Bonjour,
Je viens de perdre tout le message que j'avais rédigé, je vais donc essayer de le reprendre correctement...
Si je résume les informations que nous avons échangé sur Maria Valtorta, à ma manière :
- - Le contenu de son œuvre a impressionné de nombreuses personnes parmi lesquelles des papes, des exégètes confirmés, des saints et des béatifiés, par sa très haute qualité historique et théologique. Ces personnes en ont donc recommandé la lecture
- Toujours sur le contenu, certaines petites erreurs théologiques ou historiques ont cependant pu être relevées, bien qu'on ne puisse affirmer avec certitude qu'il s'agisse bien d'erreurs, quand elles ne sont pas simplement le fait d'hommes qui auraient déformé l'œuvre a posteriori (pas pratique pour faire un discernement !)
- Concernant l'origine maintenant, dite "surnaturelle", la position de l'Eglise par la voix de la CEI est on ne peut plus claire. Quoiqu'on tente de tordre le commandement dans tous les sens, il nous est défendu d'y voir autre chose que la main humaine. Et quand bien même on serait tenté de croire à une origine surnaturelle l'Eglise nous répond : ce n'est pas possible, point à la ligne.
- Pas une des personnes s'étant exprimé sur la qualité du contenu (théologiens, papes, saints) n'ont affirmé ou laissé entendre que l'oeuvre était d'origine surnaturelle. "Qu’elle soit extraordinaire ou non" (Pie XII) ne veut pas dire surnaturelle. Ca peut paraitre une subtilité mineure, mais ce sont des termes extrêmement importants et dont les applications sont bien connues par les autorités responsable de l'authentification de miracles par exemple. Extraordinaire veut dire qui est n'est pas ordinaire (rare, inhabituel, voire jamais vu avant) ; Surnaturel veut dire que c'est d'origine divine, Dieu étant le seul être au-delà de la nature. D'après ce que nous avons échangé, rien ne nous laisse penser que les personnes précitées aient cru à une telle origine.
- l'Eglise nous commande de ne pas avoir recours à la consultation de voyants, dès lors évidemment que le voyant en question n'est pas reconnu comme investit d'un charisme prophétique (ce point concerne plus le cas de Medjugorje). Elle indique en outre que les révélations, si elles sont avérées surnaturelles n'ont pas vocation à satisfaire la curiosité ni combler des prétendues lacunes des évangiles.
Maintenant je reviens sur deux choses importantes et qui moi aussi me font bondir. D'abord sur l'avis de la voyante de Medjugorje à propos de l'oeuvre de Maria Valtorta. Dans tous les exemples donnés, si je n'ai rien oublié, c'est la seule qui affirme une origine surnaturelle (
cette oeuvre est La Vérité) et le commandement de la lire. En cela elle s'oppose au moins en deux points à la volonté de l'Eglise :
- - affirmer que tel livre est La Vérité revient à affirmer qu'il s'agit d'un nouvel évangile ce qui est une hérésie grave.
- affirmer qu'il FAUT le lire s'oppose à la position officielle de l'Eglise. Le fait que cette personne prétende parler au nom de la Vierge pose donc un problème grave puisqu'elle met directement sa voix en concurrence avec l'Eglise et par là oppose la voix de la Vierge Marie à celle de l'Eglise.
Deuxième chose, c'est votre dernier message. Que dois-je comprendre de vos deux exemples ? Il y aurait des lacunes dans les évangiles que nous ne pourrions pas comprendre sans une nouvelle révélation ? J'espère vraiment avoir mal compris votre propos. Sans quoi, vous vous rendez compte de sa gravité ?
Je suis bien placé pour savoir que nombreux sont les prêtres, au moment de leur homélie, qui "bottent en touche" quand ils ont à commenter des paraboles délicates et difficiles à comprendre, un Jésus qui semble colérique, intransigeant, injuste... Ca nous gêne parce que certaines informations nous sont mal connues, et surtout ce n'est pas évident de prime abord. Si vous voulez nous pourrons parler sur une autre fil de commentaires des exemples que vous citez sans les ajouts de Maria Valtorta. Parce que j'affirme que c'est possible en cohérence avec les évangiles, et en conformité avec la foi ET la raison, sans le moindre ajout postérieur !
Là ce que vous décrivez n'est pas un éclairage théologique ou moral, c'est carrément un changement du sens par l'apport d'une connaissance totalement absente des évangiles ! Si encore on pouvait retrouver, par la même révélation, que cette information était présente dans l'enseignement original des apôtres. Mais là rien de tout ça : nos saints évangiles seraient-ils incomplets ? Ou pire encore, les paraboles que vous décrivez seraient inutiles ou viciées sans cette nouvelle information apportée par Maria Valtorta ?
Arrêtez-moi si j'ai mal compris, encore une fois. Parce que vous voyez, là on plonge dans l'hérésie de plein pied. Car il ne s'agit pas juste de proposer des
hypothèses qu'on ajoute au récit pour mieux l'expliquer. Il s'agit d'affirmer que ce sont des
vérités révélées mais absentes du canon des Ecritures !!! L'exemple du talent d'or au lieu du talent d'argent change totalement le sens de la parabole par une information totalement absente du canon des Ecritures !!! Là on travesti l'Ecriture, on la déforme, pour la faire coller à notre vision des choses : on lui fait dire ce qu'on veut qu'elle dise.
La réalité c'est que l'Ecriture est intelligible sans ces ajouts extérieurs pour qui veut bien faire l'effort de la cohérence et accueillir l'Esprit Saint dans sa démarche. Affirmer le contraire revient à blasphémer contre la Sainte Ecriture en la jugeant incomplète ou imparfaite. Et qu'on ne vienne pas me dire que Jésus a fait pareil en son temps : Jésus c'était Jésus, ce n'était pas Maria Valtorta. Et il a été assez clair à propos de l'Ecriture : tout est achevé/accompli !
Voilà, j'espère avoir mal compris votre dernier message parce que, permettez-moi de le dire, il ne plaide pas du tout en faveur d'une origine surnaturelle, bien au contraire.
PS : Pour la parabole de talents, je me permets quand même de commenter ce que vous dites.
Valtortiste91 a écrit :Ainsi dit on conclue que c'est le plus pauvre qui a été pénalisé. Cela heurte notre sentiment de justice et de compassion envers les plus démunis. Dans Maria Valtorta une précision vient éclairer différemment la scène : les deux premiers ont reçu respectivement dix et cinq talents d'argent et le dernier un talent d'OR (ce qui vaut 25 talents d'argent). C'est donc, conformément à ce que dit l'Evangile celui qui a le plus reçu à qui il est le plus demandé.
Il suffit qu'une petite remise en contexte historique vous apprenne qu'un talent correspond à 20 ans de salaires d'un ouvrier de l'époque (soit 300 000 euros aujourd'hui) pour cesser de voir le dernier bonhomme comme un pauvre démuni et prendre conscience de la démesure du don de Dieu. Ici ce don des talents est une métaphore de la grâce, don incalculable pour l'homme et à la seule mesure de Dieu.
Ensuite je ne vois pas comment, avec l'ajout de Maria Valtorta vous expliquez l'explication par Jésus de la parabole :
Car celui qui a recevra encore, et il sera dans l'abondance. Mais celui qui n'a rien se fera enlever même ce qu'il a. Matthieu 25, 29
Il n'est donc pas question d'un injustice ou de pénaliser le plus pauvre. C'est une parabole ! Dieu nous comble de grâces, dans une mesure qu'il nous est difficile de concevoir (c'est pourquoi Jésus emploi des quantités démesurées) mais chacun à la hauteur de ses possibilités et de sa vocation. A nous de faire fructifier ces dons. Et on comprend très vite ce que signifie faire fructifier les dons (donner du fruit), en se replaçant dans un contexte ou faire fructifier de l'argent ce n'était pas par l'usure comme aujourd'hui avec l'épargne ou la bourse, mais par les œuvres (fruits). Il faut noter que le terme de banquiers utilisé dans la parabole n'est utilisé ailleurs que pour parler des tables de changeurs dans le temple (celles-là même que Jésus viendra renverser), dans la version latine du moins. On peut donc en déduire d'une certaine manière que c'est vers le temple que ces dons sont destinés pour être changés en offrandes.
Nous avons dans cette parabole une définition de la grâce : un don démesuré, à chacun selon sa possibilité, par lequel il nous appartient d'oeuvrer (faire fructifier) au service de Dieu, afin de lui rendre grâce à notre tour (quand le maitre vient demander des comptes).
Vous voyez ici les éléments de compréhension sont accessibles à la raison naturelle à partir de la seule tradition : connaissance historique du contexte et approfondissement du texte. Jamais on a vu que l'herméneutique des évangiles requerraient des ajouts de données postérieurs et absentes des Ecritures.
Surtout que pour votre explication, reprenez le texte canonique (en latin par exemple parce qu'en grec je n'y connais strictement rien, mais je pense qu'on me confirmera facilement), et même de toute façon là le français y est très fidèle, vous verrez qu'il n'y aucune ambiguïté sur la valeur des talents qui sont distribués : ce sont les mêmes. Ici Maria Valtorta vient simplement déformer l'évangile canonique.