Ce sentiment de frustration me rappelle le genre d'état dans lequel je pouvais me trouver, à l'époque où je ne parvenais pas à comprendre l'intérêt du culte marial. Maintenant c'est une joie. Ce ne l'était pas au départ. Il y a peut-être un lien avec le pape François? Je ne sais pas. Le lien c'est qu'il prendrait des grâces particulières pour entrer dans l'intelligence de cette manière de voir les choses.
(ce fil pourrait être comme une forme de prière, à sa manière ...)
Alors comme une bouteille à la mer, je pense mettre ici des réflexions soit que je comprendrais encore assez mal , soit qui pourraient être éclairantes. Je me baserais sur le petit livre du père Jean-Marc Barreau et au moins un autre de Thierry-Dominique Humbrecht cette fois. Donc, des réflexions en vrac ... C'est l'approche actuelle de l'Église qui me cause un peu de souci.
De Jean-Marc Barreau (prêtre) :
Face à ce tableau, il faut une Église en mesure de tenir compagnie, d'aller au-delà de la simple écoute; une Église qui accompagne en se mettant en chemin avec les personnes, une Église capable de déchiffrer la nuit présente dans la fuite de tant de frères et soeurs de Jérusalem; une Église qui se rende compte que les raisons pour lesquelles des personnes se sont éloignées contiennent aussi en elles-mêmes les raisons d'un possible retour, mais il est nécessaire de lire le tout avec courage. (p.41)... le pape reprend alors la page d'Évangile qui parle des disciples d'Emmaüs. "Les deux disciples souligne-t-il, s'enfuient de Jérusalem. Ils s'éloignent de la "nudité" de Dieu. Ils sont scandalisés par l'échec du Messie en qui ils avaient espéré et qui maintenant apparaît irrémédiablement vaincu, humilié, même après le troisième jour. Le mystère difficile de ceux qui quittent l'Église ... Face à cette situation, que faire? Il faut une Église qui n'ait pas peur d'entrer dans leur nuit. Il faut une Église capable de les rencontrer sur leur route. Il faut une Église qui sache dialoguer avec ces disciples qui, en s'enfuyant de Jérusalem, errent sans but, seuls, avec leur désenchantement, avec la désillusion d'un christianisme considéré désormais comme un terrain stérile, infécond, incapable de générer du sens.
... a propos de la mission, il faut rappeler, souligne-t-il, que son urgence provient de sa motivation interne : c'est à dire qu'il s'agit de transmettre un héritage, Et concernant sa méthode, il est décisif de rappeler que l'héritage est comme le témoin, le bâton dans la course à relais : on ne le jette pas en l'air [...] Pour transmettre l'héritage, il faut le remettre personnellement, toucher, celui à qui on veut le donner, transmettre cet héritage. A propos de la conversion pastorale, le pape affirme : Je voudrais rappeler que la conversion pastorale n'est pas autre chose que l'exercice de la maternité de l'Église. Celle-ci engendre, allaite, fait grandir, corrige, alimente, conduit par la main [...] Il faut donc une Église capable de redécouvrir les entrailles maternelles de la miséricorde. (p.42)
... il s'agit d'être configuré au Maître, de faire l'expérience de sa miséricorde afin de pouvoir l'offrir adéquatement. Il s'agit du "oui qui engage radicalement la liberté du disciple à se livre à Jésus-Christ , Vérité et Vie. Il s'agit d'une réponse d'amour".... sans la miséricorde, il est difficile aujourd'hui de s'introduire dans un monde où tant de blessés ont besoin de compréhension, de pardon, d'amour. (p.43)
... c'est donc là que se glisse la dimension de l'option préférentielle pour les pauvres : le pauvre que l'Église est appelée à aimer est prioritairement le frère en Église. Car aimer son frère c'est accueillir le Christ! La mission devient donc le témoignage de la miséricorde vécue au sein de l'Église. Au regard d'Aparecida et de la théologie du concile, l'Église-communion n'est pas une vision idéaliste de l'Église et de la civilisation de l'amour. Elle se présente plutôt comme le fruit du mystère de la miséricorde vécu ad intra par l'Église. Au regard d'Aparecida et de la théologie du concile, la mission ecclésiale n'est pas une course en solitaire, elle est avant tout le témoignage d'une miséricorde vécue ad intra. (p.47)
... et c'est parce que l'Église d'aujourd'hui éprouve une réelle difficulté à vivre ce commandement de la charité fraternelle intra-muros comme témoignage du coeur de Dieu que le pape François l'exhorte à aller sur les périphéries. Le déclic espéré de l'Église par le pape est celui-ci : que l'Église se laisse enseigner par le pauvre sur ses périphéries afin de pouvoir accueillir à nouveau son frère en Église comme un pauvre envoyé par Dieu! (p.47)
Aparecida = document final de la conférence épiscopal latino-américain et des Caraïbes, 2007