Doctrine de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus dans l'histoire de l'Eglise

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Jeremy43
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Doctrine de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus dans l'histoire de l'Eglise

Message non lu par Jeremy43 » lun. 28 déc. 2015, 13:31

Bonjour,

Je me permets d'ouvrir ce sujet pour vous poser une question : la place de la doctrine de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus dans l'Eglise, en effet si on regarde la Tradition de l'Eglise, cette doctrine apparaît comme bien différent.

Que ce soit chez Saint Paul, Saint Pierre, Saint Benoit, Saint François d'Assise ou même plus près de nous Saint Maximilien Kolbe, l'accent est toujours mis sur une ascèse violente et forte pour briser la chair et ses limites (tant physiologiques que psychologiques), le but étant de n'avoir qu'un homme spirituel proche des anges (et du même coup des démons) car détaché de tout ce qui est matériel, cela fonctionne (et c'est loin d'être propre au christianisme) mais est-ce que ça rapproche de Dieu (qui par nature est insaisissable, aucun humain ne touchera jamais Dieu puisqu'Il est au delà du crée matériel et au delà du crée immatériel) ?

La doctrine de Sainte Thérèse (et celle de Sainte Faustine) est différente puisqu'elle mise tout dans la confiance en Celui qui s'est abaissé, en Son Amour, en Sa Miséricorde et non en nos bonnes oeuvres qui ne sont que des événements qui dépendent de conditions que nous ne maîtrisons pas.

Ce que je veux dire concrètement, c'est que dans la spiritualité que promulguait jadis l'Eglise il y avait une volonté de devenir un homme cassant la matrice pour aller vers l'Au delà et se rapprocher de l'Autre, cela fonctionne bien sûr mais il y a aussi un grand danger car c'est le monde du diable et il faut être toujours au top (ce qui ne transforme en rien le coeur, les pères du désert l'ont bien indiqué); dans la doctrine de Sainte Thérèse il y a au contraire un accueil, une attitude plus "passive", plus humaine, c'est la réception du Christ qui transforme et non nos efforts (et c'est bien plus difficile de faire confiance à Dieu car on est totalement vulnérable).

Qu'en pensez-vous ?

Bonne journée

PS : n'hésitez pas à supprimer ce sujet s'il a déjà a été abordé

Mac
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Re: Doctrine de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus dans l'histoire de l'Eglise

Message non lu par Mac » lun. 28 déc. 2015, 17:44

Bonjour Jeremy, :)

Ce texte peut peut-être vous aider :

16A qui comparerai-je cette génération? Elle ressemble à des enfants assis dans des places publiques, et qui, s'adressant à d'autres enfants, 17disent: Nous vous avons joué de la flûte, et vous n'avez pas dansé; nous avons chanté des complaintes, et vous ne vous êtes pas lamentés. 18Car Jean est venu, ne mangeant ni ne buvant, et ils disent: Il a un démon. 19Le Fils de l'homme est venu, mangeant et buvant, et ils disent: C'est un mangeur et un buveur, un ami des publicains et des gens de mauvaise vie. Mais la sagesse a été justifiée par ses oeuvres.

Il y a à mon sens diverses voies complémentaires mais qui ne font parti que d'un seul chemin pour la gloire du Père Eternel. Par exemple le père Tardif, Saint Padré Pio, vous nous parlez de soeur Faustine..

Fraternellement. :coeur:

Cinci
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Re: Doctrine de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus dans l'histoire de l'Eglise

Message non lu par Cinci » mar. 29 déc. 2015, 1:50

Je lisais justement hier :
  • «... quand on regarde les saints d'autrefois et les saints de notre temps, on s'Imagine parfois que ce n'est pas la même sorte de sainteté. On s'imagine que les saints qui n'ont pas les grandes mortifications d'autrefois n'ont pas d'ascèse. Mais il y a erreur, Il s'agit de se comprendre et on va essayer de se comprendre.

    Voyez-vous, devant saint Jean de la Croix, sainte Thèrèse d'Avila, qui sont tellement entiers dans leur enseignement et dans leur vie, on serait porté à dire : ça, c'est une spiritualité pour quelques saints, pour des géants! Mais, voyez-vous, il y a d'autres saints, et pas n'importe qui, qui sont bien moins difficiles à imiter que cela.

    Des exemples


    Prenez par exemple le doux saint François de Sales et sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, si c'est doux, si c'est fin, tout ce petit monde-là!

    Saint François de Sales

    Saviez-vous que le doux saint François de Sales, c'était un rude? Un caractère très dur qui a mis trente-deux ans d'efforts pour se corriger. Un jour, quelqu'un a voulu le bousculer, il a dit doucement : s'il vous plaît, ne me faîtes pas fâcher après trente-deux ans que j'essaies de me retenir! Voyez-vous, ça paraît doux mais c'est plein de sacrifices. C'est çà l'idée de l'Évangile. Ce n'est pas nécéssaire de faire des actions éclatantes, de se fouetter, de faire des jeûnes tout le temps, de se coucher par terre! Ce n'est pas ça, mais il faut se fouetter en ce sens qu'il ne faut pas tolérer nos défauts; on s'arrange pour les corriger.

    Saint François de Sales, par exemple, a exigé doucement, mais il a exigé beaucoup de sainte Jeanne de Chantal dont il était le directeur. C'était une jeune femme de la noblesse.

    Sainte Jeanne de Chantal avait quelques enfants. Or un jour son mari a été tué dans un accident de chasse. Elle ne voulait pas pardonner au meurtrier. Saint François de Sales l'appelait «ma Philotée» , ça veut dire : toi qui aime le Bon Dieu. Saint François disait donc :

    - Ma Philotée, vous savez que le Bon Dieu veut que l'on pardonne? Vous allez pardonner gentiment, pour faire ce que Notre Seigneur demande.
    - Monseigneur, ne me demandez pas ça!

    Il est arrivé un jour avec un monsieur :
    - Madame, je vous présente monsieur Untel.
    Elle a tendu sa petite main gantée ... Ça veut bien une .«discipline» ou un jêune! C'est quelque chose de sérieux et c'est l'Évangile.

    Vous comprenez que ce n'est pas toujours du côté de la chair, du côté du manger qu'on va faire quelque chose pour le Seigneur. Il faut se renoncer surtout dans ce qui peut être une occasion de défaut, ou de péché.

    Thérèse de l'Enfant-Jésus

    Petite Thérèse de l'Enfant-Jésus, elle, demandait que l'on se rende au bout de ses forces. La force, c'est sa caractéristique. Elle y est allée au bout de ses forces! A vingt-quatre ans elle était malade de la tuberculose pour en mourir; elle en crachait le sang. Elle n'a même pas demandée à être exemptée de l'office de nuit. La nuit, les soeurs se levaient pour l'office à la chapelle. Elle n'a même pas demandé de dispense, bien qu'elle était tellement souffrante et tellement faible que ça lui prenait une heure et demie pour s'habiller. Pour être fidèle jusqu'au bout, elle a fait ces sacrifices-là. Elle a cessé quand elle est tombée. Ça aussi c'est quelque chose de fort. Ce n'est pas des coups de fouet ou des jeûnes, mais vous voyez qu'elle a marché sur son caractère.


    Ascèse selon les époques


    Comment se fait-il qu'il faille user de sagesse et pour faire des adaptations de nos jours? Voyez-vous, ce n'est plus du tout le même public, le public de sainte Therèse d'Avila, le public de saint François de Sales, celui de la petite Thérèse et le nôtre.

    L'Espagne du XVIe siècle

    Au temps de sainte Thérèse, en Espagne, il n'y avait pas de danger pour la foi, la foi était protégée! Tout le monde avait la foi, je crois bien, car ceux qui ne l'avaient pas on les tuaient : crois ou meurs! Le pire, ce n'était pas la foi, car ils l'avaient la foi! Oû était donc le péché? C'était dans les sens, Ces gens étaient très sensuels. Il y avait des viveurs, des libertins qui étaient connus partout, ils ne se cachaient même pas. Pourtant, ce monde-là, savez-vous de quoi ils parlaient dans les veillées? Pensez-vous qu'ils parlaient de sexe? Pas de danger! On avait la foi! On parlait d'apparitions, de mystique, de choses spirituelles.

    On faisait de l'illuminisme. L'illuminisme c'est la manie de voir de l'extraordinaire partout. C'est le jeu de toujours ramasser ce qu'il y a de plus extraordinaire dans la vie, puis de se faire une sorte de point d'honneur d'utiliser tout ça. C'était le danger dans ce temps-là. Comment vouliez-vous les corriger? Dites-leur : «ayez la foi!», ils l'avaient. «Vous ne connaissez pas le Bon Dieu», ils le connaissaient. Ils en parlaient tout le temps, mais ça ne les corrigeaient pas. Ça ne les empêchaient pas de pécher. Alors quoi faire?

    Il y avait des pénitences dures, des grosses pénitences. Dans les couvents de ce temps-là, savez-vous combien de temps durait le Carême? Ça commençait le 14 septembre et ça finissait avec la Pentecôte. Plus de la moitié de l'année! C'était dur. Dans les couvents, il y avait des cachots. Sainte Thérèse disait à celles qui seront supérieures après elle : mes soeurs, la règle ne vous permet pas de mettre une soeur au cachot plus de trois jours de suite. Il faut dire que c'était pareil dans d'autres couvents. Par exemple, dans un couvent d'hommes à Tolède, on y a mis saint Jean de la Croix pendant neuf mois. C'était un siècle très dur. Alors, pour réaliser la mortification ou l'ascèse, il fallait quelque chose de dur.

    [...]

    La vie contemporaine

    De là, on en arrive à la France actuelle, le monde contemporain, commençant avec Thérèse de l'Enfant-Jésus. On pourrait bien poser la question : est-ce que le mal, c'est la sensualité? Peut-être qu'elle compte beaucoup dans la balance, mais il semble bien que le mal actuel ce n'est pas encore ça. C'est pire que ça. Le mal de notre siècle, c'est la raison déifiée et athée. On n'a pas besoin du Bon Dieu, c'est nous autres le Bon Dieu. C'est la tentation du Paradis terrestre. C'est même la tentation d'avant le Paradis terrestre, avec Lucifer qui voulait être dieu à la place du Bon Dieu. C'est ça actuellement : vous serez comme des dieux. Il y en a qui le promettent. C'est Satan qui parle par leur bouche. Vous serez comme des dieux!

    Alors on se fiche de tout, on se fiche du pape, de l'Église catholique, des sacrements, de la prière, on se fiche de tout ... parce qu'on est dieu. C'est ça qui est le grand bobo du siècle. C'est terrible! C'est pire que la sensualité, bien pire! Alors il faut un remède.

    Réponse de sainte Thérèse de Lisieux

    C'est la petite Thérèse qui arrive avec son remède : ascèse de pureté de coeur. Vous ne voulez pas jeûner? Vous n'êtes pas capables de faire abstinence? Vous ne voulez pas marcher pour aller à la messe? Vous êtes à côté de l'église et vous trouvez ça loin? Vous êtes fatigués, vous dormez à l'église, vous n'êtes plus capable de rien faire? Êtes-vous capables au moins d'offrir au Bon Dieu les petites choses qui vous restent encore? Offrez au moins la pureté de votre coeur, la mortification de l'orgueil. Puis elle arrive avec sa voix d'«enfance spirituelle» qui est une affaire d'humilité et de confiance en Dieu. On n'est pas le Bon Dieu bien sûr! Confiance dans le Bon Dieu ... le vrai Bon Dieu, on en a besoin. C'est la réponse.

    [...]

    De même qu'au cours des siècles l'ensemble du peuple s'est adapté, l'Église s'adapte. Vous avez vu l'effort très grand que l'Église catholique a fait avec le concile Vatican II? Nous avons vu toutes les réactions, les bouleversements que cela a produit. Mais il ne faut pas oublier que c'était une inspiration que le Seigneur donnait à Jean XXIII et à Paul VI, il fallait adapter l'Église à notre temps. Mais il y en a qui ont mal compris. Ils ont voulu adapter l'Église aux vices et aux misères de notre temps, et ça c'est faux! Ce qu'il fallait c'est adapter l'expression de l'Évangile aux gens de notre temps, mais beaucoup dans l'Église se sont trompés, et ils ont fait voir un concile affreux. En tout cas, le concile c'est une adaptation. Ça va se tasser. L'adaptation est nécéssaire. Au cours des siècles, on ne peut pas vivre la même chose tout le temps. Les ordres religieux s'adaptent aussi.

    [...]

    Si je vous disais que chez nous, les Rédemptoristes, quand ça été fondé, c'était bien marqué dans la règle que lorsque nous irions prêcher, il faudrait toujours aller à pied ou à cheval. Je vous avoue que je n'observe pas ça. Il a fallu ôter ça de la règle. Notre soutane était faite sans boutons, juste deux agrafes au collet. On sautait à cheval et la soutane tombait de chaque côté. on sautait en bas, elle retombait en place. C'était une soutane pour aller à cheval que nous avions! La règle nous demandait aussi d'amener notre paillasse chaque fois qu'on allait prêcher. Je n'ai pas fait ça une fois. Il faut donc faire des adaptations. Les voyages ne sont pas ce qu'ils étaient. Les habitations ne le sont pas non plus, ni les vêtements. Ou encore ça ne peut pas être la même chose pour les heures : se coucher à huit heure et demie, on ne peut faire ça avec les oeuvres qu'on a. Nos oeuvres, c'est le soir qu'on doit les faire; si on veille tard le soir, on ne peut pas se lever à quatre heure et demie le matin.

    Ascèse progressive

    Thérèse nous demande de grandes choses, comme l'Évangile d'ailleurs. Jésus n'a-t-il pas dit :«Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il se renie lui-même» (Mt 8,34) Seulement, nous ne sommes pas obligés de faire ça tout d'un coup. On ne peut pas tout demander aux petits enfants. On veut leur enseigner tout, mais on commence tranquillement; petit à petit on ira plus loin. Il doit y avoir une progression dans notre ascèse. Parfois il y a trop de progression, c'est trop bousculé. Alors ça ne colle pas. Je vous donne un exemple.

    Je suppose une personne qui veut commencer son carême : bon, le carême s'en vient, qu'est-ce que je vais faire? Tiens, je viens de penser à une affaire ... je vais aller à la messe sur semaine, je n'y allais pas. Cette personne commence à se lever le matin pour aller à la messe. Bon, premier matin, le mercredi des cendres, ça force; la levée du corps n'est pas facile. Bon, en tout cas, elle est allée à la messe. Le lendemain, encore, puis encore; on arrive au dimanche. Allons! Il y a encore six semaines comme ça, serai-je capable de tenir? Endure! Essaye, compte les jours; ... puis un beau midi, c'est Samedi Saint, Alléluia! le carême s'en va!

    Pensez-vous que cette personne est prête à recommencer l'année suivante? Comme on dit, elle ne se fera «poigner» deux fois. Pourtant, elle aurait pu progresser, elle n'a pas progressé, elle a reculé.

    Elle aurait pu faire comme cette autre qui se dit : je ne suis pas accoutumée, c'est peut-être un peu fort. Je suis dormeuse le matin, je vais essayer une ou deux fois par semaine, je pense que je suis capable de faire ça. Le carême passe ... Après le carême elle réalise : sais-tu? j'ai pris l'habitude, je peux continuer de même toute l'année. Et toute l'année ça continue comme ça.

    [...]

    Thérèse a été jusqu'à désapprouver son confesseur, maître Daza, qu'elle jugeait trop absolu avec elle. Moi je pense qu'il faut excuser un peu ce bon prêtre, car vous comprenez que ce n'est pas tous les jours qu'un prêtre au confessionnal, entend quelque chose comme ceci :

    - Mon père, il faut que je vous dise que le Seigneur m'a donné plusieurs visions.
    -Oui? ... vous avez des visions, vous?
    - Oui, et il faut le dire, j'ai eu des extases.
    - Ah? vous avez des extases? Eh bien, écoutez un peu , je ne vous manquerai pas!

    Puis quand il arrive à la pénitence, il lui en donne toute une! Sainte Thérèse dit : «Je ne me sentais pas la force de pratiquer immédiatement une si haute perfection.» Pourtant c'était sainte Thérèse. Il était trop dur avec elle. Elle dit : «Les moyens qu'Il me proposait ... étaient pour une âme plus parfaite que la mienne.» C'est beau d'avoir des visions, mais ça ne lui donnait pas plus de force à elle. Il n'avait pas compris ça. Et Thérèse dit :«Je crois que si je n'avais eu d'autres guides, je crois que mon âme n'aurait jamais réalisé le moindre progrès.»

    Sur Thérèse de Lisieux

    Elle était plutôt douce et elle prêchait la miséricorde et la condescendance. En effet, au Carmel, c'étaient des gens qui avaient avant tout une science de l'amour.

    N'oubliez pas ceci : se mortifier, c'est une grande chose, mais ce n'est pas un absolu. L'amour parfait, la sainteté, c'est par la prière que vous y arriverez; mais vous serez bloqués s'Il n'y a pas de mortification. Donc, s'Il n'y a pas de blocage, ça ira tout droit par la prière à l'amour. La mortification est une nécessité, mais ce n'est pas un absolu.»

    Source : P. Oliva-Marie Gignac, Cours de vie intérieur - volume 1, pp.169-180

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Re: Doctrine de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus dans l'histoire de l'Eglise

Message non lu par Mac » mar. 29 déc. 2015, 19:31

Bonjour Cinci :)
Cinci a écrit :quand on regarde les saints d'autrefois et les saints de notre temps, on s'Imagine parfois que ce n'est pas la même sorte de sainteté.
Pour voir un saint il te suffit de te regarder dans le miroir puisque tu es baptisé ;)
16Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en vous? 17Si quelqu'un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira; car le temple de Dieu est saint, et c'est ce que vous êtes.
Surprise! hein! :D

Oui après il y a les grands saints qui sont des témoins que Jésus choisit comme des lumières pour éclairer la route des chrétiens, soutenir leur foi.

Fraternellement. :coeur:

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Re: Doctrine de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus dans l'histoire de l'Eglise

Message non lu par Cinci » mer. 30 déc. 2015, 3:41

Merci, Mac.

:>

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Re: Doctrine de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus dans l'histoire de l'Eglise

Message non lu par Belin » jeu. 07 janv. 2016, 15:15

Salut Jeremy
Jeremy43 a écrit :Bonjour,

Je me permets d'ouvrir ce sujet pour vous poser une question : la place de la doctrine de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus dans l'Eglise, en effet si on regarde la Tradition de l'Eglise, cette doctrine apparaît comme bien différent.

Que ce soit chez Saint Paul, Saint Pierre, Saint Benoit, Saint François d'Assise ou même plus près de nous Saint Maximilien Kolbe, l'accent est toujours mis sur une ascèse violente et forte pour briser la chair et ses limites (tant physiologiques que psychologiques), le but étant de n'avoir qu'un homme spirituel proche des anges (et du même coup des démons) car détaché de tout ce qui est matériel, cela fonctionne (et c'est loin d'être propre au christianisme) mais est-ce que ça rapproche de Dieu (qui par nature est insaisissable, aucun humain ne touchera jamais Dieu puisqu'Il est au delà du crée matériel et au delà du crée immatériel) ?

La doctrine de Sainte Thérèse (et celle de Sainte Faustine) est différente puisqu'elle mise tout dans la confiance en Celui qui s'est abaissé, en Son Amour, en Sa Miséricorde et non en nos bonnes oeuvres qui ne sont que des événements qui dépendent de conditions que nous ne maîtrisons pas.
Je n'ai pas du tout cette impression, Je ne connais personnellement aucun St qui aurait misé sur ses "bonnes" œuvres pour accéder au Salut, et aussi je ne connais aucun St qui n'ait désiré suivre Jésus dans son chemin de croix (y compris Thérèse et Faustine).
La miséricorde de Dieu consistant à nous donner des grâces pour faire des œuvres méritoires, sachant que dans ces œuvres c'est en réalité Jésus qui agit à travers nous, donc ce sont les mérites de jésus en réalité. Seulement c'est à nous (et non à Jésus) sous l'inspiration de l'Esprit de nous engager à faire telle oeuvre ou non.
j'ai déjà eu à prendre l'exemple d'un athlète qui prend un produit dopant. En ayant pris un produit dopant s'il ne court pas il ne peut pas gagner sa course, mais quand il court ce ne sont pas ses performances, mais les performances de son produit. De même c'est à nous de nous engager à poser des actes de pénitences , de prières et de miséricorde, sachant que dans nos efforts c'est en réalité Jésus qui va agir pour sa gloire et notre salut.


Ce que je veux dire concrètement, c'est que dans la spiritualité que promulguait jadis l'Eglise il y avait une volonté de devenir un homme cassant la matrice pour aller vers l'Au delà et se rapprocher de l'Autre, cela fonctionne bien sûr mais il y a aussi un grand danger car c'est le monde du diable et il faut être toujours au top (ce qui ne transforme en rien le coeur, les pères du désert l'ont bien indiqué);
Je ne sais pas pourquoi vous évoquez le diable etc. Le diable ne peut pas agir sur nous sans la permission de Dieu, et si Dieu permet au diable de nous tenter ou de nous éprouver, c'est pour notre salut, Dieu ne pouvant pas permettre que nous soyons tenté ou éprouvé au delà de nos forces.
dans la doctrine de Sainte Thérèse il y a au contraire un accueil, une attitude plus "passive", plus humaine, c'est la réception du Christ qui transforme et non nos efforts (et c'est bien plus difficile de faire confiance à Dieu car on est totalement vulnérable).
Qu'en pensez-vous ?
Bien entendu, on ne reçoit pas les biens, les grâces de Dieu "pour nos beaux yeux", on reçoit gratuitement les grâces de Dieu pour les fructifier par nos œuvres.
C'est par des actes qu'on manifeste notre confiance à Dieu. C'est quand Dieu nous dit "vend tous tes biens" qu'on peut manifester notre confiance envers lui. en devenant effectivement pauvre pour Lui. Je sais vous allez dire "et si on c'est trompé, sur ce qu'on devait faire" eh ben c'est que Dieu a voulu qu'on se trompe et c'est pour notre bien qu'il l'aura voulu. On doit avoir peur d'une seule chose: le péché. Et quand il n'y a pas péché ce qui arrive est voulu par Dieu et c'est toujours pour notre bien. Il n'y a qu'un seul mal: le péché qu'on commet et c'est lui qu'on doit tout faire pour éviter.



N''ayons pas peur de commettre des erreurs, de nous tromper involontairement, si cela arrive ce serait des manifestation de notre misère, donc des motifs de s'humilier pour espérer recevoir la miséricorde de Dieu, car "c'est quand on est faible qu'on est fort". Ayons peur d'une seule chose: le péché.

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Re: Doctrine de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus dans l'histoire de l'Eglise

Message non lu par ThomasF » jeu. 03 août 2023, 19:32

Sainte Thérèse écrit à ses soeurs carmélites aussi elle ne parle pas beaucoup de l'ascèse en vigueur au Carmel de Lisieux. Pourtant elle vivait dans une grande austérité: une vie cloitrée isolée du monde, des repas très simples (pas de viande), une majorité du temps passé seule dans sa cellule, le silence à observer, un lit dur et un tabouret pour mobilier, pas de chauffage... C'était des conditions de vie très dures.
La vie spirituelle nécessite des sacrifices. Toutefois l'objectif n'est pas se torturer, de se faire du mal, juste de se détacher du monde et de sa chair pour se rapprocher de l'objet de notre amour, notre Dieu.

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Re: Doctrine de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus dans l'histoire de l'Eglise

Message non lu par Perlum Pimpum » sam. 05 août 2023, 11:26

Jeremy43 a écrit :
lun. 28 déc. 2015, 13:31

Je me permets d'ouvrir ce sujet pour vous poser une question : la place de la doctrine de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus dans l'Eglise, en effet si on regarde la Tradition de l'Eglise, cette doctrine apparaît comme bien différent.

Que ce soit chez Saint Paul, Saint Pierre, Saint Benoit, Saint François d'Assise ou même plus près de nous Saint Maximilien Kolbe, l'accent est toujours mis sur une ascèse violente et forte pour briser la chair et ses limites (tant physiologiques que psychologiques), le but étant de n'avoir qu'un homme spirituel proche des anges (et du même coup des démons) car détaché de tout ce qui est matériel, cela fonctionne (et c'est loin d'être propre au christianisme) mais est-ce que ça rapproche de Dieu (qui par nature est insaisissable, aucun humain ne touchera jamais Dieu puisqu'Il est au delà du crée matériel et au delà du crée immatériel) ?

La doctrine de Sainte Thérèse (et celle de Sainte Faustine) est différente puisqu'elle mise tout dans la confiance en Celui qui s'est abaissé, en Son Amour, en Sa Miséricorde et non en nos bonnes oeuvres qui ne sont que des événements qui dépendent de conditions que nous ne maîtrisons pas.

Ce que je veux dire concrètement, c'est que dans la spiritualité que promulguait jadis l'Eglise il y avait une volonté de devenir un homme cassant la matrice pour aller vers l'Au delà et se rapprocher de l'Autre, cela fonctionne bien sûr mais il y a aussi un grand danger car c'est le monde du diable et il faut être toujours au top (ce qui ne transforme en rien le coeur, les pères du désert l'ont bien indiqué); dans la doctrine de Sainte Thérèse il y a au contraire un accueil, une attitude plus "passive", plus humaine, c'est la réception du Christ qui transforme et non nos efforts (et c'est bien plus difficile de faire confiance à Dieu car on est totalement vulnérable).

Qu'en pensez-vous ?

La vie chrétienne est une vie essentiellement théocentrée, ordonnée à la fin dernière surnaturelle absolue, Dieu - le vrai Dieu, le Dieu de la foi théologale - aimé de charité spécifiée ici-bas par la foi, dans l’autre monde par la vision. C’est aussi pourquoi le prochain n’est aimé de l’amour surnaturel de charité qu’en tant qu’il est aimé afin qu’il aime Dieu de charité.

Mais impossible d’aimer Dieu en se soustrayant à ses commandements. « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime » (Jn. XIV, 21). Et le commandement le voici : « Soyez saints, car Je suis saint » (Lv. XIX, 2). « Car je suis l’Éternel, qui vous ai fait monter du pays d'Egypte, pour être votre Dieu, et pour que vous soyez saints; car Je suis saint. » (Lv. XI, 45). « Puisque celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints dans toute votre conduite. » (I P. I, 7). « Car Dieu ne nous a pas appelés à l'impureté, mais à la sanctification. » (I Th. IV, 7). D’où encore le commandement d’être parfaits : « soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait. » (Mt. V, 48).

Mais pourquoi devoir tendre à la perfection ? Parce que celui qui commence à véritablement aimer Dieu de charité s’aperçoit qu’il lui faut encore purifier son coeur, et conséquemment son regard, afin que purifié de tout vice il puisse aimer Dieu d’un amour sans relâche et sans tâche, d’un amour qui soit véritablement selon le commandement de Dieu : « Tu seras entièrement à l’Éternel, ton Dieu.«  (Dt. XVIII, 13). « Tu aimeras l’Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force » (Dt. VI, 5). « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force » (Mc. XII, 13).

Appert ainsi que l’ascèse est ordonnée à l’amour. Mais l’ascèse chrétienne n’est pas le fait de l’effort de l’homme, mais de la grâce du Christ obtenue par ceux qui, aimant le Seigneur, espèrent de Lui de l’aimer davantage, toujours plus, toujours mieux, et qui recevant de sa grâce de sanctifier par la grâce qu’ils espèrent et reçoivent, avancent par la grâce dans la voie purgative et ainsi dans l’ascèse. Ce que sainte Thérèse de Lisieux ou sainte Marie Faustine nous apprennent, c’est que le joug du Christ est léger à ceux qui se confient en Lui. La voie d’enfance spirituelle n’est pas prêchée pour qu’on s’abstienne de l’ascèse, mais pour qu’on la pratique avec facilité. « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de coeur ; et vous trouverez du repos pour vos âmes. Car mon joug est doux, et mon fardeau léger. » Mt. XI, 28-30).

Oui, celui qui aime Dieu accomplit ses commandements. Et voici le secret de l’amour : aller au Tout par le rien (saint Jean de La Croix), se dépouiller de tout pour n’aimer que Dieu : « Tu seras entièrement à l’Éternel, ton Dieu.«  (Dt. XVIII, 13).
« L’âme bavarde est vide intérieurement. Il n’y a en elle ni vertus fondamentales ni intimité avec Dieu. Il n’est donc pas question d’une vie plus profonde, d’une douce paix, ni du silence où demeure Dieu. L’âme qui n’a jamais goûté la douceur du silence intérieur est un esprit inquiet et elle trouble le silence d’autrui. J’ai vu beaucoup d’âmes qui sont dans les gouffres de l’Enfer pour n’avoir pas gardé le silence. »

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