Bonjour,
Je vois que le chiffre 6 a été oublié, probablement parce que c'est le plus évident : c'est le chiffre du cycle (création en 6 jours), celui des heures et de la division naturelle du cercle (sinusoïdal).
A noter, pour en ajouter à ce que disait Coeurderoy sur le 10, qu'il est appelé par Pythagore la Tetraktys, c'est-à-dire la plénitude du 4 (1 + 2 + 3 + 4 = 10). Le 10 était alors le modèle même de l'accomplissement total : ce que figure les 10 plaies d'Egypte, c'est-à-dire la condition de sortie de la maison de servitude, donc la destinée de l'homme qui va répondre à Dieu. Le quaternaire est, comme il a déjà été dit, la figure du corps sur lequel doit porter le salut (je prolonge un peu l'idée pythagoricienne), au coeur du mystère de la révélation, dans la structure du nom divin lui-même (tétragramme) par lequel on doit invoquer Dieu et sanctifier en nous son nom (Que ton nom soit sanctifié).
A part ça, pour la symbolique des nombres, je vous recommande cet ouvrage (voir fiche) :
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L'auteur, Jean-François Froger (co-auteur en fait puisqu'il collabore avec un mathématicien sur cet ouvrage) qui m'a beaucoup appris par ailleurs (quasiment tout ce que je sais, en fait) s'est attaqué à une montagne impressionnante : redonner du sens à la science. Petite parenthèse, mais après cet ouvrage épistémologique ouvrant sur la science des nombres, il poursuit ensuite, toujours en collaboration avec le mathématicien R. Lutz, avec un ouvrage intitulé "Fondements logiques de la physique" où il déconstruit les modèles physiques contemporains pour ensuite proposer une approche de la physique basée sur le sens. Avec ce travail, la science sort de son enfermement mécaniste insensé, pour nous faire entrer dans la contemplation des modèles signifiants de la création. Note au sujet de l'auteur : le contenu peut paraitre parfois tirer un peu vers l'ésotérisme, mais je peux vous garantir que cet immense exégète est tout ce qu'il y a de plus catholique et fidèle à l'Eglise. Il a été un moment enseignant en hébreu biblique et en anthropologie biblique au séminaire d'Ars.
Sinon j'aurai volontiers évoqué la symbolique des nombres de 1 à 22 (car ce sont ces 22 premiers chiffres qui sont les plus importants, figurés par les 22 lettres de l'alphabet hébreu) à partir du travail d'herméneutique gnostique, mais je crains de devoir écrire quelques pages pour qu'on ne considère finalement cela que comme trop hérétique dans ses fondements. C'est dommage que les gnostiques se soient tellement approprié la science des nombres, au point d'en faire des développements très approfondis, parce que les nombres sont universels. D'ailleurs on voit très bien, dans leur interprétation, le moment où le gnostique commence à sortir de la route : autour des trois premiers chiffres surtout, là même où on ne peut se passer du concept de transcendance, les gnostiques n'extraient de la signification des trois premiers chiffres que des réalités immanentes et n'évoquent donc jamais le vrai Dieu transcendant, bien qu'ils prétendent pourtant parler de Dieu. Mais l'Aïn-Soph auquel ils font référence, dans la kabbale, n'est jamais qu'une évocation lointaine du mystère de l'absolu, seule condition pour assumer un modèle immanentiste inachevé.
Bref, en ce qui me concerne je me sers souvent du travail des gnostiques sur la symbolique des nombres, qui fut un peu ma toute première littérature "spirituelle" avant d'entrer dans l'Eglise. Mais maintenant je "convertis" pour l'adapter au modèle métaphysique catholique, c'est-à-dire que je récupère les analyses, mais je les applique à une axiomatique catholique et les confronte en dernier lieu à la foi.
Bon désolé, je voulais juste ajouter un tout petit truc sur le 6, mais c'est le genre de sujet où je ne peux pas m'empêcher de blablater... encore une fois je me suis laissé aller. Désolé.