Le témoignage de Michel Delpech

« Il était venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière afin que tous croient par lui. » (Jn 1.7)
Règles du forum
Forum d'édification des lecteurs par le partage de témoignages chrétiens de grâces obtenues (conversions, guérisons, etc.)
etienne lorant
Pater civitatis
Pater civitatis
Messages : 13132
Inscription : mar. 08 avr. 2008, 16:53

Le témoignage de Michel Delpech

Message non lu par etienne lorant » lun. 08 sept. 2014, 15:51

Jérusalem, 1985.
Le soleil décline sur la vieille ville. Après avoir arpenté ruelles et lieux saints toute la journée, nous arrivons avec Geneviève, mon épouse, sur le Golgotha. Les touristes convergent vers un endroit bien précis : le tombeau du Christ. La foule se presse, la file d’attente s’étire, les moines nous exhortent à faire vite. L’impatience est palpable. Cette fièvre me met mal à l’aise. Mon tour arrive enfin, me voilà face à la tombe de Jésus. Alors que mes genoux fléchissent et que mes mains effleurent cette pierre, je suis bientôt submergé par une immense paix, un ineffable amour : je rencontre le Christ.

Je n’ai pas l’impression de le découvrir ; il s’agit de retrouvailles, paisibles. C’est comme si nous nous connaissions déjà, mais que je l’avais oublié, mis de côté. Lui est là, depuis toujours, sans amertume. Tout va si vite. Contraint de laisser la place, je me relève et nous quittons le Saint-Sépulcre. Le soir même, dans ma chambre d’hôtel, je dévore les épîtres de Paul. Du début à la fin. Pourquoi ces textes ? Je l’ignore. Ils m’attirent et j’en saisis tout le sens. Ces quelques minutes passées au Saint-Sépulcre ont déterminé la suite de ma vie. Jésus m’avait donné rendez-vous, j’avais 39 ans.

À l’époque, nous venions de nous marier dans une petite église copte,
à Paris. Je renouais alors avec la religion chrétienne après des années d’égarement dans d’autres sphères spirituelles. M’y avait conduit un chaos intérieur dans lequel j’ai littéralement sombré à l’aube de la trentaine. En dépit de mon succès, ma vie allait à vau-l’eau et des ruptures amicales et sentimentales m’ont fait chavirer pour de bon. Cette dépression a été elle-même précédée de longues années de recherche spirituelle.
Image
À l’âge de 25 ans, des questions existentielles ont assiégé mon esprit et j’ai emprunté de nombreuses routes adjacentes : la méditation transcendantale, le bouddhisme, l’hindouisme… Mais, au fond de moi, je ressentais toujours une inadéquation, une insatisfaction. Ces spiritualités orientales ne me correspondaient pas. Et je ne voulais pas entendre parler du christianisme, synonyme pour moi d’austérité, de souffrance et de péché. Élevé dans la tradition catholique, je n’ai pas pour autant baigné dans un environnement très croyant. Le catéchisme était davantage une occasion d’acheter des chewing-gums à l’épicerie d’à côté que d’écouter des bondieuseries ! J’ai tout de même gardé en mémoire ma première communion, où je me suis senti envahi par un amour aussi absolu que mystérieux. Le quotidien a vite repris le dessus et, à 18 ans, je me suis engouffré dans une vie faste et facile. Ma carrière de chanteur était déjà bien lancée.

Mon retour à la religion n’est pas lié à ma dépression,
puisque j’avais entamé ma quête avant qu’elle s’abatte sur moi. Elle m’a cependant permis de descendre dans les ténèbres de mon être et de questionner ma nature profonde. Au sortir de cette traversée du désert, j’ai commencé par lire de nombreux ouvrages religieux, comme la vie des saints.

J’ai aussi constaté que les églises m’attiraient. Qu’elles m’apaisaient. Tel un vagabond, j’y entrais au hasard et m’asseyais quelques minutes. L’homme que j’étais, encore fragile, y trouvait à chaque fois un sentiment de sécurité. Parfois même, je m’y endormais ! Quelques années plus tard, j’ai retrouvé cet apaisement lors de ma première retraite, à Saint-Wandrille, en Normandie. J’avais 35 ans et venais visiter frère Odon, un moine dont le témoignage entendu à la télévision m’avait interpellé. Les quelques jours passés là-bas ont transformé mon mal-être en bien-être. Tout s’unifiait. Il ne s’agissait pas d’un état d’exaltation ou de joie retrouvée, c’était plus subtil : je me sentais à ma place, en accord avec ce que je suis.

Au début de ce chemin de conversion, deux personnes se sont côtoyées en moi : le chercheur de vérité, amoureux de Jésus, et le chanteur, en quête de gloire et de son public. Cette étrange cohabitation n’a pas été confortable tous les jours. Mais ce tiraillement s’est estompé avec l’expérience et la maturité. Depuis, j’ai mes rendez-vous avec Jésus, délicieux, réguliers. Il ne se passe pas une journée sans que je pense à lui ou l’invoque. Sans que je lui parle. Ce lien n’est pas seulement naturel, il est vital. Lorsqu’il m’arrive quelque chose de bien, je le lui attribue, et lorsqu’il m’arrive quelque chose de mal, je me l’attribue. Je n’ai par exemple jamais considéré mon cancer comme une épreuve que Dieu m’envoyait. Une fois de plus, il est à mes côtés, fidèle.

Mais Dieu sera-t-il toujours là ?
Bien que je n’aie jamais douté de l’existence de Dieu, ma foi est soumise à des éclipses : taraudé par le doute, je ne cesse d’osciller entre confiance absolue en son amour et peur d’un abandon de sa part. Cette crainte ne m’a jamais quitté. Pourquoi me sauverait-il à chaque fois ? Jésus me laisse souvent arriver au bord du gouffre, par exemple lorsque je suis dans l’erreur, pour venir à moi au dernier moment, dans une infinie douceur. Si je suis encore en vie aujourd’hui, c’est certainement grâce à lui.

http://www.bmehafms.fr/Michel-Delpech-J ... -vous.html
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

Avatar de l’utilisateur
Fée Violine
Consul
Consul
Messages : 12387
Inscription : mer. 24 sept. 2008, 14:13
Conviction : Catholique ordinaire. Laïque dominicaine
Localisation : France
Contact :

Re: Le témoignage de Michel Delpech

Message non lu par Fée Violine » lun. 08 sept. 2014, 21:47

Je me permets de renvoyer à mon site perso, rubrique "Pages feuilletées", où j'ai fait une critique sur le précédent livre de témoignage de Michel Delpech, "L'homme qui avait bâti sa maison sur le sable", publié au début des années 1990. J'avais beaucoup aimé ce livre.

Avatar de l’utilisateur
Fée Violine
Consul
Consul
Messages : 12387
Inscription : mer. 24 sept. 2008, 14:13
Conviction : Catholique ordinaire. Laïque dominicaine
Localisation : France
Contact :

Re: Le témoignage de Michel Delpech

Message non lu par Fée Violine » mar. 09 sept. 2014, 19:55


etienne lorant
Pater civitatis
Pater civitatis
Messages : 13132
Inscription : mar. 08 avr. 2008, 16:53

Re: Le témoignage de Michel Delpech

Message non lu par etienne lorant » sam. 13 sept. 2014, 19:03

Fernand10 a écrit :Bonjour,

La vidéo est sincère, je trouve. Cet homme ne ment pas. Cependant, une chose ne manque jamais de m'étonner et que l'on retrouve souvent chez les artistes ou les intellectuels. Elle concerne la participation à la messe. M. Delpech avoue n'y assister que (très) rarement.
J'ai du mal à comprendre...
Aurait-il été indécent de poser la question du pourquoi ?
Converti en 1985, j'ai d'abord renoué avec la prière, je me suis réconcilié avec les personnes que j'avais blessées, mais il m'a fallu attendre la fin de l'année 1990 avant de cesser d'avoir peur (!) de renouer avec les sacrements... C'était encore un reste d'orgueuil, je crois. Laissez-lui donc du temps...
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

Avatar de l’utilisateur
papillon
Barbarus
Barbarus

Re: Le témoignage de Michel Delpech

Message non lu par papillon » mar. 04 nov. 2014, 3:47

Cette quête perpétuelle de Dieu, tout au long d'une vie semée d'embûches, est joliment et tendrement exprimée par ces quelques mots lus sur le net, mots tout simples et sans prétention mais qui m'ont étrangement touchée et qui me reviennent au coeur quand une quelconque détresse pointe son nez:

"Les vagues viennent et se retirent.
J'effleure ton amour et le perd.
Je l'effleure à nouveau, et le perd encore.
Je me souviens de la douce caresse
de ton regard sur mon âme.
Ma vie est suspendue à nos retrouvailles.
Ni la mer, ni le sable, ni le vent
ne sauraient éteindre le feu de mon amour pour Toi. "

(auteur: Pascale Rotcajq)

jean_droit
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 8381
Inscription : jeu. 08 déc. 2005, 13:34
Localisation : Périgord

Re: Le témoignage de Michel Delpech

Message non lu par jean_droit » lun. 15 juin 2015, 8:26


Répondre

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 26 invités