Aspirations personnelles

[Bisdent]

Bonjour chers tous,

Je vous écris ces quelques lignes uniquement pour vous partager mes états d'esprits par rapport aux vocations. Cela ne nécessite pas forcément de réponse, mais je sens que j'ai besoin de partager ce que j'ai sur le coeur. Peut-être à la lectures de ces quelques lignes, allez-vous me dire : "Et pourquoi ne pas aller en discuter avec un prêtre ?". Je ne sais pas. La réponse pourra peut-être venir d'elle-même à la fin de votre lecture...

Depuis fort longtemps, l'éventualité de la prêtrise s'est manifestée à mon esprit. Enfin, depuis fort longtemps, je n'ai jamais que 26 ans... Mais l'idée n'est donc pas neuve. En outre, depuis 3-4 ans, elle est de plus en plus souvent présente, et je vis cette interrogation de plus en plus intensément à chaque fois.

J'ai entrepris et réussi des études universitaires et, depuis maintenant plus de 3 ans, je travaille dans un domaine qui correspond tout-à-fait à mes compétences et je m'y plais. J'estime avoir la chance d'avoir une vie sociale assez riche ; j'entretiens de bonnes relations avec mes collègues, mes amis et ma famille et je suis impliqué dans bon nombre d'associations locales ou professionnelles. J'interviens, entre autres, dans l'animation paroissiale de mon village.

Je vis seul et n'ai jamais vécu avec personne d'autre que mes parents ou mes colocataires d'études. Je ne désespère par de trouver l'âme soeur. Mais j'éprouve tout de même un grand vide de ne pas l'avoir trouvé... tout comme j'éprouve la même sensation lorsque je pense à la prêtrise. Me vient alors dans les deux cas un vague à l'âme qui me glisse doucement aux oreilles des mots du style : "Vas-y, lances-toi, choisis ta voie !". Comme si une de ces deux voies était nécessaire pour l'équilibre de la suite de ma vie. Mais dans les faits, c'est une troisième solution que je choisis au quotidien, peut-être faute d'esprit d'initiative de ma part : continuer à vivre ma vie telle qu'elle a commencé, c'est-à-dire, avec mon boulot qui me plaît, mes amis que j'aime et mes activités qui occupent largement tous les jours que Dieu fait. La solution de la lâcheté ? Oui, peut-être. Mais peut-être pas. En fin de compte, je suis heureux et j'ai l'impression que ce que je fais est utile à d'autres. Cependant, comment expliquer alors ces deux autres besoins contradictoires qui me hantent quasi quotidiennement : (trouver et) fonder famille et l'appel de la prêtrise ?

En pensant à ces deux chemins de vie opposés, après avoir rêvé longuement sur les bonheurs qui me combleraient et le bonheur que je pourrai conférer dans ces deux voies, je reviens à la réalité et je me dis que dans un cas comme dans l'autre, je devrai abonner un, voire plusieurs aspects de ma vie actuelle, vie qui me convient par ailleurs très bien. Et tout ça pour aller vers où ?

Vous allez vous dire que ce que je vous expose ici n'est que le reflet d'une tendance assez généralisée à notre époque, et qui peut se définir comme une "crise de l'engagement". Toutefois, je puis vous assurer que, tant au niveau professionnel qu'au niveau de mes loisirs, mes engagements sont francs et réels.

C'est aussi ça qui me freine à choisir une autre voie. J'ai l'impression de m'être engagé avec tant d'entrain et de ferveur dans ma vie professionnelle et privée, que m'engager ailleurs impliquerait de facto de casser des engagements antérieurs. Et pourtant, toujours ces appels.

J'ai déjà tout imaginé, comme les différents cas de figures qui se présenteraient à moi dans l'éventualité où je me tournerai vers l'Eglise. Prêtre diocésain, religieux, enseignant,... Je n'ai rien exclu. Mais toujours la même crainte : perdre mes attaches en suivant le Christ ou une femme. Je sais qu'une nouvelle vie m'ouvrirait de nouvelles perspectives, mais la crainte de quitter une vie qui roule "comme sur des roulettes", n'est-ce pas un peu insensé ?

Voilà ce que je voulais vous partager ce soir, avant de tomber de sommeil.

Bien à vous,

[coeurderoy]

Bonjour Bisdent,
peu de temps ce matin, en vous lisant, voyant que la prêtrise n'apparait pas chez vous comme une évasion, une planche de salut pour sortir d'un quotidien difficile ou insatisfaisant, je me demande si cet appel de l'Esprit Saint n'est pas à...étudier très sérieusement (Si le Seigneur vous appelle, Béni soit-il !). Prenez conseil, faites une bonne retraite de discernement : les exercices de saint Ignace sont vraiment SOUVERAINS pour y voir clair et discerner ce qui relève de nos rêves, chimères ou des échos ineffables de la Voix du Bon Berger dans nos âmes !
Je prierai pour vous,
Bien fraternellement !


et je complète en remarquant que la crainte des...cassures, sacrifices, etc...serait plutôt bon signe :
il y a forcément Croix (et sacrifices) dans une véritable vocation cela doit "coûter" à la nature aussi. St Alphonse de Liguori fait remarquer que le choix de la vocation est primordial pour notre bonheur : comme une roue voilée nous pouvons souffrir toute notre vie de n'avoir pas su répondre en son temps à l'appel de Dieu : un peu d'audace, et courage Bisdent, la grâce de Dieu fera le reste !

[Christophe]

Cher Bisdent, je ne sais pas quelle est votre vocation, mais manifestement ce n'est pas votre état de vie actuel... Je ne peux, comme CoeurdeRoy, que vous inciter à entamer un discernement.

Que Dieu vous garde.
Christophe

[Marie-G.]

Cher Bisdent,

Tout choix implique un ( ou plusieurs) renoncements.

Mais on choisit en vue d'améliorer cette situation actuelle qui bien que confortable ne vous suffit manifestement pas.

Dieu nous rend au centuple ce que nous lui donnons.

Vous avez donc le choix de regarder en avant et d'avancer ou...en arrière et de piétiner.

NE vous laissez pas arrêter par la crainte.
Que le vent de l'Esprit -Saint vous pousse sur le chemin où Dieu vous attends !

Mes prières pour vous,

Marie-G.

[Félix]

Bisdent,
Je viens de lire votre message en le survolant mais avec tout autant d'attention.
En effet, je l'ai survolé et j'aurais peut-être même pu en deviner la fin ...
Pourquoi ? tout simplement parce que j'ai eu moi aussi durant de nombreuses années
ces mêmes questions et "inquiétudes" en tête.
Vous venez sur ce site pour trouver un réponse ? non ... Vous même vous nous
le dites ... vous ne recherchez pas de réponse .... pourquoi ? parce que vous l'avez,
tout comme je l'ai eu, au plus profond de moi !
A l'âge de 14 ans, j'ai été frappé par cet appel à la vie monastique. Deux ans seulement,
après ma communion solennelle vécue intensément, mais pourtant pas entouré par une famille
particulièrement très pieuse.
A 14 ans, mon coeur réponds OUI mais la vie reprend.
Mes engagements et mon épanouissement professionnel me permet de gagner correctement ma vie avec confort et d'en jouir ... gagner plus, acheter plus, et chaque jour me renier de plus en plus ...
Tout ce que j'entreprends me réussi et je me défie même sans aucune peur ... Chaque nouveau poste professionnel me permet en à peine 6 mois de gravir les échelons très rapidement et de gagner encore davantage...
Le Seigneur choisit popur moi de creuser certainement les écarts entre humilité, pauvreté et richesse, complaisance ...
Pourtant, malgré celà, cet appel à la vocation est toujours présent au plus profond de moi !
Il y a 1 an, j'ai donc tout abandonné ! Mon emploi, mon appartement, donné et revendu quelques affaires personnelles. J'aide au sein de ma paroisse : rédacteur site diocésain, équipe funérailles, mise en page du journal paroissial ... mais aussi et surtout, je suis allé passer 5 jours au sein d'une communauté trappiste afin de découvrir le monde monastique autrement qu'à travers les livres et les vidéos.
Fort heureusement ! C'est totalement différent de le vivre et de découvrir le rythme de vie : office, travail et lectio divina. Une équipe de reporters m'ont filmé durant ces quelques jours. Les questions des journalistes que je redoutais, peur que cela devienne du voyeurisme, m'ont beaucoup apportées.
J'en suis ressorti transformé et je n'ai plus aucun doute ! je serai moine dans peu de temps
Juste le temps utile et necéssaire de mettre tout à plat financièrement et au niveau administratif pour quitter le monde (comme le disent les frères) et de m'engager dans la vraie vie !
Le seul regret pourrait être d'avoir attendu si longtemps mais je suis sûr que je rentrerai au sein de cette communauté trappiste que plus fort, sans doute aucun !
N'aie pas peur ! Cette phrase qui me suit depuis tant d'années ainsi que la parole "Ephata" (ouvre-toi)
Je ne peux pas vous donner de conseil mais peut-être que mon témoignage vous permettra de constater que vous n'êtes pas seul et que rien n'est le fruit du hasard !
Quelques lectures comme celles de Frère Bruno (Répondre par des actes) ou "Moine des cités" (écrit par un ancien trader de Wall Street vous éclaireront aussi.

En union de prière !
Laissez vous guider par la prière et le Seigneur vous tendra la main .

Félix

[etienne lorant]

Felix ... "Felix qui potuit rerum cognoscere causas"

Cela veut dire de toute façon que celui qui a choisi ce pseudo est un homme heureux !

Pour le reste, demandez à Fée Violine !

[Fée Violine]

"Heureux celui qui a pu connaître les causes des choses".