"Où irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle !

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etienne lorant
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"Où irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle !

Message non lu par etienne lorant » sam. 06 févr. 2010, 19:47

Evangile de Jésus-Christ selon saint Marc 6,30-34.
Jésus, voyant une grande foule de gens sur le bord du lac, fut saisi de pitié envers eux, parce qu'ils étaient comme des brebis sans berger. Alors, il se mit à les instruire longuement.

Jésus a appelé ses disciples, revenus de leur première mission, à se retirer d'un autre côté du lac afin de prendre du repos. Mais la foule a suivis et lorsqu'ils arrivent, la seule chose à faire c'est de continuer à annoncer le Royaume. Jésus, sans un soupir de fatigue, se met à les instruire longuement. Je me suis demandé combien de paroles Jésus a pu formuler, Lui qui est le Verbe, le Logos, la Parole. Son langage devait être tel que les personnes présentes l'écoutaient avec plaisir, et plus qu'avec plaisir : avec un enchantement qui se renouvelait constamment. Le seul mot que j'ai directement entendu de Lui, le jour de ma conversion, a suffi à bouleverser ma vie - et cela dure encore. Que pouvait-Il bien leur dire ?

Ce sont forcément des mots de réconfort et d'encouragement. Je songe aux Béatitudes: "Heureux êtes vous !", mais aussi : "Pourquoi vous inquieter du lendemain ? Est-ce donc par le souci que l'homme peut prolonger sa vie d'une seule journée !" Et encore: "Venez à moi, vous tous qui peinez sous le fardeau, et je vous donnerai du repos"... Jésus leur parle du bonheur, tout simplement. Tout au long des siècles, quel auteur n'a pas exploré ce thème ! Mais le bonheur selon Jésus se réalise à mesure qu'il en parle: les aveugles se mettent à voir, les boîteux marchent normalement, les sourds entendent, ceux qui touchent son vêtement sont guéris et même les morts ressuscitent, car rien n'est impossible à Dieu.

Il ne leur a pas seulement donné du pain et des poissons à manger. Il leur a donné un appétit de paix, de joie, de concorde, de confiance, de pureté limpide, de beauté, de vérité... Il leur a donné la confiance. Pour mieux connaître ce que Jésus a dit aux foules, il suffit de songer qu'Il a donné vie au Psaume 119 - de la deuxième lecture (et ne serait-ce que celui-là !):

Le psaume 119 est un psaume alphabétique. Chaque vers d'une strophe commence par la même lettre. Et les vingt-deux strophes utilisent l'une après l'autre les lettres de l'alphabet hébreu. Ce genre de psaumes a toujours trait à la loi de Dieu. Ce procédé veut signifier qu'elle contient le monde entier de l'alpha à l'oméga ; qu'elle est immense. La loi motive notre vie de a à z. Elle en est le tout ; c'est le bonheur.

Heureux
Les deux premiers versets de la strophe commencent par ce mot. Il inaugure à la fois tout le psaume et donne son accent à cette strophe. Le verset 7 reprend la même idée en parlant de remercier. Le bonheur n'est pas le privilège de certains, il est offert à qui le reçoit de Dieu en se faisant son disciple.

Tu
Le psaume 119 sera tout entier une parole adressée à Dieu en lui disant " tu ". Il commence cependant, pour affirmer le bonheur du croyant, par trois versets à la troisième personne, dans un style de sentence et sous la forme des Béatitudes. De ce bonheur, affirmé d'emblée comme l'essentiel, toute la suite du psaume se fera l'écho: elle en évoquera les chemins, elle en énumérera les conditions, elle en célébrera la merveille.

Chercher Dieu (v. 2)
Il est alors facile de comprendre que la loi nous dévoile précisément la manière et le chemin pour parvenir à être heureux. Mais la loi émane de Dieu et le chemin est d'abord celui que Dieu parcourt à notre rencontre, la prévenance d'amour qu'il nous manifeste.
Pour l'accueillir il s'agira de mobiliser toutes les ressources de mon être, toute la force de mon désir. Le projet est délibérément spirituel. Il justifie alors pleinement la mobilisation de la volonté et une attention précise et constante à son comportement. La loi du Seigneur n'est pas le but, mais elle est la voie qui fait de la quête une marche.
Le croyant n'a pas à se transformer en coureur aux limites de son souffle. Le bonheur est à venir, oui, mais sa joie est déjà offerte, comme un avant-goût, avec la reconnaissance.

Jésus a parlé longuement, mais les mots qu'Ils a employés ne nous sont pas connus. Cependant, les mots qui sont connus, Jésus les incarne et les donne en se communiquant Lui-même. Tel est l'enchantement que produit le discours du Fils dans les coeurs qui écoutent...
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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