Liturgie du jour avec Etienne Lorant (2010-2011)

« Mon âme aspire vers toi pendant la nuit, mon esprit te cherche dès le matin. » (Is 26.9)
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stephlorant
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Re: Après un sermon pitoyable...

Message non lu par stephlorant » dim. 23 oct. 2011, 19:17

Dire qu'un sermon est pitoyable et manifester qu'il m'a déçu n'enlève rien à ma joie de chrétien (je ne vois d'ailleurs pas le rapport). Rien ne trouve plus grâce à mes yeux, dîtes-vous ? Mais si, souvenez-vous, il n'y a pas si longtemps, je m'étais enflammé de joie en lisant ceci :

"L’expression « vie éternelle » ne signifie pas – comme pense peut-être d’emblée le lecteur moderne – la vie qui vient après la mort, alors que la vie présente est justement passagère et non pas une vie éternelle. « Vie éternelle » signifie la vie elle-même, la vraie vie, qui peut être vécue aussi dans le temps et qui ensuite ne s’achève pas par la mort physique. C’est ce qui nous intéresse : embrasser d’ores et déjà « la vie », la vraie vie, qui ne peut plus être détruite par rien, ni par personne.

Cette signification de la « vie éternelle » apparaît de façon très claire dans le chapitre sur la résurrection de Lazare : « Qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais » (Jn 11, 25s.). « Vous verrez que je vis et vous aussi, vous vivrez », dit Jésus au cours de la dernière Cène (Jn 14,19), montrant par là encore une fois que ce qui caractérise le disciple de Jésus, c’est qu’il « vit » – donc, qu’au-delà du simple fait d’exister, il a trouvé et embrassé la vraie vie, celle que tous recherchent. Selon ces textes, les premiers chrétiens se sont simplement appelés « les vivants » (hoi zontes). Ils avaient trouvé ce que tous cherchent : la vie elle-même, la vie pleine et donc indestructible."

C'est un texte du Pape Benoit XVI - tiré de son "Polar", comme l'appelle Philippe Sollers - cela suscite ma joie. Les échanges avec René m'ont rempli de force. Et il y a beaucoup d'autres choses encore. Surtout et avant tout, il y a la miséricorde du Christ, qui me donne pleine assurance. Mais cela n'enlève rien à l'esprit critique, pourquoi deviendrais=je un "béni-oui-oui" ?
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http://www.youtube.com/watch?v=WDV94Iti5ic&feature=related (Philippe Herreweghe)

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stephlorant
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Re: Après un sermon pitoyable...

Message non lu par stephlorant » dim. 23 oct. 2011, 19:37

Et cette nouvelle aussi est remplie de joie à mes yeux :

ROME, 10 H 34, TROIS NOUVEAUX SAINTS, MODÈLES DE VIE CHRÉTIENNE

Le « signe » de l'amour de Dieu, c'est « l'amour des frères »

ROME, dimanche 23 octobre 2011 (ZENIT.org) – Il était 10 h 34, à Rome, ce dimanche matin, place Saint-Pierre, lorsque Benoît XVI a proposé à l’Eglise universelle trois nouveaux saints, modèles de vie chrétienne missionnaire et d’engagement social. Le pape a souligné que le « signe » de l’amour de Dieu, c’est « l’amour des frères »

Il s’agit de Guido Maria Conforti (1865-1931), évêque italien, modèle de missionnaire – et justement l’Eglise fête la Journée missionnaire mondiale - , Don Luigi Guanella (1842-1915), Italien, modèle d’ami des pauvres, mère Bonifacia Rodriguez de Castro (1837-1905), Espagnole, modèle de spiritualité du travail, d’engagement social, notamment pour l’éducation des jeunes filles, et première sainte de la ville de Salamanque.
In manus tuas, Domine, commendo spiritum meum
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Re: Après un sermon pitoyable...

Message non lu par gerardh » dim. 23 oct. 2011, 21:24

________

Bonjour,

Vous auriez peut-être pu avoir la liberté de vous en entretenir (avec douceur) avec l'orateur.


_________

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Guérison de la femme courbée

Message non lu par etienne lorant » lun. 24 oct. 2011, 9:52

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 13,10-17.
Jésus était en train d'enseigner dans une synagogue, le jour du sabbat.
Il y avait là une femme, possédée par un esprit mauvais qui la rendait infirme depuis dix-huit ans ; elle était toute courbée et absolument incapable de se redresser.
Quand Jésus la vit, il l'interpella : « Femme, te voilà délivrée de ton infirmité. »
Puis, il lui imposa les mains ; à l'instant même elle se trouva toute droite, et elle rendait gloire à Dieu.
Le chef de la synagogue fut indigné de voir Jésus faire une guérison le jour du sabbat. Il prit la parole pour dire à la foule : « Il y a six jours pour travailler ; venez donc vous faire guérir ces jours-là, et non pas le jour du sabbat. »
Le Seigneur lui répliqua : « Esprits faux que vous êtes ! N'est-il pas vrai que le jour du sabbat chacun de vous détache de la mangeoire son bœuf ou son âne pour le mener boire ?
Et cette femme, une fille d'Abraham, que Satan avait liée il y a dix-huit ans, n'est-il pas vrai que le jour du sabbat il fallait la délivrer de ce lien ? »
Ces paroles de Jésus couvraient de honte tous ses adversaires, et toute la foule était dans la joie à cause de toutes les actions éclatantes qu'il faisait.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris


Il est vraiment intéressant d'avoir, en semaine, un érudit comme l'Abbé D. Depuis que je participe à sa messe, j'ai découvert chaque jour, ou presque, un détail que j'ignorais, une analyse à laquelle je n'aurais pas songé.
Outre les interdictions du Sabbat, qui comprenaient celle de faire ou défaire des nœuds en ce jour de repos sacré - et donc de conduire son bœuf ou son âne pour le mener à boire, j'ai appris ceci : selon certains exégètes, les dix-huit années durant lesquelles la "fille d'Abraham" avait été tenue courbée par Satan, correspondent aux dix-huit siècles durant lesquels le peuple juif, pourtant si fier d'être le 'peuple élu', s'était maintenu courbé comme un esclave de la Loi. Et donc, Jésus est venu dire : le Père ne veut plus d'un peuple qui marche la tête tournée vers la terre, c'est-à-dire sans savoir où il va, mais un peuple qui se relève et lève ses yeux vers le Royaume.

Ainsi, une fois encore, cette guérison a une portée symbolique - d'autant que dans l’Évangile de Luc, c'est la dernière fois que l'auteur décrit une scène où le Christ entre dans une synagogue le jour du sabbat.

Je suis sorti joyeux, guilleret, d'une humeur qui est certes plus printanière qu'automnale ! La discipline qui consiste à placer en toute première place rendez-vous du matin à l'Eucharistie est véritablement source de Joie. Me voici bien frais et dispos pour affronter une nouvelle semaine qui sera bonne et heureuse à vivre en marchant en toute confiance à la suite de Jésus.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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La porte étroite

Message non lu par etienne lorant » mer. 26 oct. 2011, 15:57

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 13,22-30.
Dans sa marche vers Jérusalem, Jésus passait par les villes et les villages en enseignant.
Quelqu'un lui demanda : « Seigneur, n'y aura-t-il que peu de gens à être sauvés ? » Jésus leur dit :
« Efforcez-vous d'entrer par la porte étroite, car, je vous le déclare, beaucoup chercheront à entrer et ne le pourront pas.
Quand le maître de la maison se sera levé et aura fermé la porte, si vous, du dehors, vous vous mettez à frapper à la porte, en disant : 'Seigneur, ouvre-nous', il vous répondra : 'Je ne sais pas d'où vous êtes. '
Alors vous vous mettrez à dire : 'Nous avons mangé et bu en ta présence, et tu as enseigné sur nos places. '
Il vous répondra : 'Je ne sais pas d'où vous êtes. Éloignez-vous de moi, vous tous qui faites le mal. '
Il y aura des pleurs et des grincements de dents quand vous verrez Abraham, Isaac et Jacob et tous les prophètes dans le royaume de Dieu, et que vous serez jetés dehors.
Alors on viendra de l'orient et de l'occident, du nord et du midi, prendre place au festin dans le royaume de Dieu.
Oui, il y a des derniers qui seront premiers, et des premiers qui seront derniers. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris


Pourquoi Jésus parle-t-il d'une porte étroite ? La suite en dit la raison: beaucoup chercheront à entrer et ne le pourront pas. Autrement dit tous ceux qui arriveront à la porte du Royaume des Cieux en demeurant chargés de leurs convictions égoïste, de leurs envies, mais aussi du mépris à l'égard des petits, des pauvres, des étrangers - et que dire de l'esprit des richesses ?
La porte, en réalité, n'est pas étroite, mais nous sommes trop gros, trop chargés de nos certitudes, de notre bon sens bien compris, etc. Pour entrer, il faut se dépouiller de toutes nos habitudes et 'revêtir le Christ'. C'est à cela que, sans cesse, l'Esprit nous incite: à passer au-delà de nos raisonnements étroits et de tout ce que la chair nous suggère.

A dire vrai, l'Evangile de ce matin, je l'ai vécu avant même de l'entendre à la messe ! La veille, je m'étais laissé entraîner à manger et boire un peu au-delà de mes capacités. Rien de bien grave: une indigestion après une nourriture devenue trop épicée pour moi. La messe était à huit heure et moi, à 7H20, tout un coup, je me dis "Allons, j'y vais, j'ai juste le temps !". Et je me suis habillé en deux temps trois mouvements, je suis parvenu à la chapelle à l'heure. Mais quelques minutes avant de communier, j'ai éprouvé de nouveau des nausées - et j'ai eu cette intuition: "Le Seigneur te corrige". Il ne me punit pas, il me corrige. Ensuite, je suis rentré chez moi, et cet après-midi, je suis à mon travail.

Il s'est produit un autre incident que je m'explique moins facilement. Mon voisin, qui est pratiquement à la retraite, s'apercevant que j'étais revenu chez moi vers 9 heures, m'a vraiment harcelé lorsque je suis ressorti à midi: il voulait savoir si j'allais continuer d'ouvrir ma boutique ou si j'allais prendre une pré-pension. Et il avait l'air paniqué... mais pourquoi ?

Peut-être l'explication de son attitude tient-elle dans les nouvelles télévisées, car il passe les trois-quarts de ses journées à les regarder. Or, on y parle tant d'argent et de faillites et des moyens de trouver dix milliards d'euros sur le dos des contribuables ! La panique, en tout cas, elle aussi, contraire à ce que le Seigneur nous demande: mais partager en pratiquant la justice sur le plan personnel, cela aussi fait partie de l'effort pour franchir la porte étroite.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Jésus prophétise sur Jérusalem

Message non lu par etienne lorant » jeu. 27 oct. 2011, 9:55

1ère lecture : "Qui pourra nous séparer de l'amour du Christ ?" (Rm 8, 31b-39)
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains
Frères,
si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ?
Il n'a pas refusé son propre Fils, il l'a livré pour nous tous : comment pourrait-il avec lui ne pas nous donner tout ?
Qui accusera ceux que Dieu a choisis ? puisque c'est Dieu qui justifie.
Qui pourra condamner ? puisque Jésus Christ est mort ; plus encore : il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous.
Qui pourra nous séparer de l'amour du Christ ? la détresse ? l'angoisse ? la persécution ? la faim ? le dénuement ? le danger ? le supplice ?
L'Écriture dit en effet : C'est pour toi qu'on nous massacre sans arrêt,on nous prend pour des moutons d'abattoir.
Oui, en tout cela nous sommes les grands vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés.
J'en ai la certitude : ni la mort ni la vie, ni les esprits ni les puissances, ni le présent ni l'avenir, ni les astres, ni les cieux, ni les abîmes, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu qui est en Jésus Christ notre Seigneur.

Evangile : Jésus poursuit sa route vers Jérusalem, où il trouvera la mort (Lc 13, 31-35)

A ce moment-là, quelques pharisiens s'approchèrent de Jésus pour lui dire : « Va-t'en, pars d'ici : Hérode veut te faire mourir. »
Il leur répliqua : « Allez dire à ce renard : Aujourd'hui et demain, je chasse les démons et je fais des guérisons ; le troisième jour, je suis au but.
Mais il faut que je continue ma route aujourd'hui, demain et le jour suivant, car il n'est pas possible qu'un prophète meure en dehors de Jérusalem.

Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes, toi qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois j'ai voulu rassembler tes enfants comme la poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous n'avez pas voulu !
Maintenant, Dieu abandonne votre Temple entre vos mains. Je vous le déclare : vous ne me verrez plus jusqu'au jour où vous direz : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! »


Jésus continue sa mission en ne se laissant toucher d'aucune manière par les menaces de mort qui désormais planent sur lui. "Hérode veut te faire mourir", lui disent les pharisiens. Mais les pharisiens eux aussi ne désirent-ils pas se débarrasser de Jésus ? Hérode est soutenu par César: ce sont plutôt les pharisiens qui sont l'ennemi du roi ! Et donc, il y a hypocrisie encore dans cette démarche des pharisiens : ils ne sont pas venus le prévenir d'avoir à fuir au plus tôt, mais plus sûrement pour jouir de la peur sur le visage de leur adversaire. Ils n'obtiennent qu'une réplique qui de nouveau dénonce l'iniquité de leur jugement: "Je continue de faire le bien, de chasser les démons et de faire des guérisons, ensuite j'arrive au but". C'est-à-dire que sa mission sera parachevée par ce qui leur semblera être sa défaite absolue, mais est son triomphe jusque dans l'éternité.

Dans la suite de sa réponse, Jésus passe au-dessus de ce groupe d'accusateurs pour s'adresser à tout Jérusalem et prophétiser l'inévitable désastre qui attend ceux qui, obstinément, refusent et rejettent la miséricorde divine. C'est à cause de ce triomphe que j'ai tenu aujourd'hui à citer la première lecture, dans laquelle saint Paul exalte à sa façon la victoire définitive, par Jésus, de tous les ennemis de l'homme. Notre prête a terminé son homélie à désignant le crucifix-aux-rayons situé derrière l'autel en disant: "Cette croix n'est pas signe de défaite mais du triomphe certain de la Vérité sur tous les mensonges et les jugements iniques des hommes, soyons-en fiers !". Eh bien, j'en suis fier, moi aussi. Rejeté par nombre des miens, je peine mais je redresse la tête car le Seigneur me montre que seul son Amour peut vaincre à la fin.
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L'Esprit saint et l'Eglise

Message non lu par etienne lorant » ven. 28 oct. 2011, 10:12

1ère lecture : L'Église fondée sur les Apôtres (Ep 2, 19-22)
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Ephésiens
Frères,
maintenant, dans le Christ Jésus, vous n'êtes plus des étrangers ni des gens de passage, vous êtes citoyens du peuple saint, membres de la famille de Dieu, car vous avez été intégrés dans la construction qui a pour fondations les Apôtres et 1es prophètes ; et la pierre angulaire c'est le Christ Jésus lui-même.
En lui, toute la construction s'élève harmonieusement pour devenir un temple saint dans le Seigneur.
En lui, vous êtes, vous aussi, des éléments de la construction pour devenir par l'Esprit Saint la demeure de Dieu.

Evangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 6, 12-19)
En ces jours-là, Jésus s'en alla dans la montagne pour prier, et il passa la nuit à prier Dieu.
Le jour venu, il appela ses disciples, en choisit douze, et leur donna le nom d'Apôtres : Simon, auquel il donna le nom de Pierre, André son frère, Jacques, Jean, Philippe, Barthélemy, Matthieu, Thomas, Jacques fils d'Alphée, Simon appelé le Zélote, Jude fils de Jacques, et Judas Iscariote, celui qui fut le traître.
Jésus descendit de la montagne avec les douze Apôtres et s'arrêta dans la plaine. Il y avait là un grand nombre de ses disciples, et une foule de gens venus de toute la Judée, de Jérusalem, et du littoral de Tyr et de Sidon, qui étaient venus l'entendre et se faire guérir de leurs maladies. Ceux qui étaient tourmentés par des esprits mauvais en étaient délivrés.
Et toute la foule cherchait à le toucher, parce qu'une force sortait de lui et les guérissait tous
.

En prenant Pierre en premier et en rapportant l'histoire (du moins celle qui est connue) des douze apôtres, le père D. a voulu nous montrer dans son homélie une Église en perpétuel mouvement selon l'Esprit. Car, si l'on relit saint Paul, dans l'épître d'aujourd'hui, ils sont - et nous sommes, nous aussi, des éléments de la construction pour devenir, par l'Esprit Saint, la demeure de Dieu. Son sermon fut assez long et aussi courageux, car il n'a pas évité de parler du nombre sans cesse croissant des églises qui ferment et des messes supprimées - parfois sans préavis, du fait de l'âge et des maladies des célébrants.

Ce qui doit nous conforter, nous rassurer et même nous rendre pleine confiance, c'est que le fondement de l’Église, de la demeure de Dieu, ce n'est pas la loi des hommes, c'est l'Esprit Saint. Il a fait une digression en nous parlant de Judas, le traître: ce dernier, de la même manière que les zélotes, n'a pas accepté, que la seule religion qui vaille quitte le sein d'Israël. Il leur eût fallu, à tous, que Dieu fasse d'emblée la guerre à toutes les nations du monde afin d'imposer l’Église.

Notre Église continue bel et bien à progresser, en dépit des vicissitudes et des persécutions qui reviennent. Elle peut être détruite comme le fut le temple et Jérusalem, mais elle ne peut disparaître car la pierre angulaire, c'est le Christ, et les éléments de la construction assemblés par l'Esprit saint, ce sont nous, prêtres et fidèles, religieux et laïcs.

Je suis bel et bien reparti réconforté, car je crois en effet que l’Église, telle que nous la connaissons aujourd'hui sera de plus en plus attaquée, mais ces attaques lui serviront de "bain de jouvence", elle y retrouvera ses racines, et brillera jusqu'à la seconde venue de notre Seigneur.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Qui s'élève sera abaissé ; qui s'abaisse sera élevé.

Message non lu par etienne lorant » sam. 29 oct. 2011, 15:06

Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 11,1-2a.11-12.25-29.
Je pose donc la question : Dieu aurait-il rejeté son peuple ? Non, bien sûr ! J'en suis moi-même une preuve : je suis fils d'Israël, de la descendance d'Abraham, de la tribu de Benjamin.
Dieu n'a pas rejeté son peuple, que depuis toujours il a connu. Ne savez-vous pas ce que dit l'Écriture dans l'histoire d'Élie lorsqu'il en appelle à Dieu contre Israël ?
Je pose encore une question : Israël a-t-il trébuché pour ne plus se relever ? Non, bien sûr ! Mais c'est à sa faute que les païens doivent le salut ; Dieu voulait le rendre jaloux.
Or, si la faute des fils d'Israël a été un enrichissement pour le monde, si leur échec a été un enrichissement pour les païens, que dire alors du jour où l'ensemble d'Israël sera là ?
Frères, pour vous éviter de vous fier à votre propre jugement, je ne veux pas vous laisser dans l'ignorance de ce mystère : l'endurcissement actuel d'une partie d'Israël durera jusqu'à l'entrée de l'ensemble des païens ;
c'est ainsi qu'Israël tout entier sera sauvé, comme dit l'Écriture : Le libérateur viendra de Sion, d'Israël il fera disparaître l'impiété.
Voilà ce que sera mon Alliance avec eux lorsque j'enlèverai leur péché.
L'annonce de l'Évangile en a fait des ennemis de Dieu, et c'est à cause de vous ; mais le choix de Dieu en a fait des bien-aimés, et c'est à cause de leurs pères. Les dons de Dieu et son appel sont irrévocables.

***


Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 14,1.7-11.
Un jour de sabbat, Jésus était entré chez un chef des pharisiens pour y prendre son repas, et on l'observait.
Remarquant que les invités choisissaient les premières places, il leur dit cette parabole :
« Quand tu es invité à des noces, ne va pas te mettre à la première place, car on peut avoir invité quelqu'un de plus important que toi.
Alors, celui qui vous a invités, toi et lui, viendrait te dire : 'Cède-lui ta place',
et tu irais, plein de honte, prendre la dernière place. Au contraire, quand tu es invité, va te mettre à la dernière place. Alors, quand viendra celui qui t'a invité, il te dira : 'Mon ami, avance plus haut', et ce sera pour toi un honneur aux yeux de tous ceux qui sont à table avec toi.
Qui s'élève sera abaissé ; qui s'abaisse sera élevé. » Aelf, Par
is

Ce qui me plaît le plus dans ce récit, c'est la douceur et l'humilité de Jésus. Il ne s'agit que d'un simple repas, mais Jésus songe au banquet du Royaume, celui des noces de l'Agneau. La façon dont il en parle est pleine de douceur, d'humilité, mais aussi d'intelligence. Ce qu'il dit nous paraît d'emblée issu d'une observation très fine, mais il y a plus que cela. Cette règle: "Qui s'élève sera abaissé; qui s'abaisse sera élevé", s'étend pour moi à toute la vie spirituelle. Dieu lui-même est humble et c'est pour cela que les hommes ont si difficile d'aller à sa rencontre. Ils cherchent très loin l'ombre lumineuse qui les accompagnent partout. Dieu ne connaît pas le mal et c'est pourquoi Il n'hésite pas à envoyer son propre fils aux vignerons homicides en se disant : "Lui, du moins, ils le respecteront !". Dieu n'est pas impressionné par l'or que le riche met dans le Trésor, mais bien par la piécette de la pauvre veuve, car elle a mis plus que tous les autres. Et finalement, ce ne sont pas les juifs du temps de Jésus qui entreront les premiers dans le Royaume, mais ce sont les pécheurs et les étrangers qu'eux-mêmes traitent de petits chiens. Bref, le Seigneur nous surprend toujours car Il n'est jamais celui qu'on pense - c'est seulement dans l'abaissement et l'humilité que nous pouvons espérer Le rencontrer.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Reproches de Jésus aux scribes et aux pharisiens

Message non lu par stephlorant » dim. 30 oct. 2011, 19:25

Acclamation : Alléluia. Alléluia. Vous n'avez qu'un seul Père, votre Père au ciel ; vous n'avez qu'un seul maître, c'est le Christ. Alléluia. (cf. Mt 23, 9-10)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

Jésus déclara à la foule et à ses disciples : « Les scribes et les pharisiens enseignent dans la chaire de Moïse. Pratiquez donc et observez tout ce qu'ils peuvent vous dire. Mais n'agissez pas d'après leurs actes, car ils disent et ne font pas.Ils lient de pesants fardeaux et en chargent les épaules des gens ; mais eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt. Ils agissent toujours pour être remarqués des hommes : ils portent sur eux des phylactères très larges et des franges très longues; ils aiment les places d'honneur dans les repas, les premiers rangs dans les synagogues,les salutations sur les places publiques, ils aiment recevoir des gens le titre de Rabbi. Pour vous, ne vous faites pas donner le titre de Rabbi, car vous n'avez qu'un seul enseignant, et vous êtes tous frères. Ne donnez à personne sur terre le nom de père, car vous n'avez qu'un seul Père, celui qui est aux cieux. Ne vous faites pas non plus appeler maîtres, car vous n'avez qu'un seul maître, le Christ. Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Qui s'élèvera sera abaissé, qui s'abaissera sera élevé. »


Ce dimanche, répétition - qui ne m'étonne aucunement, du principe spirituel d'abaissement et d'élévation, déjà évoqué hier, lequel s'applique à tout homme de toute condition... "Et bien sûr aussi au gens d'Eglise", a précisé le prêtre ce matin en parlant de sa propre vocation. "Dès que l'on reçoit l'autorité pour parler de Dieu en public, revêtu d'un habit de circonstance, la tentation se présente de se croire infaillible, d'avoir été élevé par le Seigneur lui-même au-dessus des hommes. Or, l'appel ne consiste pas en une élévation mondaine, mais plutôt d'un abaissement au service de tous, comme Jésus l'avait lui-même déclaré aux douze." Et en effet: "celui qui veut être grand parmi vous, qu'il soit votre serviteur" et encore: "celui qui veut être le plus grand, qu'il soit votre esclave". J'ajoute que c'était à ce point important à ses yeux qu'au moment du dernier repas, Il s'est abaissé jusqu'à vouloir laver les pieds de ses disciples.

Il existe bel et bien des prêtres, dans l'Eglise, qui sont passés de simples serviteurs de la Parole, à conférenciers, puis auteurs, puis débatteurs et qui, à la fin, se sont découverts "libres penseurs". J'ai su tout de suite à qui il faisait allusion par ce mot. Mais je connais également un membre d'une famille dont je suis proche, qui voulut devenir prêtre et le devint; puis quitta l'Eglise dans les années 70, se maria, divorça, pour finalement être nommé à une chaire de "Spécialiste des religions" au sein d'une université française.
Aujourd'hui dans la soixantaine, il continue d'écrire des textes que j'ai eu sous la main, puisqu'il tente d'amener sa propre soeur à reconnaître l'exactitude de ces affirmations: la Transfiguration y est l'image de Jésus en prière; les apparitions du Christ ressuscité sont toutes de "type mystique' (les disciples ont tous eu des visions); les miracles de Jésus n'ont qu'un caractère symbolique, etc. C'est entre les deux pour celui qui l'emportera: elle, avec les prédictions de la voyante de Dozulé, lui avec le reniement de la divinité du Christ. Tout cela est assez tragique, quand j'y songe et cela ne prête nullement à sourire...

Je voudrais préciser une dernière chose. J'avais prévu de suivre une autre messe, à une heure plus tardive. Mais tandis que je me promenais déjà dans les allées d'un marché aux puces, j'ai tout d'un coup été saisi du besoin de consulter ma montre. Une fois chose faite, j'ai aussitôt changé d'avis et je me suis rendu à la même église que la semaine passée. Pourquoi ?
Sans doute parce que j'ai promis au Seigneur, qu'en dépit de mes faiblesses, pour ce qui est de me rendre à la messe, ce sera toujours "Dieu,premier servi !"

Bon dimanche à tous et à toutes !
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Inviter les pauvres à sa table !

Message non lu par etienne lorant » lun. 31 oct. 2011, 12:32

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 14,12-14.
Jésus était entré chez un chef des pharisiens pour y prendre son repas. Il disait à celui qui l'avait invité : " Quand tu donneras un déjeuner ou un dîner, n'invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins; sinon, eux aussi t'inviteraient en retour, et la politesse te serait rendue.Au contraire, quand tu donnes un festin, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles ; et tu seras heureux, parce qu'ils n'ont rien à te rendre : cela te sera rendu à la résurrection des justes. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



L'important est qu'ils n'auront rien à te rendre, mais que tout te soit rendu à la résurrection des justes. J'imagine aisément la tête du chef des pharisiens lorsqu'il a reçu ce conseil ! Des pauvres, des estropiés, des aveugles ? Mais ce n'est plus un banquet, c'est la cour des miracles ! Quand les hommes comprendront-ils, quand voudront-ils bien admettre que la vie d'un homme ne dépend pas de ses richesses?

Illustration toute actuelle: au nom de l'austérité, les banques et les grands argentiers sont en train de faire de la Grèce un pays où l'on testera la résistance des peuples à l'oppression de l'argent. "La Grèce n’est plus le pays qu’on connaissait, nous dit Sonia Mitralias.(*) Les mesures d'austérité ont fait que, maintenant, les rues se vident après le coucher du soleil, les restaurants cherchent désespérément des clients et les magasins des rues commerçantes désertées tombent en ruine. La faim, commence à faire son apparition dans les grandes villes tandis que les suicides se multiplient dans un pays plongé dans le stress et le désespoir…

Non, je ne m'écarte pas de l’Évangile, car il s'agit toujours du riche qui ne l'est jamais assez et du pauvre qui n'a plus finalement que sa peau et auquel le Christ s'est identifié dans tous ses abaissements. Il s'agit, encore et toujours, de pouvoirs corrompus et de formes d'esclavages. Bref, il s'agit toujours du "monde" et du désir insensé de l'homme de se substituer à Dieu sous les continuelles incitations du diable.

En France, en Belgique et dans d'autres pays européens, l'aide alimentaire aux plus démunis ayant été amputée à des degrés divers, les sans-logis vont mourir en plus grand nombre que les années précédentes. Toujours en France, même ceux qui ont un logement risquent d'être privés électricité du fait de la dépendance du pays à l'électricité nucléaire allemande.

http://www.leparisien.fr/economir/energ ... 693459.php

De ce temps-ci, je me pose la question de savoir ce que je peux entreprendre à mon niveau. Et c'est une question à laquelle je n'ai pas le moindre début de réponse... mais le Seigneur est toujours avec nous. Ma confiance est en Lui. En temps utile, au jour le jour, Il me guidera.

Il faudra certainement inciter les membres de nos familles à revenir à la solidarité qu'ont vécu nos parents et grand-parents. J'essaierai de jouer mon rôle de ce côté-là, car liquider une maison qui peut comporter jusqu'à six chambres afin de payer six logements particuliers... va vite devenir ridicule dans les circonstances actuelles.

Il y a également, comme je me dis parfois en rigolant, "passer à la trappe" (c'est-à-dire en fait entrer: chez les frères Trappistes).
Veillons !

(*) Taper ce nom sur votre moteur de recherche.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Toussaint 2011

Message non lu par stephlorant » mar. 01 nov. 2011, 18:52

"N'oubliez pas que le saint n'est pas celui qui ne tombe jamais mais celui qui se relève toujours, humblement et avec une sainte opiniâtreté. S'il est écrit au livre des Proverbes que le juste tombe sept fois par jour (cf. Pr 34, 16.), toi et moi, pauvres créatures, nous ne devons pas nous étonner ni nous décourager devant nos misères personnelles, devant nos faux pas..." (Reçu ce matin au lever)

1ère lecture : La foule immense des rachetés (Ap 7, 2-4.9-14)
Lecture de l'Apocalypse de saint Jean

Moi Jean, j'ai vu un ange qui montait du côté où le soleil se lève, avec le sceau qui imprime la marque du Dieu vivant ; d'une voix forte, il cria aux quatre anges qui avaient reçu le pouvoir de dévaster la terre et la mer : « Ne dévastez pas la terre, ni la mer, ni les arbres, avant que nous ayons marqué du sceaule front des serviteurs de notre Dieu. » Et j'entendis le nombre de ceux qui étaient marqués du sceau : ils étaient cent quarante-quatre mille, douze mille de chacune des douze tribus d'Israël.

Après cela, j'ai vu une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, races, peuples et langues. Ils se tenaient debout devant le Trône et devant l'Agneau, en vêtements blancs, avec des palmes à la main.
Et ils proclamaient d'une voix forte : « Le salut est donné par notre Dieu,
lui qui siège sur le Trône, et par l'Agneau ! » Tous les anges qui se tenaient en cercle autour du Trône, autour des Anciens et des quatre Vivants, se prosternèrent devant le Trône, la face contre terre, pour adorer Dieu.
Et ils disaient :« Amen ! Louange, gloire, sagesse et action de grâce,
honneur, puissance et force à notre Dieu, pour les siècles des siècles ! Amen ! »
L'un des Anciens prit alors la parole et me dit :« Tous ces gens vêtus de blanc, qui sont-ils, et d'où viennent-ils ? » Je lui répondis :« C'est toi qui le sais, mon seigneur. » Il reprit :« Ils viennent de la grande épreuve ;ils ont lavé leurs vêtements,ils les ont purifiés dans le sang de l'Agneau. »


L'homélie fut assez longue, mais je n'en ai retenu que peu, mais assez pour faire rejaillir ma joie. Tout au début, le prêtre a déclaré que cette Parole :
« Ne dévastez pas la terre, ni la mer, ni les arbres, avant que nous ayons marqué du sceaule front des serviteurs de notre Dieu. » lui avait rappelé ce qui se passe durant le sacrement de la confirmation, lorsque l’Évêque ou son représentant applique le Saint-Chrème sur le front des confirmands. "C'est à ce moment-là que nous avons reçu notre véritable personnalité. Non pas une personnalité selon le temps que nous vivons (selon le siècle, comme on disait autrefois), ni selon le monde (dans lequel partout et de plus en plus règne l'Adversaire), mais une personnalité qui adhère au dessein de Dieu sur chacun et chacune d'entre nous. A ce moment, nous recevons les dons du Saint-Esprit qui sont : la Sagesse, l’Intelligence des choses de Dieu, la Science des vérités religieuses, le Conseil,la Force d’âme, la Piété et la crainte de Dieu.

Tout cela m'a bien marqué ce matin. Et le petit message qui s'est affiché sur mon écran, avant même mon départ, a brillé de nouveau dedans mon coeur: car oui, je tombe souvent, mais je me relève aussitôt. Je suis opiniâtre, certes, dans cette démarche d'aller chaque jour d'abord à l'église, avant tout autre chose dans ma journée. Je tombe sept fois le jour, je me relève tout autant et j'avance. Ma condition de pécheur est toujours devant moi, mais toujours j'élève mon regard vers le Seigneur.

Après quoi, j'ai bien sûr évoqué dans ma prière tous les disparus qui me restent chers, non seulement ceux de ma famille, mais d'autres, anciens clients, amis, amies, et relations, qui ont quitté cette terre beaucoup trop tôt et parfois de façon dramatique. J'espère tous les retrouver lorsqu'enfin le Soleil se lèvera de nouveau pour moi et qu'il n'y aura plus de ces vitres teintées entre Lui et moi.

Je termine en citant saint Paul, déjà cité il y a quelques jours, et pourquoi pas encore en cette fête de la Toussaint :

Qui nous séparera de l'amour du Christ? Sera-ce la tribulation, ou l'angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou l'épée?
Selon qu'il est écrit: " A cause de toi, tout le jour nous sommes livrés à la mort, et on nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie. "
Mais dans toutes ces épreuves nous sommes plus que vainqueurs, par celui qui nous a aimés. Car j'ai l'assurance que ni la mort, ni la vie, ni le anges, ni les principautés, ni les choses présentes, ni les choses à venir, ni les puissances,
ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu dans le Christ Jésus Notre-Seigneur.
(Romains 8: 35 à 39)

Heureux les coeurs purs, car ils verront Dieu !
In manus tuas, Domine, commendo spiritum meum
http://www.youtube.com/watch?v=WDV94Iti5ic&feature=related (Philippe Herreweghe)

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Re: Toussaint 2011

Message non lu par coeurderoy » mar. 01 nov. 2011, 23:02

Merci Etienne pour cette méditation et ce témoignage de votre foi, éprouvée mais bien vive !

In Christo ! :)
"Le coeur qui rayonne vaut mieux que l'esprit qui brille"

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Re: Toussaint 2011

Message non lu par Petit Matthieu » mar. 01 nov. 2011, 23:33

stephlorant a écrit :Ma condition de pécheur est toujours devant moi, mais toujours j'élève mon regard vers le Seigneur.
Une excellente phrase que je vais méditer, elle est adaptée à mon état d'esprit de ces derniers jours.

Cela me fait penser à cette phrase de Pascal (Liasse XXVI "Morale chrétienne", fragment n°332) :
"Le christianisme est étrange. Il ordonne à l'homme de reconnaître qu'il est vil et même abominable, et lui ordonne de vouloir être semblable à Dieu. Sans un tel contrepoids, cette élévation le rendrait horriblement vain, ou cet abaissement le rendrait horriblement abject."
"Ce n’est que pour ton amour, pour ton amour seul, que les pauvres te pardonneront le pain que tu leur donnes."
Phrase finale de saint Vincent de Paul dans le film "Monsieur Vincent".

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Messe pour les fidèles défunts

Message non lu par etienne lorant » mer. 02 nov. 2011, 12:07

1ère lecture : La vie de tout homme est dans la main de Dieu (Sg 2,23; 3,1-6.9)
Lecture du livre de la Sagesse

Dieu a créé l'homme pour une existence impérissable, il a fait de lui une image de ce qu'il est en lui-même.
La vie des justes est dans la main de Dieu, aucun tourment n'a de prise sur eux.
Celui qui ne réfléchit pas s'est imaginé qu'ils étaient morts ; leur départ de ce monde a passé pour un malheur ; quand ils nous ont quittés, on les croyait anéantis, alors qu'ils sont dans la paix.
Aux yeux des hommes, ils subissaient un châtiment, mais par leur espérance ils avaient déjà l'immortalité.
Ce qu'ils ont eu à souffrir était peu de chose auprès du bonheur dont ils seront comblés, car Dieu les a mis à l'épreuve et les a reconnus dignes de lui.Comme on passe l'or au feu du creuset, il a éprouvé leur valeur ; comme un sacrifice offert sans réserve, il les a accueillis.
Ceux qui mettent leur confiance dans le Seigneur comprendront la vérité ; ceux qui sont fidèles resteront avec lui dans son amour, car il accorde à ses élus grâce et miséricorde.


Ceux qui croient en Dieu ne seront pas abandonnés au moment de l'épreuve, mais au contraire, ils brilleront. Cette époque très malsaine que nous vivons, avec la crise de la dette en Europe, mais aussi le réchauffement climatique, les idéologies que des groupes de pression tentent de faire avaliser (je songe à la 'théorie du genre'), tout cela n'atteint pas réellement la vie des justes, puisque la vie des justes est entre les mains de Dieu.

Cela veut-il dire que notre destinée terrestre échappera aux difficultés de notre temps ? Non, pas du tout. Il est d'ailleurs bien possible que les croyants seront les premiers persécutés - et j'emploie le futur en sachant très bien que les chrétiens sont déjà persécutés en diverses parties du monde.

Mais il y a bel et bien une distinction entre la vie des justes (pour employer le mot du livre de la Sagesse) au cours d'une vie tranquille comme dans le temps des épreuves. Ici, je voudrais simplement citer une nouvelle prise dans les actualités récentes. L'affaire se déroule au Pakistan.

Comment boire de l'eau dans un puits peut conduire à une condamnation à mort pour "blasphème" ? (...) Après l'incident du puits, Asia a une nouvelle fois tenu tête à ses voisines et le ton est monté. "Pauvre chienne, sais-tu que ton Jésus est un bâtard", lui a-t-on dit, ce à quoi elle a répondu : "Je ne veux pas me convertir, j'ai foi en ma religion. Qu'a fait votre prophète pour sauver les hommes ? Pourquoi devrais-je me convertir et pas vous ?" On l'a accusée de parler à la place du prophète. "Je pense que Jésus aurait un point de vue différent de celui de Mahomet sur la question" de la pureté de l'eau du puits, et on lui a demandé de se convertir, ce qu'elle a refusé. En réponse à son audace, les voisines d'Asia l'ont alors accusée de blasphème, sachant qu'il s'agissait là d'une arme redoutable.

Son procès a été très court. Elle s'est rendue au tribunal du district de Nankana ; il y avait beaucoup de villageois présents au procès, mais aussi des mollahs venus exercer une pression sur le juge pour qu'Asia soit condamnée. On ne peut pas vraiment jeter la pierre au juge : s'il avait acquitté Asia, il aurait signé son arrêt de mort et aurait été assassiné le lendemain. Il n'avait pas d'autre choix que de la condamner à mort. Depuis, Asia Bibi et son avocat ont fait appel à la Haute Cour de justice de Lahore qui, ils l'espèrent, sera moins sous la pression des mollahs et plus objective. Ils entretiennent donc l'espoir que la condamnation à mort sera annulée et transformée en peine de prison.

Ce qui est remarquable, de mon point de vue en tout cas, c'est que cette jeune femme a parlé simplement, elle n'a pas 'abdiqué' sa foi devant la menace. C'est-à-dire qu'avant même l'incident du puits, elle était prête. Elle n'a manifesté, dans son discours, aucun esprit de supériorité, mais elle a dit ce qu'il en était pour elle, selon sa foi, purement et simplement. En réalité, c'est l'Esprit qui a parlé en elle.

De mon côté, la crise économique menace vraiment la survie de ma boutique. Mais je continue de travailler parce que mon souci a été par avance 'balayé' par l'Eucharistie de ce matin. J'ai d'autres projets, peux travailler de diverses manières. Dans un autre domaine, les réconciliations que je cherchais autrefois dans mon entourage n'ont pas eu lieu. J'y travaillais, mais à présent, c'est fini. Le Seigneur m'a réellement fait comprendre que ce problème n'était plus le mien mais le sien et qu'Il m'en soulageait.

La vie des justes est entre les mains de Dieu. Tout le monde crie à l'échec de la foi chrétienne, mais "tout le monde" est aveugle. On s'est bouché les oreilles pour ne pas entendre et voilé les yeux afin de ne pas voir. J'ai envie de terminer en disant: "La Paix soit avec vous", comme Jésus avait ordonné de dire au moment d'envoyer ses disciples en mission, deux par deux.

Ce qui apparaît sur les écrans, c'est l'apparence. Le réel est autre chose.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Après un sermon pitoyable...

Message non lu par etienne lorant » ven. 04 nov. 2011, 16:37

Dépèche AFP de ce jour:

Les prêtres font des prêches "sans saveur", affirme le cardinal Ravasi

AFP

Mis en ligne le 04/11/2011

Le cardinal a aussi invité les prêtres à suivre la "révolution dans la communication".
Les prêches des prêtres catholiques sont devenus souvent "incolores, inodores et sans saveur", a dénoncé le responsable de la Culture du Vatican, qui les a exhortés à ne pas craindre de dire des paroles qui dérangent, interpellent et inquiètent.

Le cardinal Gianfranco Ravasi s'exprimait dans le cadre d'un cycle de conférences organisé à Rome par l'Institut français - Centre Saint-Louis jusqu'en mai prochain et qui s'est ouvert jeudi à la Grégorienne, l'université des jésuites.

La prédication dans les Eglises est devenue "incolore, inodore et sans saveur, au point d'être désormais tout à fait insignifiante", a-t-il regretté.

Le cardinal italien a invité les prédicateurs à prendre en compte les nouveaux langages pour capter l'attention des fidèles et aussi à ne pas craindre le "scandale" que crée la parole de la Bible.

"Nous devons retrouver cette dimension de la Parole qui offense, qui inquiète, qui juge", a affirmé le haut prélat. Et de noter que la Bible peut "inquiéter et parfois déconcerter", ce qui est, selon lui, "indispensable".

Le cardinal a aussi invité les prêtres à suivre la "révolution dans la communication". "L'information télévisée et informatique, a expliqué le ministre de la Culture du Vatican, demande d'être incisif, de recourir à l'essentiel, à la couleur, à la narration".

La communication peut passer aussi par Twitter, un système qui "oblige à donner quelque chose de fulgurant, d'essentiel", a recommandé le prélat qui envoie lui-même des messages quotidiens sur Twitter.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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