Méditations d'évangile

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Griffon
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Re: Le pardon n’a-t-il pas de limites ?

Message non lu par Griffon » sam. 17 sept. 2011, 12:22

Bonjour Mike,

Je ne suis pas sûr que votre distinction apporte une clarification.
Et l'explication que vous en donner me conduit à une grande confusion.

Il y a des fautes qui ne sont pas des offenses.
D'accord : les fôtes d'orthographe, par exemple.
Quoique,... si je les multiplie, cela finisse par agacer les lecteurs qui auront le sentiment qu'on se fiche pas mal d'eux.
Et on serait alors déjà dans l'offense.

Je suis beaucoup plus perturbé par vos exemples.
Le mari violent ou volage commet des offenses graves vis-à-vis de sa femme, de ses enfants, de lui-même et de Dieu.

Vous associez l'offense à une blessure d'amour propre.
Ben... la femme du mari volage est bien sûr blessée dans son amour propre.
Mais pas que là.

Et bien sûr, une offense est avant tout une blessure contre la charité (et donc aussi contre l'amour propre).

Et le chrétien est sensé pardonné toute offense.
Mais le pardon n'exempte pas d'une réparation, ou d'une éducation.

Par exemple, la femme blessée par un mari volage doit au final arriver à lui pardonner.
Ce qui n'est pas une mince démarche !
Mais ce pardon ne consiste certainement pas à " on oublie tout et on recommence ".
Il est judicieux de mettre un temps d'épreuve et de réparation où le mari peut démontrer qu'il veut vraiment recommencer dans une vraie fidélité.

Cordialement,

Griffon.
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Mon bonheur est de vivre,
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mike.adoo
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Re: Le pardon n’a-t-il pas de limites ?

Message non lu par mike.adoo » sam. 17 sept. 2011, 16:26

Bonjour Griffon

En résumé , ce que je voulais expliquer , c'est qu'une faute se corrige et une offense se pardonne .
Pour le reste , je suis assez d'accord avec vos propos .
Si je reprends l'exemple des fautes d'orthographe ( que j'ai très bien connu avec mes cas sociaux ) je n'ai pas le souvenir d'avoir considéré ces fautes ( on dit aussi " erreurs " ) comme des affronts ou des offenses . J'observais un protocole pédagogique en insistant sur le fait que seul l'auteur des fautes en subirait les conséquences , le moment venu .
J'ai eu un ami qui , dans ses messages , écrivait systématiquement " voir " au lieu de " voire " . Je lui ai indiqué son erreur une dizaine de fois , en vain . C'est vrai que cette faute m'agace mais il n'y a vraiment pas de quoi mettre en branle l'arsenal du pardon !
Je partage le reste de votre analyse lorsque vous dites que le pardon n'exempte pas d'une réparation, ou d'une éducation.
Je reconnais avoir un rapport à l'offense un peu particulier ; En effet , lorsqu'une personne m'insulte , par exemple , je pars du principe que cette personne a de bonnes raisons de le faire ; je récolte ce que j'ai semé ... donc , pas d'offense ; je ne peux pas en vouloir à quelqu'un que j'ai blessé et qui me rend la monnaie de ma pièce !
Si , par contre , cette personne m'agresse à tort ( erreur sur la personne ou malentendu ...) je ne peux pas non plus lui en vouloir de s'être trompée ...
C'est vrai qu'il y a fort longtemps que je ne me suis pas senti offensé .

PS ...( Et ça ne me manque pas ;) )

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Griffon
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Re: Le pardon n’a-t-il pas de limites ?

Message non lu par Griffon » sam. 17 sept. 2011, 21:22

C'est une belle preuve de sérénité !

Parfois, on peut réagir pour amener l'autre à réfléchir sur son acte.
Mais,... ce n'est à faire qu'avec l'assistance de l'Esprit-Saint.

Cordialement,

Griffon.
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PriereUniverselle
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Nous sommes appelés à tendre la main !

Message non lu par PriereUniverselle » dim. 25 sept. 2011, 19:42

26ème dimanche ordinaire : Année -A : Mt 21, 28-32

Nous avons écouté la parabole des deux fils. Le premier commence par refuser mais finit par aller travailler à la vigne de son père. Ce fils représente les publicains et les prostituées qui, après avoir dit « non » à Dieu par leur conduite, ont accueilli le message de Jean-Baptiste et ont cru en Jésus. Cela signifie d’abord que les jeux ne sont pas faits d’avance, que nous ne sommes pas conditionnés par des déterminismes nous dépouillant de notre liberté et de notre responsabilité.

Cela signifie ensuite que nous sommes appelés à ne pas voir les autres figés mais en devenir, à leur donner leurs chances, à leur tendre la main, à être patients avec eux au lieu de les enfermer dans leur passé ou de les étiqueter définitivement. Saint Paul l’a bien perçu, qui exhorte les Philippins à s’encourager, à avoir de la tendresse et de la pitié, à ne jamais être vantards ou prétentieux.

Prétentieux, les anciens et les chefs des prêtres l’étaient dans la mesure où ils se croyaient justes et méprisaient les publicains et les prostituées. Ce sont pourtant ces derniers qui entreront les premiers dans le Royaume.

Les auditeurs de Jésus devaient être étonnés d’entendre une telle affirmation comme les ouvriers de la première heure étaient stupéfaits, dimanche dernier, de percevoir le même salaire que les ouvriers de la dernière heure. Chefs des prêtres et anciens seront précédés dans le Royaume par les prostituées et les publicains parce qu’ils se sont installés dans leur suffisance.

La même chose risque de nous arriver si nous pensons que nous n’avons plus besoin de conversion, si nous manquons d’humilité. Ce que publicains et prostituées nous apprennent, en effet, c’est que le Royaume de Dieu se gagne avec les fruits de l’humilité. Etre humble, ce n’est pas se détester. Nous avons à nous aimer sans nous désintéresser des autres.

L’humilité nous conduit ainsi à prendre conscience de notre valeur et de nos qualités mais sans jamais les faire peser sur ceux qui croisent notre chemin. Elle conduit aussi à reconnaître la valeur de l’autre. Je ne te suis ni supérieur, ni inférieur. Mon seul désir est de te rencontrer pour t’enrichir et pour que tu m’enrichisses car nul n’est complet tout seul. En effet, quel qu’il soit et quoi qu’il possède, aucun être humain ne peut se suffire à lui-même.

J’ai dit que le premier fils représentait les publicains et les prostituées. Je voudrais à présent parler du second fils qui, après avoir dit « oui », n’alla pas travailler à la vigne de son père. Ce ne sont pas uniquement les chefs des prêtres et les anciens qui sont visés ici.

C’est chacun de nous qui est interpellé, étant donné que nos actes contrastent bien souvent avec nos discours. En effet, nous parlons de justice et d’égalité mais nous sommes les premiers à pratiquer l’injustice, le racisme et le sectarisme au travail, et dans l’Eglise.

En appelant Dieu notre Père, nous reconnaissons implicitement que sudistes ou nordistes et pauvres ou riches sont des frères, enfants d’un même Père, le Père du ciel, mais, dans la réalité, nous avons tendance à limiter notre aide et notre amour aux gens de notre famille, de notre religion, de notre classe sociale, de notre ethnie ou de notre parti politique.

Après la Shoah, après l’occupation de la France par les Nazis, après Hiroshima et Nagasaki, nous avons dit « plus jamais ça » mais à combien de génocides, d’exterminations et d’occupations n’avons-nous pas assisté depuis dans notre monde ? De belles choses sont dites et écrites sur la femme, sur la parité, sur l’égalité entre l’homme et la femme mais, concrètement, la femme est encore loin d’occuper la place qui devrait lui revenir.

Partout, y compris dans l’Eglise, sa voix a parfois encore du mal à se faire entendre. Prêtres et évêques, font de belles homélies sur la miséricorde et la tendresse de Dieu mais apportons nous tous toujours un accompagnement d'une parole autre que la dureté, le mépris que l'on affiche souvent à l'égard des divorcés remariés et des prêtres ayant abandonné le ministère. Ce sont toutes ces incohérences que Jésus dénonce à travers le comportement du second fils.

Au total, l’évangile de ce jour nous enseigne que le dire n’a de valeur que s’il est en conformité avec le faire et que ce qui compte, en définitive, ce sont les actes et non les belles paroles, les intentions ou les théories plus ou moins savantes.

Nous comprenons dès lors pourquoi Jésus déclare que « ce ne sont pas ceux qui disent ‘Seigneur, Seigneur’ qui entreront dans le Royaume des cieux mais ceux qui font la volonté de son Père » (Mt 7, 21).

Que Dieu nous accorde de l’aimer et d’aimer nos frères « non pas en parole mais en acte et en vérité » (1 Jn 3, 18). Implorons son Esprit afin que nous devenions plus humbles et plus cohérents dans nos différents engagements !

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PriereUniverselle
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Que Dieu nous aide à trouver le vrai sens de notre vie !

Message non lu par PriereUniverselle » mar. 11 oct. 2011, 21:56

28ème dimanche Ordinaire-A : Isaïe 25, 6-9/ Mathieu 22, 1-14

Ce n’est pas une mais deux paraboles qui nous sont proposées dans l’histoire du roi qui célébrait les noces de son fils : dans la première, les invités refusent de venir, préférant s’occuper de leurs affaires personnelles. La seconde parle d’un invité qui fut chassé de la salle de noce parce qu’il n'avait pas revêtu le vêtement de noce.

Y a-t-il un lien entre ces deux paraboles ? Ce roi qui désire avoir le tout-venant aux noces de son fils mais demande à la fin à ses serviteurs de jeter dehors l’homme qui ne portait pas le vêtement de noce ne manque-t-il pas de cohérence ?

A y regarder de plus près, le roi n’est pas incohérent avec lui-même car l’enseignement de ces deux paraboles est le suivant : il ne suffit pas de dire oui à l’invitation de Dieu pour entrer dans son Royaume. Encore faut-il correspondre aux exigences de ce Royaume, se montrer digne de l’invitation adressée à tous les peuples de la terre.

Concrètement, il s’agit de mener une existence en accord avec les engagements pris au baptême. Nous aurions donc tort de penser que les deux paraboles s’adressent uniquement aux juifs n’ayant pas répondu à l'invitation qui leur avait été faite.

C’est aussi de nous qu’il s’agit car Dieu nous invite tous les jours mais chacun se défile en remettant à plus tard sa participation à la fête, en laissant les soucis et la tristesse empoisonner et gâcher sa vie, en se laissant prendre par les affaires et les loisirs du monde ou en différant indéfiniment sa conversion véritable aux valeurs évangéliques.

Arrêtons-nous ici sur trois de ces valeurs. Premièrement, la liberté par rapport aux biens de ce monde. Cette liberté, on la voit clairement chez saint Paul qui a appris à « être rassasié et à avoir faim, à avoir tout ce qu’il lui faut et àà manquer de tout » (Ph 4, 12).

C’est parce que nous sommes encore attachés aux biens que nous courons sans cesse, que nous leur consacrons plus de temps qu’au Créateur et que nous faisons des dépressions dès que ces biens viennent à diminuer ou à manquer. Si nous n'apprenons pas à nous détacher des choses, nous serons d’éternels insatisfaits et, pire encore, nous serons des hommes et des femmes prêts à toute forme de compromission, prêts à vendre notre âme pour posséder et accumuler des choses passagères et périssables.

La seconde valeur sur laquelle je voudrais attirer notre attention est la solidarité. Paul avait bénéficié de cette solidarité comme il le rappelle aux Philippiens : « Vous avez bien fait de m’aider tous ensemble quand j’étais dans la gêne. Et mon Dieu subviendra magnifiquement à tous vos besoins selon sa richesse dans le Christ Jésus». Cette dernière phrase montre que le bien que nous faisons ne restera pas sans récompense de la part de Dieu.

La solidarité avec nos frères démunis, au chômage, sans feu ni lieu est-elle une valeur en hausse ou en baisse dans notre vie personnelle et collective ? L’amour fraternel, c’est-à-dire l’amour qui pousse à voler au secours de l’homme blessé, attaqué, détroussé ou abandonné, l’amour manifesté autrefois par le bon Samaritain entre Jérusalem et Jéricho, voilà le vêtement de noce, écrivait saint Augustin. Oui, c’est l’amour qui nous fait entrer dans le Royaume car « Dieu est amour » ( St Jean).

La dernière valeur dont il faut parler c'est la joie. On reproche aux assemblées chrétiennes d’être tristes et froides.

Et le reproche ne date pas d’aujourd’hui. En effet, au XIXè siècle déjà, le philosophe allemand F. Nietzsche trouvait que les chrétiens n’avaient pas l’air sauvés. Les eucharisties ressemblent parfois à des enterrements, peut-être parce que nous avons oublié que le jour du Seigneur est un jour de joie, un jour de fête comme en témoigne la description du prophète Isaïe : « Ce jour-là, écrit-il, le Seigneur préparera pour tous les peuples un festin de viandes et de vins capiteux… Il enlèvera le voile de deuil qui enveloppait tous les peuples et le linceul qui couvrait toutes toutes les nations… Le Seigneur essuiera les larmes sur tous les visages… Et ce jour-là, on dira : Voici notre Dieu, en lui nous espérions et il nous a sauvés… Exultons, réjouissons-nous » (Is 25, 6-9).

Oui, le dimanche est un jour de réjouissance et l'eucharistie, une fête. C'est la fête de l'action de grâce pour toutes les situations difficiles dont nous avons été sauvés, pour les merveilles que Dieu accomplit chaque jour dans notre vie et dans celle de nos frères.

A ce propos, il serait bon aussi que nous ayons une pensée pour nos frères de la communauté juive qui ont célébré la fête du Yom Kippour : la fête du Grand Pardon.

Avec eux, demandons à Dieu de nous aider à trouver le vrai sens de nos vies.

Que chacun de nous puisse prendre le temps de la conversion !

Que nous puissions revêtir le vêtement de la noce, c’est-à-dire le vêtement de la joie, de la solidarité, de l’adoration de Celui qui nous a créés, bref le vêtement de l’amour de Dieu et du prochain ! Car c’est cela qui donne véritablement du poids, de la valeur et de l’éternité à notre brève existence.

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ticaramel972
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Re: Pour le Christ, L'essentiel n'est pas là où nous pensons

Message non lu par ticaramel972 » mer. 22 août 2012, 23:24

PriereUniverselle a écrit :Pour cette femme qui décéda dans la semaine qui suivit, Jésus était le pardon. Sa réponse n’était ni intellectuelle ni sentimentale mais quelque chose de vécu, un témoignage. Et nous, quelle est notre réponse ? Pour nous, qui est Jésus ? Qu’est-ce qu’il représente pour nous ? Bref, quelle(s) idée(s) nous faisons-nous de lui ?
Pour moi Jésus est Amour et Vérité et je sens qu'il m'appelle à vivre en ce sens.

Fraternellement.
Si tu cherches ton chemin, si tu cherches la Vérité,
ne suis pas le troupeau, tu risquerai de t'égarer,
mais arrête toi un instant et écoute la voix du Berger qui t'appelle...

"Seuls les poissons morts nagent avec le courant" soyons fiers d'être différents !!!

"Conjuguons nos différences, soyons relais de joie !!!"

"Aime-ton prochain comme toi même!"
"Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés!"

Si ce n'est pas l'Esprit Saint, l'Esprit d'Amour et de Vérité,
qui éclaire ma pensée, j'en demande pardon
à Dieu et aux hommes... Amen !

Belin
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Re: Acquittons-nous de la charité fraternelle avec douceur !

Message non lu par Belin » lun. 09 sept. 2013, 17:45

je pense que l'expression "correction fraternelle" correspond mieux au titre

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