Le désordre établi en place n'est quand même pas le fait des intellectuels marxiste-léninistes, si l'on songe à Cuba du temps de Batista :
«[...]La pauvreté ne cesse de s’accroître alors que le jeu et la prostitution, contrôlés par les gangs nord-américains et notamment la Mafia (grâce aux relations entre Batista avec les parrains mafieux Meyer Lansky et Lucky Luciano), se développent. Les casinos et hôtels de luxe fleurissent notamment à La Havane qui devient ainsi le principal centre de blanchiment d'argent du trafic de drogue de la Cosa nostra américaine, et fournissant ainsi des recettes considérables au régime. La capitale cubaine accueille même en décembre 1946 une conférence au sommet des principaux chefs mafieux nord-américains»
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fulgencio_Batista
Quant aux allégations de l'ex-espion soviétique : je croirais d'emblée à quelques exagérations. Les prêtres d'Amérique du Sud étaient fort capables de mener leurs propres réflexions, en toute indépendance des agents moscovites. Les critiques du marxisme pouvaient facilement trouver une niche chez des penseurs divers à l'époque et sans même que personne n'ait besoin de lever un doigt dans les instances du parti communiste.
En passant ...
Je n'ai rien à reprocher à Castro. Au contraire, je trouve absolument admirable ce que les Cubains seront parvenu à accomplir au travers leur révolution.
Je sais. Il sera de bon ton d'aller répéter la chanson à l'effet d'un «manque de liberté» sous ce régime centralisateur. Sauf on aimera bien négliger le fait que les États-unis deviennent, de plus en plus, le type même de société carcérale, un pays qui maintient en permanence, sous les verrous, un nombre de bagnards dont le décompte va se chiffrer en terme de millions.
La liste :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_ ... %A9tention
encore :
http://www.data-publica.com/content/201 ... puis-1994/
Les États-unis et Israël montrent des taux d'incarcérations largement supérieur à la Chine communiste. Il y a environ 2,5 millions de prisonniers aux États-unis pour une population de 318 millions et environ 1,6 millions de prisonniers en Chine pour 1,3 milliards de Chinois. Les israéliens affichent un taux d'incarcération de 319 personnes pour 100 000 habitants versus 122 pour 100 000 en Chine. Le taux d'emprisonnement à Cuba est comparable à celui des États-unis. La dernière application de la peine capitale à Cuba remonte à 2003 (une seule exécution), en Arabie saoudite l'on décapite environ 80 personnes par an ou 3-4 condamnés par semaine. Il n'empêche pas la famille Bush de recevoir les princes, les émirs et autres familiers des séouds sur leur ranch, de se raconter des blagues et de se taper sur les cuisses.
Les lamentations contre Cuba qui émanent de Miami (exilés, immigrés) provient surtout du fait que quelques agents subversifs stipendiés par le gouvernement américain, afin de provoquer la chute du régime castriste, auront pu être embastillés. Or c'est un peu normal qu'une société, un pays ou un gouvernement puisse prendre des mesures assez énergiques dans le but de se défendre de manoeuvres déstabilisatrices étrangères. Il y a personne qui ignore que les États-unis se sont fait une spécialité d'une immixtion dans les affaires internes d'autrui, comme ce fut le cas au Chili, plus tard au Nicaragua, même au Vénézuelas, ainsi de suite.
Au départ, Castro n'était pas «anti-américain», mais ce sont plutôt les États-unis qui l'auront poussé stupidement dans les bras de l'Union soviétique, de par l'intransigeance la plus ferme de Washington, cette archi-volonté à ne jamais vouloir admettre l'établissement de rapports normaux avec Castro. Pourquoi? tout simplement à raison d'un calcul digne de caïds de la mafia. C'est à dire ne surtout pas montrer aux autres pays de la région que des bougnoles pourraient se soulever contre les intérêts américains, le faire fructueusement et penser ensuite s'en tirer sans conséquences sérieuses. De là, la politique d'embargo perpétuel qui fut décrété contre Cuba : un fait unique à l'échelle mondial et dans l'histoire contemporaine, je pense. Du jamais vu! Les Cubains sont tout simplement merveilleux d'avoir pu résister aussi bravement à la pression américaine tout ce temps. Cette exemplarité à elle seule vaut tout l'or du monde.
Personnellement, je trouve absolument honteux, honteux dans le plus honteux, que des huiles aux États-unis ne soient capables que de faire la fine bouche à l'égard de Castro (un vrai patriote, un gars qui aime vraiment son pays, qui l'aura prouvé dix fois en faisant de Cuba le contraire d'Haïti, la terre des zombies qui est comme un mouroir de Calcutta à ciel ouvert), cependant que nul trouve à redire quand il s'agit de faire des affaires avec le royaume d'Arabie, avec des corrompus au Pakistan, en Afghanistan, quand les mêmes sont capables de financer des djihadistes monstrueux.
Tout ça pour dire, Lys_sul, je prendrai toujours avec un «gros grain de sel» la propagande diffamatoire, celle qui peut sourde du côté de la coallition d'intérêts des oligarques patentés, aux États-unis, la même clique qui aura mis par terre le système financier en 2008 et fait casquer la totalité de la population; oui, grâce au coup fumant de la socialisation des pertes (les profits pour la poignée d'amis riches du système, les dettes pour les travailleurs de Wal-Mart), le coup du gouvernement Obama qui vient récompenser les fraudeurs en renflouant les coffres de la banque, de sorte que le personnel cadre puisse s'octroyer à nouveau des bonus de performance de fin d'année. Sur le plan gouvernemental, il n'y a pas plus de démocratie à Washington que chez Castro. La même bouche reaganienne ou thatcherienne qui voudrait faire de Castro un paria, Pinochet un dirigeant fréquentable, n'est pas crédible. On semble très capable de s'accommoder d'un déficit de liberté quand on le veut bien, si le déficit en droits des uns évoque une bonne affaire pour les autres.