De la théologie de la libération

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RenéL
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De la théologie de la libération

Message non lu par RenéL » dim. 08 févr. 2009, 13:08

Bonjour,

Qui peut m'éclairer sur ce qu'est la théologie de la libération et peut être quelques raisons majeures de sa condamnation par l'église catholique.

Paix!

Virgile
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Re: De la théologie de la libération

Message non lu par Virgile » lun. 09 févr. 2009, 9:19

RenéL a écrit : Qui peut m'éclairer sur ce qu'est la théologie de la libération et peut être quelques raisons majeures de sa condamnation par l'église catholique.
Bonjour,

pour aller vite, et en précisant que je ne sais pas grand chose sur la question, voici ce que je peux vous dire. D'autres personnes complèteront ou corrigeront certainement ce qui manque ou est erroné dans mon message...

La Théologie de la Libération procède à partir d'un véritable renversement de la théologie catholique traditionnelle.
En effet, la démarche de théologie catholique est déductive (elle part de la Révélation divine pour en tirer toutes les applications logiques et concrètes possibles dans l'ordre du réel), alors que la Théologie de la Libération procède d’une démarche inductive (elle "construit" une pensée spécifiquement religieuse à partir de ce qu'elle pense du réel, analysé à l'aide de concepts empruntés au marxisme, et d'une "pratique sociale" qui aboutit à la libération du peuple par le peuple - ie la révolution).

La Théologie de la Libération constitue donc une grave dérive, qui s'inscrit en contradiction avec les principes même de la doctrine sociale de l'Eglise et qui conduit à une action politique et militante - la lutte armée révolutionnaire - justifiée par des arguments religieux.

Ce mouvement comprenait pourtant parmi ces "supporters" certains secteurs de l'Eglise catholique en France... notamment des mouvements de laïcs (l'Action catholique, la Jeunesse ouvrière chrétienne, la Jeunesse universitaire Chrétienne, le fameux CCFD, etc.).

La Théologie de la Libération n'est pas une théologie catholique à proprement parler, non pas tant qu'elle ne soit pas un discours sur Dieu, mais parce que ce qui la différencie d'avec la théologie catholique, c'est le fait de reconnaître explicitement que sa démarche est liée au contexte socio-culturel dans lequel elle s’exprime.

La théologie de la Libération fonde ainsi son action sur des "commissions pastorales" à "bases populaires" (pastorale ouvrière, pastorale de la terre - en Russe, des "soviets") et des "communautés ecclésiales de base" qui sont les lieux où chacun peut "prendre conscience" de l'oppression et trouver les moyens de réagir contre elle.

La Théologie de la Libération a en effet été confrontée à la réalité massive et brutale de la pauvreté en Amérique Latine. Aussi a-t-elle prit comme point de départ de sa réflexion le "peuple des opprimés" (identifié au "peuple de Dieu").

Selon les théologiens de la libération, un Dieu d'amour ne peut pas co-exister avec l'injustice, l'exploitation et la guerre. Il ne s'agit donc pas pour eux de se demander si Dieu existe, mais "où Il se trouve". C’est donc de la "réalité" des luttes sociales et de "l'engagement" des chrétiens en faveur de la "justice" que découle cette "pensée théologique".

Cette perspective exigeait, naturellement, de la part des théologiens de la Libération, l'emploi d'outils d'analyse socio-économique qui puissent leur permettent de rendre compte des mécanismes de "l'oppression" et de "l'injustice".
D'où l'emploi dans un premier temps du concept de "dépendance" pour analyser et expliquer les phénomènes sociaux latino-américains en fonction de la toute puissance du capitalisme et du libéralisme économique américains.

Mais ce concept de "dépendance" fut ensuite assorti de l’emploi d'éléments tirés de la doctrine marxiste, utilisés comme "outil de compréhension" du monde social, et permettant une formulation appropriée de l'"aspiration" (bien entendu utopique et sanglante, surtout sanglante...) aux changements sociaux dont rêvaient... Karl Marx, Antonio Gramsci, Georg Lukacs, Henri Lefebvre, Lucien Goldmann, Louis Althusser, Che Guevara, etc.

Les théologiens de la libération vont aussi renouveler certains thèmes fondamentaux du marxisme. Ils sont en effet des hommes religieux... ce sont donc des néo-marxistes "religieux" ou "chrétiens", qui donnent à la pensée marxiste une inflexion nouvelle et des perspectives inédites... voir, encore une fois, la tragique histoire de ces trente dernières années en Amérique du sud.

Cette réappropriation du marxisme représente bel et bien une véritable rupture avec la doctrine sociale de l'Eglise. En effet, cette dernière analyse la société en termes de groupes sociaux (les communautés naturelles) et il n'y est nullement question de "lutte de classes" et de "remise en question de la structure de la société", encore moins d’aller semer la révolution pour des lendemains qui chantent...

Les théologiens de la Libération n'ont d'ailleurs jamais semblé bien comprendre que l'utilisation du marxisme comme outil d'analyse et de "changement" de la société les entraînait vers un athéisme de fait. Ce fut l'argument principal du Pape actuel, alors Cardinal Ratzinger, lorsqu'il affirma que celui qui utilise l'analyse marxiste finit inéluctablement par devenir un athée. Pour lui, la Théologie de la Libération est fondamentalement une herméneutique, c'est à dire une "interprétation" théologique de la réalité à partir d'analyses inspirées d'une doctrine athée, le marxisme.

Elle reste cependant un moment important de l'histoire de l'Amérique du sud, notamment si l'on veut comprendre l'émergence des mouvement révolutionnaires en Amérique centrale (au Nicaragua, El Salvador), l'émergence de nouveaux mouvements ouvriers et paysans au Brésil, la situation politique actuelle dans de nombreux pays (la politique économique et sociale du président Chavez et sa position vis-à-vis de Etats-unis par exemple...).

Pour une référence à un texte relatif à la Théologie de la Libération, le nom de l'instruction donnée par le Cardinal Ratzinger sur ce sujet était "Libertatis Nuntius", mais je ne sais pas s'il est accessible sur l'Internet en français. On peut en revanche trouver la traduction anglaise sur le site du Vatican, ici:

http://www.vatican.va/roman_curia/congr ... on_en.html

Amicalement.

Virgile.

P.S.: les théologiens de la Libération, de nos jours, semblent par ailleurs avoir plus ou moins renoncé à la référence explicite au marxisme: on les retrouve pour la plupart dans les mouvement de l’Altermondialisme... où ailleurs!

Virgile
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Re: De la théologie de la libération

Message non lu par Virgile » lun. 09 févr. 2009, 9:46

Virgile a écrit : Cette perspective exigeait, naturellement, de la part des théologiens de la Libération, l'emploi d'outils d'analyse socio-économique qui puissent leur permettent de rendre compte des mécanismes de "l'oppression" et de "l'injustice".
D'où l'emploi dans un premier temps du concept de "dépendance" pour analyser et expliquer les phénomènes sociaux latino-américains en fonction de la toute puissance du capitalisme et du libéralisme économique américains.
Bonjour,

je m'aperçois que j'ai omis de donner une explication claire de ce qu'est le concept de "dépendance". Il s'agit du concept qui permet d'expliquer que la pauvreté de la "périphérie du monde" (l'Amérique du sud) est intrinsèquement liée à la richesse de son "centre" (les pays industrialisés, Etats-unis en tête).
Aujourd'hui, les théologiens de la Libération parlent de "l'idolâtrie du système néolibéral"...

Amicalement.

Virgile.

RenéL
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Re: De la théologie de la libération

Message non lu par RenéL » mer. 11 févr. 2009, 21:18

Bonjour,

Merci pour la réponse.

Il y donc du bon dans leurs démarches. Ils savent que Dieu est près de opprimés et des pauvres.
Comme foi vivante ils favorisent l'action.

Leurs problèmes c'est donc d'avoir opté pour le marxisme et d'avoir dévié vers la violence.
Ils ont polarisés les causes et effets pour stigmatiser le dialogue entre pays riches et pays pauvre.
C'est dommage car, en fait ils avaient raison à bien des points de vue, mais ils ont emprunté la voie rapide de la facilité et de la lutte armée et révolutionnaire au détriment du dialogue et de la miséricorde.

Leurs appels aux changements globaux sont quand même justifiés et sont même proclamés par bien des instances de l'ONU, de nos jours, car ces fonctionnaires onusiens sont fatigués de faire les choses à moitié et de voir les problèmes grandir sans cesse.

Au forum de Davos, le docteur Jacques Diouf, responsable du programme onusien pour l'agriculture, disait que la vie d'un milliard de personne était directement menacée par la famine.

Ca c'est la réalité et eux à l'ONU ont une vie panoramique sur l'état du globe et ils tirent la sonnette d'alarme.

Désolé pour le petit écart au sujet, mais j'ai de la misère avec cette déclaration et les autres faites par le Dr. Diouf.

Paix!

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Re: De la théologie de la libération

Message non lu par Fée Violine » mer. 11 févr. 2009, 22:43

Sur la théologie de la libération :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9ol ... 3%A9ration

Notamment :
Principes :
Dans la tradition chrétienne, les pauvres ont tenu depuis les origines une place particulière : ils sont à la fois des modèles (« Heureux, vous les pauvres, car le Royaume de Dieu est à vous » Lc 6, 20) et des sujets de compassion et de charité. La théologie de la libération dépasse ce point de vue, et propose non seulement de libérer les pauvres de leur pauvreté, mais en plus d'en faire les acteurs de leur propre libération. Elle dénonce dans le capitalisme la cause de l'aliénation à la pauvreté de millions d'individus.

Aujourd'hui, les thèses soutenues par les théologiens de la libération font de moins en moins appel au marxisme, et rejoignent les mouvements altermondialistes dans leurs actions contre la mise en place d'un ordre néolibéral mondial.

Cette conception de la religion, dont le rôle est central dans beaucoup de pays du Tiers-monde ayant adopté les religions autrefois imposées par les pays colonisateurs, est à l'opposé des conceptions, notamment marxistes, condamnant la religion comme instrument univoque d'aliénation.

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Re: De la théologie de la libération

Message non lu par Virgile » jeu. 12 févr. 2009, 4:06

Cher RenéL,
RenéL a écrit : Il y donc du bon dans leurs démarches. Ils savent que Dieu est près de opprimés et des pauvres.
Comme foi vivante ils favorisent l'action.
Il n'y avait rien de bon à attendre d'une démarche théologique qui utilise le marxisme comme outil pour l'analyse économique et sociale. Il n'y a rien de bon à attendre d'une démarche qui "conscientise" des gens simples et sans éducation et les pousse à la lutte sous toutes ses formes, y compris armée, en "colorant" de dialectique marxiste la doctrine sociale de l'Eglise préalablement "profondément remaniée". Dieu seul libère, et non pas la théologie de la Libération (plus, éventuellement, un fusil d'assaut made in URSS).

Dieu est près du coeur de chacun. Il est aussi près de ceux qui oppriment et de ceux qui sont riches. Croire le contraire serait désespérant: ce serai croire que le Christ n'a pas donné sa vie pour que tous puissent être sauvés...
RenéL a écrit : Leurs appels aux changements globaux sont quand même justifiés et sont même proclamés par bien des instances de l'ONU, de nos jours, car ces fonctionnaires onusiens sont fatigués de faire les choses à moitié et de voir les problèmes grandir sans cesse.
Les fonctionnaires de l'ONU? Je ne vous comprends pas bien. Que font-ils exactement?
RenéL a écrit : Au forum de Davos, le docteur Jacques Diouf, responsable du programme onusien pour l'agriculture, disait que la vie d'un milliard de personne était directement menacée par la famine.
Le forum de Davos? Le programme onusien pour l'agriculture?

Que les fonctionnaires de l'Onu soient très fatigués, j'en doute fort. Quant au forum de Davos...
Ce que je cherche à expliquer c'est que les écrits et les enseignements d'un théologien doivent être conforme à ce que dit et enseigne l'Eglise, et que la théologie n'est pas une sorte de spiritualité mâtinée d'idéologie (quelle que soit l'idéologie).

Je profite de ce message pour vous remercier, Zélie, de votre citation de l'encyclopédie Wiki (la plus fiable du monde - paraît-il).
La théologie de la libération dépasse ce point de vue, et propose non seulement de libérer les pauvres de leur pauvreté, mais en plus d'en faire les acteurs de leur propre libération. Elle dénonce dans le capitalisme la cause de l'aliénation à la pauvreté de millions d'individus.
Aujourd'hui, les thèses soutenues par les théologiens de la libération font de moins en moins appel au marxisme, et rejoignent les mouvements altermondialistes dans leurs actions contre la mise en place d'un ordre néolibéral mondial.
Cette conception de la religion, dont le rôle est central dans beaucoup de pays du Tiers-monde ayant adopté les religions autrefois imposées par les pays colonisateurs, est à l'opposé des conceptions, notamment marxistes, condamnant la religion comme instrument univoque d'aliénation.
Oui,

on peut ainsi observer que certains musulmans (des Pakistanais notamment), et même des bouddhistes ont repris à leur propre compte les théses de la théologie de la Libération. L'objectif actuel des théologiens de la Libération est de constituer des réseaux internationaux. D'où leur forte présence dans les milieux de l'Altermondialisme et l'intérêt que certains membres du Forum Social Mondial leur portent. L'abandon à la référence marxiste a été compensé par l'adhésion à une nouvelle "idéologie" de remplacement, beaucoup moins théorique et dont les concepts nébuleux servent à défendre de grands "thèmes" qui vont de l'économie solidaire au féminisme, en passant par les droits des indigènes, le dialogue oecuménique et interreligieux, etc.

Les théologiens de la Libération partagent en effet avec les Altermondialistes les même "grandes idées". Pour ces théologiens, l'Eglise doit contribuer à la quête d'un autre monde "possible", mais dont les contours futurs restent très imprécis. Pour les théologiens de la Libération actuels "l'option préférentielle pour les pauvres" demeure toujours un principe d'action, mais l'économie n'est plus l'objet principal de leur réflexion, puisqu'ils semblent maintenant accorder une place très importante à ce qu'ils appellent une "dimension spirituelle". Mais de quelle dimension spirituelle s'agit-il? Après les théologiens des années 70 et 80 (Léonardo Boff est le plus connu), qui furent condamnés par le Vatican, et qui ne parlaient que d'économie avec des instruments d'analyse marxiste, une nouvelle génération a commencé à s'intéresser au thème de la "pauvreté culturelle" (droits des femmes, droits des noirs). Les théologiens actuels parlent plus volontiers de "pauvreté de la terre" (la terre est "pauvre", elle aussi...) et ont orienté leur questionnement théologique vers l'écologie (l'écologisme, nouvelle idéologie à la mode).

On ne peut pas reprocher aux théologiens de la Libération leur engagement au service des pauvres, c'est entendu. En revanche, on ne peut pas souscrire au discours théologique qui est constamment le leur. La théologie de ces théologiens est en contradiction avec l'enseignement traditionnel de l'Eglise, notamment en matière christologique. En conséquence, l'idéologie marxiste en moins, les problèmes sont les mêmes, et la "dimension spirituelle" de ces théologiens est toujours faussée par l'"idéologisation" du rapport entre Dieu et la Création.

Par exemple, Jon Sobrino, a été interdit d'enseignement et de publication par son évêque il y a deux ans, à la suite d'une notification de la Congrégation pour la doctrine de la foi. On suppose que SS le Pape Benoit XVI n'aura certainement pas jugé très catholiques les théses développées dans Jésus-Christ libérateur. Lecture historico-théologique de Jésus de Nazareth ou celles contenues dans La foi en Jésus-Christ. Essai à partir des victimes...

On peut trouver le texte de la notification ici (seulement en anglais):

http://www.vatican.va/roman_curia/congr ... no_en.html

"La Congrégation (pour la doctrine de la foi) ne prétend pas juger les intentions subjectives de l'auteur, mais elle a le devoir d'attirer l'attention sur certaines propositions qui ne sont pas conformes à la doctrine de l'Eglise. Les dites propositions concernent
1) les suppositions méthodologiques énoncées par l'auteur et sur lesquelles il fonde sa réflexion théologique,
2) la divinité de Jésus-Christ,
3) l'incarnation du Fils de Dieu,
4) la relation entre Jésus et le Royaume de Dieu,
5) l'auto-conscience de Jésus et
6) la valeur du salut de sa mort".

Rien que celà!

Amicament.
Virgile.

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Re: De la théologie de la libération

Message non lu par Invité » jeu. 12 févr. 2009, 19:28

Je vais prendre un exemple qui m'est arrivé:
Je suis allé 9 ans en Afrique de l'Ouest pour accompagner le mouvement Catholique Jeunesse Agricole Croyante.
Les évêques avaient demandé que les catéchumènes soient alphabétisés pour pouvoir lire la Parole de Dieu.
Un jour un catéchumène a besoin d'un papier administratif et va le demander au commandant d'arrondissement (sous préfecture). Le commandant lui dit: " Je n'ai pas d'imprimé. Tu reviendras" ce qui est sous entendu avec un cadeau, un poulet. Le catuchème lui répond:"Tu n'as certainemment pas vu, il y en a un sur ton bureau.
Le commandant lui répond" Comment! tu es devenu révolutionnaire. Tu me gâtes mon travail.
et le commandant lui a dit "Tu reviendras, cet exemplaire est pour moi. Pour toi, il faut que tu montres ta bonne volonté.
Et il a été marqué sur la liste rouge des révolutionnaires et accusés de marxistes. Et l'église qui apprend à lire devient une organisation révolutionnaire.
La théologie de la libération veut être un outil de réflexion pour avoir des repères évangéliques dans la vie de tous les jours confrontée au pouvoir administratif, politique, économique, traditionnel. Aprés, il y a eu une délégation du mouvement qui est allé voir le commandant pour lui expliquer le bien fondé de l'alphabétisation. Mais ce n'est pas évident.

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Re: De la théologie de la libération

Message non lu par Virgile » ven. 13 févr. 2009, 4:17

Cher touriste,
Touriste a écrit : Les évêques avaient demandé que les catéchumènes soient alphabétisés pour pouvoir lire la Parole de Dieu.
Oui.
Touriste a écrit : Un jour un catéchumène a besoin d'un papier administratif et va le demander au commandant d'arrondissement (sous préfecture). Le commandant lui dit: " Je n'ai pas d'imprimé. Tu reviendras" ce qui est sous entendu avec un cadeau, un poulet. Le catuchème lui répond:"Tu n'as certainemment pas vu, il y en a un sur ton bureau.
Le commandant lui répond" Comment! tu es devenu révolutionnaire. Tu me gâtes mon travail.
et le commandant lui a dit "Tu reviendras, cet exemplaire est pour moi. Pour toi, il faut que tu montres ta bonne volonté.
Et il a été marqué sur la liste rouge des révolutionnaires et accusés de marxistes. Et l'église qui apprend à lire devient une organisation révolutionnaire.
Il s'agit ici d'un problème de corruption. Le commandant de police demande un poulet en échange d'un service.
Il s'agit aussi d'un problème lié à la pauvreté. Le commandant de police n'agit sans doute pas par pure méchanceté ou par sadisme, ou même pour manifester son autorité. Dans son cas, très probablement, obtenir un poulet en échange d'un service n'est pas simplement une question liée à son "pouvoir", mais plus vraisemblablement à sa "survie" et à celle des membres de sa famille. Il est prisonnier d'un système qui ne lui laisse guère le choix... "lui", ou "les autres".

Que l'Eglise dénonce la corruption, c'est bien normal. Qu'elle puisse se faire taxer d'être une organisation révolutionnaire, dans un tel contexte, on peut le comprendre.
On peut le comprendre d'autant mieux dans le cas de l'Eglise telle que la conçoit la théologie de la Libération. Tant qu'elle utilisait des instruments d'analyse marxiste, elle se prêtait immédiatement à une telle accusation. De théologie elle devenait pure politique justifiée par le religieux.
Touriste a écrit : La théologie de la libération veut être un outil de réflexion pour avoir des repères évangéliques dans la vie de tous les jours confrontée au pouvoir administratif, politique, économique, traditionnel. Aprés, il y a eu une délégation du mouvement qui est allé voir le commandant pour lui expliquer le bien fondé de l'alphabétisation. Mais ce n'est pas évident.
La théologie de la Libération propose des outils de réflexion - pour disposer de repères évangliques dans la vie quotidienne - pourquoi pas... mais c'est la suite qui me semble bien curieuse.

Une théologie authentiquement catholique propose une doctrine qui permet aux fidèles de savoir ce qu'est l'Eglise.
L'Eglise n'a pas pour mission spécifique d'apprendre aux hommes comment s'opposer ou lutter contre les pouvoirs administratifs, politiques, économiques et traditionnels.
L'Eglise n'est pas non plus une société temporelle au même titre qu'une organisation humanitaire ou un mouvement révolutionnaire.
Elle est le lieu total des sacrements, des annonces prophétiques de la Parole de Dieu, des efforts de justice et de charité accomplis sous la mouvance du Christ: elle est le signe posé dans le monde de la résurrection de Jésus-Christ: elle est l'avant-goût du Royaume qui vient.
Parce que l'Eglise est une, et unité réelle dans des signes, elle apparaît dans sa réalité institutionnelle et visible comme définie et constituée par le ministère de la foi et des sacrements de la foi. C'est à dire qu'elle est le sacrement de la Croix. Elle est le sacrement d'une vie nouvelle et de l'union des hommes au Christ sauveur.
Une théologie authentiquement catholique permettra donc aux fidèles de comprendre et de vivre la réalité de l'Eglise, malgré les difficultés, malgré le pouvoir administratif, politique, économique ou traditionnel. De façon à ce que les fidèles rassemblés puissent se rendre auprès du commandant de police, non pas pour lui expliquer le bien fondé d'une campagne d'alphabétisation, mais pour lui montrer ce qu'est cette vie nouvelle et d'union des hommes au Christ sauveur. Pour lui faire voir ce qu'est l'Eglise.
Non pas pour s'opposer à lui, mais pour l'attirer vers le Christ et lui proposer de se convertir.
C'est le sens de la mission. Comme vous dites, "ce n'est pas évident".

Ceci étant dit, l'Afrique est la principale victime d'un modèle de "développement" inventé par les fonctionnaires de la Banque mondiale. Bien entendu, les Etats africains qui ont suivi les "conseils" de cette Banque mondiale et ceux du FMI ont sacrifié leur agriculture vivrière. Ainsi, l'agriculteur malien confie son alimentation à des firmes céréalières (françaises ou américaines), plus productives. Il doit donc quitter sa terre et aller grossir la population des villes pour devenir - s'il trouve du travail... ouvrier (dans une entreprise occidentale ayant délocalisé ses activités afin de profiter d'une main d'oeuvre bon marché). En Afrique de l'Ouest, les Etats côtiers ont vendu leurs droits de pêche aux bateaux-usines de pays plus riches (pour alléger le poids de leur dette extérieure)... et les guinéens doivent acheter des boites de conserves de poisson importées du Danemark ou du Portugal!
Le programme alimentaire mondial, qui nourrit chaque année 73 millions de personnes dans 78 pays, a réclamé l'an dernier 500 millions de dollars supplémentaires à son budget. Il n'en a obtenu que la moitié, c'est à dire le prix de quelques heures de guerre en Irak, le millième de ce que la crise de "subprimes" coûte actuellement au secteur bancaire, un peu plus de 10 pour cent des sommes gagnées en 2008 par M. Paulson (dirigeant d'un fonds spéculatif assez rusé pour deviner que des centaines de milliers d'Américains seraient réduits à la faillite immobilière).

D'après le directeur général du FMI (conseillé par la meilleure équipe d'économistes du monde), une des manières de résoudre les questions de famine, c'est bien entendu d'augmenter le commerce international...

En attendant, le commandant de police en est donc réduit à demander des poulets...

Une théologie authentiquement catholique permettra donc aux fidèles africains de comprendre et de vivre la réalité de l'Eglise, malgré les difficultés, malgré la Banque mondiale, le FMI, les pouvoirs économiques, et les puissances d'argent. Ceci, de façon à ce qu'ils puissent témoigner, avec le commandant de police, qu'il y a une vie nouvelle et d'union des hommes au Christ sauveur. Non pas pour s'opposer aux "riches", mais pour les attirer vers le Christ et leur montrer le chemin de la conversion.

Il faut montrer ce qu'est l'Eglise et, comme vous dites, "ce n'est pas évident".

Amicalement.
V.

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Re: De la théologie de la libération

Message non lu par jeanbaptiste » mer. 07 oct. 2009, 16:33

Il s'agit d'un article pour le moins partisan.

Prenons la section "critiques" :
Les papes Jean-Paul II et Benoît XVI ainsi que l'Opus Dei se sont montrés défavorables à ce mouvement, lui reprochant l'usage de concepts marxistes comme la lutte des classes. La théologie de la libération est ressentie par eux comme une menace pour l'unicité et l'impact public de l'Église catholique.
Perspective socio-politique du désaccord entre théologie de la libération et l'Église catholique (que vient faire l'Opus Dei là-dedans ?), alors qu'il s'agit d'un problème avant théologique et surtout christologique !
La théologie de la libération a fait l'objet de condamnations ambigües du Vatican en 1984 et 1986....
Laissons la formulation pour le moins désastreuse. La suite de l'article montre clairement la double rédaction (voire plus ?). De toute manière il n'y a pas ambiguïté ! Il y a une condamnation pondérée par la complexité des faits. La théologie de la libération c'est pas tout blanc ou tout noir ! Mais peut-être cela est-il trop difficile à comprendre pour les rédacteurs des articles de Wilki ? (dont nous ne serons jamais vraiment qui a écrit telle ou telle phrase, ce qui pose le problème de l'entreprise).

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La théologie de la libération

Message non lu par françois67 » mar. 09 oct. 2012, 21:48

Bonjour,
j'ai été lu plusieurs fois cette semaine des allusions à la théologie de la libération. Je comprends assez bien ce que cela est censé être. L'Eglise la reconnaît, même si elle est parfois un peu sur les bords, et est abonnée aux rappels de la Congrégation pour la doctrine de la foi, notamment ses promotteurs au Chiapas.
Cependant, il est certain qu'elle parvient à être une bonne arme face au protestants évangéliqueet leurs "born again" en Amérique du Sud.
Qu'en pensez-vous? Est-ce du n'importe quoi ou au contraire un beau message?
Bien à vous.
Avertissement: j'ai sur ce forum peut-être exprimé des avis contraires à la position de l'Église, et /ou de sa sainte Tradition, et/ou à l'avis qui se doit d'être celui d'un vrai chrétien catholique: ne me prenez donc en RÉFÉRENCE POUR RIEN. Ne soyez pas victimes de scandale. Que mon exemple soit rejeté et en aucun cas suivi. Si vous trouvez un endroit où une de mes interventions serait au moins douteuse, si ce n'est pire, faites-en moi part, notamment par mp. Je m'excuse profondément.

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Re: La théologie de la libération

Message non lu par jean_droit » mar. 04 déc. 2012, 15:51

L'Eglise a été et est très circonspecte au sujet de la théologie de la libération.

Jean Paul II pour commencer.

Pour en savoir plus il suffit de lire le deuxième tome de Jésus de Nazareth de notre Saint Père.
Dernière modification par jean_droit le mar. 04 déc. 2012, 18:03, modifié 1 fois.

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Re: La théologie de la libération

Message non lu par françois67 » dim. 09 déc. 2012, 3:03

jean_droit a écrit :L'Eglise a été et est très circonspecte au sujet de la théologie de la libération.

Jean Paul II pour commencer.
http://www.cite-catholique.org/posting. ... 1&p=240285
Pour en savoir plus il suffit de lire le deuxième tome de Jésus de Nazareth de notre Saint Père.
Bonjour,
des papes ne l'aiment pas beaucoup mais elle n'est pas condamnée.
According to the "New Dictionary of Theology," there are actually many kinds of Liberation Theology. When it comes to Marxism, Pope John Paul II warned that those who mess with it should do so with a ''long spoon.'' After the 1984 interview with LT Leonardo Boff, the CC issued the "Instructions" of the Sacred Congregation for the Doctrine of the Faith, which highlighted the problems of over-doing Liberation Theology. In 1986, the CC issued an updated LT document called the "Instruction on Christian Freedom and Liberation." Several forms of Liberation Theology are recognized and the CC made it clear that they identify with the poor and oppressed. There can be atleast three distinguished theologies involving the LT movement.

1) This method is pastoral such as the one used by Gustavo Gutierrez.

2) This method is academic such as the one used by Hugo Assmann and Fr. Juan Luis Segundo.

3) This one retains the LT language, but in the context of traditional Catholic teaching.

The problem of Liberation Theology tends to arise when dealing with praxis. This involves not teaching, but doing. Theology, according to Gutierrez, is second to praxis. Praxis involves standing alongside the oppressed and taking up arms if need be. Praxis is where Marxist theories of the world come into play. Some, like Leonardo Boff, see LT through the person and work of Christ. Jesus, being incarnate God, was poor, oppressed and labored. He surrounded Himself with others like Him. Boff sees Christ's kingdom as spiritual, yet tied to this physical world. In this world, Christ was seeking to free the oppressed from physical disabilities and oppression. Finally, Boff sees Christ's death as a lot layed out by those in authority (the oppressor). I would add that Christ goes much further. He gives the poor (and eveyone because all of us suffer) the opportunity to experience full joy without oppression in Him (eternal life).
http://forums.catholic.com/showthread.p ... 233&page=4

Je crois que la ligne rouge doit être tirée là où commence la violence. Même si c'est simple à dire confortablement derrière son ordinateur, et plus compliqué lorsque des balles vous arrivent droit dessus...
Bien à vous.
Avertissement: j'ai sur ce forum peut-être exprimé des avis contraires à la position de l'Église, et /ou de sa sainte Tradition, et/ou à l'avis qui se doit d'être celui d'un vrai chrétien catholique: ne me prenez donc en RÉFÉRENCE POUR RIEN. Ne soyez pas victimes de scandale. Que mon exemple soit rejeté et en aucun cas suivi. Si vous trouvez un endroit où une de mes interventions serait au moins douteuse, si ce n'est pire, faites-en moi part, notamment par mp. Je m'excuse profondément.

jean_droit
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Le Pape François et la théologie de la Libération

Message non lu par jean_droit » ven. 17 mai 2013, 10:57

Voici un article intéressant qui nous permet de mieux comprendre notre Saint Père.

Remarque personnelle : Bien sûr en lisant un tel article je bois du petit lait :

La condamnation de la théologie de la libération, mais, encore plus, la référence aux gens ordinaires, à la foi du charbonier, et à l'influence constante du Diable dans notre monde.

Je l'ai trouvé sur Belgicatho et il provient d'un site italien :

http://chiesa.espresso.repubblica.it/ar ... 50519?fr=y

J'ai l'impression que ce qui est dit ici par Sandro Magister a déjà été publié en partie.
Bergoglio, révolutionnaire à sa manière

Les théologiens de la libération sont élogieux à son égard, mais, entre lui et eux, il y a un abîme. Les progressistes estiment qu'il est l'un des leurs, mais il garde ses distances par rapport à eux. Le véritable François est très différent de ce que certains imaginent

par Sandro Magister

ROME, le 16 mai 2013 – Le pape François - qui vit avec l’opinion publique une lune de miel persistante - a reçu des éloges même de la part du plus révolutionnaire des théologiens franciscains, le Brésilien Leonardo Boff : "François va donner une leçon à l’Église. Nous sortons d’un hiver rigoureux et sombre. Avec lui, c’est le printemps qui arrive".

À vrai dire, cela fait longtemps que Boff a abandonné l’habit monacal. Il s’est marié et il a remplacé l’amour pour Marx par un amour écologiste pour Mère Terre et Frère Soleil. Et pourtant il est toujours le plus connu et le plus cité des théologiens de la libération.

Lorsque, trois jours à peine après avoir été élu pape, Jorge Mario Bergoglio a appelé de ses vœux "une Église pauvre et pour les pauvres", son inclusion dans les rangs des révolutionnaires semblait chose faite.

*

En réalité, il y a un abîme entre la manière de voir des théologiens latino-américains de la libération et celle de ce pape argentin.

Bergoglio n’est pas un auteur de livres prolifique, mais les écrits que l’on a de lui suffisent et aident à comprendre à quoi correspond, dans son esprit, son insistance à se mêler au "peuple".

La théologie de la libération, il la connaît bien, il l’a vue naître et se développer, y compris chez ses confrères jésuites, mais il a toujours montré qu’il était en désaccord avec elle, même au risque de se trouver isolé.

Ses théologiens de référence n’étaient pas Boff, Gutierrez ou Sobrino, mais Juan Carlos Scannone, un autre jésuite argentin, connu de très peu de gens. Celui-ci, qui avait été son professeur de grec, avait élaboré une théologie non pas de la libération mais "du peuple", fondée sur la culture et la religiosité des gens ordinaires, au premier rang desquels les pauvres, avec leur spiritualité traditionnelle et leur sensibilité à la justice.

Aujourd’hui Scannone est âgé de 81 ans et il est considéré comme le plus grand théologien argentin vivant. En revanche, à propos de ce qui subsiste de la théologie de la libération, Bergoglio avait déjà mis, en 2005, un terme à la discussion en ces termes : "Après l’effondrement du 'socialisme réel', ces courants de pensée ont sombré dans la confusion. Incapables aussi bien d’une reformulation radicale que d’une nouvelle créativité, ils ont survécu grâce à la force d’inertie, même si, aujourd’hui encore, il ne manque pas de gens pour vouloir, de manière anachronique, la proposer encore".

Cette sentence en forme de liquidation contre la théologie de la libération, Bergoglio l’a glissée dans l’un de ses textes les plus révélateurs : la préface d’un livre ayant pour sujet l’avenir de l'Amérique Latine et dont l’auteur est son ami le plus proche au sein de la curie romaine, l'Uruguayen Guzmán Carriquiry Lecour. Secrétaire général de la commission pontificale pour l'Amérique Latine, cet homme marié, père et grand-père, est le laïc ayant le rang le plus élevé à la curie.

Bergoglio considère que le continent latino-américain s’est déjà assuré une place de "classe moyenne" au niveau mondial et qu’il est destiné à s’imposer encore davantage dans les configurations futures, mais qu’il est menacé dans ce qui lui est le plus propre, la foi et la "sagesse catholique" de son peuple.

*

Le piège le plus redoutable, à son avis, est constitué par ce qu’il appelle le "progressisme adolescent", un enthousiasme pour le progrès qui, en réalité, se retourne – dit-il – contre les peuples et les nations, contre leur identité catholique, "en lien étroit avec une conception de l’État qui est, dans une large mesure, un laïcisme militant".

Dimanche dernier, il a rompu une lance en faveur de la protection juridique de l'embryon en Europe. On n’oublie pas, à Buenos Aires, sa tenace opposition aux lois favorisant l'avortement libre et les mariages "gay".

Il voit, dans le fait que de telles lois se répandent partout dans le monde, l'offensive d’"une conception impérialiste de la mondialisation", qui "constitue le totalitarisme le plus dangereux de la postmodernité".

C’est une offensive qui, d’après Bergoglio, porte la marque de l'Antéchrist, comme dans un roman qu’il aime citer : "Le maître de la terre" de Robert H. Benson. Celui-ci était le fils d’un archevêque anglican de Canterbury et il se convertit au catholicisme, il y a un siècle.

Dans les homélies qu’il prononce depuis qu’il est pape, les références très fréquentes au diable ne sont pas un artifice rhétorique. Le pape François considère que le diable est plus réel que jamais, qu’il est "le prince de ce monde" qui a été vaincu pour toujours par Jésus mais qui est encore libre de faire du mal.

Il y a quelques jours, dans une homélie, il a lancé un avertissement : "Le dialogue est nécessaire entre nous, pour la paix. Mais on ne peut pas dialoguer avec le prince de ce monde. Jamais".

jeanbaptiste
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Re: Le Pape François et la théologie de la Libération

Message non lu par jeanbaptiste » ven. 17 mai 2013, 14:06

Benson, le totalitarisme post-moderne, le combat contre le Prince de ce monde ... c'est la plus simple et la plus juste analyse que nous puissions faire du monde contemporain. Oh, il y aurait des nuances à apporter, énormément de nuances, mais ... le diable se cache dans les détails ! Et à force d'apporter des nuances pour se rendre le monde sympathique et se rendre sympathique au monde, on finit par lui être soumis plus qu'autre chose.

Alors allons à l'essentiel : professons le Christ, notre foi !

Au sujet de la théologie de la libération il est absolument fascinant de voir à quel point nombre de journaux catholiques ont subrepticement rapproché Bergoglio de cette théologie pour la rendre soudainement comme "acceptable" : la Croix en tête, qui prétendait, sans aucunes preuves à l'appui, que Bergoglio était l'élève de la théologie de la libération Argentine qui n'aurait rien à voir avec celle condamnée par Rome ! (je ne parle pas d'un autre article, peut-être dans Pèlerin, dans lequel il est subtilement sous-entendu que Ratzinger et JPII n'avait rien compris à cette théologie, d'où la condamnation...).

Je pense que les propos élogieux de Kung et de Boff (et autres) sont du même acabit : il ne sont pas dupes ! Je pense qu'ils ont tenus ces propos pour redonner du crédit à leurs thèses, espérant que les gens n'iront pas chercher plus loin.

C'est évidemment des vues à court termes, c'est une stratégie qui ne peut que rater.
avait élaboré une théologie non pas de la libération mais "du peuple", fondée sur la culture et la religiosité des gens ordinaires
Extraordinaire !

Après le long et nécessaire travail de reprise de la théologie catholique par Ratzinger, c'est exactement ce qu'il nous fallait.

Nous sommes au temps de la mission, saurons-nous prendre le train en marche ?

D'ailleurs, à ce sujet, je pense que l'autre François (notre président), participe à sa manière à ce même objectif : réveiller les catholiques !

seba15
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Re: Le Pape François et la théologie de la Libération

Message non lu par seba15 » ven. 17 mai 2013, 20:15

Je pense que le mal existe depuis le début, depuis Caïn et abel. , il ne s'est pas réveillé depuis l'ère moderne. Mais maintenant on est au courant de tout avec l'information qui va à toute vitesse et internet. Donc les crises dans le monde choque plus. Si il y a un tremblement de terre a l'autre bout du monde on peut le savoir en même pas une heure avec internet. Seul la langue est un frein a l'information pour ceux qui la maitrise pas.
On est dans une ère où l'homme essai de se créer un autre idéal en créant des idéologie de substitution qui au cours du temps échoue, même l'idéologie capitaliste qui semblait la plus durable dans le temps a des périodes de crises en 1929 avec le premier crash et de nos jours.
C'est aux chretiens de montrer que la foi peut corriger pas mal de chose.

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