jean_droit a écrit :Cette opinion est celle défendue l'année dernière par monseigneur Vint Trois.
Pour moi c'est une façon de se défausser. Très connu : Quand on ne veut pas traiter un problème une crée une comission. Le CEF est remplie de commissions.
Nos Papes eux se sont mouillés.
Un peu de courage !
Mais bon sang Jean, c'est quoi votre besoin à tout prix de diviser l'Eglise en des catégories aussi binaires !!! Genre les vilains évêques français et le pape, les bons évêques et les mauvais évêques, etc... ASSEZ !!! Vous divisez, vous ne rendez aucun service à l'Eglise, et ce que vous croyez faire de juste ne fait que créer un prisme déformant la réalité. Vous faites du mal à l'Eglise de France. Si vous ne me croyez pas, interrogez-vous sur l'image que vous donnez de l'Eglise en vous exprimant ainsi publiquement.
Je suis pour la marche pour la vie, plutôt dix milliards de fois qu'une, et j'en fais aussi la publicité (le salon beige n'a pas l'exclusivité, comme vous l'aurez remarqué). Mais contrairement à vous, je comprends très bien que nombreux soient les évêques qui sont réservés sur ce mode d'action. Une marche pour la vie c'est excellent, mais ce n'est pas la solution miracle au problème de l'avortement, ce n'est pas la seule manière de lutter, et ce n'est pas la manière la plus parfaite, jusqu'à preuve du contraire.
Il faut le faire, c'est important. C'est notre mission de LAÏCS ! Là-dessus, je vous précise que le rôle des évêques ne se confond pas avec le rôle des laïcs, et il faudrait arrêter de vouloir que les évêques emboitent le pas à toutes les initiatives laïcs d'évangélisation. L'Eglise ne se réduit pas aux évêques derrière lesquels nous serions une bande de marionnettes. Par ailleurs, si ils sont plus nombreux que "UN", c'est aussi pour faire prévaloir la diversité des approches.
Nos évêques français font beaucoup dans les débats de bioéthique aujourd'hui. Ce sont des débats très difficiles, et même si l'Eglise tient une position claire et irrévocable sur la question, cela ne l'empêche pas, à l'image du Christ, de s'abaisser, s'incarner et aller à la rencontre de ceux qu'il faut évangéliser, en les écoutant, et dialoguant avec eux. Nombreux sont les chrétiens, ou les personnes sur le seuil de l'Eglise, qui se trouvent professionnellement (je pense surtout aux infirmières, aux obstétriciens, etc...) dans des situations très délicates, dans un environnement dont ils peuvent témoigner qu'il est tout orienté vers la bienveillance envers les personnes qu'il accueille, mais où simplement on met la priorité sur la détresse et la liberté des personnes adultes, et qu'on ne reconnait pas la dignité de l'enfant à naitre. Ce débat bioéthique, auquel contribue aussi énormément la fondation Lejeune, est d'une difficulté qui nous dépasse totalement vous et moi. Pour le comprendre, il nous faut faire l'expérience mystérieuse d'une humilité incroyable pour ne pas juger les personnes, et d'une kénose à l'image de celle de notre Seigneur, cette kénose qui nous fait tenir la Vérité et la porter au coeur du monde, au prix du sacrifice même de notre ego.
Méditez un peu sur Noël que nous venons de célébrer, et vous aurez une idée peut-être de ce qu'impliquent les questions de bioéthique dans l'ordre social. Je vous recommande sinon le DVD
La vie en question sur lequel nous avons travaillé dans le cadre de l'ACI pour cette année consacrée à la bioéthique.
Bref, ce que j'essaie de vous dire, c'est qu'une marche pour la vie ne servirait de rien si l'Eglise, et en particulier nos évêques, ne faisaient pas tout ce travail de fond par ailleurs. L'action catholique n'est pas binaire. A chacun sa mission, chacun ses charismes. Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés. Ce message s'adresse aussi à vos commentaires sur Thiberville.
Une dernière chose, qui ne s'adresse pas directement à vous, mais qui serait plutôt destiné à la personne qui a publié cette réponse privée de Mgr Bruno Grua : je trouve cela très malhonnête, même si je peux concevoir que ce n'était pas mal intentionné au départ. D'autant que l'évêque a du répondre assez vite, ou son message a été très mal retranscrit. Ou peut être qu'il n'est pas très familier de ces questions : un évêque ne sait pas tout. Car la défense de la vie, ce n'est pas de la naissance à la mort qu'elle est mise en question. Cela la loi y veille déjà. Il s'agit de la
conception à la mort
naturelle. En bref, je ne crois pas beaucoup à l'importance de ce message de Mgr Grua, sinon pour lui faire porter encore une polémique visant à faire un peu plus de mal à nos évêques de France. Merci les internautes !