Bonjour à toutes et à tous,
Le problème des vocations est bien réel mais il ne faut pas se précipiter dans des solutions immédiates qui risqueraient d'être des boîtes de Pandore; le temps de l'Église n'est pas le nôtre ! N'oublions pas que l'Église est Corps du Christ, elle ne nous appartient pas, mais c'est nous qui lui appartenons, c'est à nous de nous convertir et non l'inverse.
La problématique du mariage des prêtres est souvent un fantasme laïc qui semble être une solution immédiate aux vocations sacerdotales.
Étonnament, prêtres ou séminaristes ne semblent pas avoir droit au chapitre. Pourtant le séminaire est chemin de discernement d'environ 7 ans pendant lequel chaque futur prêtre a le moyen de peser le pour et le contre concernant cet état de vie. L'Église bienveillante accepte également qu'un prêtre puisse ne pas persévérer.
Un prêtre peut quitter le sacerdoce pour se marier, j'en connais deux dans mon entourage et je citerai Jean Witt, ancien prêtre dominicain, qui offre un témoignage magnifique dans ses livres "La plume du silence" ou "A l'écoute de ton visage" sur cette autre vocation qu'est le mariage. Son ancien état sacerdotale y ajoute une puissance lumineuse. Pour le reste c'est à Dieu de juger, pas à nous.
Ne serait-il pas plus humble d'aborder le problème autrement ? Que veut le Seigneur pour l'Église ? Sommes nous suffisamment éclairés pour vouloir prendre la place de l'époux et prétendre détenir les réponses à Sa place ?
Acceptons et remercions Dieu de répondre à ce manque en nous envoyant des prêtres d'autres horizons. Qu'a t-il à nous dire à travers cela ? N'avons nous pas ou, pire encore, n'acceptons nous pas d'être (re)évangélisés ? Avons nous pour vocation à nous replier dans nos églises-bâtiments ou à en sortir pour revivre les réalités des Évangiles ? Et si la crise des vocations était voulue pour cela ?
Autant de questions qui me font méditer sur ces propos du pape François : "
Le Seigneur est en train de purifier son Église" (nlda : cela ne vaut peut être pas que pour la pédophilie).
Alors dans une réflexion qui n'engage que moi, ne sommes nous pas voués à travers cette crise des vocations à redécouvrir ce que vivait autrefois l'Église au travers de ce qu'elle nommait les païens : une (re)évangélisation qui (re)partirait des villes (par manque de prêtres) ?
Ne peut-on voir au travers des vocations diaconales une réponse à la présence de l'Église aux futures périphéries, mais aussi à une vie maritale d'hommes consacrés en son sein ?
Ma réflexion a été récemment éclairée, du moins je l'espère, par l'édifiante lecture sur la vie de saint Rémi et sur la vocation de la France, si elle restait fidèle à Dieu et à l'Église. Voici un extrait que j'ai selectionné :
Malgré les crimes de ses Rois, le Royaume de France n'ai jamais passé sous une domination étrangère et le peuple Français n'a jamais été réduit à servir d'autre Peuples. C'est cela qui a été accordé par une promesse divine, aux prières de Saint Rémi, suivant la parole de David (Ps. 88): "Si mes Fils abandonnent ma loi; s'ils ne marchent point dans la voie de mes Jugements; s'ils profanent mes justices et ne gardent point mes commandements, je visiterai leurs iniquités avec la verge et leurs péchés avec le fouet; mais je n'éloignerai jamais de ce peuple ma Miséricorde".
Tiré de la "Patrologia Latina" de l'abbé Migne (prêtre et éditeur), tome 125, p. 1168.
Seul le Christ est sauveur, faisons Lui confiance.
Cordialement.