Contes philosophiques

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Charles
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Message non lu par Charles » mar. 27 sept. 2005, 18:22

Tiens, ça me rappelle un conte, sans doute afghan ou quelque chose comme ça...

Deux hommes vivaient face à un désert, sur un plateau formant le contrefort de hautes montagnes. Entre leurs maisons et fendant le plateau du Nord au Sud, un gouffre terrible, une faille infranchissable leur interdisant depuis toujours la rencontre, les laissant dans l’ignorance l’un de l’autre.
Un jour, surgissent un conquérant et son armée, s’avançant le long du bord du plateau et cherchant à rejoindre le désert, venant de son lointain royaume vers d’encore plus lointaines conquêtes. Son armée arrêtée devant l’abîme, des éclaireurs furent envoyés à la recherche d’un passage, mais la faille descendait comme un fleuve des montagnes. Il fut ordonné aux ingénieurs de concevoir et de bâtir un pont. Ce qu’ils firent en quelques jours. Le conquérant franchit le vide ; ses officiers, ses ingénieurs, ses soldats et leurs bêtes, tous passèrent et disparurent au loin. Le pont, lui, resta. Et il advint ce qui ne pouvait être autrement : les deux hommes se rencontrèrent au milieu du pont.
Ils s’en furent ensemble chez l’homme de l’Ouest qui ouvrit son jardin à son invité. Un mur de pierre enclosait de nombreux arbres. Il s’approcha du premier arbre. Ses pas soulevait une poussière aussi douce que la cendre. L’arbre était mort. Il cassa une branche qu’il donna à l’homme de l’Est puis une autre qu’il porta à sa bouche et rongea avidement. L’invité étonné, lâcha sa branche. Puis l’hôte s’approcha d’une mare boueuse et en but l’eau tiède. L’homme de l’Est n’y voulut pas tremper les lèvres. Les deux hommes se regardèrent. L’homme de l’Est proposa une autre tentative dans son jardin, de l’autre côté de la faille et du pont. Ce jardin était bien différent : un mur, une porte mais quelques orangers et une source jaillissant du roc. Il cueillit une orange qu’il tendit à son invité. L’homme la rongea mais la recracha aussitôt en grimaçant : l’écorce lui brûlait la langue. Aussi, l’hôte l’invita à boire à la source. Mais l’invité ne supporta pas la froideur de l’eau toute pure venue des cimes enneigées et la recracha elle aussi.


;-)
Dernière modification par Charles le mar. 27 sept. 2005, 23:00, modifié 1 fois.

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Hélène
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Message non lu par Hélène » mar. 27 sept. 2005, 18:56

Tiens, c'est l'heure des contes (ou des comptes, c'est selon... :D ) :
"C'est curieux de voir comment le même monde, avec exactement les mêmes choses, les mêmes lieux et les mêmes habitants, peut changer de tout au tout, si l'on y introduit l'amour.
Le cas du général coréen est frappant à cet égard. Mort et jugé, il était destiné au paradis; arrivé devant Saint Pierre, il lui vient un désir: mettre d'abord quelques instants, le nez dans l'entrebâillement de la porte de l'enfer. "Accordé", répond Saint Pierre. Il s'approche de la porte de l'enfer et voit une immense salle avec de nombreuses tables. Sur ces tables, d'innombrables bols de riz cuit à point, bien assaisonné, parfumé, appétissant. Les convives sont assis, le ventre creux, de part et d'autre d'un bol. Pour manger ils disposent - à la manière chinoise - de baguettes, mais si longues que malgré tous leurs efforts, pas un seul grain de riz n'atteint leur bouche. Voilà le supplice, voilà l'enfer. "Cela me suffit !" dit le général qui retourne à la porte du paradis et entre. Même salle, mêmes tables, même riz, mêmes longues baguettes, mais les convives sont joyeux, ils se sourient et mangent. Pourquoi ? Parce que chacun prend la nourriture avec ses baguettes et la dépose dans la bouche de son compagnon d'en face. - Penser aux autres et non à soi résout le problème et transforme l'enfer en paradis." (Extrait du livre "Humblement vôtre" d'Albino Luciani - Jean Paul 1er - Nouvelle cité, Paris.).
Au soir de notre vie, nous serons jugés sur l'Amour... (Saint Jean de la Croix...ou Thérèse d'Avila ! :?: :) )
"Le Père n'a dit qu'une seule Parole, c'est son Fils et, dans un éternel silence, il la prononce toujours". (Saint Jean de la Croix)

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