Qu'est-ce que j'ai appris ce dimanche au sermon?

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Re: Qu'est-ce que j'ai appris ce dimanche au sermon?

Message non lu par gerardh » ven. 03 nov. 2017, 11:57

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Hello archi,

Selon la Bible, le chrétien décédé est "avec le Christ et cela est de beaucoup meilleur" (Philippiens 1, 23). Plus tard, il entrera en gloire dans la maison du Père ( Jean 14,3).

Par chrétien j'entends une personne née de nouveau par sa conversion, d'une vie qui est éternelle, et habitée par le Saint Esprit.

Pour les personnes mortes sans être converties, et n'ayant jamais entendu parler de l'évangile, il y a une possibilité de rédemption, comme indiqué en Romains 1, 18-20.


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Anne
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Re: Qu'est-ce que j'ai appris ce dimanche au sermon?

Message non lu par Anne » dim. 05 nov. 2017, 5:51

gerardh a écrit :
ven. 03 nov. 2017, 11:57
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Par chrétien j'entends une personne née de nouveau par sa conversion, d'une vie qui est éternelle, et habitée par le Saint Esprit.
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Cher gerardh, dans la vie de tous les jours, est-il possible de reconnaître cette personne et si oui, comment?
"À tout moment, nous subissons l’épreuve, mais nous ne sommes pas écrasés;
nous sommes désorientés, mais non pas désemparés;
nous sommes pourchassés, mais non pas abandonnés;
terrassés, mais non pas anéantis…
".
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Re: Qu'est-ce que j'ai appris ce dimanche au sermon?

Message non lu par gerardh » dim. 05 nov. 2017, 9:09

________

Chère Anne,

Dites-moi d'abord si vous êtes d'accord avec cette définition.

Pour répondre à votre interrogation, selon 2 Tim 2, 19, "le Seigneur connaît ceux qui sont siens" (le reste du paragraphe est aussi à considérer). Donc nous ne sommes ni chargés ni responsables de délivrer des brevets de chrétiens.

Cependant nous sommes heureux de constater certains fruits dans notre prochain, et cela est rafraîchissant.

Mais très concrètement dans notre groupe chrétien la question se pose lorsque quelqu'un demande à "rompre le pain" c'est à dire d'entrer pleinement dans la communion de l'assemblée. Nous ne saurions recevoir à la table du Seigneur une personne non convertie et non saine dans sa foi et dans sa marche. Cette personne est alors visitée par quelques "frères" qui tiennent avec elle des entretiens approfondis. Puis, s'ils sont libres, ils en parlent à l'assemblée, qui, après réflexion, exercice spirituel et prière, le reçoit au nom du Seigneur à sa table.

A notre honte, nous nous trompons quelquefois, mais cela n'est pas fréquent.


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Re: Qu'est-ce que j'ai appris ce dimanche au sermon?

Message non lu par Altior » dim. 05 nov. 2017, 13:43

Le sermon de ce Dimanche, centré sur la lecture de l'Évangile de St Matthieu 22:15-22 «Rendez donc à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu» m'a appris les choses suivantes:
1) Ceux qui essaient de prendre Notre Seigneur en piège provenaient de deux partis: les pharisiens et les hérodiens. Ces deux partis étaient farouchement opposés. Les pharisiens étaient d'avis qu'il faut finir avec le joug de Rome, tendis que les hérodiens étaient d'avis qu'on peut trouver un modus vivendi avec les Romains. J'ai noté que cela ressemble un peu à la dispute souverainistes/mondialistes de nos jours.
2) Ces deux partis, quoique diamétralement opposés, unissent leurs efforts quand il est question d'attraper Jésus Christ en course. On voit bien que les ennemies de Dieu, qui sont multiples, retrouvent leur unité lorsqu'il s'agit de lutter contre Dieu. En quoi exactement s'unissent-ils ? Ils s'unissent lorsqu'il s'agit de faire le mal, c'est leur point de convergence.
3) La réponse de Notre Seigneur signifie, en essence, qu'il y a deux puissances à ne pas confondre: la puissance temporelle et la puissance spirituelle et que le chrétien doit faire son devoir envers les deux.
4) L'État, avec ses fonctions régaliennes (la défense, la justice auxquelles s'ajoute la fiscalité pour faire tourner les deux) a en charge le pouvoir temporel qui vise le bien temporel de son peuple. L'Église vise le bien spirituel, le salut des âmes. Les deux sont des sociétés parfaites. Selon la doctrine catholique traditionnelle il y a deux sociétés parfaites: l'Église et l'État. Par «parfaites» on ne doit pas comprendre «irréprochables», mais «ayant reçu toutes les perfections pour leurs buts». Le but temporel pour l'une, le but spirituel pour l'autre.
5) Entre les deux sociétés parfaites il ne doit pas avoir lieu ni confusion, ni séparation, mais distinction. Au temps de la mission publique de Notre Seigneur était dominante l'erreur de confondre les deux. Jésus a regardé un denier romain, cette espèce avait gravée l'effigie de l'empereur entourée de l'inscription «Tiberus. Pontifex Maximus». L'empereur était considéré pas seulement comme un grand prêtre, mais comme un dieu. Ses statues étaient présentes dans les temples et les gens avaient pris l'habitude de brûler un grain d'enceins devant eux, geste de culte à un dieu. La confusion était grave, c'était une erreur doctrinale grave et pas mal de martyrs ont gagné leur couronne en s'opposant à cette erreur.
6)Par contre, de nos jours l'erreur dominante y est opposée. À la différence de l'erreur antique, l'erreur moderne est de considérer que les deux sociétés parfaites sont séparées.
7) «Ni confusion, ni séparation, mais distinction», voilà la doctrine de notre Seigneur, voila la doctrine de notre Église. Qu'est-ce que cela veut dire ? Cela veut dire que ces sociétés doivent être différentes mais synchronisées. Cela veut dire encore qu'il y a des domaines mixtes. Le mariage, par exemple, qui relève en même temps du bien spirituel que du bien temporel. C'est pour cela que le mariage homosexuel est une grave erreur doctrinale, car la synchronisation, l'entente entre ces deux sociétés vole en éclat.
8) Quelqu'un pourrait dire que, de nos jours, la séparation de ces deux sociétés est trop avancée. Qu'on ne peut plus «revenir en arrière». C'est le déni de la toute puissance de Dieu. Si Dieu veut que ces deux sociétés soient distinctes, mais synchronisées, alors cela est possible, car Dieu ne veut pas des choses impossibles. Donc, il faut que chaque chrétien qui veut suivre notre Seigneur et être son agent dans le monde prie et travaille pour que ce que Dieu veut soit traduit dans la pratique.

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Re: Qu'est-ce que j'ai appris ce dimanche au sermon?

Message non lu par Anne » dim. 05 nov. 2017, 21:08

gerardh a écrit :
dim. 05 nov. 2017, 9:09
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gerardh affirme:

Chère Anne,

Dites-moi d'abord si vous êtes d'accord avec cette définition.

Pour répondre à votre interrogation, selon 2 Tim 2, 19, "le Seigneur connaît ceux qui sont siens" (le reste du paragraphe est aussi à considérer). Donc nous ne sommes ni chargés ni responsables de délivrer des brevets de chrétiens.

Cependant nous sommes heureux de constater certains fruits dans notre prochain, et cela est rafraîchissant.

Mais très concrètement dans notre groupe chrétien la question se pose lorsque quelqu'un demande à "rompre le pain" c'est à dire d'entrer pleinement dans la communion de l'assemblée. Nous ne saurions recevoir à la table du Seigneur une personne non convertie et non saine dans sa foi et dans sa marche. Cette personne est alors visitée par quelques "frères" qui tiennent avec elle des entretiens approfondis. Puis, s'ils sont libres, ils en parlent à l'assemblée, qui, après réflexion, exercice spirituel et prière, le reçoit au nom du Seigneur à sa table.

A notre honte, nous nous trompons quelquefois, mais cela n'est pas fréquent.


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Re: Qu'est-ce que j'ai appris ce dimanche au sermon?

Message non lu par gerardh » dim. 05 nov. 2017, 22:21

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Bonsoir Anne,

Qu'attendez-vous de plus de ma part ?


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Re: Qu'est-ce que j'ai appris ce dimanche au sermon?

Message non lu par Anne » lun. 06 nov. 2017, 2:11

Disons que cette "définition" ne me permet pas de différencier *le* chrétien (mort ou vif) du plouc lambda et me laisse quelque peu sur ma faim.

Pourtant, Jean 13, 34-35 semble nous donner des "indices" qui permettent de reconnaître un disciple de Jésus (à moins qu'il n'y ait une différence qui m'échappe entre un disciple de Jésus et un chrétien, ce qui, je l'admets sans peine, est bien possible)...
Je vous donne un commandement nouveau : vous aimer les uns les autres ; comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres.
A ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l'amour les uns pour les autres. »
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Re: Qu'est-ce que j'ai appris ce dimanche au sermon?

Message non lu par Cinci » lun. 06 nov. 2017, 2:35

Le texte de dimanche le 5 novembre n'est pourtant pas celui rapporté par Altior. Il devrait s'agir normalement de Mt 23, 1-12. Quelqu'un possède une explication?

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Re: Qu'est-ce que j'ai appris ce dimanche au sermon?

Message non lu par archi » lun. 06 nov. 2017, 7:29

Cinci a écrit :
lun. 06 nov. 2017, 2:35
Le texte de dimanche le 5 novembre n'est pourtant pas celui rapporté par Altior. Il devrait s'agir normalement de Mt 23, 1-12. Quelqu'un possède une explication?
Au cas où vous n'auriez pas encore remarqué, Altior pratique selon la Forme Extraordinaire du Rite Romain (où le 5 Novembre était bien le XXIIe Dimanche après la Pentecôte, avec Mt 22:15-22). ;)

In Xto,
archi.
Nous qui dans ce mystère, représentons les chérubins,
Et chantons l'hymne trois fois sainte à la vivifiante Trinité.
Déposons maintenant tous les soucis de ce monde.

Pour recevoir le Roi de toutes choses, Invisiblement escorté des choeurs angéliques.
Alléluia, alléluia, alléluia.

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Re: Qu'est-ce que j'ai appris ce dimanche au sermon?

Message non lu par gerardh » lun. 06 nov. 2017, 12:50

_________

Bonjour Anne,

Vous avez bien fait de citer le passage de Jean 13.

L'amour chrétien est versé dans le cœur du chrétien par l'Esprit Saint qui nous a été donné (Romains 5, 5).

Ce n'est pas la même chose que l'amour de tout un chacun, dont beaucoup ont trop tendance à se revendiquer, mais qui n'est pas d'essence divine comme l'est l'amour des chrétiens entre eux de Jean 13.

Il y a aussi l'amour du prochain, qui est une notion plus générale et était spécifié aux israélites et au-delà d'eux aux croyants en général.

Lorsque quelqu'un dans notre groupe chrétien demande sa place à la table du Seigneur, il y a un examen de sa demande comme je l'ai dit précédemment. Outre des entretiens avec la personne, il y a le témoignage qu'elle apporte dans sa foi et dans sa marche, et dans ce cadre et en bonne place l'amour dont elle fait preuve envers les chrétiens, et sa bonté envers tous les hommes, même ses ennemis.

Ce qui peut poser problème c'est que cet amour est bien imparfait dans sa pratique du fait de notre ancienne nature pécheresse, ce qui est une difficulté dans l'appréciation des choses, qui nous remet à notre place mais ne doit pas pourtant nous arrêter.

Au total il faut être conscient de 1 Jean 4, 10 : "en ceci est l’amour, non en ce que nous, nous ayons aimé Dieu, mais en ce que Lui nous aima et qu’il envoya son Fils [pour être la] propitiation pour nos péchés". Mais nous pouvons aussi lire à partir du verset 7, et même toute l'épître.

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Re: Qu'est-ce que j'ai appris ce dimanche au sermon?

Message non lu par Cinci » lun. 06 nov. 2017, 19:30

archi a écrit :
Au cas où vous n'auriez pas encore remarqué, Altior pratique selon la Forme Extraordinaire du Rite Romain (où le 5 Novembre était bien le XXIIe Dimanche après la Pentecôte, avec Mt 22:15-22).
Merci.

Je voulais être certain de la chose. J'ignorais que les amateurs de l'ancienne forme suivaient un calendrier différent.

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Re: Qu'est-ce que j'ai appris ce dimanche au sermon?

Message non lu par Altior » dim. 12 nov. 2017, 15:08

Homélie du jour, le 23-è Dimanche après la Pentecôte, fête de St Martin, pape et martyr selon le sanctoral catholique traditionnel.

Parmi les utopies (pour ne pas dire distopies) de la Révolution, est celle de l'égalité. On nous sérine chaque jour avec l'égalité. Il y a pas mal de cas où l'égalité de la République veut dire qu'au ceux qui sont les plus méritants parmi les élèves on met des bâtons pour ne pas aller plus loin ou plus vite dans leurs études que les autres. Quelqu'un correspond le mieux, par ses qualités, à un poste ? Eh bien, alors on doit lui préférer un autre qui correspond moins. Dans la novlangue des démocrates, cela s'appelle «discriminations positive». Mais ces chantres de la démocratie républicaine ne vivent pas selon leurs principes qu'ils veulent nous inculquer. Non, car eux ils sont plus égaux que les autres, de façon que la classe politique est devenue une véritable nomenklatura démocratique.

Pourtant, il existe une chose où l'égalité reste rigoureuse, y compris pour eux. C'est la mort. Car la mort est pour tous, pour les riches et pour les pauvres. Tous ceux qui sont né ont une certitude: il vont mourir. Il y aura une exception que, toutefois, personne ne doit convoiter: ceux qui vivront pendant les derniers jours. La mort c'est l'arrachement de l'âme de son corps pour aller se présenter devant le jugement de Dieu. Ce jugement-là est sans appel, car sans erreur. Avec Dieu, on ne peut pas tricher. Il y a des théologiens qui disent que, après la mort, il y aurait une dernière chance, un sort de choix auquel les âmes seront devant. Grosse erreur, car ce n'est pas ça ce que notre Seigneur nous a appris. Il nous a appris que nous sommes comme les arbres, qui du côté duquel il se penchent, de ce côté-là ils vont tomber. Après la mort, c'est le jugement et le jugement finit par une sentence: soit d'un côté, soit d'un autre. Le choix se fait dans la vie terrestre et en cela est la grande valeur de la vie terrestre. Notre âme n'est pas comme les anges, qui sont des esprits purs. Notre âme a été créé pour animer un corps. Notre corps. Nous sommes une âme et un corps. Il y a des autres qui disent que nous ne sommes pas seulement âme et corps, mais âme, corps et esprits. Autre grosse erreur. Ceux-ci, en se basant sur une interprétation saugrenue d'une Épitre de St Paul, omettent la Genèse. Mais, comme la Bible ne peut pas se contredire, car elle est la parole de Dieu, il en résulte que âme et esprit sont la même chose où, si vous voulez, les deux côtés de la même réalité. Ce corps, comme vous avez entendu à l'épitre d'aujourds'hui, sera semblable au corps ressuscité de notre Seigneur. Il sera le même corps que nous avons, mais sans ces imperfections qu'il porte maintenant. Nous ne porterons plus des lunettes. Notre âme n'est pas comme les anges, elle est incomparablement moins parfaite. Hommes et anges ont intelligence et volonté. L'intelligence plus la volonté c'est la liberté. Mais pas dans le même degré. Car la liberté des anges est parfaite, tendis que notre liberté est une liberté faible, car basée sur une volonté faible et une intelligence atténuée par rapport aux anges. Les gens humains ne font pas un choix pour toujours, comme les anges. Ils vivent dans le temps, comme tout ce qui est matériel. Les gens humains rejettent aujourd'hui Dieu pour le suivre demain. Après, il rechutent pour le regretter. Ils font ensuite une option qu'il pensent forte pour Dieu, pour regretter cette option après. Tout ce tourbillon cessera avec la mort, de manière qu'un saint a dit, sur le seuil de la mort: «oh mon Dieu, désormais je ne vous offenserai plus!».

Dans ce mois de novembre, souvenons-nous de nos morts. Prions pour eux et espérons pour eux.

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Re: Qu'est-ce que j'ai appris ce dimanche au sermon?

Message non lu par Altior » dim. 19 nov. 2017, 19:43

Homélie du jour, 24-ème Dimanche d'après la Pentecôte, avec lecture partielle du 6ème Dimanche d'après l'Épiphanie, reportée.

Le mois de novembre est particulièrement indiqué pour méditer aux quatre Fins Dernières: la Mort, le Jugement, l'Enfer et le Paradis.

Malheureusement, on ne médite plus à la mort. Le mot semble avoir été banni. On utilise, à sa place, «décès», ou bien des périphrases comme «fin de vie» au lieu de dire «seuil de la mort». Et pour cause! Car la méditation à la mort a une grande puissance de conversion. Beaucoup de saints sont devenus des saints suite à leur méditation à la certitude de la mort. À leur propre mort ou bien à celle de leurs proches. Comme François Borgia, grand noble et vice-roi en Espagne, qui, regardant la dépouille en décomposition de sa femme morte à un jeune âge, a pris la décision de finir avec toute préoccupation superflue et d'entrer dans l'ordre des jésuites. Il sera leur troisième supérieur général.

Pareil, on ne médite plus au Jugement dernier. Pourtant c'est cette méditation qui a amenée à la conversion de tout un peuple: le peuple bulgare. Le premier roi chrétien de Bulgarie, le roi Boris, alors qu'il avait des doutes sur des questions de foi, oscillait à faire du christianisme la religion de son État. Suite à un entretien avec St. Méthode, le grand évangélisateur de l'Orient européen, il commande une peinture représentant le Jugement Dernier. Devant cette peinture il restera pendant des heures. Cette méditation deviendra la cause efficiente de sa vraie conversion intérieure et, par ricochet, de la conversion de son peuple jusqu'alors païen.

Par «Jugement» on comprend le jugement individuel des âmes après la mort ET le jugement universel, quand l'histoire arrivera à son terme. Plutôt que de parler de deux jugements différents il serait mieux de réfléchir à eux comme deux étapes du même jugement. Mais quelqu'un pourrait poser la question: pourquoi est-il nécessaire que Dieu, qui ne se trompe pas à l'occasion de la première étape, celle du jugement individuel des âmes, fasse une nouvelle séance, devant tout le monde ? Eh bien, le Catéchisme de Trent nous répond qu'il y a plusieurs raisons, dont trois sont principales:
1) l'œuvre de chacun continue après sa mort. La vie sur la terre s'arrête au moment de la mort, mais pas ses conséquences. Cela va dans un sens tout comme dans l'autre. L'œuvre de quelqu'un qui a eu la vie sainte, comme St Thomas par exemple, continue de porter des fruits bien au delà de sa mort. Mais les effets de la philosophie et de l'écriture d'un ennemi de la Sainte Église, comme Luther par exemple, continuent d'empoisonner des générations après sa mort. Si le jugement individuel a pour objet d'examiner la vie de quelqu'un, le jugement universel ira plus loin, pour examiner les fruits de cette vie ultérieures à sa fin.
2) la réputation de quelqu'un qui meurt est loin d'être toujours juste. Il y a des gens qui ont mené une vie sainte, pourtant, suite aux malversations, suite aussi peut-être à un anonymat qui vient de leurs trop grande modestie sont mal vus pendant leur vie, tout comme après leur mort. Au contraire, il y a des iniques qui arrivent à devenir des modèles. Cela ne restera pas comme ça. Le juste bafoué, tout comme l'impie qui a, pourtant, bonne réputation bénéficieront de recadrage et cette réparation devra forcément être publique.
3) au jugement individuel nous verrons Dieu avec nos yeux spirituels, tendis qu'au jugement dernier nous Le verrons avec nos yeux que nous avons maintenant. Les corps seront restaurés alors, nous serons jugé en entiers, âme ET corps. Chacun rejoindra son corps selon la sentence reçue: les justes recevront leur corps restauré dans la splendeur de leur meilleur âge et porteur de propriétés nouvelles, dont la subtilité et l'agilité et il feront cela sera avec une immense joie, tendis que les reprouvés recevront aussi leurs corps, mais il sera nauséabond, pour leurs plus grand châtiment. À partir de ce moment, de rassemblement et de solennité sans pareille, tout ce monde-là ira dans deux directions différentes: les justes, pour se réjouir dans le Paradis, les reprouvés pour châtier en Enfer et cela sera pour toute l'éternité.

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Re: Qu'est-ce que j'ai appris ce dimanche au sermon?

Message non lu par Suliko » lun. 20 nov. 2017, 0:19

Petite précision : il me semble que c'est à la vue du visage en état de décomposition avancée de la reine Isabelle de Portugal - et non de sa femme - que François Borgia décida de se détacher des biens de ce monde dès qu'il le pourrait.
C'est pourquoi elle seule, prédestinée avant les générations et annoncée par les prophètes, la Mère du Créateur de tout l'univers, non seulement n'a participé en rien à la tache originelle, mais elle est toujours demeurée pure comme le ciel et toute belle. (extrait du règlement pour le monastère de Biélokrinitsa (1841)

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Re: Qu'est-ce que j'ai appris ce dimanche au sermon?

Message non lu par Altior » lun. 20 nov. 2017, 1:07

Vous avez raison, Suliko, plusieurs sources le confirme. Il s'agit de la reine Isabelle de Portugal, devenue impératrice (la femme de Charles Quint), morte à l'âge de 36 ans.
Mea culpa pour cette confusion.

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