Comment sortir de son égoïsme?

[ticaramel972]

Bonjour à tous,

au court d'une discussion avec un ami (très cher), la question est sortie:
"Oui, tu dis que tu as la Foi, tu pries et va à l'église, mais concrètement que fais tu pour les autres?"

Baaam !!! Prise de conscience...
Ben, pas grand chose en faite, des petits gestes de rien du tout de temps en temps.
Et encore !

En plus un autre ami venait de me parler d'une très bonne oeuvre quelques jours auparavant.

C'est ainsi que l'idée m'est venue de créer ce fil afin de discuter avec vous de mes, de nos, possibilités
de s'ouvrir aux autres et de leur venir en aide.

Voilà, pour ma part je n'ai pas beaucoup de talents à partager, juste celui de chanter.

Je me suis donc renseignée sur cette oeuvre dont mon ami me parlait et je vous la présente ici.
Elle s'appelle "Mille coeurs pour un regard", quelqu'un en a entendu parler?

http://www.retina.fr/spip.php?rubrique18

Décidée à prendre les choses en main et à changer ma façon de vivre et de donner.
J'espère que vous m'aiderez dans cette démarche, en me proposant des oeuvres sérieuses et belles.

En tout fraternité, en tout Amour et en Union de prière et de foi.

Soeur Caramelle

[René]

Bonjour Soeur Caramel

"des œuvres sérieuses et belles"...
La première proposition à vous faire ne consiste t-elle à faire un travail sur vous même ??
"Aimez vous les uns les autres", voila qui est clair et simple à comprendre...
Vous en avez parfaitement conscience et vous l'appliquer en exécutant de petites choses, c'est bien, vous êtes sur la bonne voie !
Simplement, la lecture des évangiles ne nous donne-elle pas des pistes multiples quant à notre façon d'être avec les autres ??
Vous avez la meilleure des motivation, la foi !!
La façon de la vivre est un peu propre à chacun avec des règles d'or, tels les dix commandements par exemple.
Je ne crois pas qu'il existe un "manuel" du don d'amour au quotidien.
Vous êtes sur la bonne voie à l'évidence, c'est beau en soi !!
Bien à vous
René

[salésienne05]

Que faisons-nous pour les autres ? Voilà bien une question rituelle...
Etre dans le "faire". Montrer que nous "faisons". Or, pour nous chrétiens, c'est Dieu qui nous pousse. Ce n'est pas nous qui nous metttons en route tous seuls. La première chose est de s'ajuster à Dieu, Le laisser nous ajuster à Lui. Sans doute serons-nous surpris de ce qui nous sera demandé.
Cobien de "recommençants", de convertis, se lancent, à corps et à coeur perdu dans l'action, sans d'abord être passé au creuset de Dieu. Je me souviens, après ma conversion, à 19 ans, je me suis mise à faire le catéchisme, à distribuer la soupe aux démunis, etc. Certes, ces actes n'étaient pas dénués de sens ni même d'un minimum de charité mais quand même, avec le recul, quel orgueil ! Mais heureusement, Dieu se sert même des ces actes imparfaits et orgueilleux !

Quoi que nosu fassions, nous ne le ferons toujours qu'imparfaitement : parler, e,seigner, soigner, soulager telle ou telle misère... mais avec le Seigneur, avec le Christ comme guide et ami, note action est sanctifiée. Elle n'est pas rendue parfaite humainement, mais elle est rendue spirituellement salvifique.

Jésus ne dit pas "Sans moi, vous en pouvez pas faire grand chose" mais bien :"Sans moi, vous ne pouvez rien faire". La nuance est de taille.

Parfois il faut plusieurs décennies pour savoir et comprendre ce que le Seigneur nous commande, après le commandement de L'aimer Lui. Plusieurs années, je me suis morfondue car je voulais trouver par moi-même ce que je pourrais bien faire pour autrui. Avec le recul, je me dis que certes je faisais le catéchisme, mais je n'étais pas capable d'être accueillante au téléphone avec mon grand-père qui m'appelait tous les jours car il se sentait seul. Certes je distribuais des repas aux démunis et je faisais de l'aide scolaire, mais je n'étais pas forcément disponible pour telle aide à apporter à mes proches. Par la suite, je me suis engagée chez les salésiennes, et évidemment, commle j'avais fait toutes mes recherches d'histoire sur Saint François de Sales et que j'avais commencé une licence de théologie, j'étais relativement rigoureuse sur la doctrine, sur le magistère, sur les grandes idées... et je me suis aperçue qu'en tant que mère de famille, c'étais la catastrophe : je voulais faire plein de choses à côté pour évangéliser, pour pratiquer la charité, mais je me mettais en colère pour un oui ou pour un non avec mes enfants, je soupirais dès que ma mère, handicapée à un âge ou normalement on est grand-parent superactif, venait nous voir...

Le Christ me montrait ainsi ma misère, me montrait que c'est de Lui que tout devait venir. Alors, moi qui n'avais guère de temps, je me suis mise à faire plus d'oraison pour écouter ce que Lui avait à me dire. Et ce qu'Il avait à me dire, c'est que toutes ces petites charités exercées au quotidien, qui ne se voyaient pas, étaient celles qui m'étaient demandées. Ainsi, quand ma mère handicapée vient, au lieu de me dire :"mince, cela me fait un enfant en plus, il va falloir que je fasse les courses avec elle au bras, les enfants qui n'obéissent qu'à moitié, il va falloir que je me plie à ses exigences alimentaires, ça va me demander mille fois plus de travail", je prie et me dis :"Quelle joie pour maman qui n'a pas beaucoup de plaisirs dans la vie si ce n'est d'être avec nous ! On va essayer d'aller promener un peu tous les jours, et finalement, ça me fera du bien à moi-aussi". Et le Seigneur aplanis la route : la joie qu'Il me donne fait que les choses se passent plus facilement, qu'il y a certes autant de travail mais je vois bien que certaines petites choses ont changé. Pour mes enfants, j'ai installé un petit coin prière pour les colères. Ainsi, chacun, lorsqu'il y a débordement, se met au coin prière pour demander pardon et pour demander au Seigneur de lui donner la force de ne plus se mettre en colère par égoïsme. Ce n'est pas une solution miracle. Mais bon, si je fais plein de choses à l'extérieur par moi-même alors que le Seigneur me demande de fleurir là où je suis, dans l'anonymat, dans l'humilité, je me prends pour mon propre maître et risque en plus de me glorifier de faire telle et telle chose.

Evidemment, ça dérape quand même, et je me surprends à vouloir faire des choses plutôt que d'agir en charité dans l'ombre. Au départ cela me pesait. Puis, j'ai eu la "récompense" de mes petits efforts lors de notre premier restaurant en amoureux en 7 ans (depuis la naissance des enfants) il y a quelques semaines (pour fêter nos 10 ans de mariage) : mon mari me disait que j'avais drôlement changé, que cela se ressentait dans toute la maison, qu'il sentait que la vie de prière que je menais pacifiait mes actes, me donnait une bienveillance et une écoute nouvelle. Il a rajouté quelques qualités au passage qui sont survenues sans que moi-même je m'en aperçoive.


Voilà. Ce n'est qu'un petit témoignage mais tant que nous voudrons nous-mêmes faire la charité, la charité ne sera pas le moteur, le Seigneur ne sera pas le moteur, et il y a fort à parier que ce ne sera pas "notre place".

Fraternellement.

Cécile

[Aldous]

Bonjour,
à mon avis faire pour les autres c'est aussi et d'abord (je vais peut-être dire une évidence mais peut-être aussi mérite-t-elle d'être dite) c'est qu'il faut le faire sincèrement, avec le coeur et non comme un devoir ou une obligation morale (même si c'en est une pour que la vie soit possible).
Il arrive en effet qu'on se force à aimer (l'autre) ou aider alors que le coeur n'y est pas vraiment. La question vient alors pourquoi je n'aime pas l'autre spontanément, pourquoi je l'aide mais c'est par acquis de conscience ou pour avoir bonne conscience (du devoir à faire qui serait fait)?
La Bible me semble-t-il donne la réponse dans la Parole "aime ton prochain comme toi même". C'est à dire que l'on aime réellement l'autre en s'aimant d'abord ou aussi soi-même, avec ses qualités et ses défauts, et en reconnaissant en l'autre un autre soi-même lui aussi avec des qualités et des défauts mais tout autant aimable parce qu'il est notre semblable, peut-être pas si bien qu'on le voudrait mais pas non plus aussi mal qu'on le pense (en fait juste comme nous qui nous aussi ne sommes pas si bien qu'on pourrait l'espérer mais pas si mal non plus qu'on pourrait le craindre).

Bien amicalement à vous,

[Kerniou]

La question de comment s'ouvrir au est une sinon la question essentielle pour suivre l'évangile et aimer les autres comme nous-mêmes. Les moyens d'y parvenir sont multiples et se modifient au fil de notre réflexion, des changements de notre vie, de notre propre évolution dans la foi.
Chanter, donner du temps pour les plus démunis ou faire le catéchisme c'est, aussi, répondre à des besoins réels; même si ces démarches nous demandent moins d'effort que d'accepter des contraintes qui exigent une réelle implication de soi voire une modification de son comportement. Je ne sais si c'est de la prétention, mais faire des choses visibles peut nous rassurer dans la mesure où nous pouvons les quantifier; ce qui ne veut pas dire que nous ne servons pas Dieu et les autres. C'est la voie qui nous semble la meilleure à ce moment -là, ce qui ne signifie pas, non plus que ce soit la seule.
Quant à l'attente de Dieu à notre égard, pourquoi ne changerait-elle pas avec le temps ?
Quand on est jeune, disponible, enthousiaste et qu'on chante bien, pourquoi Dieu n'attendrait-il pas de nous des actions plus visibles ? A fortiori si l'on est heureux de cet engagement ? La joie et la gaité sont communicatives.
Quand on a une famille des enfants quand on a pris de la maturité, pourquoi Dieu n'attendrait-il pas de nous un travail sur nous-même plus profond que lorsque nous étions plus jeunes ?
Les voies pour aimer les autres sont multiples et spécifiques à chacun de nous.
Alors, ma soeur, si vous voulez chanter, chantez ! Non seulement vous charmerez l'oreille de quelqu'un qui en a besoin mais, en plus, vous prierez deux fois !

Salésienne,
J'apprécie toujours autant votre vision des choses. Vous trouvez des "petits trucs" qui marchent bien pour parer aux aléas de la vie familiale. Vous êtes respectueuse de la place de chacun et imaginative pour donner à vos enfants un espace de spiritualité.
Je suis heureuse que vous ayez pu passer un petit moment en amoureux avec votre mari et qu'il apprécie tout ce que vous faites pour votre famille.

[Mac]

Bonjour salésienne,

Voilà. Ce n'est qu'un petit témoignage mais tant que nous voudrons nous-mêmes faire la charité, la charité ne sera pas le moteur, le Seigneur ne sera pas le moteur, et il y a fort à parier que ce ne sera pas "notre place". Fraternellement. Cécile

Merci pour votre BEAU témoignage.

Fraternellement en Notre Seigneur Jésus Christ.

[Teano]

Cécile :

[Isabelle47]

Merci Salésienne de votre témoignage.
Nous connaissons tous, je crois, ces moments où voulant trop bien faire nous en faisons trop, ou alors ce que nous devons pas faire.
Mais un excès de scrupules (quant à ses propres motivatione et au bien fondé de ses actes) peut aussi nous empêcher d'agir, ce qui n'est pas souhaitable.

[Isabelle47]

Bonjour à tous,

au court d'une discussion avec un ami (très cher), la question est sortie:
"Oui, tu dis que tu as la Foi, tu pries et va à l'église, mais concrètement que fais tu pour les autres?"

Baaam !!! Prise de conscience...
Ben, pas grand chose en faite, des petits gestes de rien du tout de temps en temps.
Et encore !

En plus un autre ami venait de me parler d'une très bonne oeuvre quelques jours auparavant.

C'est ainsi que l'idée m'est venue de créer ce fil afin de discuter avec vous de mes, de nos, possibilités
de s'ouvrir aux autres et de leur venir en aide.

Voilà, pour ma part je n'ai pas beaucoup de talents à partager, juste celui de chanter.

Je me suis donc renseignée sur cette oeuvre dont mon ami me parlait et je vous la présente ici.
Elle s'appelle "Mille coeurs pour un regard", quelqu'un en a entendu parler?

http://www.retina.fr/spip.php?rubrique18

Décidée à prendre les choses en main et à changer ma façon de vivre et de donner.
J'espère que vous m'aiderez dans cette démarche, en me proposant des oeuvres sérieuses et belles.

En tout fraternité, en tout Amour et en Union de prière et de foi.

Soeur Caramelle

Bonjour chère Soeur Caramelle,

Merci de votre message.
Chanter, n'est-ce pas un don (reçu et partagé)? Et chanter est aussi une prière.

[ticaramel972]

Bonjour,

Merci à tous pour vos réponses.
Je suis toujours curieuse de connaître des oeuvres.

Fraternellement

Soeur Caramelle

[ti'hamo]

Ah, merci Salésienne de votre message (et je n'ai même pas trouvé sur quoi râler) (mais je vais le relire plus attentivement pour voir on ne sait jamais).
Oui, d'abord la prière, et la charité au quotidien - pas d'éclats, pas de quoi se vanter, pas de quoi briller en société... mais l'essentiel est là, et le réel. (et vous me rappelez que ma vie de prière est bien faiblarde ces derniers temps..)

[Isabelle47]

Merci Salesienne, ce que vous dites est juste