Le rite dominicain traditionnel ne me semble pas minimaliste, mais je sais que c'est en effet une adaptation du missel romain assez simple pour être "transportée".le bon Seb a écrit :Plus maintenant, sauf à considérer que chanter du Gouze et prier les psaumes selon la traduction de la Bible de Jérusalem plutôt que selon la traduction liturgique officielle constituent une liturgie conventuelle spécifique. Si j'en crois ce que m'avait expliqué un frère étudiant dominicain à Bordeaux la raison d'être du rite dominicain était d'avoir une liturgie "transportable" : le dominicain ayant vocation à prêcher, donc possiblement à se déplacer beaucoup, il ne pouvait pas se permettre d'embarquer sur lui de pesant missels, coûteux à reproduire, d'où une liturgie minimaliste. Mais aujourd'hui l'imprimerie, la miniaturisation des livres et la remise au goût du jour de la Tradition Apostolique de Saint Hippolyte — la fameuse prière eucharistique n. 2 — ont résolu ce genre de dilemme.
Par contre, est-ce à dire que le missel romain moderne est "minimaliste"? La Prex II l'est réellement, et ce n'est pas un compliment . Mais ça m'étonnerait que ça soit la longueur du Canon romain qui "encombre" le frère lors de ses déplacements. Par contre, si on veut un ou des livres comprenant les X prières eucharistiques autorisées, les options innombrabmles, ainsi que le lectionnaire compliqué sur 3 ans pour les dimanches et 2 ans pour les jours de semaine, plus l'office, le nouveau rite me paraît carrément encombrant, même imprimé en tout petit. Mais bon...
Après, quand je vois la liturgie moderne et que j'entends les sermons dans le couvent dominicain de Strasbourg où j'ai de temps en temps l'occasion d'aller à la messe en semaine, même si la liturgie y est plus supportable que dans les diocèses, je me verrais mal aller y chercher la plénitude de la vie religieuse. Je ne sais pas ce qui diffère chez d'autres dominicains, je pense notamment aux dominicains de la province de Toulouse, eux sont réputés pour la solidité de leur théologie.
Sinon, il y a les dominicains traditionnels de la FSVF, ils n'ont pas de lien hiérarchique avec l'ordre, mais ils en ont au moins gardé l'intégralité de la règle de vie et de la liturgie.
Le bilan de la réforme de la liturgie et de la vie religieuse n'a peut-être jamais été fait, mais je n'ai pas l'impression qu'il soit très brillant, et je pense que c'est un point essentiel à prendre en compte avant de se lancer dans la vie monastique: est-ce-que telle communauté vit toujours conformément à la règle de son ordre, est-ce-qu'elle est toujours vivante? La situation me semble meilleure du côté des bénédictins, notamment grâce à Solesmes et aux monastères associés. Et puis, il y a les chartreux, qui sont toujours le très petit nombre qui est prêt à se retrancher dans la vie la plus contemplative et la plus austère qui soit. Peu nombreux mais certainement porteurs de grâces immenses pour le monde.
In Xto,
archi.