Le carême, avec les complications de la maladie...

[Marine]

Bonjour,

J'espère avant tout que je poste ce message dans la bonne section du forum, mais je tiens aussi à vous souhaiter bien que tardivement une excellente année 2023.
Je reviens encore enquiquiner le forum avec mes questions; je l'aurais volontiers fait avec l'abbé de ma ville mais il est fort occupé!

Voilà donc mon souci...
Je prie depuis un peu plus de deux ans tous les soirs mais c'est véritablement cet été que je me suis mise à pratiquer le catholicisme (et je ne sais même pas pourquoi). Ainsi de toute ma vie je n'ai jamais jeûné; je n'ai jamais fêté le Vendredi Saint, je ne me suis jamais abstenue de manger de la viande pendant le carême...
Ma mère jeûne deux fois par semaine "au pain et à l'eau". Je ne peux pas faire de même à cause de ma maladie qui me rend trop faible (j'ai pourtant essayé). Bien que peu renseignée je savais que le jeûne du carême était constitué d'aliments un peu plus nourrissants donc je me languissais de le faire dès le mois de février.

Et c'est après 6 mois d'attente que j'ai enfin fait le choix d'aller regarder ce qu'il fallait manger pendant le carême
J'ai vu donc qu'il s'agissait d'un petit repas par jour, sans viande ni produit laitier/œuf. Mais voilà le problème:

Avec ma maladie et surtout avec mes traitements, je dois suivre un régime assez strict, c'est à dire au moins deux repas par jours complets, et bien gras pour que je puisse prendre mes médicaments nécessaires à mon bien-être. En dehors de ça j'ai des risques de développer de l'ostéoporose, donc je dois consommer quand même au moins un produit laitier par jour.
Je peux probablement arrêter de consommer des produits laitiers pendant 40 jours mais il serait pour moi trop dangereux de me passer du traitement le plus important que je dois prendre avec deux repas qui ne peuvent pas du tout être frugaux!
Le problème, c'est aussi que la plupart de la graisse dans les repas s'obtient avec des produits animaliers. C'est dur de manger du poisson tous les jours, puisqu'il coûte si cher...
Auriez vous des conseils pour pouvoir pratiquer un carême correct dans le sacrifice avec ces complications? J'adore le Seigneur, mais je ne pense pas que le but du jeûne soit de finir à l'hôpital non plus...

Très bonne journée à vous.

[Jean-Mic]

Dans votre cas, comme dans celui de toute personne souffrante, des femmes enceintes, des enfants en pleine croissance, des travailleurs de force, ..., vous êtes relevée, exemptée, des devoirs alimentaires du carême et du jeûne. Tournez-donc vos actes de carême vers des actions sans incidence grave pour votre santé. Il y a mille choses dont nous pouvons jeûner, régulièrement ou périodiquement : la télé ou internet, le tabac, la colère, l'ironie, etc. La liste est infinie. Mais par-dessus tout, si les temps comme le carême apparaissent comme des temps de privation, ils n'ont de sens que s'ils sont aussi des temps d'augmentation, de surcroît ! Encore plus de Charité ! Encore plus de compassion ! Encore plus d'attention à l'autre ! ... Et surtout, encore plus de prière !

Rappelez-vous que ce temps privilégié est d'abord un temps pour vous rapprocher de Dieu. Comprenez bien que ce qui est bon pour l'un (en bonne santé) ne l'est pas forcément pour l'autre (à la santé défaillante). Ce n'est pas parce que quelqu'un de votre entourage pratique le carême au pain et à l'eau que vous êtes tenue d'en faire autant. A vous de trouver ce qui pourrait le mieux vous rapprocher de Dieu !

Il serait bien dommage de limiter le carême à une question de bouffe autorisée ou interdite !
Sentez-vous donc libre de respecter à la lettre votre régime alimentaire, et veillez à en suivre rigoureusement les obligations médicales. Prenez soin, sans scrupule inutile, de votre santé. N'oublions pas que c'est en effet un devoir de chrétien vis-à-vis de notre Créateur que de prendre soin de la pauvre créature que nous sommes.
Et recherchez les actes de carême, les actes de privation, les actes d'ascèse, que vous pouvez vous imposer, autant que les actes de surcroît, que vous pourriez mettre en œuvre. Croyez-moi ! Ce n'est pas le plus facile des actes de carême !

[elisabeth]

Etant moi même atteinte de plusieurs pathologies ( je prends 17 médicament quotidien différents)
Comme m'avait dit le prêtre qui m'a baptisée en 2018, dans le carême on peut jeuner pas uniquement de nourriture.
Où des petites choses. comme éviter les sodas, les bonbons, le chocolat,ne pas faire de shopping. Ne pas boire de café ou de thé.
Réduit le nombre d'heure passe sur le pc, ou même ne pas jouer aux jeux vidéo.
J'ai un régime alimentaire strict aussi du coup, après plusieurs mois d'essais avec la surveillance de mon médecin généraliste, et plusieurs spécialistes, j'essaie de jeûner quotidiennement de 17h30 du soir a 7h du matin. On appelle ça aussi jeûne intermittent.

On peut aussi choisir de faire un jour sans console, puis le jour d'après pas de bonbon.
Il faut commencer avec des petites choses, mon premier carême en 2017 à été une épreuve pour moi, pas physiquement mais dans ma tête.
il faut pas oublier que l'on ne jeûne pas le dimanche c'est pas non plus pour ce faire une orgie ce jour là.
Mais je dois dire que l'on peu aussi s'entrainer à faire carême un peu tout les mois .

[MarianneR]

Bonjour Marine,

je ne peux que confirmer et approuver (en tant que malade) les réponses vous ayant été données.
Pour ma part, à cause de divers problèmes de santé, je ne peux jeûner. Du coup je "troque" cela avec :

- le jeûne intermittent, que je pratique toute l'année d'ailleurs ;
- la réduction voire l'abstinence de mes plaisirs gourmands (chocolat..................) ;
- la réduction drastique de ma consommation de café/thé.

Chaque pénitence, aussi humble soit-elle, est acceptée et appréciée à sa juste valeur par le Seigneur. Faites-lui confiance !

Mes prières vous accompagnent face à la malade,

Manon