Je viens de découvrir ce fil que je n'ai pas lu en entier, je vous prie donc par avance de m'excuser si je redis des éléments déjà énoncés.
Ce sujet parle de la liberté religieuse et a dérivé sur l'inquisition. Je vais essayer d'apporter des éléments sur les deux.
La liberté religieuse :
yves54 pose la question en ces termes :
Yves54 a écrit :Est ce que la liberté religieuse dont Vatican II fait objet n'est pas la liberté civile ? C'est à dire le droit à chaque personne de pouvoir pratiquer sa religion sans entrave. Mais qu'elle ne donne pas accès à un droit à l'erreur. Qu'il faut continuer par tous les moyens de promouvoir la Foi Catholique, y compris en donnant des heures de catéchisme obligatoires pour tous les élèves (musulmans, juifs, ou chrétiens). En effet donner ces heures de cous n'empêche aucunement les élèves musulmans (par exemple) d'aller à la mosquée le vendredi. Non ? La liberté religieuse ne concernerait elle pas seulement la pratique de la religion et non pas l'enseignement de la Vérité ?
La manière de l'abordé est me semble-t-il biaisé.
Pour parler de liberté religieuse d'un point de vue chrétien, il faut commencer par parler de salut et de damnation et du rôle central que joue la liberté de l'homme dans la question du salut.
Le salut est donné par le sacrifice des hommes à tous les hommes, cependant tous ne pourront être sauvés. En effet, il nous faut, pour être sauver accepter la miséricorde de Dieu et donc le salut qu'il nous propose.
Accepter le salut est un choix de l'amour. Pour que le choix et l'amour soit vrai, il faut qu'il soit totalement libre.
Ainsi il n'y a pas de salut véritable sans la possibilité, sans la liberté de se damner.
Il me semble que c'est de là que procède la liberté religieuse.
Seul le Christ sauve, mais libre à chaque de le suivre ou non. Ne pas permettre la liberté religieuse c'est enlever cette part de liberté nécessaire au salut.
Enfin on ne peux pas enseigner contre l'avis des parents la Foi à des enfants. En effet, dans la doctrine sociale de l'Eglise, les parents sont les premiers éducateurs de leurs enfants et les premiers responsables de l'éducation des enfants. On ne peut donc pas, sans violer ce principe, enseigner la Foi contre l'avis des parents.
Cela n'empêche pas de témoigner de l'évangile, mais de manière différente, non pas en l'enseignant directement mais en en vivant. C'est aussi ce que nous demande le Christ et l'Eglise à sa suite.
Cette liberté religieuse, issue de la liberté nécessaire au salut, induit que l'on ne peut pas contraindre quelqu'un à ne pas pratiquer sa religion. c'est le principe de liberté religieuse au sens civil. Pour autant il est nécessaire que cela n'induise pas de troubles à l'ordre public. donc la pratique d'autres religions dans un pays, s'il elle ne peut pas être purement et simplement interdite, peut-être encadrée de manière à ce qu'elle ne cause pas de trouble à l'ordre public.
L'inquisition
Il y a quelques temps Popeye écrivait :
Dúbida a écrit :Popeye a écrit :En ce qui concerne les hérétiques, il y a deux choses à considérer, une de leur côté, une autre du côté de l’Église. De leur côté il y a péché. Celui par lequel ils ont mérité non seulement d’être séparés de l’Église par l’excommunication, mais aussi d’être retranchés de ce monde par la mort. En effet, il est beaucoup plus grave de corrompre la foi qui assure la vie de l’âme que de falsifier la monnaie qui sert à la vie temporelle. Par conséquent, si les faux-monnayeurs ou autres malfaiteurs sont immédiatement mis à mort en bonne justice par les princes séculiers, bien d’avantage les hérétiques, aussitôt qu’ils sont convaincus d’hérésie, peuvent-ils être non seulement excommuniés mais très justement mis à mort.
Bon, de toute façon mon avis n'a pas une grande valeur, mais... tous les catholiques de ce forum (à part Hélène) sont-ils du même avis que Popeye ?!
Tout d'abord, non, Dubida, tous les catholiques du forum ne sont pas du même avis que Popeye.
Pour éclairer cela je vous propose de se plonger un peu dans l'histoire, l'histoire de l'inquisition.
il faut d'abord rappeler qu'au moyen-âge il y avait deux type de juridiction : la justice séculière et la justice religieuse.
La justice religieuse traitait de la Foi (et traite encore d'ailleurs), la justice séculière traitait du droit commun. souvent quand on parle de l'inquisition on confond les deux alors que se sont bien deux choses distinctes.
Contrairement à ce qu'on peut penser, la justice religieuse était très en avance sur la justice séculière du point de vue du droit. Ca s'explique assez bien par le fait que la justice religieuse était mise en oeuvre par des clercs qui avaient étudié le droit durant de longues années, alors que la justice séculière était avant tout l'affaire des suzerains, c'est-à-dire de gens formé pour la guerre et le gouvernement et non formés pour le droit.
Devant les tribunaux ecclésiastique, il était possible à un accusé de récuser un juge (s'il montrait qu'il n'était pas impartial dans l'affaire), les aveux obtenus par la questions devaient être réitérés sans contraintes pour être versé au dossier. Pour nous au XXI° cela nous parait des pratiques peu conforme au droit, mais pour l'époque c'était des pratique très moderne et un net progrès dans la manière de faire la justice.
Les tribunaux ecclésiastiques donnaient des peines ecclésiastique : pèlerinage et pénitence essentiellement, mais pas de peines séculières. C'était le rôle des tribunaux séculiers. Ainsi sauf manipulation flagrante par le bras séculier des tribunaux ecclésiastiques, ceux-ci n'ont pas prononcé de peine d'emprisonnement ni de peine de mort. Deux cas connus de manipulation par le bras séculier de tribunaux ecclésiastiques sont le bucher des templier et celui de Sainte Jeanne d'Arc.
Les tribunaux ecclésiastique, après avoir prononcé leur sentence remettait le dossier au bras séculier. Or au moyen-âge l'hérésie publique et la persistance dans l'hérésie publique était considérer comme un trouble à l'ordre publique. C'est seulement dans ce cadre là que le bras séculier a pu condamner des personnes à des peines de prison ou de mort pour des raisons religieuses. Il se trouve aussi que dans la pratique de la justice séculière de l'époque, la peine de mort était assez courante.
Pour illustrer le propos, on peut prendre le cas de la croisade des albigeois.
L'hérésie cathares apparait au début du XII°, des missions d'évangélisation sont menés sur ces terres par les abbés cisterciens, puis par Saint Dominique jusqu'au début de XIII°. Il ne s'agit alors que d'une affaire purement religeuse, sans action de guerre.
ce qui déclenche la croisade militaire, c'est le meurtre du légat du Pape. A cause de ce meurtre le comte de Toulouse a failli a sa mission de protection de l'Eglise, il a failli à son rôle de vassal du Roi de France. Celui-ci envoi donc une expédition militaire pour rétablir l'ordre et la sécurité des personnes dans le comtat. Expédition qui trouve immédiatement un objectif politique pour ceux qui la même : prendre le comtat pour leur propre profit.
Par ailleurs, on estime, y compris avec la période espagnole de l'inquisition, à quelque centaine le nombre de victime de bucher (on est d'accord c'est déjà quelques centaines de trop), ce qui étendu sur la période (3 siècles) et comparé au condamnation à mort pour des motifs purement séculier est malgré tout fort peu.
Enfin pour conclure, la réponse de l'Eglise à l'hérésie a toujours été la prédication. Parfois, du fait du bras séculier, cette réponse à conduit à des peines de prisons ou de mort.
On ne peut donc pas en tirer les conclusions que donne popeye, tnat d'un point de vue de l'histoire que de la Foi.