Héraclius a écrit : ↑mer. 29 nov. 2017, 14:33
C'est plus lourd que cela tout de même. La suppression de la mentalité de messe basse au coeur de la messe solennelle, par exemple, demande des ''changements rituels'' plus lourds (et c'est un point très important de supériorité de la FO sur la FE, un exemple important de bonne réforme). La restoration de l'introït comme chant d'entrée ne me semble pas avoir été particulièrement stupide non plus ; se pose du coup la question de ce qu'on fait des prières au pied de l'autel. SC demande aussi la révision du Lectionnaire, or l'introduction de la lecture de l'AT me semble bonne. Etc...
Les seules traces "rituelles" véritables de cette mentalité sont, il me semble, le fait que le prêtre lise dans son coin tous les textes proclamés liturgiquement. Certaines de ces répétitions avaient déjà été éliminées ; leur suppression est une modification tout à fait mineure et bienvenue. La présence d'une mentalité de messe basse, bien souvent contraire à la tradition romaine, aux rubriques et aux autorités cérémonielles, était l'un des problèmes de mentalité que le Mouvement Liturgique voulait abolir.
Quant à la révision du lectionnaire, c'était une bonne idée qui a très mal fini (notamment quand elle a foutu à la benne un cycle de péricopes remontant au VIIIè siècle).
Denis Crouan accepte inconditionnellement (par positivisme ecclésial) le missel de 1969. En cela je suis en désaccord avec lui.
Vous êtes injuste avec le NLM, qui est conscient de la tension entre les chasubles romaines et les chasubles gothiques, et ne prend pas réellement parti dans cette discussion intra-tratra, voire propose des viae mediae. Je connais quelques penseurs rattachés au NLM qui ont horreur du baroque (Dom Alcuin Reid notamment). Quant à Mgr Schneider, il n'est pas liturgiste. Du reste, dans quel article ont-ils récemment critiqué injustement le NOM ?
A titre personnel, je considère la "Réforme de la Réforme" et la réintroduction de pratiques traditionnelles dans la célébration de la forme ordinaire comme un apriori indispensable à un examen dépassionné de la Réforme. La forme ordinaire célébrée dans un esprit de continuité ne se distingue pas trop de la forme extraordinaire, nous le savons, et je soutiens toute initiative visant à injecter dans la forme ordinaire un esprit "extraordinaire"
Cher Héraclius, j'apprécie votre souçi la communion de prière avec notre patriarche et Seigneur bien-aimé, François, pape de Rome. Je vous ferais cependant remarquer ceci : durant des siècles, ont existé en Occident des rites légitimes et non-romains (le rite dominicain par exemple), indépendants du rite non-romain, et vivant sainement et naturellement leur développement organique propre. Une personne rattachée au rite mozarabe (
quel exemple pourri) exerce la charité envers la communion de l'Eglise toute entière et le hiérarque présidant à l'union des Eglises qu'est le pape, non en se conformant à l'usage romain, quel qu'il soit, mais en s'en tenant à ce qu'elle a légitimement reçu de ses pères.
Eh bien, ceux qui, comme moi, jouissent des provisions de Summorum Pontificum, en se nourrissant principalement de la FERM et en priant le Divinum Officium de 1960, font exactement la même chose ; en conservant et chérissant ce qui nous a été légitimement transmis, dans la communion de l'Eglise et l'obéissance à nos pasteurs, le plus élevé d'entre eux étant notre patriarche et Seigneur bien-aimé, François, pape de Rome, nous rendons un service à la communion de l'Eglise.
Qui plus est, je ferais remarquer que, si, effectivement, le NOM introduit une rupture artificielle dans le développement organique du rite romain, alors, en conservant l'usage du rite traditionnel, nous accomplissons presque un acte d'union de prière avec nos pères dans la foi, qui nous l'ont transmis. Pour reprendre Chesterton : "Tradition is the democracy of the dead" ;-)
Après, je suis effectivement d'accord sur la nécessité de ne pas rejeter absolument le NOM et de maintenir cette posture avec charité et sans se couper du reste de l'Eglise, latine en particulier. Je n'hésite pas à assister ou à participer ministériellement à la forme ordinaire quand, ou la charité fraternelle, ou la dignité de la liturgie, le nécessite. C'est peut-être d'ailleurs pour cela que je ne suis que moyennement fan du milieu "tradi" français, qui est quand même vachement replié sur lui-même à ce niveau.
Cher Socrate, vous avez raison, je suis aussi un protestant converti, du coup la découverte de M. Solari m'est une grande joie (les ex-protestants sont un peu comme un grande secte vouée à prendre le contrôle de l'Eglise, treeeeeeembleeeeeeez pauvres cathos depuis le biberon
)