, sont en réalité révélateurs de choses à changer. Mais quel que soit mon manque de lucidité et d'humilité, je crois que le Seigneur me guidera, aux jours de deuil comme aux jours de réjouissance. Il me suffit de reconnaître mon indigence pour que, déjà, le Seigneur se penche sur mon sort d'exilé des Cieux. Béni soit-Il !

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Jacques Brel, qui fut d'origine chrétienne, a écrit cette chanson qui évoque étrangement le texte de ce jour :


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«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Elie est déjà venu

Message non lu par etienne lorant » sam. 10 déc. 2011, 11:56

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 17, 10-13)
Les disciples interrogèrent Jésus : « Pourquoi donc les scribes disent-ils que le prophète Élie doit venir d'abord ? » Jésus leur répondit : « Élie va venir pour remettre tout en place. Mais, je vous le déclare : Élie est déjà venu ; au lieu de le reconnaître, ils lui ont fait tout ce qu'ils ont voulu. Le Fils de l'homme, lui aussi, va souffrir par eux. » Alors les disciples comprirent qu'il leur parlait de Jean le Baptiste.
Cy Aelf, Paris



Jean le Baptiste, tout animé de l'Esprit Saint, n'a pas hésité à reprocher à Hérode d'avoir épousé la femme de son frère. Cet affront au roi lui valut d'être finalement exécuté au fond d'un cachot dans une des caves du palais d'Hérode. Mais rien ne peut retenir la voix de l'homme que Dieu inspire - et si la mort peut faire taire une voix, une autre aussitôt se fera entendre.

Jésus, comme il le dit lui-même à ses disciples, devra souffrir de la part des chefs religieux d'Israël. Souffrir et mourir sur la Croix. Sa mission à peine commencée, le Seigneur en voit la fin. Mais il dit souffrir, car souffrir ce sera à chaque débat avec les représentants du temple. On lui tendra des pièges, on l'accusera d'être un démon, on lui réclamera des signes, etc. Je me suis rendu compte que la souffrance de Jésus continue aujourd'hui même par le tort qui est causé aux faibles, aux malades, aux affamés, aux sans-abri, aux petits et aux laids. Car Jésus s'est identifié à tous ceux que le monde rejette.

En réalité, les chefs religieux d'Israël peuvent tout à fait être placés sur le même plan que tous les hommes qui jugent sur les apparences... et parmi eux nombres d'irréprochables catholiques - aussi pointilleux sur les règles que les pharisiens d'autrefois. Mais je ne veux froisser personne. Ce qui est important se passe dans l'intime de chaque croyant: qu'il se produise un obscur événement dont on ne songera pas à parler ... c'est en réalité le Seigneur qui rappelle sa brebis, qui la cherche et ne veut pas repartir sans l'avoir retrouvée.

Je continue mon Avent dans le jeûne. J'ai déjà cherché à me réconcilier avec certaines personnes qui m'ont répondu : "Ce n'est pas le moment !". Mais si, c'est le moment. C'est toujours le moment gagné lorsque l'on écoute et perdu lorsque l'on se bouche les oreilles... Cependant, j'avance, quoi d'autre ?
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Re: Le pardon au paralytique

Message non lu par mike.adoo » sam. 10 déc. 2011, 17:51

Bonjour à tous

J'ai entendu une autre homélie où le prêtre nos invitait à remarquer et à méditer ce passage :Voyant leur foi, il dit : « Tes péchés te sont pardonnés.

Habituellement , c'est la foi du malade qui le sauve ; ici , il s'agit de la foi de tierces personnes . Méditons ...

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Re: Le pardon au paralytique

Message non lu par etienne lorant » sam. 10 déc. 2011, 18:39

C'est vrai, notre prêtre en avait fait mention aussi, mais ce n'est pas ce qui m'avait marqué le plus. Et pourtant, c'est la compassion éprouvée par les compagnons (voisins et famille ?) - et qui n'hésitent pas à percer le toit de la maison de Pierre( !)... c'est bien leur compassion "active" qui touche le cœur de Jésus et entraîne la délivrance complète de l'homme sur la civière.
Cet Evangile est vraiment très riche !
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Jean le Baptiste et "Celui qui vient"

Message non lu par stephlorant » lun. 12 déc. 2011, 0:23

Evangile : « Il se tient au milieu de vous » (Jn 1, 6-8.19-28)


Acclamation : Alléluia. Alléluia. Prophète du Très-Haut, Jean est venu préparer la route devant le Seigneur et rendre témoignage à la Lumière. Alléluia. (cf. Lc 1, 76 ; Jn 1, 7)

Evangile de Jésus Christ selon saint Jean

Il y eut un homme envoyé par Dieu. Son nom était Jean. Il était venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui. Cet homme n'était pas la Lumière, mais il était là pour lui rendre témoignage.

Et voici quel fut le témoignage de Jean, quand les Juifs lui envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des lévites pour lui demander : « Qui es-tu ? » Il le reconnut ouvertement, il déclara : « Je ne suis pas le Messie. » Ils lui demandèrent : « Qui es-tu donc ? Es-tu le prophète Élie ? » Il répondit : « Non. — Alors es-tu le grand Prophète ? » Il répondit : « Ce n'est pas moi. » Alors ils lui dirent : « Qui es-tu ? Il faut que nous donnions une réponse à ceux qui nous ont envoyés. Que dis-tu sur toi-même ? » Il répondit : « Je suis la voix qui crie à travers le désert : Aplanissez le chemin du Seigneur, comme a dit le prophète Isaïe. » Or, certains des envoyés étaient des pharisiens. Ils lui posèrent encore cette question : « Si tu n'es ni le Messie, ni Élie, ni le grand Prophète, pourquoi baptises-tu ? » Jean leur répondit : « Moi, je baptise dans l'eau. Mais au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas : c'est lui qui vient derrière moi, et je ne suis même pas digne de défaire la courroie de sa sandale. »

Tout cela s'est passé à Béthanie-de-Transjordanie, à l'endroit où Jean baptisait.

Cy Aelf, paris.


Il y a beaucoup plus de questions que de réponses dans ce passage et Jean lui-même, avant d'avoir vu l'Esprit descendre sur Jésus au moment où il lui demandera le baptême, ne peut répondre que par l'aveu de son indignité. Mais il se tient prêt à se mettre à genoux devant lui en signe de soumission totale.

Je n'ai pas d'autre commentaire en ce jour, que ce désir de me soumettre moi aussi, c'est-à-dire de me "sous-mettre", de me reconnaître tout en dessous de Jésus.

Déjà le troisième dimanche de l'Avent. Le prêtre s'est lui-même étonné que nous en soyons déjà là car, de plus en plus, à cause de l'ambiance de crise qui règne partout dans le monde - avoir l'esprit à la fête, et la fête de Noël, peut nous paraître plus difficile qu'en d'autres années. Cependant, a-t-il souligné, pour les contemporains du Christ, c'était un temps de crise également: l'occupation romaine se faisait ressentir lourdement, d'autant que César avait ordonné le recensement de tous ses sujets... et il est certain qu'à leur place, nous aurions nous aussi éprouvé une grande crainte.

Il fait nuit noire comme j'écris ces lignes, je n'ai pas trouvé de connexion avant cette heure tardive (23h20) et je me retire rapidement. Cette année, l'Avent m'incite véritablement à une remise en question. Puissions-nous tenir prêt avec la compassion dans nos coeurs pour les plus pauvres, ceux qui vivent dans une angoisse réelle du lendemain. Puissent nos yeux découvrir l'Etoile qui luit dans le ciel obscur !
In manus tuas, Domine, commendo spiritum meum
http://www.youtube.com/watch?v=WDV94Iti5ic&feature=related (Philippe Herreweghe)

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